mardi 26 avril 2016

Michèle Torr : profession chanteuse.


Elle a évoqué ses désirs et ses espoirs de petite fille qui se rêvait chanteuse  dans Le cours de chant en 1978. 
« Tous les jeudis
Après midi
Je venais là
Au cours de chant
Et le piano du professeur
Remplaçait à lui seul mes jouets d’enfant… »
Car pour y parvenir, on sait bien qu’il faut du travail et de la persévérance.
Mais aussi de l’ambition :
«A quatorze ans
Je me disais
Je deviendrai
Quelqu’un de grand
Je chanterai sous les bravos
Et plus rien n’existait que cette envie
Je rêvais de voir Paris
A quatorze ans je me disais je chanterai… ».
Et, toujours, de la persévérance, jusqu’à l’opiniâtreté :
« De Courthézon
A l’Olympia
Il n’y a qu’un pas
Mais qu’il est long
Ce chemin-là
Il y a des soirs de désespoir

Et puis des jours de gloire… ».


Ce sont ces mêmes thèmes qu’elle a à nouveau chantés en 2011 dans Avant d’être chanteuse:
« Avant d’être chanteuse on est n’importe quoi
Une apprentie rêveuse une star sans éclat
Avant d’être chanteuse on a chanté cent fois
La chanson orgueilleuse du succès qui viendra…
Avant d’être chanteuse on s’est dit tant de fois
Boulevard des ambitieuses j’aurai ma place à moi
Avant d’être chanteuse l’orgueil prenait le pas
Sur la vie amoureuse et puis l’amour s’en va… »
Un peu orgueilleuse, très ambitieuse, l’apprentie chanteuse fait donc aussi l’apprentissage du sacrifice et du renoncement.



A la chanson elle sacrifiera - peut-être - le confort d’une existence conventionnelle, la vie amoureuse pour n’être « jamais heureuse que les soirs de gala ».
Et, dans quelques chansons qui ont précédé, on a retrouvé le même thème de la chanteuse qui doit immoler sa vie privée et son bonheur personnel sur l’autel de la célébrité. Ce fut le cas avec La gloire ou bien l’amour en 1977 :
(« …j’ai choisi un jour
On ne chante pas la même chanson
Pour un homme ou pour des millions »,
ou avec Chanteuse en 1978 :
(« Sous les sunlights de minuit
Je viens vers vous en robe blanche
Il n’est plus là mais tant pis
Devant le micro je m’avance...
Chanteuse ne pleure pas
Ne pleure pas et chante
La solitude est faite
Pour les gens comme toi… »).
Cendrillon rock, en 1986, est « une chanteuse de rock  qu’on voit dans les revues » mais se trouve privée d’ « enfants », de « cris de bébés », de « baisers le matin », de « dimanches heureux », de « mariage en blanc » et de « riz dans les yeux », de « futur ordonné », de « bonheur bien rangé ».
Mais pour Michèle Torr, ce n’est pas tout à fait ainsi que les choses se sont passées…


 Et c’est en 1963 que la jeune Michelle Tort, après avoir arpenté sa Provence, de kermesse en concours de chant :
«Mes amis vous êtes venus un soir de printemps
Ensoleiller tous mes instants
Pour vous j’ai chanté au beau pays des cigales
Sous un ciel parsemé d’étoiles
Devant mes parents tu sais
Et les copains de mon village
Je mourais tellement de trac
Mais vous me donniez du courage… »,
Ma star à moi, 1999,
… est montée à Paris pour y vivre ses rêves.
« Une petite Française née en Provence
Quand elle avait quinze ans vint à Paris
Epousa la chanson
Ne changea pas son nom
Et la voilà devant vous aujourd’hui…
A-t-elle eu bien raison
De quitter sa maison
Pour se trouver devant vous aujourd’hui ? » se demandait Une petite Française, en 1977.
Elle a raconté dans Ma première chanson:
« J’arrivais à Paris par le train de nuit
Tu sais j’avais un peu froid
Et toute seule dans le matin gris
Je pensais à toi
La gare de Lyon était bien triste
J’avais dix-sept ans (Je n’avais pas seize ans »
J’imaginais mon nom d’artiste
En lettres géantes »,
Ma première chanson, 1979.


Mais qu’est-ce qui peut pousser une toute jeune fille à se dévouer ainsi à la chanson ? Quel est ce…
« bonheur de chanter »
(Je n’ai pas les mots/les mots pour te dire, 1987).
« Quand vient l’été
J’aime chanter
Le soir dans une ville de province
A Lille ou à Marseille je me sens bien »,
Quatre saisons, 1977.
Le bonheur de chanter, c’est la quête du bonheur des autres, celui qu’on leur procure… en chantant :
« Je chante pour les gens heureux
On m’appelle l’artiste
Je chante pour les gens heureux
Je ne suis jamais triste
Pour un instant pour une nuit
Alors la vie est belle
Après je repars dans la nuit
Je chante à tire d’aile
Je ne suis rien
Je ne suis qu’une voix
Une musique
Je viens te voir
Pour te faire rêver
Et c’est magique
Regarde un peu le troubadour
Approche-toi un peu de moi… »
Je chante, 1976.
« Qu’ils s’appellent Pierre, Paul ou Félicien
Pour moi c’est du pareil au même
Emile, Henri, Georges ou Sébastien
Ils savent tous que je les aime
Ils arrivent ici de toutes parts
Pour oublier tous leurs déboires
Dans ce bistrot rempli du brouillard
De la fumée de leur cigare
Alors je leur chante mon histoire
Entre deux verres jusqu’au matin
Et ils font semblant d’y croire
Pour oublier tous leurs chagrins
Alors je leur chante mon histoire
Entre deux larmes et un refrain
Et puis nous dansons jusqu’au lendemain… »
Le bistrot, 1979.



Car si chanter, c’est donner :
« Qu’est-ce que j’ai fait avec ma vie ?
J’ai donné…
Tout donner
Et donner encore
Sans regrets
Sans remords
Et je sais
Pourquoi je suis née
Simplement
Pour donner… »,
J’ai donné, 2002,
c’est surtout donner du bonheur aux gens, comme elle nous l’a aussi confié dans La fille du soleil :
« Je suis la fille du soleil
Capable de changer ton ciel
Pour te faire oublier
Oublier qu’il n’y a pas qu’elle
Pour soigner ton cœur rebelle
Laisse-moi essayer…
Je suis la fille du soleil
Je vais marcher dans tes rêves
Illuminer tes nuits
Plein de milliers d’étincelles
Pour peindre un arc-en-ciel
Sur tes murs bien trop gris »,
dans C’est un message :  
« Je veux voir autant de lumière
Dans ma vie que sur scène
Illuminer vos rêves
Faire disparaître vos peines
Je veux stopper le temps
Qui nous guette chaque instant…
Redonner un peu de chaleur
A tous ceux qui ont froid dans leur cœur… »,
ou dans Côté soleil (La couleur des mots) :
« Côté soleil
Je connais un arc-en-ciel
Je suis la seule à le voir
Gravé dans ma mémoire
Jamais d’obscurité
Mais du bleu indigo
Ma couleur préférée
C’est la couleur des mots
Je t’ai apprivoisé
J’ai allumé un feu
Il y avait moins de braises
Que dans le fond de tes yeux
Je n’ai jamais douté de ta couleur tendresse
Ne reste pas tout seul sur le quai des promesses ».
« Chanter au gré du vent
Sans jamais avoir peur
Donner en espérant
Pour un monde meilleur… »
Les choses de la vie, 1987.


Mais si le chanteur donne de la voix, c’est aussi pour œuvrer à son propre bonheur (ou dépasser ses propres malheurs):
« Chanter dans la rue ou à sa fenêtre
Chanter
Avec une radio des cassettes
Chanter quand on n’est pas bien dans sa tête
Chanter dans la salle ou derrière le rideau
Chanter
Ne pas attendre les bravos
Et chanter
Offrir son histoire en cadeau
Et chanter
Parce qu’on est une enfant mal aimée
Pour changer de nom d’identité
Pour ne pas dire qu’on a pleuré
Drôle de métier
Chanter sur un écran de toutes les couleurs
Innocemment ouvrir son cœur
Chanter surtout ne jamais avoir peur
Et chanter… »,
Chanter, 1982.
Car :
« … Chanter je veux chanter
Je veux revenir dans cet autre monde
Tout éblouie par ses lumières
J’attends
Tous ces instants de seconde en seconde
Jusqu’à entendre les bravos »,
Quand le rideau est fermé, 1970.
 Car :
« Le public est un phare et la scène un empire »,
Avant d’être chanteuse, 2011.


La chanteuse a le trac :
« Avec mon maquillage
J’ai un autre visage
Devant moi
Au loin j’entends la salle
Qui remue et qui parle
C’est à moi
Et comme chaque soir
Dans ma robe noire
J’ai le trac je le dis
Mais après tout j’ai choisi
Chanter c’est ma vie … »,
La gloire ou bien l’amour, 1977.
Il n’empêche :
 « C’est le théâtre de ma vie
Mes parents me sourient…
C’est ma première
Tout habillée de mots
Le cœur  au bord des lèvres
Je viens vers dans ce halo
C’est ma première
Les notes caressent les mots
La peur et le désir se mêlent
Le cœur tendu vers vos bravos…. »,
C’est ma première, 2002.
Et la scène procure une sorte d’ivresse :
« Même si la peur et le doute m’accompagnent
Je serai là ce soir
Pour te crier mon désespoir
Dans le halo du projecteur
Je serai seule à avoir peur
Rentrer sur scène
Crier « Je t’aime »
Se dévoiler et se donner
Sans pudeur
Cœur à cœur…
Si je t’appelle en un seul cri
Qui sort de moi qui nous unit
Au premier rang ton seul regard
Chauffe mon sang me rend l’espoir…
Dans le halo du projecteur
Je vous entends je vous respire
Et peu à peu je vous rejoins… »
Rentrer sur scène, 1991.
 « …Revoir en silence mes souvenirs d’enfance
Et trembler de joie derrière ce rideau
Entrer sur la scène
Et vous dire « Je t’aime »
Comme si l’on prenait le même bateau
Bateau musicien
Bateau baladin
Sur un océan couleur de bravos
Entrée des artistes
On prend tous les risques
Là où le soleil devient tellement beau
On ferme les yeux
A cet instant bleu
Où la peur ressemble à un numéro…
Oublier l’angoisse oublier le stress
Laisser son chagrin au porte-manteau… »,
Entrée des artistes, 1982.
« Juste devant la foule
Le film se déroule
Je suis bien
L’ambiance est à l’orage
Qui emporte au passage
Mes chagrins
Et pendant une heure
Avec tout mon cœur
Je me donne à la musique
Et quand j’entends les bravos
J’ai froid dans le dos»,
La gloire ou bien l’amour, 1977.
« Certains soirs sous les projecteurs
J’ai envie de pleurer
En écoutant battre vos cœurs
Le mien est à vos pieds
C’est trois fois rien ces quelques fleurs
Mais c’est votre amitié
Vous savez j’ai si peur
Le soir quand vous partez… »,
Seule, 1997.


« Ce n’est pas une messe
Rien de plus que ma promesse
Mais comme on prie
Je chante en plein ciel
[C’est] Juste un « je t’aime »
Chanter c’est donner
Chanter c’est aimer
Mais c’est surtout surtout prier
Chanter sans s’arrêter
Donner sans compter
Aimer sans se lasser
Prier pour l’éternité.
Dans cette église
Vous comme maître
Seulement vous mon paradis
C’est à genoux
Que je chante cette lettre
Avec vous tous mes amis… 
Sans voûte ni vitraux
Ce n’est pas une cathédrale
Mais des ors et velours
En mon théâtre idéal
Un signe de croix
Et des signes d’amour
Moi vers vous
De vous à moi pour toujours»,
Chanter c’est prier, 2012.
La magie de la chanson, c’est qu’elle permet à celui qui chante de :
« libérer toutes ces choses
Qui dorment en [lui]
Au fond de [lui] …
Tu veux chanter
Pour bien comprendre
Ce qu’il se passe autour de toi
Et libérer
Enfin je crois
Ce poids qu’on ne supporte plus
Pour oublier…
Y’a des jours comme ça
Où tout s’échappe
Où tout s’écroule
Autour de toi
La force sera ton plus beau rôle
Et la victoire te mènera
Au bout du monde
Et souviens-toi
Ne leur mens pas »,
Tu veux chanter, 2002.
(Duo mémorable avec Eric Payan à l’Olympia en 2002).
Mais c’est aussi tout cela:
« On les écrit à l’encre d’un chagrin d’amour
De couplets déchirés en notes de velours
On les retrouve témoins des tournants de nos vies
Associés pour toujours à une mélodie
Elles sont comme ces miroirs qui reflètent le temps
De nos premiers baisers aux tout dernier printemps
Elles rythment la cadence des secondes et des heures
Et comme on les connaît on les reprend en chœur…
Elles traversent la rue et partent au bout du monde
Charmer un inconnu ou surfer sur les ondes
Du pavé des trottoirs aux balcons de Vérone
Elles flirtent avec l’histoire de ceux qui les fredonnent
Elles cachent entre les rimes tant de jardins secrets
Tant de rêves tant de pleurs et de larmes séchées
Si l’on oublie souvent le nom de leurs auteurs
On sait que des chansons ont fait battre nos cœurs… »
Toutes les chansons ont une histoire, 2002.


Après le spectacle, le retour à la réalité est aussi difficile pour l’artiste. Et cela, Michèle Torr l’a chanté dans une multitude de chansons. Chanteuse, La gloire ou bien l’amour, Minuit heure locale, Chanson inédite, Je ne suis qu’une femme, Sur les routes, Quand le rideau est fermé et …Profession artiste.
  « « Je sors de scène et déjà
Derrière le rideau on m’entraîne
Mais j’ai encore de la voix
Pour dire adieu pour dire ‘je t’aime’ »
Chanteuse, 1978.
« Mais après le spectacle
Quand le rideau miracle
Est tombé
Quand je me démaquille
Je retrouve la fille
Que j’étais
Et je me surprends
A pleurer vraiment
De tristesse ou bien de joie
Aujourd’hui je ne sais plus
Mais je l’ai voulu »,
La gloire ou bien l’amour, 1977.
« Le rideau couvre un dernier flash
Et les bravos bientôt s’effacent
On quitte la scène comme un empire
Qu’on ne voudrait jamais finir
Quand le spectacle est terminé
J’ai oublié le monde entier
Et pour la centième fois
Je disparais dans la nuit
J’irai chanter jusqu’au bout de ma vie »,
Minuit heure locale, 1984.


« Elle m’attend derrière le rideau
Juste après les derniers bravos
Celle qu’on ne m’a jamais écrite
Cette drôle de chanson inédite
Qui vient me ravager le cœur
Et me donne envie de rester
Sur la scène dans l’obscurité
Elle se fout pas mal de mon show
De la critique et du tempo
Celle qui ne me voit pas en artiste
Et que je me chanterai tout bas
Tout à l’heure dans un restaurant
Celle qui raconte ma vie à moi
Cette drôle de chanson inédite
Elle démaquille en un instant
Mon visage et mes sentiments
Celle qui m’accompagne dans ma loge
Dans ma voiture et à l’hôtel
Elle ne fait pas de compliment
Elle ne me voit pas toujours belle
Et c’est ma préférée pourtant… »,
Chanson inédite, 1979. 


 « Quand le rideau est tombé
Sur un nouveau succès
Que le dernier de mes fans
A éteint son briquet
Que la voiture m’emporte
Dans la ville endormie
Que je ferme ma porte
Jusqu’au bout de la nuit
Que je suis trop fatiguée
Pour trouver le sommeil
Que mon rêve est terminé
Et que je me réveille…
Quand je me suis donnée
Que vous m’avez tout pris
Que je voudrais parler
A quelqu’un mais à qui
Quand l’image s’efface
Pour me céder la place
Que je me retrouve en face
De moi devant ma glace
Quand j’attends le soleil
Allongée sur mon lit
Que je quitte la scène
Pour rentrer dans ma vie… »,
Je ne suis qu’une femme, 2002.
« Quatre heures du matin n’importe où
La solitude après la gloire
Dans cette rue humide et blanche
Le vent léger me donne froid
Je marche devant ma chanson
Le dîner n’était pas très bon
Devant cet hôtel cette chambre
Il n’y a plus que moi et moi…
La nuit me laisse dans le noir la solitude après la gloire
Et je m’invente des images
Comme un vieux film qu’on revoit
Quelques sourires et des bravos
Des signatures sur les photos
Quelques dialogues et des visages
Comme des forêts devant moi »,
Profession artiste, 1978.

« Minuit heure locale
Sur la route nationale
Entre deux villes
Je suis fragile …
Je ne sais plus où vont mes nuits
Je ne sais plus où l’on me conduit…
Mais pour l’instant je dois dormir
Sur des fauteuils de limousine
Pendant que les lumières défilent
Et que le monde a l’air tranquille
Moi pour la centième fois
Je disparais dans la nuit
J’irai chanter jusqu’au bout de ma vie »,
Minuit heure locale, 1984.
« Des grandes villes
Aux tout petits villages
Je garde en mon cœur
Vos sourires vos visages
Et quand je pars
Dans le petit matin blême
Si j’ai le cafard
Je me sens bien quand même »,
Sur les routes, 1999.
 « Quand
Quand le rideau est fermé
Je rentre tristement chez moi
Seule je vis alors pour demain
Demain je vais chanter »,
Quand le rideau est fermé, 1970.


Mais ce chemin-là est aussi particulier du fait du mode de vie auquel l’artiste se trouve astreint sur…
« Le chemin de bohème
De l’école à chez nous
Le chemin de bohème
Dont le froid sur mes joues
Me tirait du sommeil
En chantant mes leçons
Le chemin de bohème
Caché dans mes chansons… »
Le chemin de bohème, 1988.
« Je vois le soleil
Les arbres qui défilent
J’ai un peu sommeil
En arrivant dans la ville
Direction l’hôtel
Pour deux ou trois heures à peine
Et puis me voilà
A nouveau sur la scène 
Sur les routes
Je suis toujours sur les routes
Quand je viens chanter pour vous
C’est vraiment la vie que j’aime
Sur les routes
Je suis toujours sur les routes
Je suis heureuse quand je vous vois
Réunis là devant moi »,
Sur les routes, 1999.


Et ce n’est pas de la vie de saltimbanque la seule rançon à verser au compte de la célébrité.
Les rançons de la gloire sont, parfois, un sentiment de solitude lié à l’obligation de vivre éloigné ceux qu’on aime:
« Je te rends grâce la vie
Toi qui m’as tant donné
As mis dans ma voix
Tant de chant et de joie
As mis dans mes jours
L’or et le velours
De théâtres où
Je vous donnais mes nuits
Même si je rentrais seule
Sans celui que j’aime »,
Toi qui m’as tant donné, 2012,
 « Des couloirs bien trop longs
Egarée j’ai pas le trac
Je cherche le plateau B
Notre histoire en direct une télé
Seras-tu là pour me regarder ? »
Tes silences, 1997.
Et de ses enfants en particulier :
« Ce soir il faut que je te dise
J’ai trop souvent fait mes valises… »,
Le temps, 1984 (A son fils).
« …J’ai trop souvent fait mes valises
Prisonnière consentante du tourbillon de ma vie
Aujourd’hui les enfants ont grandi
Mais pas leur maman
Mon cœur appelle et se déchire
 J’ai trop souvent fait mes valises…
Etrange mélange
Cette envie de ne pas vous quitter
Et toujours ce besoin de partir
J’ai trop souvent fait mes valises
Je suis comme ces pianos qui pleurent
De nostalgie… »,
Comme ces pianos, 2002.


Mais c’est aussi une surexposition médiatique dont on se sert parfois, mais dont on s’accommode plus ou moins bien selon les jours:
« Et toute la ville en parle
Avec des mots qui blessent
Comme les pages à scandale
Où j’apparais sans cesse
En victime intégrale
Et toute la ville en parle
Avec des mots d’injure
Comme dans un tribunal
Où je ferais figure
D’accusée principale… »
Et toute la ville en parle, 1987.
« Parfum d’amour et de scandale
Je suis si fatiguée
De sourire quand j’ai mal
Mensonge ou vérité ? »,
Seule, 1997.


« Mais qu’est-ce qu’ils disent…
De moi ?
Ils disent connaître ma vie mes pensées mon enfance
Ils connaissent mes secrets comprennent mes silences
Parlent de mes souvenirs de retour après l’absence
Ils partent dans des délires c’est plutôt drôle quand j’y pense
Et dans le fond de mon cœur
Je ne garde que le meilleur
Laisse-les dire
Laisse-les dire
Et laissez-nous chanter
Ne regarde pas en arrière
Va vers la lumière
Car si je voulais tricher
Aussitôt vous le sauriez
Laisse-les dire
Laisse-les dire
Et laissez-nous chanter
Mais qu’est-ce qu’ils disent…
De moi ?
Vous qui m’avez choisie vous savez ce que je suis
On sait que populaire ne s’apprend pas c’est mystère
Que tous nos rendez-vous sont la seule vérité
Merci pour tant d’amour je voulais juste chanter
Et dans le fond de mon cœur
Je ne garde que le meilleur
Laisse-les dire
Laisse-les dire
Et laissez-nous chanter… »,
Qu’est-ce qu’ils disent ? 2014.


Puis vient le moment où, dans une carrière, l’artiste se met à rendre de plus en plus fréquemment hommage au public qui a fait de lui ce qu’il est.
« …Depuis j’ai été de théâtre en music-hall
Là où j’allais voir mes idoles
Dans cette lumière qui a le pouvoir magique
De nous revoir cher public
Toi qui m’as donné des heures
Où j’ai vécu tant de bonheurs
Tous les soirs à la même heure
Tu me donnes tant de chaleur
Aujourd’hui tu vois la vie
Nous a donné beaucoup d’amour
Mais quand je suis loin d’ici
Tu es près de moi chaque jour
Ma star à moi, ma star à moi
Ma star à moi c’est toi… »,
Ma star à moi, 1999.
« Je veux chanter pour qu’on soit toujours ensemble »,
L’an 2000, 1999.
Michèle Torr l’a fait pour la première fois en 1985 pour célébrer - avec près de deux ans de retard - vingt ans de carrière:
« Vingt ans elle est adolescente
Notre aventure d’amour
Vingt ans que vos bravos m’inventent
Un rêve chaque jour
Vingt ans d’amitié de tendresse
De désespoir aussi
Feux de joie
Fusées de détresse
Qui éclairent ma vie…
Vingt ans que la lumière joue
A maquiller mes peines
Que je suis la même partout
En ville comme en scène
L’amour s’est appelé plusieurs
Et je m’appelle moi
Quand je chante
Ecoutez mon cœur
Il couvre ma voix…
Vingt ans que je vis votre vie
Que vous vivez la mienne
Vingt ans vos enfants ont grandi
Je sais on a les mêmes
Votre maison de tous les jours
C’est un peu ma maison
Vos amours ce sont mes amours
C’est vous ma chanson
Et ça fait vingt ans que j’aime
Envers et contre tout
Mes amis de la bohème
Je les fête avec vous
Mes … »
20 ans d’amour, 1985.
Chanteuse « populaire », elle a voulu aussi rendre hommage aux gens les plus modestes qui composent une grande partie de son public :
« Tous seuls au monde un jour de pluie
Vêtus d’un sentiment qu’ils ne comprennent pas
Ils s’évaporent sans faire de mal
Sans faire de bien non plus…
Alors je chante pour tous ceux
Qui n’ont pas eu le temps de donner
Quelque chose à quelqu’un
Pour tous ceux qui n’ont pas pu donner
Tout l’amour qu’ils emportent avec eux… »
Alors je chante, 1997.


« Tout doucement
Je viens vous dire maintenant
Tout doucement
Bonsoir, merci
Pour tout cet amour
Hier et toujours
Je vous dis merci
On se reverra
Ces perles dans nos yeux sont des larmes de joie
Des souvenirs
On se reverra
Je reviendrai vous voir
Vous serez toujours là
Comme un sourire
Tout doucement
Il faut que je vous quitte
Maintenant
Tout va si vite
Nous avons chanté
Nos cœurs enlacés
On s’est tout donné
On se reverra
Ces perles dans nos yeux sont des larmes de joie
Des souvenirs
On se reverra
Je reviendrai  vous voir
Vous serez toujours là
Comme un sourire
Comme un sourire
(Michelle c’est toi, toi qui nous as donné ces joies
Toutes ces années-là)
On se reverra
Ces perles dans nos yeux sont des larmes de joie
Des souvenirs
On se reverra
Je reviendrai  vous voir
Vous serez toujours là
Comme un sourire
On se reverra… »,
On se reverra, 2008.
«Vous m’avez tout donné (bis)
L’amour l’argent la gloire (bis)
Vous m’avez pardonné (bis)
Mes fiancés de guitare (bis)
Je vous ai fait chanter
Vous m’avez enchantée
Que rien ne nous sépare (bis)
Vous m’avez tout donné (bis)
Du sang des sueurs des larmes (bis)
Nous nous sommes épousés (bis)
Comme un homme et une femme (bis)
Nous allons nous quitter
Pour mieux nous retrouver
Au cœur de notre histoire (bis)
Ce n’est pas un quai de gare
Oublions les foulards
Il y a ce que nous sommes
Comme deux moitiés de pomme
Vous m’avez tout donné (bis)
L’amour l’argent la gloire (bis)
Nous allons nous quitter
Pour mieux nous retrouver
Ce n’est qu’un au-revoir (bis)
Je vous ai fait chanter
Vous m’avez enchantée
Que rien ne nous sépare (bis)
Je vous ai tout donné (bis)
Du sang des sueurs des larmes (bis)
Je vous ai tout donné »,
Vous m’avez tout donné, 2011.


Et Michèle Torr a choisi de clore son dernier album dans lequel elle ne veut chanter que l’amour par [Sa] plus belle histoire d’amour, c’est vous  à elle :
« On est venus de loin
Toi et moi
Qu’il fut long le chemin
Pour en arriver là
Vous m’avez pris la main
Bien des fois
On a dû faire des choix
Vous et moi
Vous avez cru en moi
Je vous dois
Pour noyer mes chagrins
Vos larmes de joie
Et si ce soir devant vous
Je suis là
Cela ne tient qu’à vous
Qui avez fait de moi
Diva
Votre diva
Avec mon habit noir entre fille et garçon
Un peu rock et guitare au milieu des violons
Pour vous livrer ma vie au fil de mes chansons
Diva
Votre diva
Grisée par vos bravos
Portée à bout de bras
Je suis votre flambeau votre cri votre voix
Vous m’avez fait grandir
Et jusqu’à devenir
Diva
Mais si demain par erreur je vous blessais
Mais si demain par erreur vous me quittiez
Je ne serais plus
Qu’un ange déchu
Diva
Votre diva
Je suis votre opéra
Vous êtes à mes genoux
Je ne m’appartiens pas
Vous m’acclamez debout
Je chante à pleine voix
Le grand air des bijoux
Ah ! je ris la la la la la
Ah ! je ris la la la la la
C’est une histoire d’amour
Toi et moi
Un roman de toujours
Nous allons nous quitter
Vous et moi
Chacun de son côté
Va retrouver son toit
Les cigales m’attendent
Et mon chat
Comme à chaque fois
Se languit de moi
On se retrouvera
Croyez-moi
Mais laissez-moi souffler
Et retrouver ma voix
Avant de repartir au combat
Pour redevenir
Votre diva
Diva
Votre diva
Avec mon habit noir entre fille et garçon
Un peu rock et guitare au milieu des violons
Diva »,
Diva, 2014.

Et quand on entend cela, on n’a pas envie de l’entendre entonner, comme le font d’autres chanteurs de sa génération, sa Chanson d’adieu.
« C’est ma chanson d’adieu
J’en ai les larmes aux yeux
Ecoute-la
Elle est pour toi… ».

Non, Michèle, ne faites pas cela, pas encore…

©ED et GD

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