jeudi 1 janvier 2015

Michèle Torr - Diva. Suites pour chroniques passées…


Ainsi donc, la sortie le 15 décembre 2014 de l’album Diva nous oblige à remonter dans le temps en rouvrant les précédentes chroniques de l’Admirateur car…

La Diva chante les couleurs

Pas beaucoup de couleurs dans Diva, chic et sobre, juste un peu de blanc, juste un peu de noir…
Un peu de blanc pour décrire les nuits que le sommeil, du fait de l’amour, déserte:
« Je n’attends qu’un mot
Tombé de tes lèvres
Pour fuir sans regret
Où tu le voudras
Par monts et par vaux
Que tu sois l’orfèvre
De mes nuits de fièvre
Blanchies dans tes bras »,
Je ne veux que toi.
Un peu de noir, la couleur préférée de la diva « grisée par [nos] bravos » pour les tenues de scène…
« Et si ce soir devant vous
Je suis là
Cela ne tient qu’à vous
Qui avez fait de moi
Diva
Votre diva
Avec mon habit noir entre fille et garçon… »,
Diva.

La Diva, une profession de foi

Dieu est, dans Diva aussi, invoqué comme le témoin privilégié du sentiment amoureux, que ce soit pour les moments heureux… :
« Sur mon âme en feu
Je jure crois-moi
Seule et devant Dieu
Je ne veux que toi »,
Je ne veux que toi,
…ou malheureux :
“All I want is you
You alone fulfil me
When my inner voice
Cries to God in pain…
Before God above
I swear that it’s true
All you want is love
All I want is you”
All I want is you.
Dieu simple ou multiple:
« C’est le Diable et l’Enfer mêlés à tous nos jeux
C’est le Ciel qui est offert à nous par tous les dieux
Quand tu m’aimes ».
Quand tu m’aimes.
Mais Dieu est aussi l’instigateur de l’amour fraternel :
« Tout l’amour du monde est dans cet instant
Comme une communion une envie de partage
Tout l’amour du monde dans un seul instant
Comme un signe divin un cadeau un message »,
Tout l’amour du monde,
et la chanteuse se montre prête à chanter sa foi dans des lieux de concert inhabituels, si ce n’est dans le passé, pourquoi pas dans le futur ?
« J’ai parlé de la paix
Mais aussi de la guerre
Dans les plus grandes salles
Même dans les cathédrales
Du bout du monde »,
Je ne veux chanter que l’amour.
C’est Guy Mattéoni, l’arrangeur en 1981 de J’en appelle à la tendresse, l’auteur et le compositeur de cette chanson…


La Diva chante le soleil

Le soleil reste  le motif indispensable au bonheur,
« Je ne demande pas la lune
Je veux ensoleiller ma vie
Mais ça ni gloire ni fortune
Ne peuvent en payer le prix »,
Je ne veux que toi,
tandis que son absence symbolise la douleur :
“Without you there’s no sunshine for me”,
All I want is you.
Soleil sensuel:
« C’est le soleil brûlant qui caresse ma peau
Et l’air léger du temps au souffle doux et chaud
Quand tu m’aimes »,
Quand tu m’aimes,
parfois crépusculaire :
 « Un coucher de soleil sur les années qui passent…
Un coucher de soleil sur un chemin de vie
C’est comme une étincelle dans mes états unis
Ce soir j’ai plus sommeil j’irai jusqu’à chez toi
Retrouver le soleil à Santa Monica »,
Il révèle l’envie de réaliser un vieux rêve : chanter enfin aux Etats-Unis, qu’un producteur un peu fou va permettre à la chanteuse de réaliser : ce devrait être le lundi 18 mai 2015, à l’hôtel Circus Circus de Las Vegas. On a beau avoir plus de cinquante ans de carrière, il est encore des vœux de petite fille qu’on a plaisir à voir exhaussés.
« Un coucher de soleil
Sur la route 66
C’est ta voix qui m’appelle
Comme une chanson d’Elvis
Un coucher de soleil
C’est la Californie
Je chanterai pour elle
Je chanterai pour lui
Un coucher de soleil
Sur la route 66
C’est partager encore
L’amour et mi amor »
Route 66.
Elle y chantera donc l’amour, bien sûr, puisqu’elle ne veut plus chanter que ça, peut-être une chanson d’Elvis ajoutée à son répertoire en 1995 : Je te portais dans mon cœur, et sûrement sur des notes d’Aznavour : All I want is You… 


La Diva chante Michèle Torr.

La chanteuse signe en effet les paroles de deux chansons :
Tout l’amour du monde, dont Guy Mattéoni a composé la musique, et
Qu’est-ce qu’ils disent ? cosignée par Daniel Mecca.
La première est un hymne à l’amour fraternel, qui nous fait contempler les images d’un enfant dans les bras de sa mère, du regard d’un vieillard, du chagrin d’un inconnu. Moments furtifs, instants volés, éclats de vies dont ce qui importe se réduit aux sentiments et qui nous montrent que ce qui compte, c’est donner. De l’amour bien sûr…
La seconde, plus malicieuse, c’est à nous qu’elle parle,  qu’on soit journaliste, spécialiste de la chanson ou simple admirateur, qui croyons tout entendre, tout comprendre de ce que dit, de ce que pense, de ce qu’est la chanteuse, qui partons « dans des délires » qu’elle se contente, dans une pirouette, de trouver drôles. Elle nous laisse parler, pérorer tant qu’on veut …pourvu qu’on la laisse chanter. Malgré tout, ceux  qui l’ont choisie savent qui elle est. C’est cela le mystère de la popularité d’un chanteur : l’addition d’une multitude de rencontres uniques, intimes, dans le cœur de chacun, par le vecteur du chant. Et dans le fond de nos cœurs, elle et nous ne gardons que le meilleur. Mais laissons-la encore chanter car…

La Diva chante pour rire.

Le titre de l’album peut sembler prétentieux mais dès le début de la promotion, la chanteuse a déclaré qu’il était à prendre avec humour.
« Mon amie Alice Dona m'a fait du sur-mesure avec Georges Chelon. Ils m'ont fait une chanson qui parle au public, avec une pointe d'humour. C'est sur moi. Ça s'appelle "Diva". Il faut le prendre avec humour, tu t'en doutes… », (A Yves Lecoq, Les grands du rire).
Et la voilà qui, après un premier couplet qui nous rappelle vivement Ma plus belle histoire d’amour, c’est vous, de Barbara, « portée », « grisée » par l’amour du public, ne se sentant  plus de joie, se prend pour une drôle de Castafiore :
« Votre diva
Je suis votre opéra
Vous êtes à mes genoux
Je ne m’appartiens pas
Vous m’acclamez debout
Je chante à pleine voix
Le grand air des bijoux
Ah ! je ris la la la la la
Ah ! je ris la la la la la
C’est une histoire d’amour
Toi et moi
Un roman de toujours »…
Diva
Car cette histoire a beau être drôle, elle n’en est pas moins émouvante et vraie. Prélude peut-être à une envie de toucher à nouveau, de toucher un peu plus, à l’avenir, au répertoire classique. On en saura peut-être bientôt davantage.


Et n’oubliez pas, la Diva chante à Paris. Olympia le 11 janvier, Casino de Paris le 14 juin, Trianon le 18 octobre 2015 et Palais des Congrès, probablement le 31 janvier 2016.

Ainsi se terminent les suites des chroniques passées de l’Admirateur… Il y en aura d’autres  au long de l’année 2015. Et méfiez-vous des imitations.
Bonne année 2015.

© G.D. & E.D.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire