lundi 30 avril 2018

Michèle Torr au cœur de l’Age Tendre.


C’est le 12 janvier qu'a commencé la tournée Age Tendre 2018. A Amnéville. Avec, entre autres, Michèle Torr. Elle se prolongera jusqu’au mois d’avril. Le 21, à Nantes. En passant par Paris, le 30 mars. Pendant cette tournée, nous nous pencherons sur l’ « Age tendre », dans la carrière et les chansons de Michèle Torr. En attendant, espérons-le, d’autres projets, sur le plan artistique, discographique comme scénique, plus personnels et plus ambitieux. Pour que perdure l’admiration que son public lui voue. Mais pour le moment, repartons, pour une tournée au long cours, avec elle, au cœur d’Age Tendre




Michèle Torr au cœur d’Age Tendre, ce sont d’abord ses premières années de carrière, disons de 1964 à 1968, à savoir la fin de la période yé-yé au cours de laquelle elle a éclos et sorti ses premiers disques, des « EP », « Extended Play », quarante-cinq tours quatre titres, emblématiques de ces années-là. Au nombre de douze (dont un paru en deux versions différentes). Trois 33 tours ont également vu le jour, d’abord un vingt-cinq centimètres puis deux trente centimètres, tandis que le quatrième (Only You) n’a été commercialisé qu’au Canada. 


Ces années-là, ce sont les années Mademoiselle Age Tendre et Salut les Copains, du nom de deux magazines pour la jeunesse à la mode, le premier tirant son nom de la chanson de Gilbert Bécaud Age tendre et tête de bois. Et le deuxième, qui fut aussi et surtout une émission de radio, sur Europe Numéro Un… 


De cette cinquantaine de chansons enregistrées en  quatre ans à peine, qui chantent l’ « Age Tendre » puisqu’elles sont l’expression d’une toute jeune fille qui sort de l’enfance, entre dans et traverse l’adolescence, avec des préoccupations qui peuvent paraître tellement superficielles mais qui, à cet âge-là, sont de tels tourments, on retiendra qu’elles évoquent…
les garçons, la séduction, les tenues vestimentaires,  la découverte de l’amour, la crainte de le perdre, l’amitié et ses ambiguïtés, les désaccords avec les parents, les velléités d’indépendance, la peur de l’avenir et les espoirs qu’il suscite, l’insouciance aussi parfois, l’envie enfin de rire et de s’amuser…


 Les chansons de Michèle Torr, ce n’est pas du Rimbaud mais on y retrouve cette idée-là qu’  «On n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans… » :
 « Je me demande ce qu’il faut faire
Pour le charmer et pour lui plaire…
Le parfum qu’il adorait
Je ne sais plus s’il va l’aimer…
S’il trouve encore que mes cheveux
Sont trop longs je les coupe un peu
Mais il pourrait se moquer
De mes ongles rouge foncé
Quelle est la robe qu’il préfère ?...
J’ai ma gourmette et mon collier
Ça fera peut-être de l’effet
Je peux mettre un bon manteau
Mon pull blanc mes talons hauts
Je voudrais trouver la bonne manière
De le charmer et de lui plaire… »,
Je me demande, 1964.
« On sait bien que les parents
Nous donnent de très bons conseils
Mais les copains ne disent pas pareil
Et l’on est hésitant
C’est dur d’avoir seize ans
On met des souliers plats
Mais quand on voit toutes les filles
Avec des talons aiguilles
On n’ose plus faire un pas
Alors on ne danse pas
C’est dur car on aime ça… »,
C’est dur d’avoir seize ans, 1964.
« Je sais vous êtes très gentils
Vous ne me souhaitez pas de mal
Mais si je veux choisir ma vie
Il n’y a rien de plus normal
Dis-moi ma mère
As-tu quelquefois pensé
A tes dix-huit ans
A tes dix-huit ans
Et ne t’es-tu pas trompée
De temps en temps
De temps en temps
Pourtant au bout de ton chemin
Tu vois tu arrives au bonheur
Et si je veux trouver le mien
Laisse-moi écouter mon cœur … », 
As-tu quelquefois pensé, 1965.
 « Tu ne vois en moi
Que la petite amie
De jeu de ton enfance
Mais j’ai dix-sept ans
Et aujourd’hui
Je ne peux plus garder le silence… 
Ne prends pas un air tout étonné
Je ne suis plus la même
J’attendais le jour où je pourrais
Enfin t’avouer que je t’aime…»,
Dans mes bras oublie ta peine, 1964.
« Etre amoureuse d’un qui ne vaut pas le coup
Ça c’est pour moi
Se le faire chiper par sa meilleure amie… »,
Ça c’est pour moi, 1967.
« La nuit le jour avec toi
J’ai toujours envie de m’amuser
Car tu n’as pas ton pareil
Pour faire les pires folies sans t’arrêter »,
J’aime, 1966.


« Doucement doucement
Il avait pris ma main
Simplement simplement
Il m’a dit : « Tu viens ? »
Je lui ai souri
Je lui ai dit : « Oui »
Tendrement tendrement
Il m’avait embrassée
Et le temps et le temps
Trop vite a passé
On a chanté en chœur et on a dansé
Ça faisait trop longtemps
Vraiment trop longtemps
Que je ne m’étais pas
Amusée autant
Amusée autant
Amusée autant
On a couru tous deux
Et l’on s’est baignés
Il m’a jeté de l’eau 
Riant aux éclats
En se moquant de moi
Qui n’aimais pas ça
Qui n’aimais pas ça
Qui n’aimais pas ça
Gentiment gentiment
Il s’est fait pardonner
Très longtemps très longtemps
On s’est promenés
Et quand il m’a dit
De venir chez lui
Simplement simplement
Je n’ai pas résisté
Et le temps et le temps
Trop vite a passé
Il avait du soleil
Au fond de ses yeux
Il débordait de joie
Répétait cent fois
Qu’il n’aimerait jamais
Une autre que moi
Une autre que moi
Une autre que moi
En écoutant ces mots
Qui chantaient l’amour
J’avais envie d’aimer
D’être aimée toujours
Nous étions encore là
Au lever du jour
Au lever du jour
Du jour
Mais lorsqu’il m’a quittée
J’ai longtemps pleuré
Et c’est amour d’un jour
Cet amour d’enfant
Qui s’envolait au vent
J’y pense souvent
J’y pense souvent
J’y pense souvent
Mais depuis ce jour-là
Je sais que l’amour
Effacera tout ça
Quand viendra mon tour
Car celui qui viendra
M’aimera toujours
M’aimera toujours
M’aimera toujours
Oui depuis ce jour-là
Je sais que l’amour
Effacera tout ça
Quand viendra mon tour… »,
Doucement, simplement, tendrement, 1966.
On n’est vraiment pas sérieux quand on a dix-sept ans, mais tellement touchant…


Mais de toutes ces chansons donc, quelles sont celles  qui ont le plus marqué ?
Nombreuses étaient les reprises, comme c’était la mode à l’époque, de chansons anglaises ou américaines empruntées au registre pop rock et c’est ainsi que la toute jeune Michèle Torr a fait ses premières armes en chantant les Beatles (Et je l’aime adapté de And I love her et Toi l’orgueilleux de Love of the loved), Phil Spector (Tout doucement adapté de To know him is to love him), les Kinks (Dandy), Donovan (Monsieur Superman adapté de Sunshine Superman),  les Platters (Only You), et ce n’est qu’avec son quatrième disque qu’elle aura droit à une première chanson inédite : On se quitte, avant Nous sommes faits l’un pour l’autre (signé Pétula clark et Claude Carrère !) et surtout La grande chanson.
De cette flopée de reprises on retiendra donc Dans ma rue, le titre phare du premier EP, adapté de Down our street, et C’est dur d’avoir seize ans (adapté de It hurt to be sixteen), deuxième titre de la face B, qui l’a supplanté.
On retiendra ensuite Dans mes bras oublie ta peine (adapté de Let me make you smile again) car cette chanson est devenue, en avril 1964, « chouchou » de Salut les Copains.
De même, on remarque Hey heyadapté de The sun’s gonna shine, car c’est la première chanson dont les paroles sont signées, avec Mya Simille, par … Michèle Torr. Elle récidivera un peu plus tard avec Une fille m’a pris celui que j’aime, adapté de There goes the boy I love with Mary


Si Michèle Torr a déclaré plus tard avoir été heureuse de se voir confier des chansons plus à son goût que toutes ces reprises avec des titres comme La grande chanson, c’est Non à tous les garçons qui retient l’attention sur son sixième disque, car d’abord elle est signée Serge Gainsbourg. Ensuite car elle a donné lieu à une adaptation en italien interprétée par Michèle Torr elle-même : Sempre e solo no, et la chanson est sortie en Italie, en face A d’un quarante cinq tours deux titres, avec en face B une autre adaptation : La grande chanson devenue Quella canzone. Prémices d’un début de carrière internationale. Au préalable, même si les premiers disques sont aussi sortis à l’étranger, avec parfois les titres mentionnés dans une autre langue (en Espagne par exemple : Olvida tus penas en mis brazos, Es demasiado tarde, Yo me pregunta, En mi calle…), c’est pourtant bien les chansons en Français qui faisaient semble-t-il l’objet de ces pressages spécifiques. 


Enfin, Non à tous les garçons, qui n’a pourtant pas été un tube, est l’une des chansons qui ont forgé de Michèle Torr  une image que certains ont longtemps, voire ont encore, gardée d’elle : celle d’une jeune fille intrépide, un peu tête brûlée, n’ayant pas froid aux yeux, à la main leste,  et que certains ont pu juger « (pas) facile ».
« Sois pas si difficile
Regarde-toi
Sois pas si difficile
Fais comme moi
Moi je dis oui toujours oui
Oui oui à tous les garçons… ».
Peut-être cela a-t-il été aussi corroboré par des chansons comme C’est dur d’avoir seize ans :
« Pour être bien élevée
On ne se laisse pas embrasser
Par le garçon qui nous plaît
Mais un soir par dépit
On flirte avec n’importe qui »,
ou Va donc le lui dire :
« Cette chanson s’adresse à toutes celles qui aiment
Ecoutez le conseil que je vous donne
Un garçon que l’on aime le voit bien
Pourtant il y a des fois où il ne voit rien
Si tu l’aimes va donc le lui dire
Ne le laisse pas loin de toi partir
Si tu l’aimes surtout débrouille-toi
Pour qu’il le voie !
Si tu penses à lui tous les jours
Va vite en courant lui dire ton amour ! »,
ou encore Doucement simplement tendrement. Au point qu’elle a pu passer, avec son aventure avec Christophe puis la naissance hors mariage de leur fils,  pour une figure de l’émancipation féminine, soutenue par exemple par la philosophe Louise de Vilmorin.


Ce qu’on ne sait pas toujours, avant de parler de Ce soir je t’attendais, c’est que Michèle Torr a fait partie de la sélection interne de la chanson devant représenter la France au Grand Concours Eurovision de la chanson 1965, avec Un enfant viendra, au même titre que Marie Laforêt avec deux chansons : On oublie jamais et La fleur sans nom, mais c’est Guy Mardel qui fut sélectionné avec N’avoue jamais, qui arriva troisième derrière France Gall, la gagnante, avec Poupée de cire poupée de son.
« Un enfant viendra
En sautant de joie
Pour crier au monde
Le soleil est là
Cet enfant viendra
Des joies plein les bras
Pour l’amour du monde
Notre amour à toi et moi ».
Et ce que l’on ne sait pas non plus, c’est que J’ai brûlé ta lettre, Je t’aime tant et Notre amour n’est pas mort ont été pressenties pour représenter la France en 1966, de même que C’est ton nom, par Mireille Mathieu. C’est Dominique Walter  qui l’a emporté, et finira seizième, avec Chez nous.


Il incombera donc à Michèle Torr de représenter, avec Ce soir je t’attendais,  signée          
Bernard Kesslair et Jacques Chaumelle, le Luxembourg, à la suite de la victoire de France Gall l’année précédente pour le Grand Duché, avec Poupée de cire poupée de son.
« Le vent peut bien secouer les branches
Sur la rue les volets sont clos
Sur une nappe blanche
Quelques roses se penchent
Sur un couvert dressé pour deux… »


Tâche difficile. Elle termina dixième du concours qui eut lieu dans l'auditorium de la Villa Louvigny, siège de la télévision luxembourgeoise, alors que Udo Jürgens l’emportait avec Merci chérie (en Français) pour l’Allemagne.
On retrouve Ce soir je t’attendais, Notre amour n’est pas mort, J’ai brûlé ta lettre et Je t’aime tant sur le septième EP de Michèle Torr, tandis qu’Un enfant viendra ne paraîtra que sur le trente-trois tours paru dans la foulée et portant le même titre : Ce soir je t’attendais. L’autre inédit en EP figurant uniquement sur l’album, c’est Tout le bonheur de la Terre.
« La mélodie que tu préfères
Posée sur le bord du piano
Tout est prêt je l’espère
Je n’ai plus rien à faire
Que d’ouvrir car j’entends ton pas
Et te voilà
Mais ne prends pas
L’air étonné
Car je savais et je t’attendais
Ce soir je t’attendais
J’étais si sûre que tu viendrais… »


Cette chanson sera, avec la sortie de quatre versions en langues étrangères, une ambitieuse tentative de démarrage de carrière internationale. Trois quarante-cinq tours deux titres sortiront, l’un en allemand (Er kommt heute abend), 


l’autre en italien (Stasera ti aspettavo), 


le troisième en espagnol (Esta noche te esperaba, un EP 4 titres dont deux sont en français malgré lesapparences), tandis que la version anglaise (Only tears are left for me) ne fera l’objet que d’un quarante-cinq tours promotionnel. Ainsi la chanson sera diffusée dans le monde entier. Cette version anglaise se trouve en bonus sur l’album Sixtees oldies, paru en Belgique seulement, en 1994, chez Bar Records, tandis que Ce soir je t’attendais (l’album) a été réédité en CD chez Spectrum Music Karussell France la même année, Viens allons danser et Rien n’y fera en bonus. Des raretés.  La face B des versions étrangères sera systématiquement une adaptation de J’ai brûlé ta lettre : Ich habe genug en allemand, Brucero le tue parole en italien, Queme tu carta en espagnol et I love that man en anglais. 


Mais l’histoire de Michèle Torr et du Concours Eurovision de la chanson ne s’arrêtera pas là puisqu’elle va enregistrer Il doit faire beau là-bas, en 1967, la chanson avec laquelle Noëlle Cordier a représenté la France cette même année, et L’amour est bleu en 1968, repris suite à la version de Vicky Léandros pour le Luxembourg, qui termina quatrième l’année précédente avant de devenir le succès international Love is blue.
En 1970, elle va tenter à nouveau de représenter la France avec On s’aimera un peu, beaucoup, chanson inédite signée Pascal Sevran mais ce n’est qu’en 1977 qu’elle y participera à nouveau, avec Une petite Française pour Monaco.


C’est pourquoi, lorsque l’on entend dire qu’un spectacle Les grands prix de la chanson : l’Eurovision, uniquement consacré à des chanteurs francophones va avoir lieu bientôt, on se dit que Michèle Torr devrait absolument en être une tête d’affiche : ce serait parfaitement légitime, et ce serait un plaisir de l’entendre chanter tous ces titres : Ce soir je t’attendais, mais aussi Un enfant viendra, Notre amour n’est pas mort, J’ai brûlé ta lettre, Je t’aime tant, ainsi que Il doit faire beau là-bas, L’amour est bleu, On s’aimera un peu beaucoup, puisque toutes ces chansons font partie, directement ou indirectement,  de l’histoire du Concours de l’Eurovision, pour terminer avec Une petite Française. Cela nous changerait, et comme cela nous plairait ! Certes, elle n’a pas gagné le concours, mais y a participé deux fois et elle a plus de notoriété que la plupart des artistes qui feront partie du spectacle, qui doit avoir lieu à Besançon le 25 mai 2018, et qui est produit par… Les Spectacles de la Lionne ! Comme Chanter, c’est prier, la tournée des églises et des cathédrales


Dans ces tendres années-là, il y a eu aussi en Michèle Torr la tentation de devenir actrice. Elle s’est intéressée à la télévision, où elle a joué dans une adaptation du Chat botté de Charles Perrault, et au cinéma, où elle a décroché le premier rôle féminin d’un film espagnol, Las joyas del Diablo, sorti en version française au Canada seulement (Le Diable aime les bijoux), et dont elle a chanté en duo avec Donald Lautrec, chanteur et acteur principal du film, la seule chanson de la bande originale, Si tu pars, signée Mick Michel, également présente dans la distribution.
« Si tu pars
Je pars avec toi… », chante Dorothée (alias Michèle Torr).




Le dernier EP de Michèle Torr, c’est la reprise de Mon ange, chanson de Bruno Coquatrix interprétée par Léo Marjane dans les années 40. Un tournant. On n’est plus dans les années yé-yé. Le son est meilleur, les arrangements plus soignés. On la sent heureuse de chanter des chansons qui lui plaisent vraiment. Il en existe deux versions sorties à quelques jours d’intervalle, en janvier 1968. L’une avec Mon angeCe que veut dire aimer, Mais la vie c’et la vie et La cible. Pour la seconde La cible a été remplacée par L’amour est bleu. De « grandes chansons ».


Que dire de plus sur Michèle Torr durant ces années-là ? Et bien que c’est tellement amusant de voir « en herbe » la chanteuse, sourire au coin des lèvres ou moue boudeuse,  qui va vraiment éclore et s’épanouir dans la décennie suivante, avant la consécration en 1980 sur la scène de l’Olympia.
D’abord charmante enfant aux cheveux châtains tirant sur le roux, frange et coupe sage, se transformant d’abord par les boucles savamment disposées, puis par la blondeur de plus en plus marquée, en petite sœur de Marylin…
« Je ne suis pas Marylin… »,
mais elle lui ressemble tant, par moments.
Puis elle laissera pousser ses mèches blondes jusqu’à devenir la fée qui marquera les années 70, davantage qu’elle ne l’a fait pour les années 60, que pourtant elle ne cessera de chanter. 


Durant ces années-là, Michèle Torr aura eu aussi à cœur de montrer que ce qu’elle aime, c’est la scène. Dès l’été 1964, elle part sur les routes en tournée avec le Golf Drouot avant de se retrouver, en décembre 1964, sur la scène de l’Olympia en vedette américaine du spectacle de Claude François. C’est avec lui encore qu’elle chantera tout au long de l’année 1965. En 1966, nouvelle tournée, avec Christophe, avec qui elle aura une aventure, et avec Hervé Vilard, qui restera son ami…
  

Entre temps, elle sera devenue mère, après avoir perdu la sienne dans un tragique accident de voiture qui l’obligera aussi à s’occuper de sa petite sœur Brigitte, de neuf ans sa cadette, puis Madame Jean Vidal, et sera sortie définitivement de l’Age Tendre…


Après ces tendres années, Michèle Torr reviendra en chansons sur les années 60 aussi bien que sur l’adolescence. Cet âge que l’on considère parfois comme « le plus beau » bien qu’il ne soit pas toujours si facile à vivre.


D’abord elle va, à plusieurs occasions, rechanter ses propres chansons.
En 1982, Mercury édite, entre autres compilations,  un quarante cinq tours deux titres comportant en face A Dans mes bras oublie ta peine et en face B Ce soir je t’attendais.
En 1987, sur son album I remember You, par lequel elle fête ses quarante ans et un nouveau départ puisqu’elle change de maison de disques, Michèle Torr reprend, ironique autant que nostalgique, C’est dur d’avoir seize ans. Car un jour on a deux fois vingt ans et donc probablement deux fois plus de raisons de se réjouir :
« Mais si cet âge nous ennuie
Il y a une chose qui nous ravit
Inévitablement
Un jour on a vingt ans
Un jour
On a vingt ans… ».
En 1996, le « Medley » qu’elle interprète sur la scène de l’Olympia est ainsi constitué : après un couplet et le refrain de Boulevard du rock, elle chante des extraits de Dans mes bras oublie ta peine, Et je l’aime :
« Je lui donne tout mon amour
Ma vie entière
Mais il me donne en retour
Toute la Terre
Et je l’aime… »,
 C’est dur d’avoir seize ans, Tout doucement :
« Tout dou dou tout doucement
Il a pris mon cœur d’enfant
Et il m’a donné
Tout ce dont je rêvais… »,
 Dis-moi maintenant, S’il m’aime,
« S’il m’aime
S’il m’aime …
S’il m’aime
S’il m’aime
Qu’importe ce qu’il dit…
J’aime tout ce qui me vient de lui… »,
La grande chanson,
 « La chanson que tu m’avais chantée
Quand on s’est rencontrés
Un soir d’été
Ce n’est rien qu’un tout petit refrain
Mais pour moi il devient
La grande chanson »,
Ce soir je t’attendais et On se quitte avant de continuer sur le… Boulevard du rock… Elle recommencera en 1998 pour clôturer son spectacle, Seule, à l’Olympia.
Puis, dans son spectacle de 1999 au Casino de Paris, elle inclut dans un autre medley C’est dur d’avant seize ans et Dans mes bras oublie ta peine,  qu’elle s’est amusée à rechanter, aussi, à diverses reprises, lors d’émissions télévisées. 


Elle fait la même chose à l’Olympia en 2002 avant d’aller un peu plus loin en 2005 où, toujours à l’Olympia, elle fête ses quarante ans… de carrière cette fois, et elle entonne, après Boulevard du rock encore une fois: C’est dur d’avoir seize ans,  Dans mes bras oublie ta peine, Maintenant c’est trop tard :
« Maintenant c’est trop tard
Pour dire que tu m’aimes
Maintenant c’est trop tard
Quelqu’un l’a déjà fait
Maintenant c’est trop tard
C’est l’autre que j’aime
Et tu ne l’as pas volé… »,
On se quitte :
« On se quitte on se quitte
Après tant de rêves tant de rêves si jolis
On se quitte on se quitte
Mais je t’en supplie quittons-nous bons amis
Que c’est triste que c’est triste
Après tant de choses tant de choses dans nos vies
 On se quitte on se quitte
Mais je t’en supplie quittons-nous bons amis…»,
Dis-moi maintenant :
« Dis-moi maintenant
Dis-moi que tu m’aimes aussi
Oui dis-moi que c’est pour la vie
Un amour aussi grand »,
 et Ce soir je t’attendais, avant de passer à ses succès des années soixante-dix. 


Dans le spectacle Ces années-là de l’Olympia de 2008, ce sont encore C’est dur d’avoir seize ans et Dans mes bras oublie ta peine que l’on réentend, alors qu’hommage est rendu à Claude François.
Puis, en 2011, à l’Olympia, dans son spectacle Avant d’être chanteuse, elle  reprend Non à tous les garçons… Un bien joli moment.

Et pour finir, de façon plus anecdotique, au Trianon, dans le spectacle Intimiste du 18 octobre 2015, ce sont les choristes de l’orchestre de Richard Gardet qui, entre les deux parties du spectacle, interprètent, C’est dur d’avoir seize ans, Dans mes bras oublie ta peine et Ce soir je t’attendais.


Ensuite, tout au long de sa carrière, Michèle Torr chante l’adolescence, celle de tout un chacun  tout autant que la sienne.
« Je pense à vous
Je pense à vous
Comme aux amours adolescents qui gardent encore
Le sentiment d’aimer toujours plus fort
Même à genoux »,
Je pense à vous, 1988.
L’adolescence, n’est-ce pas l’âge où l’on rêve, où l’on espère le grand amour :
« Au temps où je vivais
Aux portes de mes joies
Le monde m’inventait
Pour toi
Au temps où je pensais
A faire le premier pas
Déjà je m’avançais
Vers toi
Au temps du temps perdu
En punitions banales
Tu étais l’inconnu
Coupable
Au temps où je rêvais
Sans en avoir le droit
Déjà je m’éveillais
Pour toi
Au temps où je disais
L’amour n’est pas pour moi
Déjà je me gardais
Pour toi
Au temps où je croyais
Que tu n’existais pas
Déjà je m’inquiétais
Pour toi
Et puis tu es tombé
Au milieu de mon cœur… »,
Pour toi, 1970.


 « J’en ai rêvé déjà toute petite
Comme j’ai prié pour que tu viennes vite
Et sur les murs rebelles de mes quinze ans
C’était écrit en graffitis  violents »,
Passion fatidique, 1988.
Un âge que, coquette, l’on regrettera bientôt de n’avoir plus :
« Femme enfant
Dis-moi que j’ai seize ans »,
T’es l’homme que j’aime, 1984.
Un âge qui nourrit, pour toute la vie, la nostalgie :
« Et l’amour tout juste après l’enfance
Quelquefois vaut bien un chagrin »,
Et l’amour, 1979.
« Les images défilent
Histoire à l’envers
Mes premiers secrets
Premiers rendez-vous
Et c’était hier
Mes premiers frissons
Illusions perdues
Mon journal intime
Ou les confidences
D’un amour déçu
Le chemin de bohème
De l’école à chez nous
Le chemin de bohème
Dont la pluie sur les joues
Tombait en avalanche
Pour un premier garçon
Le chemin de bohème
Caché dans mes chansons…
Les images défilent
Histoire à l’envers
Mes premiers secrets
Premiers rendez-vous
Et c’était hier »,
Le chemin de bohème, 1988.
« J’avais treize ans j’avais très envie de tout
 J’entends les cris les rires des enfants qui jouent
Je vois encore la rue de l’école primaire
La grande photo pour la fin d’année scolaire
Ma ville d’enfance danse comme une chanson
Dans les jeux de récréation
Ma ville d’enfance danse et les jours s’en vont
Comme les jeux d’imagination
Je me souviens de ceux qui riaient de nous
Quand tu voulais parfois m’embrasser la joue
Finies les taches sur le tablier usé
Le verre de lait à l’heure du goûter passé…
C’est quelques larmes derrière un mouchoir brodé
Des fleurs séchées au fond d’un tiroir caché … »,
Ma ville d’enfance, 1983.


« C’était en sortant de l’école
J’avais à peine quinze ans je crois
Un soir au milieu de l’automne
Il m’attendait il était là
Je m’avançai pour lui parler
Il mit ses bras autour de moi
Et je me laissai embrasser
C’était bien la première fois…
Premier amour ne s’oublie pas comme ça
Premier amour ne se regrette pas
Et quand arrivait le jeudi
Il venait me prendre chez moi
Et pendant tout l’après-midi
On s’embrassait au cinéma…
Premier amour ne s’oublie pas comme ça
Premier amour ne se regrette pas
Notre amour dura trois saisons
Automne hiver et puis printemps
Parce que l’été vint sans raison
Nous séparer pour trop longtemps
Je ne le revis plus jamais
Pourtant je garde au fond de moi
Le tout premier de mes secrets
Qui est de ceux qu’on n’oublie pas
Premier amour ne s’oublie pas comme ça
Premier amour ne se regrette pas… »,
Premier amour, 1975.
 «« Elle avait dix-sept ans
Ce n’était qu’une enfant
Elle aimait un garçon
Elle aimait le printemps
Lorsque tombait le soir
Elle vivait dans l’espoir
Quand arrivait le jour
Elle vivait son amour
Elle allait au lycée
Comme les filles de son âge
Mais elle avait toujours
Les yeux dans les nuages…
Cette fille c’était moi
J’étais là dans tes bras
On était bien comme ça
Cette fille c’était moi
Et je passe ma vie
En restant chaque nuit
A ne penser qu’à toi …
Elle s’habillait d’un jean
D’un foulard et d’un pull
Son journal s’appelait
« De l’amour à la Une »…
Elle se souvient toujours
Qu’ils s’étaient embrassés
Pour la première fois
Par une nuit d’été
Elle aimerait encore
Un instant retrouver
Le goût un peu salé
De ce premier baiser…»,
Cette fille c’était moi, 1975.
« Parfois les joies et les peines
S’en vont et puis reviennent
Pour les enfants qui s’aiment
Mets ton cœur au fil de l’eau
Danse encore sur les flots
Du voyage en bateau »,
Le voyage en bateau, bande originale du film (pour ados) Les parents ne sont pas simples cette année, 1984.

Parmi les amours adolescentes, il y a les amours défendues, celles que la société ou la famille condamne :
« Elle surprend l’écolière
Sur le banc d’une classe
Par le charme innocent
D’un professeur d’anglais…
Elle court elle court
La maladie d’amour
Dans le cœur des enfants
De 7 à 77 ans »,
La maladie d’amour, 1998.
« Un vieux piano mécanique
Garde au cœur de son rouleau
La rengaine nostalgique
Que chantaient Juliette et Roméo »
On s’aimera un peu, beaucoup, 1970.
« A 20 ans on vivait la nuit
A Amsterdam »,
Amsterdam, 1986.
« Ils sont arrivés
Se tenant par la main
L'air émerveillé
De deux chérubins
Portant le soleil
Ils ont demandé
D'une voix tranquille
Un toit pour s'aimer
Au cœur  de la ville… »,
Les amants d’un jour, 2003, qui vont mourir, là, dans cette chambre au papier jauni...


 « Dans le parc au nord de la ville
Quand on a refermé la grille
Je n’ai pas voulu me retourner
Sur mes jeunes années
Ne dites rien je perds la mémoire
Et c’est une autre histoire »,
Au nord de la ville, 1978.
 Plusieurs scénarios sont cependant possibles.
« Dis j’aimerais te parler du passé
Des chemins que l’on a suivis
Je ne pourrai jamais t’oublier
Toi le premier de ma vie »,
I remember You, 1987.
Il y a certes les amours perdues, les amours que l’on oublie, mais aussi les amours qui durent… Du moins dans les souvenirs.
« Petit Jean souviens-toi de tes mots doux
Je les lisais cent fois avant de dormir
Et ce petit baiser sur ma joue
C’est un de mes plus beaux souvenirs »,
Petit Jean, 1985.
« J’avais quinze ans et je t’aimais
Mais je ne pouvais plus parler
Et j’aurai toujours sur les lèvres
Le goût de ce premier baiser »,
Je reviendrai dans mon pays, 1985.
 Il y a le scénario de la séparation définitive:
« D’autres chansons d’amour ont tout changé
Tu sais je n’ai plus jamais froid
Mes sentiments sont différents mais je n’oublie pas
Dans un aéroport lointain si l’on se revoit
Ne viens pas vers moi ne dis rien
Tout est bien comme ça »,
ou bien celui des retrouvailles :
« Dans quelques années je le sais on se reverra
Mais moi je n’oublierai jamais ces moments-là »,
Ma première chanson, 1979, pour version studio, 1980, pour la version en public.


« J’aime j’aime j’aime la chanson que tu me chantais souvent
J’aime j’aime j’aime la chanson que tu me chantais souvent
- A quinze ans on rêvait de partir
A Venise ou ailleurs souviens-toi
- Souviens-toi comme nous étions heureux
Quand on dansait tous les deux
- C’est vrai je n’osais pas t’embrasser
Mais tu sais je n’ai rien oublié
-Mais dis-moi dis qu’est-ce que tu deviens ?
Je suis mariée tu sais bien
J’aime j’aime j’aime la photo où tu me prends dans tes bras
J’aime j’aime j’aime les mots d’amour
Que tu me disais tout bas
- Je t’aime comme la première fois
Mais tu vois rien n’est plus comme avant
- Aujourd’hui toi tu vis loin de moi
Et le mode est différent
- Je sais bien c’est chacun pour soi
Et nous n’aurons plus jamais quinze ans
-Mais n’oublie pas que l’on s’était promis
De s’aimer toute une vie »,
J’aime, 1977.
 Il y a les amours qui durent… :
« La maison de nos quinze ans
D’amour adolescent
Illusion des sentiments
Qui passent avec le temps
On voulait s’aimer toute la vie au moins
Toute la vie ou rien »,
Papiers à fleurs, 1984.
Et puis qui passent.
« Et si c’était à refaire
Tu sais je recommencerais
A t’aimer comme à dix-sept ans
Force quinze dans mon cœur d’enfant»,
Et si c’était à refaire, 1984.


L’adolescence ce sont aussi ces sentiments que l’on retrouve « de nos premiers baisers au tout dernier printemps » (Toutes les chansons ont une histoire, 2002) dès que l’on est malheureux, ou dès que l’on est amoureux, à nouveau :
« L’après-bonheur
C’est l’impression qu’on a le soir
D’être enfermé dans le dortoir
Des orphelins »,
L’après bonheur, 2002.
« Sans ma maman je donne docile
La main à la mélancolie…
Je t’en prie apprivoise-moi
Plus je grandis et plus j’ai froid
Quand je m’étire
Ma carapace
Se brise pour voir l’amour en face »,
Apprivoise-moi, 2002.
L’adolescence, en laquelle on retombe, dès que l’on retombe amoureux :
« Et l’on pourra nous voir
Comme deux adolescents
Qui veulent éperdument
Etre libres
Sortir ensemble un soir
Où tu veux quand tu veux
Je suis prête je suis prête
Pour te suivre… »,
Sortir ensemble, 1996.


Mais les adolescents quittent un jour le nid :
« Quand je te vois comme ça caresser les étoiles
Et dresser des nuages qui n’explosent jamais
Je te voyais courir Petit Prince en sandales
Comme le temps s’envole comme la roue a tourné
Que tu es grand mon fils que le temps passe vite »,
Mon fils, 1985.
 « 20 ans déjà tu es un homme
Les copains les filles tu m’abandonnes »,
Ne me prenez pas mon fils, 1986.
« Parce qu’ils nous quittent un jour
Mais nous reviennent tout le temps »,
Merci pour les mamans, 1985,
et leur conduite, puisque:
« Quand on a 17 ans on est tous éternels
On peut marcher sur l’eau on peut braver le ciel »,
A mi-vie, 1993,
les mène parfois à des situations périlleuses:
«Ça  joue avec un ballon
Un caillou un chiffon
Et tout à coup
Ça veut aller dans les bois
Et ça tremble de joie
De voir le loup
Ça c’est la biche aux abois
Qui se cache et se bat
En attendant le jour… »,
Ça, 1970.


 Cependant certaines n’ont pas froid aux yeux :
« J’ai pris mon premier amour
Quand j’avais presque 16 ans
Sans baisser les paupières »,
Kathy cruelle, 1987.
Pire :
« Mais quel est celui
Qui un jour t’a dit
« Remplace le jour par la nuit »
Il t’a dit
Que c’était pour découvrir au creux de ton lit
Un autre monde
Un autre monde meilleur…
Tu m’abandonnes pour ce monde meilleur
Où chacun va
En plein sommeil
Cueillir des fleurs
Des fleurs de soleil »,
Fleur de soleil, 1970, ou bien :
 « Fleur de pavot fleur du mal qui s’ignore
Tout le soleil est dans ton parfum…
Tu n’en sais rien mais c’est toi l’héroïne
De ce roman qui vole en fumée… »,
Fleur de Pavot ? 1968. 


L’adolescence, c’est l’âge des révoltes, Alors on marche :
« Pour une rose au fond du cœur
Pour un sourire contre des pleurs
[pour changer] donc la Terre en un jardin
Sans vos armes sans vos poings ».
C’est l’âge où l’on peut partir à la dérive à l’instar de Ceux du parking :
« Qui tendra la main à ceux du parking
Que sera demain pour ceux du parking ?
… Là une voiture cassée
Ici des vitres brisées
Ils sont gris les murs des prisons
Elles sont grises les villes nouvelles en béton
Ils se retrouvent au flipper dans la ville
Ceux qui vivent du côté cœur sans famille
Ils ne voient dans leur rétro que la ville
Ceux qui sortent du ghetto sans famille
Quel est le destin de ceux du parking
Qui connaît la fin de ceux du parking ?
Un jour ils chanteront dans la rue
Fleur de mai rien n’est jamais défendu ».
Chanson qui constitua le générique de la série Joëlle Mazart, deuxième saison d’une série télé mettant en scène une assistante sociale se trouvant mutée dans un quartier défavorisé, parmi des adolescents particulièrement difficiles, interprétée par Véronique Jannot, après Pause café.


Quoi qu’il en soit, bien que parfois on veuille continuer de leur faire la leçon, ce sont eux qui parfois nous en donnent (et c’est là probablement la chanson la plus juste qu’ait chantée Michèle Torr sur l’adolescence. Car ils ont tous en eux quelque chose … d’Antigone) :
« Vous n’aimez pas qu’on choque des babouins dans des expériences de laboratoire
La souffrance des autres ça vous serre les poings
Même si elle va dans le sens de l’histoire
Insatisfaits de cette planète telle qu’on vous l’a faite
Cœurs adolescents tournant vers la vie
Vos yeux grands ouverts mais pas éblouis
Que vous êtes beaux quand vous discutez
Le cœur plein de rage et d’humanité…
Vous n’aimez pas qu’on se moque des perdants
Ceux qui sont dans les déserts des villes ou les déserts des champs
Tous ceux de Buenos Aires ou d’Adis Abeba
De Saint Jean d’Angély ou de Romans
Sont vos cousins très chers vos sœurs vos petits frères
Et vous aimez Sœur Emmanuelle et l’Abbé Pierre
Que vous êtes beaux quand vous discutez
Qu’il faut se bouger que ça peut changer
J’apprends de vous…
Quand je vous vois tendre la main
Non pas pour prendre mais pour donner…
Quand le monde en fureur et bruit nous envoie ses images de fou…
J’apprends de vous que notre Terre est un seul pays qu’on saccage
Et où l’on ne respecte rien
Mais j’apprends de vous que chacun pourrait pour chacun
Faire quelque chose même presque rien mais qui aide beaucoup
Qui remet en chemin
Si on veut que demain ressemble à un rêve pour demain »,
J’apprends de vous, 1993.



Enfin, dans de nombreux titres, Michèle Torr revient sur les années 60 en évoquant cette époque où elle fit ses premiers pas dans la chanson. Tantôt intimiste, touchante, parfois plus festive et plus impersonnelle.
« En 62 dans un petit village de Provence
J’apprenais à chanter
Sur la musique de mon professeur de chant
Tous les jeudis après midi
Je venais là au cours de chant
Et le piano du professeur remplaçait à lui seul mes jouets d’enfant…
A quatorze ans je me disais
Je deviendrai quelqu’un de grand
Je chanterai sous les bravos
Et plus rien n’existait que cette envie
Je rêvais de voir Paris
A quatorze ans je me disais
Je chanterai… »,
Le cours de chant, 1978.
Chanson particulièrement émouvante quand on sait qu’en 1978, elle n’avait encore jamais chanté, en vedette, à l’Olympia, malgré tous ses tubes, et tous ses disques d’or :
« De Courthézon à l’Olympia
Il n’y a qu’un pas mais qu’il est long ce chemin-là
Il y a des soirs de désespoir et puis de jours de gloire
Je n’oublie rien au fond de moi
De Courthézon à l’Olympia
Je n’oublie pas
Je n’oublie pas ».


Et en quelques chansons, elle nous raconte le chemin parfois tortueux  parcouru par une adolescente, avant d’être chanteuse. Dont les qualités doivent être la persévérance, la ténacité, et la pugnacité.
 « Une petite Française née en Provence
Quand elle avait quinze ans vint à Paris
Epousa la chanson
Ne changea pas son nom
Et la voilà devant vous aujourd’hui
Une petite Française née en Provence
Loin de ses jeux d’enfant s’était enfuie
A-t-elle eu bien raison
De quitter sa maison
Pour se trouver devant vous aujourd’hui ? »
Une petite Française, 1977.
« Amour de ma jeunesse
Je fais vœu d’allégeance
Je serai ta servante
Je cueillerai la France
Je t’en ferai présent
Dans les jours de détresse
Tu seras mon amant
Je t’en fais la promesse
Dans tes bras j’ai quinze ans »,
Amour de ma jeunesse, énigmatique chanson où elle semble parler, davantage que d’un homme, d’un « pays », la Provence. 1985.
On a bien compris aussi que dans Ma première chanson, il y a également « du vécu » :
« J’arrivais à Paris par le train de nuit
Tu sais j’avais un peu froid
Et toute seule dans le matin gris je pensais à toi
La gare de Lyon était bien triste j’avais 17 ans » ou « je n’avais pas seize ans » (selon les versions )
J’imaginais mon nom d’artiste en lettres géantes ».
Et que devenir artiste implique des sacrifices :
« Du sang des sueurs des larmes » (Vous m’avez tout donné, 2011).


« Du plus loin que me revienne
L’ombre de mes amours anciennes
Du plus loin du premier rendez-vous
Du temps des premières peines
Lors j’avais quinze ans à peine
Cœur tout blanc et griffes aux genoux
Que ce fût j’étais précoce
De tendres amours de gosse
Ou les morsures d’un amour fou
Du plus loin qu’il m’en souvienne
Si depuis j’ai dit « je t’aime »
Ma plus belle histoire d’amour c’est vous »,
Ma plus belle histoire d’amour c’est vous, 1998. 


« Avant d’être chanteuse on est n’importe quoi
Une apprentie rêveuse une star sans éclat
Avant d’être chanteuse on a chanté cent fois
La chanson orgueilleuse du succès qui viendra
Avant d’être chanteuse on essuyait les plats
Ou on était ouvreuse dans un vieux cinéma
Avant d’être chanteuse on a été tout ça
On n’est jamais heureuse que les soirs de gala…
Avant d’être chanteuse on s’est dit tant de fois
Boulevard des ambitieuses j’aurai ma place à moi
Avant d’être chanteuse l’orgueil prenait le pas
Sur la vie amoureuse et puis l’amour s’en va… »,
Avant d’être chanteuse, 2011.
Car l’adolescence, c’est le moment de la vie où l’on peut se donner les moyens de devenir celui ou celle qu’on aimerait devenir,
« J’ai parlé de moi jeune fille
Et de mes espérances »,
Je ne veux chanter que l’amour, 2014.
« Etre une étoile chez les idoles
Et chanter »,
Chanter, 1982,
et cela permet ensuite d’éviter l’amertume qu’il peut y avoir à mesurer l’écart entre ce qu’on est et ce que l’on aurait voulu être.
« Avant d’être chanteuse
Chanteuse
Avant d’être chanteuse
Chanteuse »,
Michèle Torr était déjà chanteuse, puis qu’ « elle est née chanteuse » (Maurice Chevalier).


 Souvenirs musicaux de l’ « Age Tendre » :
« Je me souviens des guitares dans les années 60
Ça bee bop a lullait dans le cœur de la France
C’était mon premier jean premier coca premier flipper
On flirtait gentiment avec Love me tender
Je me souviens de Pirates des Fantômes des guitares
Y avait des Chats sauvages et des Chaussettes noires
Y avait Dany Logan Lucky Blondo et puis Johnny
Ça cognait vraiment bien tant pis si j’en oublie
Sur le boulevard du rock
Sur le boulevard du rock
Y a plus de blousons noirs c’était une autre époque
Sur le boulevard du rock
Sur le boulevard du rock
Les vieilles américaines ne me prennent plus en stop… »,
Boulevard du rock, 1978.


Souvenirs musicaux de l’ « Age Tendre » :
 « Elle chante plus la petite fille des Shadows
Elle rêve plus la petite fille de banlieue
Elle n’a plus la photo des idoles
Qu’elle cachait dans ses livres d’école
Elle joue plus la petite fille du lycée
A cinq heures elle n’a plus SLC
Elle aimait les guitares électriques
Aujourd’hui tout ça n’est plus magique
Et tant pis
Les juke-box le rock les boums de vacances
Ce n’est plus pour moi qu’un beau souvenir
Les scooters le twist arrivaient en France
Et Sylvie Johnny étaient mes amis
Sha la la la  Discomotion
Sha la la la  Discomotion… »,
Discomotion, 1979.


Souvenirs musicaux de l’ « Age Tendre » :
 « Lui il dit
Qu’il n’y a pas de rock and roll sans King »,
Lui, 1980.
« Je me souviens de BB King
Qui roulait à fond dans le ravin…
Tu te souviens des Moody Blues
J’ai bien connu les soirs de blues
Du Mélancholic Man
Di rire entre ses larmes u
C’était bien…
Je me souviens de Bill Halley
Roulant dans les rues de Broadway
Sur un engin dément
Les cheveux dans le vent
C’était bien…
Moi j’aime la musique de mes idoles
Moi j’aime la musique de rock and roll
C’est toute ma musique
On a tous craqué pour Dylan
Qui chante sur le macadam
Y a du slow dans mon rock
C’st la fin d’une époque
Je me souviens »,
La musique de mes idoles, 1980.
En 1981, elle rend hommage à John Lennon, assassiné en décembre 1980, qui a écrit And I love her, dont elle a chanté l’adaptation française,  Et je l’aime :
« Adieu Lennon
Dans ma mémoire ta guitare résonne
Adieu Lennon
Dans ma sono une révolution
Adieu Lennon
Les chansons que tu laisses
Ont les yeux de ma jeunesse
J’ai toujours dans ma vie
Une chanson d’amour qui dit
Love love
J’étais fière d’être celle
Que tu appelais Michelle
T’en fais pas les rockers
 Sont au Paradis…
Dans les rues d’autrefois
Yesterday ne s’oublie pas
Liverpool c’est fini
Une chanson d’amour me dit
Love love
L’Angleterre aimait tant
Quatre garçons dans le vent
Quelque part dans le ciel
Un ange a écrit
Adieu Lennon
Toi qui joues sur des pianos électriques
Personne ici n’oubliera cette musique
Je salue ton époque toi qui nous quittes… »,
Adieu Lennon, 1981.
« Ils ont l’âme de Wagner
De Billie de Jagger »,
Mes amis musiciens, 1983.


Souvenirs musicaux de l’ « Age Tendre » :
 « Sixtees ça joue dans ma tête en mi majeur
Un rock qui s’arrête là en plein cœur
Ça joue dans mes souvenirs
Sixtees c’était une MG rouge italien
Un slow qui sonnait américain
C’était une façon de rire
J’en connais des chansons qui vous feraient pleurer
J’en connais des prénoms sur le calendrier… »,
Sixtees, 1987.



 Souvenirs musicaux de l’ « Age Tendre » :
 « En ce temps-là j'attendais que passent à la radio
Les chansons que j'aimais bien
Je reprenais les refrains j'étais si bien
C'était mon jeune temps et c'est tout près de moi
Où sont parties mes chansons et dans quel pays
Ont chanté ces amies qui me reviennent aujourd'hui
Tous les sha la la, tous les oh oh oh oh sont là
Tous les shing gue ling gue ling se déchaînent à nouveau pour moi
Comme une pluie de fleurs qui s'enroule à mon cœur
Et je suis près de pleurer comme en ce temps-là
Hier est près de moi…
Et dans le silence où mon cœur bat sans toi
Il me reste mes chansons
Ces vieilles amies fidèles et jolies
Qui me reviennent aujourd'hui… »,
Sha la la (Hier est près de moi), 2008.
« Cette année-là
Je chantais pour la première fois
Le public ne me connaissait pas
Oh !Quelle année cette année-là
Cette année-là
Le rock'n'roll venait d'ouvrir ses ailes
Et dans ton coin tu chantais belle, belle, belle
Et le public aimait ça
Déjà les Beatles étaient quatre garçons dans le vent
Et toi ta chanson disait marche tout droit
Cette année-là
Quelle joie d'être l'idole des jeunes
Pour des fans qui cassaient les fauteuils
Plus j'y pense et moins j'oublie
(Dis-nous Michelle qu’est-ce que tu as fait cette année-là ?)
 J'ai découvert mon premier mon dernier amour
Le seul le grand l'unique et pour toujours le public
Cette année-là
Dans le ciel passait une musique
Un oiseau qu'on appelait Spoutnik
Quelle année cette année-là
C'est là qu'on a dit adieu à Marilyn au cœur d'or
Tandis que West Side battait tous les records
Cette année-là
Les guitares tiraient sur les violons
On croyait qu'une révolution arrivait
Cette année-là
(Dis-nous Michelle mais c’était quand cette année-là ?)
C'était hier, mais aujourd'hui rien n'a changé
C'est le même métier qui ce soir recommence encore
C'était l'année soixante deux… »,
Cette année-là, 2008.


Souvenirs musicaux de l’ « Age Tendre » :
 « C’est à toi que je dois
Mon premier Olympia
Shalimar de Guerlain
Qui est resté mon parfum
Tu as été le témoin
De mon plus grand chagrin
J’ai pleuré dans tes bras
Des choses qu’on n’oublie pas
Je t’ai connu heureux
En chanteur malheureux
Sur le plan amoureux
On s’est suivis de peu
De paroles en musique
Tu as tout partagé
Avec tout ce public
Qui ne t’a pas lâché
On aurait pu s’aimer d’amour
L’amitié nous a pris de court
En s’imposant tout simplement
Comme le plus fort des sentiments
Loin des serments qui jouent des tours
On a tout misé sur toujours
En choisissant de s’aimer tout court
On aurait pu s’aimer d’amour
On parle de toi tout le temps
Et toujours au présent
Tes retards tes colères
Devenus légendaires
Les jeunes générations
Reprennent tes chansons
C’est pas près de s’arrêter
Car tu les fais rêver
Au-delà de tout ça
C’est l’ami qui est là
Quelque part dans mon cœur
Magnolias for ever… »,
On aurait pu s’aimer d’amour, 2008.


Souvenirs musicaux de l’ « Age Tendre » :
sur l’album Ces années-là, qui commence comme un hommage à Claude François décédé tout juste trente ans plus tôt, Michèle Torr reprend aussi la chanson de Gilbert Bécaud qui a donné son nom à toute une génération :
« Elle s'habille comme lui
D'un pantalon, d'un blouson
Quand on les rencontre la nuit
On dirait deux garçons
Leur visage paraît figé
Comment deviner qu'ils s'aiment
Ils ont des jeux dangereux
C'est là qu'ils trouvent leurs joies
C'est le temps des n'importe quoi,
Age tendre et tête de bois.
Ils ne se sont jamais dit
Le plus petit mot d'amour
Ils se baladent dans la vie
En copains de toujours
Ils trouvent que c'est démodé
De se l'avouer qu'ils s'aiment
Ils ont des jeux de gamins
Mais leur cœur est déjà loin
C'est le temps des n'importe quoi
Age tendre et tête de bois
Ils vont tous les jours
Tous les jours au cinéma
Quand ils sortent du ciné
Ils boivent un Coca Cola
Et comme des habitués
Ils écoutent la machine
Qui fait ...
Elle s'habille comme lui
D'un pantalon, d'un blouson
Quand on les rencontre la nuit
On dirait deux garçons
Leur visage paraît figé
Mais moi je sais qu'ils s'aiment
Ils ont des jeux dangereux
C'est là qu'ils trouvent leurs joies
C'est le temps des n'importe quoi
Age tendre et tête de bois.
Ils se jettent dans la nuit
En écrasant les chemins
A grands coups de phares et de bruit
La nuit leur appartient.
Mais quand ils se retrouvent au jour
La route est toujours le même
C'est parce qu'ils n'ont presque rien
Qu'ils voudraient tout à la fois
C'est le temps des n'importe quoi
Age tendre et tête de bois »,
Age tendre et tête de bois, 2008.


Elle chante aussi, sur  ce même album, Dans le temps, 2008
(« Au club où l’on allait danser
J’ai traîné mon ennui
Quand le barman m’a vue rentrer
Toute seule il a compris
Ma grande peine
Il n’a rien dit
Mais je sais qu’il a compris
Il a mis l’air que l’on fredonnait
Tu sais dans le temps
Quand on s’aimait oh ! oui, dans le temps… »,
adapté du Down Town de Pétula Clark,
et Sorry oh ! oui sorry, 2008 :
« I’m sorry, oui sorry
De mes larmes qui coulent
Tu ne dis mot et mon amour s’écroule… »,
adapté de I’m sorry, de Brenda Lee).
 « (Michelle c’est toi, toi qui nous as donné ces joies
Toutes ces années-là) »

On se reverra, 2008.


« Un coucher de soleil sur la route 66
C’est ta voix qui m’appelle
Comme une chanson d’Elvis »,
Route 66, 2014.
Et l’on découvre avec stupeur qu’il est déjà bien loin le temps où l’on pouvait s’entendre dire :
« Vingt ans elle est adolescente notre aventure d’amour »,
20 ans d’amour, 1985,
quand elle n’en a pas moins de…54 aujourd’hui!
Oh ! et puis foin de la nostalgie :
« Il dit: "Rappelle-toi tes amours
Rappelle-toi puisque c'est ton tour
Y a pas d'raison pour qu'tu n'pleures pas
Avec tes souvenirs sur les bras... "
Et moi je revois ceux qui restent
Mes vingt ans font battre tambour
Je vois s'entrebattre des gestes
Toute la comédie des amours
Sur cet air qui va toujours
Padam...padam...padam...
Des "je t'aime" de quatorze juillet
Padam...padam...padam...
Des "toujours" qu'on achète au rabais
Padam...padam...padam...
Des "veux-tu ?" en voilà  par paquets
Et tout ça pour tomber juste au coin d'la rue
Sur l'air qui m'a reconnue »,
Padam padam, 2003. 
 « Ne regarde pas en arrière
Va vers la lumière »,
Qu’est-ce qu’ils disent, 2014.


Age Tendre enfin, c’est depuis 2006, une tournée qui ne cesse de renaître de ses cendres.


Standing ovations à n’en plus finir, concerts enflammés, spectateurs en délire, « La nostalgie, ça cartonne », et la deuxième saison, après un passage télévisé à la Fête de la chanson française où Michèle Torr, très visiblement la star de la tournée, a chanté Emmène-moi danser ce soir, débute dès le mois de mars 2007 au Palais des Congrès de Paris, du 8 au 11 mars, avec les chanteurs de la première et de ceux de la deuxième (4 heures de spectacle au lieu de trois),  avant de reprendre le 27 octobre et de repasser ce même jour par le Zénith de la capitale. On en est à 750 000 spectateurs et le succès du début s’est mué en véritable phénomène. « Michèle Torr est toujours aussi adulée », et elle chante Sur les routes, Hymne à l’amour et   Le pont de Courthézon en plus de son medley revisité, sans, cette fois, les chansons des années 60. Sur scène se succèdent entre autres Stone (avec Charden), Marie Myriam (sa concurrente lors du Concours de l’Eurovision de 1977), Pierre Groscolas ou encore Georges Chelon, qui lui écrira les paroles de Diva en 2014.


 Standing ovations à n’en plus finir, concerts enflammés, spectateurs en délire, « La nostalgie, ça cartonne », et la deuxième saison, après un passage télévisé à la Fête de la chanson française où Michèle Torr, très visiblement la star de la tournée, a chanté Emmène-moi danser ce soir, débute dès le mois de mars 2007 au Palais des Congrès de Paris, du 8 au 11 mars, avec les chanteurs de la première et de ceux de la deuxième (4 heures de spectacle au lieu de trois),  avant de reprendre le 27 octobre et de repasser ce même jour par le Zénith de la capitale. On en est à 750 000 spectateurs et le succès du début s’est mué en véritable phénomène. « Michèle Torr est toujours aussi adulée », et elle chante Sur les routes, Hymne à l’amour et   Le pont de Courthézon en plus de son medley revisité, sans, cette fois, les chansons des années 60. Sur scène se succèdent entre autres Stone (avec Charden), Marie Myriam (sa concurrente lors du Concours de l’Eurovision de 1977), Pierre Groscolas ou encore Georges Chelon, qui lui écrira les paroles de Diva en 2014.


 Après cela, Michèle Torr va faire une pause et se consacrer exclusivement à sa carrière solo pour quelque temps. Surfant sur l’incroyable succès d’Age Tendre, elle choisit, plutôt que l’album de reprises de chansons réalistes auquel elle avait d’abord pensé, d’enregistrer un disque comportant 7 chansons inédites et 7 reprises de chansons des années 50, 60 et 70, accordant une place privilégiée à Claude François qui l’emmena avec lui faire ses premières tournées et jusque sur la scène de l’Olympia. Elle a donc repris Sha la la hier est près de moiCette année-là et lui a dédié On aurait pu s’aimer d’amour. Toujours en référence à Age Tendre et aux années 60, elle chante aussi Age Tendre et tête de bois, Sorry oh oui sorry, Dans le temps ou Toujours dans mon cœur avant de remplir, complètement, quatre jours durant la salle de l’Olympia.


C’est par ailleurs entre le 10 et le 16 décembre 2008, que Michèle Torr va participer à la première croisière Age Tendre et Têtes de bois, à bord du Fantasia, un paquebot qui sillonne cette fois les mers entre Saint Nazaire et Marseille en passant par Lisbonne et Gibraltar. « Plus de trois mille amoureux de la chanson française à bord », qui « s’arrachent ses CD, ses photos dédicacées et… ses bises ». Cependant elle ne participera pas non plus à la saison suivante mais on la reverra, à nouveau en forme, de même que 4000 passagers, à bord du même paquebot, pour une nouvelle croisière en Méditerranée au printemps 2010.


Puis, « plébiscitée par le public, la voilà de retour » dans la saison 5, entre 2010 (de mars à juin puis à partir d’octobre) et 2011 (jusqu’au 21 janvier), alors qu’elle prépare son retour en solo sur la scène de l’Olympia pour les 6, 7 et 8 mai, avec pas moins de quatre titres, Je m’appelle Michèle, Emmène-moi danser ce soir, La ritournelle (a cappella et sans micro) et Toutes ces nuits. « On a toujours du mal à trouver des strapontins libres » si l’on s’y prend trop tard pour cette tournée qui, après une croisière qui a eu lieu une nouvelle fois à bord du SMC Fantasia du 14 au 26 mars 2010, fait étape au Palais des Congrès de Paris du 13 au 16 janvier 2011.  Malgré des craintes au début de la tournée dues à une baisse de trente pour cent sur les réservations (car, selon M. Algay, la « crise économique » se fait sentir), la Tournée Age Tendre continue de « remplir les Zéniths de France ainsi que d’immenses paquebots de croisière » et  on atteint les 4 millions de spectateurs.


A la suite de cette cinquième saison, Michèle s’est à nouveau consacrée à sa carrière solo puisque, après la sortie de son Best of 3 Cd incluant Avant d’être chanteuse et Notre Père, qui a été vendu à plus de 50 000 exemplaires et son Olympia de mai 2011, elle a eu l’idée d’enregistrer un album de chansons « spirituelles », Chanter c’est prier,  dont la sortie, en novembre 2012, a été suivie d’une longue tournée de plus de 40 dates à travers la France et la Belgique.
Puis elle a fait partie de l’affiche du « Retour de nos idoles » deuxième saison, au Québec, les 5, 6 et 7 mai 2012, (« Michèle Torr est venue nous faire entendre quelques-uns de ses meilleurs succès. Ce qui a toutefois le plus attiré l’attention des spectateurs est sa prière d’amour qu’elle a fait façon a cappella , dans un Colisée rempli à craquer. Celle-ci a par ailleurs eu droit à toute une ovation à la fin de sa prestation » a écrit Marie-Andrée Mercier) avant de faire, toujours au Québec, une tournée avec Herbert Léonard dans la « belle province » entre avril et octobre 2013. 


Michèle Torr a également participé à deux croisières Age Tendre, du 22 octobre au 4 novembre 2011 puis du 28 au 7 novembre 2012, avant d’entamer, à partir de mars 2013, la huitième saison d’Age Tendre.
Ce devait être, de « Zéniths en Palais », la « der des der »… 


« On est heureux, excités ; disait Michèle avant de partir sur les routes, on attendra le dernier jour pour être tristes ». Au cours de cette saison, Michèle, entrée en scène sur l’intro d’Une petite Française,  avec des images nous montrant la « chanteuse provençale sortant de sa maison d’Aix en Provence avant qu’on la retrouve sur la scène dans la même tenue. Magique ! » a chanté C’est dur d’avoir seize ans, je m’appelle Michèle, J’en appelle à la tendresse,  Emmène-moi danser ce soir, bien sûr, mais aussi Mon Dieu, a cappella et sans micro (« ce qui forcément lui vaut une ovation du public »), et pour finir « avant qu’elle sorte de scène et que l’écran la montre rentrer dans sa maison du sud », Chanter c’est prier.
Ce fut une « ultime saison triomphale ».On a parlé d’une « vraie histoire d’amitié » entre les artistes et le public, de « séances de dédicaces touchantes ». Michèle « lumineuse », « en pleine communion avec le public », a « envoûté » les salles « ébahies » en chantant a cappella et sans micro, « de sa voix chaude et puissante », offrant aux spectateurs de « véritables instants de grâce entre voix et piano»…A Paris, du 16 au 19 janvier, le Palais des Congrès  « a vibré sous les interminables applaudissements du public » et « l’émotion était palpable en coulisses ». Ce « triomphe » montrait que le public ne s’était pas lassé de la formule et les artistes (80 en tout depuis 2006) ont dû jouer les prolongations jusqu’à juin 2014.


Une nouvelle croisière avait eu lieu du 27 février au 7 mars 2013, la quatrième, avec à bord du MSC plus de 3000 passagers, 58 artistes (record battu !) plus les musiciens et les conférenciers, à destination de l’Italie, de la Grèce (on a vu Michèle faire une excursion à Corfou et à Santorin…) et  de la Turquie… et puis une autre, du 28 octobre au 7 novembre 2014,  la cinquième. Sans Michèle Torr.


Puis, comme le public semblait en redemander, Rendez-vous avec les stars a été donné le 18 octobre 2014. Avant d’être rebaptisé Age Tendre Rendez-vous avec les stars…Une formule « toujours aussi attrayante », « recentrée sur les têtes d’affiche », un plateau qui « vaut de l’or… » !
Le premier « rendez-vous » a eu lieu  à Chalon-sur-Saône mais les premières dates ont ensuite été reportées à février, et la tournée a vraiment commencé  en décembre, avant de passer par Paris et le Palais des Congrès en janvier 2015, et de continuer jusqu’au mois de juin 2015, en passant par de nombreuses villes de France. On aura remarqué que le visuel de l’affiche a beaucoup évolué au fil des mois : après un rideau rouge et une police très théâtrale et précieuse, la mention « Après Age Tendre » est venue s’ajouter aux portraits des artistes en médaillons, puis l’emporter sur « Rendez-vous avec les stars » , et la police, le logo d’Age Tendre ont reparu. Ainsi cette tournée a-t-elle fini par s’appeler Age Tendre, rendez-vous avec les stars… Peut-être qu’ « Age Tendre » se portait encore trop bien pour déjà disparaître…
La quête de Jacques Brel (elle a débuté avec lui à 14 ans) a cappella, « ce qui lui vaut comme toujours l’admiration du public toujours impressionné par cette démonstration », Et toute la ville en parle, Emmène-moi danser ce soir, Discomotion,  Une vague bleue,  Le Pont de Courthézon font partie des chansons interprétées par Michèle Torr dans ce nouveau spectacle dans lequel on retrouvait déjà Dave et… Nicoletta ! De même que Qu’est-ce qu’ils disent…


Car entre temps, la chanteuse a enregistré un nouvel album, Diva, et préparé son retour à Paris pour fêter, avec quelques mois de retard, ses cinquante ans de carrière, avec deux spectacles différents sur les scènes de l’Olympia (en janvier 2015) et du Trianon (en octobre) dont il reste le double DVD De l’Olympia au Trianon.


Car, entre temps, et quoi qu’on ait pu en dire, pendant toutes ces saisons d’Age Tendre, Michel Algay, le producteur, a eu à cœur  de s’occuper non seulement ses tournées elles-mêmes, mais aussi, généreusement,  des tournées et des spectacles parisiens de bon nombre des artistes qui avaient fait le triomphe de son concept.  Ainsi Charles Dumont, Demis Roussos, Isabelle Aubret, Georges Chelon, Danyel Gérard, Philippe Lavil et bien d’autres ont-ils pu revenir en solo à Paris, à l’Olympia ou au Palais des Congrès par exemple, pour des  spectacles en solo.
Parmi eux donc, pour son « Paris », Michèle Torr… Avant cela, c’est le même producteur qui avait produit la tournée En concert avec vous démarrée après le sortie de Chanter c’est prier, initié la conception de l’album Diva puis, après cela, produit la tournée des églises et des cathédrales Chanter, c’est prier.
Certes, tous ces projets et réalisations ont été perturbés du fait des difficultés financières de M. Algay mais, quoi qu’on en ait dit, il en aura été un instigateur majeur et il est profondément regrettable que sa société de production ait donc dû déposer le bilan en 2015. C’est M. Pierre-Nicolas  Cléré qui a racheté les droits d’Age Tendre dont il a confié la production à Coyote, la société de Christophe Dechavanne.
Ainsi la tournée Age Tendre a-t-elle pu renaître de ses cendres, avec une saison à laquelle, pour des raisons contractuelles, Michèle Torr n’a pas participé, mais dès le début de l’année 2017, son retour a été annoncé dans la croisière de l’automne suivant, puis dans la saison 2018.


C’est ainsi qu’elle en aura été la seule présente à la fois dans la première et dans la dernière saison, après avoir fait partie de la deuxième, de la cinquième, de la huitième et d’Age Tendre, rendez-vous avec les stars, ainsi que dans la plupart des croisières Age Tendre.


Mais qu’a-t-on dit d’elle pendant les quatre mois qui viennent de s’écouler ?
Petit florilège…
Age tendre à Amnéville :
« …Après [Dick Rivers] Michèle Torr. Je m’appelle Michèle, Emmène-moi danser ce soir, J’en appelle à la Tendresse, ses tubes des années 70 mais aussi une reprise de Piaf a cappella à tomber. Une grande Professionnelle que cette Michèle Torr. Elle aura passé sa vie sur scène avec une exigence dans sa présentation, son travail très précis, professionnel… » danyvousrecommande.unblog.fr
Age Tendre à Marche en Famenne:
« Et surtout, ces deux mille cinq cents personnes qui, lors des deux séances, se lèvent, toutes ensemble, et applaudissent à tout rompre Michèle Torr, interprétant a cappella le Mon Dieu créé et chanté pour Edith Piaf en 1960 ».
« Plus de 2500 personnes présentes hier à Montbéliard pour applaudir la grande Michèle Torr interprétant a cappella Mon Dieu.  Ovation incroyable. »
imgrum.org/tag/AgeTendre
@cassandra_cassiie


Un "moment de grâce" avec Michèle Torr, à Clermont-Ferrand :
« Mais l’amour est là, et il y a quelques moments de grâce même, comme cette reprise de Mon Dieu d’Edith Piaf, a cappella par Michèle Torr, sans même un micro. Puissant ».
La Montagne.
Age Tendre à Tours :
« ...Michèle Torr, 70 ans, qui dans un défi à l'altération des cordes vocales qui affecte tout chanteur grisonnant,  se prend à interpréter a cappella Mon Dieu d'Edith Piaf - sans musicien ni choriste,  ni même de micro ».
LE MONDE | 19.02.2018 |Par Frédéric Potet.
 « Très bonne soirée au Zénith d'Amiens le 16/2. Que du bonheur. Les septuagénaires ont la pêche, de l'humour et de la classe. Grande émotion avec la reprise de "Mon Dieu" par Michèle Torr. Bravo aussi aux musiciens, aux choristes et à la bonne humeur de Christophe Dechavanne. Quel plaisir d'écouter toutes ces anciennes chansons. Allez-y, vous ne serez pas déçus par ce concert de plus de 2 heures 30 ».
Michèle Lévêque • 18 février 2018. Facebook Age tendre Fan.


Age Tendre à Aurillac :
«  Elle a beau avoir 70 ans, chanter depuis des lustres, elle continue de se présenter quand elle entre dans la lumière. Je m'appelle Michèle. Et quarante ans après la sortie de son tube, Michèle Torr attend encore qu'il l'emmène danser ce soir. Puis, pour démontrer que le poids des ans n'a en rien altéré ses cordes vocales, elle se lance un défi : interpréter Mon Dieu, d'Edith Piaf, a cappella... »
La Montagne.
 « ...Une salle… conquise par la version a cappella de Mon Dieu par Michèle Torr».
La Montagne.
Age Tendre à Orléans :
« ...Elle s'appelle Michèle: Michèle Torr a ravi le public en interprétant Mon Dieu d'Edith Piaf a cappella... »
Julie Poulet-Sevestre.
Age Tendre au Mans :
« Michèle Torr a chanté son Je m’appelle Michèle  faisant remonter les souvenirs des fans à la surface »,
Le Mans Ma ville
« Moment d’émotion avec Michèle Torr qui a chanté sans micro et sans orchestre Mon Dieu d’Édith Piaf... Un show de plus de deux heures, d’une précision mécanique très pro, partagé par un public conquis ».
Le Progrès.


« ...Elle s’appelle Michèle et a « le cœur  en Provence » où elle a laissé ses souvenirs… Pour sûr elle nous emmène danser ce soir… La voix est ensoleillée, réjouissante. Mais c’est en chantant Piaf sur Mon Dieu qu’elle nous épate plus encore par son coffre : « Même si j’ai tort / Laissez-le moi encore ». La Torr a raison, ça doit être pour ça qu’elle reprend cette chanson.
Nos Enchanteurs.
Age Tendre à Brest :
« Dick Rivers, Michèle Torr, Isabelle Aubret et Dave ont livré des performances de haut vol…
Quelle voix !
 ... Michèle Torr a poursuivi avec notamment une chanson a cappella et a brillamment prouvé qu'elle a conservé une voix superbe »
Le Télégramme.
 Age tendre à Rennes :
« J’y vais depuis des années. Je les aime tous ! Mais Michèle Torr, c’est ma préférée… J’ai une photo avec elle où je lui fais la bise. » …


Une performance a cappella
  …c’est au tour de Michèle Torr d’entrer en scène. Vêtue d’une longue veste noire, elle fait chanter le public sur J’en appelle à la tendresse et Emmène-moi danser ce soir. Mais surtout, elle se livre à une performance a cappella en reprenant une chanson d’Édith Piaf, Mon Dieu. Dans le public, Viviane est aux anges. Elle vient d’offrir une rose à son idole, qui la remercie… »
Ouest France.
« C’est toujours Michèle Torr et Dave qui ont le plus de succès… »,
 Pascale Dalla Guarda (Facebook  JPPascalini).


La saison 2018 est donc désormais terminée, avec une croisière annoncée pour l’automne prochain, mais une saison suivante incertaine… et on peut penser que M. Dechavanne n’aura pas à cœur de faire en sorte que les artistes qui ont fait le succès de cette tournée puissent continuer, en solo, de se produire, en disques ou en concert, à l’instar de Michel Algay. 


Qui a-t-on retrouvé, dans la tournée Age Tendre 2018, de ceux qui posèrent pour la photo mythique de Jean-Marie Périer prise en 1966 et publiée dans Salut les Copains?
Sheila, Dick Rivers et … Michèle Torr, bien sûr.
Les autres étaient soit inscrits dans d’autres courants de la chanson de l’époque, soit à leurs balbutiements, à moins qu’ils ne soient arrivés dans le paysage musical que dans les années 70…
Il y manque bien sûr ceux qui ne chantent plus et ceux qui, au fil des jours, les uns après les autres, ont disparu… Et puis ceux pour qui il serait dégradant de participer à une telle tournée. Probablement se considèrent-ils comme au-dessus de cela. Soit. Enfin, ceux qui ont participé aux formules précédentes mais se trouvent absents de la présente.  Ceux qui ont en ce moment d’autres projets. Et ceux qui n’ont pas été cette fois retenus. Car les places d’Age Tendre semblent chères aussi pour les chanteurs!
Certaines, à l’instar des Vieilles Canailles, se sont dites prêtes à imiter messieurs Dutronc, Mitchell et Hallyday. Sheila d’abord, déclarant souhaiter partir en tournée avec Sylvie Vartan, Françoise Hardy ou… France Gall ; Sylvie Vartan ensuite, avec Françoise Hardy ou… Véronique Sanson ! Mais aucune des deux n’a cité… Michèle Torr ; alors que, quand on regarde cette photo et que l’on se demande qui, en 2017 ou 2018, parmi ces ex-demoiselles Age Tendre, fait encore de la scène, c’est son nom qui s’impose, non ? 
Avec quel nom, justement ? Les vieilles copines ? Les vieilles coquines ? Les Vieilles… Harpies ? C’est aussi que l’on ne force pas la sympathie, quoi qu’on en dise.
Mais probablement un tel projet n’est-l plus d’actualité, à l’heure où la première, ayant capitalisé sur les retombées médiatiques du décès de son fils, projette, après un Casino de Paris en décembre dernier qu’elle n’est pas parvenue à remplir, et un nouvel album, de  monter sur la scène de la salle Pleyel et que l’autre, après le décès de Johnny Hallyday, a investi, en lui rendant hommage,  le Grand Rex, avant une tournée « internationale ».

 

Qui a eu raison, qui a eu tort ?
En effet beaucoup se sont demandés, et on se demande encore, si participer à ces tournées et à ces croisières ce n’était pas, aussi, s’enfermer dans une sorte de mausolée. Car, au cours de ces concerts, que chantaient les artistes si ce n’est des tubes datant de plusieurs décennies ? Si le proverbe dit qu’ « on ne peut pas être et avoir été » c’est pourtant là qu’est l’enjeu : il faudrait « avoir été » et « être » encore… Pour ce faire, Michel Algay a laissé aux chanteurs la possibilité de présenter de nouveaux titres afin de montrer qu’ils étaient encore créatifs, et il a, on l’a déjà dit,  produit des spectacles de ces mêmes artistes en solo, alors que, dans cette tournée 2018, Dechavanne a préféré proscrire toute nouveauté… Quoi qu’il en soit, il est certain que, comme l’impact médiatique de ces tournées Age Tendre était très fort, puisque les premières ont connu un véritable triomphe, le public a pu penser que les chanteurs qui y participaient ne faisaient plus que cela. Et cela n’a pu que nuire à leur image, alors même qu’ils voyaient se redorer leur blason.




Et Michèle Torr ?
Et bien disons que ces années 2010 ont été particulièrement riches et innovantes puisqu’elle a, en plus de ses participations aux tournées et croisières Age tendre, avant de fêter ses cinquante ans de carrière, pu explorer plus en profondeur de nouvelles voies, celle de la spiritualité et celle de l’intimité ; elle a produit, après le succès de son Best of 3 CD de 2011 (plus de 50 000 exemplaires vendus) deux nouveaux albums majeurs, Chanter c’est prier et Diva,  s’est lancée dans plusieurs tournées d’une ampleur certaine, en France avec En concert avec vous (plus de quarante dates en 2012/2013) et au Québec avec Herbert Léonard en 2013, mais elle a aussi chanté au Liban, en Espagne…  avant une série de concerts dans les églises et les cathédrales (2015/2016 ;  CD Tout l’amour du monde, 2016), qui s’est prolongée dans des théâtres et des cabarets. Elle a présenté trois spectacles différents sur les scènes parisiennes: un à l’Olympia, remarqué, en 2011 (CD et DVD Coup de cœur Fnac), deux autres en 2015 : à l’Olympia encore, Amour toujours puis au Trianon, Intimiste réunis dans le double DVD De l’Olympia au Trianon sorti en 2017.
Et tout cela, à l’heure où beaucoup de consœurs des générations suivantes peinent tant à continuer d’exister.
Chapeau bas !
Et maintenant ?
Et bien laissons-la « souffler et retrouver sa voix », laissons-la prendre soin d’elle avant de choisir la voie sur laquelle s’engager désormais, après ces années Age Tendre et, surtout, cette décennie d’ores et déjà bien remplie au cours de laquelle elle a pu concrétiser tant de projets qui lui tenaient… à cœur.

FIN