mercredi 19 février 2014

Michèle Torr L'affiche rose

Mon premier job dans un camping sur la côte atlantique, une journée de repos bien méritée et une balade qui m’a conduit en bord de route à me retrouver devant une très grande affiche au fond rose faisant apparaitre à mes yeux  une illustre inconnue assise sur un tabouret blanc,  tenant délicatement une rose blanche… Cette dame blonde nommée Michèle Torr se produisait en gala dans les arènes de Soustons. Ma  curiosité naturelle attirée par ce regard qui ne me laissait pas indifférent m’a poussé à venir écouter et voir la chanteuse française.
Dans des arènes bondées, je me retrouvai par terre, assis sur le sable, tout près des talanquères, respirant encore le dernier souffle du toro. Ce spectacle fut pour moi  la première rencontre, cette  première chanson le départ d’une longue histoire de plus de 30 ans. Que s’est-il passé ce soir-là, pendant l’été, dans ma vie ? Comment cette blonde inconnue a-t-elle pu à ce point me toucher ? Pourquoi cette voix n’allait-elle  plus jamais me quitter et me transporter dans un voyage virtuel, et même spirituel ?
 Il m’a fallu une grande partie de mon existence pour comprendre tout cela.
Tous ces milliers d’heures  à l’écouter dans le plus grand des secrets, tous ces galas à la suivre, ne sachant quoi y trouver, toutes ces rencontres superficielles dans lesquelles  « paillettes » et « marchands de rêves » se mélangeaient.
Je ne suis pas un fan, ce n’est pas une icône… alors pourquoi ?
La chanteuse a été pour moi le fil conducteur de ma vie, elle en a accompagné toutes les étapes importantes : l’adolescence, la vie professionnelle, les déceptions, la maladie, la naissance,  les évènements heureux ou malheureux, elle a été pendant toutes ces années mon refuge.
Dans les périodes de doute, je l’ai mise de côté, c’est vrai, quand la vie devenait trop compliquée. Le regard quelquefois  malveillant des proches, l’incompréhension, la culpabilité et aussi  ce besoin physique et moral de la voir et de l’entendre ont fait naître des émotions qu’il a fallu au quotidien accepter et assumer.
J’ai commencé à comprendre cette relation quand moi-même j’ai accepté de me poser cette simple question : et moi, qui suis-je ? J’ai peut-être compris alors, avec le temps, que le personnage Michèle Torr était peut-être un peu chacun de nous, que cette rose blanche qu’elle a tenue pendant toutes ces années sur son tabouret blanc, c’était notre vie qu’elle portait, chaque pétale symbolisait peut-être un manque de confiance, un mal de vivre, une peur de l’autre, mais aussi les rêves d’un enfant, l’envie d’aimer et d’être aimé, le besoin viscéral de chanter et de s’imaginer à sa place, assis à son tour sur ce tabouret….et chaque fois que je me retrouvais face à elle, face à un 33 tours  un peu rayé, toutes  mes angoisses s’apaisaient  et mon voyage pouvait alors continuer !
J’ai croisé l’artiste plusieurs  fois dans ma vie et je n’ai jamais pu lui décrocher un mot, tellement tétanisé par l’image qu’elle me renvoyait. Il a fallu attendre 2012 pour que je puisse tourner cette page, comme si la boucle allait enfin se boucler. Il a fallu « chanter c’est prier » pour voir en elle la femme artiste, égale à moi-même, avec qui  j’avais envie de concrétiser cette si curieuse aventure.  C’est de là que l’admirateur est né, il est le symbole du présent  par la rencontre avec mon ami Gérard. Il est le symbole du passé, de la nostalgie de ces belles rencontres de tournée, Il est le symbole de l’avenir et de cet engagement personnel, même si je ne suis qu’un « admirateur », que je prendrais auprès de l’artiste…
Pour que soient fêtés dignement tous ces témoignages de vie…au nom de toutes ces histoires et toutes ces chansons inédites.  Au nom de cet Amour qui entoure Michèle… femme, chanteuse, artiste charismatique, au nom de chacun d’entre vous qui lirait ce message et qui laisserait à votre tour une trace de votre rencontre… Ce sera un peu votre lettre ouverte, alors parlons-en si vous le voulez bien.
Eric D. 

© G.D. & E.D.

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