Michèle Torr vous donne rendez-vous ce soir dans La Boîte à Secrets sur France 3 à 21h10.
INTERVIEW - Michèle Torr : “Grâce au public, j’ai pu vivre mon rêve d’enfant”
Par Solenne Rivet
Ce vendredi 3 octobre, Michèle Torr participe à l’émission La boîte à secrets, diffusée sur France 3. Avant de replonger dans ses souvenirs et les moments marquants de sa vie, la chanteuse s’est livrée à cœur ouvert auprès de Gala.fr.
Ses balades romantiques et sa voix de velours ne cessent d’enchanter son fidèle public. Alors qu’elle célèbre ses soixante ans de carrière, Michèle Torr s’apprête à vivre une soirée riche en émotions dans le nouveau numéro de La boîte à secrets, diffusé ce vendredi 3 octobre sur France 3. Au cours de cette émission, l’interprète du titre Emmène-moi danser ce soir va replonger dans ses souvenirs en découvrant des surprises réalisées sur mesure par des proches. Pour cette occasion, elle a accordé une interview à Gala.fr. Avec bienveillance et une bonne humeur communicative, elle est revenue sans détour sur les moments marquants de sa vie. De ses débuts sur scène en passant par sa famille et ses projets, Michèle Torr s’est livrée avec une grande liberté. Rencontre.
Gala.fr : Les téléspectateurs vous retrouvent dans La boîte à secrets . Vous attendiez-vous à être autant émue lors de l’émission ?
Michèle Torr : C’était très joli et très joyeux. On essaye de vous émouvoir en vous rappelant des souvenirs et ça fonctionne. En ce qui me concerne, je n’ai eu que de très beaux moments.
La belle surprise de la part des participants de l’Eurovision Junior vous a aussi particulièrement touchée.
Tout à fait. Ces jeunes, dont certains qui ont gagné l’Eurovision Junior, sont venus interpréter mes chansons. C’était tout simplement magnifique. Ils sont émus et croient en leurs rêves. Ils ont aussi une force et une fragilité. Je me retrouve un peu en eux. Quand j’ai débuté, je ne doutais de rien. C’est venu un peu plus tard lorsque j’ai fait les premières parties de Jacques Brel (rires).
Vous avez vous-même participé deux fois à l’Eurovision . Que retenez-vous de ces expériences ?
La toute première était en 1966. Un an après la victoire de France Gall, je représentais le Luxembourg. Elle était venue me soutenir avec Jean-Jacques Tilché, mon directeur artistique de chez Philips. J’avais un trac monstrueux car c’était un concours incroyable. Je pensais, à tort, que ce soir-là, je jouais ma vie et ma carrière (rires). Pour moi, c’était tout ou rien. J’allais devenir la grande vedette ou rien du tout. Évidemment, j’étais très malheureuse et déçue de ne pas avoir gagné. Après, je m’étais juré de ne plus y participer car je ne voulais plus me faire autant peur. En 1977, j’avais enregistré la chanson Une petite Française, en laquelle je croyais beaucoup. Là, on me demandait de représenter Monaco à l’Eurovision. Si j’ai d’abord refusé, à cause de ce trac, j’ai ensuite pris le temps d’y réfléchir. Tout allait bien pour moi, je vendais beaucoup de disques et je faisais pas mal de concerts. Comme je n’avais rien à perdre, j’y suis allée. Cette année-là, Marie Myriam a remporté l’Eurovision avec sa magnifique chanson, L’oiseau et l’enfant. Même si je n’ai pas gagné, c’était une expérience très positive.
Aujourd’hui, vous fêtez vos 60 ans de carrière. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
J’ai envie de vous dire : “Merci d’avoir fait de ce rêve d’enfant une réalité”. Quand j’avais quatre-cinq ans, j’étais déjà chanteuse (rires). C’était une évidence. Grâce au public, j’ai pu vivre mon rêve et en faire ma vie de femme. C’est magnifique.
Sur scène, je dis parfois que j’ai fait L’école Claude François. C’était un vrai professionnel. Il chantait tout ce qu’il ressentait. S’il y avait un problème ou un petit écart, il le faisait passer dans sa chanson. Il était très intransigeant et à cheval sur tout. Il mettait tout en œuvre pour être le premier et pour donner le meilleur de lui-même à son public. C’était aussi un véritable acharné de travail. Outre ça, c’était un ami. Comme j’étais la seule fille de la tournée, j’avais le droit à tous les égards comme goûter le bon Bordeaux (rires). Je n’avais que 17 ans et il m’a fait découvrir plein de choses. C’était un vrai bonheur.
Un autre homme a marqué votre vie, le chanteur Christophe. Vous avez vécu une histoire d’amour intense . Quels souvenirs en gardez-vous ?
On a fait ce qu’il y a de plus beau, c’est-à-dire mon fils. On a eu une histoire de jeunesse un peu folle. Après, il n’y a pas eu que du bon. Au fond, je savais ce qu’il était. On connaît l’immense artiste qu’il était, maintenant, sur le plan humain, je ne le félicite pas. C’est difficile d’en parler. Romain en a beaucoup souffert. Il a d’ailleurs écrit le livre Christophe, mon père inconnu dans lequel il raconte toute sa souffrance. Quelque part, il l’aime, même si son père est Jean Vidal, qui s’est merveilleusement bien occupé de lui. Après, je peux comprendre qu’on ait envie de connaître d’où on vient et de rencontrer tout ce qui a été fait en cachette.
Vous avez souvent été blessée par les hommes qui ont partagé votre vie. Comment avez-vous réussi à pardonner ?
Pour moi, c’était plus simple de pardonner pour être bien dans ma tête et dans mon cœur. Même s’il y a des choses qu’on ne peut pas oublier, c’est important de savoir pardonner. Dans la vie, il faut toujours essayer d’avancer.
En fait, la façon dont cela a été présenté ne correspond pas à la réalité. Stéphane est un garçon, bien plus jeune que moi, que j’aime infiniment. Comme je suis très maman dans la vie, je l’ai adopté. C’est quelqu’un de ma famille, ce n’est pas mon homme, bien sûr que non (rires). Avec le temps, Stéphane va faire sa vie. Il fera des rencontres et aura des enfants, que j’aimerai aussi comme mes petits-enfants. Il sera toujours présent dans ma vie et dans mon cœur. Quelque part, je suis heureuse de l’adopter et de le soutenir. Bien évidemment, on ne peut pas sauver le monde mais on peut faire des choses. J’ai décidé de le faire avec Stéphane.
Stéphane a quitté la Côte d’Ivoire pour s’installer avec vous à Aix-en-Provence. Comment s’est-il adapté à cette nouvelle vie ?
C’est ce qu’il voulait. Il travaille dans une brasserie et il prend des cours de français pour se perfectionner. Il s’est aussi fait des collègues et des amis. Comme il est très proche de ses parents, qui sont restés en Côte d’Ivoire, nous les avons régulièrement en visio. La famille est très importante pour Stéphane.
Que vous apporte Stéphane au quotidien ?
Comme je suis anxieuse, il m’apporte beaucoup de tranquillité. C’est une personne positive, très calme et joyeuse. Cela me fait beaucoup de bien. On peut dire qu’il me calme (rires). La différence d’âge entre nous est très positive et bénéfique.
Comment vos proches l’ont-ils accueilli ?
À bras ouverts. Cela s’est fait tranquillement. Aujourd’hui, il fait partie de ma famille.
Il a notamment rencontré votre fils, Romain, atteint de sclérose en plaques . Comment va-t-il ?
Romain est un exemple de vie et de courage. Il est positif et ne se plaint jamais. Tous les jours, il me dit : “Maman, je vais bien”. Il a une force extraordinaire et s’intéresse à beaucoup de choses que j’ignore. D’ailleurs, ça l’amuse beaucoup (rires). Dans la propriété où nous vivons, il y a deux maisons. Nous sommes juste séparés par une cour. Tous les jours, nous déjeunons ensemble. Il vient chez moi ou je vais chez lui. J’ai installé un ascenseur pour qu’il puisse accéder facilement à la salle à manger. C’est un vrai bonheur de l’avoir.
Vos enfants et petits-enfants sont vos piliers. Avez-vous su leur transmettre votre amour pour la musique ?
Écoutez, une autre musique car ce sont eux qui me font découvrir des choses (rires). Mon petit-fils Samuel, qui fait des études dans la finance en alternance à Paris, est musicien. Sinon, ma petite-fille Charlotte travaille dans le monde entier. C’est extraordinaire. Nina est à Nanterre. Quant à Raphaëlle, la plus jeune, elle est encore au lycée dans le Sud.
Je fais au mieux (rires). D’abord, il y a l’amour de mes proches. Ensuite, je fais attention à ce que je mange. J’aime les choses saines mais je ne me prive pas d’un petit apéritif. Et tous les matins, à la sortie de mon lit, je fais mes étirements. Je suis encore assez souple. Après, comme tout le monde à mon âge, il peut m’arriver d’avoir mal au genou. Mais bon, on déroule la machine et on y va (rires) !
Appréhendez-vous le temps qui passe ?
Pas du tout ! Même si le corps change, je ne regarde pas mes rides. Avec le temps, je trouve qu’on acquiert une forme de sagesse. On se bonifie. Je suis plus sereine et je suis plus à l’écoute des autres. J’apprécie tout. Je me préfère aujourd’hui (rires).
Sylvie Vartan a récemment fait ses adieux à la scène. Songez-vous également à prendre votre retraite ?
Aujourd’hui, c’est impensable. Je ne peux pas l’envisager car la scène est ma thérapie. C’est aussi un très bel échange. Je reçois tellement d’amour en retour que c’est un besoin vital de monter sur scène. En 2027, je voudrais faire l’Olympia pour mes 80 ans. Ce sera peut-être la dernière grande salle de ma carrière. Après, je ne sais pas ce qui peut m’arriver demain (rires).
Quel rêve n’avez-vous pas encore assouvi ?
Elle est difficile votre question (rires). J’ai déjà tellement reçu de ma carrière et de ma famille. Dans tous les cas, je ne changerai rien même les moments difficiles. À la mort de ma mère, ma petite sœur n’avait que neuf ans et je me suis occupée d’elle à l’âge de 19 ans. Malgré tout, je n’en retiens que du bon car les choses devaient être ainsi. Je n’ai pas de regret. Comme je suis très croyante, je remercie tous les matins pour ce que j’ai vécu et tout ce que je vais vivre. Alors des rêves ? Finalement, ce serait cet Olympia pour mes 80 ans !
Quels sont projets à venir ?
Je continue la tournée. J’ai encore plein de villes à visiter. Par contre, je ne sais jamais où je vais (rires). On me le dit le jour même !
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