Michèle Torr a chanté l’amitié, la famille, la tendresse… Elle a également chanté Noël durant les 6 décennies de sa carrière d’artiste. Elle a déclaré au moment de la sortie de son CD Chanter c’est prier que sa maison de disque lui avait demandé d’enregistrer un album de chansons de Noël. Qu’elle leur avait répondu, préférant proposer un disque de chansons «spirituelles » évoquant la Foi et l’Amour, qu’elle l’avait déjà fait. Ce n’est pas tout à fait exact, bien qu’elle ait parlé de Noël, en effet, dans un certain nombre de ses chansons.
« Rebroder chaque jour
Les draps bleus de l’amour
Pour que tourne toujours
La ronde
Des serments éternels
Des contes de Noël
Qui font briller le ciel
Du monde ».
Ensuite, sur l’album Un disque d’amour… et en face B d’Un enfant c’est comme ça, il y a eu Paul, en 1973 :
« Bientôt tu déposeras un agneau
Au fond de la crèche
A Noël », dit-elle à un frère imaginaire resté vivre à la campagne.
Il y a eu aussi, sur le même album, alors qu’Emilie, sa fille, venait de naître, en écho à Un enfant c’est comme ça, dans laquelle elle s'adresse à son fils Romain, La voix d’un enfant :
« C’est la voix d’un enfant
Qui croyait en Noël
Qui rêvait tendrement
Que la vie était belle ».
Puis Michèle Torr a, en 1976, consacré une chanson entière au Père Noël, Il viendra. Une vision heureuse de Noël, mais dans laquelle viennent se glisser quelques remarques au goût d’orange amère :
« Il viendra
Dans le froid
Ou bien dans la neige
Un enfant me l’a dit
Alors je le crois…
Il viendra
Pour offrir à tous ceux qu’il aime
Le bonheur que plus tard
Certains n’auront pas…
Il viendra
Dieu merci
Ce n’est pas un rêve
Les enfants ne jouent pas
Avec ces choses-là
Il peut changer le monde
Rien que pour un soir
Offrant à chacun
Quelques heures d’espoir
Tout habillé de rouge
Et sans faire de bruit
Il donne toujours
Ce qu’il a promis
Il viendra
Mais pourtant
Si je me rappelle
Notre porte
Ce soir-là
Ne s’ouvrira pas… »
Noël est aussi évoqué dans Nos arrière grands-parents :
« Un hiver à la place de l’été
Des Noëls par un temps printanier
Un bonheur presque imaginé
Et voilà notre temps
Qu’auraient dit nos arrière grands-parents ? »
Noël encore dans Dis-moi mon Dieu, vibrante prière, sur un air de Schubert, où il est question des enfants malheureux quand, pour eux, le Père Noël ne passera pas. Pour dénoncer les injustices sociales dont sont aussi victimes les plus jeunes.
La plus belle, la plus émouvante.
« Dis-moi mon Dieu
Pourquoi mon Dieu
Y a-t-il des enfants
Sans joie un vingt-cinq décembre
Dis-moi mon Dieu
Pourquoi mon Dieu
Il y en a tellement
Qui pleurent tout seuls dans leur chambre
Et pourtant, dans leurs prières
Un peu avant minuit,
Que d'enfants dans leur misère
A genoux te supplient
Dis-moi mon Dieu
Pourquoi mon Dieu
Sont-ils si malheureux
Si malheureux ».
(Paroles de Jean Albertini et Raymond Bernet).
L’année suivante, en 1978, il est à nouveau question de Noël dans La séparation :
« Il est resté naturel
Déjà il pense à Noël
Il aime la vie
Comme toi ».
Noël, un moment privilégié, qui crucifie les enfants des couples séparés qui ne peuvent à la fois passer ce moment avec leur père et leur mère…
On retrouvera le même thème en 1995, dans Divorce sur l’album A nos beaux jours : le petit Serge n’a pas encore compris que, pour ses parents, c’est « l’heure de la séparation » :
« Regarde il rit
Il croit qu’il va fêter
Noël chez sa grand-mère »,
alors qu’il s’agit de l’éloigner, pour le protéger.
Plus joyeux mais quand même nostalgique, Discomotion en 1979, par l’ami C. Jérôme :
« Où sont-ils mes amis d’autrefois ?
Ils sont tous mariés sans problème
On s’écrit à Noël aux baptêmes… »,
Festif, le Noël de Provence dont Michèle Torr se souvient dans Le Pont de Courthézon en 1980, en face B de Pendant l’été puis sur l’album suivant, Lui:
« Une région de France
Où même à la Noël
C’est comme les grandes vacances
Tu te rappelles… ».
Sur le même album que Le pont de Courthézon, Lui, en 1980, franchement mélancolique, N°1 avenue de la solitude, la supplique d’une « petite-fille » devenue adulte qui, vivant loin de sa famille, écrit à sa grand-mère pour se plaindre de la solitude :
« Je viendrai pour la Noël
Mais j’attends de tes nouvelles
Mamie écris-moi
Ecris-moi… ».
L’une des plus personnelles et intimes. En 1987, c’est avec beaucoup de pudeur que Michèle Torr évoque la mort de sa mère sur son album I remember You. Car on sait que sa maman, qu’elle chante aussi dans Les mots pour te dire, sur ce même album, est décédée dans un accident de voiture en décembre 1965, trois jours après Noël, alors que la jeune chanteuse venait de passer quelques jours auprès des siens, en Provence, et qu’elle chantait, ce soir-là, à Marseille, en première partie de Claude François, qui fut le témoin de son « plus grand chagrin » (On aurait pu s’aimer d’amour, 2008)…
Quand on sait cela, on comprend mieux le poids de ces mots-là :
« A la Noël
Maman était très belle
Comme la poupée au pied du sapin vert
Dis-moi pourquoi
Je n’aime plus les Noëls
Ni les fêtes ni les anniversaires…
Dis-moi pourquoi
Je n’aime plus les Noëls
La vie passe et rien n’est plus pareil… »,
Fleur de mai, 1987.
« Un prospectus pour les Seychelles
Tombé d’un arbre de Noël »,
se trouve dans Le sac d’une femme déçue par son homme « toujours plein de promesses » (Histoire d’aujourd’hui, 1983), en 1997.
« Si quelqu’un t’interroge toi tu lui parleras
De la robe dans ma loge du café moitié froid
Si quelqu’un te demande si j’ai peur ou j’ai froid
Dis-leur que ces guirlandes sont mes Noëls à moi»,
Avant d’être chanteuse, 2011.
« J’ai vu pleurer un soir de Noël
Un inconnu qui cherchait le Ciel… »,
Dans ma vie, 1986.
Michèle Torr a aussi chanté Noël lors de sa Tournée des Eglises, en 2015 et en 2016 : on retrouve sur son album Tout l’amour du monde, deux reprises, Douce nuit …
« Douce nuit, sainte nuit
Dans les cieux l'astre luit.
Le mystère annoncé s'accomplit
Cet enfant sur la paille endormi,
C'est l'amour infini
C'est l'amour infini
Saint enfant, doux agneau
Qu'il est grand ! Qu'il est beau !
Entendez résonner les pipeaux
Des bergers conduisant leurs troupeaux
Vers son humble berceau
Vers son humble berceau
C'est vers nous qu'il accourt,
En un don sans retour
De ce monde ignorant de l'amour,
Où commence aujourd'hui son séjour,
Qu'il soit Roi pour toujours !
Qu'il soit Roi pour toujours !
Quel accueil pour un Roi !
Point d'abri, point de toit !
Dans sa crèche il grelotte de froid
O pécheur, sans attendre la croix,
Jésus souffre pour toi x2
Jésus souffre pour toi
Paix à tous ! Gloire au ciel !
Gloire au sein maternel,
Qui pour nous, en ce jour de Noël,
Enfanta le Sauveur éternel,
Qu'attendait Israël !
Qu'attendait Israël ! x2»
Douce nuit, sainte nuit.
…et surtout le très beau Noël de la rue d’Edith Piaf, entre La petite fille aux allumettes, de Hans Christian Andersen et Les effarés, d’Arthur Rimbaud.
« Petit bonhomme où t'en vas-tu
Courant ainsi sur tes pieds nus
- Je cours après le Paradis
Car c'est Noël à ce qu'on dit...
Le Noël de la rue
C'est la neige et le vent
Et le vent de la rue
Fait pleurer les enfants
La lumière et la joie
Sont derrière les vitrines
Ni pour toi, ni pour moi
C'est pour notre voisine
Mon petit, amuse-toi bien
En regardant, en regardant
Mais surtout, ne touche à rien
En regardant de loin...
Le Noël de la rue
C'est le froid de l'hiver
Dans les yeux grands ouverts
Des enfants de la rue
Collant aux vitres leurs museaux
Tous les petits font le gros dos
Ils sont blottis comme des Jésus
Que Sainte Marie aurait perdus...
Le Noël de la rue
C'est la neige et le vent
Et le vent de la rue
Fait pleurer les enfants
Ils s'en vont reniflant,
Ils s'en vont les mains vides
Nez en l'air et cherchant
Une étoile splendide
Mon petit, si tu la vois
Tout en marchant bien droit
Le Noël de la rue
C'est au ciel de leur vie
Une étoile endormie
Qui n'est pas descendue... »
Le Noël De La Rue.
…et surtout le très beau Noël de la rue d’Edith Piaf, entre La petite fille aux allumettes, de Hans Christian Andersen et Les effarés, d’Arthur Rimbaud.
« Petit bonhomme où t'en vas-tu
Courant ainsi sur tes pieds nus
- Je cours après le Paradis
Car c'est Noël à ce qu'on dit...
Le Noël de la rue
C'est la neige et le vent
Et le vent de la rue
Fait pleurer les enfants
La lumière et la joie
Sont derrière les vitrines
Ni pour toi, ni pour moi
C'est pour notre voisine
Mon petit, amuse-toi bien
En regardant, en regardant
Mais surtout, ne touche à rien
En regardant de loin...
Le Noël de la rue
C'est le froid de l'hiver
Dans les yeux grands ouverts
Des enfants de la rue
Collant aux vitres leurs museaux
Tous les petits font le gros dos
Ils sont blottis comme des Jésus
Que Sainte Marie aurait perdus...
Le Noël de la rue
C'est la neige et le vent
Et le vent de la rue
Fait pleurer les enfants
Ils s'en vont reniflant,
Ils s'en vont les mains vides
Nez en l'air et cherchant
Une étoile splendide
Mon petit, si tu la vois
Tout en marchant bien droit
Le Noël de la rue
C'est au ciel de leur vie
Une étoile endormie
Qui n'est pas descendue... »
Le Noël De La Rue.
« …une étoile endormie qui n’est pas descendue… ».
La petite fille aux allumettes de Hans Christian Andersen se termine quand l’enfant aperçoit dans le ciel une étoile filante, sans savoir que, cette fois, c’est elle-même dont l’âme monte vers Dieu.
Mais s’il faut que, pour venir jusqu’à nous, bien vivantes, des étoiles descendent un peu, nous en sommes tellement heureux….
La petite fille aux allumettes de Hans Christian Andersen se termine quand l’enfant aperçoit dans le ciel une étoile filante, sans savoir que, cette fois, c’est elle-même dont l’âme monte vers Dieu.
Mais s’il faut que, pour venir jusqu’à nous, bien vivantes, des étoiles descendent un peu, nous en sommes tellement heureux….



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