vendredi 28 février 2014

Michèle Torr chante pour l'étranger


Las Vegas, en 2015…mais ce ne sera pas la première fois, bien sûr, que Michèle Torr chantera à l’étranger.
Si ses chansons en langues étrangères ne sont pas très nombreuses, il existe de ses disques de très nombreux pressages hors de nos frontières. Parfois les pochettes sont  très différentes de celles que nous connaissons. Il y  a aussi des pressages promo, ainsi que des disques uniquement sortis à l’étranger, avec parfois des chansons inédites en France. Faire une liste complète est impossible mais voici les éléments les plus marquants…



Il paraît que dès 1964, le deuxième 45 tours avec Dans mes bras oublie ta peine a été adapté en Espagnol et est sorti jusqu'au Mexique…
Les chansons sont en fait ... en français!


En 1965 est sorti en Italie un 45 tours en Italien, avec deux chansons, Sempre e solo no, adaptation de Non à tous les garçons, signée Serge Gainsbourg, traduite par A. Testa, et en face B Quella cazone (La grande chanson, signée B. Liferman et J. Plait, adaptée aussi par A. Testa).

En 1966, Michèle Torr représente le Luxembourg à l’Eurovision, avec la chanson Ce soir je t’attendais, qui donnera lieu à 4 adaptations :


-         en Allemand Er kommt heute abend, en face B J’ai brûlé ta lettre devient Ich habe genug ;
-         en Anglais Only tears are left for me et I love that man (on trouve la première en bonus sur un CD sorti uniquement en Belgique dans les années 90, intitulé Sixtees oldies);
-         en Espagnol,  Michèle Torr canta en español : Esta noche te esperaba et Queme tu carta (c’est un Ep 4 titres qui sort mais les deux autres chansons restent en Français : As-tu quelquefois pensé? et Tout doucement, alors que les titres sur la pochette sont en espagnol);
-         en Italien, Stasera ti aspettavo et Bruchero le tue parole.


La chanson se classe dixième mais à l’époque, l’Eurovision assurait une immense diffusion. 


En 1971, Michèle Torr participe au Festival de Rio avec la chanson Rire ou pleurer (signée Charles Dumont) sortie en France en 1970 en face B de Les papillons…Le public était immense. 100 000 personnes, non ? Dans le stade Maracaña, le « Roi Pelé » est venu la féliciter pour sa prestation.


En 1971 est sorti un 45 tours au Japon avec les versions japonaises de J’ai pleuré de joie et d’Enfants d’aujourd’hui, homme de demain, cette chanson étant restée inédite en France, alors qu’elle existe aussi en version en public, sur un 33 tours japonais : World popular Song Festival in Tokyo 1971, c’est la première chanson de la face B, et « Michèle Torr a cueilli des lauriers à Tokyo » sera même le titre du supplément n°1283 du magazine Nous Deux, qui lui consacre à cette occasion la couverture.


En 1972, début juin, Michèle Torr participe au festival Orphée d’or, en Bulgarie : la chanson J’ai arrêté le temps, signée paraît-il Jean Vidal pour les paroles (B. Eliezer est le seul  signataire mentionné sur le disque) sort là-bas sur un 33 tours : Golden Orpheus stars, version simple pour la promo mais double pour le commerce.


En 1975, Cette fille c’était moi devient Wie das Leben so spielt et Bleu, Die Farben dieser Welt.



En 1976, sur l’album de reprises qui porte son nom comme titre, Michèle Torr chante Perfidia en Espagnol et Stormy weather en Anglais. 

En 1977, Michèle Torr participe à nouveau à l’Eurovision et Une petite Française paraît en quatre versions étrangères :
-         en Allemagne Die schönsten Blumen blühen auf dem Land, Le mal de mai en français en face B ; dans le même temps, Une petite Française sort en Français mais avec une pochette différente (photo en noir et blanc, même série que la pochette de la version allemande) ;
                                     



-         en Angleterre (I’m just) A simple country girl from France , Une petite Française en face B;


- en Italie La mia canzone et Cosa farai di me (Vous qui passez sans me voir, moitié en Français et moitié en italien, en face B)
       
-         en Espagne Una francesita, Le mal de mai en face B.
En Italie et en Espagne, la photo de la pochette est la même qu’en France, seules les polices (en Espagne) et les couleurs des lettres (vertes en Italie) varient.



Une quatrième place certes, mais un tube.

Les albums La vague bleue (Un disque d’amour…, avec un visuel différent), Je m’appelle Michèle et J’aime sont sortis au Japon (mêmes chansons, mêmes photos qu’en France mais graphisme différent et portrait en médaillon pour J’aime)…De plus certaines chansons créées par Michèle Torr ont été reprises et adaptées, c’est ainsi qu’Un enfant c’est comme ça est devenu In’efant, c’est çoula, par Nanesse, en wallon,
et Une petite Française Küçük Bir Kız par Ayia Aigan, en Turquie!



        


 







En janvier 1980, au moment de l’Olympia, un 45 tours sort en Belgique, avec une version studio inédite de Les roses blanches (qui ne sortira qu’en version Live sur le 33 tours Olympia 80 puis en version studio dans le coffret 4 CD Une voix, un cœur, Sélection du Reader Digest en 1999), avec en face B une reprise de L’homme à la moto qui sera présente sur le 33 tours Midnight blue en Irlande en 1983. En France c’est Chanson inédite qu’AZ préfère sortir en 45 tours.


On réentendra Stormy weather à l’Olympia en 1982 (version Live sur Olympia 83, donc) ; puis quelques mesures en 2005, toujours à l’Olympia, avant le Petit Journal Montparnasse, en novembre 2005…


 En 1993, Sixtees Oldies, intéressant pour la présence de Only tears are left for me, déjà évoqué, paraît en Belgique; on y  retrouve les titres des deux  premiers 33 tours, le 25 cm et le premier 30cm, ainsi que deux chansons de l’EP suivant.


Michèle Torr a aussi chanté en Belgique, en Suisse,  en Allemagne, en Espagne, en Tunisie, au Maroc et dans toute l’Afrique, au Liban (dernier concert en date, le spectacle Les années bonheur, à Biel, le 21 avril 2012) et dans bien d’autres pays encore… (Pour ce qui est du Canada, on pourra se reporter à la chronique Michèle Torr chante pour le Québec, déjà diffusée…) au point de donner comme titre à la tournée entamée en 2012 International Tour, car outre certains des pays plus tôt mentionnés, il était déjà fortement question que la chanteuse, pour fêter ses cinquante ans de carrière, passerait par…Las Vegas. Annoncé d’abord pour 2012, puis septembre 2014, le spectacle devrait finalement avoir lieu le lundi 18 mai 2015, soit entre deux concerts à Paris, dans le contexte du Paris de Michèle Torr, soit entre l’Olympia de janvier et le Casino de Paris de juin. Ce spectacle est programmé dans le cadre d’un voyage organisé dans l’Ouest américain, dont le temps fort sera le tour de chant de la chanteuse.
Michèle Torr se produira donc dans la ville où sont passées entre autres Line Renaud, Céline Dion, avec qui les affinités sont bien connues.
Evidemment, ce seul concert aurait laissé les admirateurs français de l’artiste sur leur faim, tous ne pouvant avoir l’opportunité de se rendre aux USA à ce moment-là.
Il n’empêche, le projet est digne d’être remarqué: ce sera un rendez-vous médiatique pour prouver que la chanteuse peut surprendre, innover, continuer d’aller de l’avant et attirer un nouveau public.
Et pour ceux qui pourraient se demander ce qu’elle va faire là-bas, c’est également l’occasion de se rappeler que…



Michèle Torr chante aussi l’Amérique.

Elle a commencé sa carrière dans les années soixante en chantant beaucoup de reprises de chansons anglaises et américaines, comme la plupart des yé-yés. Il serait long et fastidieux d’en faire la liste, mais Michèle a chanté encore C’est dur d’avoir seize ans et Dans mes bras oublie ta peine, par exemple à l’Olympia en 2008.
Mention spéciale cependant à L’Homme à la guitare d’or ; Michèle y parle, fait vivre de sa belle voix de conteuse l’histoire tragique d’un musicien américain.
En 1968, elle a chanté Lady Winchester dans une première (et plutôt rare) chanson humoristique ; en 1975, Never never live without you, sur le thème des amours contrariées par la mixité des nationalités au sein d’un couple; en 1976, elle a chanté Mister Mélody et repris Jambalaya qui parle des Indiens, ainsi que le classique du jazz Stormy weather. Il y a eu ensuite Boulevard du rock et la belle chanson d’atmosphère La musique de là-bas en 1978, Océan et Histoire de la musique populaire en 1979, Le ghetto en 1981. Elle a plusieurs fois rendu hommage aux musiciens dans des chansons comme La musique de mes idoles ou Mes amis musiciens.
Mais ce qu’on aime aussi, c’est quand…


Michèle chante le blues,

  ce qui nous a donné Dans la maison du blues en 1993, Dans le blues de l’amour et Le sac en 1997,  la reprise de T’es l’homme qu’il me faut de Piaf en 2003. Mais aussi et surtout la magnifique Un chant de sirènes, seule chanson originale, signée Laurent Chalumeau pour les paroles et Eric Clermontet pour la musique, sur le très bel album de reprises de 1995 : A nos beaux jours, avec Mes yeux bleus sont gris, La vie la nuit, Je te portais dans mon cœur -encore inclus dans le dernier tour de chant-, Divorce…  Un album de reprises de musique country conçu par Francis Dordor et Laurent Chalumeau, écrivain et journaliste (au magazine rock Best en particulier), au livret très soigné. Les arrangements d’Eric Clermontet en sont somptueux (avec de multiples instruments et de très belles cordes arrangées quant à elles par Shiro Sagisu), les chœurs sont assurés par la chorale des Chérubins de Sarcelles et la palette vocale de la chanteuse y est particulièrement variée, le chant précis et très finement nuancé. Même si on peut le trouver un peu impersonnel (il a été entièrement conçu avant d’être proposé à Michèle Torr, -mais qui mieux qu’elle pouvait chanter ces titres ?-), c’est, musicalement, un de ses tout meilleurs albums. Un disque sur les femmes, trompées ou trompeuses, trahies ou traitresses, mal aimées mais aimantes ; des chansons écrites par un homme certes, mais qui parlent de toutes les femmes, et magnifiquement chantées par…une femme.
« Il s’agit de l’adaptation de dix standards américains, comme Always in my mind, créé par Willie Nelson et immortalisé par Elvis Presley. Un registre dans lequel on ne m’attend probablement pas, mais qui m’a procuré énormément de plaisir. Depuis longtemps je voulais modifier mon répertoire, en lui donnant une nouvelle coloration. J’espère simplement que le public va y adhérer » (à Gérald Levrault, Télé Star).
« Prenez une chanteuse bien française, un producteur plutôt branché et deux journalistes très rock’n’roll, mélangez le tout et vous obtenez un cocktail savoureux et vraiment inattendu, le nouvel album de Michèle Torr, « A nos beaux jours ». (Christine Descateaux, Télé 7 jours).

On se souvient aussi de la deuxième partie de l’Olympia 2002 entamée avec Apprivoise-moi, et une atmosphère nettement jazzy.
Et pour finir Quand vint la grâce, sur Chanter c’est prier en 2012, est l’adaptation d’un chant traditionnel repris par les esclaves Noirs, en Amérique : Amazing grace…



Michèle choisira-t-elle certaines de ces chansons pour les chanter à Las Vegas ? En préfèrera-t-elle d’autres ?
Finalement on aimerait vraiment y être pour le savoir et surtout les entendre. Alors, vous êtes sûr(e) que ce n’est pas possible ? Allez, et si on partait en voyage ? 






© G.D. & E.D.

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