samedi 9 mars 2019

Michèle Torr chante encore Michèle Torr (2)


C’est probablement sous la houlette d’une célèbre adaptatrice de chansons étrangères, par ailleurs auteur-compositeur, nommée Mya Simille (un pseudonyme, évidemment, pour Micheline Helyett) que Michèle Torr a cosigné deux chansons dès 1965.


La première est sortie en mars 1965 sur son quatrième EP, dont le titre-phare était On se quitte (première chanson originale créée par Michèle Torr). Elle s’intitule Hey hey, adaptée de The sun’s gonna shine (Le soleil va briller). Une chanson joyeuse qui nous fait entrer par les portes de la nuit dans les rêves d’une jeune fille qui espère le prince charmant. Au sujet de la valeur prémonitoire des errances nocturnes, qu’on aime bien partager avec elle…On ne se moque pas, promis. On rêve aussi…
« Hey hey
Quand je le verrai
Quand je le verrai mon rêve
Hey hey
Quand je le verrai
Croyez-moi je le garderai
Je fais depuis longtemps
Le même rêve en m’endormant
Un garçon que je ne connais pas
Me dit « Un jour tu m’aimeras »
Hey hey
Quand je le verrai
Quand je le verrai
Celui dont je rêve
Hey hey
Croyez-moi je le garderai
Par les portes de la nuit
Un soir il est entré dans ma vie
Et quand je m’éveille je me dis
« C’est peut-être pour aujourd’hui »
Non ne vous moquez pas de moi
Car je sais qu’un jour il viendra
Un rêve dicte son destin
Et contre lui on n’y peut rien
Hey hey
Quand je le verrai
Quand je le verrai
Celui dont je rêve
Hey hey
Croyez-moi je le garderai
Hey hey
Quand je le verrai
Quand je le verrai
Celui dont je rêve
Hey hey
Croyez-moi je le garderai ».


« Il y a eu des manifestations quand j’étais petite, mais que je n’ai pas comprises. On m’a dit : « Tu as fait un mauvais rêve », mais j’ai vu des choses quand j’étais petite. Et ça continue, rarement, mais ça arrive. Par des rêves…Ce ne sont pas forcément des rêves prémonitoires mais des signes de personnes qui… Ma maman en particulier  ».
Michèle Torr "Ma vie, mes chansons", Causerie à Avignon, L'Autre festival, le 15/02/2019.


La seconde est sortie sur l’EP suivant, pendant l’été 1965, qui commence par Dis-moi maintenant ; elle a pour titre Une fille m’a pris celui que j’aime adaptée de There goes the boy I love with Mary (Voilà le garçon que j’aime parti avec Mary). La jeune fille a trouvé le prince charmant…mais une autre fille le lui a pris. Alors, accompagnée d’une sorte de chœur antique composé d’autres jeunes filles  vindicatives comme des chanteuses de tarentelles napolitaines, elle apostrophe le jeune homme volage pour lui ouvrir les yeux sur toutes les déconvenues qu’il risque de connaître à la suite de son infidélité (faux serments, moqueries et  cœur brisé). Cela rappelle les cours de collèges ou de lycées et les drames qui s’y jouent encore, bien semblables à ceux des années soixante…
« Une fille m'a pris celui que j'aime
Une fille m'a pris celui que j'aime
(Tu passes près de moi)
Tu ne me vois pas
(Tu as l'air heureux)
Elle est à ton bras
(Elle est bien jolie)
Mais tu ne sais pas
Qu'un jour, comme moi
Oui, tu souffriras
Une fille m'a pris celui que j'aime
Une fille m'a pris celui que j'aime
Pour un mot, une querelle
Tu m'avais dit "Adieu"
Moi je ne pensais pas
Que ce serait sérieux
Une fille m'a pris celui que j'aime
Une fille m'a pris celui que j'aime
(Elle se joue de toi)
Tu ne le sais pas
(Toi tu dois lui dire)
Les mêmes mots qu'à moi
(Elle fait des serments)
Et puis un beau jour
S'en ira au bras
D'un nouvel amour
Elle connaît tous les mots
Qui font rêver les cœurs
Elle se moquera de toi
Elle brisera ton cœur
Une fille m'a pris celui que j'aime
Une fille m'a pris celui que j'aime
Une fille m'a pris celui que j'aime… ».
Bien qu’apparaissant sur les crédits de ces chansons comme auteur, elle aurait omis de le déclarer à la Sacem et n’aurait donc jamais perçu les droits qu’elle aurait dû percevoir : « « L’important était d’avoir fait ces chansons », (dans La couleur des mots), qui n’ont pas eu un grand succès.

A suivre. 

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