mardi 15 novembre 2016

Quand Michèle Torr parle de ses projets...et de l'Admirateur. Interview dans Le Progrès.

Michèle Torr en concert à Saint-Étienne

SAINT-ÉTIENNE - CHANSON FRANÇAISE

Michèle Torr: « Sur scène, je suis un peu en état de prière »


Très proche de son public, la blonde Michèle Torr s’est prêtée au jeu des questions avec douceur et  humilité.
Quelques jours avant son passage à la salle Jeanne d’Arc à Saint-Étienne, celle que l’on surnommait parfois la Piaf Blonde, a accepté de répondre aux questions de nos lecteurs, dont certains étaient visiblement très émus de rencontrer leur idole. Ses premiers succès, sa tournée, la maladie de son fils Romain, Michèle Torr s’est prêtée au jeu avec chaleur et simplicité.
Yvette Perroton, Saint-Paul-en-Jarez
Quelle chanson de votre répertoire représente votre meilleur souvenir ?
« C’est difficile de répondre, il y en a beaucoup. Je dirais la chanson Un enfant c’est comme ça. Quand Jean Albertini l’a écrite en 1973, il a beaucoup pensé à mon fils Romain, j’étais également enceinte à cette époque de ma fille Émilie. C’est une chanson qui me touche toujours autant, et que le public apprécie de réentendre aujourd’hui. Je l’ai d’ailleurs remise récemment dans mon tour de chant. »
Éliane Fante, Roche-la-Molière
Vous êtes tellement rayonnante aujourd’hui. Quel est votre secret de beauté ?
« C’est très gentil à vous, merci. J’aimerais bien connaître les secrets s’il en existe. J’aime la vie, j’aime le public qui me le rend de manière formidable. Beaucoup d’amour donc, une famille merveilleuse, un mari. Sinon comme toutes les femmes, je crois, j’aime la mode, le maquillage… En revanche, je dors très mal, je me couche vers 3 ou 4 heures du matin, j’ai une vie assez décalée. Bon, vous voyez quand même mes ridules autour des lèvres (rires) ? Je devrais peut-être faire de la chirurgie mais j’ai peur d’avoir une bouche de canard après (rires) ! »
Giovanna Francavilla, Saint-Étienne
Michèle, comment faites-vous pour garder cette voix, cette humilité alors que vous donnez énormément de plaisir et d’émotion à ceux qui vous aiment et vous écoutent ?
« Pour ce qui est de l’humilité, je crois que l’on est comme on est. J’ai toujours cherché à m’entourer de gens simples, sincères, alors pourquoi prendre la grosse tête ? Pour ma voix, elle a changé et évolué avec moi. Sur mon premier disque, je chantais haut, c’était la mode à cette époque, alors que maintenant ma voix est plus grave, plus ronde. Je la préfère aujourd’hui, d’ailleurs. Mais je ne la travaille que très peu, je n’ai pas d’entraînement particulier. Comme je chante régulièrement en concert, le meilleur moyen de la préserver est de me taire (rires). Je la fatigue plus en parlant qu’en chantant, donc le silence est un bon entraînement. »
Monique et Jean-Baptiste Marconnet, Saint-Marcellin-en-Forez
Allez-vous chanter le 20 novembre avec la violoniste Céline Porron, présente sur la tournée Âge Tendre et Têtes de Bois , et qui se trouve être la fille de nos amis ?
« Malheureusement non. C’est une musicienne extraordinaire qui fait le show sur scène. Ce n’est pas prévu qu’elle m’accompagne le 20 novembre ; elle doit sûrement être en tournée quelque part. C’est elle qui joue en revanche sur les chansons de mon dernier album studio. »
Marie Gouit, Saint-Étienne
Pourquoi ne faites-vous pas partie cette année de la tournée Âge Tendre et Têtes de Bois ?
« Tout simplement parce que je tourne seule en concert cette année. J’ai été la première à être contactée par Michel Algay, producteur de cette tournée (présent dans la salle, N.D.L.R). J’ai trouvé que son projet était génial et que c’était une idée magnifique, donc j’ai accepté avec grand plaisir d’y participer mais ça ne sera pas le cas cette année. »
Suzanne Mougenot, Andrézieux-Bouthéon
Pensez-vous réenregistrer un album avec vos premiers succès ?
« Vous lisez dans mes pensées ! Je vais vous raconter quelque chose. Je ne vais pas beaucoup sur les réseaux sociaux mais je regarde quand même un peu ce qui se dit de moi… Il y a quelque temps, je suis tombée sur un site internet qui m’est dédié, qui s’appelle L’Admirateur , qui est tenu par deux messieurs. Grâce à ce site, j’ai redécouvert des chansons que j’avais un peu oubliées. Il y a eu les tubes et puis, à côté, il y a eu de formidables autres chansons, très belles mais que l’on a moins entendues et qui sont un peu tombées dans l’oubli.
Tout cela m’a en effet donné envie de réenregistrer ces chansons qui étaient un peu passées à la trappe. Un coffret spécial est donc en projet, un coffret qui contiendra, entre autres, toutes les chansons que l’on trouvait à l’époque sur les Face B des 45 tours. »
Roseline Villella, Saint-Thurin
À l’instar d’Isabelle Aubret et Hervé Vilard qui se rapprochent de leur public avec des récitals de plusieurs jours dans des cabarets de la Loire, avez-vous envisagé une tournée de ce type en 2017 en France, et par chez nous ?
« Oui, bien sûr, c’est d’ailleurs un peu ce que je fais déjà. J’aime beaucoup les petites salles, qui permettent une grande proximité avec le public, une atmosphère intimiste. Dimanche, à la salle Jeanne-d’Arc, qui est une petite salle, les spectateurs pourront assister à un concert où je serai avec trois musiciens. Dans ce genre de cas, je chante bien sûr les chansons que les gens attendent, et j’en profite aussi pour faire quelques reprises. »
Christine Berlanger, Brest
Je suis, tout comme vous, originaire du Vaucluse. Envisagez-vous de vous y réinstaller un jour ?
« Je ne suis pas très loin du Vaucluse actuellement, puisque je vis à Aix-en-Provence. Mais j’ai gardé un cabanon, à Lourmarin, là où mes parents et grands-parents sont nés, là où je passais mes vacances. Et puis surtout, ce département garde une importance capitale pour moi, puisque je donne tous les ans un concert caritatif à Pertuis.
Mon fils Romain, atteint de la sclérose en plaques, a créé l’association SEP Pays d’Aix, et c’est dans ce cadre que nous organisons chaque année ce spectacle au début de l’été, auquel d’autres artistes se joignent bénévolement. »
Martine Prenat, Saint-Étienne
Comment avez-vous vécu votre première tournée avec de grands noms de la chanson ? Avez-vous eu le trac ?
« Ma toute première tournée, c’était avec le Golf Drouot, juste après la sortie de mon premier disque. À l’époque, Albert Raisner, d’ Âge Tendre et Tête de Bois , animait le spectacle. Et oui, j’avais le trac, bien sûr. Jeune, j’avais beaucoup, beaucoup le trac. Un jour, Charles Aznavour m’a dit : « Pourquoi avez-vous peur ? Les gens qui sont dans la salle vous aiment, et ont payé leur place pour venir vous voir, il ne faut pas avoir peur ! » Mais c’était comme ça. Aujourd’hui, sur scène, ça va beaucoup mieux. Il n’y a qu’en télévision que je suis moins à l’aise, parce qu’il faut être bon en dix secondes, parce que l’on n’a pas son équipe avec soi… Au Québec, les artistes disent « Amuse-toi bien », avant de monter sur scène. C’est ce que je dis tous les soirs à mes musiciens. Sur scène, je m’amuse beaucoup. »
Nathalie Rivoire, Saint-Étienne
Quel est le plus beau moment de votre carrière ?
« Il y en a plein, parce que dès que je monte sur scène, peu importe la scène d’ailleurs, j’ai la même envie, le même plaisir, je suis un peu en état de prière… Mais si je ne devais en retenir qu’un, ce serait l’Olympia en 1980. À cette époque, je remplissais les salles de province, mes disques se vendaient bien. Mais je n’avais jamais fait l’Olympia seule. Et mon producteur de l’époque hésitait grandement, on me l’avait proposé, mais il avait peur que je n’aie pas suffisamment de public à Paris, et que ce soit un fiasco, ce qui me frustrait terriblement. Et puis, en 1980, ça s’est fait. J’ai chanté à l’Olympia durant un mois à guichets fermés. Ce fut un grand plaisir, et un grand honneur, de voir que j’avais également un public parisien, j’en étais très fière. »

Nos lecteurs ont pu poser leurs questions à leur idole, et même discuter avec elle autour d’un petit buffet, pour leur plus grand bonheur.

Propos recueillis par Romain Gavidia et Cerise Rochet

http://www.leprogres.fr/loire/2016/11/15/michele-torr-sur-scene-je-suis-un-peu-en-etat-de-priere


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