mardi 8 septembre 2015

Michèle Torr chante sa famille (suite).

Michèle Torr chante ses parents.


« Ô mon pays
J’ai retrouvé l’accent
Le ciel d’azur
J’ai retrouvé mes parents… »
Paris laisse-moi vivre ma vie, 1976.
Ses parents séparés par la mort, Michèle Torr les a réunis dans les hommages qu’elle leur a rendus en leur dédiant certains de ses spectacles. Elle a notamment enchaîné pour ce faire A mon père et Je n’ai pas les mots  lors de sa tournée Acoustique en 2001.
Charles Tort est décédé en janvier 2002, avant d’avoir habité La maison de mon père que sa fille lui avait offerte à Couthézon. Et en novembre 2002, c’est avec :
 «Au moment où tapent les trois coups
Je caresse une alliance à mon cou…
C’est le théâtre de ma vie
Mes parents me sourient
Le facteur du courrier du cœur
Qui a toujours fait mon bonheur… »,
C’est ma première, qu’elle a commencé son spectacle à l’Olympia. Le nounours que sa mère lui avait offert pour son premier Olympia était là, sur le piano, ainsi que l’alliance, à son cou…
 «Les yeux de mes parents des lumières qui rayonnent », dit-elle aussi dans Route 66, en 2014. Car nos parents, ce sont eux qui nous ouvrent la route…


Michèle Torr chante la Fraternité


Michèle Torr a une sœur, Brigitte, de neuf ans sa cadette, mais, si elle a parlé d’elle dans son livre autobiographique La couleur des mots,  elle ne l’a jamais évoquée dans ses chansons. On les a toutefois fréquemment vues ensemble sur des photos, dès 1964, alors qu’elle n’était encore qu’une enfant.
Par contre, ses paroliers lui ont inventé un frère, un certain Paul:
« Ma lettre mettra six jours pour ta maison
A pieds tes enfants te l’apporteront…
Mon frère tu vis heureux près des ruisseaux
Et les étoiles touchent parfois ton chapeau… »,
Paul, 1973.
Eloge de la vie à la campagne où l’on prend le temps de vivre.
Dans l’album Chanter c’est prier c’est l’amour fraternel qu’elle dit avoir voulu chanter, amour fraternel auquel en appelèrent ceux qui se trouvaient sur un bateau tristement célèbre, nommé Exodus
«  Délivrez-nous nos frères
Délivrez nous »,
Exodus, 1976, 2003.

Michèle Torr chante ses souvenirs d’enfance


« Une petite Française née en Provence
Quand elle avait quinze ans vint à Paris
Epousa la chanson
Ne changea pas son nom
Et la voilà devant vous aujourd’hui »,
Une petite Française, 1977.
« Je m’appelle Michèle
J’ai le cœur en Provence
Où j’ai laissé mes souvenirs
Tous mes souvenirs »,
Je m’appelle Michèle, 1976.

Parler de famille fait souvent sourdre dans la mémoire les souvenirs d’enfance. Ses souvenirs d’enfance, Michèle Torr a pu les emprunter à d’autres, à quoi les siens ressemblent sans doute, plus ou moins ; à Charles Trenet :
« Il revient à ma mémoire
Des souvenirs familiers
Je revois ma blouse noire
Lorsque j’étais écolière
Sue le chemin de l’école
Je chantais à pleine voix…
Douce France
Cher pays de mon enfance… 
Je t’ai gardé dans mon cœur
Mon village
Au clocher aux maisons sages
Où les enfants de mon âge
Ont partagé mon bonheur
Oui je t’aime…»,
Douce France,  1986.
Ou à Marie Laforêt:
« Lorsque j’étais enfant
Tout en écoutant le vent
Je partais en rêvant… »,
Katy cruelle, 1986.
Ou encore à Barbara :
« Que ce fût j’étais précoce
De tendres amours de gosse
Ou les blessures d’un amour fou
Du plus loin qu’il m’en souvienne
Si depuis j’ai dit je t’aime… »
Ma plus belle histoire d’amour c’est vous, 1998.
Ou à Esther Ofarim, évoquant Gérard Philippe :
 « … Il était un prince
Et l'enfant que j'étais
Cueillait pour lui bien des roses
En ce temps le bonheur était peu de choses… »,
Un prince en Avignon, 2005.

Elle a aussi évoqués de façon plus personnelle, ses…
« Souvenirs d’enfance… »,
dans Le chemin de bohème, 1988.
Dans La maison de mon enfance, 1978, avec ses « murs comme un château fort »,
« Moi j’étais la princesse aux cheveux d’or…
On se promenait en famille
Je me revois petite fille».
Je reviendrai dans mon pays et Petit Jean, en 1985, ont aussi une ambiance très provençale, à l’image de celle de l’enfance de la chanteuse. Mais Julie, Sébastien ou Petit Jean existent-ils vraiment ? On peut en douter.
De même elle parle du « …premier des santons
Son père est vigneron
Je me rappelle
On ne s’est pas quittés depuis la maternelle
Et pour lui je m’appelle
Toujours Michèle »,
dans Le Pont de Courthézon (qui n’existe pas) en 1980.
 « …j’entends les cris les rires
Des enfants qui jouent …
Finies les taches sur le tablier usé
Le verre de lait à l’heure du goûter passé… »,
Ma ville d’enfance, 1983.
Elle nous a parlé aussi de ses amitiés adolescentes, et de ses goûts musicaux de l’époque:
« Elle ne chante plus la petite fille des Shadows 
Où sont-ils mes copains d’autrefois
Ils sont tous mariés sans problème»,
Discomotion, 1979.


Mais la seule chanson sur l’enfance dont le ton soit vraiment intimiste, c’est celle-ci :
 « Et le piano du professeur remplaçait à lui seul mes jouets d’enfant …»,
Le cours de chant, 1978, qui lui fut offerte par son propre professeur de chant, Madame Paule Viaud. Elle y raconte ses jeudis après-midis, au cours desquels elle se rendait chez ce professeur de chant, en vue de réaliser son rêve, devenir chanteuse. Elle y confie aussi :
« De Courthézon à l’Olympia
Il n’y a qu’un pas
Mais qu’il est long
Ce chemin-là
Il y a des soirs de désespoir
Et puis des jours de gloire… ».
C’est enfin deux ans plus tard qu’elle sera pour la première (et pas la dernière !) fois au bout de « ce chemin-là », en montant en vedette sur la scène de l’Olympia…

© GD et ED.

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