Avec Fanny sur le port, sur son album A mi-vie,
Michèle Torr a voulu rendre hommage de façon appuyée à Marcel Pagnol, déjà
évoqué dans Tu ne vaux pas une larme, en 1987 :
« Ça fait trop
longtemps que je ne suis pas allée au cinéma avec toi, je me souviens d’un
certain film de Pagnol la dernière fois », disait une épouse trahie,
faussement compréhensive : « Un soir avec lui on ira au ciné
Revoir en nostalgie
La femme du boulanger ».
Fanny sur le port, une chanson entière consacrée au personnage
de Fanny, présent dans la trilogie Marius – Fanny – César, évoque l’attente et les inquiétudes de la
jeune femme après que celui qu’elle aime s’est embarqué sur un bateau pour
exercer ainsi le métier dont il rêvait, alors qu’elle est restée, à sa place,
auprès du père de son amoureux, afin de
l’aider à gérer le café qu’il tient sur le Vieux port de Marseille.
« Mais toi sur ce trois-mâts lourd de bois des Antilles
Et de camphre et de poivre où tu rejoins tes rêves
As-tu perdu de vue naviguant d’île en fille
Nos soirs de grands secrets et le goût de mes
lèvres ? »
On y entend les chaudes confidences de Fanny qui se remémore
tristement leurs moments de tendresse dans les Calanques car elle l’imagine
ailleurs, « naviguant d’île en fille ».
« D’un café rouge et vert dans le
quartier du port
Chaque jour je
t’écris mais rien que dans ma tête…
Mes larmes ont
la douceur salée de nos baisers
Quand on se
retrouvait là-bas dans les calanques…
Je pense
encore encore
A ta bouche à
ton corps
A ta peau sur
la mienne
A tes mais qui
me tiennent
A tes bras tes
épaules
Quand le
bonheur nous frôle
Où es-tu à
cette heure
Se demande mon
cœur
Idiot qui ne
sait pas
Combien je
meurs de toi
Au bout de
l’océan
Je t’aime et
je t’attends…
As-tu perdu de
vue naviguant d’île en fille
Nos soirs de
grand secret et le goût de mes lèvres ?
Je regarde
là-bas du côté de la mer… »,
Fanny
sur le port, 1993.
Si les paroles de cette chanson que Michèle Torr a chantée
lors de la tournée de ses trente ans de carrière qui faisait suite à la sortie
de l’album sont signées Pierre Grosz, on en doit la musique à…
Francis Lai,
qui vient de décéder et cela pourrait donner l’envie à la
chanteuse de faire revivre ce beau titre méconnu de son répertoire.