jeudi 31 août 2017

Michèle Torr chante la vie.


« Chante la vie chante
Comme si tu devais mourir demain…. »,
car :
« La vie est une symphonie
Chacun de nous en fait partie
Ensemble il faut chanter
O Alléluia
Alléluia
Alléluia
 Alléluia
Alléluia
Alléluia
Alléluia
Alléluia
Alléluia
Alléluia
Alléluia »,
Halléluja, 2016.
C’est ces mots que se terminent le dernier album (Tout l’amour du monde) et, depuis quelques temps, les spectacles de Michèle Torr. Et se rappelant les titres de certaines de ses chansons, dans l’ordre:
Mais la vie c’est la vie, Je t’ai donné ma vie, Un homme dans ma vie, Paris laisse-moi vivre ma vie, Change la vie, Pas bien dans sa vie, La chanson de la vie, Dans ma vie, La vie en rose, Les choses de la vie, Ma vie avec toi, Vivre dans l’instant, A mi-vie, La vie la nuit, Les clés de ma nouvelle vie, Pour ne pas vivre seul…
on ne peut en douter, Michèle Torr chante -aussi- la vie, qui lui a tant donné et à qui elle a rendu grâce il n’y a pas très longtemps… 


La vie à l’ « âge tendre »

La vie à l’ « âge tendre », c’est l’espoir de trouver l’amour, un amour qui dure toujours, mais aussi la crainte de ne pas le trouver, et déjà l’expérience des premiers chagrins qui vous anéantissent.
D’abord on rêve de lui.
« Par les portes de la nuit
Un soir il est entré dans ma vie »,
Hey hey, 1964.


Avant de le rencontrer.
 « La vie est belle
Tout le monde est bon
Dès que tu es là »,
Quand je sors avec toi, 1964.
« Je lui donne tout mon amour
Ma vie entière
Mais il me donne en retour
Toute la Terre 
Et je l’aime…
Enfin vous aurez compris
Quelle importance
Prend cet amour dans ma vie
Mon existence…»,
Et je l’aime,  1964.
« Dis-moi maintenant
Dis-moi que tu m’aimes aussi
Oui dis-moi que c’est pour la vie
Un amour aussi grand…
N’attends pas plus longtemps… »,
Dis-moi maintenant, 1965.
« Depuis des jours et des semaines
Que nous vivons avec le feu
Partageons nos joies nos peines
C’est ton amour que je veux »,
Nous sommes faits l’un pour l’autre,  1965.
« Tout le bonheur de la Terre
C’est de vivre près de toi…
La vie de tous les jours
Ça ne compte pas
Nous avons notre amour
Ça suffit pour toi et moi…
Et si pour la vie entière
Tu veux n’aimer que moi
Tout le bonheur de la Terre
C’est de vivre près de toi… »,
Tout le bonheur de la Terre, 1966.
« Brillant comme la joie de vivre
Beau comme Superman
Un jour tu es entré dans ma vie
Tel un ouragan… »,
Monsieur Superman, 1966.
« Regarde
Tout autour de toi
Regarde
Et tu comprendras
Que la vie ce n’est rien
Sans l’amour… »,
Regarde, 1967.
«Doux doux l’amour est doux
 Douce est ma vie ma vie dans tes bras
Doux doux l’amour est doux
Douce est ma vie ma vie près de toi »,
L’amour est bleu, 1968.
« Ne vivre que pour toi
Ne suivre que tes pas
Poursuivre malgré moi
Ce rêve
Qui habille de bleu
Mes chansons et mes yeux
Quand le matin frileux
Se lève…,
Ce que veut dire aimer c’est ça »,
Ce que veut dire aimer, 1968.


Mais l’on apprend bien vite qu’ « amour » ne rime pas vraiment avec «  toujours ».
« Toi l’orgueilleux
Si tu voulais ne plus tricher
Tu le vivrais enfin ce jour
Que tu attends malgré tout…
Cesse enfin de mentir
Sans tarder va lui dire
Tous ces mots qu’elle attend
Qu’elle espère
A jouer au plus fort
A vouloir plus encore
Tu vas gâcher ta vie entière… »,
Toi l’orgueilleux, 1964.
« Que c’est triste
Que c’est triste
Après tant de choses
Tant de choses dans nos vies 
On se quitte
On se quitte
Mais je t’en supplie
Quittons-nous bons amis…»,
On se quitte, 1964.
« Il s’est blessé en tombant de ton cœur
En tombant de mon cœur
Il s’est blessé mais il peut vivre encore
Notre amour n’est pas mort…
Dans quel enfer notre vie sombrera
Si l’amour n’est plus là…
De ta vie ma vie
Il ne resterait rien
Plus rien 
Qu’un grand feu qui s’éteint
Et puis demain
Des cendres à tous les vents
Tant de jours de nuits
Et ces heures où ma vie était ta vie
Et tout serait fini fini
Et tout serait néant…
Notre amour n’est pas mort
Notre amour n’est pas mort
Je veux qu’il vive encore…»
Notre amour n’est pas mort, 1965.
 « Je n’aurai sur cette Terre pauvre cœur
Pas assez de temps dans une vie
Pas assez de jours assez de nuits
Pas assez de temps pour oublier
Celui que j’aimais
Celui que j’aime encore…
Pas assez de temps dans une vie
Pas assez de jours assez de nuits
Pas assez de temps pour s’attarder
A vivre de larmes et de regrets…
Pas assez de temps dans une vie
Pas assez de jours assez de nuits
Pas assez de temps pour renoncer
A recommencer à aimer»,
Pauvre cœur, 1967.
« Mais je déteste tous ces gens
Avec lesquels tu vis sans moi
Je déteste tous ces gens
Qui ne te parlent jamais de moi…
« Mais je déteste tous ces gens
Avec lesquels je vis sans toi
Je déteste tous ces gens
Qui ne me parlent jamais de toi…
Si tu dois revenir
N’attends pas trop longtemps
On ne peut retenir
Le temps
Il doit faire beau là-bas
Dans ce joli pays
De ma fenêtre à moi
Je vois s’enfuir la vie
La vie… »,
Il doit faire beau là-bas, 1967.


La vie à l’ « âge tendre », c’est le besoin de s’affirmer, et la nécessité d’imposer sa vision et ses choix aux autres, et en particulier aux parents.
« Rien ne sera plus comme avant
Car je sais maintenant
Qu’un jour ou l’autre au bout du printemps
C’est la vie qui nous attend »,
Rien ne sera plus comme avant, 1966.
 « Je sais vous êtes très gentils
Vous ne me souhaitez pas de mal
Mais si je veux choisir ma vie
Il n’y a rien de plus normal »
As-tu quelquefois pensé, 1965.


La vie à l’  « âge tendre », c’est se dire que le temps va passer, se persuader qu’il va aussi nous atteindre  et voir l’âge adulte et la vieillesse au loin se profiler. Sans y croire vraiment.
« Dandy
Dandy
Tu aimes trop les filles
Toutes les nuits tu cours
Tu passes ta vie
A faire tous les drugstores
Souvent après minuit
Tu cherches encore…
Dandy
Tu ne pourras pas échapper
Dandy
A ton présent à ton passé
Tu n’auras pas non plus
Tous tes amis pour t’admirer
Tu seras vieux
Et tes cheveux
Seront devenus tout blancs
Tu n’auras plus comme à vingt ans
Un air aussi brillant…
Dis-toi qu’une fille
C’est de l’or qui brille
Mais quand il y en a trop
C’est un mauvais cadeau
On ne vit qu’une fois
Oh Dandy fais ton choix… »,
Dandy, 1966.


La vie à l’ « âge tendre », c’est aussi parfois les premières expériences de la mort, c’est comprendre que, sans ce qui nous tient le plus à cœur, la vie ne vaut plus rien et que, comme ça, cessant de respirer, on peut s’en défaire.
« A l’hôpital on lui a dit
Vous vous en tirez bien
Vous auriez pu perdre la vie
Au lieu de votre main
Il est mort dans la même nuit
Malgré les médecins
Il ne tenait plus à la vie
Et c’était aussi bien »,
L’homme à la guitare d’or, 1967.

La vie à l’ «  âge tendre », c’est l’espoir. L’espoir que la vie sera belle…
« Oh mon ange qui veillez sur moi
Vous qui veillez sur ma vie
Epargnez-moi quelques tourments
Accordez-moi quelques envies
Empêchez-moi d’être méchante
Pardonnez-moi quelques offenses
Pardonnez-moi quelques péchés
Car même si je recommence
Je le ferais sans y penser »,
Mon ange, 1968.
L’espoir qu’ « Un enfant viendra ». Que la vie, à son tour, on la donnera…
 « Un enfant viendra
Des fleurs plein les bras
Pour crier au monde
Le bonheur est là
Et quand il viendra
Cet enfant sera
Le printemps du monde
Notre enfant à toi et moi »,
Un enfant viendra, 1966.


Un hymne à la vie...

« Il faudrait accorder
A tous les gens qui s’aiment
Le temps d’y croire un peu
Avec le temps d’en profiter
De saison en saison
De dimanche en semaine
Il faudrait leur donner le temps
Pur bien s’aimer
Mais la vie c’est la vie
Et elle court après nous
Les pendules sont partout
Qui nous surveillent
Mais la vie c’est la vie
On en fait des chansons
C’est plutôt la prison
De nos merveilles
Il faudrait me donner
A moi qui t’aime tant
Et des millions de vies
Et des millions de jours de joie
Pour t’aimer comme je t’aime
Il m’en faudrait du temps
Il faudrait me donner le ciel
Pour être à toi
Mais la vie c’est la vie
On se cherche on se perd
Il nous reste un désert
Qui nous ressemble
Mais la vie c’est la vie
On la vit sans se voir
Elle nous laisse un espoir
Pour être ensemble
Mais la vie c’est la vie
Des soleils défendus
Des bonheurs encourus
Mais moi je t’aime
Mais la vie c’est la vie
C’est comme ça je m’en fous
Moi je vais malgré tout
T’aimer quand même
T’aimer quand même
Pour la vie »,
Mais la vie c’est la vie, 1968.


Qui a dit qu’il ne fallait pas « juger quelqu’un à travers ses chansons » ?
Il n’empêche, les chansons que choisit un artiste sont à n’en pas douter le reflet de sa vie.
« Ma vie quand je la regarde
C’est comme un château de cartes…
Il me manque la plus belle couleur
Le cœur…
Un château où le prince charmant
N’a pas encore vu la belle au bois dormant… »,
Pour un roi de cœur, 1971.
En 1967, Michèle Torr qui, après la naissance de son fils Romain, fruit de sa romance avec le chanteur Christophe, a exprimé son désir de « rentrer dans le rang » et de se marier…
 « Aujourd’hui ou bien demain
Viendra celui qui m’aimera
Il y aura un homme dans ma vie
Et ma vie se fera soudain plus belle
Quand viendra cet homme dans ma vie
Nous ferons tous deux le chemin
De ton cœur à mon cœur
Ensemble
Il y aura un homme dans ma vie…
Et ma voix aura la couleur de ton nom
Nous vivrons
Ensemble… »,
Un homme dans ma vie, 1969,
… a rencontré un peu plus tard un certain Jean Vidal au Don Camilo, un cabaret parisien célèbre à l’époque.
« On s’aimera un peu beaucoup
A la folie ou pas du tout
On s’aimera passionnément pour toute la vie… »,
On s’aimera un peu, beaucoup, 1970.
Pour Michèle Torr, cela va tout changer.
(« Je ne sais pas s’il faut rire ou pleurer
De la vie qui ne m’a rien donné »,
Rire ou pleurer, 1970.
Si, elle sait. C’est le rire qui s’est imposé…)
« Après tant de pluie tant de pleurs
Je revois la vie en couleurs…
Ma vie éclate en plein soleil…
Toi qui pleures encore aujourd’hui
Pour un amour qui s’est enfui…
Mets-toi sur la ligne
Et au moindre signe
Sois prêt à foncer dans la vie
Oui dans la vie »,
Aime, 1970.


Cette rencontre va changer sa vie. Sa vie de femme. Ils vont se marier à Avignon en janvier 1969.
Et sa vie d’artiste. Il va devenir son parolier (de façon anecdotique, avec quelques chansons : Les papillons, Alors on marche, J’ai arrêté le temps, Le jardin d’Angleterre…) et surtout son impresario, pour plus de vingt ans.
Alors elle n’aura de cesse de chanter son bonheur.
« Et aujourd’hui tous deux
On peut les voir main dans la main
Et unis pour la vie
Perdus, troublés
Dans un même regard
Découvrant que le monde d’aujourd’hui
Est à nous deux
En regardant les amoureux…
Et si un jour nos mais vieillissent et tremblent
Nos cœurs seront réunis par l’amour
Quand nous verrons des amoureux ensemble
Nous penserons que le temps est bien court
Aux amoureux »,
En regardant les amoureux, 1969.
« Comme une fleur
Elle a poussé
Avec le temps qui passe
Mais dans nos cœurs
Elle a trouvé sa place
Et puis elle a grandi
Elle a chanté
Dans notre vie
Notre maison où l’on s’aime
Mon amour… »,
Notre chanson, 1969.
« Je t’ai donné ma vie
En te donnant mon cœur
L’amour et le bonheur
Tu vois sont réunis…
Je t’ai donné ma vie
En te donnant mon cœur
Un avenir meilleur
Tu vois nous est promis »,
Je t’ai donné ma vie, 1969.
« Au temps où je vivais
Aux portes de mes joies
Le monde m’inventait
Pour toi…
Au temps où j’espérais
Vivre à côté de toi
Déjà je m’effaçais
Pour toi…
Et puis l’on fut jetés
En pâture à la Terre
Et l’on s’est demandé
Que faire
Alors ne parle pas
De ce que l’on n’a pas
Qu’importe qu’un printemps
Nous vivions au jour le jour
On peut vivre longtemps
D’amour »,
Pour toi, 1970.
« Que de fois
J’ai pleuré de joie
Face à mon bonheur
Qui vit dans ton cœur…
Que de fois
J’ai pleuré de joie
A te regarder
Vivre à mes côtés…
Trop de gens souffrent encore
D’être seuls dans la vie
Et leur cri
Chaque jour
Est un cri
D’amour…
Quand je prends ta vie dans mes bras
Je prends chaque fois
Le monde avec toi
Et ce soir encore une fois
J’ai envie de pleurer de joie »,
J’ai pleuré de joie, 1970.


 Et grâce à lui, c’est sûr, la vie de Michèle Torr sera tout entière, même après la rupture et un douloureux divorce…
(« Et tant que je vivrai
Je ne t’oublierai pas… »,
Mon amour, 1970).
… celle d’une chanteuse. Alors que, déçue que sa carrière ne décolle pas davantage, elle s’est dite tentée par le métier d’actrice…
« Quand
Quand le rideau est fermé
Je rentre tristement chez moi
Seule
Je vis alors pour demain
Demain je vais chanter… »,
Quand le rideau est fermé, 1970.


 Pendant ce temps (on est en pleine période hippie) il en est d’autres pour qui la vie va dépendre de substances illicites  qui ne sont pas que bénéfiques.
« Tes yeux me regardent
Oui mais sans me voir
Tu vis dans une autre vie
Où es-tu ?
Tu as l’air d’être arrivé dans ton paradis… »,
Fleur de soleil, 1970.
 « Tu n’en sais rien mais c’est toi l’héroïne
De ce roman qui vole en fumée
Une illusion de plus que l’on a perdue
Dès le réveil la vie continue… »,
Fleur de pavot, 1968.
Il en est d’autres, dont la vie rime avec le stress, déjà…
« Tu aimerais fuir Paris
Cette ville pleine de bruit
Et partir à l’aventure
Vers un ciel beaucoup plus bleu
Où tu serais plus heureux
Que de vivre à toute allure
Ecoute… »,
Tous les oiseaux reviennent, 1970.
D’autres encore, qui sont à l’aurore des apprentissages de ce qu’est la vie…
 « Dans la ville endormie
Un enfant nommé Pedro
N’avait rien dans la vie
Que ses rêves et un oiseau…
[Mais ce soir, l’enfant se dit qu’il n’a pas le droit de garder l’oiseau ainsi emprisonné, alors, il ouvre la cage…]
Dans la ville endormie
Un enfant a le cœur gros
Il regarde c’est la vie
Tout là-haut s’enfuir l’oiseau… »,
(alors pour se consoler, l’enfant rêve qu’il fuit loin de chez lui avec l’oiseau),
L’enfant et l’oiseau, 1970.


A Tokyo, en 1971, pour le World Popular Song Festival dont elle va remporter le Grand Prix avec Enfants d’aujourd’hui, hommes de demain, Michèle Torr regrette la crainte dans laquelle on vit (Le Japon a fait la cruelle expérience de la bombe atomique en 1945 et demeure traumatisé) et s’interroge sur la vie des générations futures :
« Dites-moi que sera le jour à venir
Et comment pourrez-vous grandir
Enfants d’aujourd’hui destinés à vivre
A vivre ou mourir en hommes de demain
Mais pourquoi leur donner la vie
Si demain le monde est fini
Que les enfants d’aujourd’hui nous pardonnent
Et donnent à tous les enfants à venir
Un monde où la rose puisse encore fleurir… ».


« Et l’amour c’est toute une vie »,
Et l’amour, 1979.
…La vie est bleue, la vie est un jeu…
« Bleu comme la mer qui se confond avec nos yeux
Et comme l’espoir qui nous permet de vivre à deux
Prends-moi dans tes nuits
Et fais de moi l’ombre de ta vie
Je me suis dit « On ne vit qu’une fois
Alors pourquoi pas ? »…
Bleu comme la chambre où nous vivons des jours heureux…
Et comme la vie quand on veut bien se prendre au jeu »,
Bleu, 1975.
 On continue de s’aimer…
« Une maison sous le lierre
Un jardin rempli de rosiers
Et le matin des oiseaux
Qui chantent pour nous réveiller
C’est là que loin de la ville
Et du bruit nous vivons tous deux
Et chaque instant de la vie
Vient nous rendre un peu plus heureux…
Nous sommes à tout jamais liés
Au même sort… »,
Et piano va l’amour, 1973.
Bien cachés…
« Pour vivre heureux
Vivons cachés
Pour vivre heureux
Pour vivre heureux
Vivons cachés »,
Pour vivre heureux, 1976.
Car l’un suffit à l’autre. Autarcie sentimentale.
 « Oui c’est toi
Mon univers et puis mon roi c’est toi
Oui c’est toi
Et la vie de chaque jour sera pour…
Oui pour toi… »,
Le jardin d’Angleterre, 1976.


Jusqu’au jour où nous vient un enfant…
« C’est la voix d’un enfant
Qui croyait en Noël
Qui rêvait tendrement
Que la vie était belle…
C’est la voix d’un enfant
Qui s’endort chaque nuit
Qui attend d’être grand
Pour goûter à la vie… »,
La voix d’un enfant, 1974.
…dont on sait qu’un matin d’automne, il partira, oh ! pas bien loin ce matin-là, c’est juste pour l’école qu’il nous quittera. D’autres départs seront bien plus difficiles…
« Je t’ai donné la vie
Je t’ai choisi un nom
Lorsque tombe la nuit
Je caresse ton front…
Si tu pleures quelquefois
Ça me brise le cœur
Mais je vis avec toi
Et tu fais mon bonheur…
J’aurai bien du chagrin
Pourtant je te pardonne
Tu quitteras ma main
Par un matin d’automne… »,
Un enfant c’est comme ça, 1973.
Un enfant qui… 
« …aime la vie 
Comme toi »,
La séparation, 1978.


On vit à deux, on s’aime et on fait des enfants, on est heureux mais…
« Mais il faut vivre la réalité
Je vais te suivre et nous irons danser…
Mais il faut vivre la réalité
Jeter un pont au-dessus des idées… »,
Mes yeux bleus, 1976.
« Aimer comme je t’aime
C’est accepter joyeux
La vie et ses problèmes
Heureux ou malheureux »,
Aimer comme je t’aime, 1976.
D’abord simple séparation, distance :
« Moi dans tes bras j’ai redécouvert Paris,
La vie
J’ai besoin de toi
Rien que toi… »,
Never never live without you, 1974.
Et c’est parfois la nostalgie qui nous cueille…
« N’oublie jamais que le dernier cygne
Vit sur le lac fragile
Tu le verras au milieu des eaux
Comme un oiseau d’argile »,
Au nord de la ville, 1978.
Nostalgie des amours passées…
« Lorsque tombait le soir
Elle vivait dans l’espoir
Quand arrivait le jour
Elle vivait son amour
Cette fille c’était moi
Et je passe ma vie
A ne penser qu’à toi… »,
Cette fille c’était moi, 1975.
« Aujourd’hui toi tu vis loin de moi
Et le monde est différent …
Mais n’oublie pas que l’on s’était promis
De s’aimer toute une vie…»,
J’aime, 1977.
« Apprends-moi à vivre sans toi »,
A tes genoux, 1976.
Ou c’est déjà le désamour.
« Mais l’amour est anéanti
Tout s’est écroulé sur ma vie
Ecrasant piétinant emportant mon cœur… »,
Jezebel, 1976.
«  Oh je voudrais tant que tu te souviennes
Des jours heureux où nous étions amis
En ce temps-là la vie était plus belle
Et le soleil plus brûlant qu’aujourd’hui…
C’est une chanson qui nous ressemble
Toi qui m’aimais moi et je t’aimais
Et nous vivions tous deux ensemble
Toi qui m’aimais moi qui t’aimais
Mais la vie sépare ceux qui s’aiment
Tout doucement sans faire de bruit… »
Les feuilles mortes, 1976.
Le désamour, le désespoir…
« L’été n’a duré qu’un soleil
Le temps de vivre un peu ensemble
Je savais déjà qu’en septembre
La vie ne serait plus pareille »,
Dans un coin de Sologne, 1979,
qui n’empêchent pas l’espoir de renaître…
 « Il suffirait d’un mot de toi
Pour que je voie encore briller
D’autres soleils pour me faire encore sourire
D’autres soleils pour m’aider à vivre »,
D’autres soleils, 1978.


Et si l’on ne se quitte pas, un jour ou l’autre, on commence à s’intéresser à nouveau à la vie des autres. Citadins, on envie la vie des campagnards.
« Mon frère tu vis heureux près des ruisseaux
Et les étoiles touchent parfois ton chapeau…
Paul que tu es bien chez toi
Ici on vit trop vite
On ne connaît même pas son voisin… »,
Paul, 1973.
On fait des rencontres. Qui nous émeuvent ou qui nous amusent.
« Je savais que pour toute sa vie
Son amour passait par la musique
Sa seule passion…
Ses musiques étaient originales
Pleines de vie
Mais je sais qu’un jour il est parti
Paraît-il que c’est en Amérique
Faire sa vie »,
Mister Mélody, 1976.
« Dans un supermarché de la ville
Je suis tombée sur un homme facile…
J’étais la femme de sa vie
Il se voyait déjà dans mes pyjamas …»,
Caddy baby, 1976.
On regarde le monde, qui ne tourne pas toujours rond.
« Ils sont partis courir la mer
Pour effacer la peur
Pour écraser la peur
Que la vie leur a clouée au fond du cœur… »,
Exodus, 1976, 2003.
On imagine le futur. Qui ne nous semble pas toujours radieux.
« J’aurai des amants
Une vie amoureuse
Et l’unique enfant
Qu’autorise la loi…
Un ordinateur commandera ma vie…
Quand je pense à l’an 2000
J’ai l’impression de le vivre aujourd’hui… »,
L’an 2000, 1976.


« Je prends la vie pourtant
Comme elle vient… »,
Je m’appelle Michèle, 1976.
 « Moi je prends la vie
Je prends la vie comme elle vient
Même si parfois j’ai du chagrin
Il faut savoir profiter de chaque instant
De l’été au printemps »,
Quatre saisons, 1977.
Nous voici au cœur des années 70, et les chansons à la mode, ce sont celles dans lesquelles les chanteurs parlent d’eux-mêmes, des chansons pas tout à fait inédites comme :
« celle qui raconte ma vie à moi »,
Chanson inédite, 1979 :
« Je prends la vie pourtant
Comme elle vient…
L’amour ou bien la musique
Je resterai romantique
Pour toute ma vie… »,
Je m’appelle Michèle, 1976.
Pour un autoportrait sont nécessaires des couleurs vives, ou des couleurs qui vivent…
« Le bleu vit dans mes yeux
Le blond dans mes cheveux
Le rose vit dans mon cœur
Et ce sont là mes trois couleurs
Le bleu vit dans le ciel
Le blond dans le soleil
Le rose vit dans les fleurs
Mes trois couleurs »,
Couleurs, 1977.
Les chanteurs parlent de leur métier d’artiste et de la vie qui va avec.
« Je chante pour les gens heureux
On m’appelle l’artiste
Je chante pour les gens heureux
Je ne suis jamais triste
Pour un instant pour une nuit
Alors ta vie est belle
Après je repars dans la nuit
Je chante à tire d’aile… »,
Je chante, 1976.
Une vie faite, au fil des saisons… 
« Quand vient l’hiver j’aime jouer
Les enfants ne s’en plaindront pas je crois
La vie de tous les jours reprend ses droits…
Quand le printemps me dit bonjour
S’éveillent en moi des sentiments d’amour
Et je retourne encore vers les chansons
Que je vis toujours avec tant de passion… »,
Quatre saisons, 1977,
… une vie de bonheurs… et de sacrifices.
« L’amour ou bien la musique
Je resterai romantique
Pour toute ma vie… »,
Je m’appelle Michèle, 1976.
 « Et comme chaque soir
Dans ma robe noire
J’ai le trac je le dis
Mais après tout j’ai choisi
Chanter c’est ma vie…
La gloire ou bien l’amour
Jusqu’au dernier jour
Je vivrai la vie que j’ai choisie
La chanson est ma seule amie »,
La gloire ou bien l’amour, 1977.
« Chanteuse ne pleure pas
Ne pleure pas et chante
Les larmes de ta vie
C’est pour une autre fois »,
Chanteuse, 1978.
« Si la musique
N’existait pas
La vie deviendrait je le crois
Quatre saisons ou il fait froid
Le feu serait sans joie…
Je n’aurais plus les mêmes joies
La même vie la même foi… »,
Si la musique, 1977.


Avec pour Michèle Torr, une pointe d’amertume. Elle se sent en effet un peu méprisée par les « gens du métier ». N’est-ce pas que c’est grâce à un homme qui ne vient pas des métiers du spectacle qu’elle est en train de prendre son envol et de devenir une très grande « vedette », de plus en plus régulièrement récompensée par des disques d’or ?
« Je ne suis pas Marylin
Je n’aime pas la nuit
Et dans les magazines
Je ne lis pas ma vie…
Je vis mes années folles
Toujours loin de Paris… »,
Une petite Française, 1977.
Si elle pointe du doigt un esprit par trop « parisianiste », elle est tout de même heureuse de son succès et semble s’en contenter.
« Paris, laisse-moi vivre ma vie
Alors on s’aimera paris toi qui avais du génie
Tu n’as pas encore compris
Qu’on peut vivre sans toi…»,
Paris laisse-moi vivre ma vie, 1976.
Pour le moment.


« Et je retrouve Paris sur mon chemin
Où je joue toujours ma vie et mon destin »,
Quatre saisons, 1977.
« Montmartre en poème
Les cinés que j’aime
C’est vous c’est vous ma vie
Revoir paris M. Trenet
Je ne savais pas ce que c’était…
Tous les chanteurs reviennent un soir
Sur les grands boulevards »,
Le blues de Paris, 1981.
Car Michèle Torr a eu beau dire :
« Je suis femme avant tout
J’aime les hommes et les enfants
Je sais que ma vie n’a rien d’étonnant
J’habite à la campagne avec Emilie et Romain
Et parlons-en si vous le voulez bien »,
Lettre ouverte, 1981,
sa vie n’est pas si ordinaire et c’est en quelques soirs de févier et mars 1980 que la vedette des années 70 s’est métamorphosée, à Paris, boulevard des Capucines, en une très grande vedette. Une star…


Tout en continuant de créer des tubes
« Oh île
Je t’appelle à la vie
Et dans la mort
Comme une pyramide »,
Ile, 1983,
et d’engranger les disques d’or, elle a continué de chanter l’amour,
« J’ai toujours dans ma vie
Une chanson qui dit
Love love »,
Adieu Lennon, 1980,
les hommes qui croquent la vie à belles dents :
« Lui
Sa vie
C’est l’aventure la musique et les filles »,
Lui, 1980 ;
« Tu ressembles aux étoiles
Tu ne sors que la nuit
Et tu vis comme un fou…
Tu joues avec la vie
Tu joues avec l’amour
Mais pourvu que tu joues… »,
A faire pleurer les femmes, 1982,
« Tu lui parlais de ta vie de ta ville
Il dessinait les montagnes du Brésil…
Ta vie n’était pas la vie
Du vagabond du soleil… »,
Le vagabond du soleil, 1982.
Chanter la vie, avec légèreté,
« Sous des lunettes de soleil
La vie n’est jamais pareille »,
Juillet août à Tahiti, 1980,
n’empêche pas de le faire aussi parfois avec gravité :
« Tu sais la vie n’est pas un roman
Non pas plus qu’un jeu d’enfant
Oh ! non, pas un film d’Elia Kazan
C’est la vie simplement »,
Mon fils, 1980.


Car la vie ; ici ou ailleurs, n’est pas toujours facile :
« Dans le ghetto où tu vis
La faillite n’a pas de prix »,
Le ghetto, 1981,
« Mon ami de Varsovie
Avec leurs chiens leurs fusils
Dans les camps de Mazovie
Qu’est-ce qu’ils ont fait de ta vie ? »,
La Pologne, 1982.
La vie, c’est aussi l’expérience de la mort…
« Mais c’est la vie qui nous a séparées… »,
Ma mère a pleuré, 1981.
« Midnight Blue
Ces larmes sur ma joue
Ce n’est qu’un peu de pluie
Qui passe sur ma vie »,
Midnight Blue en Irlande, 1983.
Et puis la vie, c’est le désamour, soit que l’on ait du mal à le trouver :
« Ici j’ai tellement d’amis
Sur le chemin de ma vie
Ils sont toujours là…
[Malgré cela] J’habite au numéro un avenue de la solitude »,
N°1 avenue de la solitude, 1980,
« J’ai raté ma vie
Et j’ai pleuré
Pour ça
Je n’ai rien compris
Je m’en fous mais j’y crois
De l’amour de l’amour
Donnez-moi de l’amour… »,
De l’amour, 1981 ;
Soit que le moment de la séparation s’approche…
« Ma vie se traîne en nostalgie…
Il est parti vivre sa vie… »,
Histoire d’aujourd’hui, 1983 ;
« Un mois d’soleil onze mois d’hiver
Nous deux c’est l’amour à l’envers
Y’a plus d’dialogue je vis à moitié
Amour en moi faut s’habituer
Il faut savoir partir
J’ai pas l’talent d’mentir
Je continue ma vie
Sans toi
On s’est croisés ratés
J’ai pas su m’faire aimer
Je continue ma vie
Sans toi
Et dire que si on m’avait dit qu’un jour… »,
S on m’avait dit qu’un jour, 1983.


Et puis il arrive qu’on lance, comme ça, en l’air,
« J’ai une idée
Je crois qu’il faut changer la vie… »,
Change la vie, 1983.
« …Change la vie
Fais souffler un peu de folie
Fais du bleu avec du gris
Mélange les couleurs
Change la vie
N’aie pas peur de faire du bruit
Oublie la mélancolie
Tout au fond de ton cœur
Ne lis pas les nouvelles
Fais-en de la dentelle
Tu peux refaire le monde
Même pour une seconde
Ne lis pas le journal
Les mots te feront mal
Mais laisse-toi bercer
Comme une étoile
Change la vie
Mets des fleurs dans tes ennuis
Du soleil dans ton lundi
Offre-toi le bonheur
Oublie le téléphone
Aujourd’hui y a personne
Fais ce que tu veux faire
Ecris tout à l’envers
Envoie par la fenêtre
Ta peur ta nostalgie
Et implante tes rêves
Loin de la nuit
Change la vie
Comme si tout était permis
Deviens grand si tu es petit
Au moins pour quelques heures
Change la vie
Envole-toi pour Miami
Ou le jardin des Tuileries
N’importe où n’aie pas peur
Change la vie… ».


…« J’ai une idée
Je crois qu’il faut changer la vie… »,
Change la vie, 1983.
Et l’on ne croit pas si bien dire…
Car des changements, il va y en avoir dans la vie de Michèle Torr, au cours des années qui vont suivre.
« Et d’une chanson d’amour
La mer a bercé mon cœur
Pour la vie »,
La mer, 1987.
Elle va cependant continuer de chanter l’amour et ses chansons souvent seront encore des chansons d amour…
Certaines avec des rythmes nouveaux…
« Pour m’offrir du champagne et du caviar
Tu joues ta vie
Contre un sac de dollar »,
Aventurier, 1985.
 Ou plus romantiques…
« C’était dans une autre vie
A quelques aurores d’ici »,
Le château des grisailles, 1984.
 « Moi je suis de ces romans
Où l’homme de ma vie est ami et amant »,
Romantique féminine, 1983.
« Plaisir d’amour c’est une idée française
Je veux la vivre avec toi »,
Donne-moi la main, donne-moi l’amour, 1984.


Ces chansons d’amour c’est à d’autres que, parfois, elle les empruntera :
« Notre vie commencerait
Et tu vivras dans ce monde à moi
Ton amour me suffirait
Pour te donner un monde entier
Et ce monde sera fait pour toi… 
Si jamais tu me quittais
Il est écrit que la vie toute la vie
Serait finie pour moi…»,
Ce monde, 1987.
 « Si un jour la vie t’arrache à moi
Si tu meurs que tu sois loin de moi
Peu importe si tu m’aimes
Car moi je mourrais aussi… » ,
Hymne à l’amour,  repris à l’Olympia en 1987.
 « Quand il me prend dans ses bras
Qu’il me parle tout bas
Je vois la vie en rose
Il me dit des mots d’amour
Des mots de tous les jours
Et ça me fait quelque chose
Il est entré dans mon cœur
Une part de bonheur
Dont je connais la cause
C’est lui pour moi moi pour lui dans la vie
Il me l’a dit l’a juré pour la vie
Et dès que je l’aperçois
Alors je sens en moi
Mon cœur qui bat »,
La vie en rose, 1987.




C’est l’amour dont on espère, mais on rêve, qu’il durera toute la vie, que chante Michèle Torr…
« Dès demain nous marcherons tous les deux
Nous ouvrirons notre porte à tous ceux
Qui oseront croire en l’amour
Que l’on construit jour après jour
Nous dessinerons dans le soir
La vie aux couleurs de l’espoir »,
Un mot de toi, 1986.
Celui au nom duquel on se marie…
 « Et vivent les mariages d’amour »,
Mariage, 1984.
Mais il y a la « la vie qui rouspète » (Maman, 1983) car :
Et peut-être n’y croit-elle plus elle-même tant que cela…
« Illusion des sentiments
Qui passent avec le temps
On voulait s’aimer toute la vie au moins
Toute la vie ou rien »,
Papiers à fleurs, 1984.
 Car la vie rouspète en effet, et vivre l’amour au quotidien n’est pas si facile. Il y a des hauts, des bas…
« C’est la pasionaria
Que je vis avec toi
Un jour le grand amour
Et puis soudain plus rien
Tu me prends dans tes bras
Ou bien tu n’es plus là
Il n’y a vraiment que moi
Pour accepter tout ça 
Vivre jour et nuit pour toi
Quand il fait chaud quand il fait froid
Ce sont des choses qu’on n’oublie pas
Mais ça s’appelle comment déjà ?
Dis-le-moi
C’est la pasionaria
Que je vis avec toi
Qui m’apporte des joies
Mais aussi des chagrins…»,
La pasionaria, 1984.
« Jours de soleil et jours de pluie
Ne comptaient pas dans notre vie
Nous ne connaissions pas l’ennui
Je t’aime encore… »
Je t’aime encore, 1985.


Et on a beau dire, la vie qui change, c’est quand l’amour s’en va…
 « C’est vrai
On espérait un autre paradis
Je me suis arrachée de ta vie
C’est vrai
Tu avais tout fait pour me faire rêver
Rien à reprocher »,
Et si c’était à refaire, 1984.
 « Je sais que tu ris
Dans une autre vie
Pleine d’espoir…
Tu m’avais dit
On s’aimera toute la vie
On s’aimera comme deux enfants au soleil
Deux enfants fous
On a gravé le mot fin
Sur les pages de l’amour
Le ciel s’en va… »,
Le ciel s’en va, 1986.
 « Adieu
Tu aimeras des femmes et des chansons
Mais c’est dans mon cœur qu’il y a ta maison
C’est dans mes yeux qu’il y a l’horizon
De vivre
Tout ce temps
Qui reste
A deux »,
Adieu, 1983.
« Dites-moi quel est le talent
Qui saura peindre ces torrents
Désespoir d’une vie de femme
Quelle est la couleur de mes larmes »,
La couleur des larmes, 1984.
 « Qui saura me comprendre
Une fois dans ma vie…
Qui saura me surprendre
Une fois dans ma vie… »,
Qui, 1986.


Malgré cela, quelles que soient les déconvenues et quoi qu’il nous en coûte, on veut y croire encore :
« J’aimerais vivre une autre vie
Dans le pays de Fellini …
Chanson napolitaine
Les yeux dans le bleu de ton ciel
Je rêve d’un amour éternel
Que je vivrais sous ton soleil…»,
Chanson napolitaine, 1985.
Illusion…
« Quand mes illusions renaîtront en Provence…
Je serai seule à entendre… »,
Un amour qui m’appelle, 1985.
Ou désillusion…
 « Je vais où va le vent
Jamais je ne m’en défends
Toute ma vie d’avant
Au jour le jour s’efface
Depuis pour tous mes amours
Je suis la fille du vent
Qui souffle au cœur et passe… »,
Kathy cruelle, 1987.
La vie continue, belle parfois, entre espoir et désespérance…
« Et si plaisir d’amour
Ne dure qu’un seul instant
Je veux vivre un seul jour
Et mourir maintenant
Et si chagrin d’amour
Dure toute la vie
Je veux pleurer toujours
Pour mieux rire aujourd’hui…
Folle de la vie
Folle de l’amour
De tous les gens
De tous les fous
Folle du cœur
Folle tout court
De toi, de vous, de moi, de nous… »,
Et si plaisir d’amour, 1986.


La vie qui change, ce sont aussi les enfants qui grandissent.
Ces enfants qu’il faut élever du mieux que l’on peut…
« Elle a vécu de sa passion
En se battant à sa façon
En apprenant à ses enfants
A ne pas vivre au gré du vent
Au gré du vent »,
Une mère d’autrefois, 1985.
Il y en a qui chantent avec leur maman…
« Ma petite fille parle sérieusement
Tu n’es plus un bébé
Le bonheur qui s’installe chez les gens
C’est vrai qu’à la télé
Si malgré tout il venait à passer
Dis-lui donc qu’il paie ses dettes
Il me doit un été
Mais fini de rêver
Y a la vie qui rouspète »,

Maman, 1983.


Et d’autres à qui on chante encore des chansons, quand bien même ils deviennent des hommes…
« Le film de ma vie défile
Sur les pages jaunies de mon livre
Seize ans déjà que tu es né
A Courthézon un jour d’été…
On voudrait revenir en arrière
Revivre ces anniversaires
Les vacances au bord de la mer…
Prisonnière de ce tourbillon
Face à face avec mes chansons
Je boucle le dernier maillon
Je reviendrai à Courthézon…»,
Le temps, 1984.
« Quand je te vois comme ça caresser les étoiles
Et dresser des nuages qui n’explosent jamais
Je te voyais courir Petit Prince en sandales
Comme le temps s’envole comme la roue a tourné
Que tu es grand mon fils que le temps passe vite
Le monde t’appartient et moi je n’ai plus rien
La Terre est à tes pieds apprends bien à l’aimer
Apprends bien à m’aimer un petit peu s’il te plaît
Tu étais si petit et me voilà fragile
Le chemin fut si long et rempli de broussailles
Et de pluie en soleil d’arc-en-ciel en chamailles
C’est dans tes yeux d’amour qu’elle est si claire ma vie »,
Mon fils, 1985.
« Avec le temps avec la vie
Je ne t’ai pas toujours compris
Dans mon métier c’est pas facile
D’avoir une vraie vie de famille
Quand tu voudras je serai là… »,
Ne me prenez pas mon fils, 1986.
Il y a aussi des enfants qui vous écrivent des chansons…
« Dans ma vie
J’ai vu des fleurs pousser en hiver
Et des soleils briller sans lumière
J’ai vu des enfants partir en guerre
Je n’avais pas tout vu
Dans ma vie
J’ai vu pleurer un soir de Noël
Un inconnu qui cherchait le Ciel
J’ai vu trembler la tour de Babel
Je n’avais pas tout vu
Dans ma vie
J’ai vu tant de gens qui manquaient d’argent
Quand d’autres habitaient des murs de diamant
Que je croyais vivre à côté du temps
Ma vie
Faite de joies et de peines
Je la vis c’est la mienne
Qu’importe où le vent m’entraîne
Ma vie
Moitié souffrance et poème
Je la vis c’est la mienne
Si tu ne me dis pas « J e t’aime »
Qui me le dira ?
Dans ma vie
J’ai vu des rois vivre malheureux
Et des mendiants mourir orgueilleux
J’ai vu la croix brûler dans le feu
Je n’avais pas tout vu
Dans ma vie
J’ai vu l’amour se mettre à genoux
Et des agneaux qui mordaient des loups
J’ai vu tomber les roses de Corfou
Je n’avais pas tout vu
Dans ma vie
J’ai vu tant de gens qui manquaient d’argent
Quand d’autres habitaient des murs de diamant
Que je croyais vivre à côté du temps
Ma vie
Faite de joies et de peines
Je la vis c’est la mienne
Qu’importe où le vent m’entraîne
Ma vie
Moitié souffrance et poème
Je la vis c’est la mienne
Si tu ne me dis pas « J e t’aime »
Qui me le dira ?
Dans ma vie
J’ai vu tant de choses qui ne valaient rien
Même des géants petits comme des nains
Je n’ai pas trouvé mon chemin
Et je n’ai pas compris
Ma vie
Faite de joies et de peines
Je la vis c’est la mienne
Qu’importe où le vent m’entraîne
Il me ramènera… »,
Dans ma vie, 1986.


Des chansons qui parlent de la vie, et des chansons qui parlent d’enfants pas bien dans la leur.
« C’est un enfant pas bien dans sa vie
Qui tourne la tête quand on lui sourit
Un petit garçon à côté de son lit
Qui regarde passer les trains dans la nuit
C’est un enfant qui ne dit jamais rien
Qui cherche quelque chose ou quelqu’un
A qui raconter tous les voyages
Qu’il a faits dans ses livres d’images
Juste devant chez lui il y a un chemin de fer
Alors il se colle tout contre la barrière
Il s’imagine passager solitaire
D’un train qui ferait le tour de l’univers
C’est un enfant pas bien dans sa vie
Qui tourne la tête quand on lui sourit
Un petit garçon à côté de son lit
Qui regarde passer les trains dans la nuit
Chez lui y avait jamais de temps pour parler
Pour consoler ses pleurs ou pour l’écouter
Il entendait son père rentrer au matin
Chez lui on savait que le bonheur était loin
Il cherchait dans le regard de ses parents
Le bleu qui colorait ses rêves d’enfant
Il aurait voulu y trouver un ailleurs
Un pays aussi grand que l’amour dans son cœur
C’est un enfant pas bien dans sa vie
Qui tourne la tête quand on lui sourit
Un petit garçon à côté de son lit
Qui regarde passer les trains dans la nuit
Un jour il est parti rejoindre ses rêves
A sauté dans le train qu’il admirait tant
On l’a retrouvé dans la gare de Genève
Ses parents avaient cru à un enlèvement
C’est un enfant pas bien dans sa vie
Qui tourne la tête quand on lui sourit
Un petit garçon à côté de son lit
Qui regarde passer les trains dans la nuit
C’est un enfant perdu dans la vie
Qui rêve de connaître un pays
Où ses parents seraient réunis
Où leur amour bercerait ses nuits
C’est un enfant pas bien dans sa vie
Qui tourne la tête quand on lui sourit
Un petit garçon à côté de son lit
Qui regarde passer les trains dans la nuit
C’est un enfant qui ne dit jamais rien
Qui cherche quelque chose ou quelqu’un
A qui raconter tous les voyages
Qu’il a faits dans ses livres d’images… »,
Pas bien dans sa vie, 1984.


Et l’on voit bien quelle vie s’inventent certains petits garçons, et combien elle est différente de celle qu’ils sont en train de vivre…
Ce sont les enfants qui nous donnent la force de vivre et de continuer d’avancer dans la vie. C’est les enfants pour qui il faut continuer de se battre…
« Tu chantes
Seule avec tes petits
Tu chantes
La chanson de la vie 
Chœur :
Tu chantes
Seule avec tes petits
Sans haine tu chantes
La chanson de la vie
Tu dis que les temps ont changé
Qu’il faut semer et moissonnerPour récolter l’égalité
Dans tous les pays
Tu chantes
Comme on lance un défi
Tu vis et tu chantes
La chanson de la vie…»,
La chanson de la vie, 1985.



« Je boucle le dernier maillon
Je reviendrai à Courthézon…»,
Le temps, 1984.
« Quand mes illusions renaîtront en Provence…
Je serai seule à entendre… »,
Un amour qui m’appelle, 1985.
Si ce qui ne change pas dans la vie de Michèle Torr, c’est sa vie de chanteuse, une vie de bohème…
« Quand le spectacle est terminé
J’ai oublié le monde entier
Et pour la centième fois je disparais dans la nuit
J’irai chanter jusqu’au bout de ma vie »,
Minuit heure locale, 1984,

car sa passion demeure la chanson, et ce qu’elle aime aussi beaucoup, ce sont les liens qui se tissent au fil du temps avec son public à qui elle rend hommage à l’occasion de ses vingt ans (et plus, en 1985 !) de carrière…


« 20 ans d’amour elle est adolescente
Notre aventure d’amour
20 ans que vos bravos m’inventent
Un rêve chaque jour
20 ans d’amitié de tendresse
De désespoir aussi
Feux de joies fusées de détresse
Qui éclairent ma vie…
20 ans que je vis votre vie
Que vous vivez la mienne
20 ans vos enfants ont grandi
Je sais on a les mêmes
Votre maison de tous les jours
C’est un peu ma maison
Vos amours ce sont mes amours
C’est vous ma chanson… »,
20 ans d’amour, 1985,
la tentation de quitter la région parisienne et de revenir habiter en Provence… 


« Je me suis échappée
Mais je reviens vers toi
Pour t’aimer de tendresse
Te consacrer ma vie
Attends-moi sur le quai
Et prends-moi dans tes bras »,
Amour de ma jeunesse, 1985,
« J’ai tout abandonné un matin
Pour aller vivre ma vie
Suivre mon chemin
Je sais qu’un jour je reviendrai dans mon pays… »,
Je reviendrai dans mon pays, 1985,
…en même temps que la conscience du temps qui passe…
« C’est une maison de lierre qui nous attend un jour
Avec ses murs de pierre et ses rideaux velours
La province
La province…
J’ai vécu dans la ville aux lumières de béton
Dans des automobiles loin du cœur des piétons
De province
De province
J’irai revoir les fleurs et chanter des chansons
Assise au bord d’un lac à la morte saison
En province
En province…
C’est une maison de lierre qui m’attendra un jour
Avec un cimetière au point de non-retour
La province
La province… »,
La province, 1984,
vont amener la chanteuse à prendre une décision, celle de revenir vivre sur  la terre qui l’a vue naître. La Provence.


« Je n’ai pas les mots ma mère
Je n’ai pas les mots pour te raconter
Ma vie aujourd’hui
La maison dont tu as toujours rêvé
Le bonheur de chanter
C’est avec toi que je voudrais les partager »,
Les mots pour te dire, 1987.

Au milieu des années 80, Michèle Torr quitte sa Maison Blanche de Seine-Port pour aller s’installer à Mérindol, dans un ancien relais de poste sis dans le domaine du Gambelet, entre le bourg et le village de Lauris, et qui, du haut du Petit Luberon, domine une mer d’oliviers et la vallée de la Durance, où se trouvent les villages de Cadenet, dont Clémente Tort est originaire, et de Pertuis, où elle a donné naissance à sa fille aînée, Michelle… Il y a aussi, pas loin, le village de Lourmarin, que cette dernière affectionne particulièrement, et où sont enterrés Henri Bosco et Albert Camus… Et un peu plus loin, celui d’Ansouis, où elle a vécu, toute petite, dans la ferme du château… D’ailleurs, ce déménagement lui donnera l’idée de publier un recueil de recettes, La cuisine de ma mère
Un vrai retour aux sources.
Pour récolter l’égalité
Dans tous les pays
Tu chantes
Comme on lance un défi
Tu vis et tu chantes
La chanson de la vie…»,
La chanson de la vie, 1985.


Après son Olympia de 1987 qui, finalement, ne sortira pas en disque -alors que celui de 1980 a été certifié double disque d’or et celui de 1982, Olympia 83, a été disque de platine- et après un album de reprises d’anciennes chansons françaises, Chansons de toujours,  publié discrètement en septembre 1987 (il devait manquer un album au contrat…), elle quitte aussi la maison de disques où elle a connu tous les succès, Az, pour signer chez Zone Music, avec Charles Talar… Elle change de maison de disques mais pas d’auteurs ni de compositeurs, car ce sont essentiellement Jean Albertini et Didier Barbelivien qui signent la plupart des titres du nouvel album, I remember You.


« Dis j’aimerais avoir de tes nouvelles
Pour savoir si tu as une amie
Et si tu lui rends la vie belle
Toutes ces choses que l’on oublie… 
Dis j’aimerais te parler du passé
Des chemins que l’on a suivis
Je ne pourrai jamais t’oublier
Toi le premier de ma vie…»,
I Remember You, 1987.
Elle y rend hommage à sa mère, avec Les mots pour te dire, mais aussi avec Fleur de mai.
« Drôle de printemps
Où le soleil m’attend
Avec la peur d’aimer
La peur de vivre…
Dis-moi pourquoi je n’aime plus les Noëls
La vie passe et rien n’est plus pareil…»,
Fleur de mai, 1987.
Triste souvenir de Noël 1965, le dernier de sa mère, Clémente.


Elle y chante aussi des mots quelques peu prémonitoires, qui annoncent un futur changement dans sa vie de femme et d’artiste…
« Il paraît qu’elle a su te donner
Une autre identité
Que tu avais perdue à vivre à mes côtés… 
Il paraît qu’elle s’installe dans ta vie
Sans que tu l’aies voulu…» ,
Et toute la ville en parle, 1987.
Car après près de vingt ans d’amour, c’est son couple qui se déchire…
« Toi émoi
Jeux interdits
Dolce Vita
Ou Love Story
Toi émoi
Vivre pour vivre
L’aventura
Quoi qu’il arrive…
Qu’est-ce que tu fais dans ma vie ?
T’as les yeux Niagara
J’ai tellement eu envie
Que tu pleures un peu pour moi
Bien sûr ça m’fait d’la peine
D’ailleurs j’trouve pas les mots
Same player shoots again
On repart à zéro… »
Toi émoi, 1987.
Ils auront beau essayer de donner le change, quelque chose entre eux s’est irrémédiablement brisé. Et en se séparant de son mari, elle va aussi devoir changer d’impresario et d’équipe artistique. 


Mais on n’en est pas encore là, la chanteuse semble radieuse et son fils lui offre un autre hymne à la vie…
« Jouer sur un piano un adagio d’Albinoni
Toucher du bout des doigts une fleur qui vient à la vie
Rêver au bord de l’eau et même sous la pluie
Penser que tout est grand et que tout est joli
Parler tout doucement à un enfant avec son cœur
Aimer passionnément sans plus jamais compter les heures
Chanter au gré du vent sans jamais avoir peur
Donner en espérant pour un monde meilleur
Les choses de la vie sont une symphonie
Le jour et la nuit sont en harmonie
Tout est beau jusqu’à l’infini
Malgré ce monde en folie
Pleurer ça fait partie de notre vie et pourquoi pas ?
Danser avec celui qu’on a choisi un soir comme ça
Garder des souvenirs et des secrets pour soi
Fermer son cœur à qui ne le mérite pas
Les choses de la vie sont une symphonie
Le jour et la nuit sont en harmonie
Tout est beau jusqu’à l’infini
Malgré ce monde en folie
Les choses de la vie sont une symphonie
Le jour et la nuit sont en harmonie
Tout est beau jusqu’à l’infini
Malgré ce monde en folie… »,
Les choses de la vie, 1987.


Un second album de chansons inédites chez Zone Music, Je t’avais rapporté, en 1988. « Vous
C’est un destin qui vit à contre-sens
De soleil en nuages
Vous m’avez prise en otage »,
Je pense à vous, 1988.
« Sentiments
Chaque soir j’attends
Cet instant sublime
Où comme un enfant
Tu me dis « Je t’aime »,
Que ta vie est mienne
Que tout nous rassemble
Que c’est bon de vivre ensemble
Et quand tu me dis « Viens
Ce soir la vie nous appartient »
Je redeviens la petite fille fragile
Qui rêvait de ton île
Et tous les Mozart de la Terre entière
Jouent un concerto solidaire super
Sur notre histoire d’amour vécue sans heurts
Comme au premier quart d’heure »,
Sentiments, 1988.
Cela, c’est lorsque tout va bien, mais comme le plus souvent l’amour ne dure pas toujours, cela peut se terminer ainsi :
« Au bout des rêves
Tu vas vivre ta vie
Le jour se lève
Sur cet aéroport
Embrasse-moi encore »,
Puisque c’est un adieu, 1988.
« Partir un jour
Changer de rêve changer de vie
Avoir la fièvre et la nostalgie
De ces oiseaux dans le ciel
De ces photos au soleil »,
Partir un jour, 1988.
 « Où est ton étoile…
Toi qui es dans cette vie
Un passant génial
Un dandy bizarre…
Sur quelle harmonie
Vois-tu la vie
Quel accord choisi ? »
Où est ton étoile, 1988. En hommage à Elton John.
« Je n’ai pas peur de la nuit
Quand je marche dans la ville
Je me sens bien dans la vie
Et pourtant rien n’est facile
Touchez pas à ma ville
La rivière la forêt
Laissez-moi mes secrets
Je veux vivre tranquille »,
Touchez pas à ma ville, 1988.


Pourtant, toute la ville va en parler, les pages à scandale vont s’étaler sur les murs, de vilains procès d’intention vont être faits, les images vont irrémédiablement se brouiller…
Un 45 tours, Argentina,  et un 33 tours compilation portant le même titre, un autre 45 tours, Victime de l’amour, et une dernière compilation, chez Pomme Music, ce sont Les choses de la vie, et on s’en va…


En 1990, changer de vie, pour Michèle Torr, ce ne sera pas une aspiration, mais la réalité. Elle va devoir se reconstruire, en tant que femme, en tant qu’artiste, et ce ne sera pas simple.
En 1991, elle signe chez Vogue, et un 45 tours (le dernier de sa carrière qui sera commercialisé), avant un CD (le premier à ne pas sortir en vinyle) vont successivement paraître.
« Ô amour ne pars pas
Je vivrai invisible dans tes bras…
Eternelle Ophélia
Qui ne vivait qu’en toi
Et l’eau recoule en moi… »,
Ophélia, 1991.
Ces quelques phrases, sous le masque d’une héroïne shakespearienne en train de se noyer, résument exactement la situation…
Plus personnelle, la chanson phare de l’album (« J’ai mal lu le scénario, je repars à zéro ») Vague à l’homme, une déchirante supplique :
« S’il est des blessures
Qui ne peuvent s’écrire
Comment faire pour te dire
Comment si t’es pas là
Que ma vie sans toi se déchire
En silence en petits bouts
L’amour ne peut mourir
Lorsque je pense à nous… »,
Ne m’oublie pas, 1991.


Et la vie va devenir l’un des thèmes majeurs chantés par l’artiste, dans cet album et ceux qui vont suivre, avec des titres comme Vivre dans l’instant, Ma vie avec toi, A mi-vie, La vie la nuit, La vie tango, Les clés de ma nouvelle vie
« Les enfants qui se font tout seuls
La vie de famille en trompe-l’œil
Les petites filles n’ont plus d’enfance
Et… »
Les femmes dansent, 1991.
« Je cueille le jour présent
Lorsque tu donnes je prends
Quand je le peux je t’oublie
Voilà comment je la vis ma vie
Avec toi, avec toi…
Méfie-toi pourtant
L’amour c’est comme le temps
C’est changeant
Ça tourne au gré du vent
Aujourd’hui je t’aime
Et demain c’est la haine…
Je voudrais tout simplement
Qu’à la fin du roman
Tout le monde soit content
Voilà comment j’aimerais la vie
Avec toi, avec toi »,
Ma vie avec toi, 1991. 


Une chanson cosignée Guy Mattéoni et… Michèle Torr :
 « Vivre dans l’instant
Sans passé imparfait
Sans futur être sûre
Penser tout fort au présent
Vivre tout simplement
Pour casser mes certitudes
Je mettrai un point final
Aux regrets aux habitudes
Aux histoires bien trop banales
Je ferai un feu de paille
Des toujours des éternels
Je partirai en bataille
Défendre une vie nouvelle
Vivre dans l’instant
Sans passé imparfait
Sans futur être sûre
Penser tout fort au présent
Vivre tout simplement
Si demain je pleure un peu
Sur mes beaux jouets cassés
Je ranimerai le feu
Qui en moi brûle à jamais
Je ne serai plus déçue
Ce sera ma différence
De ce que je n’aime plus
Je partirai en silence
Vivre dans l’instant
Sans passé imparfait
Sans futur être sûre
Penser tout fort au présent
Vivre tout simplement… »,
Vivre dans l’instant, 1991.
Mais renaître de ses cendres, revenir à la vie, se hisser à nouveau sur le devant de la scène, ce n’est pas si facile ; Michèle Torr chez Vogue, ce ne sera qu’une parenthèse, et la chanteuse avouera bientôt avoir été trompée par les producteurs du disque  au point qu’elle préfèrera, pour l’opus suivant, revenir sous le label AZ quitté en 1987.


 « Quand on a dix-sept ans on est tous éternels
On peut marcher sur l’eau on peut braver le ciel
Mais quand on a connu des joies et des épreuves
Vu se couper des ponts et s’élargir des fleuves
Intimement mêlées
L’eau pure des projets
L’eau trouble des regrets
Dans nos larmes avalées
A mi-vie
Quand on sait ce qu’on sait
Qu’on a été griffée
Qu’on a été brûlée
Par différents soleils
A mi-vie
Tout reste à dire
Tout peut revenir
Tout peut se donner
Tout recommencer
A mi-vie
Je sais bien d’où je viens
Et je veux être bien
Autant que d’être aimée
Et quand je dis « je t’aime »
Je dis vraiment « je t’aime »
Dans l’amour retrouvé
Dans l’amitié aussi
A mi-vie
Là où je suis
Un grand bout du chemin est déjà accompli
Mais je me sens plus forte et plus femme aujourd’hui
Des amis sont partis mais d’autres sont venus
Et je sais écouter me parler l’imprévu
Bien des petites joies
Sont devenues pour moi
Comme autant de merveilles
D’après-midis d’abeilles
A mi-vie
Quand on sait ce qu’on sait
Qu’on a été griffée
Qu’on a été brûlée
Par différents soleils
A mi-vie
Tout reste à dire
Tout peut revenir
Tout peut se donner
Tout recommencer
A mi-vie
Je sais bien d’où je viens
Et je veux être bien
Autant que d’être aimée
Et quand je dis « je t’aime »
Je dis vraiment « je t’aime »
Dans l’amour retrouvé
Dans l’amitié aussi
A mi-vie
Là où je suis…


…Et celui qui me dit
« Ne va pas prendre froid »
Celui que j’espérais
Que je n’attendais pas
Est-ce que c’est toi ?... »,
A mi-vie, 1993.

« Si je t’aime si je t’aime
C’est que je sais
Qu’on ne rencontre pas souvent dans une vie
La vraie sincérité »,
Si je t’aime, 1993.

« Lui Tarzan moi sa Jane
Et s’il y a des gens que ça gêne tant pis
Je veux bien vivre la bohème pour lui
Je me passerai de l’avis du jury
L’homme en or
L’oiseau rare
Tous les soirs
L’homme en or
L’homme fatal
Idéal
Tendre et fort
L’homme en or…
Celui que j’aimerais toute une vie
Qui m’aimerait toute une vie »,
L’homme en or, 1993.


« Mais comme la vie m’a appris la vie m’a appris
Que rien ne nous est jamais acquis
Que rien ne dure toujours
Je sais qu’on va se quitter un jour
Et alors moi j’irai dans la maison du blues
Je refermerai la porte j’amadouerai mon chagrin
Jusqu'à ce que le soleil m’apporte un nouveau matin
Oui comme la vie m’a appris
Que tout ce qui commence un jour ça finit aussi
Moi j’irai faire un tour là-bas
Dans la maison du blues »,
Dans la maison du blues, 1993.

Parmi les choristes de La prière sévillane, un certain Philippe Lopez est nommé… Il a partagé pendant quelques mois la vie de la chanteuse.


La vie, ce sont aussi les enfants, à qui on l’a donnée, qui nous l’apprennent. Ceux des autres aussi bien que les nôtres qui grandissent et entrent dans l’âge adulte. Des enfants pour qui on a peur, toujours, qu’il leur arrive malheur.

« Insatisfaits de cette planète telle qu’on vous l’a faite
Cœurs adolescents tournant vers la vie
Vos yeux grands ouverts mais pas éblouis
Que vous êtes beaux quand vous discutez
Le cœur plein de rage et d’humanité… »,
J’apprends de vous, 1993.

« Je serai ton amie
Quand j’aurai une chance
Si du moins tu le penses
De t’aider dans la vie…
Et s’il t’arrive aussi un jour
De celui que tu vas choisir
Un bébé né de votre amour
Qui comblera tous vos désirs
Ma fille je serai ton amie…
Au long de ton enfance
Et pour toute la vie
Je serai ton amie… »,
Je serai ton amie, 1993.

« Olé olé olé olé
Et quand il sera tout prêt de toi
Et quand sa corne enroulera
Ta muleta
Olé olé
Mon amour si ta vie s’en allait
Je n’aurais plus qu’à te rejoindre au ciel…
Olé olé olé olé
Et quand il sera tout près de toi
Et quand sa corne enroulera
Ta muleta
Olé olé
Mon amour si ta vie s’en allait
Je n’aurais plus qu’à te rejoindre si tu mourrais »,
La prière sévillane, 1993.


Un disque magnifique, plus positif que plein de bons sentiments. Leçons des choses de la vie.
Signé Pierre Grosz pour la plupart des paroles, et Gérard Daguerre pour la plupart des mélodies.
« Tout le long de la route
Quand les difficultés
S’accumulent on s’écoute 
On voudrait renoncer
Mais moi quand l’énergie
M’abandonne en chemin
Je rallume ma vie
Au soleil de quelqu’un
De quelqu’un ou des autres
Et en allant vers eux
Leur lumière est la nôtre
Nous fait briller les yeux »,
Du côté du soleil, 1993.


Deux ans plus tard, en février 1995, paraît le second album de la seconde période de Michèle Torr chez AZ. A nos beaux jours. Mais si rien n’a cette fois changé en ce qui concerne sa maison de disques (ça ne va pas durer), sa vie a été à nouveau bouleversée puisque, pour son second mariage, la chanteuse épouse… un certain Jean-Pierre Murzilli. 


Elle chante, sur des airs de musique country, l’amour triste:
« Tu me rayes de ta vie
Quand ils pleurent mes yeux bleus sont gris »,
Mes yeux bleus sont gris, 1995.
 « Ne sois pas triste
Je sais c’est fini
Mais c’est la vie
Et la Terre n’en tournera pas moins… »,
A nos beaux jours, 1995.
« Elle est solide on lui laissera ça
Ça sert pour vivre avec toi
Mais la vie promettait d’autres charmes
Même ta femme a des états d’âme… »,
(Même ta femme a) des états d’âme, 1995. Amour triste mais pas sans humour.
« … Mais je donnerais dix ans de ma vie
Pour ne pas épeler celui-ci
Le D I V O R C E  est jugé aujourd’hui
Le petit SERGE et moi partons d’ici
Je vous aime et ceci va faire
Un ENFER de ma vie
Oh que faire pour que n’ait pas lieu
Ce DIVORCE ? »,
Divorce, 1995.
« Trop souvent j’ai découragé
L’amour que tu voulais me faire
Et souvent je t’ai refusé
La vie qui semblait te plaire
Pourtant j’y repense et tout ce temps
Je te portais dans mon cœur… »,
 Je te portais dans mon cœur, 1995,
tandis qu’ «un nouveau bonheur illumine sa vie ».


Et elle chante, encore une fois, la vie d’artiste:
« Dès que le soleil s’est couché
Chaque soir commence la journée
La vie la nuit
N’est pas une vie
Mais c’est ma vie
Des gens comme moi
Il y en a tant
Qui courent après
Le bon vieux temps
La vie la nuit
N’est pas une vie
Mais c’est ma vie
Ecoute le piano s’y est mis
Ecoute ce que la musique dit
Des gens comme moi
Il y en a tant
Qui courent après
Le bon vieux temps
La vie la nuit
N’est pas une vie
Mais c’est ma vie
Oh la vie la nuit
N’est pas une vie
Mais c’est ma vie »,
La vie la nuit, 1995.


« Ensemble nous revivrons
Paradis et enfer »,
Dans le blues de l’amour, 1997.
En 1997, la vie de Michèle Torr se trouve à nouveau bouleversée. Non seulement, sous l’impulsion de son mari homme d’affaires, elle a décidé de se produire elle-même et a créé MT productions qui ont permis à un disque Le meilleur de Michèle Torr en public et un spectacle à l’Olympia en 1996 de voir le jour, mais en plus elle a repris la plume pour coécrire (avec Daniel Mecca ou Christian Arcady, qui avait signé le déchirant Ne m’oublie pas en 1991) six des douze chansons de son nouvel album Seule paru en novembre 1997, et enfin, elle annonce, après à peine un peu plus de deux ans de mariage, son divorce :
« Je suis une femme seule
Tant aimée mais si seule
Rien de ce qu’on écrit
Ne ressemble à ma vie… »,
Seule, 1997.
Il est certain que démêler le faux du vrai dans ce que l’on a permis à la presse de divulguer, pour des questions d’image, des questions de visibilité médiatique ou bien des questions personnelles, entre « look, fausse pudeur, indécence » (Les femmes dansent, 1991), c’est difficile. Et même, les auteurs le disent bien, ce n’est pas forcément leur histoire qu’ils racontent dans leurs écrits, que ce soient des romans, des poèmes ou des chansons, quand bien même ils emploient la première personne du singulier…
« Parfum d’amour et de scandale
Je suis si fatiguée
De sourire quand j’ai mal
Mensonge ou vérité ? »
Seule, 1997.
Alors - Tes silences, Tes larmes ou Harmonie, Tant je t’aime ? Allez savoir.


« Quelques papiers d’identité
Mon numéro de sécurité
Deux trois adresses griffonnées
De gens qui m’ont laissée tomber
Un départ de chanson raté
Un numéro de téléphone
Où ne répondra plus personne
Du noir et du bleu pour les yeux
Quatre comprimés d’aspirine
Un mouchoir en tissu de Chine
Deux timbres poste et un billet
Dix francs quatre-vingts de monnaie
Un vieux ticket pour le Zénith
Un carton de Trivial Poursuite
Tout ce qui reste d’une vie
Dans un sac en plastique verni
Tout ce qui restera de moi
Si tu t’en vas si tu ne m’aimes pas… »,
Et la suite de la liste dans le deuxième couplet,
Le sac, 1997.
Triste constat, qui donne envie d’aller voir ailleurs si la vie est plus belle.
«La vie tango
C’est une autre vie
Couleur de la nostalgie
La vie tango
La façon de vivre d’un pays
Couleur  d’une musique
Ardente et dramatique »,
La vie tango, 1997.
Qui donne envie de changer la déco.
« Une histoire d’amour
Pour repeindre en bleu le gris
L’ennui
Ma vie »,
Une histoire d’amour, 1997.


Autre triste constat :
« Ils n’ont pas su donner la vie
A tous ces sentiments qu’ils ne comprenaient pas
Ils ont grandi et ils ont vieilli
Mais ils sont restés petits
Dans le cœur
Alors je chante
Pour tous ceux qui n’ont pas eu le temps
De donner quelque chose à quelqu’un
Pour tous ceux qui n’ont pas pu donner
Tout l’amour qu’ils emportent avec eux… »,
Alors je chante, 1997.
Donner, c’est souvent bien plus difficile qu’on ne veut bien le dire.
Et le disque de chansons originales suivant, Donner, annoncé dès 1999 pour le début de l’année 2000, ne paraîtra qu’en 2002. 


C’était il y a… vingt ans.
Seule est (donc) un disque triste certes, mais beau, car c’est souvent la tristesse qui fait naître les plus beaux textes, tels les « purs sanglots » chers à Verlaine.
C’est aussi l’occasion d’ouvrir une parenthèse pour évoquer une grande dame -brune- de la chanson, qui nous a quittés il y a vingt ans, le 24 novembre 1997.
A l’heure où paraissait Seule, de Michèle Torr.
Car Seule, c’est aussi un album de Barbara, paru aussi à l’aube de sa cinquantaine (celui de Michèle Torr est sorti quelques mois après qu’elle-même eut fêté ses cinquante printemps).
« Comme jour,
Comme nuit,
Comme jour après nuit,
Comme pluie,
Comme cendre,
Comme froid,
Comme rien,
Comme un ciel déserté,
Une terre sans soleil,
Comme pays perdu
Sans couleur,
Sans clarté,
Sans étoile,
Egarée
Comme épave perdue,
Comme épave perdue,
Comme jour,
Comme nuit,
Comme jour après nuit,
Comme pluie,
Comme cendre,
Comme froid,
Comme rien
Comme épave perdue,
Je me cogne et me brise,
Comme froide,
Comme grise,
Comme rien.
Je suis seule,
Comme froide,
Comme grise,
Comme rien.
Je suis seule... » 


La chanson de Barbara est plus sombre, plus sobre, bien plus triste encore que celle de Michèle Torr. A l’image de la pochette. Celle  du disque de Michèle Torr est solaire, tandis que celle de l’album de Barbara est en noir et blanc. Et on peut penser que la longue dame brune n’avait pas tant de considération pour toutes les blondinettes apparues dans le sillage des yéyés et que c’est pour cela que Matthieu Almaric fait dire à Jeanne Balibar incarnant Barbara dans le film du même nom :
« Je n’ai pas le talent de Mademoiselle Vartan »,
à propos d’un piano dont celle-ci se serait satisfaite (alors qu’elle n’en joue pas !), pour un concert dans un théâtre, avant des répétitions…
Il n’empêche, la chanteuse de minuit et la fille du soleil ont aussi en commun, en plus de ce titre d’album, d’avoir travaillé avec Rolond Romanelli (c’est l’homme en habit rouge qui s’occupe des claviers de Midnight Blue en Irlande), avec Gérard Daguerre (c’est lui, qui a les yeux très verts, qui l’a accompagnée souvent en studio pour l’enregistrement de ses albums et a écrit la plupart des musiques d’A mi-vie après avoir également accompagné Barbara dans ses dernières tournées), ou encore avec Jean Musy, qui a signé Alors je chante (avec Jean-René Mariani) et qui a arrangé les Amours incestueuses de Barbara dans les années 70.
Sylvie Vartan a repris Mon enfance ; Michèle Torr a repris Ma plus belle histoire d’amour, c’est vous, en 1998, sur l’album Hommage, Ils chantent Barbara des éditions Atlas. Elle avait projeté da la reprendre encore pour son spectacle à l’Olympia de 2002, celle-là ou une autre, et puis elle ne l’a pas fait…
« Du plus loin, que me revienne,
L´ombre de mes amours anciennes,
Du plus loin, du premier rendez-vous,
Du temps des premières peines,
Lors, j´avais quinze ans, à peine,
Cœur tout blanc, et griffes aux genoux,
Que ce furent, j´étais précoce,
De tendres amours de gosse,
Ou les morsures d´un amour fou,
Du plus loin qu´il m´en souvienne,
Si depuis, j´ai dit "je t´aime",
Ma plus belle histoire d´amour, c´est vous,
C´est vrai, je ne fus pas sage,
Et j´ai tourné bien des pages,
Sans les lire, blanches, et puis rien dessus,
C´est vrai, je ne fus pas sage,
Et mes guerriers de passage,
A peine vus, déjà disparus,
Mais à travers leur visage,
C´était déjà votre image,
C´était vous déjà et le cœur nu,
Je refaisais mes bagages,
Et poursuivais mon mirage,
Ma plus belle histoire d´amour, c´est vous,
Sur la longue route,
Qui menait vers vous,
Sur la longue route,
J´allais le cœur fou,
Le vent de décembre,
Me gelait au cou,
Qu´importait décembre,
Si c´était pour vous,
Elle fut longue la route,
Mais je l´ai faite, la route,
Celle-là, qui menait jusqu´à vous,
Et je ne suis pas parjure,
Si ce soir, je vous jure,
Que, pour vous, je l´eus faite à genoux,
Il en eût fallu bien d´autres,
Que quelques mauvais apôtres,
Que l´hiver ou la neige à mon cou,
Pour que je perde patience,
Et j´ai calmé ma violence,
Ma plus belle histoire d´amour, c´est vous,
Mais tant d'hiver et d'automne
De nuit, de jour, et personne,
Vous n´étiez jamais au rendez-vous,
Et de vous, perdant courage,
Soudain, me prenait la rage,
Mon Dieu, que j´avais besoin de vous,
Que le Diable vous emporte,
D´autres m´ont ouvert leur porte,
Heureuse, je m´en allais loin de vous,
Oui, je vous fus infidèle,
Mais vous revenais quand même,
Ma plus belle histoire d´amour, c´est vous,
J´ai pleuré mes larmes,
Mais qu´il me fut doux,
Oh, qu´il me fut doux,
Ce premier sourire de vous,
Et pour une larme,
Qui venait de vous,
J´ai pleuré d´amour,
Vous souvenez-vous?
Ce fut, un soir, en septembre,
Vous étiez venus m´attendre,
Ici même, vous en souvenez-vous?
A vous regarder sourire,
A vous aimer, sans rien dire,
C´est là que j´ai compris, tout à coup,
J´avais fini mon voyage,
Et j´ai posé mes bagages,
Vous étiez venus au rendez-vous,
Qu´importe ce qu´on peut en dire,
Je tenais à vous le dire,
Ce soir je vous remercie de vous,
Qu´importe ce qu´on peut en dire,
Je suis venue pour vous dire,
Ma plus belle histoire d´amour, c´est vous... »
Pour finir, David Lelait-Hélo, qui a cosigné Chanter c’est prier, Chante, Quand vint la grâce,  Toi qui m’as tant donné ou encore Ils s’aiment et alors ? pour Michèle Torr, vient de (re?)publier un livre, intitulé Barbara…A quand un livre sur Michèle Torr ?


Pour le public de Michèle Torr, le vingtième siècle se termine avec la reprise de Ma plus belle histoire d’amour, c’est vous de Barbara, dans la collection Hommages, Ils chantent
Ils chantent Charles Aznavour :
« Poussez la toile
Et entrez donc vous installer
Sous les étoiles
Le rideau va se lever
Quand les trois coups retentiront dans la nuit
Ils vont renaître à la vie
Les comédiens »,
Les comédiens, 1998.
Ils chantent Michel Sardou :
« Elle fait parfois souffrir tout le long d’une vie…
Elle chante elle chante
La rivière insolente
Qui unit dans son lit
Les cheveux blonds les cheveux gris …»,
La maladie d’amour, 1998.
Ils chantent Claude François:
«Tout le monde me demande
Si j’ai pleuré
Et si je pleure encore pour toi…
 Si je mens un petit peu
Et je dis fièrement
Je n’ai jamais pleuré de ma vie… »,
J’y pense et puis j’oublie, 1999,
non seulement pour les éditions Atlas mais aussi sur le double album Portrait de scène, paru le 8 mars 1999.
« Je sais que cette fois c’est la fin
Je sais que l’on n’y peut plus rien
Je sais mais je ne peux pas croire
Je sais qu’il n’y a plus d’espoir
J’’ai peur si peur seule dans la vie … »,
Je sais, 1999.
Sur ce double CD, Michèle Torr chante encore sa vie d’artiste :
« Sur les routes
Je suis toujours sur les routes
Quand je viens chanter pour vous
C’est vraiment la vie que j’aime
« Sur les routes
Je suis toujours sur les routes
Je suis heureuse quand je vous vois
Réunis là devant moi »,
Sur les routes, 1999,
ainsi qu’un « bout de vie qui babille », car si la vie de Michèle Torr a encore changé en cette fin de siècle, c’est que, non pas grâce à sa fille, mais par son fils Romain, la sémillante quinquagénaire est devenue… grand-mère.


« Tu es si petite
Plus douce qu’un bouton de rose
Et quand ton regard bleu se pose
Sur moi c’est toute ma vie qui change
Tu es comme un ange
Dans ces moments où rien ne va
Quand tu viens te blottir contre moi
J’en oublie toutes mes peines
Tu es le soleil de ma vie
Tu es une île un paradis
Quand je te regarde
Plus besoin de mots
Tu es chanson tu es poème
Tu es le soleil de ma vie
Et chaque fois que tu souris
C’est un peu de moi
Que je retrouve en toi
Ma petite fille que j’aime… »,
Charlotte, 1999.


La chanson Charlotte viendra seconder :
 « Je te dis oui, à tes décors et à ta vie
A tes encore et à tes nuits
A tes images plus ou moins sages
Je te dis oui, à tes voyages et à tes cris
A tes hier à tes prières
A tes colères à ta folie
Je te dis oui, à tes extrêmes,
Je te dis oui à tes « je t'aime »
je te dis oui
A l'infini je te dis oui »
Je te dis oui,  


sur un single paru en septembre 1999, le dernier commercialisé,
mais aussi sur la scène du Casino de Paris où seront créées deux chansons demeurées inédites:
« Toi qui m’as donné des heures
Où j’ai vécu tant de bonheurs
Tous les soirs à la même heure
Tu me donnes tant de chaleur
Aujourd’hui tu vois la vie
Nous a donné beaucoup d’amour
Mais quand je suis loin d’ici
Tu es près de moi chaque jour
Ma star à moi, ma star à moi
Ma star à moi c’est toi… »,  
Ma star à moi, 1999.
Et :
« Je voudrais dire à tous ces hommes qui se déchirent
Combien de temps combien de jours faut-il encore
Pour voir enfin nos enfants sourire
Car si le monde ne vit plus que par des chansons
Tout changera
C’est l’amour qui aura raison
Nous chanterons encore ce refrain
Juste comme ça pour se faire du bien
Pour ne pas oublier que demain ce sera
Ce sera l’an 2000 »,
L’an 2000, 1999.


Il a failli s’intituler Les clés de ma nouvelle vie,
« Les clés de ma nouvelle vie
N’ouvriront plus ta porte
Elles fermeront mes nuits
Jusqu’à ce que je m’en sorte
Elles fermeront mon cœur
A double tour aussi
Les clés de ma nouvelle vie
Condamneront ma vie
A la peur du silence
Aux larmes et à l’absence
Jusqu’à ce que je t’oublie
Jusqu’à ce que je t’oublie… »,
Les clés de ma nouvelle vie, 2002,
mais comme il y avait déjà eu A mi-vie en 1993, c’est finalement sous le titre Donner qu’il est sorti en avril 2002. 



« Quand on est seul avec la nuit
Entre tendresse et nostalgie
On se regarde et l’on se dit
Qu’est-ce que j’ai fait avec ma vie ?
J’ai donné
Mes nuits et mes jours
J’ai donné
A l’amour… »,
J’ai donné, 2002.
L’album était attendu depuis 2000. Il aura donc fallu presque trois ans pour sélectionner puis enregistrer, entre la France et Budapest, cette douzaine de nouvelles chansons. Ne lui reparlez plus d’amour, qui devait sortir en single :
« Après ses grands yeux verts
Difficile d’y voir clair
Pourtant je suis partie
C’était ma vie contre sa vie
M’en a-t-il seulement voulu
S’en est-il au moins aperçu ? »,
Ne lui reparlez plus d’amour, 2002,
avant de se voir préférer Je te dis oui, et Je ne suis qu’une femme ont été créées en 1999 pour le spectacle du Casino de Paris.


Retour gagnant pour Michèle Torr. Plus de 50 000 CD vendus. Prélude à un Olympia qui s’est déroulé du 14 au 17 novembre 2002 puis les 11 et 12 janvier 2003, au cours duquel on a pu entendre aussi :
« Prisonnière consentante du tourbillon de ma vie
Aujourd’hui les enfants ont grandi
Mais pas leur maman…
Même si je dois brûler mes nuits
J’irai chanter jusqu’au bout de ma vie »,
Comme ces pianos, 2002,
 « Les lueurs du jour
S’étalent comme un rêve
Un peu de toujours
Que rien n’enlève
Et je vois la vie revivre
Et je crois à tout ce qui délivre
C’est fou comme la vie
Peut nous dérouter
C’est fou comme l’envie
Peut tout rattraper… »,
S’en aller, 2002,
et :
« On les retrouve témoins
Des tournants de nos vies
Associées pour toujours à une mélodie
Elles sont comme les miroirs
Qui reflètent le temps
De nos premiers baisers
Au tout dernier printemps »,
Toutes les chansons ont une histoire, 2002.
Et si, pour ce spectacle la chanson Je n’ai pas fini de t’aimer :
«Je pourrais anéantir
Chacune de nos promesses 
Ne garder que le pire
De toutes nos promesses
De cet amour si fort
Qu’il nous semblait plus fort
Que la vie que la mort
Et au-delà encore
Mais… »,
Je n’ai pas fini de t’aimer, 2002,
non seulement Michèle Torr l’a parfois chantée pendant la tournée qui lui a permis de rôder le spectacle de l’Olympia, mais en plus elle a été considérée par le magazine Platine comme la meilleure chanson de l’album. Cet album que beaucoup considèrent comme le meilleur album de Michèle Torr.


Enfin, pour ouvrir ce si beau spectacle de l’Olympia de 2002, une nouvelle chanson a été créée :
« C’est ma première
Les notes caressent les mots
La peur et le désir se mêlent
Le cœur tendu vers vos bravos
C’est le théâtre de ma vie
Mes parents me sourient… »,
C’est ma première, 2002,
tandis que C’est l’amour venait le clore (à la place de Chanson inédite) et que Michèle Torr, après cette « renaissance » qui n’a pas manqué de susciter une multitude de compliments, annonçait son projet de fêter ses quarante ans de carrière en chantant Piaf.


Chanter la vie, chanter Piaf, et chanter  quarante ans d’amour avec le public…
Chanter l’amour tout court, que l’on soit brune :
« Je me ferais teindre en blonde… »,
ou blonde :
« J’irais dans les eaux profondes
Si tu me le demandais »,
Hymne à l’amour,
 avec (presque) les mêmes mots, sur les mêmes notes :
 « Ah! Ce qu'on est bien tous les deux
Quand on est ensemble nous deux
Quelle vie on a tous les deux
Quand on s'aime comme nous deux…
Mais pour nous y a pas d'problèmes
Car c'est pour la vie qu'on s'aime
Et si y avait pas de vie, même,
Nous on s'aimerait quand même
Car...
Tu me fais tourner la tête
Mon manège à moi, c'est toi »,
Mon manège à moi, 2003.
 «La fille de joie est triste
Au coin de la rue là-bas
Son accordéoniste
Il est parti soldat
Quand y reviendra de la guerre
Ils prendront une maison
Elle sera la caissière
Et lui, sera le patron
Que la vie sera belle
Ils seront de vrais pachas
Et tous les soirs pour elle
Il jouera la java…
La fille de joie est seule
Au coin de la rue là-bas
Les filles qui font la gueule
Les hommes n'en veulent pas
Et tant pis si elle crève
Son homme ne reviendra plus
Adieu tous les beaux rêves
Sa vie, elle est foutue
Pourtant ses jambes tristes
L'emmènent au boui-boui
Où y a un autre artiste
Qui joue toute la nuit… »,
L'accordéoniste, 2003.
« Ecoute-moi, mon ami.
Aimes-tu la liberté ?
Voudrais-tu t'enfuir d'ici ?
Aimerais-tu t'évader ?
Veux-tu revivre à la vie,
Marcher sans chaînes à tes pieds ?
Oh, réponds-moi, mon ami,
Aimerais-tu t'évader ?
Je sais comment... »
Je sais comment, 2003.


Elle a choisi aussi de chanter à nouveau Jezebel, Exodus, comme en 1976, et Hymne à l’amour ou La vie en rose, comme en 1987, qui parlent aussi de la vie… Mais les deux qui vont rester pour longtemps dans ses divers tours de chant, ce sont:
« T'es l'homme qu'il me faut.
T'en fais jamais trop.
Tu es les beaux jours.
Tu es notre amour.
Tu es ma lumière,
Ma vie, ma vie, ma vie,
Ma vie toute entière »,
T'es l'homme qu'il me faut2003, surtout, mais aussi:
« Mon Dieu, mon Dieu,
Mon Dieu ! Laissez-le moi
Encore un peu, mon amoureux...
Un jour, deux jours,
Huit jours ! Laissez-le moi
Encore un peu à moi !
Le temps de s'adorer
De se le dire le temps
De s'fabriquer des souvenirs...
Mon Dieu, oh! oui,
Mon Dieu ! Laissez-le moi
Remplir un peu ma vie ! »
Mon Dieu, 2003, qu’elle aime chanter (presque) à cappella) et (presque) sans micro, aussi bien dans les églises que les cabarets ou les théâtres.


L’idée de départ était un spectacle unique, fin 2003 ou  début 2004, entièrement consacré à Piaf, et c’était là la bonne idée. Ce sera ensuite cet album, Michèle Torr chante Piaf, c’est l’amour… sorti le 13 octobre 2003, jour du quarantième  anniversaire des obsèques de Piaf et de la signature de son premier contrat par Michèle Torr. L’accueil critique réservé à l’album sera chaleureux mais, sur la scène de l’Olympia où elle fête ses quarante ans de carrière en mars 2005, Michèle Torr rend hommage à Piaf en chantant seulement T’es l’homme qu’il me faut, Mon Dieu (a cappella et sans micro),  Non, je ne regrette rien, et C’est l’amour


Elle y chante aussi son nouveau single :
« Je regarde par la fenêtre
Quand la ville se réveille
Dès l’aube je veux voir le soleil
Aux couleurs de l’arc-en-ciel
Je veux voir autant de lumière
Dans ma vie que sur scène
Illuminer vos rêves
Faire disparaître vos peines
Je veux stopper le temps
Qui nous guette chaque instant
Et lui dire au passage non tout simplement
C’est un message pour le temps qui passe
Et qui nous poursuit tout au long de notre vie
C’est un message pour le temps qui passe
Le jour comme la nuit où je frôle l’insomnie de la vie
Tous ces passants
Au regard fuyant
Ne prennent jamais le temps
De rire un instant
Je veux voir autant de lumière
Dans ma vie que sur scène
Redonner un peu de chaleur
A ceux qui ont froid dans leur cœur
Je veux stopper le temps
Qui nous guette chaque instant
Et lui dire au passage non tout simplement
C’est un message pour le temps qui passe
Et qui nous poursuit tout au long de notre vie
C’est un message pour le temps qui passe
Le jour comme la nuit où je frôle l’insomnie
C’est un message pour le temps qui passe
Et qui nous poursuit tout au long de notre vie
C’est un message pour le temps qui passe
Le jour comme la nuit
Le temps marque nos visages
Il raconte notre histoire
A travers lui on devine
La beauté de nos âmes
C’est un message pour le temps qui passe
Et qui nous poursuit tout au long de notre vie
C’est un message pour le temps qui passe
Le jour comme la nuit où je frôle l’insomnie de la vie
 Oh le temps qui passe
Oh juste un message… » ;
C’est un message, 2005, et, en bonus sur une nouvelle compilation parue début 2005 :
« Voilà l’histoire d’un homme
Qui se promène dans ma tête
Rien qu’avec son humour il a fait ma conquête
Maintenant qu’il n’est plus là
Je veux dire près de moi
Je tourne en rond dans ma vie
Ma vie tourne sans moi »,
Couleur tendresse, 2005, signée Henri Salvador.


Quand Michelle, qui a repris ses deux ailes et perdu son accent, Torr revient dans les bacs en mars 2008, ce n’est pas avec l’album de reprises de chansons réalistes qu’elle avait eu envie de faire, mais, portée par le succès naissant de la tournée Age Tendre,
« Ils ne se sont jamais dit
Le plus petit mot d'amour
Ils se baladent dans la vie
En copains de toujours »,
Age tendre et tête de bois, 2008,
avec Ces années-là : des chansons inédites,  


(Elle y évoque aussi celui qu’elle a rencontré en 1968 et qui garde une place à part dans son cœur :
 « Mais c’était un paysage immense tout à côté de moi
De l’amour même dans le silence, du soleil dans ma voix,
Et dans cette indicible danse où finira ma vie
Tu vois cet homme à qui je pense c’est lui ».
C’était toi, 2008.
Elle chante les moments heureux de la vie…
« Encore
Les moments forts
Les corps à corps
Faut les faire vivre encore plus fort
Mieux que les fleurs ça réchauffe le cœur
Encore
Faut protéger l’île au trésor
Prendre en photo multicolore
Les moments bleus
Ceux qui rendent heureux »,
Encore, 2008),
des reprises, un hommage à Claude François et aux années 60 :
«I’m sorry, oui sorry
C’est l’absurde apologie
D’un amour aveugle qui pourrait briser ma vie »,
Sorry Oh ! oui sorry, 2008.
« Trop souvent j'ai découragé
L’amour que tu voulais faire
Et souvent je t'ai refusé
La vie qui semblait te plaire
Pourtant j'y repense et tout ce temps,
 Même quand fanaient nos bonheurs
Je te portais dans mon cœur… »
Je te portais dans mon cœur, 2008.


Enfin, elle reprend la chanson de Dalida qu’elle avait chantée au Petit Journal Montparnasse en 2005, où elle était venue présenter son album et son DVD de l’Olympia 2005.
Triste leçon de vie, dont on sent qu’elle la touche, profondément.
« Pour ne pas vivre seul
On vit avec un chien
On vit avec des roses
Ou avec une croix
Pour ne pas vivre seul
On s´fait du cinéma on aime un souvenir
Une ombre, n´importe quoi
Pour ne pas vivre seul
On vit pour le printemps
Et quand le printemps meurt
Pour le prochain printemps
Pour ne pas vivre seul
Je t´aime et je t´attends pour avoir l´illusion
De ne pas vivre seul, de ne pas vivre seul
Pour ne pas vivre seul des filles aiment des filles
Et l´on voit des garçons épouser des garçons
Pour ne pas vivre seul
D´autres font des enfants des enfants qui sont seuls
Comme tous les enfants
Pour ne pas vivre seul
On fait des cathédrales où tous ceux qui sont seuls
S´accrochent à une étoile
Pour ne pas vivre seul
Je t´aime et je t´attends pour avoir l´illusion
De ne pas vivre seul
Pour ne pas vivre seul on se fait des amis
Et on les réunit quand viennent les soirs d´ennui
On vit pour son argent, ses rêves, ses palaces
Mais on n’a jamais fait un cercueil à deux places
Pour ne pas vivre seul
Moi je vis avec toi je suis seule avec toi tu es seul avec moi
Pour ne pas vivre seul
On vit comme ceux qui veulent se donner l´illusion
De ne pas vivre seul ».
Pour ne pas vivre seul, 2008.

Un album un peu hétéroclite qui, entre Donner et C’est l’amour d’une part, et Chanter c’est prier et Diva d’autre part, fait pâle figure…


On préfèrera aux quatorze chansons de ce disque l’une des trois inédites du Best Of 3 CD de 2011 :
 « Avant d’être chanteuse on s’est dit tant de fois
Boulevard des ambitieuses j’aurai ma place à moi
Avant d’être chanteuse l’orgueil prenait le pas
Sur la vie amoureuse et puis l’amour s’en va… »
Avant d’être chanteuse, 2011.
Magnifique chanson !
Ou encore au spectacle de l’Olympia 2008 (Ces années-là), celui de 2011 (Avant d’être chanteuse, coup de cœur Fnac mérité !) où elle a repris cette fois Félix Leclerc :
« Mes jours, mes nuits, mes peines,
Mes deuils, mon mal, tout fut oublié
Ma vie de désœuvré,
J'avais  le goût de la recommencer…
Or un matin joli
Que j'sifflais ce refrain
Mon bonheur est parti
Sans me donner la main…
J'ai bien pensé mourir
De chagrin et d'ennui
J'avais cessé de rire
C'était toujours la nuit
Il me restait l'oubli
Il me restait l'mépris
Enfin que j'me suis dit:
Il me reste la vie… »,
Le petit bonheur, 2011.


« Chanter c’est aimer, chanter c’est donner, mais c’est surtout prier »…
 «Juste une autre vie sauvée de l'oubli
Gravée bien mieux que par une lame
Dans la mémoire d'Abraham… »,
La mémoire d’Abraham, 2012.
 « C'est tellement fort
C’est tellement tout l’amour
Puisqu’on l’attend
De vie en vie
Depuis la nuit des temps
Ce sera nous dès demain
Ce sera nous le chemin
Pour que l'amour qu’on saura se donner
Nous donne l'envie d'aimer… »,
L’envie d'aimer, 2012.
« Chante chante viens
Chante dans ma vie viens dans mon cœur
Chante plus fort
Chante plus fort
Chante plus fort
Oh ! viens viens et chante
Chante chante viens
Chante dans ma vie viens dans mon cœur
Chante plus fort
Chante plus fort
Chante plus fort
Oh ! viens viens et chante…
Un ange dix anges entrent dans la danse
Et le ciel me parle je sais c’est fou
La foi l’amour l’espoir oui il m’a tout dit
Non plus de peur dans le je vis ma vie
Pleure dans mes bras et ris avec moi
Viens c’est la joie
Viens là c’est pour toi
Non non ne pars pas reviens je suis là
Je suis ma route je vis ma chance
J’ai la foi et je me lance… »,
Chante, 2012.
« Puisqu'on vit dans la lumière
Même s'il y a des couleurs qu'ils préfèrent
Nous on voudrait leur dire
C'est comme des parfums qu'on respire…
Puisqu'on vit dans les creux d'un rêve
Avant que l'amour ne touche nos lèvres
Nous on voudrait leur dire
Les mots qu'on reçoit
C'est comme des parfums qu'on respire… »,
Il faudra leur dire, 2012.


Chanter c’est boire à la Coupe Sainte, qui nous verse la poésie qui nous fait chanter tout ce qui vit, et nous donne foi dans l’an qui vient…
« Vuejo-nous lis esperanço
E li raive dóu jouvènt,
Dóu passat la remembranço
E la fe dins l'an que vèn.
Vuejo-nous la couneissènço
Dóu Verai emai dóu Bèu,
E lis àuti jouïssènço
Que se trufon dóu toumbèu.
Vuejo-nous la Pouësio
Pèr canta tout ço que viéu,
Car es elo l'ambrousìo
Que tremudo l'ome en Diéu.
(Verse-nous les espérances
et les rêves de la jeunesse,
Le souvenir du passé
Et la foi dans l'an qui vient.
Verse-nous la connaissance
Du Vrai comme du Beau,
Et les hautes jouissances
Qui se rient de la tombe.
Verse-nous la Poésie
Pour chanter tout ce qui vit,
Car c'est elle l'ambroisie
Qui transforme l'homme en Dieu )».
Coupo santo, 2012.


Chanter, c’est aussi dire merci à la vie, qui nous a tant donné…
 « Je te rends grâce la vie
Toi qui m’as tant donné
As mis dans mes yeux
Tout le blanc et le bleu
As mis dans mon âme
Le désir et la flamme
Et dans le ciel si haut
Les étoiles et mes héros
Et sur la vaste terre
Cet homme que j’aime
Je te rends grâce la vie
Toi qui m’as tant donné
Du sourire d’un enfant
Au parfum des fleurs
D’un lever de jour
A la caresse d’un amour
La parole d’un ami
L’étreinte d’une mère
Et le regard vert
De celui que j’aime
Je te rends grâce la vie
Toi qui m’as tant donné
As mis dans mon cœur
Tout le souffle et le feu
As mis dans mes pas
Tout l’amour tant de bras
Sur mes chemins de la paix
Des rires et des refrains
Et la voix de miel
De celui que j’aime
Je te rends grâce la vie
Toi qui m’as tant donné
As mis dans ma voix
Tant de chant et de joie
As mis dans mes jours
L’or et le velours
De théâtres où
Je vous donnais mes nuits
Même si je rentrais seule
Sans celui que j’aime
Je te rends grâce la vie
Toi qui m’as tant donné
C’est une prière
Tendre magique et légère
Mieux qu’un Dieu une messe
Pour que tombent les murs
Et triomphent les purs
Que dans ma main se glisse
Celle de l’homme que j’aime
Je te rends grâce la vie
Toi qui m’as tant donné
Gracias a la vida que me ha dado tanto »,
Toi qui m’as tant donné, 2012.


Quand on aime c’est dans la vie de celle ou celui que l’on aime que l’on vient se nicher dans l’espoir qu’il ou elle vienne illuminer la nôtre…
 « Je ne veux que toi
Et pas autre chose
Pour semer l’espoir
Dans mon cœur meurtri
Pour que dans tes bras
Mes rêves se posent
Se métamorphosent
Au creux de ta vie…
Je ne demande pas la lune
Je veux ensoleiller ma vie
Mais ça ni gloire ni fortune
Ne peuvent en payer le prix…
De concession en sacrifice
Je suis prête à n’importe quoi
Pour qu’enfin mon âme guérisse
Du mal de vivre loin de toi… »,
Je ne veux que toi, 2014.
Peu importe la langue :
«All I want is you
There’s nothing else for me
With you there is hope
And my heart is warmed
All my prayers come true
In your way of seeing
Through your life and being
My life is transformed… 
Life can’t be bought with gold and glory
Though I’m prepared to pay the price
(Tout ce que je veux c'est toi
Il n'y a rien d'autre pour moi
Avec toi il y a de l'espoir
Et mon cœur  est réchauffé
Toutes mes prières se réalisent
Dans ta façon de voir
Par ta vie et ton être
Ma vie est transformée ...
La vie ne peut être achetée avec de l'or et de la gloire
Mais je suis prête à payer le prix)»,
All I want is you, 2014.
Et en cela le sexe de l’autre peut être le même :
 « Vous dites qu’ils s’aiment à tort
Moi je vous dis qu’ils vivent d’amour
Vous leur en voulez à mort
Je vous dis qu’ils s’aiment, et alors ? »
Ils s’aiment, et alors ? 2014.


Que sait-on de la vie d’une chanteuse, qui joue sa vie dans ses chansons…
« Je ne sais rien des larmes
Je ne sais rien des cris
Je ne sais que la gamme
Des chansons où je joue ma vie
Je n’ai qu’une seule arme
Les mots que je te dis…
 Je suis mauvaise élève
Aux leçons de la vie
Je ne crois que les rêves
Que j’invente au fond de mes nuits
Le jour me les enlève
Et me laisse incomprise…»,
Il se peut que je t’aime encore, 2014,
que sait-on d’elle sinon ce que l’on en imagine, à la manière des journalistes qu’elle a dénoncés... Mais ne sommes-nous pas tous tant que nous sommes un peu journalistes quand nous tentons de deviner qui est la femme, cachée derrière l’artiste ?
« Ils disent connaître ma vie mes pensées mon enfance
Ils connaissent mes secrets comprennent mes silences
Parlent de mes souvenirs de retour après l’absence
Ils partent dans des délires c’est plutôt drôle quand j’y pense
Et dans le fond de mon cœur
Je ne garde que le meilleur
Laisse-les dire
Laisse-les dire
Et laissez-nous chanter »,
Qu’est-ce qu’ils disent ? 2014.
Que sait-on d’elle sinon ce qu’elle a bien voulu nous en dire… au fil de ses chansons.
« Et si ce soir devant vous
Je suis là
Cela ne tient qu’à vous
Qui avez fait de moi
Diva
Votre diva
Avec mon habit noir entre fille et garçon
Un peu rock et guitare au milieu des violons
Pour vous livrer ma vie au fil de mes chansons… »,
Diva, 2014.
Contentons-nous de l’écouter. Ecoutons-la, quand elle se livre, mine de rien, au détour d’un refrain, quand l’heure des bilans risque de se révéler toute proche…
« Un coucher de soleil sur un chemin de vie
C’est comme une étincelle dans mes états unis »,
Route 66, 2014,
qui sait ?


Le spectacle Intimiste du 18 octobre 2015 et la Tournée des Eglises et des cathédrales qui a suivi ont été l’occasion de continuer de chanter la vie, à travers des reprises, avec un pot pourri des chansons de Mistinguett que l’on ne trouve, ainsi que la suivante, que sur le double DVD De l’Olympia au Trianon :
« Etant née dans le faubourg Saint Denis
Je suis comme la miss une vraie gosse de Paris
Ses refrains tendres et moqueurs
C’est toute ma vie
Je les connais par cœur
Dans la pluie et le vent
J’ai chanté souvent
Moi j’en ai marre
Quand j’avais pas le rond
Et que les bons gueuletons
Se faisaient rares
Mais dans ma détresse
Sans cesse je pensais
Qu’une vie nouvelle
Plus belle
S’amenait…
(Gosse de Paris (Je suis née dans le faubourg Saint-Denis))
Hé, monsieur l'sergent d'ville
Regardez la vie d'ces imbéciles
On m'suit
Ils promettent des châteaux
Des perles et des autos
Et puis ils vous font la peau
Je suis une blondinette
Je suis très coquette
Et dans tout Paris on m'suit… »
(On m’suit (Je suis une blondinette)), 2015.
Avec une reprise de Charles Aznavour :
 « Si je n'avais plus
Si je n'avais plus
Plus qu'une heure à vivre
Une heure et pas plus
Je voudrais la vivre
Au creux de ton lit
Car j'aurais chéri
Ma peur à combattre
Penché sur ta vie
Pour l'entendre battre
Je pourrais garder
Au fond de mon cœur
Sous la terre froide
Un peu de chaleur
Que j'emporterais
Si je n'avais plus
Si je n'avais plus
Plus qu'une heure à vivre
Une heure et pas plus
Je voudrais la vivre
A l'aube d'un jour
Sur un lit d'amour
Pour n'avoir à dire
Que des mots d'amour
Pour te voir sourire
Et ne plus penser
Et ne plus penser
Qu'une autre après moi
Te verras sourire
Qu'une autre après moi
Pourra t'enlacer
Et dans un baiser
Et dans un baiser
Le corps apaisé
Le cœur allégé
D'un million de doutes
Mon dernier sommeil
M'ouvrira la route
Qui mène au soleil ».
Si je n’avais plus, 2015.
Une reprise d’Edith Piaf :
 « Le Noël de la rue
C'est au ciel de leur vie
Une étoile endormie
Qui n'est pas descendue... »,
Le Noël de la rue, 2016.
Et, pour finir en bouclant la boucle, une reprise de Léonard Cohen, que l’on retrouve, avec la précédente, sur le CD Tout l’amour du monde.
« On vient sur Terre pour aimer
Pour vivre ensemble et partager
Et faire de chaque jour un feu de joie
La vie est une symphonie
Chacun de nous en fait partie
Ensemble il faut chanter
O Alléluia
Alléluia
Alléluia
 Alléluia
Alléluia
Alléluia
Alléluia
Alléluia
Alléluia
Alléluia
Alléluia »,
Halleluja, 2016.


Ainsi s’achève cette longue, longue, longue chronique, Michèle Torr chante la vie, qui nous aura permis au cours des derniers mois, en même temps qu’on y a découvert, au moins par bribes, comment, au fil du temps,  elle a pu concevoir l’existence, de suivre à nouveau, d’une autre façon, la longue, longue, longue carrière de 54 ans de la chanteuse, dont on ne peut que souhaiter qu’elle dure, dure, dure encore longtemps…


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