mardi 31 octobre 2023

Michèle Torr 60 ans de chanson aux Folies Bergère


 Oh! mon Dieu qu'ils étaient beaux les 60 ans de chanson de Michèle Torr le dimanche 29 octobre 2023 dans les ors et velours et falbalas du théâtre des Folies Bergère cher à Jean Paul Gautier.

Près de 1700 personnes ont rempli les lieux où sont venues se produire bien avant elle Yvette Guilbert, Mistinguett ou Joséphine Baker qu'elle a toutes trois chantées... mais pas ce jour-là. 

Car la difficulté de l'exercice pour cette sorte d'événement c'est le choix des chansons... Il faut que soient là tous les succès qui ont jalonné une si longue carrière et inévitablement ils sont nombreux, laissant peu de place pour les chansons moins connues ou bien juste créées, et les nouvelles reprises. Et puis il faut surprendre, tout en restant intime, familière, et s'adresser à tous en même temps qu'à chacun.

Et bien tout cela, elle l'a incontestablement réussi avec un tour de magie en 23 chansons plus un medley, dont presque tous les tubes d' Une vague bleue à Emmène-moi danser ce soir, illustrés de belles images d'archives et ponctués d'anecdotes tantôt émouvantes, tantôt amusantes. Grâce aussi à un medley dans lequel on a retrouvé C'est dur d'avoir seize ans, Dans mes bras oublie ta peine, Quand un homme a du charme, Une petite française... Auquel ne manquaient que Cette fille c'était moi ou encore Midnight Blue en Irlande. Et dans l'évocation des débuts on n'a pas non plus entendu Ce soir je t'attendais... Sinon ils étaient tous là, de Lui à Discomotion, en passant par J'aime ou J'en appelle à la tendresse. Elle a chanté sa Provence avec Le pont de Courthézon, sa vie et les siens, son père avec A mon père, sa mère dans La première chanson, son fils dans Un enfant c'est comme ça, ses bonheurs et ses blessures de femme dans Et toute la ville en parle... autant de thèmes aussi universels que personnels.

Difficile de balayer 60 ans de carrière sans choisir les morceaux et donc sans en laisser de côté et ainsi, rien, à part la reprise de Brel - La quête -, de Piaf - Non je ne regrette rien - magistralement interprétée, l'adaptation d'Elvis - Je te portais dans mon cœur- , de l'année 1987 à l'année 2008 dont on redécouvre On se reverra, avec le chœur des musiciens et choristes. Il y a pourtant eu Ne m'oublie pas, La prière sévillane, Seule ou J'ai donné... Mais quel bonheur de réentendre dès la deuxième chanson le magnifique Avant d'être chanteuse de 2011 ou encore, après Je ne veux chanter que l'amour particulièrement bien mis en valeur, une nouvelle orchestration jazzy qui a à juste titre énormément plu de A faire pleurer les femmes. Celle somptueusement arabisante de 2011a-t-elle été égalée ou surpassée ? En tout cas bravo à M. Éric Payan pour les arrangements... l'enchaînement de chansons sur les rythmes du blues de Je ne veux chanter que l'amour à Je m'appelle Michèle en passant par La louve était particulièrement heureux. Quel plaisir aussi de retrouver la très belle chanson de scène Profession artiste théâtralisée grâce à la complicité de Fernande du cabaret Chez Michou.

Et que dire d'autre des reprises de Dalida - Mourir sur scène - et Johnny Hallyday - L'envie - pour clore en beauté et en grande pompe les première et seconde parties du spectacle si ce n'est qu'elles lui vont, avec quelques retouches ("Viens mais ne viens pas quand je serai seule, toutes les deux on se connaît déjà, tu as touché mon cœur tant de fois...", "...et qu'on m'enferme un an pour rêver à des hommes ") de même que les tenues très "Moulin Rouge' de Mine Vergès, comme un gant?

Un tour de chant en forme de tour de magie que sont venus applaudir comme promis un dimanche à la campagne mais cette fois à Paris, Vianney, Alexis Michalik, Frédéric Lopez mais aussi Marie Paule Belle, Raphaël Mezrahi, Dominique Besnehard, Alex Vizorek, Michel Monaco, Daniel Damartin (alias Yvette Leglaire) Bulle Ogier, Damien Thévenot,  Clémence de la Compagnie Créole ou encore Vincent Niclo. Et évidemment David Lelait Helo. Un magnifique spectacle qui a fait couler bien des larmes et dessiné tant de sourires... A quand le DVD?

Comme quoi 60 ans après son arrivée Rue Bergère (première du spectacle et 466ème chanson, signée Didier Barbelivien, nouveau single, à ajouter à son Intégrale studio) la prestidigitatrice, visiblement heureuse d'être là, a beau dire que tout ça, c'est folies, elle n'a encore et toujours besoin que de sa voix et point de baguette magique pour nous envoûter encore une fois.









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