mercredi 30 octobre 2019

Michèle Torr chante le temps…(4)


« Je n’ai plus le temps
De perdre du temps
Je n’ai plus envie
De gâcher ma vie… »,
Je n’ai plus le temps, 2019.



1968.
« Oh n’allez pas croire
Que je cherche la bagarre
Mais de temps en temps
J’aime bien tuer le temps »,
Lady Winchester.
 «  Gris gris le ciel est gris
Tombe la pluie quand tu n’es pas là »,
L’amour est bleu.
« Et quand enfin descend le soir
Quand arrive l’heure de l’espoir
Accordez que sous mon toit
Le bonheur entre parfois…
Et quand enfin descend le soir
Quand arrive l’heure de l’espoir
Accordez que sous mon toit
L’amour entre quelquefois
Oh mon ange qui veillez sur moi… »,
Mon ange.
« Il faudrait accorder
A tous les gens qui s’aiment
Le temps d’y croire un peu
Avec le temps d’en profiter
De saison en saison
De dimanche en semaine
Il faudrait leur donner le temps
Pur bien s’aimer
Mais la vie c’est la vie
Et elle court après nous
Les pendules sont partout
Qui nous surveillent
Mais la vie c’est la vie
On en fait des chansons
C’est plutôt la prison
De nos merveilles
Il faudrait me donner
A moi qui t’aime tant
Et des millions de vies
Et des millions de jours de joie
Pour t’aimer comme je t’aime
Il m’en faudrait du temps
Il faudrait me donner le ciel
Pour être à toi
Mais la vie c’est la vie
On se cherche on se perd
Il nous reste un désert
Qui nous ressemble
Mais la vie c’est la vie
On la vit sans se voir
Elle nous laisse un espoir
Pour être ensemble
Mais la vie c’est la vie
Des soleils défendus
Des bonheurs encourus
Mais moi je t’aime
Mais la vie c’est la vie
C’est comme ça je m’en fous
Moi je vais malgré tout
T’aimer quand même
T’aimer quand même
Pour la vie »,
Mais la vie c’est la vie.
 « Mais le temps n’efface pas
Les souvenirs que j’ai en moi
Et je reste toute seule
Rêvant de toi…
Mais le temps n’efface pas
Cet amour que je porte en moi
Et je reste toute seule
Rêvant de toi »,
Au bord d’une plage.

A suivre.

samedi 19 octobre 2019

Michèle Torr chante le temps…(3)

« Je n’ai plus le temps
De perdre du temps
Je n’ai plus envie
De gâcher ma vie… »,
Je n’ai plus le temps, 2019.


1967. Il y a le temps qui passe, et avec lequel tout passe :
« Prends l’amour qu’il t’offre aujourd’hui
Car demain ce sera fini…
Vous croyez être Roméo et Juliette
Mais demain vous ne serez plus rien peut-être… »,
Prends et donne.
Qui nous rend nostalgiques. Souvent plus tristes que joyeux.
« Je me souviens d’un petit bar
De la Nouvelle Orléans… 
[Où] me dit un vieux monsieur :
… pour rafraîchir ma mémoire
Il me faut un whisky »,
L’homme à la guitare d’or.
« Rappelle-toi cet air vieillot
Que l’on jouait ensemble sur ton piano… »,
Toute  la plage danse.
Le temps dont on sait que l’on va manquer.
« Je n’aurai sur cette Terre
Pauvre cœur
Pas assez de temps dans une vie
Pas assez des jours assez de nuits
Pas assez de temps pour oublier
Celui que j’aimais celui que j’aime encore…
Pas assez de temps dans une vie
Pas assez des jours assez de nuits
Pas assez de temps pour s’attarder
A vivre de larmes et de regrets
Pas assez de temps dans une vie
Pas assez des jours assez de nuits
Pas assez de temps pour renoncer
A recommencer à aimer
Pas assez de temps dans une vie
Pas assez des jours assez de nuits… »,
Pauvre cœur.
Et il y a le temps qu’il fait.
« Il doit faire beau là-bas
Dans ce joli pays
De ma fenêtre à moi
Je vois tomber la pluie…
C’est l’hiver et le vent
Que je dois traverser
C’est pour toi maintenant
L’été 
Il doit faire beau là-bas
Dans ce joli pays
De ma fenêtre à moi
Je vois tomber la pluie
Déjà quatre saisons
Sont passées sur nous deux
Et sur notre maison il pleut…
Si tu dois revenir
N’attends pas trop longtemps
On ne peut retenir
Le temps
Il doit faire beau là-bas
Dans ce joli pays
De ma fenêtre à moi
Je vois s’enfuir la vie
La vie»,
Il doit faire beau là-bas.
« Only you
Tout ce ciel bleu m’ennuie
Only you
J’aime encore mieux la pluie… »,
Only you.
 « Etre obligée de sortir quand il pleut
Ça c’est pour moi »,
Ça c’est pour moi.


Le temps que l’on ne mesure pas tous de la même manière :
     « Si tu pars
     Je pars avec toi
-          Pas question toi tu restes là
Car dans huit jours
Je serai de retour
-          Je te connais tu me dis ça
Et tu disparais pour un mois
-          Je m’en vais mais je ne veux pas
T’emmener non pas cette fois
Car il y a peut-être du danger
Pendant ce temps tu vas rester
      Bien sagement en m’attendant… »,
Si tu pars.
Selon l’endroit où l’on se trouve.

A suivre.

dimanche 13 octobre 2019

Rencontre avec une star, Michèle Torr


Claude François électrisait les salles, les jeunes écoutaient Salut les copains, avaient des idoles et l’industrie du disque était florissante. Michèle Torr a appartenu à ces années fastes, a connu et a chanté avec les plus grands. Plusieurs fois disque d’or, elle perdure malgré les changements de mode car elle a une vraie personnalité, un réel talent et une voix exceptionnelle. Elle a de nombreux fans et de nombreux admirateurs. Elle est toujours aussi jolie et vient de sortir un nouveau disque intitulé Je vais bien. Nous l’avons rencontrée à Aix-en-Provence où elle vit désormais…


Sa carrière a commencé un peu comme un conte de fée. Elevée par une mère passionnée par la chanson, elle gagne son premier concours…à 6 ans grâce à la chanson Bonbons, caramels, esquimaux et chocolats. Sa mère l’inscrit ensuite à plusieurs radio-crochets. Elle se présente au concours On chante dans mon quartier à Avignon, interprète Exodus et obtient la première place devant …Mireille Mathieu. Grâce à ce succès, elle assure la première partie de Jacques Brel au Palais des Papes d’Avignon. Son premier disque C’est dur d’avoir seize ans sort deux ans plus tard. «Johnny Stark voulait m’engager, mais ses propositions mirobolantes firent peur à ma mère. Elle trouvait que c’était trop beau pour être vrai ! J’ai finalement signé mon premier contrat le jour de la mort d’Edith Piaf avec Paul Lederman, l’impresario de Claude François.» Elle interprète alors des chansons anglo-américaines traduites en Français comme c’était la mode à l’époque. Elle fait partie de la bande Âge tendre et tête de bois et fait la tournée Le Golfe Drouot part en vacances, dans toute la France et en Belgique avec Claude François. «Je me souviens, la première fois où je suis partie en tournée, je partais en Belgique avec Claude François et ma mère, inquiète,  pleurait toutes les larmes de son corps sur le quai de la gare en voyant le train s’éloigner.» Michèle Torr fera son premier Olympia en première partie de Claude François. Son deuxième disque Dans mes bras oublie ta peine sera disque d’or et les succès s’enchaînent. Petit à petit, elle change de registre et affine son style, ce qui fera son image de marque, notamment lorsqu’elle quitte Mercury et signe chez AZ en 1973. Elle prend alors pour parolier Jean Albertini et enchaîne les tubes. «A l’époque, s’amuse-t-elle, je vendais 80 000 disques par jour. Les disques se vendaient à la pelle. C’est Jean Albertini, qui m’a écrit Je m’appelle Michèle, Emmène moi danser, J’en appelle à la tendresse, Une Petite française. Tous mes disques d’or, on les a faits ensemble. C’est à partir de ce moment-là que j’ai acquis une image plus romantique.»


Son plus grand tube est Emmène-moi danser ce soir. Il s’est écoulé à plus de 600 000 exemplaires et les succès se sont enchaînés au fil des ans. Elle vient de sortir un nouvel album Je vais bien, résolument optimiste où il y a une reprise d’anciens titres comme Sentiments ou Romantique, Féminine ou La Grande chanson, et quelques nouveaux titres dont elle a pour certains composé elle-même les paroles. Ce sont des confidences nostalgiques comme par exemple La Première chanson où elle parle de sa maman ou Je n’ai plus le temps où elle s’insurge, se révolte après une relation difficile qui dura confie-t-elle 24 ans dont 22 après un divorce. « Cette chanson m’a servi d’exutoire, de catharsis et après l’avoir écrite, j’ai décidé de reprendre définitivement ma liberté. J’ai décidé qu’il n’y a pas d’amour sans respect et que je ne voulais plus être esclave et envoûtée ». Une autre très belle chanson écrite par Stella Matteoni est résolument optimiste. C’est une véritable déclaration d’amour à son public où elle lui déclare: « Je me vois dans vos yeux et grâce à vous je vais bien.» La chanteuse participera cette année encore à Âge tendre, la tournée des idoles et organisera aussi un concert caritatif au bénéfice de la recherche sur la Sclérose en plaque, un sujet qui lui tient personnellement particulièrement à cœur.
Les chansons de Michèle Torr font partie du patrimoine, de l’inconscient collectif. Ses chansons ont accompagné la vie, les moments forts, les moments romantiques, les moments difficiles de nombreux de nos compatriotes. En les écoutant, ils se souviennent du premier baiser, du premier slow, du premier bébé, de tous ces moments forts qui ponctuent une vie. «C’est pour cela que mon public s’est attaché à moi. Chacune de mes chansons leur rappelle un moment clef, un moment déterminant de leur histoire, de leur vie». explique-t-elle.
Le CD est en vente sur le site : www.micheletorr.com et c’est un très beau CD nostalgique, romantique, plein de tendresse et d’espoir en l’avenir. C’est un beau cadeau que fait Michèle Torr à ses fans.
Catherine Merveilleux




samedi 12 octobre 2019

Michèle Torr chante le temps…(2)


« Je n’ai plus le temps
De perdre du temps
Je n’ai plus envie
De gâcher ma vie… »,
Je n’ai plus le temps, 2019.



1965. Les jeunes filles rêvent toujours d’un grand amour qui durera toujours, ou du moins le temps d’une vie. Michèle, elle, rêve aussi de chanter toujours.
« Je fais depuis longtemps
Le même rêve en m’endormant
Un garçon que je ne connais pas
Me dit : « Un jour tu m’aimeras »…
Hey hey, 1965.
« Il garde pour moi dans son cœur
Tant de tendresse
Pour mille années de bonheur
Et de caresses »,
Et je l’aime, 1965.
« Dis-moi maintenant
Dis-moi que tu m’aimes aussi
Oui dis-moi que c’est pour la vie
Un amour aussi grand…
Dis-moi maintenant
Dis-moi que tu m’aimes aussi
Oui dis-moi que c’est pour la vie
N’attends pas plus longtemps… » ,
Dis-moi maintenant, 1965.
« Depuis des jours et des semaines
Que nous vivons avec le feu
Partageons nos joies nos peines
C’est ton amour que je veux … »,
Nous sommes faits l’un pour l’autre, 1965.
« Ce n’est pas
Un merveilleux poème
Mais pour moi
Ce sont les mots que j’aime
C’est pourquoi
Jusqu’à la fin des jours
Je chanterai toujours
La grande chanson… »,
La grande chanson, 1965.
Que l’on retrouve en 2019 sur l’album Je vais bien.
Mais l’année 1965 se terminera par une chanson qui nous avertit que le temps passe vite. Sa première chanson sur le temps. C’est la chanson d’une jeune fille qui s’adresse à sa mère sans savoir que la sienne n’est plus là pour longtemps, qu’elle ne connaîtra jamais ses petits-enfants, puisque c’est le 28 décembre 1965 que Clémente Tort va quitter ce monde…
 « Dis-moi ma mère as-tu quelquefois pensé
A tes dix-huit ans
A tes dix-huit ans
Et ne t’es-tu pas trompée
De temps en temps
De temps en temps…
Allons ma mère je sais que l’on ne voit pas
Passer le temps
Passer le temps
Et bientôt tu t’occuperas
De mes enfants
De mes enfants
Et ma fille me dira avant longtemps
Avant longtemps
As-tu quelquefois pensé
A tes dix-huit ans
A tes dix-huit ans
As-tu quelquefois pensé
A tes dix-huit ans
A tes dix-huit ans »

As-tu quelquefois pensé, 1965.


Le temps, c’est aussi celui de l’attente de celle qui chante
« Car je savais
Et je t’attendais
Ce soir je t’attendais… »,
Ce soir je t’attendais, 1966,
à celui qui revient après une dispute, ou bien c’est celui des premières amours trahies :
« Comme ils mentaient tes mots d’amour
Et tes « je t’aime » et tes « toujours »
Comme ils mentaient
Quand ils parlaient
D’amour
Les miens étaient
Plus maladroits
Pourtant les miens
Ne mentaient pas
Quand je disais
« Je t’aimerai toujours »,
J’ai brûlé ta lettre, 1966.
A moins que cet amour puisse « vivre encore » (Notre amour n’est pas mort) et qu’on puisse encore chanter « sans fin » la rengaine des Je t’aime tant.
Car on a beau clamer :
« Rien ne sera plus comme avant
Car je sais maintenant
Que j’ai perdu trop de temps
Dans le monde des enfants »,
Rien ne sera plus comme avant, 1966,
on ne renonce pas si aisément à sa croyance en un amour immortel :
« On dit qu’un grand amour
Ne dure pas toujours
Mais maintenant je sais
Que ce n’est pas vrai
Pas vrai
Et si pour la vie entière
Tu veux n’aimer que moi
Tout le bonheur de la Terre
C’est de vivre près de toi »,
Tout le bonheur de la Terre, 1996.
A moins que dès « Demain il ne [soit] trop tard pour nous deux »,
Mais demain il sera trop tard, 1966.
Les moments heureux passent vite :
« Je lui ai souri
Je lui ai dit oui
Tendrement
Tendrement
Il m’avait embrassée
Et le temps
Et le temps
Trop vite a passé
On a chanté en chœur  et l’on a dansé
Ça faisait trop longtemps
Vraiment trop longtemps
Que je ne m’étais pas
Amusée autant
Amusée autant
Amusée autant… »,
Doucement, simplement, tendrement, 1966.
« Très longtemps
Très longtemps
On s’est promenés
Et quand il m’a dit
De venir chez lui
Simplement
Simplement
Je n’ai pas résisté
Et le temps
Et le temps
Trop vite a passé…
Mais lorsqu’il m’a quittée
J’ai longtemps pleuré
Et cet amour d’un jour
Cet amour d’enfant
J’y pense souvent
J’y pense souvent
J’y pense souvent ».
Mais on a beau être jeune, quand le temps a du mal à passer, c’est l’ennui qui nous guette :
« Pour jouer l’amour il faut y croire
Et tu as raison
On s’ennuie dans notre histoire
Le film est trop long »,
Le film est trop long, 1966.
Et l’on sait aussi que le temps finira bien par enlever de leur superbe aux dandies qui finiront, dans trente ans… dandinant.
« Dandy
Dandy
Tu ne pourras pas échapper
A ton présent à ton passé
Tu n’auras pas non plus
Tous tes amis pour t’admirer
Tu seras vieux
Et tes cheveux
Seront devenus tout blancs
Tu n’auras plus
Comme à vingt ans
Un air aussi brillant
Oh Dandy »,
Dandy, 1966.

A suivre.