dimanche 23 février 2014

Michèle Torr 30 000 bravos



Lettre  publiée dans le numéro de Juillet-Août 2013 (n°194) du magazine Platine, à la page 87, dans le courrier des lecteurs.


30 000 bravos

Ainsi c’est à Valréas que s’achève, le dimanche 24 mars 2013,  le beau et fatigant pèlerinage qui a amené notre artiste à faire halte  dans 49 villes de notre pays et de la Belgique (en comptant les 7 concerts faits entre janvier et septembre 2012 déjà avec l’orchestre de Richard Gardet). Une tournée qui a démarré officiellement  le 5 octobre 2012   à   Abbeville. Un spectacle qui se voulait différent de l’Olympia 2011. Un autre producteur, M. Algay, une nouvelle équipe : nouveaux musiciens, nouveaux techniciens au son, aux éclairages, nouvelles choristes. Une nouvelle troupe qui a offert aux spectateurs un nouveau spectacle plus coloré et moins intimiste. Une seule date a été supprimée, le spectacle prévu à Agen n’ayant pas eu lieu apparemment pour une question de conformité de la salle. Ce qui, dans le contexte actuel, à l’heure où de nombreuses tournées ou de nombreux spectacles sont annulés, est remarquable. Si l’on en croit la presse locale, deux régions ont remporté un vif succès sur le plan de la fréquentation: la Bretagne et le Massif Central. Et la chanteuse a été tour à tour qualifiée de « indémodable », «   infatigable », «  inoxydable », « radieuse », « rayonnante », « chaleureuse », « intemporelle »… et bien sûr « populaire », sa voix de « puissante », « chaude », « maîtrisée », «  impeccable»… par cette presse qui s’est fait largement l’écho du passage de l’artiste.
Toutes les villes prévues ou presque ont donc accueilli la chanteuse, avec un public allant de 350 à 1200 personnes. Plusieurs dates ont affiché « Complet », surtout en octobre et en janvier : Abbeville, Vals-près-le-Puy, Saint Amand Montrond, Pontivy, Veauche…  Si on suppose très raisonnablement que la moyenne des spectateurs a été de 600 personnes, cela permet de penser que 30 000 spectateurs au bas mot ont vu ce tour de chant. Assurément une belle performance.
                                             
                    
Le spectacle n’a pas énormément évolué entre le début et la fin de la tournée : Pas bien dans sa vie a disparu du récital, J’ai donné et L’envie d’aimer, à laquelle Quand vint la grâce est venue s’ajouter en première partie, ont été remplacées l’une par l’autre. En deuxième partie La Prière sévillane s’est substituée à J’ai donné dans les villes du Sud : Biarritz, Perpignan… Finalement, la chanson Chante, qui aurait pourtant donné du souffle, de l’ampleur à cette deuxième partie, n’a pas été intégrée au spectacle. Ainsi une couleur bien spirituelle a teinté l’ensemble, alors qu’au départ seules Chanter c’est prier et Mon Dieu se trouvaient dans la première partie, ce qui a donné au récital une unité qui lui manquait peut-être au début, et qui était appelée par la sortie du CD Chanter c’est prier. En harmonie avec l’état d’esprit de la chanteuse, ses convictions…

Une atmosphère certes spirituelle mais très colorée, avec les variations de ce grand rideau de lumière qui a pu nous transporter dans les années 60, les années 70, en Provence, ainsi que dans les Eglises.
Un public qui a certes vieilli et qui reste fidèle à la chanteuse, toujours aussi friand des incontournables titres qui ont marqué la carrière de l’artiste. Un nouvel album bien présent dans le tour du chant, qui montre la détermination de la chanteuse à trouver un nouveau souffle, même après 50 ans de carrière.

Ce pèlerinage artistique que l’artiste a entrepris nous montre  qu’aujourd’hui encore elle est capable de mobiliser  plus de 30 000 personnes en quelques mois. Une mise en scène peut-être trop discrète, une complicité avec les nouveaux musiciens pas toujours flagrante, une certaine mélancolie parfois alors que le spectacle se veut moderne et festif, mais l’aura, mais le charisme, mais la voix de la chanteuse sont intacts et elle dégage, surtout dans les beaux théâtres provinciaux, une émotion très forte, et affiche une simplicité très appréciée, avec le souci permanent d’être proche de son public

Dans le même temps, le CD Chanter c’est prier sorti le 12 novembre se classait 48° du Top albums physiques,  et il y est resté classé 7 semaines, soit près de deux mois de présence, alors que la promotion est demeurée discrète. Mieux que les précédents…

Cette tournée et ce disque auront permis à la chanteuse de se remettre en cause et d’ouvrir des perspectives pour l’avenir : elle peut encore nous surprendre. Et on perçoit nettement une aspiration à nous proposer autre chose que ce à quoi elle nous a habitués, quelque chose de plus profond, de plus personnel, de plus intime. Qu’elle ose  de nouveaux choix artistiques  au moment de sa carrière où les choix commerciaux ne sont plus l’essentiel …Le public toujours présent lui a montré qu’elle peut s’engager dans des directions artistiques plus ambitieuses même s’il lui faut encore concilier ses propres aspirations et ses envies avec les attentes de ses admirateurs.

A l’heure où la dernière saison d’Age tendre a déjà commencé et où la chanteuse insatiable s’envole avec Herbert Léonard pour le Québec, où la tournée d’avril promet déjà de s’y prolonger par d’autres dates en octobre, se termine ce périple en forme de procession au cours de laquelle, d’un calvaire à l’autre, les fidèles étaient attendus, et les admirateurs sont bien venus, nombreux. Si cette tournée et ce disque étaient un pari, il semble bel et bien gagné !

 En attendant 2014…
                                                                 

                                                                                       L’admirateur

© G.D. & E.D.

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