De Léo Marjane, Michèle Torr a repris en 1968 Mon Ange,
qu'elle a chanté à l'Olympia en 1970 puis inséré dans son tour de chant
Chanter, c'est prier, pour sa tournée des églises, en 2015/2016.
D'elle, elle a aussi repris Seule ce soir, sur la scène du
Trianon, le 18 octobre 2015, précisant que Léo Marjane était une des chanteuses
préférées de sa propre mère, Clémente Tort...
La doyenne de la chanson française, Léo Marjane, est morte
De son vrai nom Thérèse Gendebien, la vedette des années
1940 avait contribué à introduire le jazz en France. Elle est morte à 104 ans.
Le Monde | 19.12.2016 à 15h29
La chanson française a perdu sa doyenne : Léo Marjane. La
voix chaude de cette vedette des années 1940 a importé le jazz dans l’Hexagone,
et s’est éteinte dimanche 18 décembre à l’âge de 104 ans. « Ma mère est morte
hier soir chez elle à Barbizon d’une crise cardiaque », a annoncé à l’AFP son
fils Philippe de Ladoucette.
Léo Marjane, née Thérèse Gendebien, a enregistré plus de 180
chansons entre 1932 et le milieu des années 1950. En 1937, avec sa voix
envoûtante de contralto, elle enregistre son premier grand succès, La Chapelle
au clair de lune. « Le disque se vendait comme des petits pains, ça a été un
véritable succès », confiait-elle à l’AFP en 2012, quelques jours avant de
fêter ses cent ans.
Les succès s’enchaînent : elle chante à Bobino, à l’ABC,
chez O’Dett, ou encore au Shéhérazade. Elle part ensuite aux États-Unis où elle
sillonne le pays pendant cinq ans. Elle est l’une des rares Françaises à
interpréter des morceaux de grands compositeurs américains. Elle a notamment
enregistré le célèbre Over the Rainbow, de Cole Porter.
« J’ai introduit le jazz en France »
« Je peux dire que j’ai introduit le jazz en France. Dans
les années 1930, nous étions, Jean Sablon, Jacqueline François et moi, les
trois artistes français qui venions chaque année chanter aux États-Unis »,
racontait-elle dans un entretien au Point en 2012. De retour en France, cette
native de Boulogne-sur-Mer devient l’une des grandes vedettes de la France
occupée. En 1941, elle connaît notamment un immense succès avec Seule ce soir.
Sortie en 1941, cette chanson dans laquelle se
reconnaissaient les Françaises dont le mari était prisonnier de guerre en
Allemagne a connu un immense succès dans l'Hexagone. (Le Figaro).
A la Libération, on lui reproche d’avoir chanté dans des
cabarets fréquentés par des officiers allemands et à Radio-Paris. Elle est
jugée et acquittée. « On a dit beaucoup de bêtises sur moi, ils ont voulu me
démolir », confiait-elle à l’AFP en racontant cet épisode depuis sa demeure de
Barbizon. Elle s’exile alors de nouveau aux États-Unis pour plusieurs années. A
son retour, la scène française a changé, et elle pense ne plus y avoir sa
place. Elle épouse en secondes noces le baron Charles de Ladoucette en 1948,
avec lequel elle aura un fils, Philippe.
Aznavour, Ferré, Bécaud
Au début des années 1950, désormais sous le pseudonyme de
Marjane, elle abandonne la scène mais continue d’enregistrer, notamment avec
des vedettes en devenir, comme Charles Aznavour, Léo Ferré ou encore Gilbert
Bécaud. En France, où elle est frappée d’interdiction de travailler dans les
années qui suivent la guerre, ses disques sont méconnus mais ils marchent en
Amérique.
Elle chante jusqu’en 1961, notamment en Allemagne où elle a
passé une partie de son enfance, puis tente un dernier come-back dans
l’Hexagone en 1969. Un échec qui lui fait mettre définitivement un terme à sa
carrière. Outre la chanson, Marjane a joué dans quelques films, dont Feu
Nicolas, de Jacques Houssin, en 1943, où elle interprète deux titres de Loulou
Gasté, le futur mari de Line Renaud, ou encoreLes Deux Gamines (Maurice de
Canonge, 1951) et Elena et Les Hommes (Jean Renoir, 1956).
Elle vivait depuis sa retraite à Barbizon, près de
Fontainebleau en Seine-et-Marne, où elle élevait des chevaux. La commune lui
avait rendu un hommage pour ses 100 ans, et une compilation de 100 titres avait
également été éditée pour l’occasion.
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