« Je n’ai plus le temps
De perdre du temps
Je n’ai plus envie
De gâcher ma vie… »,
Je n’ai plus le temps, 2019.
1965. Les jeunes filles rêvent toujours d’un grand amour qui
durera toujours, ou du moins le temps d’une vie. Michèle, elle, rêve aussi de
chanter toujours.
« Je fais depuis longtemps
Le même rêve en m’endormant
Un garçon que je ne connais pas
Me dit : « Un jour tu m’aimeras »…
Hey hey, 1965.
« Il garde pour moi dans son cœur
Tant de tendresse
Pour mille années de bonheur
Et de caresses »,
Et je l’aime, 1965.
« Dis-moi maintenant
Dis-moi que tu m’aimes aussi
Oui dis-moi que c’est pour la vie
Un amour aussi grand…
Dis-moi maintenant
Dis-moi que tu m’aimes aussi
Oui dis-moi que c’est pour la vie
N’attends pas plus longtemps… » ,
Dis-moi maintenant, 1965.
« Depuis des jours et des semaines
Que nous vivons avec le feu
Partageons nos joies nos peines
C’est ton amour que je veux … »,
Nous sommes faits l’un pour l’autre, 1965.
« Ce n’est pas
Un merveilleux poème
Mais pour moi
Ce sont les mots que j’aime
C’est pourquoi
Jusqu’à la fin des jours
Je chanterai toujours
La grande chanson… »,
La grande chanson, 1965.
Que l’on retrouve en 2019 sur l’album Je vais bien.
Mais l’année 1965 se terminera par une chanson qui nous avertit
que le temps passe vite. Sa première chanson sur le temps. C’est la chanson
d’une jeune fille qui s’adresse à sa mère sans savoir que la sienne n’est plus
là pour longtemps, qu’elle ne connaîtra jamais ses petits-enfants, puisque
c’est le 28 décembre 1965 que Clémente Tort va quitter ce monde…
« Dis-moi ma
mère as-tu quelquefois pensé
A tes dix-huit ans
A tes dix-huit ans
Et ne t’es-tu pas trompée
De temps en temps
De temps en temps…
Allons ma mère je sais que l’on ne voit pas
Passer le temps
Passer le temps
Et bientôt tu t’occuperas
De mes enfants
De mes enfants
Et ma fille me dira avant longtemps
Avant longtemps
As-tu quelquefois pensé
A tes dix-huit ans
A tes dix-huit ans
As-tu quelquefois pensé
A tes dix-huit ans
A tes dix-huit ans »
As-tu quelquefois pensé, 1965.
Le temps, c’est aussi celui de l’attente de celle qui chante
« Car je savais
Et je t’attendais
Ce soir je t’attendais… »,
Ce soir je t’attendais, 1966,
à celui qui revient après une dispute, ou bien c’est celui
des premières amours trahies :
« Comme ils mentaient tes mots d’amour
Et tes « je t’aime » et tes « toujours »
Comme ils mentaient
Quand ils parlaient
D’amour
Les miens étaient
Plus maladroits
Pourtant les miens
Ne mentaient pas
Quand je disais
« Je t’aimerai toujours »,
J’ai brûlé ta lettre, 1966.
A moins que cet amour puisse « vivre encore » (Notre
amour n’est pas mort) et qu’on puisse encore chanter « sans
fin » la rengaine des Je t’aime tant.
Car on a beau clamer :
« Rien ne sera plus comme avant
Car je sais maintenant
Que j’ai perdu trop de temps
Dans le monde des enfants »,
Rien ne sera plus comme avant, 1966,
on ne renonce pas si aisément à sa croyance en un amour
immortel :
« On dit qu’un grand amour
Ne dure pas toujours
Mais maintenant je sais
Que ce n’est pas vrai
Pas vrai
Et si pour la vie entière
Tu veux n’aimer que moi
Tout le bonheur de la Terre
C’est de vivre près de toi »,
Tout le bonheur de la Terre, 1996.
A moins que dès « Demain il ne [soit] trop tard pour
nous deux »,
Mais demain il sera trop tard, 1966.
Les moments heureux passent vite :
« Je lui ai souri
Je lui ai dit oui
Tendrement
Tendrement
Il m’avait embrassée
Et le temps
Et le temps
Trop vite a passé
On a chanté en chœur
et l’on a dansé
Ça faisait trop longtemps
Vraiment trop longtemps
Que je ne m’étais pas
Amusée autant
Amusée autant
Amusée autant… »,
Doucement, simplement, tendrement, 1966.
« Très longtemps
Très longtemps
On s’est promenés
Et quand il m’a dit
De venir chez lui
Simplement
Simplement
Je n’ai pas résisté
Et le temps
Et le temps
Trop vite a passé…
Mais lorsqu’il m’a quittée
J’ai longtemps pleuré
Et cet amour d’un jour
Cet amour d’enfant
J’y pense souvent
J’y pense souvent
J’y pense souvent ».
Mais on a beau être jeune, quand le temps a du mal à passer,
c’est l’ennui qui nous guette :
« Pour jouer l’amour il faut y croire
Et tu as raison
On s’ennuie dans notre histoire
Le film est trop long »,
Le film est trop long, 1966.
Et l’on sait aussi que le temps finira bien par enlever de
leur superbe aux dandies qui finiront, dans trente ans… dandinant.
« Dandy
Dandy
Tu ne pourras pas échapper
A ton présent à ton passé
Tu n’auras pas non plus
Tous tes amis pour t’admirer
Tu seras vieux
Et tes cheveux
Seront devenus tout blancs
Tu n’auras plus
Comme à vingt ans
Un air aussi brillant
Oh Dandy »,
Dandy, 1966.
A suivre.