lundi 23 décembre 2019

Michèle Torr chante le temps…(9)

« Je n’ai plus le temps
De perdre du temps
Je n’ai plus envie
De gâcher ma vie… »,
Je n’ai plus le temps, 2019.


Du temps par contre, il en fut peu question dans l’album Michèle Torr de 1976, si ce n’est par bribes, instants, moments même s’il en est qui semble durer une éternité…
« Cette fille c’était moi
J’étais là dans tes bras
On était bien comme ça
Cette fille c’était moi
Et je passe ma vie
En restant chaque nuit
A ne penser qu’à toi »,
Cette fille c’était moi.
« J’ai toujours les cheveux blonds
Et les yeux bleu horizon
Je chante encore des chansons
Voilà ma passion…
J’ai toujours l’amour aux lèvres
Il m’arrive d’avoir la fièvre
Pour un garçon une nuit
Ou pour une mélodie
L’amour ou bien la musique
Je resterai romantique
Pour toute ma vie
Je prends l’instant souvent comme il vient
Je ne regrette pourtant jamais rien
Et je ris comme je pleure
Mais tant pis pour moi »,
Je m’appelle Michèle.
« On l’appelait Mister Melody
Moi j’aimais toutes ses ritournelles
Nostalgiques »,
Mister Melody.
« Oui mais avant de me briser
Que toi et moi soit du passé
Apprends-moi à vivre sans toi
Apprends-moi à dormir sans toi
Donne-moi le temps de souffrir
Loin de toi… »,
A tes genoux.
« Je chante pour les gens heureux
On m’appelle l’artiste
Je chante pour les gens heureux
Je ne suis jamais triste
Pour un instant pour une nuit
Alors ta vie est belle
Après je repars dans ma nuit
Je chante à tire d’aile »,
Je chante.
« Sous mon soleil
On sait prendre le temps
De regarder
De se parler simplement
Les gens d’ici
Disent que tu es fou
Toi Paris
Qui décides pour nous »,
Paris laisse-moi vivre ma vie.


C’est le temps qui passe, l’ingrédient majeur des souvenirs, et il aura fallu aussi du temps pour que les chansons qui figurent sur le second album intitulé Michèle Torr en 1976, avec douze reprises de chansons anciennes, soient devenues des classiques…
 « Les souvenirs que l’on croit fanés
Sont des êtres vivants
Avec des yeux mi-clos
Dormant au chaud
Du passé »,
Jezebel.
« D’autres pourront venir
Alors tu m’oublieras
Mais tous nos souvenirs
Surgiront d’un passé
Que tu regretteras »,
Amer comme je t’aime.
« Oh! Je voudrais tant que tu te souviennes
Des jours heureux où nous étions amis
En ce temps-là, la vie était plus belle
Et le soleil plus brûlant qu'aujourd'hui
Les feuilles mortes se ramassent à la pelle
Tu vois, je n'ai pas oublié
Les feuilles mortes se ramassent à la pelle
Les souvenirs et les regrets aussi
Et le vent du Nord les emporte
Dans la nuit froide de l'oubli
Tu vois, je n'ai pas oublié
La chanson que tu me chantais
C'est une chanson qui nous ressemble
Toi qui m'aimais et je t'aimais
Et nous vivions tous deux ensemble
Toi qui m'aimais, moi qui t'aimais
Mais la vie sépare ceux qui s'aiment
Tout doucement, sans faire de bruit
Et la mer efface sur le sable
Les pas des amants désunis »,
Les feuilles mortes.
Et pour finir Stormy weather… sale temps sur les sentiments.
« (Je ne sais pas pourquoi)
Don't know why
Il n'y a pas de soleil dans le ciel
(There's no sun up in the sky)
(Temps orageux)
Stormy weather
(Depuis que mon homme et moi ne sommes pas ensemble)
Since my man and I ain't together
(Continue à pleuvoir tout le temps)
Keeps rainin' all the time
 (Je ne peux pas continuer)
Can't go on
(Tout ce que j'ai dans la vie est parti)
All I have in life is gone
(Temps orageux)
Stormy weather
(Depuis que mon homme et moi ne sommes pas ensemble)
Since my man and I ain't together
(Continue à pleuvoir tout le temps)
Keeps rainin' all the time
(Continue à pleuvoir tout le temps)
Keeps rainin' all the time
 (Quand il est parti, le blues est entré et m'a rencontré)
When he went away, the blues walked in and met me
(S'il reste loin, une vieille chaise à bascule me fera
If he stays away, old rocking chair will get me)
(Tout ce que je fais c'est prier que le Seigneur ci-dessus me laisse
All I do is pray the Lord above will let me)
(Marcher encore une fois au soleil)
Walk in the sun once more
Can't go on
(Tout ce que j'avais était parti)
Everything I had is gone
(Temps orageux)
Stormy weather
(Depuis que mon homme et moi ne sommes pas ensemble)
Since my man and I ain't together
(Continue à pleuvoir tout le temps)
Keeps rainin' all the time
(Continue à pleuvoir tout le temps)
Keeps rainin' all the time… ».


Dans les années 70, c’était la nostalgie qui faisait regretter les jouets traditionnels, pour les enfants, au pied du sapin. Aujourd’hui ce serait plutôt les préoccupations écologiques…
« Quant aux jouets de plastique
Il paraît qu’il faut s’y faire
Pour ceux qui sont nostalgiques
Tout s traîne et tout se perd »,
Pour vivre heureux.
« Il viendra, mais pourtant si je me rappelle
Notre porte, ce soir-là, ne s'ouvrira pas
Il viendra, cette nuit sera la plus belle
Un enfant me l'a dit, alors je le crois… ».

(A suivre)

jeudi 12 décembre 2019

Michèle Torr chante le temps…(8)

« Je n’ai plus le temps
De perdre du temps
Je n’ai plus envie
De gâcher ma vie… »,
Je n’ai plus le temps, 2019.


Sur Un disque d’amour… en 1973, le premier paru, sur la voie du succès et de la consécration, chez Az,
« Sur ce disque d’amour
Tu m’as prise par la main
Tu m’as raccompagnée
Je t’ai dit « A demain »
Je reverrai toujours
Ces lumières de couleur
Cette musique un peu triste
Que je connais par cœur … »,
la chanteuse nous parle du temps, du temps qu’il faut savoir prendre, suivant l’exemple de Paul , un frère ou un ami imaginaire:
« Paul que tu es bien chez toi
Ici on vit trop vite
On ne connaît même pas son voisin
La ville ne te ressemble pas
Paul tu es bien chez toi »,
du temps nécessaire à la vie et à l’accomplissement de chaque chose :
« Ma lettre mettra six jours pour ta maison
A pied tes enfants te l’apporteront
Tu la liras entre ciel et moisson
En suivant l’oiseau dans le ciel
Mon frère tu vis heureux près des ruisseaux
Et les étoiles touchent parfois ton chapeau
Bientôt tu déposeras un agneau
Au fond de la crèche à Noël ».
La chanteuse nous parle aussi de l’avenir qui fait peur, avec ce nombre magique, presque aussi terrifiant que mille au Moyen Age, L’an 2000.
« Je pense à demain
Et dans mon cœur
L’an 2000 me fait peur… » ;
il y avait peut-être de quoi, avec l’image d’un futur où l’on serait heureux par force, mais privé de liberté, prisonnier des écrans d’ordinateurs, grands organisateurs de nos vies, où la nature aurait été détruite, dont il ne resterait que des vestiges aseptisés, dans un monde entièrement urbanisé et violent.   
La chanteuse nous parle aussi du temps, du temps de l’amour:
« Et piano va l’amour
Passe le temps
Et piano va l’amour
Toujours plus grand
On s’aime et l’on s’embrasse encore
Un peu plus fort
Nous sommes à tout jamais liés
Au même sort
Et piano va l’amour
Au long des jours
On s’aime et piano va l’amour »,
Et piano va l’amour.
La chanteuse nous parle aussi du temps, du temps qui passe et fait que les amours se défont :
« Notre amour dura trois saisons
Automne hiver et puis printemps
Parce que l’été vint sans raison
Nous séparer pout trop longtemps
Je ne le revis plus jamais
Pourtant je garde au fond de moi
Le tout premier de mes secrets
Qui est de ceux qu’on n’oublie pas
Premier amour
Ne s’oublie pas comme ça
Premier amour
Ne se regrette pas »,
Premier amour,
Et si l’amour dure toute la vie, ce n’est pas toujours car à l’instar de La louve, il y en a toujours un, quand on est deux, qui part avant l’autre.
« Quand le loup ferme les yeux
D’avoir trop travaillé
La vieille louve pleure
Celui qui va manquer
C’est comme nous
Comme une histoire d’amour
C’est comme nous
Un peu plus chaque jour
C’est comme nous
Comme moi comme vous
On est tous un peu loup
On est tous un peu loup ».
Et quand ce n’est pas le temps qui nous sépare, c’est l’espace :
« Toi mon amour
Tu es reparti chez toi
Sans moi
New-York City USA
L’autre côté de la Terre
L’envers »,
Never never live without you.
Si bien qu’on a le sentiment que l’amour, ce n’est pas pour aujourd’hui, c’est un sentiment d’hier, un sentiment forcément passé.
« On ne voit plus les amoureux
S’abandonner aux champs de blé
Je n’ai pas eu de jours heureux
Que faut-il faire pour être aimé ? »,
Les amoureux


La chanteuse nous parle aussi du temps, du temps qui passe et malmène un vieux clown qui a certainement connu le succès mais dont les derniers spectacles inspirent plus la stupeur et la pitié que l’admiration et le rire :
« Tous les enfants regardent en silence
Un gros nez rouge et un chapeau pointu
Le clown est vieux et il ne fait plus rire
Ses yeux sont tristes et il ne parle plus
Il joue encore avec amour la ritournelle
Sur un violon petit violon mal accordé
Il joue encore avec amour la ritournelle
Fait-il en rire ou faut-il en pleurer ?
Et puis son chien regarde avec tendresse
Celui qu’il aime et qui a bien changé
L’artiste est là mais ce n’est plus le même
Le geste lourd il ne sait plus danser
Il joue encore avec amour la ritournelle
Sur un violon petit violon mal accordé
Il joue encore avec amour la ritournelle
Fait-il en rire ou faut-il en pleurer ?
Il est parti au milieu du spectacle
Et plus jamais on ne le reverra
La ritournelle de son violon magique
Résonne encore comme s’il jouait pour moi… »,
La ritournelle.
Et la chanteuse nous parle enfin des enfants pour qui le temps à l’inverse ne passe pas assez vite :
« C’est la voix d’un enfant
Qui s’endort chaque nuit
Qui attend d’être grand
Pour goûter à la vie »,
La voix d’un enfant,
tandis que pour leurs mères, le temps qui passe laisse entrevoir le moment où il leur faudra se séparer d’eux alors qu’il n’est pas loin le moment où elles leur ont donné le jour:
« Il n’est pas loin le temps
De ton premier sourire
Et puis un jour
Tu me laisseras là
Je connais les enfants
Un enfant c’est comme ça…
J’aurai bien du chagrin
Pourtant je te pardonne
Tu quitteras ma main
Par un matin d’automne
Et puis ce  jour
Tu me laisseras là
Je connais les enfants
Un enfant c’est comme ça…»,
Un enfant c’est comme ça.

A suivre.

samedi 30 novembre 2019

Un vendredi soir à La Coupole, à Saint-Loubès… avec Michèle Torr.



A nouveau Sur les routes, elle est revenue sur la scène de cette belle salle girondine moins de trois ans après sa dernière prestation en ce lieu, qui  datait en effet du mois de janvier 2017. Après une brève première partie animée par Richard Gardet et son orchestre, celle qui ne veut chanter que l’amour a présenté un récital de 16 chansons devant un public chaleureux dont elle recevait en retour de la sienne  la belle énergie car si elle paraissait en forme et se révélait bien en voix, les spectateurs conquis ont particulièrement bien accueilli quatre des chansons de son nouvel album Je vais bien, et très longuement applaudi La première chanson, dédiée à la maman de la chanteuse et à ceux qui l’ont portée pendant tant d’années , ainsi que Je n’ai plus le temps, où il est question des femmes maltraitées en lesquelles elle a pu se reconnaître parfois… Pour le reste, elle a interprété quelques-uns de ses tubes les plus marquants : Emmène-moi danser ce soir, J’en appelle à la tendresse, A mon père, Je m’appelle Michèle ou Discomotion, de même que des chansons de quelques-unes  de ses « étoiles », à savoir ceux des chanteurs qu’elle admire le plus, comme Edith Piaf, Félix Leclerc ou Léonard Cohen. Mais l’un des plus beaux, et des plus tristes – hélas !- moments de la soirée est celui où elle a interprété Un enfant c’est comme ça, après avoir dédié  le spectacle à Vincent, le fils de Nanou*, fidèle collaboratrice et amie, disparu à trente-huit ans dans de tragiques circonstances. Un moment particulièrement émouvant dans une soirée du début à la fin (à savoir une séance de dédicaces qui a immédiatement suivi le spectacle) riche en émotions.

*à qui on pense très fort.

jeudi 28 novembre 2019

Le Monde merveilleux de Noël a connu un succès inattendu

Date
Dimanche 24 novembre 2019
L'événement
Michèle Torr, Jean François Gérold et Le Condor chantent Noël. Ils seront en concert et spectacle de Noël au cœur  des animations et des traditions Provençales.



Une première journée compromise par les intempéries.
Si la première journée du Monde merveilleux de Noël, à Tarascon a été un peu compromise par les intempéries, il n’en a rien été pour la journée du dimanche, où la foule nombreuse était au rendez-vous.
Dès la fin de matinée, de la place de La Gare, où étaient regroupées les animations et attractions pour les enfants, au cours Aristide-Briand qui recevait le marché de Noël, en passant par la rue des Halles qui servait d’écrin aux santonniers jusque dans les salles de la mairie, tout au long de la journée le flot des visiteurs n’a cessé de croître.


Deux grands événements 

Sur le trajet, au cœur du centre ancien qui était aussi le parcours des groupes de tradition, de la transhumance, de la caravane des Rois Mages, les visiteurs se sont régalés avec des étapes incontournables, la visite de la crèche de la famille Barzizza et ses 500 santons, l’exposition du Gros souper et ses treize desserts au Musée d’art et d’histoire ; la clergerie des Prémontés chez Souleïado…
Les enfants s’en sont donné à cœur joie sur la place de La Gare avec bien sûr la patinoire et les nombreuses animations qui leur étaient proposées.
Les deux grands événements de la soirée, le concert de Michèle Torr et Jean-François Gérold et la pastorale resteront dans les mémoires.
JDM



lundi 25 novembre 2019

Michèle Torr chante le temps... (7)

« Je n’ai plus le temps
De perdre du temps
Je n’ai plus envie
De gâcher ma vie… »,
Je n’ai plus le temps, 2019.


1971 – 1972 : c’est le temps des derniers 45 tours enregistrés chez Philips Mercury, et ce sera la fin de la première période de la carrière de Michèle Torr.
C’est le temps des hippies qui chantent l’espoir d’un monde meilleur, et la chanteuse de s’imprégner de l’air du temps:
« C’est un rêve de fou
Je le sais je m’en fous
Après tout ça pourrait… »,
Ça pourrait être vrai,
« Changez donc la Terre en un jardin
Sans vos armes sans vos poings »,
A lors on marche,
« Il y a eu un jour
Un jour pour les « toujours »
Il y a eu des soirs
Des soirs couleur d’espoir
Il n’y aura jamais
Non jamais de regrets
Car chaque jour
Pur nous renaît l’amour »,
Bye bye l’amour, avec le groupe Alliance.
« Il faut toujours tendre la main
A celle ou à celui qui vient
Aussi pour de nouveaux lendemains »,
Aime celui qui t’aime,
« Pense que sur cette Terre
L’amitié simple et sincère
Fera reculer la guerre
Loin très loin de toi »,
Petit si petit.
Cependant à Tokyo, en 1971, pour le World Popular Song Festival dont elle va remporter le Grand Prix avec Enfants d’aujourd’hui, hommes de demain, Michèle Torr regrette la crainte dans laquelle on vit et s’interroge sur la vie des générations futures :
« Dites-moi que sera le jour à venir
Et comment pourrez-vous grandir
Enfants d’aujourd’hui destinés à vivre
A vivre ou mourir en hommes de demain
Mais pourquoi leur donner la vie
Si demain le monde est fini
Que les enfants d’aujourd’hui nous pardonnent
Et donnent à tous les enfants à venir
Un monde où la rose puisse encore fleurir… »,
chanson enregistrée en français (en public et en studio) et en japonais, jamais sortie en France.
« Et si dans mon jeu naguère
J’ai eu des valets sincères
Et même des dames de compagnie
Je n’ai jamais jamais eu depuis
D’amis… »,
Pour un roi de cœur.


Mais il y a deux chansons qui sur le thème du temps sont plus marquantes encore:
celle-ci d’abord, qui résume la vie d’un homme ordinaire sur qui le temps passe, de la naissance à la mort :
« {Voix d'enfant :
C'était un petit homme
Qui s'appelait Guilleri, Carabi
Il s'en fut à la chasse,
A la chasse aux perdrix}
C'était un petit homme tout habillé de blanc
En sortant du berceau, dès qu'il a pu marcher
Il a cherché partout les bergers et les fées
Il n'avait rien d'un prince mais il était charmant
C'était un petit homme tout habillé de blanc
Tout habillé de blanc
C'était un petit homme tout habillé de bleu
Il a ouvert les bras, deux mains se sont tendues
Il a ouvert son lit, une fille est venue
Il s'est pris pour un dieu
Il était amoureux
C'était un petit homme tout habillé de gris
Il n'était pas très beau mais il avait un cœur
Il n'avait pas d'argent mais il offrait des fleurs
Il n'était pas malin mais il était gentil
C'était un petit homme tout habillé de gris
Tout habillé de gris
C'était un petit homme tout habillé de noir
De métro en bureau, il s'est décoloré
Ses cheveux ont blanchi, son cœur a grisonné
Il dormait sans rêver
Il n'avait plus d'espoir
C'était un petit homme tout habillé de fleurs
Il a quitté ce monde sans bruit, un soir d'hiver
Son nom ? Qui s'en souvient ? Moi, je l'appelais Père
C'était un petit homme tout habillé de pleurs
C'était un petit homme tout habillé de fleurs
Tout habillé de pleurs… »,
C’était un petit homme,
ainsi que J’ai arrêté le temps, chanson inédite en France, seulement sortie en Bulgarie, car créée à l’occasion du festival Orphée d’or :
« J’ai arrêté le temps
Pour mes printemps
Pour mes printemps
Et j’ai pris tout le temps
Pour mes printemps
Pour mes printemps…
J’ai arrêté le temps
Pour mes étés ensoleillés
Et j’ai pris tout le temps
Pour mes étés, pour mes étés…
Passe le temps qui passe
Le retenir puis le laisser partir
Le laisser partir
Passe le temps qui passe
Le retenir puis le laisser partir
Le laisser partir
Partir
J’ai arrêté le temps
Pour mes hivers
Pour mes hivers
Et j’ai pris tout le temps
Pour mes hivers, mes hivers…
Passe le temps qui passe… »
J’ai arrêté le temps.
A quand une intégrale comportant des chansons rares, comme Enfants d’aujourd’hui, homme de demain ou J’ai arrêté le temps ?

A suivre.

samedi 16 novembre 2019

Michèle Torr chante le temps…(6)


« Je n’ai plus le temps
De perdre du temps
Je n’ai plus envie
De gâcher ma vie… »,
Je n’ai plus le temps, 2019.



1970, l’année du bel album Tous les oiseaux reviennent.

Et si cette année-là le temps qu’il fait (de même que la qualité des chansons et des arrangements) s’améliore sensiblement :
« Tu oublies ton ciel trop gris…
Tu rêves tout éveillé
A des îles ensoleillées
Tu vois la mer qui scintille…
Ecoute tous les oiseaux reviennent
Et le printemps est de retour
Regarde tous les oiseaux reviennent
Avec eux s’en revient l’amour… »,
si Pour toi expose encore le bonheur de l’amour retrouvé :
« Au temps où je vivais
Aux portes de mes joies
Le monde m’inventait
Pour toi
Au temps où je pensais
A faire le premier pas
Déjà je m’avançais
Vers toi
Au temps du temps perdu
En punitions banales
Tu étais l’inconnu
Coupable
Au temps où je rêvais
Sans en avoir le droit
Déjà je m’éveillais
Pour toi
Au temps où je disais
L’amour n’est pas pour moi
Déjà je me gardais
Pour toi
Au temps où je croyais
Que tu n’existais pas
Déjà je m’inquiétais
Pour toi
Et puis tu es tombé
Au milieu de mon cœur  
Et j’ai vu s’arrêter
Les heures
Au temps où j’espérais
Vivre à côté de toi
Déjà je m’effaçais
Pour toi
Au temps où j’apprenais
Les amours d’autrefois
Déjà je m’instruisais
Pour toi
Au temps où je pleurais
Sans trop savoir pourquoi
Déjà je m’ennuyais
De toi
Et puis l’on fut jetés
En pâture à la Terre
Et l’on s’est demandé
Que faire ?
Alors ne parle pas
De ce que l’on n’a pas
Qu’importe qu’un printemps
Nous vivions au jour le jour
On peut vivre longtemps
D’amour »,
(Celle-ci aussi, signée Jean Claudric et Jean Demarny, est très belle, de même que J’ai pleuré de joie, offerte à Michèle Torr par Enrico Macias, à l’occasion d’un Olympia dont ils ont partagé la scène:
« Que de fois
J’ai pleuré de joie
Face à mon bonheur
Qui vit dans ton cœur
Que de fois
Ta façon d’aimer
A ensoleillé
Mes jours… »,
de même aussi que  Ça, mignonne définition de l’amour :
« Ça
Quand on ne l’attend pas
Tout à coup le voilà
A demi nu
Ça
Alors on ne sait pas
Ni pour qui ni pourquoi
Il est venu
Tiens
Prends de l’eau et du pain
Couche ici et demain
Tu auras disparu…
Ça
Qui commence avec toi
Qui finit avec moi
C’est peut-être l’amour »)
dans Pour quelques roses par contre, il est question du temps qui passe :
« Pour quelques roses déjà fanées… »,
et de la souffrance teintée d’ennui qui prolonge la séparation :
« Les jours se suivent
Au gré du vent
Et pour survivre
Il faut tuer le temps ».
« De tout ce qui fut moi
De tout ce qui fut nous
Il ne nous restera
Qu’un souvenir c’est tout
Et pourtant malgré lui
Et le temps qui viendra
Comme revient le vent
Ton nom me reviendra
Et tant que je vivrai
Je ne t’oublierai pas… »,
Mon amour, chanson aux accents de Piaf… Normal, elle est signée Charles Dumont et Raymond Bernet !
Et il est enfin question du temps de l’impatience, celui de la chanteuse qui, ne vivant que pour « chanter… dans cet autre monde, tout éblouie par ces lumières,
J’attends tous ces instants
De seconde en seconde
Jusqu’à entendre les bravos
Quand
Quand le rideau est fermé
Je rentre tristement chez moi
Seule
Je vis alors pour demain
Demain
Je vais chanter… »,
Quand le rideau est fermé.
Et si
« Je ne sais pas s’il faut rire ou pleurer
Quand je vois une fleur s’effeuiller…
Mais l’avenir est si près du présent
Que pareille à celui qui attend
Je sais qu’un jour le soleil brillera
Que dans le ciel de l’amour il éclatera
Et ce jour-là plus besoin de chercher
Je saurai bien s’il faut rire ou pleurer »,
Rire ou pleurer, « chanson sélectionnée pour le festival de Rio ! sortie en octobre 70 en 45 tours, face B de Les papillons),
c’est que le temps distille en nous des sentiments mitigés, entre les remords et les regrets d’une part, et l’espoir d’autre part.
A suivre.

jeudi 7 novembre 2019

Michèle Torr chante le temps…(5)

« Je n’ai plus le temps
De perdre du temps
Je n’ai plus envie
De gâcher ma vie… »,
Je n’ai plus le temps, 2019.



« Aujourd’hui ou bien demain
Viendra celui qui m’aimera… »,
Un homme dans ma vie.
1969.
« Il était une fois Pierrot qui pleurait
Il est aujourd’hui Pierrot qui sourit »,
Dis Pierrot, bande originale du film Une fille nommée amour.
69, c’est le temps… de l’amour ! Et si Pierrot a retrouvé le sourire, il n’est pas le seul. Car c’est l’année où Michèle Torr a épousé (en janvier) M. Jean Vidal.
« Aime
Chaque jour
Et même
Si c’est fou crois-moi aime
Et donne ton cœur à l’amour
Aime
Chaque jour
Et même
Si c’est fou crois-moi aime
L’amour appellera l’amour
Après tant de pluie tant de pleurs
Je revois la vie en couleur
Et c’est le miracle
A ce grand spectacle
J’entends battre battre mon cœur
Finies les angoisses de la veille
Ma vie éclate en plein soleil
Et chaque seconde
Que donne le monde
Je veux chanter dès mon réveil
Aime
Chaque jour
Et même
Si c’est fou crois-moi aime
Et donne ton cœur à l’amour
Aime
Chaque jour
Et même
Si c’est fou crois-moi aime
L’amour appellera l’amour
Toi qui pleures encore aujourd’hui
Pour un amour qui s’est enfui
Ouvre grand les grilles
Vois le soleil brille
La nuit le ciel gris c’est fini
Les filles sont toutes jolies
Les gars prêts à faire des folies
Mets-toi sur la ligne
Et au moindre signe
Sois prêt à foncer dans la vie
Oui dans la vie
Aime
Chaque jour
Et même
Si c’est fou crois-moi aime
Et donne ton cœur à l’amour
Aime
Chaque jour
Et même
Si c’est fou crois-moi aime
L’amour appellera l’amour
Aime
Chaque jour
Et même
Si c’est fou crois-moi aime
L’amour appellera l’amour »,
Aime.
« Et si un jour nos mains vieillissent et tremblent
Nos cœurs seront réunis par l’amour
Quand nous verrons des amoureux ensemble
Nos penserons que le temps est bien court
Aux amoureux »,
En regardant les amoureux.
« Comme une fleur elle a poussé
Avec le temps qui passe
Mais dans nos cœurs elle a trouvé sa place »,
Notre chanson.
 « Je t’ai donné ma vie
En te donnant mon cœur
Un avenir meilleur
Tu vois nous est promis
Le passé ressemble aux nuages
C’est l’oiseau de passage
Aujourd’hui il faut que je l’oublie
Ce qui est fini
Est bien fini »,
Je t’ai donné ma vie. 
Et comme après la pluie le beau temps, après la pauvreté, peut-être… la fortune :
En temps de vaches maigres,
« …ne t’inquiète pas
Un jour tu verras
La fortune viendra
Et tu souriras
Et alors ce jour-là
Finie la manche
Tous les dimanches
Et plus jamais
De menue menue monnaie
Que tu dois compter compter
Lorsque tu as fini de chanter…
Plus de menue menue monnaie
Pour toi qui jadis tendais la main
Plus de menue monnaie
Mais un jour de très gros billets…»,
Menue monnaie.
Après l’amour (69), l’argent, la gloire…
A chacun ses couleurs, son tiercé... ou ses priorités.

A suivre.

samedi 2 novembre 2019

Michèle Torr chante Marie Laforêt



Qui se souvient qu’elles ont été en concurrence en 1965, pour la sélection de la chanson devant représenter la France au Grand Concours Eurovision de la Chanson ? Marie Laforêt avec deux chansons: La fleur sans nom et On oublie jamais, et Michèle Torr avec Un enfant viendra ? Mais c’est Guy Mardel qui fut choisi, avec N'avoue jamais, et France Gall qui remporta le concours. Sinon, il paraît que c’est à Marie Laforêt que François Valéry a proposé Emmène-moi danser ce soir, mais qu’elle a décliné la proposition.



Et c’est elle qui a créé e 1965 Katy cruelle, reprise par Michèle Torr en 1987.
" Lorsque j'étais enfant
Tout en écoutant le vent
Je partais en rêvant
Tout au bout de la terre
J'ai pris mon premier amant
Quand j'avais presque 16 ans
Sans baisser les paupières
Où vas-tu toi l'infidèle, toi la cruelle?
Où vas-tu Katy sans cœur ?
Je vais où va le vent
Jamais je ne m'en défends
Toute ma vie d'avant
Au jour le jour s'efface
Depuis pour tous mes amants
Je suis la fille du vent
Qui souffle au cœur  et passe
Où vas-tu toi l'infidèle, toi la cruelle?
Où vas-tu Katy sans cœur ?
Pourtant le vent le soir souvent
Me parle d'espoir et quand j'ose le croire
Alors mon cœur  devient lourd
Qu'il vienne enfin cet amant!
Lui qui pourrait faire du vent
Le beau tourment de l'amour
Où vas-tu toi l'infidèle, toi la cruelle sans cœur ?"


Elle s’en est allée ce samedi 2 novembre 2019, à 80 ans et quelques jours à peine, emportant avec elle cette voix si particulière, aux tonalités rauques profondes, aussi capable de monter très haut en délicates trilles et arabesques vocales incomparables… Marie douceur, Marie colère, Marie la classe.

mercredi 30 octobre 2019

Michèle Torr chante le temps…(4)


« Je n’ai plus le temps
De perdre du temps
Je n’ai plus envie
De gâcher ma vie… »,
Je n’ai plus le temps, 2019.



1968.
« Oh n’allez pas croire
Que je cherche la bagarre
Mais de temps en temps
J’aime bien tuer le temps »,
Lady Winchester.
 «  Gris gris le ciel est gris
Tombe la pluie quand tu n’es pas là »,
L’amour est bleu.
« Et quand enfin descend le soir
Quand arrive l’heure de l’espoir
Accordez que sous mon toit
Le bonheur entre parfois…
Et quand enfin descend le soir
Quand arrive l’heure de l’espoir
Accordez que sous mon toit
L’amour entre quelquefois
Oh mon ange qui veillez sur moi… »,
Mon ange.
« Il faudrait accorder
A tous les gens qui s’aiment
Le temps d’y croire un peu
Avec le temps d’en profiter
De saison en saison
De dimanche en semaine
Il faudrait leur donner le temps
Pur bien s’aimer
Mais la vie c’est la vie
Et elle court après nous
Les pendules sont partout
Qui nous surveillent
Mais la vie c’est la vie
On en fait des chansons
C’est plutôt la prison
De nos merveilles
Il faudrait me donner
A moi qui t’aime tant
Et des millions de vies
Et des millions de jours de joie
Pour t’aimer comme je t’aime
Il m’en faudrait du temps
Il faudrait me donner le ciel
Pour être à toi
Mais la vie c’est la vie
On se cherche on se perd
Il nous reste un désert
Qui nous ressemble
Mais la vie c’est la vie
On la vit sans se voir
Elle nous laisse un espoir
Pour être ensemble
Mais la vie c’est la vie
Des soleils défendus
Des bonheurs encourus
Mais moi je t’aime
Mais la vie c’est la vie
C’est comme ça je m’en fous
Moi je vais malgré tout
T’aimer quand même
T’aimer quand même
Pour la vie »,
Mais la vie c’est la vie.
 « Mais le temps n’efface pas
Les souvenirs que j’ai en moi
Et je reste toute seule
Rêvant de toi…
Mais le temps n’efface pas
Cet amour que je porte en moi
Et je reste toute seule
Rêvant de toi »,
Au bord d’une plage.

A suivre.

samedi 19 octobre 2019

Michèle Torr chante le temps…(3)

« Je n’ai plus le temps
De perdre du temps
Je n’ai plus envie
De gâcher ma vie… »,
Je n’ai plus le temps, 2019.


1967. Il y a le temps qui passe, et avec lequel tout passe :
« Prends l’amour qu’il t’offre aujourd’hui
Car demain ce sera fini…
Vous croyez être Roméo et Juliette
Mais demain vous ne serez plus rien peut-être… »,
Prends et donne.
Qui nous rend nostalgiques. Souvent plus tristes que joyeux.
« Je me souviens d’un petit bar
De la Nouvelle Orléans… 
[Où] me dit un vieux monsieur :
… pour rafraîchir ma mémoire
Il me faut un whisky »,
L’homme à la guitare d’or.
« Rappelle-toi cet air vieillot
Que l’on jouait ensemble sur ton piano… »,
Toute  la plage danse.
Le temps dont on sait que l’on va manquer.
« Je n’aurai sur cette Terre
Pauvre cœur
Pas assez de temps dans une vie
Pas assez des jours assez de nuits
Pas assez de temps pour oublier
Celui que j’aimais celui que j’aime encore…
Pas assez de temps dans une vie
Pas assez des jours assez de nuits
Pas assez de temps pour s’attarder
A vivre de larmes et de regrets
Pas assez de temps dans une vie
Pas assez des jours assez de nuits
Pas assez de temps pour renoncer
A recommencer à aimer
Pas assez de temps dans une vie
Pas assez des jours assez de nuits… »,
Pauvre cœur.
Et il y a le temps qu’il fait.
« Il doit faire beau là-bas
Dans ce joli pays
De ma fenêtre à moi
Je vois tomber la pluie…
C’est l’hiver et le vent
Que je dois traverser
C’est pour toi maintenant
L’été 
Il doit faire beau là-bas
Dans ce joli pays
De ma fenêtre à moi
Je vois tomber la pluie
Déjà quatre saisons
Sont passées sur nous deux
Et sur notre maison il pleut…
Si tu dois revenir
N’attends pas trop longtemps
On ne peut retenir
Le temps
Il doit faire beau là-bas
Dans ce joli pays
De ma fenêtre à moi
Je vois s’enfuir la vie
La vie»,
Il doit faire beau là-bas.
« Only you
Tout ce ciel bleu m’ennuie
Only you
J’aime encore mieux la pluie… »,
Only you.
 « Etre obligée de sortir quand il pleut
Ça c’est pour moi »,
Ça c’est pour moi.


Le temps que l’on ne mesure pas tous de la même manière :
     « Si tu pars
     Je pars avec toi
-          Pas question toi tu restes là
Car dans huit jours
Je serai de retour
-          Je te connais tu me dis ça
Et tu disparais pour un mois
-          Je m’en vais mais je ne veux pas
T’emmener non pas cette fois
Car il y a peut-être du danger
Pendant ce temps tu vas rester
      Bien sagement en m’attendant… »,
Si tu pars.
Selon l’endroit où l’on se trouve.

A suivre.

dimanche 13 octobre 2019

Rencontre avec une star, Michèle Torr


Claude François électrisait les salles, les jeunes écoutaient Salut les copains, avaient des idoles et l’industrie du disque était florissante. Michèle Torr a appartenu à ces années fastes, a connu et a chanté avec les plus grands. Plusieurs fois disque d’or, elle perdure malgré les changements de mode car elle a une vraie personnalité, un réel talent et une voix exceptionnelle. Elle a de nombreux fans et de nombreux admirateurs. Elle est toujours aussi jolie et vient de sortir un nouveau disque intitulé Je vais bien. Nous l’avons rencontrée à Aix-en-Provence où elle vit désormais…


Sa carrière a commencé un peu comme un conte de fée. Elevée par une mère passionnée par la chanson, elle gagne son premier concours…à 6 ans grâce à la chanson Bonbons, caramels, esquimaux et chocolats. Sa mère l’inscrit ensuite à plusieurs radio-crochets. Elle se présente au concours On chante dans mon quartier à Avignon, interprète Exodus et obtient la première place devant …Mireille Mathieu. Grâce à ce succès, elle assure la première partie de Jacques Brel au Palais des Papes d’Avignon. Son premier disque C’est dur d’avoir seize ans sort deux ans plus tard. «Johnny Stark voulait m’engager, mais ses propositions mirobolantes firent peur à ma mère. Elle trouvait que c’était trop beau pour être vrai ! J’ai finalement signé mon premier contrat le jour de la mort d’Edith Piaf avec Paul Lederman, l’impresario de Claude François.» Elle interprète alors des chansons anglo-américaines traduites en Français comme c’était la mode à l’époque. Elle fait partie de la bande Âge tendre et tête de bois et fait la tournée Le Golfe Drouot part en vacances, dans toute la France et en Belgique avec Claude François. «Je me souviens, la première fois où je suis partie en tournée, je partais en Belgique avec Claude François et ma mère, inquiète,  pleurait toutes les larmes de son corps sur le quai de la gare en voyant le train s’éloigner.» Michèle Torr fera son premier Olympia en première partie de Claude François. Son deuxième disque Dans mes bras oublie ta peine sera disque d’or et les succès s’enchaînent. Petit à petit, elle change de registre et affine son style, ce qui fera son image de marque, notamment lorsqu’elle quitte Mercury et signe chez AZ en 1973. Elle prend alors pour parolier Jean Albertini et enchaîne les tubes. «A l’époque, s’amuse-t-elle, je vendais 80 000 disques par jour. Les disques se vendaient à la pelle. C’est Jean Albertini, qui m’a écrit Je m’appelle Michèle, Emmène moi danser, J’en appelle à la tendresse, Une Petite française. Tous mes disques d’or, on les a faits ensemble. C’est à partir de ce moment-là que j’ai acquis une image plus romantique.»


Son plus grand tube est Emmène-moi danser ce soir. Il s’est écoulé à plus de 600 000 exemplaires et les succès se sont enchaînés au fil des ans. Elle vient de sortir un nouvel album Je vais bien, résolument optimiste où il y a une reprise d’anciens titres comme Sentiments ou Romantique, Féminine ou La Grande chanson, et quelques nouveaux titres dont elle a pour certains composé elle-même les paroles. Ce sont des confidences nostalgiques comme par exemple La Première chanson où elle parle de sa maman ou Je n’ai plus le temps où elle s’insurge, se révolte après une relation difficile qui dura confie-t-elle 24 ans dont 22 après un divorce. « Cette chanson m’a servi d’exutoire, de catharsis et après l’avoir écrite, j’ai décidé de reprendre définitivement ma liberté. J’ai décidé qu’il n’y a pas d’amour sans respect et que je ne voulais plus être esclave et envoûtée ». Une autre très belle chanson écrite par Stella Matteoni est résolument optimiste. C’est une véritable déclaration d’amour à son public où elle lui déclare: « Je me vois dans vos yeux et grâce à vous je vais bien.» La chanteuse participera cette année encore à Âge tendre, la tournée des idoles et organisera aussi un concert caritatif au bénéfice de la recherche sur la Sclérose en plaque, un sujet qui lui tient personnellement particulièrement à cœur.
Les chansons de Michèle Torr font partie du patrimoine, de l’inconscient collectif. Ses chansons ont accompagné la vie, les moments forts, les moments romantiques, les moments difficiles de nombreux de nos compatriotes. En les écoutant, ils se souviennent du premier baiser, du premier slow, du premier bébé, de tous ces moments forts qui ponctuent une vie. «C’est pour cela que mon public s’est attaché à moi. Chacune de mes chansons leur rappelle un moment clef, un moment déterminant de leur histoire, de leur vie». explique-t-elle.
Le CD est en vente sur le site : www.micheletorr.com et c’est un très beau CD nostalgique, romantique, plein de tendresse et d’espoir en l’avenir. C’est un beau cadeau que fait Michèle Torr à ses fans.
Catherine Merveilleux




samedi 12 octobre 2019

Michèle Torr chante le temps…(2)


« Je n’ai plus le temps
De perdre du temps
Je n’ai plus envie
De gâcher ma vie… »,
Je n’ai plus le temps, 2019.



1965. Les jeunes filles rêvent toujours d’un grand amour qui durera toujours, ou du moins le temps d’une vie. Michèle, elle, rêve aussi de chanter toujours.
« Je fais depuis longtemps
Le même rêve en m’endormant
Un garçon que je ne connais pas
Me dit : « Un jour tu m’aimeras »…
Hey hey, 1965.
« Il garde pour moi dans son cœur
Tant de tendresse
Pour mille années de bonheur
Et de caresses »,
Et je l’aime, 1965.
« Dis-moi maintenant
Dis-moi que tu m’aimes aussi
Oui dis-moi que c’est pour la vie
Un amour aussi grand…
Dis-moi maintenant
Dis-moi que tu m’aimes aussi
Oui dis-moi que c’est pour la vie
N’attends pas plus longtemps… » ,
Dis-moi maintenant, 1965.
« Depuis des jours et des semaines
Que nous vivons avec le feu
Partageons nos joies nos peines
C’est ton amour que je veux … »,
Nous sommes faits l’un pour l’autre, 1965.
« Ce n’est pas
Un merveilleux poème
Mais pour moi
Ce sont les mots que j’aime
C’est pourquoi
Jusqu’à la fin des jours
Je chanterai toujours
La grande chanson… »,
La grande chanson, 1965.
Que l’on retrouve en 2019 sur l’album Je vais bien.
Mais l’année 1965 se terminera par une chanson qui nous avertit que le temps passe vite. Sa première chanson sur le temps. C’est la chanson d’une jeune fille qui s’adresse à sa mère sans savoir que la sienne n’est plus là pour longtemps, qu’elle ne connaîtra jamais ses petits-enfants, puisque c’est le 28 décembre 1965 que Clémente Tort va quitter ce monde…
 « Dis-moi ma mère as-tu quelquefois pensé
A tes dix-huit ans
A tes dix-huit ans
Et ne t’es-tu pas trompée
De temps en temps
De temps en temps…
Allons ma mère je sais que l’on ne voit pas
Passer le temps
Passer le temps
Et bientôt tu t’occuperas
De mes enfants
De mes enfants
Et ma fille me dira avant longtemps
Avant longtemps
As-tu quelquefois pensé
A tes dix-huit ans
A tes dix-huit ans
As-tu quelquefois pensé
A tes dix-huit ans
A tes dix-huit ans »

As-tu quelquefois pensé, 1965.


Le temps, c’est aussi celui de l’attente de celle qui chante
« Car je savais
Et je t’attendais
Ce soir je t’attendais… »,
Ce soir je t’attendais, 1966,
à celui qui revient après une dispute, ou bien c’est celui des premières amours trahies :
« Comme ils mentaient tes mots d’amour
Et tes « je t’aime » et tes « toujours »
Comme ils mentaient
Quand ils parlaient
D’amour
Les miens étaient
Plus maladroits
Pourtant les miens
Ne mentaient pas
Quand je disais
« Je t’aimerai toujours »,
J’ai brûlé ta lettre, 1966.
A moins que cet amour puisse « vivre encore » (Notre amour n’est pas mort) et qu’on puisse encore chanter « sans fin » la rengaine des Je t’aime tant.
Car on a beau clamer :
« Rien ne sera plus comme avant
Car je sais maintenant
Que j’ai perdu trop de temps
Dans le monde des enfants »,
Rien ne sera plus comme avant, 1966,
on ne renonce pas si aisément à sa croyance en un amour immortel :
« On dit qu’un grand amour
Ne dure pas toujours
Mais maintenant je sais
Que ce n’est pas vrai
Pas vrai
Et si pour la vie entière
Tu veux n’aimer que moi
Tout le bonheur de la Terre
C’est de vivre près de toi »,
Tout le bonheur de la Terre, 1996.
A moins que dès « Demain il ne [soit] trop tard pour nous deux »,
Mais demain il sera trop tard, 1966.
Les moments heureux passent vite :
« Je lui ai souri
Je lui ai dit oui
Tendrement
Tendrement
Il m’avait embrassée
Et le temps
Et le temps
Trop vite a passé
On a chanté en chœur  et l’on a dansé
Ça faisait trop longtemps
Vraiment trop longtemps
Que je ne m’étais pas
Amusée autant
Amusée autant
Amusée autant… »,
Doucement, simplement, tendrement, 1966.
« Très longtemps
Très longtemps
On s’est promenés
Et quand il m’a dit
De venir chez lui
Simplement
Simplement
Je n’ai pas résisté
Et le temps
Et le temps
Trop vite a passé…
Mais lorsqu’il m’a quittée
J’ai longtemps pleuré
Et cet amour d’un jour
Cet amour d’enfant
J’y pense souvent
J’y pense souvent
J’y pense souvent ».
Mais on a beau être jeune, quand le temps a du mal à passer, c’est l’ennui qui nous guette :
« Pour jouer l’amour il faut y croire
Et tu as raison
On s’ennuie dans notre histoire
Le film est trop long »,
Le film est trop long, 1966.
Et l’on sait aussi que le temps finira bien par enlever de leur superbe aux dandies qui finiront, dans trente ans… dandinant.
« Dandy
Dandy
Tu ne pourras pas échapper
A ton présent à ton passé
Tu n’auras pas non plus
Tous tes amis pour t’admirer
Tu seras vieux
Et tes cheveux
Seront devenus tout blancs
Tu n’auras plus
Comme à vingt ans
Un air aussi brillant
Oh Dandy »,
Dandy, 1966.

A suivre.