mardi 27 janvier 2015

Michèle Torr - Chanter c'est prier (La tournée des églises)



MICHELE TORR
" CHANTER C'EST PRIER "
Variété et chanson françaises
LE DIMANCHE 13/12/2015 À 16H00 - EGLISE NOTRE DAME - BERGERAC

Michèle TORR a choisi dans son répertoire ses chansons d'amour, d'espoir et de paix. Elle y rajoutera des titres inédits et des chants de Noël.

Billetterie ouverte dans les points de vente habituels...

Mais aussi le jeudi 10 décembre 2015 en la cathédrale Saint Sauveur d'Aix-en-Provence
et le samedi 19 décembre 2015 Eglise de la Rédemption à Lyon.

La tournée, qui reprendra en février 2016, passera bien par Paris...

mercredi 14 janvier 2015

Michèle Torr - Olympia 2015


Dimanche 11 janvier 2015. Une atmosphère étrange a envahi Paris. 16 heures, le spectacle Amour, toujours, le premier du Paris de Michèle Torr, va commencer à l’Olympia,  Boulevard des Capucines, alors qu’une marée humaine se déplace entre la place de la République et celle de la Nation. La salle s’est tout de même bien remplie. Après la première chanson, nouvel appel à la tendresse,
35 ans après l’attentat de la rue Copernic :
« Merci d’être venus en ce jour si particulier… », pour introduire Je ne veux chanter que l’amour… 



Mais avant,  la première partie a été assurée par Zize « du Panier », dans un esprit « cabaret », « Music Hall », tel que l’aime Michèle Torr qui a à cœur de donner leur chance à des artistes moins connus. Nous voilà plongés par cette « blonde » qui ne s’appelle pas Michèle dans une ambiance provençale et amusante, sans prétention. La salle se laisse gagner par le rire…
En deuxième partie, Michèle Torr. D’abord vêtue de son habit noir…
Le tour de chant est composé des titres suivants :
1/ Diva (première moitié)
2/ Je ne veux chanter que l’amour
3/ Le pont de Courthézon
4/ T’es l’homme qu’il me faut
5/ Discomotion
6/ A mon père
7/ Tout l’amour du monde
 « …devant les synagogues, devant les mosquées, devant les cathédrales… »
8/ J’en appelle à la tendresse
On se dit qu’un tout petit changement dans les paroles de la chanson serait bienvenu :
« Devant les synagogues, mosquées et cathédrales,
Il n’y a qu’un bon Dieu mais toujours plusieurs diables… »
9/ Chanter c’est prier
L’intermède entre les deux parties du tour de chant a été constitué d’une version instrumentale aux couleurs celtiques de J’aime, très réussie ; puis la chanteuse, en veste crème sur chemisier et pantalon de cuir noirs,  est revenue (2 fois) pour chanter…
10/ J’aime
11/ Je ne veux que toi
12/ Ils s’aiment et alors ?
13/ Emmène-moi danser ce soir
14/ La quête
15/ Et toute la ville en parle
16/ Medley :
Une petite Française
Cette fille c’était moi
Lui
Une vague bleue
Midnight blue en Irlande
17/ Je m’appelle Michèle
18/ Diva (deuxième moitié)
19/ Laisse-les dire.

Dès le début du spectacle c’est l’émotion qui prévaut. Les applaudissements sont nourris après la plupart des titres, souvent les spectateurs se lèvent et frappent longtemps dans leurs mains, après les tubes de même qu’après les nouvelles chansons. Ovation plus marquée encore après La quête, a cappella. C’est une ambiance d’amour et de fraternité, d’ouverture et de tolérance qui a empli la salle : elle a parlé d’amour, toujours bien sûr, de toutes les formes d’amour, y compris des amours homosexuelles, elle a parlé de foi, elle a évoqué ses « héros » : Piaf, Brel, son père… Ses chansons les plus connues étaient là, régulièrement réparties, de même que six (sur onze) du très beau nouvel album de la Diva que le public a portée « à bout de bras » (dommage cependant que la chanson n’ait pas été chantée en entier à la fin). Emotion prenante qui a fait parfois couler des larmes sur ses joues. Emotion vibrante en particulier au moment de J’en appelle à la tendresse, évidemment. On est repartis après un spectacle un peu plus court que de coutume avec  le sourire aux lèvres, les notes de Laisse-les dire dans la tête et du baume au cœur… en attendant les rendez-vous suivants.


Dans la salle et dans les coulisses après le spectacle, se sont croisés dans une ambiance chaleureuse et bienveillante les musiciens, techniciens et choristes (Céline Porron, Céline Aucante, Vanessa Juarez, Emmanuelle Rey, David Zé Mirailles, Florian Exbrayat, Marc Cottevieille, Laurent Marc, Pierrick Lambert, Aurélien Gueniot, Antoine Rognon, Eric Azhar, Guy Mattéoni…), l’équipe technique de Studio Mag, mais aussi Lucid Beausonge, Catherine Lachens, Georges Chelon, Charles Dumont, Alain Turban, David Lelait, Michou, Herbert Léonard, Fabien Lecœuvre, Michel Monaco, Olivier Villa, Bernard Sauvat…


Mais cet Olympia aurait peut-être déçu pour fêter à lui seul 50 ans (et plus) de carrière. On sait que ce n’était que le premier chapitre du Paris de Michèle Torr, pour lequel on remercie avec elle (et pour elle et pour nous) les producteurs « un peu fous » qui l’ont rendu possible. Comment ne pas parler de ce spectacle sans citer les noms de ses producteurs : Françoise Malet et  Michel Algay. Merci à eux pour leur confiance. Ils ont toujours cru en l’artiste, lui ont fait intégrer en premier  la troupe d’Age tendre, et cela fait 10 ans que ça dure. Ils ont investi du temps, du travail et de l’énergie pour que ce Paris de Michèle Torr voie le jour malgré certaines réticences…
Le succès de cet Olympia prouve que ce premier pari a été réussi grâce à une forte mobilisation du public de la chanteuse, présent ce dimanche dans la salle mythique.
Il prouve aussi qu’il n’y a pas d’âge pour apprécier la chanteuse. Toutes les tranches d’âge étaient représentées dans la salle: ainsi  le producteur a peut-être réussi à atteindre un nouveau public malgré une campagne très discrète de promotion.
Il prouve encore que le public de la chanteuse est toujours plus fervent, tout en restant chaleureux,  respectueux et fidèle. Il se devait de fêter dignement avec elle ses 50 ans de carrière, dans cet esprit bienveillant.
Le spectacle a été filmé dans sa globalité et donnera naissance en 2016 à un coffret collector en édition limitée  intégrant la captation de tous les spectacles du Paris de Michèle Torr.
Aujourd’hui les doutes se sont dissipés et les rendez-vous suivants sont bien inscrits dans nos esprits : ouverture le 14 janvier de la billetterie du Casino de Paris  du dimanche 14 juin , Trianon le dimanche 18 octobre, Palais des Congrès en janvier 2016…


En attendant la suite, ensemble, dans la sérénité…

© G.D. & E.D.

mardi 13 janvier 2015

Michèle Torr - A propos de Diva


L’album s’ouvre avec Je ne veux chanter que l’amour, signée Guy Mattéoni, aussi arrangeur de la totalité des titres. Michèle Torr retrouve ainsi celui qui a aussi arrangé tous ses albums de 1980 (Lui) à 1989 (Argentina), contribué à deux chansons sur Vague à l’homme (Rentrer sur scène et Vivre dans l’instant). Il avait aussi signé ou cosigné bon nombre de titres pour elle dans les années 80. Très belle chanson au swing lent et profond. Coup de cœur.
On  revoit sa signature pour Ils s’aiment, et alors ? dont les paroles sont de David Lelait (qui a cosigné avec elle les paroles de Chanter c’est prier et adapté Didn’t it rains (Chante), Gracias a la vida (Toi qui m’as tant donné) et Amazing grace (Quand vint la grâce) sur son précédent album). Jolie série de clichés superficiels et légers, sur une musique joyeuse et désinvolte. Pour les amours masculines et contre l’homophobie.
Guy Mattéoni cosigne aussi, avec la chanteuse elle-même cette fois, Tout l’amour du monde. Autre hymne à l’amour, à la paix et à la fraternité.
Michèle Torr signe également les paroles de Qu’est-ce qu’ils disent ? composée par Daniel Mecca. Quelques accords de blues, quelques notes un peu « années folles », pour revendiquer le fait d’être une chanteuse populaire, en dépit du mépris plus ou moins affiché de certains médias. Efficace sur scène.
Parmi les autres chansons, on trouve deux titres signés Charles Aznavour (Je ne veux que toi, adaptée en anglais sous le titre All I want is You par Dee Shipman, et Quand tu m’aimes). La première constitue une sorte de Ne me quitte pas au féminin, quand l’orgueil a abdiqué et qu’il ne reste que l’amour. On lui préfère la version française, avec une interprétation beaucoup plus nuancée. La seconde a déjà été chantée par Aznavour lui-même ; adaptée pour une femme, elle se révèle encore plus sensuelle. Plus osée. Hymne à l’amour charnel.
Une chanson signée par Charles Dumont et Sophie Makhno (décédée en 2007), Il se peut que je t’aime encore), que Piaf n’aurait pas reniée. Hymne à l’amour qui dure.
Une chanson plus moderne : Haute Fidélité, de Patrick Loiseau, Philippe Delépine et Philomène Kouadio. Hymne à l’amour fidèle sur fond de métaphore musicale filée, avec une orchestration qui rappelle Déjeuner en paix  ou Des hauts, des bas de Stephan Eicher.
Une chanson nostalgique à la mélodie légère : Route 66, écrite par Alain Turban et Mario Santangeli. Autre jolie série de clichés en prélude au concert prévu à Las Vegas le 18 mai prochain. Une chanson crépusculaire qui en dit beaucoup sur l’état d’esprit de la chanteuse quand on lit entre les lignes…
La dernière chanson c’est Diva, qui donne son titre à l’album. Une magnifique mélodie d’Alice Dona, et un texte de Georges Chelon qui commence à la manière de la Plus belle histoire d’amour, c’est vous de Barbara, pour trouver son apogée dans un éclat de rire avec la citation du grand Air des bijoux de Charles Gounod, cher à la Castafiore. Chelon, qui a fait parfois partie de l’affiche d’Age tendre en même temps que Michèle Torr, ainsi que de celle du festival Brassens à Vaison-la-Romaine cette année, a su capter aussi bien la ferveur qui relie la chanteuse et son public que l’humour dont elle sait faire preuve (I Remember You, Je t’avais rapporté), ce qui confère à la chanson un drôle de mélange, fait de détachement amusé et de reconnaissance, d’émotion vraie.
Un beau disque composé de chansons de belle facture avec des textes soignés et des mélodies qu’on retient rapidement, une belle manière de fêter 50 ans de carrière avant le Paris de Michèle Torr.
Un CD sorti discrètement le 15 décembre 2014, en vente exclusive sur le site officiel de la chanteuse www.micheletorr.com, qui figure sur la liste des meilleurs albums de l’année 2014 selon Platine.
« Mais si demain par erreur je vous blessais
Mais si demain par erreur vous me quittiez
Je ne serais plus
Qu’un ange déchu… »
Alors, « diva » ou « ange déchu » ?
C’est le spectacle du dimanche 11 janvier 2015 à l’Olympia, Amour, toujours, qui apporte un premier élément de réponse…

© G.D. & E.D.

jeudi 8 janvier 2015

L’admirateur est Charlie.

L’admirateur est Charlie.
Dimanche 11 janvier 2015, 16 heures,
à l’Olympia, nouvel appel à la tendresse,
35 ans après l’attentat de la rue Copernic,
et à l’amour, toujours, s’il nous en reste…


mardi 6 janvier 2015

Michèle Torr : en avant la musique !


Le Paris de Michèle Torr va bientôt commencer. Avec le premier spectacle, le dimanche 11 janvier 2015.  Avant Las Vegas le lundi 18 mai 2015, puis le Casino de Paris le dimanche 14 juin, le Trianon, le dimanche 18 octobre, et le Palais des Congrès, un dimanche de janvier 2016, peut-être le 31.  Les spectacles seront différents : choix des chansons, tenues mais aussi…formations musicales différentes. Sous la direction de Guy Mattéoni à l’Olympia, musiciens américains et québécois à Las Vegas, spectacle intimiste (piano-voix ?) au Trianon, orchestre symphonique au Palais des Congrès… C’est donc la musique qui fera surtout la différence. Et Michèle Torr, depuis 50 ans, a eu à cœur de chanter la musique et les musiciens dans ses chansons, c’est pourquoi nous avons eu envie de leur rendre hommage, avec elle, en nous promenant une fois de plus dans le  répertoire de la chanteuse, pour redécouvrir tout ce qu’elle dit d’eux, et tout ce qu’elle leur doit. Le Paris de Michèle Torr : en avant la musique !


Les chansons n’existeraient pas sans la voix de la chanteuse, bien sûr, mais elles ont également besoin des musiciens. Faire la liste des musiciens avec qui Michèle Torr a chanté serait impossible.  On retiendra qu’elle a été accompagnée musicalement par Herbert Léonard ou Alain Manoukian, par exemple.
On ne peut pas ne pas citer le nom de Daniel Mecca, qui l’accompagne de la guitare et de la voix dès les années 70 ; il fait partie de l’orchestre de l’Olympia 80. Il est devenu au fil du temps son auteur et/ou son compositeur pour quelques chansons déjà évoquées, dont Qu’est-ce qu’ils disent  sur l’album Diva, mais aussi son garde du corps et son régisseur.
On pourrait faire la liste des musiciens mentionnés sur les disques depuis les années 90, sur les programmes de spectacles, la liste serait longue et forcément incomplète. On retrouvera le visage de certains d’entre eux sur les photos qui illustrent la chronique :
d’Eric Payan  à Céline Porron,
de Freddy Belmonte à Laurent Beq,
d’Olivier Gadet  à Laurent Gaudais,
de  Philippe Pregno à Julien Grattard,
de Pierre Chanliau  à  Charly Farrugia,
de Fabrice Cano à Tony et Gérard Garcia,
de Bruno Monard à Roger Saez,
de Marc Cicero à Michel Bahloul,
et bien d’autres encore en continuant de remonter dans le temps…


Un clin d’œil aux choristes,
de Céline Aucante à Vanessa Juarez et Sandra Amico,
de   Caroline Bonnet et Jean-Philippe Canaple  à Annick Fège ou Emilie Vidal, etc.
Pour revenir à Céline Aucante, avec un clin d’œil appuyé à son adresse, car, si elle n’est pas à l’Olympia le 11 janvier 2015, c’est simplement par « précaution », nous a-t-elle confié, car elle attend une petite fille pour l’année 2015.
« Tout l’amour du monde est dans cet instant
Le sourire d’un enfant aux bras d’une maman »,
avec Céline, nous sommes sûrs que le cliché sera charmant.


Bien sûr les musiciens sont dirigés, et c’est là le travail des chefs d’orchestre et des arrangeurs à qui par cette chronique, nous souhaitons aussi rendre hommage.
C’est Christian Chevallier, musicien de jazz français né en 1930 et décédé en 2008, arrangeur et chef d'orchestre, qui a arrangé les premiers albums de Michèle Torr dans les années 64-65-66.
Elle a aussi travaillé avec Paul Piot ou Les Reed dans les années 60 avant de le faire avec Jean Claudric en 1970. De son vrai nom Jean-Claude Bacri, aussi connu sous le pseudonyme de Sam Clayton, c’est un arrangeur, chef d'orchestre et auteur-compositeur français, né le 13 septembre 1930 à Alger. Il dirige l’orchestre pour Tous les oiseaux reviennent et Michèle Torr (album de reprises de 1976, Jezebel…).

Paul Mauriat, né le 4 mars 1925 à Marseille et mort le 3 novembre 2006 à Perpignan, est un chef d'orchestre français spécialisé dans la musique de variétés. C’est lui qui l’a accompagnée au Japon en 1971 lors du Festival de la Chanson que Michèle Torr a remporté avec Enfants d’aujourd’hui, hommes de demain, dont il était aussi l’auteur et le compositeur.

Yvon Riolland signe une partie des arrangements de Un disque d’amour…et  Michèle Torr (Je m’appelle Michèle…), et (avec Michel Ganot), « l’accompagnement » de l’album J’aime, tandis que M. Ganot est crédité pour une chanson sur Tous les oiseaux reviennent  et a été le chef d’orchestre pour l’Eurovision 1977 (Une petite française).

Quand on parle des disques de Michèle Torr dans les années 70 et 80, on ne peut manquer de citer Jean Albertini, crédité comme le « réalisateur » de tous ses albums, de Un disque d’amour à Argentina.

Gérard Daguerre a contribué à l’album Emmène-moi danser ce soir en 1978 (avec  Yvon Riolland) avant de retrouver Michèle Torr en 1993 pour l’album A mi-vie dont il est aussi le compositeur de la plupart des chansons. Celui-ci, dont la longue dame brune a souvent souligné le regard vert,  a accompagné Barbara dans plusieurs spectacles et tournées.

Jean Yves Rigaud est l’arrangeur des albums Chanson inédite,  Olympia 80, de certaines chansons de Midnight Blue en Irlande. Michèle Torr  a  aussi chanté "A faire pleurer les femmes" accompagnée par son orchestre dirigé par Jean-Yves RIGAUD.


Patrick Brugalières a été le chef d’orchestre de l’Olympia 1987 et l’a accompagnée en tournée pendant environ trois ans.  Accordéoniste au parcours atypique, il a, de longue date, parcouru les scènes auprès d'artistes de la chanson française parmi les plus renommés.
S'il écrit naturellement pour son instrument, il compose et orchestre essentiellement de la musique destinée aux domaines de l'image, la communication, la chanson, dans des univers sonores très souvent à l'opposé de ce que l'on attendrait à priori d'un accordéoniste. Nous aurons bientôt l’occasion de reparler de lui…

Carolin Petit, né d'une mère violoniste et d'un père, Pierre, compositeur de talent (Grand Prix de Rome et Directeur de l'Ecole Normale de Musique de Paris), reçoit naturellement une éducation musicale. Son premier instrument sera le piano, la base de tout bon musicien, et quelques années à l'école paternelle lui donneront aussi une solide formation classique. Il a écrit de certaines chansons de l’album Vague à l’homme, puis de toutes celles de l’album Donner, avec la contribution de l’Orchestre symphonique de la Radio de Budapest.
« Je crois qu'il est essentiel de garder toujours à l'esprit qu'un arrangement doit être au service de la chanson et de celui ou celle qui l'interprète. A un moment donné il faut pouvoir oublier que cet arrangement existe ! » a-t-il déclaré.
Carolin aime à répéter que composer, c’est “trouver les notes magiques”.

Eric Clermontet est l’arrangeur d’A nos beaux jours. Shiro Sagisu signe les arrangements des cordes.

Jean Musy, né le 18 décembre 1947 à Levallois-Perret, est un musicien, compositeur et arrangeur de chansons et de musiques de films. Il a enregistré plus d’un millier de 45 tours et 150 albums, composé près de 200 musiques de films et séries TV et de nombreuses chansons. Il a composé un opéra, a illustré des poèmes de Stefan Zweig et Rainer Maria Rilke, écrit une fresque musicale inspirée par la découverte des rouleaux de la Mer Morte. Il a composé certaines chansons de l’album Seule.


L’album Michèle Torr chante Piaf, C’est l’amour… a été arrangé par Jean-Michel Bernard, déjà crédité sur Donner (au piano), avec une longue liste de musiciens prestigieux. Né le 23 novembre 1961, il débute le piano à deux ans, obtient ses premiers prix au Conservatoire de Paris à partir de 14 ans, avant une Licence de concert à l’Ecole normale de musique de Paris, en 1981. Il mène ensuite de front une carrière de musicien classique, une de musicien de jazz, et en commence une de compositeur dès l’âge de 16 ans, en particulier de musiques de films, dont ceux de Michel Gondry, pour qui il devient en plus acteur en 2006. Il a surtout accompagné pendant trois ans Ray Charles lors d’une tournée mondiale, les trois dernières années de sa vie.

Ces années-là est signé Philippe Javelle pour les arrangements.

Tony Meggiorin déjà arrangeur de Sortir ensemble, single de 1996, récidive en 2011 avec les trois titres inédits du Best of 3CD: Avant d’être chanteuse, Notre père et Vous m’avez tout donné.

Eric Payan, pianiste,  a signé ceux de l’Olympia 2011. Un spectacle (Avant d’être chanteuse) remarquable. Dvd « coup de cœur » Fnac mérité.  

Patrick Liotard, compositeur de C’est un message, « qui est un musicien formidable, a fait la prise de son et les arrangements » de Chanter c’est prier. « Il a fait un travail vraiment formidable. Donc, après, il y a eu quelques petits changements qu’on a fait par mail. On lui envoyait le soir ce qu’on enregistrait pour qu’il puisse voir où on en était, puisqu’il n’était pas toujours là. Mais on a travaillé d’abord dans le sud ensemble. Quelquefois lui de son côté et moi dans ma chambre le soir. Et la journée ensemble. Ça a été un été génial pour moi. Un été de partage, d’amour, de travail… et tout ça dans une ambiance de bonheur avec David (Lelait) et Patrick. On était tous les trois, c’était… idéal ! »
(Extrait d’une interview de Michèle Torr).


Guy Mattéoni, à Limoges, le 12/12/2014.

Guy Mattéoni, chef d'orchestre sur la tournée "Age tendre et tête de bois", est un grand arrangeur. Il fut directeur d'orchestre de pas mal de grands noms dont Michel Fugain, Michèle Torr... pour qui il a arrangé les albums Lui, J’en appelle à la tendresse, Olympia 2003 (avec Jean-Yves Rigaud), Midnight Blue en Irlande (en partie), A mon père-Adieu, Donne-moi la main, donne-moi l’amour, 20 ans d’amour…, Chansons de toujours, Qui, I Remember You, Je t’avais rapporté ;
 pour qui il a aussi écrit et composé nombre de chansons dès les années 80, dont certaines coécrites avec elle : Mon fils, Adieu Lennon, Le ghetto, Change la vie, Le vagabond du soleil, Mes amis musiciens, Romantique féminine, La couleur des larmes, Mon fils (seconde chanson portant ce titre), Chanson d’adieu, Une mère d’autrefois, Un amour qui m’appelle, Amour de ma jeunesse, Je n’ai pas les mots (Les mots pour te dire), I Remember You, Carnaval à gogo, Sixtees, Je t’avais rapporté, Je suis love, Passion fatidique, Puisque c’est un adieu, Je pense à vous, Rentrer sur scène, Vivre dans l’instant, et dernièrement, sur l’album Diva dont il a assuré les arrangements, Je ne veux chanter que l’amour (paroles et musique), Tout l’amour du monde et Ils s’aiment, et alors ?


Le premier titre enregistré par Michèle Torr en hommage à un musicien n’est pas vraiment une chanson. Nous en avons déjà parlé à propos du cinéma : Michèle Torr ne chante pas, comme si l’interprète se taisait pour que les regards se concentrent sur l’histoire d’un musicien, elle ne chante pas, elle conte… A propos des couleurs aussi, car le personnage dont parle la chanson est noir. C’est un musicien noir. L’homme à la guitare d’or.
La conteuse rencontre dans un bar un homme qui, en échange d’un verre de whisky, lui raconte l’histoire de la guitare d’or qui se trouve accrochée au mur. Elle a appartenu à un de ses amis, qui, après être devenu aveugle pendant la seconde guerre mondiale, s’est vu offrir une guitare. Devenu un guitariste d’exception, il a orné, avec ses cachets, son instrument d’or et de diamants mais, suite à un accident, alors que c’est son ami qui conduisait, il a perdu une main et, de désespoir, s’est laissé mourir dans la nuit même.
Une histoire racontée avec beaucoup d’émotion et d’empathie.

Il est aussi question de musique en 1967 dans Toute la plage danse.
« Rappelle-toi cet air vieillot
Que l’on jouait ensemble sur ton piano
Il est sorti de l’anonymat
C’est un succès je n’entends que ça »,
Naissance fictive d’un tube, mais la jeune fille se trouve séparée de son comparse et lui demande de revenir près d’elle où…
« toute la plage danse
Des soirées entières
Toute la plage danse
Sur [leur] air ».
Une chanson plus joyeuse sur un rythme musical qui rappelle les « années folles ».

Quelle est la Menue monnaie dont parle la chanson de 1969 ? C’est celle que récolte un de ces chanteurs des rues, s’accompagnant souvent d’une guitare, qui viennent donner de la voix à la terrasse des cafés pour essayer de gagner un peu d’argent pour survivre. Pour l’encourager, la chanteuse lui prédit la fortune avec la gloire…Plus de menue monnaie mais de très gros billets…

« Au bord de l’eau un petit bal s’ouvre en plein vent
Comme autrefois les petits bals de nos parents
Cet air  vieillot
Ce vieux piano
Tout nous fait rire rire
Et malgré ça tout en dansant entre tes bras
Je me vois un beau dimanche
Tourner en robe blanche
Ainsi qu’un tableau du passé… »
Est-ce mon cœur ou le printemps ? (Chanson inédite, 1970) ,
« Un vieux piano mécanique garde au cœur de son rouleau
La rengaine nostalgique que chantaient Juliette et Roméo… 
J’aime écouter la musique du vieux piano d’autrefois
Quand il devient diabolique pour chanter Samson et Dalila…»,
On s’aimera un peu, beaucoup, (Chanson inédite, 1970), toutes deux seraient signées Pascal Sevran.

« Et piano va l’amour
Passe le temps
Et piano va l’amour
Toujours plus fort
On s’aime et l’on s’embrasse encore
Un peu plus fort
Nous sommes à tout jamais liés au même sort
Et piano va l’amour
Au long des jours
On s’aime et piano va l’amour »,
Et piano va l’amour, 1973.

L’émouvant clown de La ritournelle
« …joue encore avec amour la ritournelle
Sur un violon, petit violon mal accordé… 
La ritournelle de son violon magique
Résonne encore comme s’il jouait pour moi »,
sur Un disque d’amour, une « musique un peu triste
que [l’on] connaît par cœur ».

Mister Mélody, en 1976, nous parle d’un autre musicien menant une vie de bohème (« Il dormait à la belle étoile »), celui-ci s’accompagnant non pas d’une guitare mais d’un piano mécanique, boîte à musique contenant « mille chansons », « une chanson triste pour tous les malheureux (la la la la…), une jolie mélodie pour tous les amoureux (la la la la)», des « ritournelles nostalgiques », chansons aux « mots magiques » et aux musiques « originales, pleines de vie »… Mais ce Roméo qui « venait au milieu de la nuit »  jouer à sa Juliette de son instrument « au milieu de la nuit » n’a peut-être pas, comme celui de Menue Monnaie, fait fortune ; on n’en saura pas plus puisqu’ « un jour il est parti
Paraît-il que c’est en Amérique
Faire sa vie… », et ces musiciens semblent souvent avoir le cœur vagabond…


Quand ils ne font pas de peine à une belle, les musiciens sont là pour nous faire taper dans nos mains, nous faire danser jusqu’au matin, nous amuser et faire oublier tous les soucis. Ils peuvent jouer un ou deux slows pour nous permettre de flirter un peu, puis du rock, et ainsi déchaîner toute une cohorte d’animaux sauvages (lion, puma, léopard, zèbre)… Tout est bon pour que l’on puisse rêver jusqu’au matin. Point de politique :
« Mets la droite à gauche
La gauche dans ta poche
Et ton mouchoir par-dessus »,
foin de la chanson engagée :
« désengage-toi,
Déconcerne-toi
Ce n’est pas pour ça qu’on est venus ».
 Si, musicien, tu « mets un tube dans ton piano », c’est pour qu’on s’amuse !
Mets un tube dans ton piano, 1976. 

« Je ne suis rien  je ne suis qu’une voix
Une musique
Je viens te voir pour te faire rêver
Et c’est magique »,
Je chante, 1976. Jolie chanson, signée François Bernheim pour la musique, qui parle du métier de « troubadour », qui, sans jamais être triste, chante pour les gens heureux (ou plutôt pour les rendre heureux : « Alors ta vie est belle… »). Mais à quel prix ?
« Tous mes amis je les trouve en chemin
Tous mes amis
Un jour ici ailleurs le lendemain
Et je suis bien ».

La musique, c’est aussi une pointe d’exotisme qui nous fait voyager par le monde entier quand :
«Les Indiens aujourd’hui sont en fête
Dans la nuit tous les tams-tams le répètent… »,
Et c’est …  «  tout à coup un rythme fou qui s’envole… »,
Jambalaya, 1976.          

« Et pendant une heure
Avec tout mon cœur
Je me donne à la musique… »,
(La gloire ou bien l’amour ).
La musique sans qui la chanteuse s’ennuierait, resterait sans voix…
Sans qui la vie serait quatre saisons où il fait froid, « le feu serait sans joie »…
Un monde sans oiseaux, sans réseaux, sans la danse des feuilles d’automne et sans l’écoulement de l’eau des ruisseaux ; un monde sans amour et sans joie, un monde sans foi…
Sans chanteuse ! (« Et moi je ne serais pas là… ») .
Tel serait le monde… « si la musique n’existait pas » ;
Si la musique.
Mais heureusement elle est là pour accompagner celle qui « ne sait pas pourquoi », mais qui chante, à la manière des oiseaux, quand le ciel est bleu, quand elle est heureuse ou amoureuse, « quand vient le printemps,
Quand les blés poussent dans les champs
Quand les cigognes sont de retour…
Sous un ciel d’été »,
quand elle voit « la mer
Et que le sable est encore chaud
Quand les arbres sont encore verts… » ,
 Je ne sais pas pourquoi.
Celle qui, quand vient l’été, aime chanter le soir dans une ville de province…
Quatre saisons.
« Une photo sur le piano
Me rappelle un amour qui me fait tant pleurer »,
Je n’oublierai jamais, 1977.
Il est aussi question sur ce disque, l’album J’aime, d’un vieil appareil qui servait jadis ou naguère selon les points de vue pour la musique, et qui n’existe plus aujourd’hui :
« Un juke-box joue de temps en temps
Et voilà notre temps
Qu’auraient dit nos arrières grands-parents ? »
Nos arrières grands-parents, 1977.
Et pour finir, l’amour
« Ce serait comme une musique
Avec toi j’aimerais bien l’écouter »,
Comme un voilier. 

C’est aussi sur l’album J’aime que Michèle Torr va s’essayer pour la première fois  à la musique classique en chantant Dis-moi mon Dieu, sur une mélodie de Schubert ; elle chantera l’Ave Maria de Charles Gounod sur Emmène-moi danser ce soir en 1978 et Midnight Blue en Irlande sur la Sonate au clair de lune de Beethoven en 1983. Les grands compositeurs classiques sont aussi évoqués dans Mélancolie femme en 1981, adaptation de Mélancholy Man des Moody Blues, où il est question de Pachelbel, d’Albinoni, de Wagner et de Vivaldi…

« Il m’a quittée c’est fini
Je n’ai que vous et la musique…
Chanteuse ne pleure pas
Ne pleure pas et chante
Il y a des guitares pour oublier tout ça »,
Chanteuse, 1978.

Boulevard du rock...chez Sébastien
Tristesse encore avec « les sanglots longs des violons de l’automne », dans l’album Emmène-moi danser ce soir : 
« Je me sens comme une mélodie d’automne
Que les violons font pleurer…
Comme une mélodie d’automne
Que la pluie va emporter… »,
Comme une mélodie d’automne, 1978.
Mais avant cela la chanteuse était allée refaire un tour du côté du Boulevard du rock, pour y retrouver les années 60 et cette musique qui y a connu un fulgurant essor avec les « Bee Bop a Lulla » d’Elvis Presley, tandis qu’en France nous avions les Pirates, les Fantômes, les Chats Sauvages et les Chaussettes Noires, mais aussi Danny Logan, Lucky Blondo et puis Johnny…
« Les garçons ne rêvaient que des Etats-Unis » et de…
La musique de là-bas, des chansons de Bob Dylan, en particulier Hurricane, qui nous font voyager de Santa Barbara (Californie) ou Denver (Colorado) jusqu’en Oklahoma ou aux grands lacs salés …
Mais déjà, quelques années plus tôt, « dans un petit village de Provence » « la musique était naturelle » dans La maison de mon enfance,
et pendant Le cours de chant, une très jeune fille qui rêvait de devenir chanteuse apprenait à chanter, « sur la musique de son professeur de chant », accompagnée par « le piano du professeur » qui « remplaçait à lui-seul ses jouets d’enfant ».
Ce professeur s’appelait Mme Viaud, et c’est lui (ou elle plutôt) qui a cosigné cette dernière chanson.

Discomotion, c’est le « mouvement » (la danse), ou l’émotion (mouvement des sentiments) provoqués par les disques, c’est-à-dire la musique. Ce sont les chansons du temps passé qui réveillent la nostalgie. Des années soixante, bien sûr…
Occasion de se rappeler SLC, les Shadows, les idoles, Johnny, Sylvie, mais aussi les juke-box, le rock, le twist…presque vingt ans après… pas grand-chose à voir avec le disco ! On est pourtant en 1979.
(« …ou bien un disco
Ce sera le souvenir que j’aurai
D’un amour inachevé
Juste après l’été » (Juste après l’été).
Avant d’entrer dans Le bistrot pour y retrouver une ambiance plus intimiste quand la chanteuse du lieu…
« [s’]assied sur le piano,
Il y vient des princes des ducs même
Parfois quelque beau matelot… »
au son de l’accordéon.
La Chanson inédite « ne se joue pas au piano…, elle n’est même pas… dans la caisse d’une guitare », et « ce n’est pas un rock ou un slow » mais c’est quand même une très belle chanson évoquant le passage de la scène à la vie quotidienne qui, dans un sens ou dans l’autre, est comme une petite mort, ou une renaissance…
Elle précède sur l’album une Histoire de la musique populaire qui, commençant « par une petite note en l’air », grâce au rock, au jazz, au swing, « dans les bals de province, dans les dancings », partout, « fait chanter toute la Terre. « Et vivent les musiciens ! »
« On se promenait romantiques
En écoutant cette musique »
mais « « tu as emporté les paroles
de la mélodie du bonheur… »
Dans un coin de Sologne.

Olympia 1980
Lui… «il dit
Qu’il n’y a pas de rock’n’roll sans King »,
tandis qu’elle, elle  nous parle aussi du rock, dans La musique de mes idoles :
« Je me souviens de BB King…
Tu te souviens de Moody Blues… »,
de Bill Haley, encore du King, de Dylan mais aussi des « soirs de blues » et, s’il y a du slow dans son rock, il y a aussi du cinéma : James Dean, Natalie Wood, Marilyn…

Elle, qui a chanté l’adaptation de And I love her, devenue Et je l’aime, elle rend aussi hommage à Lennon, assassiné quelques mois avant, en 1981, avec Adieu Lennon. Les Beatles, « quatre garçons dans le vent », pour, Yesterday, une « révolution » musicale qui a les yeux de la jeunesse, avec pour seules armes des guitares et des pianos électriques… Michelle  « salue ton époque toi qui nous quittes, adieu Lennon… »
Elle, elle a aussi Le blues de Paris alors qu’elle a prétendu vivre ses années folles toujours loin de cette ville, et dans Le ghetto,  on entend du flamenco, du blues et le piano de Léo, avant d’écouter un peu de Pachelbel, de Vivaldi, de Wagner ou d’Albinoni qui revivent dans les notes des Moody Blues « sur une plage de Normandie » « dans [un] décor de Fellini
Bateau brisé nuages gris. »
Homme ou femme, on a tous en nous une dose de « mélancolie »…

Un an plus tard la chanteuse prendra un « bateau musicien », à l’Entrée des artistes, première chanson du spectacle de l’Olympia de décembre 82, pour vivre avec le public parisien une histoire d’ « amour musicien » qui nous fait chercher « des yeux le cœur d’un piano ».
« Métier musicien
Métier baladin
Mais dites-moi donc un métier plus beau ».
En 1982, on espère que c’est pour bientôt le jour où, dans un pays pas si lointain appelé La Pologne,
«… les rues de Varsovie
Rêvent et puis valsent avec Chopin ».
Et c’est aussi pour contribuer à cela qu’il faut…
« …chanter
 Avec une radio des cassettes…
Chanter
Ecrire la musique les paroles
Et chanter… »,
Chanter.

Quelques semaines avant, on aura fait connaissance avec un drôle de musicien qui « dit que la musique, [il l’a] au bout des doigts, [il la connaît] par cœur ». Il a « des yeux  A faire pleurer les femmes » mais ce musicien,  c’est Un vagabond du soleil qui « n’avait que son cœur et sa guitare » et qui s’en est allé, « comme l’été qui s’en va », ne laissant que les yeux pour pleurer à une Petite fille du soleil qui n’a pas compris grand-chose à ces promesses d’océans et de roses.

« J’écoute l’orgue d’un fou
Qui joue un peu pour nous »,
Midnight Blue en Irlande.


Olympia 2005.
 Nouvelles chansons en hommage aux musiciens en 1984, dans l’album Adieu – A mon père.
Mes amis musiciens :
« Mes amis musiciens
Ont au bout des doigts
L’adresse du magicien
Qui leur a appris ça
Ils arrivent de New-York
De Paris de Toulouse
Ils boivent tous un vieux rock
Ou un verre de blues.
Ils ont une clé de sol à la place du cœur
On ne va pas à l’école
Pour cette légion d’honneur… »
Parmi eux il y a eu Mozart, Beethoven, Wagner mais aussi Jagger, et tous ceux, anonymes, avec qui la chanteuse a rendez-vous quand elle se produit en concert :
« Mes amis musiciens
Me suivront jusqu’au bout
Par la route par le train
Tout le monde a rendez-vous… ».
C’est aussi Rue de la Jamaïque à Kingston que l’on écoute de la musique : reggae, New wave,  Bob Marley, cantiques et Gainsbarre, sans discrimination…
Et c’est sans à priori non plus que l’on passe du reggae à la musique classique :
« Le romantisme au féminin
C’était un baiser sur la main
Quand George Sand aimait Chopin…
Et moi je suis comme ces pianos qui pleurent de nostalgie… »
Romantique Féminine.

« Lorsque j’ouvrais le bal
Tous les soirs comme à Versailles
Un musicien jouait des balades
Au château de grisailles…
Et la musique s’envolait… »,
Le château des grisailles, 1984.

« Dans la nuit étoilée
L’orchestre qui jouait
Et les enfants qui chantaient… »,
Mariage, 1984.


« Chanson napolitaine,
J’aime tes guitares j’aime tes refrains »,
Chanson napolitaine, 1985.

« Quand tous les violons
Parleront en silence…
Je serai seule à entendre
Un amour qui m’appelle »,
Un amour qui m’appelle, 1985.

« La guitare que tu m’as laissée
Qui m’a toujours accompagnée
Aimerait bien me faire chanter
Je t’aime encore »,  
Je t’aime encore, 1985.

« Sur ta pirogue le long de l’Amazone,
Il y a la dernière cassette des Rolling Stones »,
Aventurier, 1985.

« Sur la place du village
Les musiciens jouaient des flonflons
Ce samedi soir il faisait doux
On a dansé sous les lampions »,
Je reviendrai dans mon pays, 1985.

« C’est une chanteuse de rock
Qu’on voit dans les revues »,
Cendrillon rock, 1986.

« Bien longtemps mon refrain
T’a suivi sur le chemin
Sa musique nostalgique disait
A bientôt nous deux »,
A bientôt nous deux, 1987. 

Olympia 1987
 Un cocktail mi-alcool mi-musique sur l’album I Remember You :
« Un doigt de calypso
Un zeste de mambo
Dans un shaker en stéréo
Un peu de charango
Un filet de bongo
Bien secoué dans le tempo…
La voix de Gilberto… »,
Carnaval à gogo, 1987, à consommer sans modération.
Mais aussi un peu de musique classique :
« Toi émoi
C’est Vivaldi
La comedia
Une symphonie… »,
Toi émoi, 1987.
« Jouer sur un piano
Un adagio d’Albinoni…
Les choses de la vie
Sont une symphonie… »
Les choses de la vie, 1987.
Avant des musiques plus contemporaines :
« Ca joue dans ma tête en mi majeur
Un rock qui s’arrête là en plein cœur
Ca joue dans mes souvenirs
Sixtees
C’était une MG rouge italien
Un slow qui sonnait américain… »
Sixtees, 1987.

« Je t’avais rapporté
Des musiques nouvelles… » (1988) :
« Et tous les Mozart de la Terre
Entière
Jouent un concerto solidaire
Super
Sur notre histoire d’amour vécue sans heurts
Comme au premier quart d’heure …
«Et tous les violons de la Terre
Entière
Jouent un adagio solidaire
Super
Sur notre histoire d’amour vécue sans faille
Sans violence ni bataille».
Sentiments.
« Vous c’est un violon qui joue en souvenir… »,
Je pense à vous.
Où est ton étoile est un magnifique hommage à Elton John :
« … qui [chante] les Fleurs du mal en symphonie, … qui [est] au piano, … qui [sait] les mots…
Sur quelles mélodies
Rêves-tu la nuit ?
Quelle musique ! Merci.
Sur quelle harmonie
Vois-tu la vie,
Quel accord choisi ?
…Au cœur des studios
Le ciel est si beau
Tout est en harmonie quand tu te réveilles… »
Il vit ainsi « des nuits de musique » sur Le chemin de bohème qu’a arpenté aussi une apprentie-chanteuse.

« Argentina
Danse-moi le tango
Et que chantent les femmes… 
Argentina
Sur ton bandonéon
Chante-moi tes mystères… »,
Argentina, 1989.


« Et les femmes dansent
Dans la folie
Dans le silence
Dans la fureur
Et l’insolence
Sur tous les orchestres du temps
Comme le cœur avec le sang »,
Les femmes dansent, 1991.

Il y a une chambre dans la maison du blues où la chanteuse aime descendre quand ses amours se décousent ; quand elle a mal, au lieu de pleurer elle chante, elle amadoue son chagrin, et quand elle se réveille son âme est neuve et innocente. Dans cette chambre, les musiques tristes la caressent comme de la soie. Elle se ressource et elle roucoule à rendre les colombes jalouses…Et on adore ça !

« Ecoute le piano
Ecoute ce que la musique dit… »
La vie la nuit, 1995.

« J’ai toujours les disques que nous écoutions
Les chansons sont les mêmes
Qu’au temps de nos « je t’aime »
La seule différence avec autrefois
J’ai toujours les disques
Mais c’est elle qui t’a »,
C’est elle qui t’a, 1995.

« Tes lèvres se font précises
J’entends la musique
Alors là où fond la banquise
Tu me fais pleurer… »
… d’extase, apparemment ! Là où fond la banquise, 1995.


« Regarde-les avec leurs airs
De troubadours sans limonaire »,
les SDF, Regarde-les, 1997.

« Il y a comme une harmonie
Qui m’envahit
Quand tu souris… »,
Harmonie, 1997.

Retour sur les terres argentines :
« Pourtant là-bas
Autour de Buenos Aires
Il y a partout
Un air de tango dans l’air…
La vie tango
La façon de vivre d’un pays
Couleur d’une musique
Ardente et romantique…
Autre tempo
C’est pas toujours gai mais c’est beau
J’entends des sons bandonéon
Et la voix d’un peuple qui répond…
Couleur d’une musique
Mélo-mélancolique
En bas de l’Amérique… »,
La vie tango, 1997.
Et Tu ne vaux pas une larme (« A la bourse de l’amour… ») devient Dans le blues de l’amour.

« Et ils tournent et ils dansent
Comme des soleils crachés
Dans le son déchiré
D’un accordéon rance »
les marins de l’Amsterdam de Brel.
« Ils ont donné la parade
A grand renfort de tambour…
Ils laisseront au fond du cœur de chacun
Un peu de la sérénade et du bonheur d’Arlequin »,

Les comédiens d’Aznavour.

Olympia 2002
Après la tournée Acoustique en 2001, voici, en 2002, Donner avec :
comme en écho à Romantique féminine :
« Je suis comme ces pianos qui pleurent
De nostalgie qui pleurent
Sans dire un mot qui pleurent… »,
Comme ces pianos, 2002.
« On les écrit à l’encre d’un chagrin d’amour
De couplets déchirés en notes de velours…
Associées pour toujours à une mélodie…
Elles traversent la rue et partent au bout du monde
Charmer un inconnu ou surfer sur les ondes… »,
Toutes les chansons ont une histoire, 2002.

« C’est ma première
Les notes caressent les mots… »,
C’est ma première, Olympia 2002.

 Michèle Torr chante Piaf, c’est l’amour… en 2003 est un voyage musical dans le répertoire de Piaf, qui parle aussi de la musique et des musiciens :
dans  Mon manège à moi :
« J'entends les flonflons de la fête
Et la terre n'y est pour rien… »,
dans Padam padam :
« Cet air qui m'obsède jour et nuit
Cet air n'est pas né d'aujourd'hui
Il vient d'aussi loin que je viens
Traîné par cent mille musiciens…
Et moi je revois ceux qui restent
Mes vingt ans font battre tambour…
Faut garder du chagrin pour après
J'en ai tout un solfège sur cet air qui bat...
Qui bat comme un cœur de bois... »,
dans La foule :
« Et j'entends dans la musique les cris, les rires
Qui éclatent et rebondissent autour de moi … »,
et surtout dans L'accordéoniste :
« La fille de joie est belle…
Son homme est un artiste
C'est un drôle de petit gars
Un accordéoniste
Qui sait jouer la java
Elle écoute la java
Mais elle ne la danse pas
Elle ne regarde même pas la piste
Et ses yeux amoureux
Suivent le jeu nerveux
Et les doigts secs et longs de l'artiste
Ça lui rentre dans la peau
Par le bas, par le haut
Elle a envie de chanter
C'est physique
Tout son être est tendu
Son souffle est suspendu
C'est une vraie tordue de la musique … »
Mais : « La fille de joie est triste
Au coin de la rue là-bas
Son accordéoniste
Il est parti soldat
Quand y reviendra de la guerre
…tous les soirs pour elle
Il jouera la java
Elle écoute la java
Qu'elle fredonne tout bas
Elle revoit son accordéoniste… »
qui, hélas,  ne reviendra pas, alors :
« La fille de joie est seule…
Adieu tous les beaux rêves
Sa vie, elle est foutue
Pourtant ses jambes tristes
L'emmènent au boui-boui
Où y a un autre artiste
Qui joue toute la nuit
Elle écoute la java...
... elle entend la java
... elle a fermé les yeux
... et les doigts secs et nerveux ...
Ça lui rentre dans la peau
Par le bas, par le haut
Elle a envie de gueuler
C'est physique
Alors pour oublier
Elle s'est mise à danser, à tourner
Au son de la musique... »


Musique encore  en 2008 dans l’album Ces années-là, dont les trois premières chansons rendent hommage à Claude François :
Sha la la (hier est près de moi) :
« En ce temps là j'attendais que passent à la radio
Les chansons que j'aimais bien
Je reprenais les refrains j'étais si bien …
Aujourd'hui …
Il me reste mes chansons
Ces vieilles amies fidèles et jolies
Qui me reviennent aujourd'hui ».
Cette année-là :
« Cette année-là
Le rock'n'roll venait d'ouvrir ses ailes…
Déjà les Beatles étaient quatre garçons dans le vent…
Cette année-là
Dans le ciel passait une musique
Un oiseau qu'on appelait Spoutnik…
Cette année-là
Les guitares tiraient sur les violons
On croyait qu'une révolution arrivait
Cette année-là… »
« De paroles en musique
Tu as tout partagé
Avec tout ce public
Qui ne t’a pas lâché »,
On aurait pu s’aimer d’amour.
Mais le CD évoque aussi
 « Les slows serrés des nuits d’été
Des petits riens qui font chanter… »,
Encore.
« Et comme des habitués
Ils écoutent la machine
Qui fait ... » (Serait-ce un juke-box, comme celui du club dont il est question dans la chanson suivante ?) 
Age Tendre et tête de bois.
« Au club où l’on allait danser j’ai traîné mon ennui
Quand le barman m’a vue rentrer toute seule il a compris
Ma grande peine
Il n’a rien dit mais je sais qu’il a compris
Il a mis l’air que l’on fredonnait
Tu sais dans le temps
Quand on s’aimait oh! oui, dans le temps
Tu t’en souviens oh! oui dans le temps
Qui a passé depuis
Dans le temps… »
Dans le temps.

« Vous m’avez pardonné mes fiancés de guitare… »
Vous m’avez tout donné, 2011.

En concert avec vous (et l’orchestre de Richard Gardet), 2012/2013.
Et c’est avec la musique que
« vint la grâce
Sur un air si doux » (Quand vint la grâce, 2012), car si Chanter c’est prier, si la prière s’épanouit dans le chant, c’est de musique que celui-ci s’accompagne et se nourrit, et la musique a la part belle dans l’album, en particulier avec Chante, Fais moi un signe… où elle sonne sonne, sonne…

Olympia 2015
 Dans l’album Diva, la chanteuse nous dit :
« Je ne sais que la gamme
Des chansons où je joue ma vie » (Il se peut que je t’aime encore),
mais aussi se définit comme:
« un peu rock et guitare au milieu des violons », et déclare même :
 « Je suis votre opéra… » avant d’entonner « le grand air des bijoux » (Diva) ; mais de musique il est surtout question dans Haute Fidélité où la métaphore de l’amour comme une musique file tout au long des paroles : l’amour, c’est la quête de « l’accord parfait » en « haute fidélité », quand bien même « l’harmonie paraît fragile au milieu du chaos et du bruit », c’est « un pari impossible… qui se joue des dissonances, des sorties de scène, des parasites et autres coups de larsen » ainsi que des « désaccords ».
«Enchaînée de plein gré à ma liberté…
Telle est ma liberté
Aimer
En haute fidélité
A tout jamais ».
Olympia 2015
Tout le long de cette chronique nous sommes retournés dans les univers musicaux de l’artiste. En revisitant la liste des arrangeurs et musiciens de talent qui ont collaboré avec elle, on voit bien que de grandes signatures ont marqué toutes les périodes de sa carrière. Chanteuse de scène, elle ne pourrait concevoir de chanter sur des bandes enregistrées comme le font certains. Réinventer, recréer ses chansons, y mettre d’autres couleurs musicales et communiquer ainsi avec ses admirateurs, voyager de ville en ville avec comme deuxième maison sa voiture, c’est la  vie de saltimbanque qui  reste essentielle pour elle. Trouver les notes magiques qui nous transporteront le temps d’un spectacle, pour que, le temps de quelques chansons, chaque accord résonne en nous et fasse vibrer tous nos sentiments enfouis…telle est la mission de notre chanteuse populaire.
Et nous ne pouvons pas ne pas reparler de son dernier album, Diva, qui nous fait traverser des univers musicaux différents, de la chanson à la variété, du blues aux musiques amplifiées, en passant par l’opéra et la musique classique. Ce disque est une balade dans les univers que l’artiste a explorés tout le long de sa carrière. Et aussi un prélude à une nouvelle aventure qui va commencer. Une aventure dont nous reparlerons bientôt, davantage tournée vers la spiritualité et l’intériorité, dans des lieux de culte dont l’acoustique devrait mettre magnifiquement sa voix en valeur, avec deux ou trois musiciens ou « artisans de l’ombre », comme les appelle Daniel Mecca, qui suffiront à nous offrir en partage un nouveau répertoire…
Pour terminer cette chronique, une pensée pour tous ces créateurs de bonheur qui ont  disparu,  après avoir accompagné notre artiste au cours de ses 50 ans de carrière.

© G.D. & E.D.