Michèle Torr en concert à Saint-Étienne
SAINT-ÉTIENNE - CHANSON FRANÇAISE
Michèle Torr: « Sur scène, je suis un peu en état de prière
»
Très proche de son public, la blonde Michèle Torr s’est
prêtée au jeu des questions avec douceur et
humilité.
Quelques jours avant son passage à la salle Jeanne d’Arc à
Saint-Étienne, celle que l’on surnommait parfois la Piaf Blonde, a accepté de
répondre aux questions de nos lecteurs, dont certains étaient visiblement très
émus de rencontrer leur idole. Ses premiers succès, sa tournée, la maladie de
son fils Romain, Michèle Torr s’est prêtée au jeu avec chaleur et simplicité.
Yvette Perroton, Saint-Paul-en-Jarez
Quelle chanson de votre répertoire représente votre meilleur
souvenir ?
« C’est difficile de répondre, il y en a beaucoup. Je dirais
la chanson Un enfant c’est comme ça. Quand Jean Albertini l’a écrite en 1973,
il a beaucoup pensé à mon fils Romain, j’étais également enceinte à cette
époque de ma fille Émilie. C’est une chanson qui me touche toujours autant, et
que le public apprécie de réentendre aujourd’hui. Je l’ai d’ailleurs remise
récemment dans mon tour de chant. »
Éliane Fante, Roche-la-Molière
Vous êtes tellement rayonnante aujourd’hui. Quel est votre
secret de beauté ?
« C’est très gentil à vous, merci. J’aimerais bien connaître
les secrets s’il en existe. J’aime la vie, j’aime le public qui me le rend de
manière formidable. Beaucoup d’amour donc, une famille merveilleuse, un mari.
Sinon comme toutes les femmes, je crois, j’aime la mode, le maquillage… En
revanche, je dors très mal, je me couche vers 3 ou 4 heures du matin, j’ai une
vie assez décalée. Bon, vous voyez quand même mes ridules autour des lèvres
(rires) ? Je devrais peut-être faire de la chirurgie mais j’ai peur d’avoir une
bouche de canard après (rires) ! »
Giovanna Francavilla, Saint-Étienne
Michèle, comment faites-vous pour garder cette voix, cette
humilité alors que vous donnez énormément de plaisir et d’émotion à ceux qui
vous aiment et vous écoutent ?
« Pour ce qui est de l’humilité, je crois que l’on est comme
on est. J’ai toujours cherché à m’entourer de gens simples, sincères, alors
pourquoi prendre la grosse tête ? Pour ma voix, elle a changé et évolué avec
moi. Sur mon premier disque, je chantais haut, c’était la mode à cette époque,
alors que maintenant ma voix est plus grave, plus ronde. Je la préfère
aujourd’hui, d’ailleurs. Mais je ne la travaille que très peu, je n’ai pas
d’entraînement particulier. Comme je chante régulièrement en concert, le
meilleur moyen de la préserver est de me taire (rires). Je la fatigue plus en parlant
qu’en chantant, donc le silence est un bon entraînement. »
Monique et Jean-Baptiste Marconnet, Saint-Marcellin-en-Forez
Allez-vous chanter le 20 novembre avec la violoniste Céline
Porron, présente sur la tournée Âge Tendre et Têtes de Bois , et qui se trouve
être la fille de nos amis ?
« Malheureusement non. C’est une musicienne extraordinaire
qui fait le show sur scène. Ce n’est pas prévu qu’elle m’accompagne le 20
novembre ; elle doit sûrement être en tournée quelque part. C’est elle qui joue
en revanche sur les chansons de mon dernier album studio. »
Marie Gouit, Saint-Étienne
Pourquoi ne faites-vous pas partie cette année de la
tournée Âge Tendre et Têtes de Bois ?
« Tout simplement parce que je tourne seule en concert cette
année. J’ai été la première à être contactée par Michel Algay, producteur de
cette tournée (présent dans la salle, N.D.L.R). J’ai trouvé que son projet
était génial et que c’était une idée magnifique, donc j’ai accepté avec grand
plaisir d’y participer mais ça ne sera pas le cas cette année. »
Suzanne Mougenot, Andrézieux-Bouthéon
Pensez-vous réenregistrer un album avec vos premiers succès
?
« Vous lisez dans mes pensées ! Je vais vous raconter
quelque chose. Je ne vais pas beaucoup sur les réseaux sociaux mais je regarde
quand même un peu ce qui se dit de moi… Il y a quelque temps, je suis tombée
sur un site internet qui m’est dédié, qui s’appelle L’Admirateur , qui est tenu
par deux messieurs. Grâce à ce site, j’ai redécouvert des chansons que j’avais
un peu oubliées. Il y a eu les tubes et puis, à côté, il y a eu de formidables
autres chansons, très belles mais que l’on a moins entendues et qui sont un peu
tombées dans l’oubli.
Tout cela m’a en effet donné envie de réenregistrer ces
chansons qui étaient un peu passées à la trappe. Un coffret spécial est donc en
projet, un coffret qui contiendra, entre autres, toutes les chansons que l’on
trouvait à l’époque sur les Face B des 45 tours. »
Roseline Villella, Saint-Thurin
À l’instar d’Isabelle Aubret et Hervé Vilard qui se
rapprochent de leur public avec des récitals de plusieurs jours dans des
cabarets de la Loire, avez-vous envisagé une tournée de ce type en 2017 en
France, et par chez nous ?
« Oui, bien sûr, c’est d’ailleurs un peu ce que je fais
déjà. J’aime beaucoup les petites salles, qui permettent une grande proximité
avec le public, une atmosphère intimiste. Dimanche, à la salle Jeanne-d’Arc,
qui est une petite salle, les spectateurs pourront assister à un concert où je
serai avec trois musiciens. Dans ce genre de cas, je chante bien sûr les
chansons que les gens attendent, et j’en profite aussi pour faire quelques
reprises. »
Christine Berlanger, Brest
Je suis, tout comme vous, originaire du Vaucluse.
Envisagez-vous de vous y réinstaller un jour ?
« Je ne suis pas très loin du Vaucluse actuellement, puisque
je vis à Aix-en-Provence. Mais j’ai gardé un cabanon, à Lourmarin, là où mes
parents et grands-parents sont nés, là où je passais mes vacances. Et puis
surtout, ce département garde une importance capitale pour moi, puisque je
donne tous les ans un concert caritatif à Pertuis.
Mon fils Romain, atteint de la sclérose en plaques, a créé
l’association SEP Pays d’Aix, et c’est dans ce cadre que nous organisons chaque
année ce spectacle au début de l’été, auquel d’autres artistes se joignent
bénévolement. »
Martine Prenat, Saint-Étienne
Comment avez-vous vécu votre première tournée avec de grands
noms de la chanson ? Avez-vous eu le trac ?
« Ma toute première tournée, c’était avec le Golf Drouot,
juste après la sortie de mon premier disque. À l’époque, Albert Raisner, d’ Âge
Tendre et Tête de Bois , animait le spectacle. Et oui, j’avais le trac, bien
sûr. Jeune, j’avais beaucoup, beaucoup le trac. Un jour, Charles Aznavour m’a
dit : « Pourquoi avez-vous peur ? Les gens qui sont dans la salle vous aiment,
et ont payé leur place pour venir vous voir, il ne faut pas avoir peur ! » Mais
c’était comme ça. Aujourd’hui, sur scène, ça va beaucoup mieux. Il n’y a qu’en
télévision que je suis moins à l’aise, parce qu’il faut être bon en dix
secondes, parce que l’on n’a pas son équipe avec soi… Au Québec, les artistes
disent « Amuse-toi bien », avant de monter sur scène. C’est ce que je dis tous
les soirs à mes musiciens. Sur scène, je m’amuse beaucoup. »
Nathalie Rivoire, Saint-Étienne
Quel est le plus beau moment de votre carrière ?
« Il y en a plein, parce que dès que je monte sur scène, peu
importe la scène d’ailleurs, j’ai la même envie, le même plaisir, je suis un
peu en état de prière… Mais si je ne devais en retenir qu’un, ce serait
l’Olympia en 1980. À cette époque, je remplissais les salles de province, mes
disques se vendaient bien. Mais je n’avais jamais fait l’Olympia seule. Et mon
producteur de l’époque hésitait grandement, on me l’avait proposé, mais il avait
peur que je n’aie pas suffisamment de public à Paris, et que ce soit un fiasco,
ce qui me frustrait terriblement. Et puis, en 1980, ça s’est fait. J’ai chanté
à l’Olympia durant un mois à guichets fermés. Ce fut un grand plaisir, et un
grand honneur, de voir que j’avais également un public parisien, j’en étais
très fière. »
Nos lecteurs ont pu poser leurs questions à leur idole, et
même discuter avec elle autour d’un petit buffet, pour leur plus grand bonheur.
Propos recueillis par Romain Gavidia et Cerise Rochet
http://www.leprogres.fr/loire/2016/11/15/michele-torr-sur-scene-je-suis-un-peu-en-etat-de-priere
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire