mardi 7 avril 2015

Michèle Torr, Ensemble. Au Casino de Paris.


Michèle Torr, Ensemble. Au Casino de Paris, le dimanche 14 juin 2015. Que nous réserve ce spectacle ? Quand la présentatrice de J’avais rêvé sur Radio Val d’or le lui a demandé, Michèle Torr a rappelé que les quatre spectacles parisiens seraient différents et seulement indiqué, à propos de celui du Casino, qu’il y aurait des « créations », sans être plus précise.
Que nous laisse entrevoir le titre ?

Est-ce qu’elle y chantera :
« Il m’a joué sa grande scène
A l’entrée du casino
Il fallait donc que s’achève
Un amour aussi beau… », (Je vais faire sauter la banque) ?
C’est peu probable…

 Le Casino de Paris, ce n’est pas tout à fait cela. On pense aux célèbres revues qui y ont été menées, à Line Renaud bien sûr, mais aussi à Gaby Deslys qui a relancé cette salle de spectacle en 1917, avant d’être momentanément  remplacée par Mistinguett… 


Gaby Deslys, une autre provençale. Michèle Torr lui a rendu hommage dans une émission de télévision des années 70, Système 2, le18 avril 1976, qui fêtait les quatre-vingts ans du Casino de Paris, en chantant The stars and stripes forever (La marche américaine), mais dans une version dépourvue de paillardise :
« Ah ! oui c’est bien lui c’est Harry [Pilcer]…
Mais oui c’est bien moi je suis Gaby
Gaby Deslys que l’on préfère
Nous sommes vedettes du casino
Et nous sommes le premier et la première
A chanter dans notre numéro…».
Référence à une revue qui fut la première à introduire en France ce nouveau genre de musique: le Jazz. C'est également au final de Laisse-les tomber que pour la première fois on utilisa un escalier dans une revue, un élément qui sera repris partout dans le monde au point qu'aucune revue ne se fit plus sans escalier. Celui du Casino est si étroit qu'on le surnommait "l'échelle".


Puis Michèle Torr rendit aussi hommage à Mistinguett dans l’émission Champs Elysées de Michel Drucker, le 24 octobre 1987, au cours de laquelle elle a interprété  un pot-pourri des chansons de la Miss, dont elle semble encore apprécier la gouaille et l’humour.
Et si c’était à celle-ci qu’elle choisissait de rendre hommage au Casino de Paris ? Avec Mon homme,  C’est vrai ou Ca c’est Paris !...


Autre reine de ce lieu à qui Michèle Torr pourrait à nouveau rendre hommage au Casino de Paris le 14 juin 2015: Joséphine Baker. En 1930, sa revue Paris qui remue y succède à celle de Mistinguett (Paris-Miss). Elle y interprète J'ai deux amours, un titre taillé sur mesure pour elle par Géo Koger et Henri Varna pour les paroles et Vincent Scotto pour la musique. Elle y chante également La Petite Tonkinoise  (Georges Villard-Henri Christiné/Vincent Scotto), Voulez-vous de la canne à sucre ? (Léo Lelièvre-Henri Varna/Paddy) et Dis-moi Joséphine  (Marc Cab-Léo Lelièvre-Henri Varna/Zerkowicz Bela). Le succès de J'ai deux amours, sa chanson fétiche, marque son acte de naturalisation auprès du public français. L'artiste scandaleuse de La Revue Nègre, celle qui a popularisé en France le charleston et le black-bottom, devient l'égérie de la mode parisienne. On se passe la peau au brou de noix pour lui ressembler ; on s'enduit les cheveux de Bakerfix. Pendant toute sa carrière, Joséphine Baker interprétera un nombre impressionnant de titres consacrés à Paris ( Sous les toits de Paris , Revoir Paris ;  Paris, mes amours; Paris, Paris ; En avril à Paris …). 


…En mars 1939, elle enregistre « Sur deux notes » (Paul Misraki), popularisée par Ray Ventura et ses Collégiens l'année précédente ainsi que « De temps en temps » (André Hornez/Paul Misraki).
 Fin novembre 1939, elle partage la vedette avec Maurice Chevalier, dans la revue Paris-London, toujours au Casino de Paris. Elle y interprète « Mon cœur est un oiseau des îles » (Marc Cab-Géo Koger-Henri Varna/Vincent Scotto), qui restera un de ses succès.
(D’après lehall.com)



C’est dans Système deux, dans l’émission du 19 janvier 1975 que Michèle TORR, accompagnée par Paul MISRAKI, chante "Sur deux notes" (en se trompant un peu dans les paroles, d’aiileurs).
(tele70france.blogspot.fr).

Rendra-t-elle hommage à l’une de ces grandes dames du Music Hall ? Descendra-t-elle l’échelle ? Mènera-t-elle la revue ? Nous y serons,  Ensemble, elle et nous, son public, pour le savoir, le 14 juin…
  

Mais peut-être voudra-t-elle aussi mettre à l’honneur les chansons dans lesquelles elle parle de sa relation à son public, qu’elle a si souvent évoquée. On se rappelle Vous m’avez tout donné, On se reverra, C’est un message, C’est ma première, Sur les routes, La fille du soleil, Rentrer sur scène, Entrée des artistes (pour l’Olympia 82)…
…ainsi que Seule :
« Certains soirs sous les projecteurs
J’ai envie de pleurer
En écoutant battre vos cœurs
Le mien est à vos pieds
C’est trois fois rien
Ces quelques fleurs
Mais c’est votre amitié
Vous savez j’ai si peur
Le soir quand vous partez… »(1997),

ou même Toi qui m’as tant donné, plus intimistes.
« Je te rends grâce la vie
Toi qui m’as tant donné
As mis dans ma voix
Tant de chant et de joie
As mis dans mes jours
L’or et le velours
De théâtres où
Je vous donnais mes nuits… »(2012).

 Occasion  peut-être de reprendre et d’enregistrer enfin, pour le coffret-collector qui réunira la captation des quatre spectacles parisiens et dont le titre provisoire est 24 heures avec Michèle Torr, Ma star à moi, signée Jean-Jacques Debout, créée au Casino de Paris en 1999 et demeurée inédite. 


Ma star à moi

« Mes amis vous êtes venus un soir de printemps
Ensoleiller tous mes instants
Pour vous j’ai chanté au beau pays des cigales
Sous un ciel parsemé d’étoiles
Devant mes parents tu sais
Et les copains de mon village
Je mourais tellement de trac
Mais vous me donniez du courage
Et j’ai connu des jours
Un peu de toutes les couleurs
Mais votre confiance à vous
A toujours enflammé mon cœur

Ma star à moi, ma star à moi
Ma star à moi c’est toi 
Ma star à moi, ma star à moi
Ma star à moi c’est toi  

Depuis j’ai été de théâtre en music-hall
Là où j’allais voir mes idoles
Dans cette lumière qui a le pouvoir magique
De nous revoir cher public
Toi qui m’as donné des heures
Où j’ai vécu tant de bonheurs
Tous les soirs à la même heure
Tu me donnes tant de chaleur
Aujourd’hui tu vois la vie
Nous a donné beaucoup d’amour
Mais quand je suis loin d’ici
Tu es près de moi chaque jour

Ma star à moi, ma star à moi
Ma star à moi c’est toi … »


La chanson Encore, prévue initialement pour l’Olympia 2008, pourrait aussi être très émouvante dans un tel tour de chant.
« Pour toutes les colères qui nous tuent
combien d’images inaperçues
L’hommage au ciel d’une cathédrale
les chants d’amour d’une chorale …
Les jours de gloire qui font pleurer
Tous ensemble aux Champs Elysées
Encore
Les moments forts
Encore
Les corps à corps
Faut les faire vivre encore plus fort
Mieux que les fleurs ça réchauffe le cœur
Encore
Faut protéger l’île au trésor
Prendre en photo multicolore
Les moments bleus
Ceux qui rendent heureux… » (2008).

Et pourquoi pas Je chante, si beau portrait d’artiste doucement jazzy, composée par François Bernheim :
« Je ne suis rien
Je ne suis qu’une voix une musique
Je viens te voir pour te faire rêver
Et c’est magique…
Je ne suis rien qu’un troubadour
Approche-toi un peu de moi… »(1976) ?

Ou bien encore une balade sur les grands boulevards que croise la rue de Clichy, sur un air de blues, avec Le Blues de Paris ?
« Moi quand je suis loin de Paris
Je me prends le blues de Paris…
Tous les chanteurs {Monsieur Trénet, Monsieur Montand] reviennent un soir
Sur les grands boulevards …».


Mais ce sont Route 66, Qu’est-ce qu’ils disent ?  et surtout Diva, où elle raconte sa « plus belle histoire d’amour …» sans hésiter à jouer sur l’autodérision,  qui trouveraient leur place dans un tour de chant où ce lien privilégié entre l’artiste et les gens qui l’aiment serait mis à l’honneur. Là, peut-être ira-t-elle jusqu’à entonner L’air des bijoux de Gounod, rien que pour rire. Car le Casino de Paris, c’est la salle du burlesque et de la fantaisie autant que du jazz, des boas et des paillettes. Et Michèle Torr a aussi chanté pour rire…
Rien d’officiel dans tout cela, rien que du rêve…
Mais pour convaincre le public de revenir au Trianon et au Palais des Congrès, il faudra faire en sorte que ce spectacle soit bien différent d’Amour toujours à l’Olympia.
Rendez-vous donc au Casino de Paris, le dimanche 14 juin 2015. Ensemble. Avec M. Guy Mattéoni à la direction d'une formation musicale différente de celle de l'Olympia. Car elle a besoin de nous, besoin de notre soutien, de nos prises d’initiative. Qu’on continue de la « griser par nos bravos », de la « porter à bout de bras »….


7 Avril 2015: L'admirateur souhaite un bel anniversaire à Mme Michèle Torr.

© GD & ED





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