mardi 29 septembre 2015

Michèle Torr, intimité et confidences…

Michèle Torr chante sa famille (suite).


 « Tu vois cet homme à qui je pense …c’est lui »,
C’était toi,  2008.
Mais lui, qui est-ce ?

Est-ce celui à qui elle s’adresse dans A mi-vie en 1993 ?
« Et celui qui me dit
« Ne va pas prendre froid »,
Celui que j’espérais
Que je n’attendais pas
Est-ce que c’est toi
A mi-vie
Là où je suis ? ».
Dans Si je t’aime ?
Celui dont le nom apparaît parmi les choristes de La prière sévillane ?


Pourtant c’est un autre qu’elle épouse en février 1995 au moment de la sortie d’A nos beaux jours.
Ou bien celui-là, à qui elle fait des reproches dans Tes silences, en 1997, dans l’album Seule dont elle a (co)signé la moitié des textes ?
« Rien de ce qu’on écrit
Ne ressemble à ma vie… »,
Seule.
Alors c’est elle-même qui écrit :
«Un mouchoir je trouve plus mes lunettes noires
Pour cacher les blessures de tes armes
Et je me fous que les gens voient mes larmes
Ne suis-je pas faite comme toutes les femmes ?
Arrête tes silences…
Des couloirs bien trop longs égarée
J’ai pas le trac je cherche le plateau B
Notre histoire en direct une télé
Seras-tu là pour me regarder ? »,
Celui à qui à la fin de Seule elle dit :
«Je suis une femme seule
Entourée mais si seule
Et dans ma tour d’ivoire
Entre mariages et deuils
Toujours un peu plus seule
Et tu reviens pas »,
Et « Allez, viens… », à la fin de Tes silences.
Et sa vie doit bien ressembler à cela.
Celui que, après un divorce, elle finira par retrouver au bout de Toutes ces nuits (2008).


« Toutes ces nuits
A ne penser qu’à toi
Toutes ces nuits
Tu es là… ».

« Mensonge ou vérité ? » (Seule).
Une de ses chansons les plus… intimistes.
©ED et GD.


mercredi 23 septembre 2015

Le Paris de Michèle Torr, troisième saison : été 2015.

« Je vis mes années folles
Toujours loin de Paris »,
Une petite Française, 1977.


Cette saison Michèle Torr ne sera donc pas passée par Paris pour fêter ses cinquante ans de carrière, puisque c’est en Provence qu’elle a décidé de le faire avec une tournée intitulée 50 ans de chansons qui a débuté à Berre l’Etang le dimanche 12 juillet, avant de passer par Palavas-les-Flots, Ollioules, Cannes (Le Suquet), Contes et Sénas en Août pour se terminer à Saint Brieuc le 17 septembre (en Bretagne cette fois) dans le cadre de la Foire Expo de la ville. Seules deux de ces dates étaient payantes (Palavas-les-Flots, dans les arènes, et Saint Brieuc, salle Hermione), dans les autres villes et villages les concerts en plein air étaient gratuits, car la chanteuse fait le choix d’offrir de temps en temps au public des concerts auxquels assister sans payer, comme ce fut le cas en 1981 avec la tournée Radio Monté Carlo ou en 2008 avec la tournée Ici Paris. Elle reprendra vraisemblablement le même spectacle à Salon-de-Provence le 25 septembre, à moins qu’elle ne décide de tester certains titres prévus pour le Trianon, de même qu’à Saint Brieuc, où elle a chanté aussi Quand vint la grâce, Je te portais dans mon cœur...


Après une première partie assurée par le chef d’orchestre Richard Gardet, ses choristes et ses danseuses (pas très au point à Berre l’Etang !) elle y a repris la structure d’Amour Toujours, à l’Olympia le 11 janvier dernier mais a souhaité le teinter d’une ambiance du Sud, comme elle l’avait déjà fait à Lloret del Mar, en Catalogne, au printemps dernier. Voici la liste des chansons qu’elle a interprétées:
Je m’appelle Michèle
Une vague bleue
Je ne veux chanter que l’amour
Le pont de Courthézon
A mon père
T’es l’homme qu’il me faut
Discomotion
J’en appelle à la tendresse
La prière sévillane
Et toute la ville en parle
La ritournelle (sans micro)
Emmène-moi danser ce soir
Diva (en entier)
Coupo santo
Qu’est-ce qu’ils disent ?
Dans toutes les villes traversées, Michèle Torr a retrouvé son public et remporté un beau succès. Surtout avec Coupo santo ! Public debout, main sur le cœur. 


Juste avant que ne débute cette tournée, Michèle Torr avait chanté à Pertuis le vendredi 3 juillet au profit de l’association Sep Pays d’Aix, de même que Christian Delagrange, Dave et Stella Mattéoni qu’on retrouvera en première partie d’Intimiste, au Trianon, le dimanche 18 octobre (des répétitions de ce spectacle ont eu lieu début septembre). Henri Giraud animait la soirée au cours de laquelle elle a chanté Le Pont de Courthézon avec ses petites filles Nina et Raphaëlle. Les bénéfices de la soirée seront à nouveau reversés au service du Professeur Pelletier, qui exerce au CHU La Timone à Marseille.


Cependant elle était présente sur la scène de l’Olympia pour fêter les quinze ans de carrière d’Olivier Villa où elle a chanté avec la chorale Chœur de Lou, de Saint-Loubès en Gironde, un medley (Je m’appelle Michèle, Emmène-moi danser ce soir, Une vague bleue…) avec laquelle le courant est très bien passé et que l’on reverra peut-être dans le cadre de la tournée des églises, Chanter c’est prier, qui va débuter en décembre. Des contacts ont été pris…
Le lendemain, on apercevait Michèle Torr « chez elle », à Aix-en-Provence, pour la fête des calissons.


On a appris dans La Provence qu’elle était également là, de même que Patrick Juvet, qu’elle va retrouver en 2016 pour la tournée Mes idoles, à l’ « anniversaire » de Chico et de ses Gipsys le 26 juin dans les arènes d’Arles. L’information a été relayée aussi par Platine dans le numéro de septembre-octobre-novembre, qui indique également que, lors de la soirée organisée à Paris le 18 juin par l’ambassadeur de Russie son Excellence Alexandre Orlov, elle a chanté a cappella Hymne à l’amour. Ce magazine indique aussi que, quelques jours avant, elle faisait mieux que Julien Doré, en terme d’Audimat, sur le canapé rouge de Vivement Dimanche (et mieux aussi que David Pujadas le dimanche suivant), en juin dernier. Qu’elle était présente aux obsèques de Patrick Carrier, régisseur de la tournée Age Tendre, au mois d’août, en Ardèche (on a vu également des photos dans Le Dauphiné ainsi que dans France Dimanche). Mais ils ne disent rien de ses spectacles de l’été, ni ne reviennent sur la sortie de Diva alors qu’ils devaient le faire, ni ne lui consacrent d’article à propos de ses cinquante ans de carrière…Qu’attendent-ils ?
Sinon, on l’a vue dans Nous-Deux le 30 juin (témoignage d’une admiratrice), dans le Hors-série de Ici Paris de juillet (à propos de son second mariage en 1995), dans Célébrité, en juillet-août (1/4 de page) puis dans Jour de France de septembre (2 pages à propos de son combat pour l’association SEP Pays d’Aix). Le même article, mais avec des photos différentes, a été publié dans Célébrité  n°2. La presse locale, Internet  et les réseaux sociaux se sont également fait l’écho de la tournée 50 ans de chansons


Eté 2015 : un été au cours duquel Michèle Torr est restée discrète mais active, alors que le spectacle Symphonique du Palais des Congrès reste à l’état de « projet » (On Air magazine, septembre 2015, à retrouver sur facebook ou http://onair-magazine.blogspot.com/), un été essentiellement provençal pour se ressourcer aussi auprès du public avant de retrouver Paris pour monter sur la scène du Trianon le 18 octobre et continuer, avec Intimiste, le Paris de Michèle Torr

©ED & GD.

lundi 21 septembre 2015

Michèle Torr chante Jean Vidal.

Michèle Torr chante sa famille (suite).


Alors Michèle Torr a aussi chanté le mariage, pour les humains :
« Au bord de l’eau un petit bal s’ouvre en plein vent
Comme autrefois les petits bals de nos parents
Cet air  vieillot ce vieux piano tout nous fait rire rire
Et malgré ça tout en dansant entre tes bras
Je me vois un beau dimanche
Tourner en robe blanche
Ainsi qu’un tableau du passé »,
Est-ce mon cœur ou le printemps, 1970.


« Ils s’étaient rencontrés au feu de la Saint-Jean
Ils se sont aimés tendrement
Après ces fiançailles
Dans un château de paille
Il ne manquait plus qu’un détail…
Dans l’église enchantée
Les cloches qui sonnaient
Et les enfants qui chantaient
Et vivent les mariages d’amour… »,
Mariage, 1984.
Et pour les loups (mais « on est tous un peu loup »):
« Quand la louve frissonne
A son premier printemps
Quand elle tourbillonne
De joie et d’émotion
Ce sera mariage
Avec un jeune loup
Un vrai loup de son âge
Un vrai loup de chez nous…
C’est comme nous
C’est une histoire d’amour… »,
La louve, 1973.
Je te dis oui, 1999, et après :
 « On allait tous les vendredis
Dans la maison de ta famille… »,
Papiers à fleurs, 1984,
le temps fait son ouvrage…
« Aujourd’hui ça fait six ans
Que nous sommes mariés… »,
Emmène-moi danser ce soir, 1978.
Et tout ne va pas pour le mieux.
« Ce voile de mariée abîmé par la pluie… »,
La déchirance, 1979.


Et si elle a chanté si bien l’amour, à la fin des années 60 et au début des années 70, n’est-ce pas que, après une « idylle » avec Christophe qui s’est terminée dans une « sorte de haine » selon les dires du chanteur, et après sa rencontre avec un certain Jean Vidal dans un cabaret parisien, le Don Camilo, en janvier 1968, elle-même était amoureuse et s’est mariée avec ce dernier, à Avignon, en janvier 1969 ?
Les chansons J’ai pleuré de joie
(Que de fois
J’ai pleuré de joie
Face à mon bonheur
Qui vit dans ton cœur…),
Ça
(…ça
Qui commence avec toi
Qui finit avec moi
C’est peut-être l’amour… »),
Pour toi
(« Au temps où je vivais
Aux portes de mes joies
Le monde m’inventait
Pour toi… »),
Mon amour…
par leur ton ne se font-elle pas l’écho de cet amour ?


Jean Vidal en devenant l’époux deviendra aussi le parolier et l’imprésario de son épouse. Il écrira pour elle J’ai arrêté le temps qu’elle chantera au Festival Orphée d’Or en Bulgarie (cependant son nom n’est pas crédité sur le disque, uniquement sorti dans les pays de l’Est), il lui écrira Les papillons en 1970 :
« Les papillons butinent un cœur
Et puis s’en vont chercher ailleurs
Les papillons prennent le temps
Prennent le vent
Et puis s’en vont… » (Prémonitoire ?),
Alors on marche (1971)
 et Le jardin d’Angleterre en 1976 :
« Oui c’est toi
Mon univers et puis mon roi c’est toi
Oui c’est toi… » .
Et, pour boucler la boucle, ceux qui auraient eu l’idée de  La louve, ce sont Michèle Torr et Jean Vidal.


Il n’empêche que « les histoires d’amour…. finissent mal en général » et le couple n’échappera pas à la règle. Beaucoup de choses resteront du domaine de la vie privée mais il arrive en effet que les chansons nous racontent par avance ce qui va arriver un peu plus tard et, en 1987, Michèle Torr chante Toi émoi (Madame surprend Monsieur rentrant au milieu de la nuit, ils se réconcilieront sur l’oreiller, « Same player shoots again »), Et toute la ville en parle (Madame trompée, victime pour les uns, coupable pour les autres, voit sa vie étalée sur la place publique), Tu ne vaux pas une larme (Madame chasse Monsieur de la maison. Bon débarras !). Tout cela était un peu trop outrancier pour ne pas paraître humoristique, à prendre au second degré. Il n’empêche, ce que chante Michèle Torr, c’est ce qui lui arrive, plus ou moins exactement, en 1988. C’est elle-même qui le dit encore aujourd’hui. Après les problèmes de santé de la chanteuse en 1989, la presse montrera l’image d’un couple apaisé mais il n’en est rien et après un 45 tours-confidence où elle se déclare Victime de l’amour :
«Des champs de bataille
Des sentiments passés
Je garde une paille
Dans mon cœur blessé…
Une passion de paille
Est vite oubliée
Mais ce qui me travaille
C’est que j’ai tout gardé…
J’ai sous mon chandail
Du mal à cacher
Ces petits détails
Qui font espérer
Faut pas que je m’en aille
Ici je l’attendrai
Il m’a fait trop mal
Mais je l’ai tant aimé… » 
Michèle Torr annonce son divorce par une dépêche de l’AFP durant l’été 1990.


Certes, il ne faut pas confondre les chansons d’un chanteur avec son histoire et ses véritables sentiments, mais quand en 1991  Michèle Torr chante Ceux qui laissent, Ne m’oublie pas ou encore Vague à l’homme, on ne peut s’empêcher d’écouter ces chansons comme on écouterait de nouvelles confidences.
« Je l’écarte avec les yeux
Il me revient par le cœur
J’ai voulu tourner la page
Pour une liberté mirage
Dans la folie de ce naufrage
Il m’a gardée en otage
C’est souvent ceux qui laissent
Qui sont seuls qui se blessent…
Ton absence m’assassine
Je suis devenue anonyme »,
Ceux qui laissent.
« Et si tout nous sépare
Et si tout nous déchire
Je ne veux pas que notre histoire
Comme ça puisse finir
Il ne fallait pas jouer
A ce jeu avec moi
Maintenant faut s’aimer
Ou se faire mal c’est comme ça
C’est comme ça mais… »
Ne m’oublie pas.
Intimiste, à coup sûr. La chanteuse a du Vague à l’homme.
Et « il paraît … » que c’est encore à Jean Vidal, décédé en 2001, que pensait la chanteuse quand elle interprétait C’était toi, en 2008. 


« C’était un paysage immense juste à côté de moi
C’était plus joli qu’un silence, qu’un soleil dans ma voix
C’était une indicible danse qui n’en finissait pas
Tu vois, cet homme à qui je pense
C’était un château à l’aurore que je touchais du doigt
C’étaient des couleurs que j’adore des choses auxquelles on croit
C’étaient les heures sans indulgence d’un bonheur qui s’en va
Tu vois cet homme à qui je pense c’était toi
C’était toi
Ma raison, mes pensées, mes images,
C’était toi
Ma liberté ma cage
Celle que tu as laissée sans trop savoir pourquoi
Quand ton cœur s’est lassé c’était moi
C’était moi
C’était le mal et la tourmente, un répit quelquefois
C’était la colère et l’attente, un mot qui ne vient pas
C’était le vide après l’absence, un palais sans son roi
Tu vois cet homme à qui je pense c’était toi
C’était toi
Ma raison, mes pensées, mon sillage,
C’était toi
Ma vérité mon gage
Celle que tu as laissée sans trop savoir pourquoi
Quand ton cœur s’est lassé c’était moi
C’était moi
Mais c’était un paysage immense tout à côté de moi
De l’amour même dans le silence, du soleil dans ma voix,
Et dans cette indicible danse où finira ma vie
Tu vois cet homme à qui je pense …c’est lui ».
La boucle est bouclée.

La semaine prochaine:

Michèle Torr, intimité et confidences…

©ED et GD.

mardi 15 septembre 2015

Michèle Torr chante les hommes.

Et l’amour, en même temps.

Michèle Torr chante la famille (suite).

Pour illustrer cette chronique, Michèle Torr et quelques hommes célèbres…Les reconnaissez-vous ?



Michèle Torr a chanté les hommes, ou plutôt l’homme,
« …celui que j’aimerais toute une vie
Qui m’aimerait toute une vie… »,
L’homme en or, 1993,
un Monsieur Superman (1967)
avec qui former un couple durable, et fonder une famille.
« Aujourd’hui ou bien demain
Viendra celui qui m’aimera »,
Un homme dans ma vie, 1969.


Elle a chanté Pour un roi de cœur (1971)
car « En regardant les amoureux qui s’aiment
S’aiment
On a envie de faire comme eux
De vivre un grand amour », 1969.
« Hey hey
Quand je le verrai
Quand je le verrai
Celui dont je rêve
Hey hey
Quand je le verrai
Croyez-moi je le garderai… »,
Hey hey, 1965.



« Car celui qui viendra
M’aimera toujours…
Je sais que l’amour
Effacera tout ça
Quand viendra mon tour »,
Doucement simplement tendrement, 1967.
« Et si la chance ne me quitte pas
Un jour il sera pour moi
Rien que pour moi »,
Tout doucement, 1965.


Un homme à qui dire Nous sommes faits l’un pour l’autre (1965)
ou Never never live without You », (1974), ou Je ne veux que toi ou même All I want is You (2014).
 « Oui dis-moi que c’est pour la vie
Un amour aussi grand »,
Dis-moi maintenant, 1965.
 « …que cet air cet air de rien du tout
Sera toujours pour nous »
La grande chanson, 1965.
Notre chanson, 1969.
« Reste comme tu es car je t’aime »,
J’aime, 1967.
 « Douce est ma vie
Ma vie près de toi »,
L’amour est bleu,
« Il faudrait me donner
A moi qui t’aime tant
Et des millions de vies
Et des millions de jours de joie
Pour t’aimer comme je t’aime
Il m’en faudrait du temps
Il faudrait me donner
Le ciel pour être à toi »,
Mais la vie c’est la vie.1968.


Un homme à qui expliquer Ce que veut dire aimer (1968).
Un homme à appeler « Mon amour », 1970
 A qui crier :
« Si tu pars
Je pars avec toi », 1969.
Ou bien à qui dire, après une dispute,
« tu es Toujours dans mon cœur » (2008) ,
« Je n’ai pas fini de t’aimer », 2002,
« Reviens »1985,
« Nous n’aurions pas dû nous quitter »,
Dom dom,
« Ce soir je t’attendais
Pour te garder à tout jamais »,
« tout pourrait reprendre entre nous »,
Demain il sera trop tard


En effet « Il se peut que je t’aime encore », 2014.
Ou encore en lui disant : « pourtant c’est toi que j’aime
Et que je veux aimer
Si je te fais de la peine
Il faut me pardonner »,
Rien ne sera plus comme avant, (1966).
« Same player shoots again
On repart à zéro »,
Toi émoi, 1987.


Pour conclure à nouveau avec un  « Je t’aime tant » ou un « Je t’aime tendrement » (1980), ou un « Je t’aime encore » (1985), voire même un Tant je t’aime (1998).


Quand un homme a du charme (1979),
et que l’ on n’est qu’une femme, on lui avoue:
« Aimer comme je t’aime
Ça devait m’arriver » (1976),
« …tu peux me dire ce que tu veux
Parce que tu as des yeux… »
A faire pleurer les femmes, 1982.


 Et on lui déclare aussi, Doucement (1981) :
« Où que tu sois je t’aime » (1978), « T’es l’homme que j’aime » (1984) ou « T’es l’homme qu’il me faut » (2003)
dès lors que Et piano va l’amour, 1974, qui
« …Comme un voilier
Vogue toujours là où la mer berce les îles », 1977.


Pour voir La vie en rose (1987, 2003) et vivre La belle histoire d’amour en se disant Les mots d’amour(2003) …
Quand bien même l’amour ne serait pas que promenades Pendant l’été et se transformerait en La passionaria (1984) ou en Passion fatidique (1988).
Quand bien même Ma vie avec toi deviendrait un enfer, « Je suis love (1988), Love (1980)… »
Et « Si je t’aime
C’est parce que je t’aime », (1993).


Et ce grand amour ne peut que se concrétiser par un mariage en Haute fidélité (2014):
 « Viens me le dire à l’oreille
Que nous serons bientôt mariés »,
Viens me le dire à l’oreille, 1964.

A la semaine prochaine:

Michèle Torr chante Jean Vidal.

©ED & GD.

mardi 8 septembre 2015

Michèle Torr chante sa famille (suite).

Michèle Torr chante ses parents.


« Ô mon pays
J’ai retrouvé l’accent
Le ciel d’azur
J’ai retrouvé mes parents… »
Paris laisse-moi vivre ma vie, 1976.
Ses parents séparés par la mort, Michèle Torr les a réunis dans les hommages qu’elle leur a rendus en leur dédiant certains de ses spectacles. Elle a notamment enchaîné pour ce faire A mon père et Je n’ai pas les mots  lors de sa tournée Acoustique en 2001.
Charles Tort est décédé en janvier 2002, avant d’avoir habité La maison de mon père que sa fille lui avait offerte à Couthézon. Et en novembre 2002, c’est avec :
 «Au moment où tapent les trois coups
Je caresse une alliance à mon cou…
C’est le théâtre de ma vie
Mes parents me sourient
Le facteur du courrier du cœur
Qui a toujours fait mon bonheur… »,
C’est ma première, qu’elle a commencé son spectacle à l’Olympia. Le nounours que sa mère lui avait offert pour son premier Olympia était là, sur le piano, ainsi que l’alliance, à son cou…
 «Les yeux de mes parents des lumières qui rayonnent », dit-elle aussi dans Route 66, en 2014. Car nos parents, ce sont eux qui nous ouvrent la route…


Michèle Torr chante la Fraternité


Michèle Torr a une sœur, Brigitte, de neuf ans sa cadette, mais, si elle a parlé d’elle dans son livre autobiographique La couleur des mots,  elle ne l’a jamais évoquée dans ses chansons. On les a toutefois fréquemment vues ensemble sur des photos, dès 1964, alors qu’elle n’était encore qu’une enfant.
Par contre, ses paroliers lui ont inventé un frère, un certain Paul:
« Ma lettre mettra six jours pour ta maison
A pieds tes enfants te l’apporteront…
Mon frère tu vis heureux près des ruisseaux
Et les étoiles touchent parfois ton chapeau… »,
Paul, 1973.
Eloge de la vie à la campagne où l’on prend le temps de vivre.
Dans l’album Chanter c’est prier c’est l’amour fraternel qu’elle dit avoir voulu chanter, amour fraternel auquel en appelèrent ceux qui se trouvaient sur un bateau tristement célèbre, nommé Exodus
«  Délivrez-nous nos frères
Délivrez nous »,
Exodus, 1976, 2003.

Michèle Torr chante ses souvenirs d’enfance


« Une petite Française née en Provence
Quand elle avait quinze ans vint à Paris
Epousa la chanson
Ne changea pas son nom
Et la voilà devant vous aujourd’hui »,
Une petite Française, 1977.
« Je m’appelle Michèle
J’ai le cœur en Provence
Où j’ai laissé mes souvenirs
Tous mes souvenirs »,
Je m’appelle Michèle, 1976.

Parler de famille fait souvent sourdre dans la mémoire les souvenirs d’enfance. Ses souvenirs d’enfance, Michèle Torr a pu les emprunter à d’autres, à quoi les siens ressemblent sans doute, plus ou moins ; à Charles Trenet :
« Il revient à ma mémoire
Des souvenirs familiers
Je revois ma blouse noire
Lorsque j’étais écolière
Sue le chemin de l’école
Je chantais à pleine voix…
Douce France
Cher pays de mon enfance… 
Je t’ai gardé dans mon cœur
Mon village
Au clocher aux maisons sages
Où les enfants de mon âge
Ont partagé mon bonheur
Oui je t’aime…»,
Douce France,  1986.
Ou à Marie Laforêt:
« Lorsque j’étais enfant
Tout en écoutant le vent
Je partais en rêvant… »,
Katy cruelle, 1986.
Ou encore à Barbara :
« Que ce fût j’étais précoce
De tendres amours de gosse
Ou les blessures d’un amour fou
Du plus loin qu’il m’en souvienne
Si depuis j’ai dit je t’aime… »
Ma plus belle histoire d’amour c’est vous, 1998.
Ou à Esther Ofarim, évoquant Gérard Philippe :
 « … Il était un prince
Et l'enfant que j'étais
Cueillait pour lui bien des roses
En ce temps le bonheur était peu de choses… »,
Un prince en Avignon, 2005.

Elle a aussi évoqués de façon plus personnelle, ses…
« Souvenirs d’enfance… »,
dans Le chemin de bohème, 1988.
Dans La maison de mon enfance, 1978, avec ses « murs comme un château fort »,
« Moi j’étais la princesse aux cheveux d’or…
On se promenait en famille
Je me revois petite fille».
Je reviendrai dans mon pays et Petit Jean, en 1985, ont aussi une ambiance très provençale, à l’image de celle de l’enfance de la chanteuse. Mais Julie, Sébastien ou Petit Jean existent-ils vraiment ? On peut en douter.
De même elle parle du « …premier des santons
Son père est vigneron
Je me rappelle
On ne s’est pas quittés depuis la maternelle
Et pour lui je m’appelle
Toujours Michèle »,
dans Le Pont de Courthézon (qui n’existe pas) en 1980.
 « …j’entends les cris les rires
Des enfants qui jouent …
Finies les taches sur le tablier usé
Le verre de lait à l’heure du goûter passé… »,
Ma ville d’enfance, 1983.
Elle nous a parlé aussi de ses amitiés adolescentes, et de ses goûts musicaux de l’époque:
« Elle ne chante plus la petite fille des Shadows 
Où sont-ils mes copains d’autrefois
Ils sont tous mariés sans problème»,
Discomotion, 1979.


Mais la seule chanson sur l’enfance dont le ton soit vraiment intimiste, c’est celle-ci :
 « Et le piano du professeur remplaçait à lui seul mes jouets d’enfant …»,
Le cours de chant, 1978, qui lui fut offerte par son propre professeur de chant, Madame Paule Viaud. Elle y raconte ses jeudis après-midis, au cours desquels elle se rendait chez ce professeur de chant, en vue de réaliser son rêve, devenir chanteuse. Elle y confie aussi :
« De Courthézon à l’Olympia
Il n’y a qu’un pas
Mais qu’il est long
Ce chemin-là
Il y a des soirs de désespoir
Et puis des jours de gloire… ».
C’est enfin deux ans plus tard qu’elle sera pour la première (et pas la dernière !) fois au bout de « ce chemin-là », en montant en vedette sur la scène de l’Olympia…

© GD et ED.

lundi 7 septembre 2015

Michèle Torr, 50 ans de chansons, suite...


Michèle Torr,
50 ans de chansons,
le jeudi 17 septembre 2015,

à Saint Brieuc, salle Hermione, à 17 heures.

mardi 1 septembre 2015

Michèle Torr chante sa mère



Michèle Torr chante sa famille (suite).
«As-tu quelquefois pensé
Que j’ai dix-huit ans
Que j’ai dix-huit ans
Et que tu me traites encore
Comme une enfant
Comme une enfant
Je sais vous êtes très gentils
Vous ne me souhaitez pas de mal
Mais si je veux choisir ma vie
Il n’y a rien de plus normal 
Dis-moi ma mère
As-tu quelquefois pensé
A tes dix-huit ans
A tes dix-huit ans
Et ne t’es-tu pas trompée
De temps en temps
De temps en temps
Pourtant au bout de ton chemin
Tu vois tu arrives au bonheur
Et si je veux trouver le mien
Laisse-moi écouter mon cœur
Allons ma mère je sais que l’on ne voit pas
Passer le temps
Passer le temps
Mais bientôt tu t’occuperas
De mes enfants
De mes enfants
Et ma fille me dira
Avant longtemps
Avant longtemps
As-tu quelquefois pensé
Que j’ai dix-huit ans
Que j’ai dix-huit ans
As-tu quelquefois pensé
Que j’ai dix-huit ans
Que j’ai dix-huit ans… »,
As-tu quelquefois pensé, 1965.
C’est ce que dit une toute jeune fille à sa mère, et c’est ce que n’importe quelle adolescente ou jeune adulte pourrait dire à la sienne quand leurs violons ne s’accordent pas. Rien de très personnel ici.


En 1981 Michèle Torr reprend Maman la plus belle du monde,  sur l’album J’en appelle à la tendresse ainsi qu’un tube des années 70 There's no more corn on the brasos du groupe The Walkers qui devient :
 « Quand je suis née
De bonheur et de joie
Serrant sur son cœur tout son rêve
Ma mère a pleuré
Quand dans un sourire
J’ai dit Maman
Et le jour où toute seule vers mon père j’ai marché
Ma mère a pleuré
Quand elle m’a vue dans ma robe de mariée
Devant le bonheur de sa fille
Ma mère a pleuré
Mais c’est la vie qui nous a séparées
Et le jour où est né mon enfant mon amour
Moi j’en ai pleuré »,
Ma mère a pleuré.

Ce n’est pas non plus de sa mère qu’elle parle là, la sienne n’a pu assister ni à son mariage avec Jean Vidal, ni à la naissance de l’un de ses enfants, puisqu’elle est décédée en 1965 dans un accident de voiture, au volant de la 4L que sa fille lui avait achetée avec ses premiers cachets. C’est à Marseille où elle chantait après quelques heures passées avec sa famille brièvement réunie avant que Clémente Tort n’accompagne son mari à la gare pour qu’il se rende à son travail que la jeune chanteuse a appris le drame. C’était fin décembre.
« Tu as été le témoin
De mon plus grand chagrin
J’ai pleuré dans tes bras
Des choses qu’on n’oublie pas »,
On aurait pu s’aimer d’amour, 2008. C’est dans les bras de Claude François à qui elle rendait hommage dans cette chanson qu’elle a versé ces larmes.


C’est une photo d’elle-même bébé dans les bras de sa mère qui a été choisie pour le 45 tours
J’en appelle à la tendresse.

« Une médaille d’anniversaire
Le dernier cadeau de ma mère »,
Se trouve dans Le sac, en 1997.

 Michèle Torr a chanté d’autres mères que la sienne, celle du toréador César Rincon qu’elle a imaginée dévorée par l’inquiétude chaque fois que son fils a affronté un taureau dans l’arène :
« Laissez laissez Maria
Tout pour elle s’arrêtera
Quand son fils son seul Credo
Marchera vers le taureau
Olé olé…
Et quand il sera tout près de toi
Quand sa corne enroulera ta muleta
Mon amour si ta vie s’en allait
Je n’aurais plus qu’à te rejoindre au Ciel…
Si tu mourais »,
La prière sévillane, 1993, adaptée de la chanson espagnole  Salve Rociera.
Les paroles ont été  écrites par Rafael de León et la musique est de Manuel Pareja Obregón qui s'est inspiré d'un air médiéval de galoubet et tambourin. Elle a été composée à l'origine pour le pèlerinage d'El Rocío, en Andalousie. L’adaptation française est signée Pierre Grosz. « Sur une idée de Michèle Torr ». Toutes les mères sont inquiètes pour leurs enfants.

Alice Dona lui fait chanter, parmi une pléiade d’autres chanteuses:
 « Tu chantes
Seule avec tes petits
Sans haine tu chantes… »
La chanson de la vie, en 1985. Au sujet des femmes du Tiers-Monde.

Au sujet de la Vierge, elle a repris deux Ave Maria, ceux de Charles Gounod et de Charles Aznavour :
 « Ave Maria
Toi qui fus mère
Sur cette Terre…
Implore ton fils pour nous »,
Ave Maria, 1978.
 « Ave Maria
Ceux qui pleurent sont tes enfants
Toi qui donnas le tien
Pour laver les humains
De leurs souillures
Marie la pure »,
Ave Maria, 2012.

Et le journaliste Rodolphe Hassold lui a écrit :
« Elle a élevé tous ses enfants
Loin de la ville et des tourments
Elle leur a appris le soleil
La prière avant le sommeil
Quand le matin elle leur ouvrait
Délicatement les volets
Elle leur avait déjà préparé
Le café les tartines beurrées…
Les événements de 68
Les cris de foule les Cohn-Bendit
Les barricades de Saint-Germain
N’ont rien changé à leur destin
Comme un vieux bateau égaré
La France venait de chavirer
Mais ils se tenaient à l’écart
De se chemin plutôt bizarre…
Elle a vécu de sa passion
En se battant à sa façon
En apprenant à ses enfants
A ne pas vivre au gré du vent…
C’est une mère d’autrefois
Une dame de principes et de loi
D’une humble condition
Qui ne veut pas de révolution… »,
Une mère d’autrefois, en 1985. Portrait d’une femme au foyer, d’une mère respectueuse des traditions porteuse de valeurs des plus conservatrices.


 Il faudra attendre l’Olympia de janvier 1987 pour entendre une chanson signée Michèle Torr dans laquelle elle évoque celle qui lui a donné le jour avant de l’accompagner en faisant maints sacrifices dans son projet de devenir chanteuse, vivant à travers sa  fille son rêve de faire une carrière. Une version plus longue que celle de l’Olympia est sorti la même année sur I Remember You.
« Je n’ai pas les mots ma mère
Je n’ai pas les mots pour te raconter
Parler de ta voix
De ta joie de tes colères
Tu es lumière tu es mistral
Mais aussi caresse tendresse
Je n’ai pas les mots ma mère
Je n’ai pas les mots ma mère
Je n’ai pas les mots pour te raconter
Parler de tes yeux
Appel que je n’ai pas compris
Regard changeant ruisseau juste au bord de tes cils
Ma mère
Je n’ai pas les mots ma mère
Je n’ai pas les mots pour te raconter
Ma vie aujourd’hui
La maison dont tu as toujours rêvé
Le bonheur de chanter
C’est avec toi que je voudrais les partager
Je n’ai pas les mots ma mère
Je n’ai pas les mots pour te raconter
Mais je n’ai pas envie
Les mots sont inutiles
On ne raconte pas la lumière… »,
Je n’ai pas les mots, ou Les mots pour te dire, 1987.

C’est fin décembre 1965 que Clémente Tort a perdu la vie. Et à la lumière de cette information, on comprend mieux ceci :
« A la Noël
Maman était très belle
Comme la poupée au pied du sapin vert
Dis-moi pourquoi je n’aime plus les Noëls
Ni les fêtes ni les anniversaires …
De temps en temps
Tous mes chagrins d’enfant
Sont comme des pages arrachées dans un livre…
La vie passe et rien n’est plus pareil »,
Fleur de mai, 1987.

©ED&GD.

Michèle Torr, Intimiste, le 18 octobre 2015 au Trianon à Paris, première partie...


Mais qui assurera la première partie du spectacle Intimiste, de Michèle Torr, au Trianon de Paris le dimanche 18 octobre 2015?
Qui?
La réponse...


...tout de suite: Stella Mattéoni.