L’album s’ouvre avec Je
ne veux chanter que l’amour, signée Guy Mattéoni, aussi arrangeur de la
totalité des titres. Michèle Torr retrouve ainsi celui qui a aussi arrangé tous
ses albums de 1980 (Lui) à 1989 (Argentina), contribué à deux chansons
sur Vague à l’homme (Rentrer sur scène et Vivre dans l’instant). Il avait aussi
signé ou cosigné bon nombre de titres pour elle dans les années 80. Très belle
chanson au swing lent et profond. Coup de cœur.
On revoit sa
signature pour Ils s’aiment, et
alors ? dont les paroles sont de David Lelait (qui a cosigné avec elle
les paroles de Chanter c’est prier et
adapté Didn’t it rains (Chante), Gracias a la vida (Toi qui
m’as tant donné) et Amazing grace
(Quand vint la grâce) sur son
précédent album). Jolie série de clichés superficiels et légers, sur une
musique joyeuse et désinvolte. Pour les amours masculines et contre
l’homophobie.
Guy Mattéoni cosigne aussi, avec la chanteuse elle-même
cette fois, Tout l’amour du monde.
Autre hymne à l’amour, à la paix et à la fraternité.
Michèle Torr signe également les paroles de Qu’est-ce qu’ils disent ? composée
par Daniel Mecca. Quelques accords de blues, quelques notes un peu
« années folles », pour revendiquer le fait d’être une chanteuse
populaire, en dépit du mépris plus ou moins affiché de certains médias.
Efficace sur scène.
Parmi les autres chansons, on trouve deux titres signés
Charles Aznavour (Je ne veux que toi,
adaptée en anglais sous le titre All I
want is You par Dee Shipman, et Quand
tu m’aimes). La première constitue une sorte de Ne me quitte pas au féminin, quand l’orgueil a abdiqué et qu’il ne
reste que l’amour. On lui préfère la version française, avec une interprétation
beaucoup plus nuancée. La seconde a déjà été chantée par Aznavour
lui-même ; adaptée pour une femme, elle se révèle encore plus sensuelle.
Plus osée. Hymne à l’amour charnel.
Une chanson signée par Charles Dumont et Sophie Makhno
(décédée en 2007), Il se peut que je
t’aime encore), que Piaf n’aurait pas reniée. Hymne à l’amour qui dure.
Une chanson plus moderne : Haute Fidélité, de Patrick Loiseau, Philippe Delépine et Philomène
Kouadio. Hymne à l’amour fidèle sur fond de métaphore musicale filée, avec une
orchestration qui rappelle Déjeuner en
paix ou Des hauts, des bas de Stephan Eicher.
Une chanson nostalgique à la mélodie légère : Route 66, écrite par Alain Turban et
Mario Santangeli. Autre jolie série de clichés en prélude au concert prévu à
Las Vegas le 18 mai prochain. Une chanson crépusculaire qui en dit beaucoup sur
l’état d’esprit de la chanteuse quand on lit entre les lignes…
La dernière chanson c’est Diva, qui donne son titre à l’album. Une magnifique mélodie d’Alice
Dona, et un texte de Georges Chelon qui commence à la manière de la Plus belle histoire d’amour, c’est vous de
Barbara, pour trouver son apogée dans un éclat de rire avec la citation du
grand Air des bijoux de Charles
Gounod, cher à la Castafiore. Chelon, qui a fait parfois partie de l’affiche d’Age tendre en même temps que Michèle
Torr, ainsi que de celle du festival Brassens à Vaison-la-Romaine cette année, a su capter aussi bien la ferveur qui
relie la chanteuse et son public que l’humour dont elle sait faire preuve (I Remember You, Je t’avais rapporté), ce qui confère à la chanson un drôle de
mélange, fait de détachement amusé et de reconnaissance, d’émotion vraie.
Un beau disque composé de chansons de belle facture avec des
textes soignés et des mélodies qu’on retient rapidement, une belle manière de
fêter 50 ans de carrière avant le Paris de Michèle Torr.
Un CD sorti discrètement le 15 décembre 2014, en vente
exclusive sur le site officiel de la chanteuse www.micheletorr.com, qui figure sur la
liste des meilleurs albums de l’année 2014 selon Platine.
« Mais si demain par erreur je vous blessais
Mais si demain par erreur vous me quittiez
Je ne serais plus
Qu’un ange déchu… »
Alors, « diva » ou « ange déchu » ?
C’est le spectacle du dimanche 11 janvier 2015 à l’Olympia, Amour,
toujours, qui apporte un premier élément de réponse…
© G.D. & E.D.
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