dimanche 29 septembre 2019

Michèle Torr chante le temps…


« Je n’ai plus le temps
De perdre du temps
Je n’ai plus envie
De gâcher ma vie… »,
Je n’ai plus le temps, 2019.
« Combien de temps...
Combien de temps encore,
Des années, des jours, des heures, combien?
Quand j'y pense, mon cœur  bat si fort... »
Serge Reggiani, Le temps qui reste.
Car oui, le temps passe,
Les heures, les jours, les mois, les années.
Et un jour il nous reste moins de temps à passer que de temps qui a passé.
On se réjouit de fêter les anniversaires, les années de carrière, que l'on se remémore par décennies. Epaisses tranches de vie...
Et oui, le temps passe.
Années soixante, années soixante-dix, années quatre-vingts, années quatre-vingt-dix, et puis années deux mille, années deux mille dix...
Mais il est loin, le bout des années deux mille vingt.
En 2024 Michèle Torr pourra fêter ses soixante ans de carrière. Déjà soixante et ce sont pourtant tant d'années écoulées que cela donne le vertige.
Alors avant le bilan de ces admirables années deux mille dix, écoutons Michèle Torr chanter le temps, le temps qui passe, le temps qui reste, combien?



Le temps de la jeunesse est le temps de l’impatience: on trépigne à ne pas voir le temps passer assez vite, cependant l’avenir nous inquiète car on ne sait de quoi il sera fait. C’est pourquoi on aimerait que les moments heureux durent toujours tout en commençant à comprendre que le passage du temps est irrémédiable. C’est ce qu’exprime la jeune Michèle Torr dans ses trois premiers disques, en 1964.

 « C’est dur d’avoir seize ans
Mais si cet âge nous ennuie
Il y a une chose qui nous ravit
Inévitablement
Un jour on a vingt ans
On a vingt ans
On a vingt ans…»,
C’est dur d’avoir seize ans, 1964.
« Je descendrai quand il reviendra
Dans ma rue
Dans ma rue
J’espère bien qu’il me remarquera
Dans ma rue
Dans ma rue
Oh…. Oui dans ma rue
Ce jour-là j’espère qu’il m’aimera
Dans ma rue
Dans ma rue
Et que pour toujours il restera
Dans ma rue dans ma rue
Oh… »,
Dans ma rue, 1964.
« Et si je reste toujours la fille que tu préfères
Nous aurons devant nous tant d’autres
Beaucoup d’autres
Merveilleuses années »,
Bon anniversaire, 1964.
« J’attends
Des heures
Le cœur
Battant
Enfin
Tu viens
Et nous partons tous deux main dans la main…
Je n’ai plus peur de rien
Du présent du lendemain
Quand nous marchons comme ça du même pas
Je n’ai plus peur de rien
Dès que tu me prends la main
C’est mon jour de joie
Lorsque je sors avec toi
Mais le soir déjà il faut se quitter
On est malheureux… »,
Quand je sors avec toi, 1964.
« Tu ne vois en moi que la petite amie
De jeux
De ton enfance
Mais j’ai dix-sept ans et aujourd’hui
Je ne veux plus garder le silence
Dans mes bras oublie ta peine
Dans mes bras oublie ta peine
Tu ne le sais pas mais je t’aime
Laisse-moi guérir ta peine
Ne prends pas un air tout étonné
Je ne suis plus la même
J’attendais le jour où je pourrais
Enfin t’avouer que je t’aime… »,
Dans mes bras oublie ta peine, 1964.
« Maintenant c’est trop tard
Pour dire que tu m’aimes
Maintenant c’est trop tard
Quelqu’un l’a déjà fait
Pour toi c’est trop tard
C’est l’autre que j’aime
Et tu ne l’as pas volé…
C’est comme ça
Pendant que tu parlais de toi
Je ne pensais qu’à l’autre et j’attendais
Qu’il vienne enfin
Me prendre la main… »,
Maintenant c’est trop tard, 1964.
« Viens me le dire à l’oreille
Que je suis ton seul amour
Viens me le dire à l’oreille
Que tu m’aimeras toujours
Dis-moi tout bas tout bas
Qui c’est moi qui serai toujours
Ton seul amour… »,
Viens me le dire à l’oreille, 1964.
« Moi je serai là
Quand tu reviendras
Car je t’attendrai
Le temps qu’il faudra…
Je compte les jours
Qui me séparent de toi
Je crois en notre amour
Comme je crois en toi… »,
Moi je serai là, 1964.


1965. Les jeunes filles rêvent toujours d’un grand amour qui durera toujours, ou du moins le temps d’une vie. Michèle, elle, rêve aussi de chanter toujours.
« Je fais depuis longtemps
Le même rêve en m’endormant
Un garçon que je ne connais pas
Me dit : « Un jour tu m’aimeras »…
Hey hey, 1965.
« Il garde pour moi dans son cœur
Tant de tendresse
Pour mille années de bonheur
Et de caresses »,
Et je l’aime, 1965.
« Dis-moi maintenant
Dis-moi que tu m’aimes aussi
Oui dis-moi que c’est pour la vie
Un amour aussi grand…
Dis-moi maintenant
Dis-moi que tu m’aimes aussi
Oui dis-moi que c’est pour la vie
N’attends pas plus longtemps… » ,
Dis-moi maintenant, 1965.
« Depuis des jours et des semaines
Que nous vivons avec le feu
Partageons nos joies nos peines
C’est ton amour que je veux … »,
Nous sommes faits l’un pour l’autre, 1965.
« Ce n’est pas
Un merveilleux poème
Mais pour moi
Ce sont les mots que j’aime
C’est pourquoi
Jusqu’à la fin des jours
Je chanterai toujours
La grande chanson… »,
La grande chanson, 1965.
Que l’on retrouve en 2019 sur l’album Je vais bien.
Mais l’année 1965 se terminera par une chanson qui nous avertit que le temps passe vite. Sa première chanson sur le temps. C’est la chanson d’une jeune fille qui s’adresse à sa mère sans savoir que la sienne n’est plus là pour longtemps, qu’elle ne connaîtra jamais ses petits-enfants, puisque c’est le 28 décembre 1965 que Clémente Tort va quitter ce monde…
 « Dis-moi ma mère as-tu quelquefois pensé
A tes dix-huit ans
A tes dix-huit ans
Et ne t’es-tu pas trompée
De temps en temps
De temps en temps…
Allons ma mère je sais que l’on ne voit pas
Passer le temps
Passer le temps
Et bientôt tu t’occuperas
De mes enfants
De mes enfants
Et ma fille me dira avant longtemps
Avant longtemps
As-tu quelquefois pensé
A tes dix-huit ans
A tes dix-huit ans
As-tu quelquefois pensé
A tes dix-huit ans
A tes dix-huit ans »

As-tu quelquefois pensé, 1965.


Le temps, c’est aussi celui de l’attente de celle qui chante
« Car je savais
Et je t’attendais
Ce soir je t’attendais… »,
Ce soir je t’attendais, 1966,
à celui qui revient après une dispute, ou bien c’est celui des premières amours trahies :
« Comme ils mentaient tes mots d’amour
Et tes « je t’aime » et tes « toujours »
Comme ils mentaient
Quand ils parlaient
D’amour
Les miens étaient
Plus maladroits
Pourtant les miens
Ne mentaient pas
Quand je disais
« Je t’aimerai toujours »,
J’ai brûlé ta lettre, 1966.
A moins que cet amour puisse « vivre encore » (Notre amour n’est pas mort) et qu’on puisse encore chanter « sans fin » la rengaine des Je t’aime tant.
Car on a beau clamer :
« Rien ne sera plus comme avant
Car je sais maintenant
Que j’ai perdu trop de temps
Dans le monde des enfants »,
Rien ne sera plus comme avant, 1966,
on ne renonce pas si aisément à sa croyance en un amour immortel :
« On dit qu’un grand amour
Ne dure pas toujours
Mais maintenant je sais
Que ce n’est pas vrai
Pas vrai
Et si pour la vie entière
Tu veux n’aimer que moi
Tout le bonheur de la Terre
C’est de vivre près de toi »,
Tout le bonheur de la Terre, 1996.
A moins que dès « Demain il ne [soit] trop tard pour nous deux »,
Mais demain il sera trop tard, 1966.
Les moments heureux passent vite :
« Je lui ai souri
Je lui ai dit oui
Tendrement
Tendrement
Il m’avait embrassée
Et le temps
Et le temps
Trop vite a passé
On a chanté en chœur  et l’on a dansé
Ça faisait trop longtemps
Vraiment trop longtemps
Que je ne m’étais pas
Amusée autant
Amusée autant
Amusée autant… »,
Doucement, simplement, tendrement, 1966.
« Très longtemps
Très longtemps
On s’est promenés
Et quand il m’a dit
De venir chez lui
Simplement
Simplement
Je n’ai pas résisté
Et le temps
Et le temps
Trop vite a passé…
Mais lorsqu’il m’a quittée
J’ai longtemps pleuré
Et cet amour d’un jour
Cet amour d’enfant
J’y pense souvent
J’y pense souvent
J’y pense souvent ».
Mais on a beau être jeune, quand le temps a du mal à passer, c’est l’ennui qui nous guette :
« Pour jouer l’amour il faut y croire
Et tu as raison
On s’ennuie dans notre histoire
Le film est trop long »,
Le film est trop long, 1966.
Et l’on sait aussi que le temps finira bien par enlever de leur superbe aux dandies qui finiront, dans trente ans… dandinant.
« Dandy
Dandy
Tu ne pourras pas échapper
A ton présent à ton passé
Tu n’auras pas non plus
Tous tes amis pour t’admirer
Tu seras vieux
Et tes cheveux
Seront devenus tout blancs
Tu n’auras plus
Comme à vingt ans
Un air aussi brillant
Oh Dandy »,
Dandy, 1966.


1967. Il y a le temps qui passe, et avec lequel tout passe :
« Prends l’amour qu’il t’offre aujourd’hui
Car demain ce sera fini…
Vous croyez être Roméo et Juliette
Mais demain vous ne serez plus rien peut-être… »,
Prends et donne.
Qui nous rend nostalgiques. Souvent plus tristes que joyeux.
« Je me souviens d’un petit bar
De la Nouvelle Orléans… 
[Où] me dit un vieux monsieur :
… pour rafraîchir ma mémoire
Il me faut un whisky »,
L’homme à la guitare d’or.
« Rappelle-toi cet air vieillot
Que l’on jouait ensemble sur ton piano… »,
Toute  la plage danse.
Le temps dont on sait que l’on va manquer.
« Je n’aurai sur cette Terre
Pauvre cœur
Pas assez de temps dans une vie
Pas assez des jours assez de nuits
Pas assez de temps pour oublier
Celui que j’aimais celui que j’aime encore…
Pas assez de temps dans une vie
Pas assez des jours assez de nuits
Pas assez de temps pour s’attarder
A vivre de larmes et de regrets
Pas assez de temps dans une vie
Pas assez des jours assez de nuits
Pas assez de temps pour renoncer
A recommencer à aimer
Pas assez de temps dans une vie
Pas assez des jours assez de nuits… »,
Pauvre cœur.
Et il y a le temps qu’il fait.
« Il doit faire beau là-bas
Dans ce joli pays
De ma fenêtre à moi
Je vois tomber la pluie…
C’est l’hiver et le vent
Que je dois traverser
C’est pour toi maintenant
L’été 
Il doit faire beau là-bas
Dans ce joli pays
De ma fenêtre à moi
Je vois tomber la pluie
Déjà quatre saisons
Sont passées sur nous deux
Et sur notre maison il pleut…
Si tu dois revenir
N’attends pas trop longtemps
On ne peut retenir
Le temps
Il doit faire beau là-bas
Dans ce joli pays
De ma fenêtre à moi
Je vois s’enfuir la vie
La vie»,
Il doit faire beau là-bas.
« Only you
Tout ce ciel bleu m’ennuie
Only you
J’aime encore mieux la pluie… »,
Only you.
 « Etre obligée de sortir quand il pleut
Ça c’est pour moi »,
Ça c’est pour moi.


Le temps que l’on ne mesure pas tous de la même manière :
     « Si tu pars
     Je pars avec toi
-          Pas question toi tu restes là
Car dans huit jours
Je serai de retour
-          Je te connais tu me dis ça
Et tu disparais pour un mois
-          Je m’en vais mais je ne veux pas
T’emmener non pas cette fois
Car il y a peut-être du danger
Pendant ce temps tu vas rester
      Bien sagement en m’attendant… »,
Si tu pars.
Selon l’endroit où l’on se trouve.



1968.
« Oh n’allez pas croire
Que je cherche la bagarre
Mais de temps en temps
J’aime bien tuer le temps »,
Lady Winchester.
 «  Gris gris le ciel est gris
Tombe la pluie quand tu n’es pas là »,
L’amour est bleu.
« Et quand enfin descend le soir
Quand arrive l’heure de l’espoir
Accordez que sous mon toit
Le bonheur entre parfois…
Et quand enfin descend le soir
Quand arrive l’heure de l’espoir
Accordez que sous mon toit
L’amour entre quelquefois
Oh mon ange qui veillez sur moi… »,
Mon ange.
« Il faudrait accorder
A tous les gens qui s’aiment
Le temps d’y croire un peu
Avec le temps d’en profiter
De saison en saison
De dimanche en semaine
Il faudrait leur donner le temps
Pur bien s’aimer
Mais la vie c’est la vie
Et elle court après nous
Les pendules sont partout
Qui nous surveillent
Mais la vie c’est la vie
On en fait des chansons
C’est plutôt la prison
De nos merveilles
Il faudrait me donner
A moi qui t’aime tant
Et des millions de vies
Et des millions de jours de joie
Pour t’aimer comme je t’aime
Il m’en faudrait du temps
Il faudrait me donner le ciel
Pour être à toi
Mais la vie c’est la vie
On se cherche on se perd
Il nous reste un désert
Qui nous ressemble
Mais la vie c’est la vie
On la vit sans se voir
Elle nous laisse un espoir
Pour être ensemble
Mais la vie c’est la vie
Des soleils défendus
Des bonheurs encourus
Mais moi je t’aime
Mais la vie c’est la vie
C’est comme ça je m’en fous
Moi je vais malgré tout
T’aimer quand même
T’aimer quand même
Pour la vie »,
Mais la vie c’est la vie.
 « Mais le temps n’efface pas
Les souvenirs que j’ai en moi
Et je reste toute seule
Rêvant de toi…
Mais le temps n’efface pas
Cet amour que je porte en moi
Et je reste toute seule
Rêvant de toi »,
Au bord d’une plage.



« Aujourd’hui ou bien demain
Viendra celui qui m’aimera… »,
Un homme dans ma vie.
1969.
« Il était une fois Pierrot qui pleurait
Il est aujourd’hui Pierrot qui sourit »,
Dis Pierrot, bande originale du film Une fille nommée amour.
69, c’est le temps… de l’amour ! Et si Pierrot a retrouvé le sourire, il n’est pas le seul. Car c’est l’année où Michèle Torr a épousé (en janvier) M. Jean Vidal.
« Aime
Chaque jour
Et même
Si c’est fou crois-moi aime
Et donne ton cœur à l’amour
Aime
Chaque jour
Et même
Si c’est fou crois-moi aime
L’amour appellera l’amour
Après tant de pluie tant de pleurs
Je revois la vie en couleur
Et c’est le miracle
A ce grand spectacle
J’entends battre battre mon cœur
Finies les angoisses de la veille
Ma vie éclate en plein soleil
Et chaque seconde
Que donne le monde
Je veux chanter dès mon réveil
Aime
Chaque jour
Et même
Si c’est fou crois-moi aime
Et donne ton cœur à l’amour
Aime
Chaque jour
Et même
Si c’est fou crois-moi aime
L’amour appellera l’amour
Toi qui pleures encore aujourd’hui
Pour un amour qui s’est enfui
Ouvre grand les grilles
Vois le soleil brille
La nuit le ciel gris c’est fini
Les filles sont toutes jolies
Les gars prêts à faire des folies
Mets-toi sur la ligne
Et au moindre signe
Sois prêt à foncer dans la vie
Oui dans la vie
Aime
Chaque jour
Et même
Si c’est fou crois-moi aime
Et donne ton cœur à l’amour
Aime
Chaque jour
Et même
Si c’est fou crois-moi aime
L’amour appellera l’amour
Aime
Chaque jour
Et même
Si c’est fou crois-moi aime
L’amour appellera l’amour »,
Aime.
« Et si un jour nos mains vieillissent et tremblent
Nos cœurs seront réunis par l’amour
Quand nous verrons des amoureux ensemble
Nos penserons que le temps est bien court
Aux amoureux »,
En regardant les amoureux.
« Comme une fleur elle a poussé
Avec le temps qui passe
Mais dans nos cœurs elle a trouvé sa place »,
Notre chanson.
 « Je t’ai donné ma vie
En te donnant mon cœur
Un avenir meilleur
Tu vois nous est promis
Le passé ressemble aux nuages
C’est l’oiseau de passage
Aujourd’hui il faut que je l’oublie
Ce qui est fini
Est bien fini »,
Je t’ai donné ma vie. 
Et comme après la pluie le beau temps, après la pauvreté, peut-être… la fortune :
En temps de vaches maigres,
« …ne t’inquiète pas
Un jour tu verras
La fortune viendra
Et tu souriras
Et alors ce jour-là
Finie la manche
Tous les dimanches
Et plus jamais
De menue menue monnaie
Que tu dois compter compter
Lorsque tu as fini de chanter…
Plus de menue menue monnaie
Pour toi qui jadis tendais la main
Plus de menue monnaie
Mais un jour de très gros billets…»,
Menue monnaie.
Après l’amour (69), l’argent, la gloire…
A chacun ses couleurs, son tiercé... ou ses priorités.


1970, l’année du bel album Tous les oiseaux reviennent.

Et si cette année-là le temps qu’il fait (de même que la qualité des chansons et des arrangements) s’améliore sensiblement :
« Tu oublies ton ciel trop gris…
Tu rêves tout éveillé
A des îles ensoleillées
Tu vois la mer qui scintille…
Ecoute tous les oiseaux reviennent
Et le printemps est de retour
Regarde tous les oiseaux reviennent
Avec eux s’en revient l’amour… »,
si Pour toi expose encore le bonheur de l’amour retrouvé :
« Au temps où je vivais
Aux portes de mes joies
Le monde m’inventait
Pour toi
Au temps où je pensais
A faire le premier pas
Déjà je m’avançais
Vers toi
Au temps du temps perdu
En punitions banales
Tu étais l’inconnu
Coupable
Au temps où je rêvais
Sans en avoir le droit
Déjà je m’éveillais
Pour toi
Au temps où je disais
L’amour n’est pas pour moi
Déjà je me gardais
Pour toi
Au temps où je croyais
Que tu n’existais pas
Déjà je m’inquiétais
Pour toi
Et puis tu es tombé
Au milieu de mon cœur  
Et j’ai vu s’arrêter
Les heures
Au temps où j’espérais
Vivre à côté de toi
Déjà je m’effaçais
Pour toi
Au temps où j’apprenais
Les amours d’autrefois
Déjà je m’instruisais
Pour toi
Au temps où je pleurais
Sans trop savoir pourquoi
Déjà je m’ennuyais
De toi
Et puis l’on fut jetés
En pâture à la Terre
Et l’on s’est demandé
Que faire ?
Alors ne parle pas
De ce que l’on n’a pas
Qu’importe qu’un printemps
Nous vivions au jour le jour
On peut vivre longtemps
D’amour »,
(Celle-ci aussi, signée Jean Claudric et Jean Demarny, est très belle, de même que J’ai pleuré de joie, offerte à Michèle Torr par Enrico Macias, à l’occasion d’un Olympia dont ils ont partagé la scène:
« Que de fois
J’ai pleuré de joie
Face à mon bonheur
Qui vit dans ton cœur
Que de fois
Ta façon d’aimer
A ensoleillé
Mes jours… »,
de même aussi que  Ça, mignonne définition de l’amour :
« Ça
Quand on ne l’attend pas
Tout à coup le voilà
A demi nu
Ça
Alors on ne sait pas
Ni pour qui ni pourquoi
Il est venu
Tiens
Prends de l’eau et du pain
Couche ici et demain
Tu auras disparu…
Ça
Qui commence avec toi
Qui finit avec moi
C’est peut-être l’amour »)
dans Pour quelques roses par contre, il est question du temps qui passe :
« Pour quelques roses déjà fanées… »,
et de la souffrance teintée d’ennui qui prolonge la séparation :
« Les jours se suivent
Au gré du vent
Et pour survivre
Il faut tuer le temps ».
« De tout ce qui fut moi
De tout ce qui fut nous
Il ne nous restera
Qu’un souvenir c’est tout
Et pourtant malgré lui
Et le temps qui viendra
Comme revient le vent
Ton nom me reviendra
Et tant que je vivrai
Je ne t’oublierai pas… »,
Mon amour, chanson aux accents de Piaf… Normal, elle est signée Charles Dumont et Raymond Bernet !
Et il est enfin question du temps de l’impatience, celui de la chanteuse qui, ne vivant que pour « chanter… dans cet autre monde, tout éblouie par ces lumières,
J’attends tous ces instants
De seconde en seconde
Jusqu’à entendre les bravos
Quand
Quand le rideau est fermé
Je rentre tristement chez moi
Seule
Je vis alors pour demain
Demain
Je vais chanter… »,
Quand le rideau est fermé.
Et si
« Je ne sais pas s’il faut rire ou pleurer
Quand je vois une fleur s’effeuiller…
Mais l’avenir est si près du présent
Que pareille à celui qui attend
Je sais qu’un jour le soleil brillera
Que dans le ciel de l’amour il éclatera
Et ce jour-là plus besoin de chercher
Je saurai bien s’il faut rire ou pleurer »,
Rire ou pleurer, « chanson sélectionnée pour le festival de Rio ! sortie en octobre 70 en 45 tours, face B de Les papillons),
c’est que le temps distille en nous des sentiments mitigés, entre les remords et les regrets d’une part, et l’espoir d’autre part.


1971 – 1972 : c’est le temps des derniers 45 tours enregistrés chez Philips Mercury, et ce sera la fin de la première période de la carrière de Michèle Torr.
C’est le temps des hippies qui chantent l’espoir d’un monde meilleur, et la chanteuse de s’imprégner de l’air du temps:
« C’est un rêve de fou
Je le sais je m’en fous
Après tout ça pourrait… »,
Ça pourrait être vrai,
« Changez donc la Terre en un jardin
Sans vos armes sans vos poings »,
A lors on marche,
« Il y a eu un jour
Un jour pour les « toujours »
Il y a eu des soirs
Des soirs couleur d’espoir
Il n’y aura jamais
Non jamais de regrets
Car chaque jour
Pur nous renaît l’amour »,
Bye bye l’amour, avec le groupe Alliance.
« Il faut toujours tendre la main
A celle ou à celui qui vient
Aussi pour de nouveaux lendemains »,
Aime celui qui t’aime,
« Pense que sur cette Terre
L’amitié simple et sincère
Fera reculer la guerre
Loin très loin de toi »,
Petit si petit.
Cependant à Tokyo, en 1971, pour le World Popular Song Festival dont elle va remporter le Grand Prix avec Enfants d’aujourd’hui, hommes de demain, Michèle Torr regrette la crainte dans laquelle on vit et s’interroge sur la vie des générations futures :
« Dites-moi que sera le jour à venir
Et comment pourrez-vous grandir
Enfants d’aujourd’hui destinés à vivre
A vivre ou mourir en hommes de demain
Mais pourquoi leur donner la vie
Si demain le monde est fini
Que les enfants d’aujourd’hui nous pardonnent
Et donnent à tous les enfants à venir
Un monde où la rose puisse encore fleurir… »,
chanson enregistrée en français (en public et en studio) et en japonais, jamais sortie en France.
« Et si dans mon jeu naguère
J’ai eu des valets sincères
Et même des dames de compagnie
Je n’ai jamais jamais eu depuis
D’amis… »,
Pour un roi de cœur.


Mais il y a deux chansons qui sur le thème du temps sont plus marquantes encore:
celle-ci d’abord, qui résume la vie d’un homme ordinaire sur qui le temps passe, de la naissance à la mort :
« {Voix d'enfant :
C'était un petit homme
Qui s'appelait Guilleri, Carabi
Il s'en fut à la chasse,
A la chasse aux perdrix}
C'était un petit homme tout habillé de blanc
En sortant du berceau, dès qu'il a pu marcher
Il a cherché partout les bergers et les fées
Il n'avait rien d'un prince mais il était charmant
C'était un petit homme tout habillé de blanc
Tout habillé de blanc
C'était un petit homme tout habillé de bleu
Il a ouvert les bras, deux mains se sont tendues
Il a ouvert son lit, une fille est venue
Il s'est pris pour un dieu
Il était amoureux
C'était un petit homme tout habillé de gris
Il n'était pas très beau mais il avait un cœur
Il n'avait pas d'argent mais il offrait des fleurs
Il n'était pas malin mais il était gentil
C'était un petit homme tout habillé de gris
Tout habillé de gris
C'était un petit homme tout habillé de noir
De métro en bureau, il s'est décoloré
Ses cheveux ont blanchi, son cœur a grisonné
Il dormait sans rêver
Il n'avait plus d'espoir
C'était un petit homme tout habillé de fleurs
Il a quitté ce monde sans bruit, un soir d'hiver
Son nom ? Qui s'en souvient ? Moi, je l'appelais Père
C'était un petit homme tout habillé de pleurs
C'était un petit homme tout habillé de fleurs
Tout habillé de pleurs… »,
C’était un petit homme,
ainsi que J’ai arrêté le temps, chanson inédite en France, seulement sortie en Bulgarie, car créée à l’occasion du festival Orphée d’or :
« J’ai arrêté le temps
Pour mes printemps
Pour mes printemps
Et j’ai pris tout le temps
Pour mes printemps
Pour mes printemps…
J’ai arrêté le temps
Pour mes étés ensoleillés
Et j’ai pris tout le temps
Pour mes étés, pour mes étés…
Passe le temps qui passe
Le retenir puis le laisser partir
Le laisser partir
Passe le temps qui passe
Le retenir puis le laisser partir
Le laisser partir
Partir
J’ai arrêté le temps
Pour mes hivers
Pour mes hivers
Et j’ai pris tout le temps
Pour mes hivers, mes hivers…
Passe le temps qui passe… »
J’ai arrêté le temps.
A quand une intégrale comportant des chansons rares, comme Enfants d’aujourd’hui, homme de demain ou J’ai arrêté le temps ?

« Je n’ai plus le temps
De perdre du temps
Je n’ai plus envie
De gâcher ma vie… »,
Je n’ai plus le temps, 2019.


Sur Un disque d’amour… en 1973, le premier paru, sur la voie du succès et de la consécration, chez Az,
« Sur ce disque d’amour
Tu m’as prise par la main
Tu m’as raccompagnée
Je t’ai dit « A demain »
Je reverrai toujours
Ces lumières de couleur
Cette musique un peu triste
Que je connais par cœur … »,
la chanteuse nous parle du temps, du temps qu’il faut savoir prendre, suivant l’exemple de Paul , un frère ou un ami imaginaire:
« Paul que tu es bien chez toi
Ici on vit trop vite
On ne connaît même pas son voisin
La ville ne te ressemble pas
Paul tu es bien chez toi »,
du temps nécessaire à la vie et à l’accomplissement de chaque chose :
« Ma lettre mettra six jours pour ta maison
A pied tes enfants te l’apporteront
Tu la liras entre ciel et moisson
En suivant l’oiseau dans le ciel
Mon frère tu vis heureux près des ruisseaux
Et les étoiles touchent parfois ton chapeau
Bientôt tu déposeras un agneau
Au fond de la crèche à Noël ».
La chanteuse nous parle aussi de l’avenir qui fait peur, avec ce nombre magique, presque aussi terrifiant que mille au Moyen Age, L’an 2000.
« Je pense à demain
Et dans mon cœur
L’an 2000 me fait peur… » ;
il y avait peut-être de quoi, avec l’image d’un futur où l’on serait heureux par force, mais privé de liberté, prisonnier des écrans d’ordinateurs, grands organisateurs de nos vies, où la nature aurait été détruite, dont il ne resterait que des vestiges aseptisés, dans un monde entièrement urbanisé et violent.   
La chanteuse nous parle aussi du temps, du temps de l’amour:
« Et piano va l’amour
Passe le temps
Et piano va l’amour
Toujours plus grand
On s’aime et l’on s’embrasse encore
Un peu plus fort
Nous sommes à tout jamais liés
Au même sort
Et piano va l’amour
Au long des jours
On s’aime et piano va l’amour »,
Et piano va l’amour.
La chanteuse nous parle aussi du temps, du temps qui passe et fait que les amours se défont :
« Notre amour dura trois saisons
Automne hiver et puis printemps
Parce que l’été vint sans raison
Nous séparer pout trop longtemps
Je ne le revis plus jamais
Pourtant je garde au fond de moi
Le tout premier de mes secrets
Qui est de ceux qu’on n’oublie pas
Premier amour
Ne s’oublie pas comme ça
Premier amour
Ne se regrette pas »,
Premier amour,
Et si l’amour dure toute la vie, ce n’est pas toujours car à l’instar de La louve, il y en a toujours un, quand on est deux, qui part avant l’autre.
« Quand le loup ferme les yeux
D’avoir trop travaillé
La vieille louve pleure
Celui qui va manquer
C’est comme nous
Comme une histoire d’amour
C’est comme nous
Un peu plus chaque jour
C’est comme nous
Comme moi comme vous
On est tous un peu loup
On est tous un peu loup ».
Et quand ce n’est pas le temps qui nous sépare, c’est l’espace :
« Toi mon amour
Tu es reparti chez toi
Sans moi
New-York City USA
L’autre côté de la Terre
L’envers »,
Never never live without you.
Si bien qu’on a le sentiment que l’amour, ce n’est pas pour aujourd’hui, c’est un sentiment d’hier, un sentiment forcément passé.
« On ne voit plus les amoureux
S’abandonner aux champs de blé
Je n’ai pas eu de jours heureux
Que faut-il faire pour être aimé ? »,
Les amoureux


La chanteuse nous parle aussi du temps, du temps qui passe et malmène un vieux clown qui a certainement connu le succès mais dont les derniers spectacles inspirent plus la stupeur et la pitié que l’admiration et le rire :
« Tous les enfants regardent en silence
Un gros nez rouge et un chapeau pointu
Le clown est vieux et il ne fait plus rire
Ses yeux sont tristes et il ne parle plus
Il joue encore avec amour la ritournelle
Sur un violon petit violon mal accordé
Il joue encore avec amour la ritournelle
Fait-il en rire ou faut-il en pleurer ?
Et puis son chien regarde avec tendresse
Celui qu’il aime et qui a bien changé
L’artiste est là mais ce n’est plus le même
Le geste lourd il ne sait plus danser
Il joue encore avec amour la ritournelle
Sur un violon petit violon mal accordé
Il joue encore avec amour la ritournelle
Fait-il en rire ou faut-il en pleurer ?
Il est parti au milieu du spectacle
Et plus jamais on ne le reverra
La ritournelle de son violon magique
Résonne encore comme s’il jouait pour moi… »,
La ritournelle.
Et la chanteuse nous parle enfin des enfants pour qui le temps à l’inverse ne passe pas assez vite :
« C’est la voix d’un enfant
Qui s’endort chaque nuit
Qui attend d’être grand
Pour goûter à la vie »,
La voix d’un enfant,
tandis que pour leurs mères, le temps qui passe laisse entrevoir le moment où il leur faudra se séparer d’eux alors qu’il n’est pas loin le moment où elles leur ont donné le jour:
« Il n’est pas loin le temps
De ton premier sourire
Et puis un jour
Tu me laisseras là
Je connais les enfants
Un enfant c’est comme ça…
J’aurai bien du chagrin
Pourtant je te pardonne
Tu quitteras ma main
Par un matin d’automne
Et puis ce  jour
Tu me laisseras là
Je connais les enfants
Un enfant c’est comme ça…»,
Un enfant c’est comme ça.


Du temps par contre, il en fut peu question dans l’album Michèle Torr de 1976, si ce n’est par bribes, instants, moments même s’il en est qui semble durer une éternité…
« Cette fille c’était moi
J’étais là dans tes bras
On était bien comme ça
Cette fille c’était moi
Et je passe ma vie
En restant chaque nuit
A ne penser qu’à toi »,
Cette fille c’était moi.
« J’ai toujours les cheveux blonds
Et les yeux bleu horizon
Je chante encore des chansons
Voilà ma passion…
J’ai toujours l’amour aux lèvres
Il m’arrive d’avoir la fièvre
Pour un garçon une nuit
Ou pour une mélodie
L’amour ou bien la musique
Je resterai romantique
Pour toute ma vie
Je prends l’instant souvent comme il vient
Je ne regrette pourtant jamais rien
Et je ris comme je pleure
Mais tant pis pour moi »,
Je m’appelle Michèle.
« On l’appelait Mister Melody
Moi j’aimais toutes ses ritournelles
Nostalgiques »,
Mister Melody.
« Oui mais avant de me briser
Que toi et moi soit du passé
Apprends-moi à vivre sans toi
Apprends-moi à dormir sans toi
Donne-moi le temps de souffrir
Loin de toi… »,
A tes genoux.
« Je chante pour les gens heureux
On m’appelle l’artiste
Je chante pour les gens heureux
Je ne suis jamais triste
Pour un instant pour une nuit
Alors ta vie est belle
Après je repars dans ma nuit
Je chante à tire d’aile »,
Je chante.
« Sous mon soleil
On sait prendre le temps
De regarder
De se parler simplement
Les gens d’ici
Disent que tu es fou
Toi Paris
Qui décides pour nous »,
Paris laisse-moi vivre ma vie.


C’est le temps qui passe, l’ingrédient majeur des souvenirs, et il aura fallu aussi du temps pour que les chansons qui figurent sur le second album intitulé Michèle Torr en 1976, avec douze reprises de chansons anciennes, soient devenues des classiques…
 « Les souvenirs que l’on croit fanés
Sont des êtres vivants
Avec des yeux mi-clos
Dormant au chaud
Du passé »,
Jezebel.
« D’autres pourront venir
Alors tu m’oublieras
Mais tous nos souvenirs
Surgiront d’un passé
Que tu regretteras »,
Amer comme je t’aime.
« Oh! Je voudrais tant que tu te souviennes
Des jours heureux où nous étions amis
En ce temps-là, la vie était plus belle
Et le soleil plus brûlant qu'aujourd'hui
Les feuilles mortes se ramassent à la pelle
Tu vois, je n'ai pas oublié
Les feuilles mortes se ramassent à la pelle
Les souvenirs et les regrets aussi
Et le vent du Nord les emporte
Dans la nuit froide de l'oubli
Tu vois, je n'ai pas oublié
La chanson que tu me chantais
C'est une chanson qui nous ressemble
Toi qui m'aimais et je t'aimais
Et nous vivions tous deux ensemble
Toi qui m'aimais, moi qui t'aimais
Mais la vie sépare ceux qui s'aiment
Tout doucement, sans faire de bruit
Et la mer efface sur le sable
Les pas des amants désunis »,
Les feuilles mortes.
Et pour finir Stormy weather… sale temps sur les sentiments.
« (Je ne sais pas pourquoi)
Don't know why
Il n'y a pas de soleil dans le ciel
(There's no sun up in the sky)
(Temps orageux)
Stormy weather
(Depuis que mon homme et moi ne sommes pas ensemble)
Since my man and I ain't together
(Continue à pleuvoir tout le temps)
Keeps rainin' all the time
 (Je ne peux pas continuer)
Can't go on
(Tout ce que j'ai dans la vie est parti)
All I have in life is gone
(Temps orageux)
Stormy weather
(Depuis que mon homme et moi ne sommes pas ensemble)
Since my man and I ain't together
(Continue à pleuvoir tout le temps)
Keeps rainin' all the time
(Continue à pleuvoir tout le temps)
Keeps rainin' all the time
 (Quand il est parti, le blues est entré et m'a rencontré)
When he went away, the blues walked in and met me
(S'il reste loin, une vieille chaise à bascule me fera
If he stays away, old rocking chair will get me)
(Tout ce que je fais c'est prier que le Seigneur ci-dessus me laisse
All I do is pray the Lord above will let me)
(Marcher encore une fois au soleil)
Walk in the sun once more
Can't go on
(Tout ce que j'avais était parti)
Everything I had is gone
(Temps orageux)
Stormy weather
(Depuis que mon homme et moi ne sommes pas ensemble)
Since my man and I ain't together
(Continue à pleuvoir tout le temps)
Keeps rainin' all the time
(Continue à pleuvoir tout le temps)
Keeps rainin' all the time… ».


Dans les années 70, c’était la nostalgie qui faisait regretter les jouets traditionnels, pour les enfants, au pied du sapin. Aujourd’hui ce serait plutôt les préoccupations écologiques…
« Quant aux jouets de plastique
Il paraît qu’il faut s’y faire
Pour ceux qui sont nostalgiques
Tout s traîne et tout se perd »,
Pour vivre heureux.
« Il viendra, mais pourtant si je me rappelle
Notre porte, ce soir-là, ne s'ouvrira pas
Il viendra, cette nuit sera la plus belle
Un enfant me l'a dit, alors je le crois… ».


Et pour finir l’année 2019, retour en arrière jusqu’en 1977, avec l’album J’aime.
« Il faut savoir profiter de chaque instant
De l’été au printemps »,
Quatre saisons.
 « Si la musique n’existait pas
Les feuilles d’automne ne danseraient pas
Et les ruisseaux ne couleraient pas
Le temps ne changerait pas »,
Si la musique.
«Une cigarette qui se consume
Je t’attends comme chaque soir
Le temps qui passe n’arrange rien
Et pourtant j’ai quand même un petit espoir…
Je n’oublierai jamais
Combien je t’aimais
Il m’en faudra du temps
Pour ne plus y penser
Je n’oublierai jamais
Les moments passés
Quand chantaient les cigales
Tout au long de l’été… »,
Je n’oublierai jamais.
« La couleur après le noir et blanc
Un flipper qui amuse les enfants
Un juke box joue de temps en temps
Et voilà notre temps
Qu’auraient dit nos arrière-grands-parents ?
Et c’est bien pour ça
Que de temps en temps
Je m’en vais cueillir dans les champs
Quelques fleurs de printemps
Comme le faisaient nos arrière grands-parents 
De Paris jusqu’aux Etats-Unis
Il n’y a que quatre heures et demie
J’oubliais quelqu’un sur la Lune
Il y a bien longtemps
Qu’auraient dit nos arrière-grands-parents ?
Et c’est bien pour ça
Que de temps en temps
Je m’en vais cueillir dans les champs
Quelques fleurs de printemps
Comme le faisaient nos arrière grands-parents 
Des fleurs rouges sans aucun colorant
Pas d’erreur dans les ordinateurs
La majorité à quinze ans
Viendra dans peu de temps
Qu’auraient dit nos arrière-grands-parents ?
Un hiver à la place de l’été
Des Noëls par un temps printanier
Un bonheur presque imaginé
Et voilà notre temps
Qu’auraient dit nos arrière-grands-parents ?»,
Nos arrière-grands-parents.


1978, l’année du plus grand succès…
« Oh ! je ne te demande pas de m’offrir des fleurs tous les jours
Mais de faire de temps en temps un geste d’amour »,
Emmène-moi danser ce soir.
Et s’égrainent les fois, les heures, les soirs, les jours ; c’est que le temps est nécessaire pour en arriver là…
« Chanteuse ne pleure pas
Ne pleure pas et chante
Les larmes de ta vie
C’est pour une autre fois »,
Chanteuse.
« Sur le boulevard du rock
Sur le boulevard du rock
Y a plus de blousons noirs
C’était une autre époque »,
Boulevard du rock.
« Il devait être onze heures du soir
Dans la banlieue de Paris
Il est venu s’asseoir près de moi
Il s’appelait Jimmy »,
La musique de là-bas.
« Toi tu m’oublies de jour en jour
Moi j’ai peur de perdre l’amour »,
L’Italie.
« Quatre heures du matin n’importe où
La solitude après la gloire
Dans cette rue humide et blanche
Le vent léger me donne froid…
Profession artiste
Née je ne sais plus le jour ni l’heure
Signe particulier sensible… »,
Profession artiste.
« De Courthézon à l’Olympia
Il n’y a qu’un pas
Mais qu’il est long ce chemin-là
Il y a des soirs de désespoir
Et puis des jours de gloire
Je n’oublie rien au fond de moi
De Courthézon à l’Olympia
Je n’oublie pas »,
Le cours de chant.
« Tu sais je m’en sortirai bien
Ce n’est qu’un moment à passer
Les rues, le monde et puis les trains
Ça donne envie de voyager »,
D’autres soleils.
« Cinq heures viennent juste de sonner
J’ai mal de toi »,
Où que tu sois je t’aime.
« Dans le parc au nord de la ville
Je ne suis plus une petite fille
Et le manège tourne sans moi
Dans la neige et le froid
Le temps d’un rêve tu te souviendras
Et il s’arrêtera »,
Au nord de la ville.
Heureusement ce moment de gloire ne se terminera pas comme ça. D’ autres se profilent à l’horizon.


1979.
Le temps passe et…
« Elle joue plus la petite fille du lycée
A cinq heures elle n’a plus SLC »,
Discomotion.
« Elle est comme le vent
Sur le feu des forêts
Elle est pire que le temps
On ne l’oublie jamais
Elle est toujours debout
Au milieu de la foule
Elle te prend le bonheur
Que tu cachais si bien
Elle t’a brisé le cœur
Elle ne laissera rien
Elle emportera tout
Comme une pierre qui roule »,
La déchirance.
« On court après des instants de gloire
Après la richesse ou après le temps
Des châteaux de sable dont il reste du vent
Loin de l’aventure et c’est alors que l’on se dit
Et l’amour comme c’est immense
Et l’amour c’est toute une vie
Et l’amour d’un été d’une danse
N’a toujours aimé que la nuit »,
Et l’amour.
« Elle se fout pas mal de mon show
De la critique et du tempo
Celle qui ne me voit pas en artiste
Et que je me chanterai tout bas
Tout à l’heure dans un restaurant
Celle qui raconte ma vie à moi
Cette drôle de chanson inédite »,
Chanson inédite.
« Tous les trains sont arrivés
Les souvenirs sont restés
Et les rues ensoleillées
Attendront bien une année »,
Quand un homme a du charme.

1980.
« Tu seras chez moi vers deux heures
Je t’attendrai en bas
Et dans ta voiture tout à l’heure
On s’en ira crois-moi
Où tu voudras »,
Pendant l’été.
« Y a du slow dans mon rock
C’est la fin d’une époque
Je me souviens »,
La musique de mes idoles.
« Je pose ma tête sur tes genoux
Aucun de nous deux n’est jaloux
Je voudrais vivre cet instant
Même au-delà du temps »,
Je t’aime tendrement.
« Aujourd’hui c’est jour de pluie
Quel temps fait-il dans ta vie
Mamie réponds-moi
Répond-moi
J’habite au n°1 avenue de la solitude… »,
N° 1 avenue de la solitude.
« Les années se sont écoulées
Ils ont une fille et deux garçons
Hier s’est marié le dernier
Ça fait un vide dans la maison
Ils se souviennent de ce café
Comment ils se sont rencontrés
Aimés »,
Rencontre.
« Mon fils quand tu seras grand
Grand comme l’Amérique
Grand comme un géant
Mon fils tu prendras le temps
Tant qu’il le faudra
D’être encore l’enfant
Pour moi
Qui se cachait dans mes bras
Oui
Qui m’appelait parfois la nuit
Rien ne sera plus comme avant
Comme
Quand tu seras un homme »,
Mon fils.



En 1981, Michèle Torr chante d’abord l’amour…
« Il était une fois
Un homme et une femme
Ce n’était pas lui non
Ce n’était pas moi…,
De l’amour,
 puis la tendresse…
« Au front des monuments n’écrivez pas l’histoire
Un soldat trop vaillant c’est un ami qui part… »,
J’en appelle à la tendresse.
Elle salue le « départ » de John Lennon et les sixtees, les seventies:
« Je salue ton époque
Toi qui nous quittes »,
Adieu Lennon,
et nous parle du temps :
« Je n’ai jamais chanté que des chansons rose bonbon
Il y a un temps pour tout et c’est très bien… »,
Lettre ouverte ;
le temps qui passe, et passe aussi la peine ou le malheur, avant que viennent des jours meilleurs…
« Doucement la nuit qui part pour s’endormir
Comme un oiseau qui retient ses souvenirs
Doucement l’ombre de tes yeux sur mon cœur
Va retrouver là la clarté du bonheur
Doucement
Tout ce temps
Tout ce temps qu’il nous a fallu pleurer
Doucement
Maintenant
Tout ce temps
Ne sera plus désormais qu’un seul instant
Oui mais tout ce temps
S’en va si doucement
Lentement le jour sur nous va se lever
Gravant sur nos corps son empreinte dorée
Et nos cœurs perdus depuis bien trop longtemps
Enfin sortiront de la nuit doucement
Doucement
Tout ce temps
Tout ce temps qu’il nous a fallu pleurer
Doucement
Maintenant
Tout ce temps
Ne sera plus désormais qu’un seul instant
Oui mais tout ce temps
S’en va si doucement… »
Doucement.
1982.
« Tu triches avec le temps
Tu tricheras toujours
Mais au fond tu t’en fous… 
Tu as les yeux trop bleus
Pour avoir eu le temps
D’avoir des souvenirs…
Parce que
Tu as des yeux…»
A faire pleurer les femmes.



Les instants, les secondes, les heures, les jours, les mois, les années passent et le temps avec, avec son lot de larmes et de déceptions, avec aussi ses moments de grâce, de bonheur, qui imprègnent les cœurs d’une inévitable nostalgie. 1983. Deux albums 33 tours. Deux disques d’or.

Une année faste.
1. « Midnight Blue
Dans l’église à genoux
Je pense aux années bleues
Où nous étions heureux… »,
Midnight Blue en Irlande.
« On a toujours tout partagé
Il y avait une complicité
En dix ans pas une ride au cœur
En vingt-quatre heures tous les malheurs… »,
Histoire d’aujourd’hui.
« Oh île
Un jour je partirai
M’endormirai
Pour mon dernier voyage
Sur l’île
Fille de l’infini
Larguant la mer
Larguant le ciel
D’étoiles
Oh île… »,
Ile.
« Un mois de soleil onze mois d’hiver
Nous deux c’est l’amour à l’envers
Y a plus de dialogue je vis à moitié
Amour en moi faut s’habituer…
Manque d’amour et manque d’affection
C’est l’heure de la séparation… »,
Si on m’avait dit qu’un jour…
« Tu peux refaire le monde
Même pour une seconde…
Change la vie
Deviens grand si t’es petit
Au moins pour quelques heures… »,
Change la vie.




2. « Adieu
Quand il y aura des larmes dans tes yeux
Quand tu auras le cœur un peu plus vieux
Quand tu auras la voix qui tremble un peu
Adieu
Quand tu te trouveras seul sur un banc
À regarder passer tous les amants
À regarder s'aimer quelques enfants
Qui oublieront le temps qui passe
Adieu ...
Tu seras seul avec ta croix
Les yeux baissés, le cœur sans joie
Il suffirait d'un mot de toi
Alors oublie et viens près de moi
Adieu
Bien sûr, pour toi, il faut que l'on se quitte
Mais, tu sais, je dis les choses un peu trop vite
On n'a jamais l'amour que l'on mérite
Adieu
Quand le vent et la pluie te feront peur
Et que tu n'auras rien contre ton cœur
Et que tu seras seul avec tes pleurs
En écoutant le temps qui passe
Adieu ...
Tu seras seul avec ta croix
Les yeux baissés, le cœur sans joie
Il suffirait d'un mot de toi
Alors, oublie et viens près de moi
Adieu
Pourquoi partir ? Tu n'en as pas envie
Pourquoi me dire des mots de nostalgie ?
Pourquoi mentir à l'heure où tu m'oublies ?
Adieu
Tu aimeras des femmes et des chansons
Mais c'est dans mon cœur qu'il y a ta maison
C'est dans mes yeux qu'il y a l'horizon
De vivre tout ce temps qui reste
À deux ... »
Adieu.
« Pour lui je reste son enfant
La mère de ses petits-enfants
Il a toujours été le même
C’est si peu dire combien je l’aime… »,
A mon père.
« Et tous les hommes passaient sans un regard
Pour la serveuse du café de la gare
Et les années passaient sur son chagrin
Elle comptait sur le dernier train
Et tous les hommes lui parlaient sans la voir
Un café l’addition bonsoir
Elle attendait l’amour tous les matins
A la pendule qui ne changeait rien… »,
La demoiselle.
« Ma petite fille je m’absente un instant
Je dois faire mon marché… »,
Maman.
« La Princesse de Clèves en mourait
De ses amours à l’imparfait
Madame Bovary s’en moquait
Scarlet O’Hara en pleurait… 
Et moi je suis de ce temps-là
Où le chagrin était comme un lilas
Où les hommes rêvaient de nous
Bien trop sentimentales
Et eux tellement jaloux… »,
Romantique féminine.
« Ma ville d’enfance danse
Et les jours s’en vont
Comme les jeux d’imagination »,
Ma ville d’enfance.
« En 1900
Y avait des gens
Qui prenaient le temps
De prendre leur temps
De s’amuser
Et aussi de rêver
Je voudrais revoir
Des robes à crinoline
Je voudrais sortir le soir
Dans une hermine
Je voudrais t’emmener
Rêver dans mon ciné
Remonter dans le passé
Mais tu ne veux pas
Me laisser rêver
On n’a plus le temps
De s’amuser
De respirer
Le rire est démodé
Dans le métro
C’est pas du repos
Quant au dodo
C’est du boulot
Où est le temps
Le temps de 1900 ? 
Je voudrais sortir le soir
Dans une hermine
Je voudrais t’emmener
Rêver dans mon ciné
Remonter dans le passé…»,
1900.



« Chez lui y avait jamais de temps pour parler
Pour consoler ses pleurs ou pour l’écouter
Il entendait son père rentrer au matin
Chez lui on savait que le bonheur était loin… »,
Pas bien dans sa vie.
1984.
Donne-moi la main, donne-moi l’amour
Davantage encore le ton des chansons de Michèle Torr se fait mélancolique. Elle semble prendre davantage conscience du temps qui passe et envisage même sa propre finitude.
« C’est une maison de lierre qui m’attendra un jour
Avec un cimetière au point de non-retour
La province… »,
La province.
De quoi verser des larmes…
« C’est bleu c’est gris c’est transparent
Couleur de l’air et du temps… »,
La couleur des larmes.
De quoi encore s’apitoyer sur les plus belles amours qui se flétrissent avec le temps…
« Et vivent les mariages d’amour
Il n’y en a pas tous les jours
Avec les temps qui courent
C’est encore un grand jour »,
Mariage.
 « La maison de nos quinze ans d’amour adolescent
Illusion des sentiments qui passent avec le temps
On voulait s’aimer toute la vie au moins
Toute la vie ou rien »,
Papiers à fleurs.
« Comme il est long le chemin
Que l’on a fait main dans la main
Et combien de baisers volés
En rentrant au petit matin… »,
La passionaria.
Et s’interroger sur la drôle de vie que le métier d’artiste force à mener pour ceux qui le choisissent.
 « Quand le spectacle est terminé
J’ai oublié le monde entier
Et pour la centième fois
Je disparais dans la nuit
J’irai chanter jusqu’au bout de ma vie
Minuit heure locale
Sur la route nationale
Entre deux villes
Je suis fragile
Minuit heure locale
Deux mots sur carte postale
Je ne dors pas
Je pense à toi
Je ne sais plus où vont mes nuits
Je ne sais plus où l’on me conduit…
Je te reverrai dans un mois
Je te raconterai tout ça
Mais pour l’instant je dois dormir
Sur des fauteuils de limousine
Pendant que les lumières défilent
Et que le monde a l’air tranquille
Moi pour la centième fois
Je disparais dans la nuit
J’irai chanter jusqu’au bout de ma vie… »,
Minuit heure locale.
« Etrange après-midi d’automne
Il pleut dehors les feuilles frissonnent
Les bûches dans la cheminée
Se consument comme les années
Le film de ma vie défile
Sur les pages jaunies de mon livre
Seize ans déjà que tu es né
A Courthézon un jour d’été
On ne voit pas passer le temps
On se retrouve en soupirant
Quelquefois mère ou femme-enfant
On voudrait revenir en arrière
Revivre ces anniversaires
Les vacances au bord de la mer
Les regrets après les espoirs
S’éteignent toujours dans le noir
Sur la plage de la vérité
Comme un navire comme un noyé
Des larmes perlent sur mes cils
Mon cœur se serre et se déchire
Ce soir il faut que je te dise
J’ai trop souvent fait mes valises
Demain encore je dois partir
Pour d’autres lieux d’autres sourires
Mais seule devant les projecteurs
Dans ton regard j’aurai si peur
On ne voit pas passer le temps
On se retrouve en soupirant
Quelquefois mère ou femme-enfant
On voudrait revenir en arrière
Revivre ces anniversaires
Les vacances au bord de la mer
Prisonnière de ce tourbillon
Face à face avec mes chansons
Je boucle le dernier maillon
Je reviendrai à Courthézon »,
Le temps.



Le temps passe,
« Pourtant les années ont passé
Mais je n’ai jamais retrouvé
Un amour aussi passionné
Je t’aime encore
Combien de fois j’en ai rêvé
De tous ces moments égarés
A nous quitter à nous aimer
Je t’aime encore… »,
Je t’aime encore,
le temps nous manque parfois…
« A peine le temps d’un café noir
Huit heures et je suis en retard
Comme d’habitude j’oublie mes clés
Dans ce matin abandonné… »,
Chanson napolitaine.
Et c’est en 1985 que Michèle Torr décide enfin de fêter « discographiquement »  avec quelques mois (et même plus d’un an) de retard –la coquette !- ses 20 ans de carrière,
« 20 ans elle est adolescente
Notre aventure d’amour
20 ans que vos bravos m’inventent
Un rêve chaque jour
20 ans d’amitié de tendresse
De désespoir aussi
Feux de joie fusées de détresse
Qui éclairent ma vie
Et ça fait 20 ans que j’aime
Envers et contre tout
Mes amis de la bohème
Je les fête avec vous
Mes 20 ans d’amour
Et c’est la nostalgie
Qui souffle et rallume les bougies
20 ans que la lumière joue
A maquiller mes peines
Que je suis la même partout
En ville comme en scène
L’amour s’est appelé plusieurs
Et je m’appelle moi
Quand je chante
Ecoutez mon cœur
Il couvre ma voix
Et ça fait 20 ans que j’aime
Envers et contre tout
Mes amis de la bohème
Je les fête avec vous
Mes 20 ans d’amour
Et c’est la nostalgie
Qui souffle et rallume les bougies
20 ans que je vis votre vie
Que vous vivez la mienne
20 ans vos enfants ont grandi
Je sais on a les mêmes
Votre maison de tous les jours
C’est un peu ma maison
Vos amours ce sont mes amours
C’est vous ma chanson
Et ça fait 20 ans que j’aime
Envers et contre tout
Mes amis de la bohème
Je les fête avec vous
Mes 20 ans d’amour
Et c’est la nostalgie
Qui souffle et rallume les bougies
Qui souffle et rallume les bougies… »,
20 ans d’amour,
avec un album de douze titres sorti en octobre 1985 –elle a débuté en janvier 1964- encore empreint de nostalgie dans lequel elle évoque aussi son enfance et son adolescence passées en Provence, avec trois chansons,
« C’était mes plus belles années
Je m’en souviens
Comme d’un refrain… »,
Je reviendrai dans mon pays,
ainsi que Amour de ma jeunesse ou Petit Jean.
« Quand je te vois comme ça caresser les étoiles
Et dresser des nuages qui n’explosent jamais
Je te voyais courir Petit Prince en sandales
Comme le temps s’envole comme la roue a tourné
Que tu es grand mon fils que le temps passe vite
Le monde t’appartient et moi je n’ai plus rien
La Terre est à tes pieds apprends bien à l’aimer
Apprends bien à m’aimer un petit peu s’il te plaît
Tu étais si petit et me voilà fragile
Le chemin fut si long et rempli de broussailles
Et de pluie en soleil d’arc-en-ciel en chamailles
C’est dans tes yeux d’amour qu’elle est si claire ma vie
Après une belle chanson en hommage à son fils,
Mon fils,
elle conclut ainsi :
« Parfois je voudrais que le temps s’arrête
Pour te garder rien qu’à moi… »,

Reviens.




« Comme le temps s’envole comme la roue a tourné
Que tu es grand mon fils que le temps passe vite »,
Mon fils, 1985,
si vite en effet que ce n’est qu’en janvier 1987 que Michèle Torr va finalement fêter sur la scène de l’Olympia - et non du Palais des Congrès où elle avait envisagé de créer un spectacle en forme de comédie musicale (mais c’est que ses tubes majeurs ne s’intégraient pas vraiment dans un tel projet de spectacle) – ses vingt ans de carrière. Auparavant, en octobre 1986, est sorti l’album Qui, où on retrouve d’abord une chanson cosignée par pierre Delanoë, Grace, en hommage à la princesse de Monaco…
« Toi princesse de la Terre
C’est dans l’éternité
Que brille ta lumière
Etoile de l’été… »,
face B du 45 tours France ton romantisme fout le camp, sorti en avril 1986, mais aussi Amsterdam, sortie en juin 1986 :
« Ma nostalgie vaut bien quelques larmes… »,
ainsi que la superbe Et si plaisir d’amour, cosignée par Christiane Mouron, injustement méconnue…
« Et si plaisir d’amour
Ne dure qu’un seul instant
Je veux vivre un seul jour
Et mourir maintenant
Et si chagrin d’amour
Dure toute la vie
Je veux pleurer toujours
Pour mieux rire aujourd’hui… »,
« J’ m’en fous d’vieillir…
J’ m’en fous d’souffrir
Du temps qu’il fait et des méchants… ».
Sur ce beau disque grave, on trouve aussi une chanson signée Romain Vidal pour la musique :
« Dans ma vie j’ai vu tant de gens
Qui manquaient d’argent
Quand d’autres habitaient des murs de diamants
Que je croyais vivre à côté du temps »,
Dans ma vie,
son fils avec qui – après Mon fils en 1980, Le Temps en 1984, Mon fils en 1985, le dialogue continue, de musiques en chansons:
« Entre le foot et tes cahiers
Je n’ai pas vu le temps passer
Vingt ans déjà tu es un homme
Les copains les filles tu m’abandonnes…
Avec le temps avec la vie
Je ne tai pas toujours compris
Dans mon métier c’est pas facile
D’avoir une vraie vie de famille »,
Ne me prenez pas mon fils.
« Parce qu’on les porte en nous depuis la nuit des temps
Parce qu’ils sont des Zorro de six à quatorze ans…
Parce qu’ils nous quittent un jour mais nous reviennent tout le temps… »,
Merci pour les mamans.
Mais l’album contient aussi, en plus du « futur ordonné » et de l’ « avenir […] bleu » rêvé par une Cendrillon Rock, deux autres petites merveilles : Un mot de toi d’abord.
« Moi je t’aime pour un cri un sourire
Une fleur sous le soleil ou la pluie
Pour les enfants à venir
Et le présent à écrire
Je t’aime pour un mot de toi
Moi je t’aime pour le temps qui s’en va
Pour tous les hommes et toutes les femmes
Pour la justice et la paix
Les fruits de la liberté je t’aime pour un mot de toi
Dès demain nous marcherons tous les deux
Nous ouvrirons notre porte à tous ceux
Qui oseront croire en l’amour
Que l’on construit jour après jour
Nous dessinerons dans le soir
La vie aux couleurs le l’espoir… ».
Et Le ciel s’en va ensuite.
« Au miroir des heures
J’égraine ma peur
Maquillant ma peine
Pour briser nos chaines
Je vais et je viens
Et je me souviens
Je t’aime encore
La nuit je t’attends
Je pleure en silence
Seule dans mon passé
J’ai mal tu le sais
Je ne comprends
Oh ! dis-moi pourquoi
Ai-je si froid ».… ».
Toutes deux signées D. Pankratoff et J.-L. Radiguet.



En 1987, Michèle Torr fête ses quarante printemps… Alors, après l’Olympia de janvier, qui hélas ! ne sortira pas en disque - alors que l’Olympia 83 (82 en fait) avait été certifié disque de platine -  (mais il existe peut-être un enregistrement de celui de 87 dans les tiroirs de la maison de disques, qui n’attend qu’une occasion pour venir se lover au creux de nos oreilles),

où elle a repris Hymne à l’amour d’Edith Piaf :
«Nous aurons pour nous l'éternité
Dans le bleu de toute l'immensité
Dans le ciel, plus de problèmes
Mon amour, crois-tu qu'on s'aime?
Dans le ciel plus de problèmes
Mon amour puisque tu m'aimes »
ce n’est pas un mais ce sont deux albums qui vont sortir coup sur coup, à moins d’un mois d’intervalle. Le premier (et le dernier chez Az),
 c’est Chansons de toujours, second album de reprises de grandes chansons françaises après celui de 1976.
En ce mois de septembre 1987, on peut y entendre La mer de Charles Trenet :
«La mer
Qu'on voit danser le long des golfes clairs
A des reflets d'argent
La mer
Des reflets changeants
Sous la pluie
La mer
Au ciel d'été confond
Ses blancs moutons
Avec les anges si purs
La mer bergère d'azur
Infinie ».
Ou encore Que reste-t-il de nos amours ?
« Ce soir le vent qui frappe à ma porte
Me parle des amours mortes
Devant le feu qui s'éteint
Ce soir c'est une chanson d'automne
Dans la maison qui frissonne
Et je pense aux jours lointains
Que reste-t-il de nos amours
Que reste-t-il de ces beaux jours
Une photo, vieille photo
De ma jeunesse
Que reste-t-il des billets doux
Des mois d'avril, des rendez-vous
Un souvenir qui me poursuit
Sans cesse
Bonheur fané, cheveux au vent
Baisers volés, rêves mouvants
Que reste-t-il de tout cela
Dites-le-moi
Un petit village, un vieux clocher
Un paysage si bien caché
Et dans un nuage le cher visage
De mon passé
Les mots les mots tendres qu'on murmure
Les caresses les plus pures
Les serments au fond des bois
Les fleurs qu'on retrouve dans un livre
Dont le parfum vous enivre
Se sont envolées Pourquoi ?... ».
C’est joli la mer, que chanta Jacqueline Boyer:
« C'est joli la mer au sable fin des jours
Quand on a au cœur un peu d'amour
Dans tes yeux si clairs protège bien mon cœur
Car le temps est court nul n'y peut rien… ».
A bientôt nous deux, signée Robert Gall :
«  Tu t'en vas ce matin
Et le long de ton chemin
La clairière, la rivière
T'ont dit: «  A bientôt nous deux »
Tu t'en vas quelques jours
En attendant ton retour
Chaque rose, chaque chose
T'ont dit: « A bientôt nous deux »
Mais moi, mais moi
Moi seule qui n'ai rien dit
Crois-moi, crois-moi
Je le pensais aussi
Mon cœur  tout bas chantait
Comme eux : «  A bientôt nous deux »
Bien longtemps mon refrain
T'a suivi sur le chemin
Sa musique nostalgique disait:
« A bientôt nous deux… ».
J’attendrai, dont on se rappelle surtout la reprise de Dalida :
« Le temps passe et court
En battant
Tristement
Dans mon cœur si lourd
Et pourtant j'attendrai
Ton retour… ».



Probablement Michèle Torr devait-elle un dernier 33 tours à Az avant de pouvoir signer dans une nouvelle maison de disques et a-t-elle dû enregistrer cet album avant d’enchainer avec I remember You cher Zone Music. C’est celui-ci qui marque, en octobre 87, son vrai retour.

 « Dis, j'aimerais te parler du passé
Des chemins que l'on a suivis
Je ne pourrai jamais t'oublier
Toi le premier de ma vie
Dis, je t'attends un peu comme autrefois
Quand tu rentrais tard dans la nuit
Mais il y a longtemps déjà
Que mes petits matins sont gris ».
La nostalgie, ce n’est pourtant pas un thème bien nouveau dans le répertoire de la chanteuse…
« À la Noël
Maman était très belle
Comme la poupée, au pied du sapin vert
Dis-moi pourquoi,
Je n'aime plus les Noëls
Ni les fêtes,
Ni les anniversaires
Quand j'ai grandi
Mes poupées ont vieilli
Dans un grenier
Ou dans l'oubli
Quand j'ai grandi
J'ai laissé sous la pluie
Tout un bouquet
De fleurs de mai
Drôle de printemps
Où le soleil m'attend
Avec la peur d'aimer
La peur de vivre
Et de temps en temps
Tous mes chagrins d'enfant
Sont comme des pages
Arrachées dans un livre
Quand j'ai grandi
Mes poupées ont vieilli
Dans un grenier
Ou dans l'oubli
Quand j'ai grandi
J'ai laissé sous la pluie
Tout un bouquet
De fleurs de mai
À la Noël
Maman était très belle...
Dis-moi pourquoi
Je n'aime plus les noëls
La vie passe
Et rien n'est plus pareil… ».
« Aimer passionnément
Sans plus jamais compter les heures »,
Les choses de la vie.
« Un filet de Bango
Bien secoué dans le tempo »,
Carnaval à gogo.


Ce qui était nouveau dans cet album, c’était  - les lèvres rouges – le ton humoristique, voire burlesque, avec lequel le thème rebattu de la rupture amoureuse était traité.
La bonne épouse d’Emmène-moi danser ce soir se métamorphosant en harpie vindicative et vengeresse. Ce qui ne la dispense pas de faire preuve d’une ironie acerbe.
« J’ai été amoureuse avant toi
Et si j’ai oublié ce temps-là
Quelquefois quand j’y pense
Ça me rappelle mes premières vacances »,
Sixtees.
 « Il parait que tu la couvres de fleurs
Au premier vent d'automne
Il parait qu'à en croire la rumeur
Tu ne crois plus personne
Il parait qu'elle t'attend chaque jour
Chaque heure, chaque minute
Mais l'amour qu'elle te porte
Ressemble à une insulte… »,
Et toute la ville en parle.
« Qu’est-ce qui t’amène ici
A deux heures du matin
On fait comme on a dit
Si tu veux tu dis rien
Mais ton délire d’amour
C’est pas un Happy end
Ça va faire dix-huit jours
Sans compter les week-ends »,
Toi émoi.
« Ça fait trop longtemps que je ne suis pas allée au cinéma avec toi
Je me souviens d’un certain film de Pagnol la dernière fois
Mais ce soir les rôles sont à l’envers
Et c’est toi qui pars alors j’ai froid comme en hiver
Mais je lui souhaite tous les bonheurs
Que tu as su me donner
Tu rentreras aux mêmes heures
Tu ne pourras jamais changer… »,
Tu ne vaux pas une larme.
(Il paraît… que) les paroles de celle-ci étaient signées – la vraie ?- Michèle Torr !



1988, après les lèvres rouges du précédent album, un bouquet « d’orchidées
Du plus rouge éclaté »,
Je t’avais rapporté.
C’est toujours le temps de l’amour.
« Je suis love love love pour toujours
Une femme devant l’amour »,
Je suis love.
« Sentiments
Chaque soir j’attends
Cet instant sublime
Où comme un enfant
Tu me dis « Je t’aime »
Que ta vie est mienne
Que tout nous rassemble
Que c’est bon de vivre ensemble »,
Sentiments.
« Je l’avais lu dans un globe de cristal
C’était prévu là-haut dans les étoiles
Depuis la nuit des temps des astronomes
Il était dit qu’entre des milliards d’hommes
Il était dit que ce soir tu viendrais
La prophétie enfin s’accomplirait
En franchissant le  pas de cette porte
Tu balaierais d’un coup mes amours mortes
Passion fatidique
Que faire contre ça
Rencontre magique
Je ne vois que toi
Toi seul mon unique
Mon Dieu mon amour
Passion fatidique 
Eternel retour »,
Passion fatidique.
« Vous c’est un refrain qui peut durer longtemps
Vous c’est un chemin à l’envers du printemps
Vous c’est un destin qui vit à contre sens
De soleil en nuages
Vous m’avez prise en otage »,
Je pense à vous.
« Partir un jour
Changer de rêve et changer de vie
Partir un jour
Avoir la fièvre et la nostalgie
De ces oiseaux dans le ciel
De ces photos au soleil »,
Partir un jour.
« Les images défilent
Histoire à l’envers
Mes premiers secrets
Premiers rendez-vous
Et c’était hier
Mes premiers frissons
Illusions perdues
Mon journal intime
Ou les confidences
D’un amour déçu…
Le chemin de bohème
De l’école à chez nous
Le chemin de bohème
Me suivra jusqu’au bout
Comme un dernier horizon
Le chemin de bohème
Caché dans mes chansons »,
Le chemin de bohème.



1989/1990. Deux années douloureuses. Des problèmes de santé obligent Michèle Torr à annuler l’Olympia prévu pour deux semaines début janvier 1990.
Pour l’annoncer étaient sortis un 45 tours et une compilation de titres extraits de ses deux précédents albums : Argentina.
Après les lèvres rouges et les fleurs rouge éclaté, à l’intérieur d’une pochette rouge, nous voici en terre indigo.
« L'avion qui m'a posée chez toi
A emporté mon amour
Tu m'as consolée dans tes bras
Je m'en souviendrai un jour…
Moi l'étrangère tu m'as aimée
Je m'en souviendrai toujours…
J'ai eu du mal à te quitter
Mais ce n'est pas pour toujours
Tout ce que tu m'as raconté
Je le chanterai un jour… ».
En face B, une chanson qui parle plus précisément du temps, Le temps qu’il faudra.
 « J’attendrai les trains les bateaux ou les avions
La pluie ou un arc-en-ciel
J’attendrai quelqu’un qui portera ton prénom
J’attendrai juste au soleil
Mes nuits d’avril sont plus belles
Que mes jours d’ennui
Même sur une île j’attendrai aussi
Le temps qu’il faudra
Les heures les années ne comptent pas
Les matins d’été les soirs lilas
Je ne connais de saisons
Que dans l’amour passion
Le temps qu’il faudra
Au cœur de la ville je serai là
A guetter les bruits guetter ton  pas
Je ne connais de silence
Que dans l’amour patience
Le temps qu’il faudra
J’attendrai que sonne le tocsin du téléphone
La couleur d’un télégramme
J’attendrai quelqu’un qui ne sera sûrement personne
J’attendrai la petite flamme
Quelqu’un qui sera sûrement personne
D’un rendez-vous dans un jardin ou dans un port
Même à genoux j’attendrai encore
Le temps qu’il faudra
Les heures les années ne comptent pas… »,
Le temps qu’il faudra.
Puis en 1990, pour un dernier tour chez Zone Music, la chanteuse sera… Victime de l’amour (et pas que dans sa chanson :
« Des champs de bataille
Des sentiments passés
Je garde une paille
Dans mon cœur blessé…
Victime de l’amour
De toutes ces blessures
C’est toujours toujours
Une aventure
Victime de l’amour
On continue à croire
Pour toujours toujours
A ces histoires
Une passion de paille
Est vite oubliée
Mais ce qui me travaille
C’est que j’ai tout gardé… »)
 puisque ce sera l’année de la rupture personnelle et professionnelle entre elle et son mari depuis 1969, Jean Vidal. Rupture aussi avec celui qui était son directeur artistique depuis 1973: Jean Albertini… Il lui faudra du temps pour se relever de ces épreuves.


A passé le temps qu’il a fallu.
Pour se relever après les épreuves.
Reconstruire une équipe autour de soi et reprendre le chemin des studios.
Ce sera d’abord pour un 45 tours, Ophélia. Qui évoque le triste personnage d’Ophélie (et de son double Ophélia), l’héroïne shakespearienne d’Hamlet qui, doutant de l’amour du prince qu’elle aime, va sombrer dans la folie.
« Et les femmes dansent
Dans la folie dans le silence
Dans la fureur et l’insolence
Sur tous les orchestres du temps
Comme le cœur avec le sang…
Le cœur de plus en plus fragile
La bonne volonté ça se fatigue
Depuis deux mille ans d’indifférence
Que les femmes dansent… »,
Les femmes dansent, en face B.
Bien qu’il n’y ait pas que dans la culture judéo-chrétienne que les femmes puissent se sentir opprimées.
Puis un album, sorti en décembre 1991. Vague à l’homme. Un album un peu hétéroclite, à cause en particulier de la diversité des arrangeurs (entre Carolin Petit et Guy Mattéoni, seul de l’équipe Az/Zone Music à n’avoir pas « abandonné » la chanteuse) et du fait de la qualité inégale de l’écriture.


Le titre phare, Ne m’oublie pas, est magnifique.
« Puisqu'il est des blessures
Qui ne peuvent se dire
Plutôt que de mentir
Il valait mieux partir
Pour te laisser le temps
D'essayer de grandir
Pour me laisser le temps
D’oublier de guérir
Mais il est des douleurs
Que le temps n'efface pas
Quel que soit le jour l'heure
Ou quel que soit l'endroit
Ne m'oublie pas
Ne m'oublie pas
Ne m'oublie pas
Dans cette chambre j'ai laissé un peu de moi pur toi
Et si tu sais chercher tu me retrouveras
Juste à coté du cœur  où les mots ne vont pas
Pour que t'aies plus jamais peur
Pour que t'aies plus jamais froid
Mais il est des couleurs
Des parfums des sourires
Qui se planquent au fond du cœur
Pour n'en plus ressortir
Ne m'oublie pas
Ne m'oublie pas
Ne m'oublie pas
Et si tout nous sépare
Et si tout nous déchire
J'veux pas que notre histoire
Comme ça puisse finir
Il ne te fallait pas jouer
A ce jeu avec moi
Maintenant faut s'aimer
Ou se faire mal
C'est comme ça
C'est comme ça  mais
Ne m'oublie pas
Ne m'oublie pas
Ne m'oublie pas
Et s'il est des blessures
Qui ne peuvent s'écrire
Comment faire pour te dire
Comment si t'es pas là
Que ma vie sans toi se déchire
En silences, en petits bouts
L'amour ne peut mourir
Lorsque je pense à nous
Et il est des douleurs
Que le temps n'efface pas
Quel que soit le jour, l'heure
Aussi loin que tu sois
Ne m'oublie pas
Ne m'oublie pas
Moi j't'oublie pas
J't'oublie pas
J't'aime ».
Une des plus belles et des plus sincères chansons de Michèle Torr.
Signée Christian Accardy et Claude Perraudin, mais elle semble ne pouvoir sortir que de ses lèvres…


A celui qui « ne [sort] pas de [sa] mémoire », de même que Ceux qui laissent.
Oscillations entre le Carpe diem :
« Vivre dans l’instant
Sans passé imparfait
Sans futur être sûre
Penser tout fort au présent
Vivre tout simplement
Pour casser mes certitudes
Je mettrai un point final
Aux regrets aux habitudes
Aux histoires bien trop banales
Je ferai un feu de paille
Des toujours des éternels
Je partirai en bataille
Défendre une vie nouvelle
Vivre dans l’instant
Sans passé imparfait
Sans futur être sûre
Penser tout fort au présent
Vivre tout simplement
Si demain je pleure un peu
Sur mes beaux jouets cassés
Je ranimerai le feu
Qui en moi brûle à jamais
Je ne serai plus déçue
Ce sera ma différence
De ce que je n’aime plus
Je partirai en silence
Vivre dans l’instant
Sans passé imparfait
Sans futur être sûre
Penser tout fort au présent
Vivre tout simplement… »,
Vivre dans l’instant,
 et la peur de l’amour qui apporte avec le plaisir la crainte de souffrir à nouveau.
« Je cueille le jour présent
Quand tu donnes je prends…
Méfie-toi pourtant
La vie c’est comme le temps
C’est changeant
Ça tourne au gré du vent
Aujourd’hui je t’aime
Et demain c’est la haine …
Je sais que les heures qui passent
Creusent un peu plus les traces
Que laisse la nostalgie »,
Ma vie avec toi.
« Danger liaison
Volcan de passion
Si tout était dit
En moins d’une nuit
Dans nos ébats
Aucune loi
Je n’ai plus le temps
De perdre du temps
Etonnez-moi »,
Danger liaison.


Avec ce disque, elle nous rassure, elle nous étonne et nous séduit, même si parfois le propos est un peu… énigmatique, voire opaque :
« Changer d’espace m’empêche de garder
Des histoires tenues dans les murs du passé…
Je ne sais pas
Ce qui arrivera
Le jour où je m’arrêterai
De partir
Pour ne pas me souvenir »,
Voir Venise et repartir.


« Quand on a dix sept ans on est tous éternels
On peut marcher sur l'eau on peut braver le ciel
Mais quand on a connu des joies et des épreuves
Vu se couper des ponts et s'élargir des fleuves
Intimement mêlés
L'eau pure des projets
L'eau trouble des regrets
Dans nos larmes avalées
A mi-vie ("A mi-vie")
Quand on sait ce qu'on sait
Qu'on a été griffée
Qu'on a été brûlée
Par différents soleils
A mi-vie
Tout reste à dire
Tout peut revenir
Tout peut se donner
Tout recommencer
A mi-vie
Je sais bien d'où je viens
Et je veux être bien
Et n'ai besoin de rien
Autant que d'être aimée
Et quand je dis je t'aime
Je dis vraiment je t'aime
Dans l'amour retrouvé
Dans l'amitié aussi
A mi-vie
Là où je suis
Un grand bout de chemin est déjà accompli
Mais je me sens plus forte et plus femme aujourd'hui
Des amis sont partis mais d'autres sont venus
Et je sais écouter me parler l'imprévu
Bien des petites joies
Sont devenues pour moi
Comme autant de merveilles
D'après-midis d'abeilles
A mi-vie ("A mi-vie")
Quand on sait ce que l'on sait
Qu'on a été griffée
Qu'on a été brûlée
Par différents soleils
A mi-vie
Tout reste à dire
Tout peut revenir
Tout peut se donner
Tout recommencer
A mi-vie
Je sais bien d'où je viens
Et je veux être bien
Et n'ai besoin de rien
Autant que d'être aimée
Et quand je dis je t'aime
Je dis vraiment je t'aime
Dans l'amour retrouvé
Dans l'amitié aussi
Et celui qui me dit
Ne va pas prendre froid
Celui que j'espérais
Que je n'attendais pas...
Est-ce que c'est toi?
A mi-vie
Là où je suis ».
C’est le temps qui passe et la cohorte de ses effets, qu’ils soient positifs ou négatifs, qui  a donné naissance à l’album de Michèle Torr paru en 1993 : A mi-vie.


Un bel album encore, fruit d’une collaboration avec Pierre Grosz, Gérard Daguerre en particulier, et les autres : Francis Lai, Marcel Azzola etc.
C’est le temps qui lui fait dire :
« Ma fille je serai ton amie
Au long de ton enfance
Et pour toute la vie
Je serai ton amie »,
Je serai ton amie.
« Je regarde là-bas du côté de la mer
Et ne vois que les jours qui succèdent aux jours
Je ne pense qu’à toi et j’enroule pour toi
Ton prénom de tout plein de croix
Et je signe Fanny ta femme… »,
Fanny dans le port.
« Quand on n'a que l'amour
Mon amour toi et moi
Pour qu'éclatent de joie
Chaque heure et chaque jour
Quand on n'a que l'amour
Pour vivre nos promesses
Sans nulle autre richesse
Que d'y croire toujours… »,
Quand on n’a que l’amour.
« Mais comme la vie m’a appris la vie m’a appris
Que rien ne dure toujours
Je sais qu’on va se quitter un jour…
Oui comme la vie m’a appris
Que tout ce qui commence un jour ça finit aussi
Moi j’irai faire un tour là-bas
Dans la maison du blues
Chanter dans la maison du blues
Me ressourcer dans la maison du blues… »,
Dans la maison du blues.
« C’est une femme très bien dans son temps
Qui écoute dans un restaurant
Un homme avec des mots brûlants
Dans un soir éblouissant
Lauren et Christine et Léa
Catherine, Claire, Alexandra
Belles du temps présent
Heureux celui qui saura
En avoir une avec soi
Avec le cœur battant
Ces belles du temps présent
Françoise et Sophia et Tina
Marie-Claire et Barbara
Belles du temps présent
Heureux celui qui attend
Pour un soir ou pour longtemps
Ces belles du temps présent…
C’est une femme très bien dans son temps
Dans le lilas bleus du printemps
Qui pique un fard en écoutant
Des mots tout neufs si vieux pourtant… »,
Les belles du temps présent.
Et il arrive aussi que le temps reste en suspens, quand l’attente se fait longue et que la peur l’étire jusqu’à la démesure. C’est le temps de l’attente d’une mère qui craint pour la vie de son fils…
« Laissez passer Maria
A l'heure de la faena
Quand la foule se lèvera
Rien d'autre n'existera…
Laissez passer Maria
A cinq heures à la plaza
Surtout ne lui parlez pas
Elle ne vous entendrait pas… »,

La prière sévillane.


L’album se termine avec un Final en espagnol…
« A la cinco de la tarde…
A la cinco en punto de la tarde ».


1995. Après sa liaison avec Philippe Lopez, crédité en tant que choriste sur A mi-vie, alors que Michèle Torr épouse finalement… Jean-Pierre Murzilli à Mérindol, dans le Vaucluse (c’est son second mariage) le temps de l’amour, qui peut mener aux septièmes cieux :
« J’attendais que tu m’y emmènes
Pour un jour moi aussi aller
Là où fond la banquise »,
Là où fond la banquise,
 le  temps de l’amour passe, passe si vite que c’est déjà l’heure de l’érosion :
 « Est-ce une décision divine
Ou juste une érosion mesquine
Comme une garde-robe qui lasse
Tout comme le temps l’amour passe »,
Un chant de sirènes,
l’heure de la déception:
« Dis ce que tu veux
Mais jamais adieu
J’ai donc dû te décevoir
J’étais sûre de t’avoir
A présent j’ai compris
Quand ils pleurent tous les yeux sont
Quand ils pleurent tous les yeux sont
Quand ils pleurent tous les yeux sont gris »,
Mes yeux bleus sont gris,
et bientôt de la rupture :
« … mais je donnerais dix ans de ma vie
Pour ne pas épeler celui-ci
Le D I V O R C E est jugé aujourd’hui
Le petit S E R G E et moi partons d’ici »,
Divorce.
 A qui la faute ? A l’un, à l’autre ou bien aux deux…
« Trop souvent j’ai découragé
L’amour que tu voulais faire
Et souvent je t’ai refusé
La vie qui semblait te plaire
Pourtant j’y repense et tout ce temps
Je te portais dans mon cœur
Je te portais dans mon cœur
Tu as dû m’appeler en vain
Quand tu avais mal à l’âme
Toujours remettre au lendemain
Ce qui fait de moi ta femme
Tendres mots faits et gestes petits riens
J’en ai laissé passé l’heure
Mais je te portais dans mon cœur
Je te portais dans mon cœur
Laisse –moi
Laisse-moi croire que tu pourras m’aimer encore… »,
Je te portais dans mon cœur.
« Des gens comme moi
Il y en a tant
Qui courent après
Le bon vieux temps
La vie la nuit
N’est pas une vie
Mais c’est ma vie »,
La vie la nuit.
A moins que ce ne soit du fait de l’existence d’une tierce personne…
« J’ai toujours les disques
Que nous écoutions
Les chansons sont les mêmes
Qu’au temps de nos « Je t’aime »
La seule différence
Avec autrefois
J’ai toujours les disques
Mais c’est elle qui t’a »,
C’est elle qui t’a. 



Le temps de l’amour, ce sont quand même de beaux jours, même s’ils sont inévitablement comptés.
« Ne sois pas triste
Je sais, c'est fini
Mais c'est la vie
Et la Terre n'en tournera pas moins
Soyons heureux
D'avoir eu ce temps à passer ensemble
Nul besoin de redire ces choses
Que nous savons trop bien
Pose ta joue là sur l'oreiller
Glisse ton chaud et tendre corps sur le mien
Et entends couler doucement
La pluie dehors contre le carreau
Une dernière fois feins-moi l'amour
Comme au cours de nos beaux jours
Je survivrai
Tu t'en remettras
Et je serai
Toujours là pour toi
Quand tu le voudras
Mais ne dis rien
De l'éternité, même de demain
Nous aurons bien du temps pour les pleurs
Tout à l'heure
Pose ta joue là sur l'oreiller
Glisse ton chaud et tendre corps sur le mien
Et entends comme vient doucement
Le chant de la pluie contre le carreau
Et dédions ce dernier moment
Mon amour, à nos beaux jours »,
A nos beaux jours.
Et quel disque !

« Je n’ai plus le temps
De perdre du temps
Je n’ai plus envie
De gâcher ma vie… »,
Je n’ai plus le temps, 2019.


« Je suis une femme seule
Et dans ma tour d’ivoire
Entre mariages et deuils
Toujours un peu plus seule
Quand tu t’en vas…
Et tu reviens pas »,
Seule.
1997. Seule est le premier album de chansons originales, après Le meilleur de Michèle Torr en public en 1996, autoproduit par Michèle Torr.
« Une histoire d’amour
Pour changer l’humeur
Couleur du temps
Qui peut aussi sauver l’envie… »,
Une histoire d’amour.
« Une médaille d’anniversaire
Le dernier cadeau de ma mère
Tout ce qui reste d’une vie
Dans un sac en plastique verni… »,
Le sac.
« Le temps glissant
Sur les pas d’un tango
Et tout s’en va
Comme l’a dit Léo…
Tu viens c’est loin
C’est sur une autre étoile
Tu viens on va se la payer
L’escale
Changer de temps
De gens
Et d’eau et d’air
Comme un coup de soleil
Pour les longues soirées d’hiver » »,
La vie tango.
« Ils ont grandi
Et ils ont vieilli
Mais ils sont restés petits
Dans le cœur
Alors je chante 
Pour tous ceux qui n’ont pas eu le temps de donner
Quelque chose à quelqu’un…»,
Alors je chante.
« Il te faudra longtemps pour oublier… »,
La fille du soleil.
« Ça fait trop longtemps que je ne suis pas allée au cinéma
Avec toi
Je me souviens d’un certain film de Pagnol
La dernière fois
Mais ce soir
Les rôles sont à l’envers
Alors j’ai froid
Comme en hiver
Mais je lui souhaite
Tous les bonheurs
Que tu as su
Me donner
Tu rentreras
Aux mêmes heures
Tu ne pourras
Jamais changer…
J’ai mal mais je sais
Qu’un jour avec lui
Je pourrai retrouver
Mes envies mon sourire
Trop longtemps effacés… »,
Dans le blues de l’amour. 
« Tant je t’aime
Tant je t’aime
Je te donne les jours qui meurent
La certitude »,
Tant je t’aime.


« Je n’ai plus le temps
De perdre du temps
Je n’ai plus envie
De gâcher ma vie… »,
Je n’ai plus le temps, 2019.


Du temps, il en faudra plus que prévu à Michèle Torr pour nous proposer un nouvel album de chansons inédites. Entre 1997, avec Seule, et 2002, date à laquelle sortira Donner, près de cinq ans vont s’écouler.
Mais elle ne va pas demeurer silencieuse pour autant.
D’abord, elle va participer à l’enregistrement de la série Hommage des Editions Atlas.
Hommage à Charles Aznavour :
« Demain matin quand le soleil va se lever
Ils seront loin, et nous croirons avoir rêvé
Mais pour l'instant ils traversent dans la nuit
D'autres villages endormis, les comédiens »,
Les comédiens.
Puis à Jacques Brel avec Amsterdam.
Hommage à Michel Sardou :
« Elle fait parfois souffrir
Tout le long d’une vie »,
La maladie d’amour.
Hommage à Claude François :
« Ils me demandent de parler de mon cœur
Si triste depuis de longs mois…
J’y pense et puis j’oublie
Mais j’y pense
Beaucoup plus que je n’oublie
Car tout au fond de moi
Je sens que cet amour
J’y pense j’y penserai toujours
J’y pense j’y penserai toujours »,
J’y pense et puis j’oublie.
Et enfin hommage à Barbara :
« Du plus loin, que me revienne
L'ombre de mes amours anciennes
Du plus loin, du premier rendez-vous
Du temps des premières peines
Lors, j'avais quinze ans à peine
Cœur tout blanc, et griffes aux genoux
Que ce furent, j'étais précoce
De tendres amours de gosse
Ou les morsures d'un amour fou
Du plus loin qu'il m'en souvienne
Si depuis, j'ai dit "je t'aime"
Ma plus belle histoire d'amour, c'est vous
C'est vrai, je ne fus pas sage
Et j'ai tourné bien des pages
Sans les lire, blanches, et puis rien dessus
C'est vrai, je ne fus pas sage
Et mes guerriers de passage
A peine vus, déjà disparus
Mais à travers leur visage
C'était déjà votre image
C'était vous déjà et le cœur nu
Je refaisais mes bagages
Et poursuivais mon mirage
Ma plus belle histoire d'amour, c'est vous
Sur la longue route
Qui menait vers vous
Sur la longue route
J'allais le cœur fou
Le vent de décembre
Me gelait au cou
Qu'importait décembre
Si c'était pour vous
Elle fut longue la route
Mais je l'ai faite, la route
Celle-là, qui menait jusqu'à vous
Et je ne suis pas parjure
Si ce soir, je vous jure
Que, pour vous, je l'eusse faite à genoux
Il en eût fallu bien d'autres
Que quelques mauvais apôtres
Que l'hiver ou la neige à mon cou
Pour que je perde patience
Et j'ai calmé ma violence
Ma plus belle histoire d'amour, c'est vous
Mais tant d'hiver et d'automne
De nuit, de jour, et personne
Vous n'étiez jamais au rendez-vous
Et de vous, perdant courage
Soudain, me prenait la rage
Mon Dieu, que j'avais besoin de vous
Que le Diable vous emporte
D'autres m'ont ouvert leur porte
Heureuse, je m'en allais loin de vous
Oui, je vous fus infidèle
Mais vous revenais quand même
Ma plus belle histoire d'amour, c'est vous
J'ai pleuré mes larmes
Mais qu'il me fut doux
Oh, qu'il me fut doux
Ce premier sourire de vous
Et pour une larme
Qui venait de vous
J'ai pleuré d'amour
Vous souvenez-vous?
Ce fut, un soir, en septembre
Vous étiez venus m'attendre
Ici même, vous en souvenez-vous?
A vous regarder sourire
A vous aimer, sans rien dire
C'est là que j'ai compris, tout à coup
J'avais fini mon voyage
Et j'ai posé mes bagages
Vous étiez venus au rendez-vous
Qu'importe ce qu'on peut en dire
Je tenais à vous le dire
Ce soir je vous remercie de vous
Qu'importe ce qu'on peut en dire
Je suis venue pour vous dire
Ma plus belle histoire d'amour, c'est vous »,
Ma plus belle histoire d’amour c’est vous.
Long hommage au public qui a mis longtemps avant de se rendre au rendez-vous que lui donnait Barbara, de même que pour Michèle Torr, qui ne connaîtra la consécration que tardivement, et que Michèle cite, en 2019, dans La première chanson 
« Mon Dieu que j’avais besoin de vous…
Mon Dieu il ne me reste plus que vous ».


En mars 1999, c’est Portrait de scène qui voit le jour, avec une chanson dédiée à une « petite-fille » :
 «…Et chaque fois que tu souris
C’est un peu de moi
Que je retrouve en toi
Ma petite fille que j’aime »,
Charlotte.
Avec un deuxième hommage à Claude François :
« Oh j’ai si mal si mal
Et depuis bien longtemps
Je sais
Je sais
Je sais
Que je n’ai jamais su
Je sais
Que je n’aurais pas dû
Je sais
Que souvent j’ai eu tort
Je sais
Que notre amour est mort »,
Je sais.
Et ce « je n’aurais pas dû » qui trouve un écho dans On aurait pu s’aimer d’amour (2008) et dans On aurait pu, on aurait dû (2019) et qui donne peut-être la clé du mystère.
Et enfin (ou plutôt au début : c’est la première chanson du double CD) une évocation du temps passé par les artistes…
« Je vois le soleil
Les arbres qui défilent
J’ai un peu sommeil
En arrivant dans la ville
Direction l’hôtel
Pour deux ou trois heures à peine
Et puis me voilà
A nouveau sur la scène…
Assis dans le noir
Vous êtes là fidèles
Du fond de ma loge
J’entends vos voix qui m’appellent
C’est à cet instant
Que ce métier je l’aime tant »,
Sur les routes.

A l’occasion d’un spectacle au Casino de Paris, un « single » délicieux:
« J'dormais trop seule depuis longtemps
Bien à l'abri des sentiments
Je traversais des nuits trop noires
Ou y a pas de place pour la mémoire
Enfermée dans mes pull over
Je ne sentais même plus l'hiver
J'avais perdu le goût des mots
Et des promenades en duo »,
Je te dis oui.
Et sur la scène du même Casino de Paris, deux chansons demeurées inédites,
L’une signée Jean-Jacques Debout, sur le thème de Ma plus belle histoire d’amour, c’est vous :
« Mes amis vous êtes venus un soir de printemps
Ensoleiller tous mes instants
Pour vous j’ai chanté au beau pays des cigales
Sous un ciel parsemé d’étoiles
Devant mes parents tu sais
Et les copains de mon village
Je mourais tellement de trac
Mais vous me donniez du courage
Et j’ai connu des jours
Un peu de toutes les couleurs
Mais votre confiance à vous
A toujours enflammé mon cœur
Ma star à moi, ma star à moi
Ma star à moi c’est toi 
Ma star à moi, ma star à moi
Ma star à moi c’est toi  
Depuis j’ai été de théâtre en music-hall
Là où j’allais voir mes idoles
Dans cette lumière qui a le pouvoir magique
De nous revoir cher public
Toi qui m’as donné des heures
Où j’ai vécu tant de bonheurs
Tous les soirs à la même heure
Tu me donnes tant de chaleur
Aujourd’hui tu vois la vie
Nous a donné beaucoup d’amour
Mais quand je suis loin d’ici
Tu es près de moi chaque jour
Ma star à moi, ma star à moi
Ma star à moi c’est toi  
Ma star à moi, ma star à moi
Ma star à moi c’est toi  
Ma star à moi, ma star à moi
Ma star à moi c’est toi  
Ma star à moi, ma star à moi
Ma star à moi c’est toi  
Ma star à moi c’est toi »,
Ma star à moi.  
Et pour finir le spectacle, une méditation sur le temps qui passe, à l’aube de l’an 2000 :
« Les années filent
On court on court jamais le temps
C’est pas facile
De s’arrêter juste un instant
Pour vivre simplement au présent
Mais aujourd’hui je voudrais prendre cet instant
Pour qu’il me reste à tout jamais au fond du cœur
Chanter avec vous ce refrain
Juste comme ça pour se faire du bien
Pour ne pas oublier que demain
Ce sera l’an 2000
On fera tout c’qu’on peut
Pour s’aimer encore
L’an 2000
Nouveau monde et nouveaux jours
Pour que l’amour soit toujours plus fort
L’an 2000
Je veux chanter pour qu’on soit toujours ensemble.
Je voudrais dire à tous ces hommes qui se déchirent
Combien de temps combien de jours faut-il encore
Pour voir enfin nos enfants sourire
Car si le monde ne vit plus que par des chansons
Tout changera
C’est l’amour qui aura raison
Nous chanterons encore ce refrain
Juste comme ça pour se faire du bien
Pour ne pas oublier que demain ce sera
Ce sera l’an 2000… »,
L’an 2000,
signée Michèle Torr et Daniel Mecca, à ne pas confondre avec L’an 2000 de 1973, sur l’album Un disque d’amour…
Pour patienter jusqu’à avril 2002, on aura aussi droit à Acoustique, mes plus belles chansons, en 2001, ainsi que, sur scène, à la primeur de deux chansons : Ne lui reparlez plus d’amour et Je ne suis qu’une femme.


Il aura fallu cinq ans avant de trouver Donner dans les bacs, en avril 2002.
Un disque beau, mais profondément triste et mélancolique.
« Quand on est seul avec la nuit
Entre tendresse et nostalgie
On se regarde et on se dit
Qu’est-ce que j’ai fait avec ma vie ?
Comme l’eau de la rivière
S’en va toujours vers la mer
Vers l’océan de l’amour
Se sont égarés mes jours… »
J’ai donné.


« Etrange déchirement
Je n’ai pas vu passer le temps
Mon cœur appelle et se déchire
J’ai trop souvent fait mes valises…
Je suis comme ces pianos qui pleurent
De nostalgie qui pleurent… 
Même si je dois brûler mes nuits
J’irai chanter jusqu’au bout de ma vie…»,
Comme ces pianos.
« J’aurai mis longtemps à partir
Mais cette fois je dois te dire
J’ai plus la force de revenir »,
Les clés de ma nouvelle vie.
« L’après bonheur
C’est n’exister qu’au temps passé
Pour ainsi dire c’est ne jamais
Regarder l’heure…
C’est la douleur
Envahissante à chaque instant
Quand l’amour tire à bout portant
Sur notre cœur… »,
L’après bonheur.
« Je compte des instants plus fragiles
Qu’un pétale de larmes et de cris
Sans ma maman je donne docile
La main à la mélancolie »,
Apprivoise-moi.
 « Sans toi
Elle n’a plus d’avenir »,
Emmène-la.
« Je veux chanter à pleine voix
Ces mots que l’on n’entendait plus
Et libérer enfin je crois
Ce poids qu’on ne supporte plus
Pour oublier
Pour oublier… »,
Tu veux chanter.
 « Je n’ai pas fini de t’aimer
Je n’ai pas fini de t’aimer
De croire en toi de croire en nous
De m’accrocher à cet amour fou
Je n’ai pas fini de t’aimer
Je n’ai pas fini de t’aimer
De t’espérer et de rêver
Que tout pourrait recommencer… »,
Je n’ai pas fini de t’aimer.
Une lueur d’espoir cependant, dans la contemplation de la nature :
« Un soleil m’appelle
Sous la Croix du Sud
Tout semble immortel
Comme un prélude »,
S’en aller.
Et des chansons, pour nous accompagner.
« Elle sont comme ces miroirs qui reflètent le temps
De nos premiers baisers au tout dernier printemps
Elles rythment la cadence des secondes et des heures
Et comme on les connaît on les reprend en chœur… »,
Toutes les chansons ont une histoire.


Après cet album et un Best of, Michèle Torr remonte en novembre 2002 sur la scène de l’Olympia où, le temps du spectacle, le temps semble aboli :
« C’est le théâtre de ma vie
Mes parents me sourient… »,
C’est ma première.
Et du temps, temps de l’attente, juste avant la rencontre, il en est question dans Les mots bleus :
«  Il est six heures au clocher de l'église
Dans le square les fleurs poétisent
Il va sortir de la mairie
Comme chaque soir je l'attends
Il me sourit
Il faudrait que je lui parle
A tout prix
Je lui dirai les mots bleus
Les mots qu'on dit avec les yeux
Parler me semble ridicule
Je m'élance et puis je recule
Devant une phrase inutile
Qui briserait l'instant fragile
D'une rencontre
D'une rencontre…
Il n'y a plus d'horloge, plus de clocher
Dans le square les arbres sont couchés
Je reviens par le train de nuit
Sur le quai je le vois
Qui me sourit
Il faudra bien qu'il comprenne
A tout prix
Je lui dirai les mots bleus
Les mots qu'on dit avec les yeux
Toutes les excuses que l'on donne
Sont comme les baisers que l'on vole
Il reste une rancœur subtile
Qui gâcherait l'instant fragile
De nos retrouvailles
De nos retrouvailles… »,
Les mots bleus.


2003. Pour fêter ses quarante ans de carrière Michèle Torr a choisi de chanter Piaf. Le temps passe et le passé rejaillit dans le présent, poussé par des airs qui hantent nos mémoires…
« Cet air qui m'obsède jour et nuit
Cet air n'est pas né d'aujourd'hui
Il vient d'aussi loin que je viens
Traîné par cent mille musiciens
Un jour cet air me rendra folle
Cent fois j'ai voulu dire pourquoi
Mais il m'a coupé la parole
Il parle toujours avant moi
Et sa voix couvre ma voix
Padam...padam...padam...
Il arrive en courant derrière moi
Padam...padam...padam...
Il me fait le coup du souviens-toi
Padam...padam...padam...
C'est un air qui me montre du doigt
Et je traîne après moi comme une drôle d'erreur
Cet air qui sait tout par cœur
Il dit: "Rappelle-toi tes amours
Rappelle-toi puisque c'est ton tour
'y a pas d'raison pour qu'tu n'pleures pas
Avec tes souvenirs sur les bras... "
Et moi je revois ceux qui restent
Mes vingt ans font battre tambour
Je vois s'entrebattre des gestes
Toute la comédie des amours
Sur cet air qui va toujours
Padam...padam...padam...
Des "je t'aime" de quatorze-juillet
Padam...padam...padam...
Des "toujours" qu'on achète au rabais
Padam...padam...padam...
Des "veux-tu" en voilà  par paquets
Et tout ça pour tomber juste au coin d'la rue
Sur l'air qui m'a reconnue
Écoutez le chahut qu'il me fait
Comme si tout mon passé défilait
Faut garder du chagrin pour après
J'en ai tout un solfège sur cet air qui bat...
Qui bat comme un cœur de bois... »,
Padam padam ;
« Les souvenirs que l´on croit fanés
Sont des êtres vivants
Avec des yeux de morts vibrants encore de passé
Mais mon cœur est crevé d´obsession.
Il bat en répétant
Tout au fond de moi-même
Ce mot que j´aime,
Ton nom...
Jezebel... Jezebel... »,
Jezebel ;
« Mon Dieu mon Dieu mon Dieu 
Laissez-le moi encore un peu
Mon amoureux
Un jour deux jours huit jours 
Laissez-le moi
Encore un peu à moi
Le temps de s'adorer
De se le dire
Le temps de s'fabriquer
Des souvenirs...
Mon Dieu
Oh ! oui,
Mon Dieu laissez-le moi remplir un peu
Ma vie
Mon Dieu mon Dieu mon Dieu 
Laissez-le moi encore un peu
Mon amoureux
Six mois trois mois deux mois
 Laissez-le moi
Oh ! seulement un mois
Le temps de commencer
Ou de finir
Le temps d'illuminer
Ou de souffrir
Mon Dieu mon Dieu mon Dieu
Même si j'ai tort
Laissez-le moi un peu...
Même si j'ai tort
Laissez-le moi encore »,
Mon Dieu.
Prière très païenne pour égrainer le temps de l’amour en comptant les mois, les jours…
« Si un jour la vie t´arrache à moi
Si tu meurs que tu sois loin de moi
Peu m´importe si tu m´aimes
Car moi je mourrai aussi
Nous aurons pour nous l´éternité
Dans le bleu de toute l´immensité
Dans le ciel plus de problèmes
Mon amour crois-tu qu´on s´aime
Dieu réunit ceux qui s´aiment»,
Hymne à l’amour.
 Mais pour certains, le temps en est bien vite fini :
« On les a trouvés
Se tenant par la main
Les yeux fermés
Vers d'autres matins
Remplis de soleil
On les a couchés
Unis et tranquilles
Dans un lit creusé
Au cœur  de la ville »,
Les amants d’un jour ;
ou du moins l’amour est-il en sursis…
« La fille de joie est triste
Au coin de la rue Labat
Son accordéoniste
Il est parti soldat
Quand y reviendra de la guerre
Ils prendront une maison
Elle sera la caissière
Et lui, sera le patron
Que la vie sera belle
Ils seront de vrais pachas
Et tous les soirs pour elle
Il jouera la java… »,
dans un premier temps :
« La fille de joie est seule
Au coin de la rue Labat
Les filles qui font la gueule
Les hommes n'en veulent pas
Et tant pis si elle crève
Son homme ne reviendra plus
Adieu tous les beaux rêves
Sa vie, elle est foutue            
Pourtant ses jambes tristes
L'emmènent au boui-boui
Où y a un autre artiste
Qui joue toute la nuit…
Elle écoute la java
Qu'elle fredonne tout bas
Elle revoit son accordéoniste
Et ses yeux amoureux
Suivent le jeu nerveux… »,
L’accordéoniste.
« Non rien de rien ...
Non je ne regrette rien...
C'est payé balayé oublié
Je me fous du passé
Avec mes souvenirs
J'ai allumé le feu
Mes chagrins mes plaisirs
Je n'ai plus besoin d'eux
Balayés les amours
Avec tous leurs trémolos
Balayés pour toujours
Je repars à zéro ... »,
Non je ne regrette rien.


2005, « un message pour le temps qui passe » :
« Je regarde par la fenêtre
Quand la ville se réveille
Dès l’aube je veux voir le soleil
Aux couleurs de l’arc-en-ciel
Je veux voir autant de lumière
Dans ma vie que sur scène
Illuminer vos rêves
Faire disparaître vos peines
Je veux stopper le temps
Qui nous guette chaque instant
Et lui dire au passage non tout simplement
C’est un message pour le temps qui passe
Et qui nous poursuit tout au long de notre vie
C’est un message pour le temps qui passe
Le jour comme la nuit où je frôle l’insomnie de la vie
Tous ces passants
Au regard fuyant
Ne prennent jamais le temps
De rire un instant
Je veux voir autant de lumière
Dans ma vie que sur scène
Redonner un peu de chaleur
A ceux qui ont froid dans leur cœur
Je veux stopper le temps
Qui nous guette chaque instant
Et lui dire au passage non tout simplement

C’est un message pour le temps qui passe
Et qui nous poursuit tout au long de notre vie
C’est un message pour le temps qui passe
Le jour comme la nuit où je frôle l’insomnie
C’est un message pour le temps qui passe
Et qui nous poursuit tout au long de notre vie
C’est un message pour le temps qui passe
Le jour comme la nuit
Le temps marque nos visages
Il raconte notre histoire
A travers lui on devine
La beauté de nos âmes
C’est un message pour le temps qui passe
Et qui nous poursuit tout au long de notre vie
C’est un message pour le temps qui passe
Le jour comme la nuit où je frôle l’insomnie de la vie
 Oh le temps qui passe
Oh juste un message »,
C’est un message.
Et une chanson offerte par Henri Salvador :
« Depuis Adam jusqu’aux hommes sur la lune
Chacun veut trouver sa chacune
 La la la
La la la
On a toujours besoin d’aimer »,
On a toujours besoin.
Avant de créer sur la scène de l’Olympia :
« J’en ai chanté des mots
Trop souvent noirs ou blancs
Déchiré des photos
Pour oublier le temps »,
Côté soleil (La couleur des mots)
Et de reprendre Un prince en Avignon, hommage d’Esther Opharim à Gérard Philipe :
« Il était un prince en Avignon
Sans royaume, sans château, ni donjon
Là-bas tout au fond de la province
Il était un prince
Et l'enfant que j'étais
Cueillait pour lui bien des roses
En ce temps le bonheur était peu de choses ».


Et sur la scène du Petit Journal Montparnasse, où elle est venue présenter en novembre son DVD de l’Olympia de mars 2005, Michèle Torr a repris deux chansons de Pierre Bachelet, Ecris-moi et Sans amour :
« Alors comme ça tu t'en vas
Notre pendule peut s'arrêter
Le chat peut te chercher partout
Tu t'en fous »,
Ecris-moi ;
« Alors comme ça tu t'en vas
Notre pendule peut s'arrêter
Le chat peut te chercher partout
Tu t'en fous »,
Sans amour.
Superbes reprises, surtout la seconde, hélas inédites...



« Paris n’a rien vu quand vous leur disiez
Rira bien qui rira le dernier
Depuis un siècle c’est fait »,
Monsieur Cézanne.
Parenthèse en 2006 avec la sortie de La louve, contenant un inédit créé pour le centenaire de la mort du peintre aixois. C’est que pour lui comme pour Michèle Torr, il en aura fallu du temps pour gagner la reconnaissance des pairs et du public !
Mais la consécration a bien fini par venir…
« La main de Dieu en tombant des nuages
S’est posée tant de fois
Sur vous Paul Cézanne
Là où le ciel touche le chapeau
Vous étiez à égalité
Avec l’éternité ».


2008. Le temps passe et il se trouve au cœur de l’album Ces années-là sorti le 3 mars. Surfant sur les débuts prometteurs de la première tournée Age Tendre,
« C'est le temps des n'importe quoi,
âge tendre et tête de bois… »,
Age tendre et tête de bois,
.Michèle Torr (sûrement aussi « conseillée », malgré les deux « ailes » qu’elle arbore à nouveau sur la pochette au sein de son prénom, par la maison de disques qui s’apprête à prendre en charge la distribution du nouvel opus) a renoncé à l’album de chansons réalistes auquel elle songeait et a choisi de « faire un petit retour en arrière » et de reprendre des tubes des années 60/70, non sans proposer également 7 chansons inédites ; hommage rendu en trois titres à Claude François :
« En ce temps-là j'attendais que passent à la radio
Les chansons que j'aimais bien
Je reprenais les refrains j'étais si bien
C'était mon jeune temps et c'est tout près de moi
Où sont parties mes chansons et dans quel pays
Ont chanté ces amies qui me reviennent aujourd'hui
Tous les sha la la, tous les oh oh oh oh sont là
Tous les shing gue ling gue ling se déchaînent à nouveau pour moi
Comme une pluie de fleurs qui s'enroule à mon cœur
Et je suis près de pleurer comme en ce temps-là
Hier est près de moi
Il y avait la nuit quand on voulait se voir
Un vieux banc sous les tilleuls
Aujourd'hui je suis tout seul à le revoir
Et dans le silence où mon cœur bat sans toi
Il me reste mes chansons
Ces vieilles amies fidèles et jolies
Qui me reviennent aujourd'hui
Tous les sha la la, tous les oh oh oh oh sont là
Tous les shing gue ling gue ling se déchaînent à nouveau pour moi
Tous les sha la la, tous les oh oh oh oh sont là .... »
Sha la la (hier est près de moi),
 « Cette année-là
Je chantais pour la première fois
Le public ne me connaissait pas
Oh ! Quelle année cette année-là
Cette année-là
Le rock'n'roll venait d'ouvrir ses ailes
Et dans ton coin tu chantais belle, belle, belle
Et le public aimait ça
Déjà les Beatles étaient quatre garçons dans le vent
Et toi ta chanson disait marche tout droit
Cette année-là
Quelle joie d'être l'idole des jeunes
Pour des fans qui cassaient les fauteuils
Plus j'y pense et moins j'oublie
(Dis-nous Michelle qu’est-ce que tu as fait cette année-là ?)
 J'ai découvert mon premier mon dernier amour
Le seul le grand l'unique et pour toujours le public
Cette année-là
Dans le ciel passait une musique
Un oiseau qu'on appelait Spoutnik
Quelle année cette année-là
C'est là qu'on a dit adieu à Marilyn au cœur d'or
Tandis que West Side battait tous les records
Cette année-là
Les guitares tiraient sur les violons
On croyait qu'une révolution arrivait
Cette année-là
(Dis-nous Michelle mais c’était quand cette année-là ?)
C'était hier, mais aujourd'hui rien n'a changé
C'est le même métier qui ce soir recommence encore
C'était l'année soixante deux
C'était l'année soixante deux
C'était l'année soixante deux
C'était l'année soixante deux »,
 Cette année-là
« On parle de toi tout le temps
Et toujours au présent
Tes retards tes colères
Devenus légendaires
Les jeunes générations
Reprennent tes chansons
C’est pas près de s’arrêter
Car tu les fais rêver
Au-delà de tout ça
C’est l’ami qui est là
Quelque part dans mon cœur
Magnolias for ever
On aurait pu s’aimer d’amour
L’amitié nous a pris de court
En s’imposant tout simplement
Comme le plus fort des sentiments
Loin des serments qui jouent des tours
On a tout misé sur toujours
En choisissant de s’aimer tout court
On aurait pu s’aimer d’amour… »,
On aurait pu s’aimer d’amour.


Un emprunt à Petula Clark :
« Au club où l’on allait danser j’ai traîné mon ennui
Quand le barman m’a vue rentrer toute seule il a compris
Ma grande peine
Il n’a rien dit mais je sais qu’il a compris
Il a mis l’air que l’on fredonnait
Tu sais dans le temps
Quand on s’aimait oh ! oui, dans le temps
Tu t’en souviens oh ! oui dans le temps
Qui a passé depuis
Dans le temps…
 Tu sais dans le temps
Quand on s’aimait oh ! oui, dans le temps
Tu t’en souviens oh ! oui dans le temps
Qui a passé depuis
Dans le temps…
Dans le temps…
Dans le temps…»,
Down town devenu Dans le temps.
Un autre à Elvis Presley, déjà contracté en 1995 du temps d’A nos beaux jours : 
« Trop souvent j'ai découragé
L’amour que tu voulais faire
Et souvent je t'ai refusé
La vie qui semblait te plaire
Pourtant j'y repense et tout ce temps
Même quand fanaient nos bonheurs
Je te portais dans mon cœur
Je te portais dans mon cœur
Tu as du m'appeler en vain
Quand tu avais mal à l'âme
Toujours remettre au lendemain
Ce qui fait de moi ta femme
Tendrement faits et gestes petits riens
J'en ai laissé passer l'heure
Je te portais dans mon cœur
Je te portais dans mon cœur
Laisse-moi
Laisse-moi croire que tu pourras m'aimer encore
Donne-moi
Donne-moi une chance de regagner ton corps
Je te portais dans mon cœur »,
Toujours dans mon cœur.
Un autre à Brenda Lee : Sorry Oh oui sorry
Et un dernier à…Dalida : Pour ne pas vivre seul.
«Pour ne pas vivre seul
On s´fait du cinéma on aime un souvenir
Une ombre, n´importe quoi
Pour ne pas vivre seul
On vit pour le printemps
Et quand le printemps meurt
Pour le prochain printemps
Pour ne pas vivre seul
Je t´aime et je t´attends pour avoir l´illusion
De ne pas vivre seul, de ne pas vivre seul ». 
A cela s’ajoutent d’autres chansons inédites :
« C’étaient les heures sans indulgence d’un bonheur qui s’en va
Tu vois cet homme à qui je pense c’était toi
C’était toi
Ma raison, mes pensées, mes images,
C’était toi
Ma liberté ma cage
Celle que tu as laissée sans trop savoir pourquoi
Quand ton cœur s’est lassé c’était moi
C’était moi
Mais c’était un paysage immense tout à côté de moi
De l’amour même dans le silence, du soleil dans ma voix,
Et dans cette indicible danse où finira ma vie
Tu vois cet homme à qui je pense c’est lui ».
C’était toi.
Hommage aux hommes (maris) d’une vie.
 « Toutes ces nuits à ne penser qu’à toi
Même loin de moi tu es là
Toutes ces nuits à ne penser qu’à toi
Même loin de moi tu es là… »,
Toutes ces nuits.
« On ne se parle plus
On se regarde à peine
La tendresse des rues
Traîne sur MSN
On s’envoie des textos
Sur un écran docile
Mais où sont donc passés
Tous nos bons vieux coups de fil ?
On ne se parle plus
On se regarde à peine
On oublie trop souvent de se dire je t’aime
Si on se voyait ce soir simple face à face
Qu’on se touche du regard
Que nos mains s’enlacent
Si on se voyait ce soir
Assis sur un banc
Toi et moi quelque part comme avant
Simplement »,
Si on se voyait ce soir. 


Hommage à Sœur Emmanuelle.
 « Sœur Emmanuelle
Ton paradis c'est les autres
Pour elle, le paradis de tous les jours
Ce n'est rien d'autre
Que de l'amour
Eternelle
Emmanuelle
Il faut un cœur très charitable
Pour partager à votre table
Tous les festins que l'on n'a pas
Comme les mains d'Emmanuelle
Sœur  des exclus des citadelles
Des oubliés qu'on n'oublie pas
Sœur Emmanuelle
Ton paradis c'est les autres
Pour elle, tout ce qu'elle sème sur son parcours
Ce n'est rien d'autre que de l'amour
Eternelle
Emmanuelle
{Sœur Emmanuelle:}
Fends le cœur de l'homme
Tu y trouveras le soleil… »,
Son paradis c’est les autres.


Et enfin hommage au public, toujours là, envers et contre le temps…
Tout doucement
Je viens vous dire maintenant
Tout doucement
Bonsoir, merci
Pour tout cet amour
Hier et toujours
Je vous dis merci
On se reverra
Ces perles dans nos yeux sont des larmes de joie
Des souvenirs
On se reverra
Je reviendrai vous voir
Vous serez toujours là
Comme un sourire
Tout doucement
Il faut que je vous quitte
Maintenant
Tout va si vite
Nous avons chanté
Nos cœurs enlacés
On s’est tout donné
On se reverra
Ces perles dans nos yeux sont des larmes de joie
Des souvenirs
On se reverra
Je reviendrai  vous voir
Vous serez toujours là
Comme un sourire
Comme un sourire
(Michelle c’est toi, toi qui nous as donné ces joies
Toutes ces années-là)
On se reverra
Ces perles dans nos yeux sont des larmes de joie
Des souvenirs
On se reverra
Je reviendrai  vous voir
Vous serez toujours là
Comme un sourire
On se reverra »,
On se reverra…
Encore :
« Encore
Les moments forts
Les corps à corps
Faut les faire vivre encore plus fort
Mieux que les fleurs ça réchauffe le cœur
Encore
Faut protéger l’île au trésor
Prendre en photo multicolore
Les moments bleus
Ceux qui rendent heureux… ».
Prenez soin de vous !
Bientôt peut-être ces moments forts seront-ils à nouveau possibles…


« Avant d’être chanteuse on est n’importe quoi
Une apprentie rêveuse une star sans éclat
Avant d’être chanteuse on a chanté cent fois
La chanson orgueilleuse du succès qui viendra…
Avant d’être chanteuse on s’est dit tant de fois
Boulevard des ambitieuses j’aurai ma place à moi
Avant d’être chanteuse l’orgueil prenait le pas
Sur la vie amoureuse et puis l’amour s’en va
Avant d’être chanteuse on essuyait les plats
Ou on était ouvreuse dans un vieux cinéma
Avant d’être chanteuse on a été tout ça
On n’est jamais heureuse que les soirs de gala
Avant d’être chanteuse »
Avant d’être chanteuse.
C’est que le temps est nécessaire à la concrétisation de certains rêves qui à force de ténacité peuvent devenir réalité.


« Chanter c’est donner
Chanter c’est aimer
Mais c’est surtout surtout prier
Chanter sans s’arrêter
Donner sans compter
Aimer sans se lasser
Prier pour l’éternité.
Sans voûte ni vitraux
Ce n’est pas une cathédrale
Mais des ors et velours
En mon théâtre idéal
Un signe de croix
Et des signes d’amour
Moi vers vous
De vous à moi pour toujours »
Chanter c’est prier.
C’est à cela que l’on espère que l’amour nous mènera, à l’abolition du temps. Qu’il durera toujours… Une quête de tous les instants.
« C'est tellement simple
L'amour
Tellement possible
L'amour
A qui l'entend
Regarde autour
A qui le veut
Vraiment
C'est tellement rien
D'y croire
Mais tellement tout
Pourtant
Qu'il vaut la peine
De le vouloir
De le chercher
Tout le temps
Ce sera nous, dès demain
Ce sera nous, le chemin
Pour que l'amour
Qu'on saura se donner
Nous donne l'envie d'aimer
Ce sera nous dès ce soir
A nous de le vouloir
Faire que l'amour
Qu'on aura partagé
Nous donne l'envie d'aimer
C'est tellement fort
C’est tellement tout l’amour
Puisqu’on attend
 De vie en vie
Depuis la nuit des temps
Ce sera nous dès demain
Ce sera nous le chemin
Pour que l'amour qu’on saura se donner
Nous donne l'envie d'aimer
Ce sera nous dès ce soir
A nous de la vouloir
Faire que  l'amour
Qu’on aura partagé
Nous donne l'envie d'aimer »,
L’envie d’aimer.
Car c’est à cela qu’on aspire. Une forme d’immortalité.
« Vuejo-nous lis esperanço
E li raive dóu jouvènt,
Dóu passat la remembranço
E la fe dins l'an que vèn.
Vuejo-nous la couneissènço
Dóu Verai emai dóu Bèu,
E lis àuti jouïssènço
Que se trufon dóu toumbèu
(Verse-nous les espérances
et les rêves de la jeunesse,
Le souvenir du passé
Et la foi dans l'an qui vient.
Verse-nous la connaissance
Du Vrai comme du Beau,
Et les hautes jouissances
Qui se rient de la tombe) »,
Coupo santo.


A l’instar de celui de l’amour, le chemin de la foi est un long long chemin…
« Juste une prière avant d'obéir
A l'ordre des choses et de nos pères
Avant de partir
Juste une autre vie sauvée de l'oubli
Gravée bien mieux que par une lame
Dans la mémoire d'Abraham
Longue l'attente de l'heure
Lourde la peine en nos cœurs
Mais si grands notre amour notre foi en toi
Et difficile de te comprendre parfois
Que sera demain nos destins plus loin ?
Un peu de paix d'amour et de pain
Au creux de tes mains
Longue l'attente de l'heure
Lourde la peine en nos cœurs
Mais si grands notre amour notre foi en toi
Et difficile de te comprendre parfois
Conduis nos enfants pour la fin des temps
Remplis de plus de joies que de larmes
La mémoire d'Abraham ».
La mémoire d’Abraham.
La foi, qui donne la force de continuer à vivre, dans un monde qui nous semble bien bas parfois, grâce au don de soi.
« Même si tes églises ont vieilli parfois,
Si la poussière grise recouvre tes bras,
Donner ma chemise, donner comme toi,
Même si les temps changent, toi ne change pas,
Garde-moi un ange, pour guider mes pas,
Dans ce monde étrange, plus bas qu'ici bas… »,
Je crois en toi.



2014. 50 ans après 1964. Une carrière qui dure depuis 50 ans. 50 ans de scène et de chansons. Michèle Torr est toujours là et elle revient avec un disque pour lequel les « copains » des tournées Age tendre ont été mis à contribution, dont Guy Mattéoni aux arrangements… Auxquels s’ajoute la signature prestigieuse de Charles Aznavour… Un disque dans lequel il est question du temps qui a passé, de « toutes ces années » passées à chanter…
« J’ai chanté l’amitié
J’ai chanté la colère
J’ai parlé de la paix
Mais aussi de la guerre
Dans les plus grandes salles
Même dans les cathédrales
Du bout du monde
J’ai chanté les saisons
J’ai chanté la tendresse
J’ai parlé de la trahison
Mais aussi des faiblesses
Mais après toutes ces années
La seule vérité
Au fond de moi
Je ne veux chanter que l’amour
Sans artifices et sans détours
L’amour volage déjà oublié
L’amour trop sage pour pouvoir durer
Je ne veux chanter que l’amour
Le cœur léger ou le cœur lourd
L’amour chamaille qui nous fait pleurer
L’amour canaille qui nous fait rêver
J’ai chanté ma famille
J’ai chanté ma Provence
J’ai parlé de moi jeune fille
Et de mes espérances
Mais après toutes ces années
Je n’ai rien oublié
Et c’est pourquoi
Je ne veux chanter que l’amour
Sans artifices et sans détours
L’amour rebelle qui veut nous blesser
L’amour fidèle souvent désespéré
Je ne veux chanter que l’amour
Le cœur léger ou le cœur lourd
L’amour des autres le plus grand je crois
Celui qui donne celui qui reçoit
Je ne veux chanter que l’amour
Sans artifices et sans détours
L’amour mystère qui nous fait sourire
L’amour sincère qui nous fait plaisir
Je ne veux chanter que l’amour
Le cœur léger ou le cœur lourd
L’amour des autres le plus grand je crois
Celui qui donne… »,
Je ne veux chanter que l’amour,
(Guy Mattéoni).
De l’instant présent qui nous fait frôler l’éternité…
« Tout l’amour du monde est dans cet instant
Le sourire d’un enfant aux bras d’une maman
Tout l’amour du monde dans un seul instant
Le regard d’un vieillard
Il n’est jamais trop tard
Tout l’amour du monde est dans cet instant
Le chagrin d’un inconnu qu’on rencontre au hasard
Tout l’amour du monde dans un seul instant
Donnons sans hésiter
Sans arrière-pensée…
Tout l’amour du monde est dans cet instant
Comme une communion une envie de partage
Tout l’amour du monde dans un seul instant
Comme un signe divin un cadeau un message… »,
Tout l’amour du monde.
Du temps de l’amour, dont on voudrait toujours qu’il dure toujours…
(Michèle Torr, Guy Mattéoni).
« Enchaînée de plein gré
A ma liberté
D’aimer
A tout jamais…
Par delà les dissonances
Les sorties de scène
Des désaccords
Et autres coups de larsen
Telle est ma liberté
T’aimer
Telle est ma liberté
Aimer
En haute fidélité
A tout jamais
En haute fidélité
A tout jamais
En haute fidélité
A tout jamais... »
Haute fidélité,
(Patrick Loiseau/Philippe Delépine-Philomène Kouadio).
« C’est le soleil brûlant qui caresse ma peau
Et l’air léger du temps au souffle doux et chaud
Quand tu m’aimes
C’est en plus de tout ça mille choses encore
Qui sont à toi et moi et perturbent mon corps
D’une infinie faiblesse
Quand tu m’aimes… »,
Quand tu m’aimes,
(Charles Aznavour).
« Je le sais j’aime dire
Les mots que tu attends
Je suis meilleure ou pire
Que ce dont tu parles en rêvant
Je suis une eau dormante
Tu voudrais un torrent
C’est vrai
Mais mon amour est bien plus fort
Que la foudre et le vent du Nord
Et même après après l’automne
Il se peut que je t’aime encore… »,
Il se peut que je t’aime encore,
(Charles Dumont).
On y trouve aussi un rêve d’Amérique, la mythique Route 66 qui donne son nom à un joli bilan…
« Un coucher de soleil sur les années qui passent
Des monts et des merveilles et le temps qui s’efface
Des matins de printemps et des soirées d’automne
Les yeux de mes parents des lumières qui rayonnent
Des chemins de traverse
Et des sens interdits
Autant de maladresses
Et l'amour qui s’enfuit
Un coucher de soleil
Sur la route 66
C’est ta voix qui m’appelle
Comme une chanson d’Elvis
Un coucher de soleil
C’est la Californie
Je chanterai pour elle
Je chanterai pour lui
Un coucher de soleil
Sur la route 66
C’est partager encore
L’amour et mi amor
Un coucher de soleil sur un chemin de vie
C’est comme une étincelle dans mes états unis
Ce soir j’ai plus sommeil j’irai jusqu’à chez toi
Retrouver le soleil à Santa Monica
Et sans semer de doutes
Ce soir dans nos esprits
Je sais combien ça coûte
De trop aimer la vie
Un coucher de soleil
Sur la route 66
C’est ta voix qui m’appelle
Comme une chanson d’Elvis
Un coucher de soleil
C’est la Californie
Je chanterai pour elle
Je chanterai pour lui
Un coucher de soleil
Sur la route 66
C’est partager encore
L’amour et mi amor
C’est partager encore
L’amour et mi amor
Un coucher de soleil
Sur la route 66
C’est ta voix qui m’appelle
Comme une chanson d’Elvis... »,
Route 66,
(Alain Turban/Mario Santangeli).


 Non, rien de rien, non, elle ne regrette rien…
« Ne regarde pas en arrière
Va vers la lumière
Car si je voulais tricher
Aussitôt vous le sauriez
 Laisse-les dire
Laisse-les dire
Et laissez-nous chanter »,
Laisse-les dire,
(Michèle Torr, Daniel Mecca),
au nom de sa plus belle histoire d’amour, celle avec le « public » qui lui a donné des airs de diva :
« On est venus de loin
Toi et moi
Qu’il fut long le chemin
Pour en arriver là
Vous m’avez pris la main
Bien des fois
On a dû faire des choix
Vous et moi
Vous avez cru en moi
Je vous dois
Pour noyer mes chagrins
Vos larmes de joie
Et si ce soir devant vous
Je suis là
Cela ne tient qu’à vous
Qui avez fait de moi
Diva
Votre diva
Avec mon habit noir entre fille et garçon
Un peu rock et guitare au milieu des violons
Pour vous livrer ma vie au fil de mes chansons
Diva
Votre diva
Grisée par vos bravos
Portée à bout de bras
Je suis votre flambeau votre cri votre voix
Vous m’avez fait grandir
Et jusqu’à devenir
Diva… »,
Diva,
( Georges Chelon/Alice Dona).


Quand sur la scène du Trianon le 18 octobre 2015, elle a repris Je suis seule ce soir,Michèle Torr n’a pas hélas, chanté le deuxième couplet de la chanson de Léo Marjane évoquant la solitude des femmes pendant la seconde guerre mondiale, celui dans lequel il est question du temps :
« Dans la cheminée, le vent pleure,
Les roses s'effeuillent sans bruit,
L'horloge, en marquant les quarts d'heure,
D'un son grêle berce l'ennui ».
Après le medley de chansons de Mistinguett :
« Et depuis ce temps-là
J’ai eu des hauts des bas
Oui mais le passé maintenant
C’est le passé
Paraît que j’ai la binette
De Mademoiselle Mistinguett
Comme elle n’est que gaité
Je peux chanter
Je suis une blondinette
Une vraie coquette
Et dans tout Paris on m'suit… »,
l’évocation du temps, on la trouve par contre dans Si je n’avais plus empruntée à Charles Aznavour :
 « Si je n'avais plus
Si je n'avais plus
Plus qu'une heure à vivre
Une heure et pas plus
Je voudrais la vivre
Au creux de ton lit
Car j'aurais chéri
Ma peur à combattre
Penché sur ta vie
Pour l'entendre battre
Je pourrais garder
Au fond de mon cœur
Sous la terre froide
Un peu de chaleur
Que j'emporterais
Si je n'avais plus
Si je n'avais plus
Plus qu'une heure à vivre
Une heure et pas plus
Je voudrais la vivre
A l'aube d'un jour
Sur un lit d'amour
Pour n'avoir à dire
Que des mots d'amour
Pour te voir sourire
Et ne plus penser
Et ne plus penser
Qu'une autre après moi
Te verras sourire
Qu'une autre après moi
Pourra t'enlacer
Et dans un baiser
Et dans un baiser
Le corps apaisé
Le cœur allégé
D'un million de doutes
Mon dernier sommeil
M'ouvrira la route
Qui mène au soleil ».


On ne peut entendre ces trois reprises que sur le DVD De l’Olympia au Trianon
Puis entre 2015 et 2016 a eu lieu une tournée des églises et des cathédrales avec un tour de chant comportant quatre autres reprises
« De ce monde ignorant de l'amour,
Où commence aujourd'hui son séjour,
Qu'il soit Roi pour toujours !
Paix à tous ! Gloire au ciel !
…Gloire au sein maternel,
Qui pour nous, en ce jour de Noël,
Enfanta le Sauveur éternel,
Qu'attendait Israël ! »,
Douce nuit, sainte nuit,
La Prière de Georges Brassens,
Le Noël de la rue d’Edith Piaf et la version française d’Edith Martel de l’Halleluja de léonard Cohen.
«  Pourquoi rêver d'un paradis
C'est maintenant et c'est ici
Qu'il faut unir nos espoirs et nos joies
On dit "demain" on dit "plus tard"
Mais si demain c'était trop tard
Pour partager ce bonheur...
Alléluia ! Alléluia ! Alléluia !
Comment trouver l'accord secret
Qui nous apportera la paix
Qui répondra aux "comment" et  aux "pourquoi"
Alors il faut chaque matin
Ouvrir son cœur , ouvrir ses mains
Et faire du nouveau jour un
Alléluia ! Alléluia ! Alléluia !
 On vient sur Terre pour aimer
Pour vivre ensemble et partager
Et faire de chaque jour un feu de joie
La vie est une symphonie
Chacun de nous en fait partie
Ensemble il faut chanter
Ö Alléluia ! Alléluia ! Alléluia ! Alléluia !... » ;

Carpe diem !


Il aura fallu près de neuf mois pour, semaine après semaine, retrouver le thème du temps dans plus de cinq cents chansons créées ou recréées au fil de plus de 55 ans d’une très longue carrière. Un travail de longue haleine, qui laisse à bout de souffle. Et nous voici arrivés en 2019, date de la sortie du dernier album de Michèle Torr, Je vais bien. Ce titre, c’est celui qui a été choisi à plusieurs reprises pour des articles de presse, à l’occasion d’un retour après des problèmes de santé. Cet album devait être au départ une compilation de faces B d’anciens 45 tours réorchestrées, remises au goût du jour, de « belles chansons passées à la trappe » au profit de tubes restés quant à eux dans les mémoires. Le projet de départ : un triple album de reprises ; le produit final : un CD de 12 chansons dont 5 inédits.  Pas de faces B mais des chansons provenant d’albums antérieurs : Les choses de la vie, Romantique féminine, Sentiments, Rentrer sur scène, Chanson inédite. Deux succès des années 60 : La grande chanson, ou 70 : Un enfant c’est comme ça. A cela s’ajoutent La première chanson, Je n’ai plus le temps, On aurait pu, on aurait dû, Je vais bien et Les jours heureux. Evidemment, avant de découvrir ces chansons,  on croit pouvoir y lire entre les lignes un message… le message suivant : certes aujourd’hui Je vais bien, mais le temps passe. Il en demeure des regrets (On aurait pu, on aurait dû)  et un sentiment d’urgence : Je n’ai plus le temps car le temps, il n’en reste guère pour retrouver des jours heureux, ou du moins se les remémorer. Un retour à la première chanson et la boucle est bouclée… C’était donc un parfum du temps passé, un parfum de temps qui passe, un parfum de temps perdu qui émanait de ces titres… Un sourire empreint d’une certaine tristesse. 


Cet album a des airs de bilan :
« A l’aube d’un nouveau jour
J’établis le bilan
Des bienfaits de l’amour
Des moments bouleversants »
Je vais bien,
bilan des amours passées, pour certaines depuis bien longtemps :
« J’étais comme un oiseau
Qui découvrait le monde et l’insouciance
Tu étais mon cadeau
Je n’ai pas tout compris c’était trop tôt »,
mais qui restent présentes dans la mémoire :
« Je me retourne
Tu es toujours là
Le temps ne change rien
Tu fais ton chemin
Moi je fais le mien
Ma main dans ta main…
Je me retourne
Tu es toujours là
Puisque tu vis en moi
Le Temps fait son chemin
Adoucit nos chagrins
Et… et je n’y peux plus rien ».
Des regrets en demi-teinte :
« On aurait pu on aurait dû
Mais je n’ai pas voulu
Non je n’ai pas voulu
C’était le temps des rêves
Avant celui des regrets
Comme un cri qui s’élève
Et s’efface dans le passé
On aurait pu on aurait dû
Mais je n’ai pas voulu
Non je n’ai pas voulu
J’ai caché mes colères
Dans les tiroirs de l’oubli
J’ai rangé mes prières
Dans le grand livre de ma vie
Et les larmes n’y pourront rien changer »,
On aurait pu, on aurait dû,
avant Un enfant c’est comme ça (car l’ordre des chansons d’un disque n’est pas anodin)
et avant que, apparemment, la vie, avant le deuil, n’organise de douces retrouvailles…
« Des milliers de questions
Ne trouveront jamais une réponse
Des torrents d’émotions
Qui s’envolent dans les nuages du temps ».


Bilan d’amours plus récentes, et mouvementées, avec Je n’ai plus le temps :
« Ce soir il ne reste qu’un désert
Un désert qui nous ressemble
Ce soir les rôles sont à l’envers
Je déclare la guerre et toi tu trembles
Changer de rêve changer de vie
Tout effacer te mettre en marge
La saison des pluies est finie
C’est décidé je prends le large
Je n’ai plus le temps
De perdre du temps
Je n’ai plus envie
De gâcher ma vie
J’étais aveuglée envoûtée
Tu as bien su en profiter
Je n’ai plus le temps
De perdre du temps
 Je n’ai plus envie
De gâcher ma vie
J’étais esclave et maltraitée
Il n’y a pas d’amour sans respect
Ce soir avec tes faux airs d’hidalgo
Tu voudrais donner le change
Ce soir je remets les compteurs à zéro
Même si ça te semble étrange
L’arrache-cœur n’arrache plus
Les mots s’envolent le rêve passe
L’étoile d’or a disparu
Ne vois-tu pas que tout se casse
Je n’ai plus le temps
De perdre du temps
Je n’ai plus envie
De gâcher ma vie
J’étais aveuglée envoûtée
Tu as bien su en profiter
Je n’ai plus le temps
De perdre du temps
 Je n’ai plus envie
De gâcher ma vie
J’étais esclave et maltraitée
Il n’y a pas d’amour sans respect
J’étais esclave et maltraitée
Il n’y a pas d’amour sans respect ».
La première chanson évoque un autre temps encore, celui des premiers pas dans la chanson, avant même d’ « être chanteuse » :
« La première chanson qui nous a réunis
C’était autour de mes quinze ans
J’avais trouvé les clés du paradis
Elle était si fière ma maman… »,
Elle évoque aussi ce passage de l’enfance à l’âge adulte qui s’est révélé pour la jeune chanteuse si violent :
« La première chanson que l’on a partagée
Disait C’est dur d’avoir seize ans… »,
Et puis il y a eu « ce maudit soir de décembre »
« Je me disais sans bien comprendre
C’est mon enfance qui s’achève »,
« Et d’un coup c’était tellement vrai
Elle était si loin ma maman »,
si loin aussi « la petite fille
|qui chantait] la vie dans son jardin »,
avec le décès brutal de sa mère dans un accident de voiture.
« Les malheurs sont imprévisibles
Ça secoue à cent à l’heure »,
Les jours heureux.


Les jours heureux, c’est le titre d’un feuilleton télévisé des années 60 qui devient celui d’un twist qui, par la magie de la musique, nous ramène encore à des moments de bonheur aux parfums d’éternité.  
« Les jours heureux sont des poussières d’éternité
Je passe ma vie à les chercher
Et pourtant c’est tellement difficile
Les jours heureux sont comme des flashes instantanés
Qu’il ne faut pas laisser filer
Près de vous j’en aurai jamais assez ».
D’abord on croit « Que ça durera toujours », l’amour et le bonheur,
« Mais la vie bien trop vite défile
Et les rêves d’une enfant
Ressemblent à des statues d’argile
Qui se brisent au moindre vent »,
on pensait
« …de toute évidence
Que ça durerait toujours », les succès et la gloire, mais…
Faisant fi de ces pensées qui peuvent avoir un goût amer, elle nous dit :
« Je n’oublie pas le temps qui passe
Les ennuis et les regrets
Mais quoi qu’on dise quoi qu’on fasse
Jamais je ne renoncerai »,
« … je ne change pas de cible
Vous offrir le fond de mon cœur »,
en sacrifice.
Car c’est par le don de soi qu’on en arrive à ce constat :
« J’ai connu le succès
Les plus beaux compliments
Et vous m’avez montré
Le plus grand dévouement
Le seul qui dans ma vie jamais ne m’a laissée
Le seul qui dans ma vie jamais ne m’a lésée
Je vais bien
Dans les instants de doute je souris l’air de rien
Je vais bien
Je vais de joies en peines mais le cœur sur la main
Je me vois dans vos yeux
Je vois le lendemain
Grâce à vous je vais bien »,
Je vais bien.


Quand on pense à l’avenir, c’est à demain qu’il vaut mieux penser
« A l’aube d’un nouveau jour
J’oublie tous les tourments
Et le compte à rebours
De la vie qui m’attend »,
« Je vis au jour le jour
Quitte à feindre l’insolence
Je me fous des toujours
Tant que j’ai l’innocence
Je vais bien
Dans les instants de doute je souris l’air de rien
Je vais bien
Je vais de joies en peines mais le cœur sur la main
Je me vois dans vos yeux
Je vois le lendemain
Grâce à vous je vais bien
Je vais bien
Dans les instants de doute je souris l’air de rien
Je vais bien
Je vais de joies en peines mais le cœur sur la main
Je me vois dans vos yeux
Je vois le lendemain
Grâce à vous je vais bien »,
Je vais bien.
Le problème avec le compte à rebours de la vie qui nous attend, c’est qu’on ne sait pas où on en est….
Essayons d’oublier le compte à rebours.
Avant même de songer au jour d’après, sachons profiter du jour présent.

FIN