samedi 16 novembre 2019

Michèle Torr chante le temps…(6)


« Je n’ai plus le temps
De perdre du temps
Je n’ai plus envie
De gâcher ma vie… »,
Je n’ai plus le temps, 2019.



1970, l’année du bel album Tous les oiseaux reviennent.

Et si cette année-là le temps qu’il fait (de même que la qualité des chansons et des arrangements) s’améliore sensiblement :
« Tu oublies ton ciel trop gris…
Tu rêves tout éveillé
A des îles ensoleillées
Tu vois la mer qui scintille…
Ecoute tous les oiseaux reviennent
Et le printemps est de retour
Regarde tous les oiseaux reviennent
Avec eux s’en revient l’amour… »,
si Pour toi expose encore le bonheur de l’amour retrouvé :
« Au temps où je vivais
Aux portes de mes joies
Le monde m’inventait
Pour toi
Au temps où je pensais
A faire le premier pas
Déjà je m’avançais
Vers toi
Au temps du temps perdu
En punitions banales
Tu étais l’inconnu
Coupable
Au temps où je rêvais
Sans en avoir le droit
Déjà je m’éveillais
Pour toi
Au temps où je disais
L’amour n’est pas pour moi
Déjà je me gardais
Pour toi
Au temps où je croyais
Que tu n’existais pas
Déjà je m’inquiétais
Pour toi
Et puis tu es tombé
Au milieu de mon cœur  
Et j’ai vu s’arrêter
Les heures
Au temps où j’espérais
Vivre à côté de toi
Déjà je m’effaçais
Pour toi
Au temps où j’apprenais
Les amours d’autrefois
Déjà je m’instruisais
Pour toi
Au temps où je pleurais
Sans trop savoir pourquoi
Déjà je m’ennuyais
De toi
Et puis l’on fut jetés
En pâture à la Terre
Et l’on s’est demandé
Que faire ?
Alors ne parle pas
De ce que l’on n’a pas
Qu’importe qu’un printemps
Nous vivions au jour le jour
On peut vivre longtemps
D’amour »,
(Celle-ci aussi, signée Jean Claudric et Jean Demarny, est très belle, de même que J’ai pleuré de joie, offerte à Michèle Torr par Enrico Macias, à l’occasion d’un Olympia dont ils ont partagé la scène:
« Que de fois
J’ai pleuré de joie
Face à mon bonheur
Qui vit dans ton cœur
Que de fois
Ta façon d’aimer
A ensoleillé
Mes jours… »,
de même aussi que  Ça, mignonne définition de l’amour :
« Ça
Quand on ne l’attend pas
Tout à coup le voilà
A demi nu
Ça
Alors on ne sait pas
Ni pour qui ni pourquoi
Il est venu
Tiens
Prends de l’eau et du pain
Couche ici et demain
Tu auras disparu…
Ça
Qui commence avec toi
Qui finit avec moi
C’est peut-être l’amour »)
dans Pour quelques roses par contre, il est question du temps qui passe :
« Pour quelques roses déjà fanées… »,
et de la souffrance teintée d’ennui qui prolonge la séparation :
« Les jours se suivent
Au gré du vent
Et pour survivre
Il faut tuer le temps ».
« De tout ce qui fut moi
De tout ce qui fut nous
Il ne nous restera
Qu’un souvenir c’est tout
Et pourtant malgré lui
Et le temps qui viendra
Comme revient le vent
Ton nom me reviendra
Et tant que je vivrai
Je ne t’oublierai pas… »,
Mon amour, chanson aux accents de Piaf… Normal, elle est signée Charles Dumont et Raymond Bernet !
Et il est enfin question du temps de l’impatience, celui de la chanteuse qui, ne vivant que pour « chanter… dans cet autre monde, tout éblouie par ces lumières,
J’attends tous ces instants
De seconde en seconde
Jusqu’à entendre les bravos
Quand
Quand le rideau est fermé
Je rentre tristement chez moi
Seule
Je vis alors pour demain
Demain
Je vais chanter… »,
Quand le rideau est fermé.
Et si
« Je ne sais pas s’il faut rire ou pleurer
Quand je vois une fleur s’effeuiller…
Mais l’avenir est si près du présent
Que pareille à celui qui attend
Je sais qu’un jour le soleil brillera
Que dans le ciel de l’amour il éclatera
Et ce jour-là plus besoin de chercher
Je saurai bien s’il faut rire ou pleurer »,
Rire ou pleurer, « chanson sélectionnée pour le festival de Rio ! sortie en octobre 70 en 45 tours, face B de Les papillons),
c’est que le temps distille en nous des sentiments mitigés, entre les remords et les regrets d’une part, et l’espoir d’autre part.
A suivre.

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