Pour moi tout commença lors de la sortie du premier
reportage dans Salut les copains. J’entendais beaucoup « Dans mes bras
oublie ta peine » mais je ne connaissais pas le visage de l’artiste. Nous
n’avions pas la télévision ; nous ne l’avons eue qu’en juin 1966. J’ai flashé sur
les photos et la teneur de l’article. La photo qui m’a séduit, c’est celle où elle tient un jouet
pour enfant, avec des hélices, un moulin…Le
portrait couleur était aussi très joli et c’était la toute première fois que je
voyais Michèle dans un magazine avec un reportage de plusieurs pages.
Ainsi je la découvre.
Et elle devient ma passion.
Je n’avais
à l’époque aucun disque car issu d’une famille modeste nous avions peu de
moyens. Ce ne sera qu‘en 1966 que je m‘achèterai mon premier EP de Michèle : « Dom
dom ». A partir de cette époque, je me trouve un job pour les vacances
dans un Monoprix tout neuf. A la suite de cela la Directrice me demandera si
mon emploi du temps au lycée me laisse des après-midis pour venir travailler.
Comme j’avais 3 après-midis, elle me fit un contrat et j’y resterais jusqu’à la
fin de 1968. Le magasin possédant un rayon disques, j’eus la possibilité de
faire commander à la vendeuse du rayon tout ce qui me manquait de Michèle. Le
33 Tours « Dis-moi maintenant », le 33 tours de l’Eurovision: « Ce
soir, je t’attendais », puis le EP « Dandy » ainsi que « Mon ange ».
Ensuite je change de région et là je trouve un disquaire de ville qui recevait
toutes les nouveautés, ce qui me permit de compléter ma collection concernant
Michèle. Dont le premier 33 tours 25
cm qui n’avait que 8 titres et qui fut réédité par
Mercury quelques temps après.
A l’époque j’écrivais à pas mal d’artistes. Je lui
écris pour avoir des photos dédicacées et lui dire ce que je pense d’elle. Et
un jour, avec une photo dédicacée grand format de Alain Stéfan, je reçois un
mot d’un gars qui m’explique qu’il s’occupe du secrétariat de plusieurs
artistes. Nous entretenons une correspondance suivie et un jour, il me dit : « Si
tu veux des adresses personnelles d’artistes, tu me le dis, je t’envoie ça ».
Je saute sur l’occasion et je demande l’adresse de Michèle qui habitait Boulevard
de Sébastopol. Je décide de monter à
Paris et d’aller la voir.
J’arrive chez elle et, renseigné pas sa concierge, je
sonne ! Personne …. Donc je me dis « je vais faire un tour dans les
magasins » et je reviens. Toujours personne, alors j’attends, assis dans
l’escalier.
Même pas un quart d’heure après, Michèle arrive et,
tout étonnée, me demande qui m’a donné son adresse. C’était le 14 Avril 1968. Je
ne le lui ai jamais dit. En fait, celui qui avait vendu la mèche était en plus
journaliste, chose qu’il m’a apprise un peu plus tard. Michèle a accepté de
sortir dans la rue pour faire quelques photos. J’appris qu’elle devait faire un
Gala avec Alain Barrière à Athis-Mons près d’Orly, mais nous étions en 68 et il
y avait les évènements que l’on connaît. Les artistes s’étaient mis en grève :
Gala annulé.
Jean-Paul Cara, Vincenza d’ Acquino et Toulaï, le tout
présenté par Roger Lanzac. . Ce dernier sera le témoin de Michèle à l’occasion
de son mariage avec Jean Vidal, le 29 janvier 1969. Belle prestation de tous et
en particulier de Michèle, pour qui je suis venu!
En Septembre 1968, je reverrai Michèle pour une séance
de dédicaces dans un très grand magasin à Paris. Avec elle ce jour là : Liz
Brady, Noëlle Cordier, Chantal Kelly, Gérard Gray et François Deguelt, tous
adorables.
Ensuite je la reverrai dans plusieurs Galas et je peux
parler à Michèle car Jean Vidal me connaît bien maintenant. Je passe de temps
en temps chez elle à Paris et Jean me donne des photos et aussi les lieux et
dates des prochains Galas.
Je me marie en 71 et, avec mon ex-femme, nous allons à
pas mal de galas. Dans l’Indre, dans le Nord où, un même jour, elle doit faire
deux galas, un l’après-midi (à Aire sur la Lys) et un en soirée (à Lomme). Je
vois Michèle et Jean avant et après le spectacle de l’après-midi et Michèle me
dit : « Ce soir nous dînons près de Lille, vous venez avec nous ? ». Je lui dis
: « je veux bien mais nous payons nos repas ». Et là, en fin de repas, nous
avons une discussion sérieuse : ils me proposent de travailler avec eux. Je
leur dis : « J’en parle avec ma femme,
et je vous rappelle dans la semaine prochaine ». Au moment de l’addition au restaurant,
Michèle me fait les gros yeux et me dit : « Nous vous invitons », ce qui était
gentil de sa part. Nous nous organisons avec ma femme et je leur dis que c’est
d’accord.
C’était en 1973.
Mon
travail avec Michèle : j’étais régisseur , donc je m’occupais de tout , de la
propriété , des employés , mais aussi de tout l’administratif , remise de
chèques , plannings , sécurité sociale , URSSAF , Impôts… ; le plus dur,
les déclarations de frais réels compte tenu du nombre de galas que faisait
Michèle , contrats de galas que je tapais à la machine , vignettes des
musiciens ... Je préparais aussi les courriers des fans, pour ceux qui
n’avaient pas d’enveloppes, je les créais, pour ceux qui en avaient, je faisais
des piles d’enveloppes et Michèle venait signer les photos et lire les
nombreuses lettres dont quelques-unes étaient très farfelues. Une fille qui
écrivait un jour est venue à la maison, elle avait décrété que Michèle et Karen
Chéryl étaient la même personne et qu’elle voulait le dire à Michèle. Mais le
problème c’est qu’elle ne voulait plus partir de devant le portail ! Michèle
était absente et j’étais seul avec Jean Vidal. En fin de journée nous avons dû
appeler les gendarmes afin qu’ils la fassent partir. Elle avait avec elle un
grand sac rempli de médicaments. Après enquête les gendarmes nous diront
qu’elle s’était enfuie d’un hôpital bien spécialisé !
« J’aime ces photos : Romain sur mon cœur… »
Michèle Torr, La couleur des
mots, JML Editeur, 2005.
Romain, je
l’ai connu tout petit, à Paris, bébé.
Quand je passais, l’après-midi, il dormait donc je l’ai vu dans son
berceau. Puis quand il a commencé à marcher, il m’apportait ses jouets quand je
venais. Ensuite à Seine Port il allait dans la même école que ma fille, à
Cesson. Souvent je lui faisais répéter ses leçons de piano, d’abord dans une
grande pièce annexe qui se trouvait dans le Parc, puis ensuite Michèle fit
installer le piano dans la chambre de Romain, au premier étage de la demeure.
Emilie, je l’ai connue bébé aussi, et je l’ai vue aussi commencer à marcher.
Quelques années après, à Seine-Port, un mercredi après-midi, j’entendais les
cris du trio : Romain, Emilie et Jennifer, ma fille. Je les retrouve dans la
piscine qui avait été vidée pour l’hiver ! Les piscines ayant un fond dénivelé,
les eaux de pluie d’automne s’étaient accumulées dans la partie la plus
profonde et il y avait une trentaine de centimètres d’eau sur deux ou trois
mètres de longueur. Alors les trois garnements avaient descendu leurs
vélos et s’amusaient à rouler dans la flotte, ce qui les amusait comme des
petits fous ! Inutile de préciser que je les ai fait sortir illico de là ….. Et
surtout avec interdiction de recommencer !
« …mon autre amour, avec Paula, ma grand-mère bien aimée de …38
ans »
Michèle Torr, La couleur des
mots, JML Editeur, 2005.
Il y eut la visite pour une semaine, de la Mémé de
Michèle, Paula. Elle avait prit l’avion pour la première fois de sa vie pour
venir de Cadenet à Seine-Port. Le premier matin où je la vis, Michèle me la
présente et je vais pour lui tendre la main. A ce moment-là elle me dit : « Embrasse-moi,
ça ne coûte pas cher ! ». Elle aura la bise tous les matins
suivants. Le matin, nous prenions un café ensemble et nous discutions
d’un peu tout. Maintenant elle n’est plus de ce monde mais je pense souvent à
elle, et lors de plusieurs passages à Cadenet, je suis allé me recueillir dans
le petit cimetière en souvenir de cette charmante Mémé.
« En 82 : avec papa dans ma loge… »
Michèle Torr, La couleur des
mots, JML Editeur, 2005.
« Brigitte, ma petite sœur, a grandi ! »
Michèle Torr, La couleur des
mots, JML Editeur, 2005.
Il y eut
Brigitte, la sœur de Michèle au joli regard d’acier, je la connaissais déjà,
mais en 1979, c’est elle qui est venue me remplacer lors de mon départ d’avec
Michèle. Nous parlions tous les deux de temps en temps dans le parc. Je me
souviens lui avoir demandé : « Et toi, la chanson, ça ne t’intéresserait
pas ? » et elle me répondit : « Par contre, j’aurais bien aimé
jouer la comédie » ; cela ne s’est pas fait, dommage pour elle …
L’aventure durera jusqu’en 1979, mais il y avait une faille: la jalousie maladive de
ma femme.
Pensant que cela arrangerait les choses, j’ai donc
quitté Michèle, mais deux semaines plus tard je me séparais de ma femme.
Après, je revis Michèle et Jean bien sûr en Galas et
aux Olympia de 1980 où je la vis quatre fois, celui de 82, etc.
Et puis nous arrivons à l’histoire du Fan Club. Il
avait toujours été clair entre Michèle, Jean et moi que jamais je ne
m’occuperais de cela. D’ailleurs à
l’époque ils n’étaient pas très chauds pour en faire un. Dans les coulisses de
l’Olympia en 80, un jeune, ayant remarqué que je travaillais avec Michèle,
vient me voir et me dit qu’il voudrait s’occuper d’un éventuel Fan Club et
qu’il aimerait bien en parler à M. Vidal. Je vais chercher Jean et je lui
présente ce jeune. Cela mettra une année avant que les choses ne se
concrétisent et finalement Roger Troncy créera ce Fan Club. C’était lui, le petit jeune !
L’album
qui m’a le plus marqué fut ‘’ Chanson inédite ‘’ car j‘étais seul
avec Michèle en séances d‘enregistrement, ce qui fait que j‘ai pu voir la
professionnelle qu‘elle était en la voyant travailler ! Souvent elle ne faisait
qu‘ une prise et je trouvais ça magnifique. Bien sûr il y avait Jean Albertini
que je connaissais déjà, puisqu‘il venait à Seine-Port, mais je fis là la connaissance de Didier Barbelivien qui
était très jeune dans le métier et qui commençait tout juste à travailler pour
Michèle.
Mes albums
entiers préférés sont en premier « Tous les oiseaux reviennent », un
beau souvenir de l’Olympia 70 déjà, et de belles chansons…J‘ai assisté au
spectacle deux samedis de suite, j‘avais, avec mon-ex femme, emmené mon jeune
frère et ma Maman qui n‘avait jamais vu Michèle sur scène. Beau souvenir.
Michèle nous recevra dans sa loge a la fin de son tour de chant.
Ensuite il y en a trois autres : « A
mi-vie », « Vague à l’homme » et « A nos beaux jours ».
J’ai toujours dit ce que je pensais de toutes les chansons qu’enregistrait
Michèle : en ce qui concerne les autres albums, bien sûr, il y a des
chansons que j’aime beaucoup, comme la chanson signée Charles Dumont et Sophie
Makhno, J’ai donné, qui a beaucoup de classe...
Depuis, je vois Michèle en gala de temps à
autres mais je suis rarement dans les anniversaires car je ne me fais plus de
longs parcours en voiture, mais je serai sans doute du côté d'Aix cette année…
Ainsi
se termine le témoignage de Jean-Claude.
Merci à
lui pour les souvenirs et les émotions partagés, pour le temps passé en
conversations téléphoniques et pour celui de l’écriture, pour certaines photos
personnelles qu’il nous a offertes.
Nous
espérons qu’il vous aura donné envie de vous livrer à votre tour, pour offrir à
la chanteuse l’expression de la reconnaissance qu’elle mérite pour les 50 ans
passés à nous enchanter.
A
bientôt,
L’Admirateur.
J'ai beaucoup tardé à aller voir ce blog , c'est magnifique ! Bravo à tous les deux.
RépondreSupprimerMerci.
RépondreSupprimerWhen this photo with Romain is made? Are Michele pregnant with Emilie here or not?
RépondreSupprimerTrès beau et admirable commentaire merci
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