samedi 14 octobre 2017

Michèle Torr en concert à Luzy. « Sur scène, c’est le bonheur »

Rencontre
L’idole des années 60, qui a vendu près de 30 millions d’albums dans le monde, se produira dimanche à Luzy. Michèle Torr a répondu à nos questions    sur son agenda bien rempli jusqu’en 2018.
Lison Lagroy


AGE TENDRE. A 70 ans, l’inoxydable Michèle Torr va prochainement sortir un nouvel album. PHOTO APS-MEDIAS

 A l’autre bout du téléphone, elle commande une orange pressée et un café-crème d’une voix incroyablement douce. Installée dans un bistrot d’Aix-en-Provence, où elle habite désormais, l’interprète d’Emmène-moi danser ce soir aime se raconter.
Après plus de cinquante ans de carrière, votre concert de dimanche à Luzy n’est certainement pas le premier dans la Nièvre ? Non, c’est certain ! Le public y est chaleureux et enthousiaste. Il m’a toujours soutenue. La Nièvre semble très jolie mais je vous avoue qu’en tournée, on voit surtout les hôtels, on n’a pas vraiment le temps de visiter.
A quoi va ressembler votre « tour de chant » comme vous l’appelez ? Je vais évidemment chanter les chansons que le public connaît et attend, mais pas seulement. Je vais reprendre Le petit bonheur du Canadien Félix Leclerc mais aussi une chanson peu connue d’Edith Piaf, T’es l’homme qu’il me faut. Elle a souvent une place dans mes spectacles, puisque c’est elle qui m’a donné envie de chanter. Le hasard a fait qu’elle meure le jour même où j’ai signé mon premier contrat dans une maison de disques, à seize ans. Ma maman aussi chantait très bien. Elle n’a pas eu le temps de beaucoup me voir sur scène, mais elle était là lors de mon premier Olympia avec Claude François. 
Vous raconterez tout ça à votre public ? Je parle beaucoup entre les morceaux, je trouve intéressant de raconter les histoires qui ont fait les chansons.
Vous ne vous lassez jamais ? De chanter la même chose, comme Emmène-moi danser ce soir ? Oh que non ! Le public, différent à chaque fois, fait vivre la chanson. C’est lui qui fait le moment chaque soir. D’être souvent en tournée, non plus, même si ça a pu être compliqué quand mes enfants étaient petits…J’avoue que je râle un peu quand il faut faire les bagages, mais j’aime tellement  quand on répète et qu’on est sur scène. C’est la partage, le bonheur.
Vous vous voyez encore faire ça pendant des années ? Ce sera Dieu qui décidera encore combien de temps je le ferai. Quand le public se sera lassé, ou même moi, j’arrêterai. Il faut dire que j’ai eu la chance de passer six fois par jour à la radio quand j’avais 20 ans, maintenant, place aux autres !
Vous la connaissez bien, cette nouvelle génération de chanteurs dont vous parlez ? Vianney et Christophe Maé, j’en suis folle. La petite Louane, je trouve qu’elle a quelque chose en plus. Que ce soit en tant que chanteuse ou actrice, d’ailleurs. Ils sont tous très talentueux et je suis amoureuse du talent, quel qu’il soit. Et je vais bientôt aller applaudir la fabuleuse Isabelle Boulay à l’Olympia.
Et vous, comment vous sentez-vous sur scène ? Je m’y sens vraiment bien. Par rapport à mes débuts, je prends les choses différemment, je dédramatise les situations. A l’époque, je faisais des colères ridicules quand je me trompais ou que les musiciens se trompaient. J’en rigole aujourd’hui : le public du premier rang rit et m’aide à me souvenir ! Le plus drôle, c’est que je me trompe surtout sur les chansons que je connais le mieux. Mais ce qui me plaît au-delà de la scène où je suis véritablement heureuse, c’est le contact avec le public. Il est comme une deuxième famille.
Que peut-on vous souhaiter pour la suite ?  Que l’album que je suis en train d’enregistrer sorte avant les fêtes de fin d’année. Et que cela continue encore.
SON ACTUALITE
Concert à Luzy. Concert dimanche, à 16 h, à la Grande Halle de Luzy, avec sept musiciens et deux choristes. Carré Or, 41 euros, première série, 31 euros.  
Croisière Age tendre. Après trois ans d’absence, les artistes des années 60 et 70 retrouveront une nouvelle fois le MSC Splendida, à l’occasion d’une croisière au départ de Gênes, qui se déroulera du 4 au 11 novembre. Des passages en Italie, à Malte et en Corse sont prévus. Linda De Suza, Dave, Hugues Auffray, Marcel Amont, Pascal Danel, Christian Delagrange, Les Rubettes et Les Forbans seront aux côtés de Michèle Torr sur le paquebot.
Nouvel album. Michèle Torr sortira un nouvel album, actuellement en préparation, très certainement avant les fêtes de fin d’année.


Concert

Un public conquis devant la voix de Michèle Torr à Luzy

Publié le 15/10/2017 à 19h50



Michèle Torr est entrée en scène en chantant "Sur les routes". © Christophe MASSON

 

Une voix féminine chante et résonne dans la halle. Une petite dame dynamique monte les escaliers, sautillant en basket et veste rayée pour rejoindre le centre de la scène. Sourires sur les visages du public. Applaudissements de la salle. Michèle Torr, reconnaissable à son carré platine et sa voix puissante, était à Luzy, dimanche 15 octobre.


Accompagnée de ses musiciens, qui ont assuré la première partie de la chanteuse, Michèle Torr emmène le public dans son univers, avec Mon Père, Le Pont de Courthezon, Je ne veux chanter que l’amour, J’en appelle à la tendresse ou encore J’aime. Elle reprend Edith Piaf, C Jérôme, mais aussi Félix Leclerc.



Entre les morceaux, elle  se raconte. Elle revient sur l’épisode qui l’a fait connaître. « A 14 ans, je gagnais un grand concours de chant, qui m’a permis d’enregistrer mon premier disque. Ce soir-là, il y avait Jacques Brel. Il m’a invitée à chanter en première partie de son spectacle. Il a été extraordinaire ». Sans micro, Michèle Torr se lance alors dans une interprétation a cappella d’une chanson de Jacques Brel. Le public retient son souffle. La voix de la chanteuse résonne jusqu’au fond de la halle. Toute la salle applaudit la performance. Une partie du public se lève.


Les organisateurs, le comité des fêtes de Luzy, sont ravis. « Des gens sont venus de Nevers, de l’Allier, de Saône-et-Loire, de région parisienne... », détaille la présidente, Michèle Andriot. Dans la salle, 1.100 personnes « et quelques invités » avaient réservé leur place pour le concert.

Texte : Jenny Pierre
Photos : Christophe Masson