samedi 30 novembre 2019

Un vendredi soir à La Coupole, à Saint-Loubès… avec Michèle Torr.



A nouveau Sur les routes, elle est revenue sur la scène de cette belle salle girondine moins de trois ans après sa dernière prestation en ce lieu, qui  datait en effet du mois de janvier 2017. Après une brève première partie animée par Richard Gardet et son orchestre, celle qui ne veut chanter que l’amour a présenté un récital de 16 chansons devant un public chaleureux dont elle recevait en retour de la sienne  la belle énergie car si elle paraissait en forme et se révélait bien en voix, les spectateurs conquis ont particulièrement bien accueilli quatre des chansons de son nouvel album Je vais bien, et très longuement applaudi La première chanson, dédiée à la maman de la chanteuse et à ceux qui l’ont portée pendant tant d’années , ainsi que Je n’ai plus le temps, où il est question des femmes maltraitées en lesquelles elle a pu se reconnaître parfois… Pour le reste, elle a interprété quelques-uns de ses tubes les plus marquants : Emmène-moi danser ce soir, J’en appelle à la tendresse, A mon père, Je m’appelle Michèle ou Discomotion, de même que des chansons de quelques-unes  de ses « étoiles », à savoir ceux des chanteurs qu’elle admire le plus, comme Edith Piaf, Félix Leclerc ou Léonard Cohen. Mais l’un des plus beaux, et des plus tristes – hélas !- moments de la soirée est celui où elle a interprété Un enfant c’est comme ça, après avoir dédié  le spectacle à Vincent, le fils de Nanou*, fidèle collaboratrice et amie, disparu à trente-huit ans dans de tragiques circonstances. Un moment particulièrement émouvant dans une soirée du début à la fin (à savoir une séance de dédicaces qui a immédiatement suivi le spectacle) riche en émotions.

*à qui on pense très fort.

jeudi 28 novembre 2019

Le Monde merveilleux de Noël a connu un succès inattendu

Date
Dimanche 24 novembre 2019
L'événement
Michèle Torr, Jean François Gérold et Le Condor chantent Noël. Ils seront en concert et spectacle de Noël au cœur  des animations et des traditions Provençales.



Une première journée compromise par les intempéries.
Si la première journée du Monde merveilleux de Noël, à Tarascon a été un peu compromise par les intempéries, il n’en a rien été pour la journée du dimanche, où la foule nombreuse était au rendez-vous.
Dès la fin de matinée, de la place de La Gare, où étaient regroupées les animations et attractions pour les enfants, au cours Aristide-Briand qui recevait le marché de Noël, en passant par la rue des Halles qui servait d’écrin aux santonniers jusque dans les salles de la mairie, tout au long de la journée le flot des visiteurs n’a cessé de croître.


Deux grands événements 

Sur le trajet, au cœur du centre ancien qui était aussi le parcours des groupes de tradition, de la transhumance, de la caravane des Rois Mages, les visiteurs se sont régalés avec des étapes incontournables, la visite de la crèche de la famille Barzizza et ses 500 santons, l’exposition du Gros souper et ses treize desserts au Musée d’art et d’histoire ; la clergerie des Prémontés chez Souleïado…
Les enfants s’en sont donné à cœur joie sur la place de La Gare avec bien sûr la patinoire et les nombreuses animations qui leur étaient proposées.
Les deux grands événements de la soirée, le concert de Michèle Torr et Jean-François Gérold et la pastorale resteront dans les mémoires.
JDM



lundi 25 novembre 2019

Michèle Torr chante le temps... (7)

« Je n’ai plus le temps
De perdre du temps
Je n’ai plus envie
De gâcher ma vie… »,
Je n’ai plus le temps, 2019.


1971 – 1972 : c’est le temps des derniers 45 tours enregistrés chez Philips Mercury, et ce sera la fin de la première période de la carrière de Michèle Torr.
C’est le temps des hippies qui chantent l’espoir d’un monde meilleur, et la chanteuse de s’imprégner de l’air du temps:
« C’est un rêve de fou
Je le sais je m’en fous
Après tout ça pourrait… »,
Ça pourrait être vrai,
« Changez donc la Terre en un jardin
Sans vos armes sans vos poings »,
A lors on marche,
« Il y a eu un jour
Un jour pour les « toujours »
Il y a eu des soirs
Des soirs couleur d’espoir
Il n’y aura jamais
Non jamais de regrets
Car chaque jour
Pur nous renaît l’amour »,
Bye bye l’amour, avec le groupe Alliance.
« Il faut toujours tendre la main
A celle ou à celui qui vient
Aussi pour de nouveaux lendemains »,
Aime celui qui t’aime,
« Pense que sur cette Terre
L’amitié simple et sincère
Fera reculer la guerre
Loin très loin de toi »,
Petit si petit.
Cependant à Tokyo, en 1971, pour le World Popular Song Festival dont elle va remporter le Grand Prix avec Enfants d’aujourd’hui, hommes de demain, Michèle Torr regrette la crainte dans laquelle on vit et s’interroge sur la vie des générations futures :
« Dites-moi que sera le jour à venir
Et comment pourrez-vous grandir
Enfants d’aujourd’hui destinés à vivre
A vivre ou mourir en hommes de demain
Mais pourquoi leur donner la vie
Si demain le monde est fini
Que les enfants d’aujourd’hui nous pardonnent
Et donnent à tous les enfants à venir
Un monde où la rose puisse encore fleurir… »,
chanson enregistrée en français (en public et en studio) et en japonais, jamais sortie en France.
« Et si dans mon jeu naguère
J’ai eu des valets sincères
Et même des dames de compagnie
Je n’ai jamais jamais eu depuis
D’amis… »,
Pour un roi de cœur.


Mais il y a deux chansons qui sur le thème du temps sont plus marquantes encore:
celle-ci d’abord, qui résume la vie d’un homme ordinaire sur qui le temps passe, de la naissance à la mort :
« {Voix d'enfant :
C'était un petit homme
Qui s'appelait Guilleri, Carabi
Il s'en fut à la chasse,
A la chasse aux perdrix}
C'était un petit homme tout habillé de blanc
En sortant du berceau, dès qu'il a pu marcher
Il a cherché partout les bergers et les fées
Il n'avait rien d'un prince mais il était charmant
C'était un petit homme tout habillé de blanc
Tout habillé de blanc
C'était un petit homme tout habillé de bleu
Il a ouvert les bras, deux mains se sont tendues
Il a ouvert son lit, une fille est venue
Il s'est pris pour un dieu
Il était amoureux
C'était un petit homme tout habillé de gris
Il n'était pas très beau mais il avait un cœur
Il n'avait pas d'argent mais il offrait des fleurs
Il n'était pas malin mais il était gentil
C'était un petit homme tout habillé de gris
Tout habillé de gris
C'était un petit homme tout habillé de noir
De métro en bureau, il s'est décoloré
Ses cheveux ont blanchi, son cœur a grisonné
Il dormait sans rêver
Il n'avait plus d'espoir
C'était un petit homme tout habillé de fleurs
Il a quitté ce monde sans bruit, un soir d'hiver
Son nom ? Qui s'en souvient ? Moi, je l'appelais Père
C'était un petit homme tout habillé de pleurs
C'était un petit homme tout habillé de fleurs
Tout habillé de pleurs… »,
C’était un petit homme,
ainsi que J’ai arrêté le temps, chanson inédite en France, seulement sortie en Bulgarie, car créée à l’occasion du festival Orphée d’or :
« J’ai arrêté le temps
Pour mes printemps
Pour mes printemps
Et j’ai pris tout le temps
Pour mes printemps
Pour mes printemps…
J’ai arrêté le temps
Pour mes étés ensoleillés
Et j’ai pris tout le temps
Pour mes étés, pour mes étés…
Passe le temps qui passe
Le retenir puis le laisser partir
Le laisser partir
Passe le temps qui passe
Le retenir puis le laisser partir
Le laisser partir
Partir
J’ai arrêté le temps
Pour mes hivers
Pour mes hivers
Et j’ai pris tout le temps
Pour mes hivers, mes hivers…
Passe le temps qui passe… »
J’ai arrêté le temps.
A quand une intégrale comportant des chansons rares, comme Enfants d’aujourd’hui, homme de demain ou J’ai arrêté le temps ?

A suivre.

samedi 16 novembre 2019

Michèle Torr chante le temps…(6)


« Je n’ai plus le temps
De perdre du temps
Je n’ai plus envie
De gâcher ma vie… »,
Je n’ai plus le temps, 2019.



1970, l’année du bel album Tous les oiseaux reviennent.

Et si cette année-là le temps qu’il fait (de même que la qualité des chansons et des arrangements) s’améliore sensiblement :
« Tu oublies ton ciel trop gris…
Tu rêves tout éveillé
A des îles ensoleillées
Tu vois la mer qui scintille…
Ecoute tous les oiseaux reviennent
Et le printemps est de retour
Regarde tous les oiseaux reviennent
Avec eux s’en revient l’amour… »,
si Pour toi expose encore le bonheur de l’amour retrouvé :
« Au temps où je vivais
Aux portes de mes joies
Le monde m’inventait
Pour toi
Au temps où je pensais
A faire le premier pas
Déjà je m’avançais
Vers toi
Au temps du temps perdu
En punitions banales
Tu étais l’inconnu
Coupable
Au temps où je rêvais
Sans en avoir le droit
Déjà je m’éveillais
Pour toi
Au temps où je disais
L’amour n’est pas pour moi
Déjà je me gardais
Pour toi
Au temps où je croyais
Que tu n’existais pas
Déjà je m’inquiétais
Pour toi
Et puis tu es tombé
Au milieu de mon cœur  
Et j’ai vu s’arrêter
Les heures
Au temps où j’espérais
Vivre à côté de toi
Déjà je m’effaçais
Pour toi
Au temps où j’apprenais
Les amours d’autrefois
Déjà je m’instruisais
Pour toi
Au temps où je pleurais
Sans trop savoir pourquoi
Déjà je m’ennuyais
De toi
Et puis l’on fut jetés
En pâture à la Terre
Et l’on s’est demandé
Que faire ?
Alors ne parle pas
De ce que l’on n’a pas
Qu’importe qu’un printemps
Nous vivions au jour le jour
On peut vivre longtemps
D’amour »,
(Celle-ci aussi, signée Jean Claudric et Jean Demarny, est très belle, de même que J’ai pleuré de joie, offerte à Michèle Torr par Enrico Macias, à l’occasion d’un Olympia dont ils ont partagé la scène:
« Que de fois
J’ai pleuré de joie
Face à mon bonheur
Qui vit dans ton cœur
Que de fois
Ta façon d’aimer
A ensoleillé
Mes jours… »,
de même aussi que  Ça, mignonne définition de l’amour :
« Ça
Quand on ne l’attend pas
Tout à coup le voilà
A demi nu
Ça
Alors on ne sait pas
Ni pour qui ni pourquoi
Il est venu
Tiens
Prends de l’eau et du pain
Couche ici et demain
Tu auras disparu…
Ça
Qui commence avec toi
Qui finit avec moi
C’est peut-être l’amour »)
dans Pour quelques roses par contre, il est question du temps qui passe :
« Pour quelques roses déjà fanées… »,
et de la souffrance teintée d’ennui qui prolonge la séparation :
« Les jours se suivent
Au gré du vent
Et pour survivre
Il faut tuer le temps ».
« De tout ce qui fut moi
De tout ce qui fut nous
Il ne nous restera
Qu’un souvenir c’est tout
Et pourtant malgré lui
Et le temps qui viendra
Comme revient le vent
Ton nom me reviendra
Et tant que je vivrai
Je ne t’oublierai pas… »,
Mon amour, chanson aux accents de Piaf… Normal, elle est signée Charles Dumont et Raymond Bernet !
Et il est enfin question du temps de l’impatience, celui de la chanteuse qui, ne vivant que pour « chanter… dans cet autre monde, tout éblouie par ces lumières,
J’attends tous ces instants
De seconde en seconde
Jusqu’à entendre les bravos
Quand
Quand le rideau est fermé
Je rentre tristement chez moi
Seule
Je vis alors pour demain
Demain
Je vais chanter… »,
Quand le rideau est fermé.
Et si
« Je ne sais pas s’il faut rire ou pleurer
Quand je vois une fleur s’effeuiller…
Mais l’avenir est si près du présent
Que pareille à celui qui attend
Je sais qu’un jour le soleil brillera
Que dans le ciel de l’amour il éclatera
Et ce jour-là plus besoin de chercher
Je saurai bien s’il faut rire ou pleurer »,
Rire ou pleurer, « chanson sélectionnée pour le festival de Rio ! sortie en octobre 70 en 45 tours, face B de Les papillons),
c’est que le temps distille en nous des sentiments mitigés, entre les remords et les regrets d’une part, et l’espoir d’autre part.
A suivre.

jeudi 7 novembre 2019

Michèle Torr chante le temps…(5)

« Je n’ai plus le temps
De perdre du temps
Je n’ai plus envie
De gâcher ma vie… »,
Je n’ai plus le temps, 2019.



« Aujourd’hui ou bien demain
Viendra celui qui m’aimera… »,
Un homme dans ma vie.
1969.
« Il était une fois Pierrot qui pleurait
Il est aujourd’hui Pierrot qui sourit »,
Dis Pierrot, bande originale du film Une fille nommée amour.
69, c’est le temps… de l’amour ! Et si Pierrot a retrouvé le sourire, il n’est pas le seul. Car c’est l’année où Michèle Torr a épousé (en janvier) M. Jean Vidal.
« Aime
Chaque jour
Et même
Si c’est fou crois-moi aime
Et donne ton cœur à l’amour
Aime
Chaque jour
Et même
Si c’est fou crois-moi aime
L’amour appellera l’amour
Après tant de pluie tant de pleurs
Je revois la vie en couleur
Et c’est le miracle
A ce grand spectacle
J’entends battre battre mon cœur
Finies les angoisses de la veille
Ma vie éclate en plein soleil
Et chaque seconde
Que donne le monde
Je veux chanter dès mon réveil
Aime
Chaque jour
Et même
Si c’est fou crois-moi aime
Et donne ton cœur à l’amour
Aime
Chaque jour
Et même
Si c’est fou crois-moi aime
L’amour appellera l’amour
Toi qui pleures encore aujourd’hui
Pour un amour qui s’est enfui
Ouvre grand les grilles
Vois le soleil brille
La nuit le ciel gris c’est fini
Les filles sont toutes jolies
Les gars prêts à faire des folies
Mets-toi sur la ligne
Et au moindre signe
Sois prêt à foncer dans la vie
Oui dans la vie
Aime
Chaque jour
Et même
Si c’est fou crois-moi aime
Et donne ton cœur à l’amour
Aime
Chaque jour
Et même
Si c’est fou crois-moi aime
L’amour appellera l’amour
Aime
Chaque jour
Et même
Si c’est fou crois-moi aime
L’amour appellera l’amour »,
Aime.
« Et si un jour nos mains vieillissent et tremblent
Nos cœurs seront réunis par l’amour
Quand nous verrons des amoureux ensemble
Nos penserons que le temps est bien court
Aux amoureux »,
En regardant les amoureux.
« Comme une fleur elle a poussé
Avec le temps qui passe
Mais dans nos cœurs elle a trouvé sa place »,
Notre chanson.
 « Je t’ai donné ma vie
En te donnant mon cœur
Un avenir meilleur
Tu vois nous est promis
Le passé ressemble aux nuages
C’est l’oiseau de passage
Aujourd’hui il faut que je l’oublie
Ce qui est fini
Est bien fini »,
Je t’ai donné ma vie. 
Et comme après la pluie le beau temps, après la pauvreté, peut-être… la fortune :
En temps de vaches maigres,
« …ne t’inquiète pas
Un jour tu verras
La fortune viendra
Et tu souriras
Et alors ce jour-là
Finie la manche
Tous les dimanches
Et plus jamais
De menue menue monnaie
Que tu dois compter compter
Lorsque tu as fini de chanter…
Plus de menue menue monnaie
Pour toi qui jadis tendais la main
Plus de menue monnaie
Mais un jour de très gros billets…»,
Menue monnaie.
Après l’amour (69), l’argent, la gloire…
A chacun ses couleurs, son tiercé... ou ses priorités.

A suivre.

samedi 2 novembre 2019

Michèle Torr chante Marie Laforêt



Qui se souvient qu’elles ont été en concurrence en 1965, pour la sélection de la chanson devant représenter la France au Grand Concours Eurovision de la Chanson ? Marie Laforêt avec deux chansons: La fleur sans nom et On oublie jamais, et Michèle Torr avec Un enfant viendra ? Mais c’est Guy Mardel qui fut choisi, avec N'avoue jamais, et France Gall qui remporta le concours. Sinon, il paraît que c’est à Marie Laforêt que François Valéry a proposé Emmène-moi danser ce soir, mais qu’elle a décliné la proposition.



Et c’est elle qui a créé e 1965 Katy cruelle, reprise par Michèle Torr en 1987.
" Lorsque j'étais enfant
Tout en écoutant le vent
Je partais en rêvant
Tout au bout de la terre
J'ai pris mon premier amant
Quand j'avais presque 16 ans
Sans baisser les paupières
Où vas-tu toi l'infidèle, toi la cruelle?
Où vas-tu Katy sans cœur ?
Je vais où va le vent
Jamais je ne m'en défends
Toute ma vie d'avant
Au jour le jour s'efface
Depuis pour tous mes amants
Je suis la fille du vent
Qui souffle au cœur  et passe
Où vas-tu toi l'infidèle, toi la cruelle?
Où vas-tu Katy sans cœur ?
Pourtant le vent le soir souvent
Me parle d'espoir et quand j'ose le croire
Alors mon cœur  devient lourd
Qu'il vienne enfin cet amant!
Lui qui pourrait faire du vent
Le beau tourment de l'amour
Où vas-tu toi l'infidèle, toi la cruelle sans cœur ?"


Elle s’en est allée ce samedi 2 novembre 2019, à 80 ans et quelques jours à peine, emportant avec elle cette voix si particulière, aux tonalités rauques profondes, aussi capable de monter très haut en délicates trilles et arabesques vocales incomparables… Marie douceur, Marie colère, Marie la classe.