dimanche 23 février 2014

Michèle Torr chante pour le Québec


 Michèle Torr revient du Québec où la tournée qu’elle a effectuée en compagnie d’Herbert Léonard en avril et en octobre 2013 a été magnifiquement accueillie. De là est venue l’envie de se rappeler l’histoire qui unit la chanteuse à la Belle Province


Le premier album qui soit sorti uniquement au Québec date de 1967, Il a été certainement  édité à la suite de la sortie des EP qui ont dû paraître là-bas en même temps qu’en France,  ainsi que des deux premiers 33 tours,  mais ici, aucune trace de la sortie du LP  Only You, qui contient les chansons des EP neuvième, dixième et onzième séries, à savoir : Only you, Toute la plage danse, Il doit faire beau là-bas, Dandy, Regarde, J’aime (autre chanson que celle de 1977, bien sûr), Prends et donne, Monsieur Superman, Pauvre Cœur, Dom Dom, Doucement, simplement, tendrement et L’homme à la guitare d’or.


Le deuxième album, en 1967 également, c’est la bande originale du film Le Diable aime les bijoux, dans lequel Michèle Torr est aussi actrice, et chante en duo avec Donald Lautrec la chanson Si tu pars. L’histoire est connue, l’équipe n’était pas dirigée (par J.M. Elorrieta, qui signe tout de même le film) ; celui-ci n’est sorti qu’en Espagne ( Las joyas del diablo, y compris en cassette vidéo) et au Canada, et l’album au Canada seulement.


 Le troisième album, paru en 1971, c’est Ca pourrait être vrai (Tous les oiseaux reviennent)( ce deuxième titre apparaît sur la pochette mais n’est pas le titre de l’album), soit l’album sorti en France en 1970, mais avec à la place de Mon amour et Ca, les chansons d’un 45 tours sur lequel il y avait Ca pourrait être vrai et Alors on marche, sorti en France en 1971. On y trouve donc en plus Pour quelques roses, Quand le rideau est fermé, L’enfant et l’oiseau, Menue monnaie, Je vais faire sauter la banque, Pour toi, Aime, J’ai pleuré de joie et Fleur de soleil.


Pendant les années AZ, soit de 1973 à 1987, tous les 45 tours sortis en France sont certainement aussi sortis au Québec, où les pressages promo (chez « able ») sont très nombreux. Pour ce qui est des albums, c’est celui de 1976, avec Je m’appelle Michèle et Cette fille c’était moi, simplement intitulé Michèle Torr, qui a eu droit à une édition particulière : la photo de la pochette est différente, il ne comporte que 10 chansons, issues pour certaines de l’album Un disque d’amour : Je m’appelle Michèle, Une vague bleue, Les amoureux, Un disque d’amour, Un enfant c’est comme ça, Cette fille c’était moi, A tes genoux, Caddy baby, Mes yeux bleus, et Mister Mélody.  De plus, il existe des pressages 45 tours promo de Toi émoi (1987, sur l’album I remember You) ou du Chemin de bohème (1988, sur l’album Je t’avais rapporté) qui montrent que le Québec continuait de s’intéresser à Michèle après son passage chez Zone music/Charles Talar.


A noter aussi la sortie  d’un double album compilation des années Philips Mercury avec un visuel proche de celui paru en France (même photo) à la fin des années 70, Pleins feux sur…, mais aussi d’un LP intitulé La grande chanson, et d’un Cd compilation intitulé Vingt chansons inoubliables, dans les années 90 avec Emmène-moi danser ce soir, Une vague bleue, Un disque d’amour, Adieu, Les amoureux, Chanson napolitaine, Un enfant c’est comme ça, Cette fille c’était moi, Et piano va l’amour, Quand un homme a du charme, Midnight blue en Irlande, J’aime, Qui, Je t’aime encore, A mon père, La séparation, J’en appelle à la tendresse, Lui, Il viendra, Discomotion.


En 1993, c’est au tour du CD A mi-vie de paraître au Québec chez Musicor Cœur de lion, mais sous le titre Olé olé, et avec une photo de scène pour le visuel, avec en titre principal (en premier sur le disque) La prière sévillane ( que l’on retrouve aussi en treizième position, après A mi-vie, en douzième), alors qu’en France, ce sont d’abord A mi-vie et Mon Sud qui sont sortis en singles avant La Prière… en septembre. Et c’est en 1994 que Michèle est allée au Québec pour des concerts et pour la promotion du CD.


 En 1996, Le meilleur de Michèle Torr est aussi sorti au Québec, toujours chez Musicor Cœur de lion, avec cette fois le même visuel qu’en France (sublime photo très glamour en noir et blanc, légèrement dorée) alors que Michèle était devenue sa propre productrice. Le CD a été accompagné d’un single promo comportant Sortir ensemble version studio et version live, ainsi qu’Hymne à l’amour (en live), alors que le single français ne contenait que Sortir ensemble.


Puis Michèle n’est plus revenue au Québec pendant de longues années, jusqu’à 2012, avec la tournée Le retour de nos idoles, inspirée d’Age tendre et têtes de bois, puis 2013, après la sortie en France de Chanter c’est prier et la tournée En concert avec vous.
« Mes chansons ont été reprises par des chanteurs d’ici et je trouve ça très flatteur »dira-t-elle, évoquant Claudette Dion, Michèle Richard…

Le spectacle Le retour de nos idoles (deuxième saison, Michèle Torr n’ayant pas fait partie de la première saison, Olympia de Paris oblige, les 6, 7 et 8 mai 2011) a lieu  au Colisée Pepsi de Québec les 4, 5 et 6 mai 2012.
Mais déjà à l’Olympia, du 6 au 8 mai 2011, dans le spectacle Avant d’être chanteuse, Michèle a repris la chanson de Félix Leclerc, Le petit bonheur, après un clin d’œil à la tournée Le Retour de nos idoles effectuée pendant ce temps au Québec et à laquelle, manifestement, elle aurait aimé participer. On la retrouve sur les CD et DVD Olympia 2011.
« Michèle Torr est venue nous faire entendre quelques-uns de ses meilleurs succès. Ce qui a toutefois attiré l’attention de spectateurs est sa prière d’amour qu’elle a fait façon a capella dans un Colisée rempli à craquer. Celle-ci a par ailleurs eu droit à toute une ovation à la fin de sa prestation » (Marie-Andrée Mercier)
 « Les Québécois l’ont adorée, tout comme ses chansons, romantiques à souhait » si bien que promesse est faite de revenir en 2014.


Finalement, ce sera dès 2013, avec Herbert Léonard.
La promo commence au mois de février. Sur le site léonardettorr, mis en place pour promouvoir la tournée, on peut lire ce qu’a écrit Géraldine Calbete en 2003 :
« Elle a le visage d’un ange et la voix du diable. Cette voix si particulière, à, la fois langoureuse, caressante et puissante, aux accents rauques et veloutés, à la tonalité amère qui émane des tréfonds de son être. Michèle Torr possède une attraction presque animale qui vous prend au ventre et vous donne le vertige dans une envolée quasi-mystique ».
On peut lire aussi « une chanteuse populaire, de la France entière » (Michel Drucker), « une icône de la chanson pop française », et « c’est la chanson française, la crème de la crème, la meilleure » (J.P. Sylvain), pour annoncer 6 dates en avril et d’autres en octobre (ce sera finalement 18).
 Dans ce spectacle spécialement conçu pour le Québec, Michèle Torr  avec ses « airs à la Dietrich », chante 12 chansons en première partie (dans le désordre Une vague bleue, Emmène-moi danser ce soir, J’en appelle à la tendresse, Je m’appelle Michèle, J’aime, A mon père, T’es l’homme qu’il me faut, Discomotion, Et toute la ville en parle, Le pont de Courthézon, Chanter c’est prier et surtout Mon Dieu). En octobre, il y aura Cette fille c’était moi, Un enfant c’est comme ça et La ritournelle, à la demande du public.
Un public « bien content de la retrouver ». « Un moment fort, c’est lorsqu’elle a chanté a capella et sans micro […]. Le public était attentif et respectueux, on aurait pu entendre une mouche voler. Elle a bien mérité les applaudissements pour sa très grande performance » lira-t-on,  mais aussi « beaucoup d’émotion dans l’air au cours  de ce doux rendez-vous qui a produit une bonne dose de frissons chez  un public emballé » ( P.O. Nadeau), ou encore «de belles grandes chansons, des airs indémodables qui continuent de toucher les cordes sensibles ». On parle aussi « de chaudes retrouvailles » et du « charisme toujours exceptionnel de Michèle Torr et d’Herbert Léonard », du « public ravi », «  très ému qui en redemandait », d’un « spectacle grandiose », « magistral  sans précédent », d’une « Michèle Torr resplendissante » qui a reçu « une immense ovation fort émouvante » après une « incroyable première partie » (F. Demarteau). Sandra Godin parle d’un « public emballé », d’un « spectacle fort entraînant », d’une « côte d’amour extraordinaire pour une chanteuse qui « ne manque pas d’énergie », à la « voix toujours intacte qui résonne comme si le temps ne l’avait pas atteinte ».


Le CD Herbert Léonard et Michèle Torr chantent pour le Québec, d’abord annoncé fin mars,  sort finalement  le 17 septembre 2013. Il comporte 14 titres. D’abord 7 d’Herbert Léonard, puis 7 de Michèle Torr : Emmène-moi danser ce soir, Une vague bleue, A mon père, J’en appelle à la tendresse, Je m’appelle Michèle, J’aime et Chanter c’est prier. Une simple compilation donc, alors qu’on aurait pu espérer autre chose. Pourquoi pas plutôt une captation live du spectacle d’avril 2013 ? Ou au moins en final la version duo de Pour le plaisir, en live ou en studio ? Et pourquoi ne pas, en bonus, faire redécouvrir la chanson Bye bye l’amour, de 1971, par le groupe Alliance, dont les deux chanteurs faisaient partie ? Celle-ci n’a été disponible, après le 45 tours original, que dans le coffret Une voix, un cœur (Sélection du Reader Digest) de M. Torr, et sur son Long Box de 1999, Une petite Française…


Et en octobre, la tournée reprend et les éloges continuent de pleuvoir pour des « chanteurs talentueux [qui] ont offert au public un moment de nostalgie et de pur bonheur » devant un public « tellement chaleureux et enthousiaste » qui « donne tellement d’amour sur scène » (dit Michèle Torr, dont Françoise Le Guen souligne « la grâce et l’émotion », dont la « voix n’a rien perdu en puissance et en gratitude » selon Sandra Godin). P.O. Nadeau parle encore d’un « public conquis » et d’une « émotion qui viendra surtout de Michèle Torr, chargée d’ouvrir la soirée ».
« C’est [La ritournelle] qui produit l’impression la plus forte » avec « un surcroît de solennité » de la part d’ « un public manifestement captivé [qui] absorbait chaque mot, chaque syllabe, comme s’ils émanaient d’un oracle » avant une « ovation debout » « on ne peut plus méritée».
Et le spectacle (« un remarquable voyage dans le temps ») se termine par le duo de ces deux  artistes dans « une forme remarquable »: Pour le plaisir !

© G.D. & E.D.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire