L’album I remember you se termine par une
seconde chanson signée Michèle Torr et Daniel Mecca. Tu ne vaux pas une larme. Le
registre n’est plus du tout le même. Mais qu’est devenue l’interprète d’Emmène-moi
danser ce soir ? Une harpie vindicative qui, au lieu de se
plaindre discrètement, comme à l’habitude, assaille de reproches le pauvre mari
accablé qui ne l’emmène plus au cinéma, qui rentre tard, avant que ne soit mesurée
sa côte à la bourse de l’amour : il ne vaut pas une larme ; tout le
monde (les amis, le chien) sera content qu’il débarrasse le plancher. Qu’il se
le tienne pour dit. Pour glapi plutôt. C’est donnant-donnant : il y a une
autre femme ? Qu’elle soit heureuse ! L’épouse trahie quant à
elle, avec lui (son amant), ira au ciné
revoir en nostalgie La femme du boulanger! Pas la peine de faire des drames,
ni de s’ouvrir les veines, inutiles les larmes. Votre mari vous trompe ?
Virez-le et prenez-en un autre. Pour revivre « avec lui » (l’autre,
l’amant) « Paradis et Enfer ». Paradis peut-être, et
Enfer sûrement!
« (Parlé}Ça fait trop longtemps que je ne suis pas
allée au cinéma avec toi
Je me souviens d'un certain film de Pagnol la dernière fois
Mais ce soir les rôles sont à l'envers
Et c'est toi qui pars, alors j'ai froid comme en hiver
(Chanté) Mais je lui souhaite
Tous les bonheurs
Que tu as su me donner
Tu rentreras (tu rentreras)
Aux mêmes heures (aux mêmes heures)
Tu ne pourras
Jamais changer
À la bourse de l'amour
Tu ne vaux pas une larme
Et j'appelle "Au secours"
Pour être sûre que tu t'en ailles
Tu ne vaux pas la peine
Que je pleure pour toi
Que je m'ouvre les veines
Et pourtant tu le crois
Même ton chien est content
Que tu quittes la maison
Même pas tes amis
Ne te réclameront
Je peux te voir partir
Je n'ai pas de regret
Tu ne peux plus me mentir
J'ai mal mais je sais
Qu'un soir avec lui
On ira au ciné
Revoir en nostalgie
"La femme du boulanger"
Et nos mains se serreront
Encore plus fort qu'hier
Ensemble nous revivrons
Paradis et enfer
Paradis et enfer
(À la bourse de
l'amour
On ne vend plus de drames
Toutes ces filles d'un jour
Ne remplacent pas ta femme… »
Délicieusement drôle comme une bonne pièce de théâtre de
boulevard. Et si c’était celle-là la vraie Michèle Torr ? Non pas
l’interprète un peu fade d’Emmène-moi danser ce soir, mais
l’espiègle et spirituel auteur de Tu ne vaux pas une larme ? En
tout cas ce n’est pas la première de ces deux chansons qu’elle a signée, mais
la seconde ! Qui renaîtra de ses cendres, pas tout-à-fait la même, en 1997…
A suivre.
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