« A l’aube d’un nouveau jour
J’établis le bilan
Des bienfaits de l’amour
Des moments bouleversants… »,
Je vais bien, 2019.
Alors que cette étrange année 2020 s’écoule lentement, sans concerts, sans festival et avec un moral en berne, il est temps de le faire, le bilan des années 2010 de Michèle Torr…
Michèle Torr, admirables années 2010.
Un démarrage en douceur.
« J’ai repris du poil de la bête. Puis, j’aime mon métier ». (Ciné Télé Revue).
Après un ictus amnésique en février 2009, il lui a fallu un peu de temps pour souffler, se reposer, et c’est en participant à la deuxième croisière Age Tendre sur le MSC Fantasia puis en réintégrant la tournée du même nom qui en est à sa cinquième édition que Michèle Torr réapparaît en public.
« Je crois qu’un artiste va jusqu’au bout. Néanmoins, c’est un métier qu’on fait dans la lumière et, par respect pour mon public, j’espère arriver à m’arrêter à temps. Mais ce n’est pas encore le moment ! » (France Dimanche).
En douceur mais pas sans éclat : la tournée bat tous les records et attire les foules.
La croisière a eu lieu au printemps, en Méditerranée, entre Marseille, Tunis, Malte et la Sicile, avec une escale à Rome. Débarquement à Gênes.
Sur la tournée, c’est le retour de « la cigale du Midi. Plébiscitée par le public, la voilà elle aussi de retour après une année sans. Elle revient d’ailleurs avec pas moins de quatre titres : Je m’appelle Michèle, Emmène-moi danser ce soir, ainsi que La ritournelle, sans micro et presque a cappella, juste accompagnée par Guy Mattéoni effleurant à peine les touches de son piano, ce qui lui vaut une standing ovation du public toujours impressionné par ce type de performance vocale. Elle termine enfin avec une nouvelle chanson, privilège suprême : Toutes ces nuits ». (Platine).
De plus, elle profite d’une pause estivale un peu agitée (travaux, déménagement en vue, détérioration de l’état de santé de son fils Romain et de ses relations avec son compagnon) pour annoncer un Olympia les 6, 7 et 8 mai 2011 (les places sont en vente depuis quelques mois déjà), et dit se concentrer sur de nouvelles chansons de Didier Barbelivien que l’on découvrira l’année suivante…
Avant de poursuivre la cinquième tournée Age Tendre à l’automne, alors qu’on a « du mal à trouver un strapontin de libre, que ce soit en matinée ou en soirée » (Platine).
2011.
Après le décès d’Albert Raisner le premier janvier, cérémonie d’hommage le 12 janvier en l’église réformée de l’Abondance. Michèle Torr est la seule célébrité présente.
Age Tendre : la cinquième tournée s’achève au Palais des Congrès de Paris du 13 au 16 janvier.
27/02/2011, la troupe de la sixième tournée Age Tendre qui s’apprête à prendre la route se retrouve sur le plateau de Vivement Dimanche : Michèle Torr n’en fera pas partie…
« Je ne vais pas en être cette année, je tourne de mon côté, mais j’y reviendrai sans doute » (France Soir),
mais elle vient y présenter sa nouvelle chanson, Avant d’être chanteuse.
« Avant d’être chanteuse est une superbe chanson qui raconte ma vie, mon métier, et j’espère que ça va être un succès car elle me correspond bien » (Evasion Mag).
Signée Barbelivien.
« Il se met dans la peau de la chanteuse, c’est toi, c’est ta vie » commente-t-elle, pudique (au micro de Mona FM).
« Il m’a offert Avant d’être chanteuse, l’une des plus belles chansons qu’on m’ait écrite depuis longtemps. Elle me touche, me fait chialer cette histoire de chanteuse qui rame… » (La Provence).
S’il est vrai que pour elle, les débuts ont été beaucoup plus faciles, les choses se sont un peu compliquées par la suite et cela doit lui rappeler des moments plus difficiles…
Avant d’être chanteuse
Si quelqu’un t’interroge toi tu lui parleras
De la robe dans ma loge du café moitié froid
Si quelqu’un te demande si j’ai peur ou j’ai froid
Dis-leur que ces guirlandes sont mes Noëls à moi
Avant d’être chanteuse on est n’importe quoi
Une apprentie rêveuse une star sans éclat
Avant d’être chanteuse on a chanté cent fois
La chanson orgueilleuse du succès qui viendra
Avant d’être chanteuse on essuyait les plats
Ou on était ouvreuse dans un vieux cinéma
Avant d’être chanteuse on a été tout ça
On n’est jamais heureuse que les soirs de gala
Si quelqu’un veut savoir toi tu sauras lui dire
Le public est un phare et la scène un empire
Si quelqu’un te questionne sur mes après-minuits
Dis-lui que je n’ai personne qu’un refrain qui me dit
Avant d’être chanteuse on est n’importe quoi
Une apprentie rêveuse une star sans éclat
Avant d’être chanteuse on a chanté cent fois
La chanson orgueilleuse du succès qui viendra
Avant d’être chanteuse on s’est dit tant de fois
Boulevard des ambitieuses j’aurai ma place à moi
Avant d’être chanteuse l’orgueil prenait le pas
Sur la vie amoureuse et puis l’amour s’en va
Avant d’être chanteuse on essuyait les plats
Ou on était ouvreuse dans un vieux cinéma
Avant d’être chanteuse on a été tout ça
On n’est jamais heureuse que les soirs de gala
Avant d’être chanteuse
Avant d’être chanteuse on s’est dit tant de fois
Boulevard des ambitieuses j’aurai ma place à moi
Avant d’être chanteuse l’orgueil prenait le pas
Sur la vie amoureuse et puis l’amour s’en va
Avant d’être chanteuse on est n’importe quoi
Une apprentie rêveuse une star sans éclat
Avant d’être chanteuse on a chanté cent fois
La chanson orgueilleuse du succès qui viendra
Avant d’être chanteuse
Chanteuse
Avant d’être chanteuse
Chanteuse
21 Mars : sortie d’un Best of 3 CD avec trois chansons inédites. (Et d’un Best of 1 CD).
« Elles sont signées Barbelivien, que je retrouve avec plaisir après quelques années où les circonstances ont fait que l’on n’a plus travaillé ensemble » (Evasion Mag).
Outre Avant d’être chanteuse, on y découvre…
« Un Notre Père mis en musique par son compositeur fétiche, Didier Barbelivien, qui fut aussi à l’origine du projet musical des Prêtres. Sur le texte sacré se superposent à la voix recueillie de Michèle Torr des chœurs religieux, un rythme de boléro et le murmure en italien de son ami Claude Barzotti. Une audace ?
« Plutôt une joie immense et simple, une évidence. Chanter, c’est prier ». (La Croix).
« Vous m’avez tout donné est une très belle variation sur la ronde enfantine Aux marches du palais »…
Vous m’avez tout donné
Vous m’avez tout donné
Vous m’avez tout donné
L’amour l’argent la gloire
L’amour l’argent la gloire
Vous m’avez pardonné
Vous m’avez pardonné
Mes fiancés de guitare
Mes fiancés de guitare
Je vous ai fait chanter
Vous m’avez enchantée
Que rien ne nous sépare
Que rien ne nous sépare
Vous m’avez tout donné
Vous m’avez tout donné
Du sang des sueurs des larmes
Du sang des sueurs des larmes
Nous nous sommes épousés
Nous nous sommes épousés
Comme un homme et une femme
Comme un homme et une femme
Nous allons nous quitter
Pour mieux nous retrouver
Au cœur de notre histoire
Au cœur de notre histoire
Ce n’est pas un quai de gare
Oublions les foulards
Il y a ce que nous sommes
Comme deux moitiés de pomme
Vous m’avez tout donné
Vous m’avez tout donné
L’amour l’argent la gloire
L’amour l’argent la gloire
Nous allons nous quitter
Pour mieux nous retrouver
Ce n’est qu’un au-revoir
Ce n’est qu’un au-revoir
Je vous ai fait chanter
Vous m’avez enchantée
Que rien ne nous sépare
Que rien ne nous sépare
Je vous ai tout donné
Je vous ai tout donné
Du sang des sueurs des larmes
Du sang des sueurs des larmes
Je vous ai tout donné
« Ce serait un gros investissement pour peu de retombées. On veut ce qu’on connaît de moi, à savoir mes anciens titres qui sont toujours dans le cœur des gens. Et puis c’est quoi un disque d’or aujourd’hui ? 50 000 exemplaires vendus. Il fut un temps ou c’était 500 000… ». (France Soir).
Je m’appelle Michèle, Emmène-moi danser ce soir, Et toute la ville en parle, Midnight Blue en Irlande, Une petite Française…
«Ces chansons phares ont créé l’image d’une femme bien polie, soumise. Je me sens plus ample que cela » (La Croix).
Et pour le prouver, elle a choisi de faire découvrir ou redécouvrir des titres issus d’albums plus récents et moins connus, des titres issus de Vague à l’homme dont elle est parvenue à se réapproprier les droits (Ne m’oublie pas, Vague à l’homme, Les femmes dansent, Danger liaison), d’A mi-vie (La prière sévillane, Quand on n’a que l’amour), de Seule (Seule, Une histoire d’amour, Tes silences, Tant je t’aime, Regarde-les, La fille du soleil), de Donner (J’ai donné, les clés de ma nouvelle vie, Comme ces pianos, Je ne suis qu’une femme, Ne lui reparlez plus d’amour, Apprivoise-moi, Tu veux chanter), de Michèle Torr chante Piaf (Hymne à l’amour, C’est l’amour, Mon Dieu), de Ces années-là (C’était toi, Si on se voyait ce soir, Pour ne pas vivre seul, On aurait pu s’aimer d’amour, Son paradis c’est les autres, Cette année-là, Toutes ces nuits), et puis d’autres encore (Aimer est plus fort que d’être aimé, Côté soleil (La couleur des mots), Je te dis oui, C’est ma première, C’est un message, Couleur tendresse) qui confèrent à cette compilation-là quelque chose de bien particulier.
Un joli succès : même si le SNEP n’a pas certifié Or le coffret, les 50 000 exemplaires ont apparemment été écoulés, en cumulant les ventes chez les disquaires et les ventes effectuées à la fin des concerts qui, elles, ne sont pas prises en compte par le SNEP.
6, 7 et 8 mai 2011, Avant d’être chanteuse à l’Olympia.
« L’Olympia m’impressionne. Je ne peux m’empêcher de penser à Piaf, à Brel, à tous ceux qui ont fait la légende du lieu… » .
Elle y promet un spectacle très nouveau…
Pour l’occasion, elle a demandé à ses fans de choisir les morceaux du tour de chant. On s’attend aux classiques qui ont envahi les transistors dans les années 1970… mais ils plébiscitent également Pas bien dans sa vie, une chanson presque inconnue. Et Non à tous les garçons, une pochade que Serge Gainsbourg lui a écrite en 1966 et qu’elle n’a jamais chantée sur scène.
« Je n’ai plus l’âge de chanter ça, mais ce sera un clin d’œil », sourit-elle, prête à relever le défi. (La Croix).
A propos de Gainsbourg : « Je me souviens très bien de notre rencontre… Il m’avait raccompagnée chez moi en taxi, il était alors soucieux, intimidé à l’idée de rencontrer pour la première fois, quelques heures plus tard, Brigitte bardot. Il ne soupçonnait évidemment pas quelle histoire d’amour il vivrait avec elle. » (Nous Deux).
Elle n’a plus rien à prouver mais garde… le trac :
« J’ai peur des trous noirs, toutes ces nouvelles chansons… La nuit, je rêve que je ne trouve pas mes chaussures, confie-t-elle, une lueur rieuse dans ses yeux bleus, ou comme Catherine Deneuve dans Potiche qui danse sur Emmène-moi danser ce soir avec les rouleaux dans les cheveux ! ».
Des arrangements signés Eric Payan elle a dit :
« On a changé toutes les orchestrations et ajouté un violon électrique, un sax, des guitares, il y a même un danseur et des choristes », (au micro de Mona FM).
« Michèle apparaît enfin dans une longue robe bleu marine qui lui donne un air de madone italienne, et résonnent les premières notes d’ Avant d’être chanteuse… Elle est rayonnante, elle est solaire. Elle est belle.
Au milieu d’un silence quasi monacal, un cri : « Michèle, on t’aiiiime… ». Alors, simplement, elle tourne doucement la tête, entrouvre ses grands yeux bleu vert et répond avec une bienveillance infinie : « Et moi donc ! ». Le public est sous le charme… » Le blog de Bagatelle.
« Lettre ouverte à Michèle Torr.
Le samedi 07 mai 2011 la lumière parisienne était presque provençale, transparente et brillante le matin, blanche et poudreuse l'après-midi. Et nous avions rendez-vous Boulevard des Capucines. Vous avez dit un jour à un journaliste qu’ "un disque c'est un peu comme un enfant, on a toujours un faible pour le dernier". Il en est de même pour les spectacles certainement. Mais celui-ci a quelque chose de spécial et ce soir-là tout particulièrement. "Avant d'être chanteuse" d'abord, en premier, magnifique chanson. Alors quand vous la reprenez vers la fin du spectacle, c'est bien plus un cadeau que vous vous faites, que vous nous faites, qu'une redite. Et c'est même mieux qu'au début; la voix est plus chaude, plus ample. La robe bleu marine, façon drapé à l'antique, l'étole, la croix provençale étaient superbes. Et les chansons. Car c'est aussi la richesse musicale qui fait de ce spectacle ce qu'il est: l'alternance de tubes, de chansons rythmées ou chargées d'émotion. Le "Non à tous les garçons" de Gainsbourg plus lent, plus jazzy qu'en 1965 (et dont il existe une version italienne sortie là-bas en 45 tours: "Sempre e solo no", avec la version italienne aussi de "La grande chanson" en face B), la version très enlevée du "Pont de Courthézon", arabisante d'"A faire pleurer les femmes" qui s'était déjà prêtée à une version hispanisante en 1999, le blues de "T'es l'homme qu'il me faut", le rock de "Boulevard du rock", le très Sixtees "Discomotion", le retour aux sources du "Rhinestone cowboy" devenu "Je m'appelle Michèle" version country et pour finir le festif "Toutes ces nuits".
Les émouvantes: "Je te portais dans mon cœur ", "Pas bien dans sa vie", "Le petit bonheur", "Les roses blanches" (qui font presque regretter que votre idée de ne reprendre que des chansons réalistes pour l'album de 2008 n'ait pas abouti), "J'ai donné", et même le "Notre Père" avant les "Marches du palais" devenues "Vous m'avez tout donné".
Et tous les autres tubes bien sûr, "Une vague bleue", "A mon père", "Emmène-moi danser ce soir", "Lui", "J'en appelle à la tendresse"... Et quel plaisir de retrouver l'envoûtant "château des grisailles", très romantique, avant le retour en blanc, Pierrot lunaire, pour la deuxième partie amorcée avec le très efficace "La couleur des larmes" de P. Delanoé. Alors bien sûr des gens se sont levés souvent, à la fin des chansons, mais c'est debout que, pour les trois dernières, après le retour d'"Avant d'être chanteuse" aux accents réalistes façon Piaf, le public est resté. Heureux.
…dans le public, juste un visage certains soirs dans les "forêts devant vous", fidèlement. Merci Michelle. »
unpetitfrançais, forum www.micheletorr.com
« Un joli moment par la suite : il s’agit de la reprise d’ A faire pleurer les femmes, réorchestrée avec des sonorités orientales, une très bonne idée ».
« Juste après, l’ex-yéyé fait un signe à ses copains d’ »Age Tendre » qui sont au Québec, et rend hommage à cette Belle Province en reprenant Le petit bonheur de Félix Leclerc… ».
« Pour finir, on a droit à une nouvelle version –country- de Je m’appelle Michèle, un juste retour des choses quand on sait que ce titre est l’adaptation du Rhinestone cow-boy de Glenn Campbell, un chanteur country américain ».
«… tour de chant surprenant mais plaisant... Bien meilleur spectacle que celui de son précédent Olympia, un peu réchauffé, ce tour de chant a prouvé à beaucoup que l’une des plus belles voix de la chanson française savait se renouveler et faire plaisir à son public », Christian Brun et Jean-Louis Camet, Platine.
« Michèle a de nouveau triomphé dans cette grande salle mythique de Paris, en assurant avec passion, joie, rayonnement, de sa voix de plus en plus puissante, plus de 25 titres ». (Evasion Mag).
Le DVD et le double CD du spectacle sortiront en février 2013. Coup de Cœur Fnac amplement mérité.
2011, ce sont aussi les 30 ans du fan-club de Michèle Torr, créé en 1981 par Roger Troncy…
Si on nous interroge
Mais que faites-vous là ?
C’est pour faire l’éloge
D’une dame à sa voix
Qu’on adore mielleuse
Quand l’amour fait sa loi
Mais aussi rocailleuse
Si âpre quelquefois
Qui sait être pleureuse
Ou bien hymne à la joie
Symphonie malicieuse
Ou orage parfois
Si quelqu’un nous demande
Pourquoi nous sommes là
Pour lui faire l’offrande
De nos mercis pour ça
Toujours plus chaleureuse
Chaque année une fois
Elle vient mélodieuse
Pour la trentième fois
Tu es notre chanteuse
On n’écoute que toi
Nos âmes sont heureuses
Quand s’élève ta voix
Aucune autre chanteuse
Ne nous remplit de joie
D’émotions bienheureuses
De tristesse ou d’émoi
Autant que toi porteuse
Du soleil de chez toi
Des senteurs capiteuses
Du mistral vers Grambois
Tu es notre chanteuse
Quand tu deviens glaneuse
Des fleurs offertes à toi
Dans l’étreinte fiévreuse
Des mains tendues vers toi
Tu es notre chanteuse
A la fin du gala
Tu es notre chanteuse
Et pourtant tu t’en vas
Tu es notre chanteuse
Chanteuse
Après tout cela, l’année 2011 continue en douceur avec quelques concerts, une apparition publique pour les 80 ans de Michou en juin puis pour celui de Franck Alamo en octobre avant une croisière Age Tendre et Têtes de Bois à bord du MSC Fantasia du 22 octobre au premier novembre où elle se produit accompagnée de son petit-fils Samuel à la batterie…
Mais quand on lit les titres de certains articles qui lui ont été consacrés :
« Ma foi me rend meilleure »,
« Croire fait partie de ma vie de tous les instants » (La Vie),
« Michèle Torr fait monter la prière sur scène » (La Croix),
« Chanter est proche de la prière » (Télé Star),
on se dit que la suite est annoncée…
Michèle Torr, Paris, Olympia, le samedi 7 mai 2011.
Et fin 2011, Michèle Torr annonce un nouveau projet discographique : un album de chansons « spirituelles ». Et non pas comme le lui demande sa maison de disque Sony un disque de chants de Noël – elle prétendra de façon expéditive l’avoir déjà fait, faisant probablement référence à l’album J’aime de 1977, avec Petit Papa Noël, Mon beau sapin et Dis-moi mon Dieu, ainsi qu’un manteau blanc au col de fourrure pour la photo de la pochette-.
Un album de chansons qu’elle définira comme des prières « pas nécessairement pieuses (avec une jolie diérèse, zeste d’accent provençal) mais des prières d’amour et de fraternité ».
Quelques semaines avant la sortie du CD, on découvre le visuel et la liste des chansons qui constitueront l’album :
Chanter c’est prier, chanson inédite signée pour les paroles Michèle Torr et David Lelait Helo, auteur de plusieurs biographies, écrivain et journaliste pour le magazine Nous Deux, qui a aussi proposé et écrit les adaptations figurant dans le disque, Ave Maria (Aznavour…), L’envie d’aimer (Obispo…) extraite de la comédie musicale Les dix commandements, Chante (adaptation de Didn’t it rain, chanson gospel américaine), Fais-moi un signe (Palaprat, revu dans la tournée Age tendre), Je crois en toi (Barbelivien), Toi qui m’as tant donné (adaptation de Gracias a la vida, de Violeta Parra, également reprise par Joan Baez), Coupo Santo, Notre Père, Il faudra leur dire (Cabrel, en duo avec sa petite fille Nina Vidal-Guigues), La mémoire d’Abraham (Goldman) et Quand vint la grâce (adaptation de Amazing grace).
Au service de ce projet, Michèle Torr s’octroie donc les signatures d’auteurs-compositeurs de renom qui n’ont jamais écrit pour elle mais dont visiblement elle apprécie les chansons : Obispo, Cabrel, Goldman… et Aznavour, dont elle attendra jusqu’en 2014 un « hymne à l’amour » écrit rien que pour elle. Plus proches d’elle : empruntée à Gérard Palaprat avec qui elle a tourné peu de temps auparavant Fais-moi un signe a été écrite par Jean-Pierre Lang et Patrick Lemaître, et Didier Barbelivien qui a beaucoup écrit pour elle dans les années soixante dix – quatre-vingts. Des adaptations inédites de gospel et de negro spirituals. La Coupo santo, hymne de sa Provence. Enfin son Notre Père, en duo avec Claude Barzotti, déjà présent sur son Best Of 3 CD de 2011.
Patrick Liotard est le compositeur de Chanter c’est prier (la chanson) et l’arrangeur de l’album (à l’exception du Notre Père arrangé en 2011 par Tony Meggiorin). Un rockeur, hard-rockeur même à ses heures, il paraît, et cela va s’entendre ! Pour les chœurs, Marielle Hervé, une pointure dans le domaine.
Le CD sort le 12 novembre 2012 alors qu’a déjà débuté une longue tournée de près de cinquante dates avec un spectacle intitulé En concert avec vous.
Une profession de foi enlevée aux sonorités rock and roll qui commence par des guitares électriques, puis de la basse et de la batterie bientôt illuminées par des claviers, et aérées par des chœurs tantôt rock, tantôt gospel, et qui va en surprendre plus d’un… voire déplaire à certains. L’énergie de la musique américaine avec l’enthousiasme et le lyrisme de multiples expressions de la foi, chrétienne bien sûr, mais pas seulement. De la foi en un dieu, quel qu’il soit. Et surtout en la vie. Et en l’amour.
« Je n’ai ressenti aucune appréhension pour laisser toute sa place à la joie… Je veux dire dans quel état de grâce je suis transportée lorsque je chante… Je suis si heureuse de vous emporter tout près de moi au fil de ces prières, au nom de l’amour qui nous lie et de toutes ces années partagées ».
Michèle.
Novembre 2012 – Mars 2013 : Michèle Torr - En concert avec vous.
C’est à Valréas que s’est achevé, le dimanche 24 mars 2013, le beau et fatigant pèlerinage qui a amené Michèle Torr à faire halte dans 42 villes de France et de Belgique. Une tournée qui avait démarré officiellement le 5 octobre 2012 à Abbeville. Un spectacle qui se voulait différent de l’Olympia de 2011. Un autre producteur, Michel Algay (celui d’Age Tendre et Têtes de Bois), une nouvelle équipe menée par Richard Gardet: nouveaux musiciens, nouveaux techniciens au son, aux éclairages, nouvelles choristes. Une nouvelle troupe qui a offert aux spectateurs un nouveau spectacle plus coloré et moins intimiste. Ce qui, dans le contexte de l’époque, à l’heure où de nombreuses tournées ou de nombreux spectacles étaient annulés, était remarquable. Si l’on en croit la presse locale, deux régions ont remporté un vif succès sur le plan de la fréquentation: la Bretagne et le Massif Central. Et la chanteuse a été tour à tour qualifiée de « indémodable », « infatigable », « inoxydable », « radieuse », « rayonnante », « chaleureuse », « intemporelle »… et bien sûr « populaire », sa voix de « puissante », « chaude », « maîtrisée », « impeccable»… par cette presse qui s’est fait largement l’écho du passage de l’artiste.
Une atmosphère certes spirituelle (Mon Dieu, Chanter c’est prier, Quand vint la grâce, L’envie d’aimer, La prière sévillane…) mais très colorée, avec les variations d’un grand rideau de lumière capable de transporter les spectateurs dans les années 60, les années 70, en Provence, ainsi que dans les églises.
L’aura, le charisme et la voix de la chanteuse sont intacts; elle dégage, surtout dans les beaux théâtres provinciaux, une émotion très forte, et affiche une simplicité très appréciée de tous, avec le souci permanent d’être proche de son public
Toutes les villes prévues ou presque ont donc accueilli la chanteuse, avec un public allant de 350 à 1200 personnes. Plusieurs dates ont affiché « Complet », surtout en octobre et en janvier : Abbeville, Vals-près-le-Puy, Saint Amand Nontrond, Pontivy, Veauche… 30 000 spectateurs au bas mot ont vu ce tour de chant. Assurément une belle performance.
Dans le même temps, le CD Chanter c’est prier sorti le 12 novembre se classait 48° du Top albums physiques, où il est resté classé 7 semaines, soit près de deux mois de présence, alors que la promotion était demeurée discrète.
A l’heure où la dernière saison d’Age tendre avait déjà commencé et où la chanteuse insatiable s’envolait avec Herbert Léonard pour le Québec, où une tournée en avril promettait déjà de s’y prolonger par d’autres dates en octobre, se terminait donc ce périple en forme de procession au cours de laquelle, d’un calvaire à l’autre, les fidèles attendus étaient bien venus, nombreux. Si cette tournée et ce disque étaient un pari, il était bel et bien gagné…
Michèle Torr n’était pas revenue au Québec pendant de longues années, jusqu’à 2012, avec la tournée Le retour de nos idoles, inspirée d’Age tendre et têtes de bois, puis 2013, après la sortie en France de Chanter c’est prier et la tournée En concert avec vous.
« Mes chansons ont été reprises par des chanteurs d’ici et je trouve ça très flatteur »dira-t-elle, évoquant Claudette Dion, Michèle Richard…
Le spectacle Le retour de nos idoles (deuxième saison, Michèle Torr n’ayant pas fait partie de la première saison, Olympia de Paris oblige, les 6, 7 et 8 mai 2011) a lieu au Colisée Pepsi de Québec les 4, 5 et 6 mai 2012.
Mais déjà à l’Olympia, du 6 au 8 mai 2011, dans le spectacle Avant d’être chanteuse, Michèle a repris la chanson de Félix Leclerc, Le petit bonheur, après un clin d’œil à la tournée Le Retour de nos idoles effectuée pendant ce temps au Québec et à laquelle, manifestement, elle aurait aimé participer.
« Michèle Torr est venue nous faire entendre quelques-uns de ses meilleurs succès. Ce qui a toutefois attiré l’attention de spectateurs est sa prière d’amour qu’elle a fait façon a capella dans un Colisée rempli à craquer. Celle-ci a par ailleurs eu droit à toute une ovation à la fin de sa prestation » (Marie-Andrée Mercier)
« Les Québécois l’ont adorée, tout comme ses chansons, romantiques à souhait » si bien que promesse est faite de revenir en 2014.
Finalement, ce sera dès 2013, avec Herbert Léonard.
La promo commence au mois de février. Sur le site léonardettorr, mis en place pour promouvoir la tournée, on peut lire ce qu’a écrit Géraldine Calbete en 2003 :
« Elle a le visage d’un ange et la voix du diable. Cette voix si particulière, à, la fois langoureuse, caressante et puissante, aux accents rauques et veloutés, à la tonalité amère qui émane des tréfonds de son être. Michèle Torr possède une attraction presque animale qui vous prend au ventre et vous donne le vertige dans une envolée quasi-mystique ».
On peut lire aussi « une chanteuse populaire, de la France entière » (Michel Drucker), « une icône de la chanson pop française », et « c’est la chanson française, la crème de la crème, la meilleure » (J.P. Sylvain), pour annoncer 6 dates en avril et d’autres en octobre (ce sera finalement 18).
Dans ce spectacle spécialement conçu pour le Québec, Michèle Torr avec ses « airs à la Dietrich », chante 12 chansons en première partie (dans le désordre Une vague bleue, Emmène-moi danser ce soir, J’en appelle à la tendresse, Je m’appelle Michèle, J’aime, A mon père, T’es l’homme qu’il me faut, Discomotion, Et toute la ville en parle, Le pont de Courthézon, Chanter c’est prier et surtout Mon Dieu). En octobre, il y aura Cette fille c’était moi, Un enfant c’est comme ça et La ritournelle, à la demande du public.
Un public « bien content de la retrouver ». « Un moment fort, c’est lorsqu’elle a chanté a capella et sans micro […]. Le public était attentif et respectueux, on aurait pu entendre une mouche voler. Elle a bien mérité les applaudissements pour sa très grande performance » lira-t-on, mais aussi « beaucoup d’émotion dans l’air au cours de ce doux rendez-vous qui a produit une bonne dose de frissons chez un public emballé » ( P.O. Nadeau), ou encore «de belles grandes chansons, des airs indémodables qui continuent de toucher les cordes sensibles». On parle aussi « de chaudes retrouvailles » et du « charisme toujours exceptionnel de Michèle Torr et d’Herbert Léonard », du « public ravi », « très ému qui en redemandait », d’un « spectacle grandiose », « magistral sans précédent », d’une « Michèle Torr resplendissante » qui a reçu « une immense ovation fort émouvante » après une « incroyable première partie » (F. Demarteau). Sandra Godin parle d’un « public emballé », d’un «spectacle fort entraînant », d’une « côte d’amour extraordinaire pour une chanteuse qui « ne manque pas d’énergie », à la « voix toujours intacte qui résonne comme si le temps ne l’avait pas atteinte ».
Le CD Herbert Léonard et Michèle Torr chantent
pour le Québec, d’abord annoncé fin mars, sort finalement le 17 septembre 2013. Il comporte 14 titres.
D’abord 7 d’Herbert Léonard, puis 7 de Michèle Torr : Emmène-moi danser ce soir, Une
vague bleue, A mon père, J’en appelle à la tendresse, Je m’appelle Michèle,
J’aime et Chanter c’est prier. Une simple compilation donc, alors qu’on
aurait pu espérer autre chose. Pourquoi pas plutôt une captation live du
spectacle d’avril 2013 ? Ou au moins en final la version duo de Pour
le plaisir, en live ou en studio ? Et pourquoi ne pas, en bonus, faire
redécouvrir la chanson Bye bye l’amour, de 1971, par le
groupe Alliance, dont les deux
chanteurs faisaient partie ? Celle-ci n’a été disponible, après le 45 tours
original, que dans le coffret Une voix, un cœur (Sélection du
Reader Digest) de M. Torr, et sur son Long
Box de 1999, Une petite Française…
Et en octobre, la tournée reprend et les éloges continuent de pleuvoir pour des « chanteurs talentueux [qui] ont offert au public un moment de nostalgie et de pur bonheur » devant un public « tellement chaleureux et enthousiaste » qui « donne tellement d’amour sur scène » (dit Michèle Torr, dont Françoise Le Guen souligne « la grâce et l’émotion », dont la « voix n’a rien perdu en puissance et en gratitude » selon Sandra Godin). P.O. Nadeau parle encore d’un « public conquis » et d’une « émotion qui viendra surtout de Michèle Torr, chargée d’ouvrir la soirée ».
« C’est [La ritournelle] qui produit l’impression la plus forte » avec « un surcroît de solennité» de la part d’ « un public manifestement captivé [qui] absorbait chaque mot, chaque syllabe, comme s’ils émanaient d’un oracle » avant une « ovation debout » « on ne peut plus méritée».
Et le spectacle (« un remarquable voyage dans le temps ») se termine par le duo de ces deux artistes dans « une forme remarquable »: Pour le plaisir !
2013, suite.
En France, dès le mois de mars, débute la huitième tournée Age Tendre, qui devait être selon la production la « der des ders ». Présentée par Julien Lepers, avec Hervé Vilard, François Valéry, Herbert Léonard, Le Grand Orchestre du Splendid, Jean-Jacques Debout, Dave, Annie Cordy, Danyel Gérard, Monty et… Michèle Torr : « … on est heureux, excités. On attendra le dernier jour pour être tristes ! » (Aujourd’hui en France). Guy Mattéoni à la direction de l’orchestre.
Quand Julien Lepers annonce Michèle Torr, les choristes entonnent Une petite Française et Michèle sortant de sa maison aixoise, au bord de la piscine dans le patio, signe de la main, arrivée sur scène par le côté droit, le duo virtuel avec une toute jeune chanteuse de 16 ans dont on voit le visage sur les écrans du fond, la moitié de Je m’appelle Michèle, de J’en appelle à la tendresse, d’Emmène-moi danser ce soir, la performance : La ritournelle, à cappella et sans micro, l’ovation, Chanter c’est prier (beaux arrangements de Guy Mattéoni), une prestation sobre mais originale, et c’est déjà fini.
« Je donne aux gens ce qu’ils attendent. Comme nous avons peu de temps chacun, on va à l’essentiel ! Et c’est comme ça qu’il faut voir cette tournée. Son succès c’est justement le mélange des genres. Tous les artistes qui se produisent sont dans la mémoire et le cœur des gens. Ils ne viennent pas pour moi. Ils savent qu’ils vont être heureux, voir un beau spectacle, et nous, on a juste à être bien sur scène, car tout est fait pour qu’on le soit ».
« Puis ce fut la voix chaude et puissante de Michèle Torr, avec un véritable instant de grâce entre voix et piano » (Le Progrès).
« Michèle Torr a envoûté la salle en chantant a capella sans micro, face à la salle Antarès ébahie ».
« … une Michèle Torr lumineuse », lira-t-on, entre autres, dans la presse.
« L’effet dernière saison joue à plein et les salles sont de nouveau remplies » (Michel Algay). Le succès est immense. Le spectacle enregistré le vendredi 22 novembre à Rouen est diffusé sur France 3 le lundi 23 décembre. Passage par le Palais des Congrès de Paris du 16 au 19 janvier 2014. Fin de la tournée en juin 2014.
Avant un « show rajeuni » annoncé pour octobre 2014 : Rendez-vous avec les stars.
Le 21 juillet 2013 a également eu lieu à Pertuis dans le Vaucluse le premier concert au profit de l’association créée par Romain Vidal, avec Michèle Torr pour marraine, Sep Pays d’Aix, qui soutient les malades atteints de sclérose en plaque, avec Hervé Vilard, Michel Leeb, Henri Giraud (sosie de Coluche), Guy et Stella Mattéoni… et Michèle Torr.
2014.
L’année de tous les rendez-vous.
Car c’est le 12 janvier 1964 qu’a effectivement commencé la carrière de Michèle Torr, avec la sortie de son premier 45 tours quatre titres…
Et nous en arrivons donc à 50 années de carrière révolues. Et il s’agit donc de fêter cela, du mieux qu’il sera possible de le faire. Si l’année commence en douceur avec une participation à la fin de celle qui devait être la dernière tournée Age tendre, c’est là aussi, sous l’œil attentif de Michel Algay qui en est le concepteur et le producteur depuis près de dix ans, que se prépare en coulisses la succession d’événements qui, dans l’esprit de celui-ci, viendront couronner cette longévité de plus en plus rare dans le monde éphémère du spectacle et surtout du « show bizz ». C’est pourquoi, afin de constituer le plus bel album possible, demande est faite aux auteurs compositeurs qui participent à la tournée ainsi qu’à ceux qui participent à une nouvelle croisière Age Tendre, du 27 février au 4 mars 2014, de proposer à Michèle Torr de nouvelles chansons… Et comme en parallèle avec la « dernière » tournée a vu le jour une autre tournée, le « petit Age Tendre », la liste des signatures potentielles ne cesse de s’allonger. Même Michèle Torr a fait partie de cette tournée, un soir d’avril 2014, à Périgueux… Elle en a partagé l’affiche avec Alice Dona, Georges Chelon, Charles Dumont qui seront sollicités, de même que François Valéry, Jean-Jacques Debout, Alain Turban, Jean-Jacques Lafon, Danyel Gérard et d’autres encore… Certains n’ont pas donné suite, d’autres n’ont pas vu leur proposition retenue, mais ils seront plusieurs à répondre favorablement et à jouer le jeu.
Avant la sortie de l’album annoncée pour l’automne, Michèle Torr va continuer à chercher pour elle-même d’autres chansons, et même en écrire, pour embellir encore ce séduisant projet, mais aussi à se produire de ci de là : notamment à Vaison-la-Romaine dans le cadre du festival Georges Brassens.
« L’espace culturel a fait salle comble ce dimanche, pour le dernier concert du festival Brassens. C’est un Georges Boulard ému qui a accueilli « l’enfant du pays » en la personne de Michèle Torr.
[…] De sa voix chaude et puissante Michèle Torr a, dès la première chanson, conquis le public. De La prière sévillane à Emmène-moi danser ce soir, avec L’envie d’aimer et aussi De Courthézon à Vaison (NB: Le pont de Courthézon) qu’elle a interprété en duo avec sa petite fille, c’est sous un tonnerre d’applaudissements que l’artiste a clôturé en beauté le Festival Brassens 2014 ». La Gazette locale.
A l’Olympia de Paris avec Le Condor en invitée d’honneur de Jean-François Gérold, le jeudi 8 mai pour interpréter avec un grand orchestre la Coupo Santo.
(On a eu droit aussi en mai à une belle émission de télévision, La parenthèse inattendue, de Frédéric Lopès. Avec aussi Dominique Besnéhard et Jérôme Ferrari).
Aux Flâneries d’art contemporain d’Aix-en-Provence, organisées par Andréa Ferréol, le samedi 14 juin 2014, avec une séance de dédicaces et la lecture de lettres (échanges épistolaires entre mères et filles), occasion aussi de montrer encore une envie, une tentation de toucher le métier d’actrice en se faisant conteuse.
A Bandol, le dimanche 26 octobre, pour un concert avec Olivier Leroy et le Chœur Régional Gospel du Var au profit de l’association SEP Pays d’Aix.
Avant cela, pour octobre, a été donné un autre rendez-vous, avec le coup d’envoi et les premières dates de « Rendez-vous avec les stars » dont elle fera aussi partie.
Qu’est-ce qu’ils disent (en exclusivité), La quête de Jacques Brel (elle a débuté avec lui à 14 ans) a capella, Et toute la ville en parle, Emmène-moi danser ce soir, Discomotion et Une vague bleue seront les chansons interprétées par Michèle Torr dans ce nouveau spectacle dont plusieurs dates ont dû être reportées et dont le nom est vite devenu « Age Tendre - Rendez-vous avec les stars ».
Enfin a été annoncé un ambitieux projet de plusieurs scènes parisiennes, en 2015, appelé « Le Paris de Michèle Torr »… Olympia le 11 janvier, Casino de Paris (finalement annulé) le 14 juin, Trianon le 18 octobre…
Quand on découvre en décembre l’album Diva, on y trouve donc les chansons recueillies dans les coulisses d’Age Tendre. Elles ont pour titre Haute fidélité, signée Patrick Loiseau, le compagnon de Dave, avec Philippe Delépine et Philomène Kouadio, Route 66, signée Alain Turban, avec Mario Santangeli, Il se peut que je t’aime encore, signée Charles Dumont et Sophie Makhno, et Diva, signée Georges Chelon pour les paroles et Alice Dona pour la musique.
C’est Guy Mattéoni, le chef d’orchestre d’ Age Tendre, qui a déjà signé les arrangements des albums studio de Michèle Torr, de 1980 avec Lui, à 1988 avec Je t’avais rapporté, ainsi que de Argentina en 1989, de Victime de l’amour en 1990 et de quelques titres de l’album Vague à l’homme en 1991, Guy Mattéoni donc, qui signe les arrangements de l’album mais aussi la musique de Tout l’amour du monde et de Ils s’aiment et alors. C’est aussi lui qui a entièrement signé le titre phare, Je ne veux chanter que l’amour. Les paroles de Tout l’amour du monde sont de Michèle Torr, de même que celles de Qu’est-ce qu’ils disent (musique de Daniel Mecca), tandis que celles de Ils s’aiment et alors sont de David Lelait Helo, très présent sur Chanter c’est prier et à qui Michèle a tenu à faire une petite place. La dernière signature, la plus prestigieuse, n’est autre que celle de Charles Aznavour, qui a offert à Michèle Torr l’hymne à l’amour qu’elle espérait de lui depuis si longtemps, Je ne veux que toi. On en découvre aussi la version anglaise, All I want is you (Texte en anglais adapté par Dee Shipman). Et il lui offre enfin une version féminine et torride de sa propre chanson Quand tu m’aimes.
Dans Haute Fidélité aux accents de Stephan Eicher quant aux arrangements pop, la métaphore de l’amour comme musique file tout au long des paroles : l’amour, c’est la quête de « l’accord parfait » en « haute fidélité », quand bien même « l’harmonie paraît fragile au milieu du chaos et du bruit », c’est « un pari impossible… qui se joue des dissonances, des sorties de scène, des parasites et autres coups de larsen » ainsi que des « désaccords ».
«Enchaînée de plein gré à ma liberté…
Telle est ma liberté
Aimer
En haute fidélité
A tout jamais ».
Haute fidélité.
Dans Route 66, California dreamin’ à la française, il est aussi question de musique :
« Un coucher de soleil
Sur la route 66
C’est ta voix qui m’appelle
Comme une chanson d’Elvis
Un coucher de soleil
C’est la Californie
Je chanterai pour elle
Je chanterai pour lui
Un coucher de soleil
Sur la route 66
C’est partager encore
L’amour et mi amor »,
du rêve américain que nourrissent beaucoup de chanteurs et qui restera hélas un rêve…
On y trouve aussi un clin d’œil des auteurs et compositeurs à leur propre tube passé :
« Ce soir j’ai plus sommeil j’irai jusqu’à chez toi
Retrouver le soleil à Santa Monica »,
ainsi qu’une jolie réflexion sur le temps qui passe :
« Un coucher de soleil sur les années qui passent
Des monts et des merveilles et le temps qui s’efface
Des matins de printemps et des soirées d’automne
Les yeux de mes parents des lumières qui rayonnent
Des chemins de traverse
Et des sens interdits
Autant de maladresses
Et l'amour qui s’enfuit…
Un coucher de soleil sur un chemin de vie
C’est comme une étincelle dans mes états unis
Et sans semer de doutes
Ce soir dans nos esprits
Je sais combien ça coûte
De trop aimer la vie ».
Une chanteuse en paix avec elle-même.
Plus classiques, plus « grande chanson française » sont Il se peut que je t’aime encore que Charles Dumont offre à Michèle Torr après l’avoir lui-même « essayée » et Diva, sur une belle mélodie d’Alice Dona, les paroles sur mesure de Georges Chelon, aux accents de Barbara,
«C’est une histoire d’amour
Toi et moi
Un roman de toujours »,
où il est question d’une autre plus belle histoire d’amour… qui dure depuis 50 ans.
« On est venus de loin
Toi et moi
Qu’il fut long le chemin
Pour en arriver là
Vous m’avez pris la main
Bien des fois
On a dû faire des choix
Vous et moi
Vous avez cru en moi
Je vous dois
Pour noyer mes chagrins
Vos larmes de joie
Et si ce soir devant vous
Je suis là
Cela ne tient qu’à vous
Qui avez fait de moi
Diva
Votre diva
Avec mon habit noir entre fille et garçon
Un peu rock et guitare au milieu des violons
Pour vous livrer ma vie au fil de mes chansons
Diva
Votre diva
Grisée par vos bravos
Portée à bout de bras
Je suis votre flambeau votre cri votre voix
Vous m’avez fait grandir
Et jusqu’à devenir
Diva… ».
Georges Chelon, c’est le chantre de toutes les plus belles émotions de la vie, qui manie aussi avec brio l’humour et la dérision, et c’est cela que l’on retrouve dans cette chanson intimiste
(« Mais si demain par erreur je vous blessais
Mais si demain par erreur vous me quittiez
Je ne serais plus
Qu’un ange déchu »)
dans laquelle vient s’insérer un peu de Charles Gounod avec son Air des bijoux cher à la Castafiore.
« Diva
Votre diva
Je suis votre opéra
Vous êtes à mes genoux
Je ne m’appartiens pas
Vous m’acclamez debout
Je chante à pleine voix
Le grand air des bijoux
Ah ! je ris la la la la la
Ah ! je ris la la la la la ».
L’album Diva c’est celui des retrouvailles en studio entre Michèle Torr et Guy Mattéoni, également auteur-compositeur, qui signe avec Je ne veux chanter que l’amour une sorte de bilan avec la liste des thèmes chers à la chanteuse :
« J’ai chanté l’amitié
J’ai chanté la colère
J’ai parlé de la paix
Mais aussi de la guerre…
J’ai chanté les saisons
J’ai chanté la tendresse
J’ai parlé de la trahison
Mais aussi des faiblesses…
J’ai chanté ma famille
J’ai chanté ma Provence
J’ai parlé de moi jeune fille
Et de mes espérances… »,
Et oui, car cela fait donc cinquante ans que Michèle Torr chante… et qu’elle chante surtout l’amour :
« Je ne veux chanter que l’amour
Sans artifices et sans détours
L’amour volage déjà oublié
L’amour trop sage pour pouvoir durer
Je ne veux chanter que l’amour
Le cœur léger ou le cœur lourd
L’amour chamaille qui nous fait pleurer
L’amour canaille qui nous fait rêver…
Je ne veux chanter que l’amour
Sans artifices et sans détours
L’amour rebelle qui veut nous blesser
L’amour fidèle souvent désespéré
Je ne veux chanter que l’amour
Le cœur léger ou le cœur lourd
L’amour des autres le plus grand je crois
Celui qui donne celui qui reçoit
Je ne veux chanter que l’amour
Sans artifices et sans détours
L’amour mystère qui nous fait sourire
L’amour sincère qui nous fait plaisir
Je ne veux chanter que l’amour
Le cœur léger ou le cœur lourd
L’amour des autres le plus grand je crois
Celui qui donne… ».
Elle chante et aimerait encore chanter L’amour est éternel, l’amour universel…
« Dans les plus grandes salles
Même dans les cathédrales
Du bout du monde »,
comme elle l’a déjà fait du Canada au Japon, du Brésil au Liban… Et qu’elle va bientôt le faire dans les chapelles, les églises et les cathédrales.
Car :
« Tout l’amour du monde est dans cet instant
Le sourire d’un enfant aux bras d’une maman
Tout l’amour du monde dans un seul instant
Le regard d’un vieillard
Il n’est jamais trop tard
Tout l’amour du monde est dans cet instant
Le chagrin d’un inconnu qu’on rencontre au hasard
Tout l’amour du monde dans un seul instant
Donnons sans hésiter
Sans arrière-pensée
Donnons tout pour l’amour du monde
Il est là tout près tout près à portée de chacun
Donnons tout pour l’amour du monde
Il suffit de se regarder de se prendre par la main
Tout l’amour du monde est dans cet instant
Comme une communion une envie de partage
Tout l’amour du monde dans un seul instant
Comme un signe divin un cadeau un message
Donnons tout pour l’amour du monde
Il est là tout près tout près à portée de chacun
Donnons tout pour l’amour du monde
Il suffit de se regarder de se prendre par la main
Il est là tout près tout près à portée de chacun
Donnons tout pour l’amour du monde
Il suffit de se regarder de se prendre par la main »,
Tout l’amour du monde
(Michèle Torr/Guy Mattéoni).
Si Guy Mattéoni est là, il y a aussi sur le disque une place pour David Lelait-Helo et la défense de la cause des homosexuels, avec Ils s’aiment et alors ? car ces amours-là comme elle dit :
« Pour moi c’est de l’amour j’en suis sûre
Ce qui ne tue pas rend plus fort
Regardez comme ils s’aiment, et alors ? »,
Et une place pour Daniel Mecca avec qui Michèle Torr signe Qu’est-ce qu’ils disent ?
Coup de gueule contre les journalistes et surtout contre tous ceux qui ont critiqué une chanteuse jugée trop populaire, mot péjoratif devenu depuis élogieux dans les cours de récréation.
« Vous qui m’avez choisie vous savez ce que je suis
On sait que populaire ne s’apprend pas c’est mystère
Que tous nos rendez-vous sont la seule vérité
Merci pour tant d’amour je voulais juste chanter
Et dans le fond de mon cœur
Je ne garde que le meilleur
Laisse-les dire
Laisse-les dire
Et laissez-nous chanter ».
Et enfin, enfin ! Charles Aznavour.
Qui lui prête une version féminine de sa chanson Quand tu m’aimes. Version charnelle, très sensuelle, et même brûlante, côté femme.
« C’est le vent turbulent soulevant mes dessous
C’est la pluie de printemps qui vient lécher mes joues
Quand tu m’aimes
C’est le soleil brûlant qui caresse ma peau
Et l’air léger du temps au souffle doux et chaud
Quand tu m’aimes
C’est en plus de tout ça mille choses encore
Qui sont à toi et moi et perturbent mon corps
D’une infinie faiblesse
Quand tu m’aimes
C’est ta voix qui se perd dans un râle amoureux
Qui fait vibrer ma chair et qui mouille mes yeux
De larmes de tendresse
Quand tu m’aimes
C’est le Diable et l’Enfer mêlés à tous nos jeux
C’est le Ciel qui est offert à nous par tous les dieux
Quand tu m’aimes
C’est l’éclipse et l’éclair qui allume mes joies
C’est l’écume des mers qui se meurt sur tes doigts
Quand tu m’aimes
C’est pétrie par tes mains tous mes sens éveillés
C’est mon corps sur le tien nos souffles saccadés
Et nos gestes intimes
Quand tu m’aimes
Ce sont ces tendres cris et ces plaintes d’amour
Qui déchirent nos nuits et meurent au petit jour
Dans le plaisir ultime
Quand tu m’aimes
Quand tu m’aimes
Quand tu m’aimes
Mon amour ».
(Charles Aznavour)
Et rien que pour elle il a écrit Je ne veux que toi :
« Je ne veux que toi
Et pas autre chose
Pour semer l’espoir
Dans mon cœur meurtri
Pour que dans tes bras
Mes rêves se posent
Se métamorphosent
Au creux de ta vie
Je ne veux que toi
Et nul autre au monde
Dussé-je en mourir
Dussé-je en crever
Pour couvrir la voix
Etrange et profonde
Qui hurle et qui gronde
Dans mon cœur blessé
Je ne demande pas la lune
Je veux ensoleiller ma vie
Mais ça ni gloire ni fortune
Ne peuvent en payer le prix
Je ne veux que toi
Pour que tu enlèves
Le doute et la peur
Qui hantent mes jours
Et qu’enfin pour moi
Dans tes bras se lève
Une aube de rêve
Dans un cri d’amour
De concession en sacrifice
Je suis prête à n’importe quoi
Pour qu’enfin mon âme guérisse
Du mal de vivre loin de toi
Je n’attends qu’un mot
Tombé de tes lèvres
Pour fuir sans regret
Où tu le voudras
Par monts et par vaux
Que tu sois l’orfèvre
De mes nuits de fièvre
Blanchies dans tes bras
Sur mon âme en feu
Je jure crois-moi
Seule et devant Dieu
Je ne veux que toi ».
(Charles Aznavour)
Superbe texte adapté par Dee Shipman : All I want is you.
Un ton très grande chanson américaine, bande originale de film ou extrait de comédie musicale, qui nous met cinquante étoiles dans les oreilles…
Un bien bel album, que l’on aurait aimé un peu plus long, d’autant que l’on sait que certaines chansons ont été mises de côté. Et même enregistrées pour certaines.
Dimanche 11 janvier 2015. Une atmosphère étrange a envahi Paris. Nous sommes dans une ville blessée qu’un attentat vient de meurtrir, à l’Olympia où Amour, toujours, le premier spectacle du Paris de Michèle Torr, va commencer, Boulevard des Capucines, alors qu’une marée humaine se déplace entre la place de la République et celle de la Nation. La salle s’est tout de même bien remplie. La première partie a été assurée par Zize du Panier, dans un esprit « cabaret », « Music Hall», tel que l’aime Michèle Torr qui a à cœur de donner leur chance à des artistes moins connus. Nous voilà plongés par cette « blonde » qui ne s’appelle pas Michèle dans une ambiance provençale et amusante, sans prétention. La salle se laisse gagner par le rire…
En deuxième partie, Michèle Torr. D’abord vêtue de son habit noir puis en veste crème sur chemisier et pantalon de cuir noirs…
Après la première chanson, nouvel appel à la tendresse,
35 ans après l’attentat de la rue Copernic :
« Merci d’être venus en ce jour si particulier… », pour introduire Je ne veux chanter que l’amour…
« Devant les synagogues, les mosquées, les cathédrales », elle en appelle à la tendresse et elle chante, Je ne veux chanter que l’amour, Tout l’amour du monde, Ils s’aiment, et alors, Je ne veux que toi…
Dès le début du spectacle c’est l’émotion qui prévaut. Les applaudissements sont nourris après la plupart des titres, souvent les spectateurs se lèvent et frappent longtemps dans leurs mains, après les tubes de même qu’après les nouvelles chansons. Ovation plus marquée encore après La quête, a cappella. C’est une ambiance d’amour et de fraternité, d’ouverture et de tolérance qui a empli la salle : Michèle Torr a parlé d’amour, toujours bien sûr, de toutes les formes d’amour, y compris des amours homosexuelles, elle a parlé de foi, elle a évoqué ses « héros »: Piaf, Brel, son père… Ses chansons les plus connues étaient là, régulièrement réparties, de même que six (sur onze) du très beau nouvel album de la Diva que le public a portée « à bout de bras » (dommage cependant que la chanson n’ait pas été chantée en entier à la fin). Emotion prenante qui a fait parfois couler des larmes sur ses joues. Emotion vibrante en particulier au moment de J’en appelle à la tendresse, évidemment. On est repartis après un spectacle un peu plus court que de coutume avec le sourire aux lèvres, les notes de Laisse-les dire dans la tête et du baume au cœur…
Après, le 13 avril 2015, la sortie dans les bacs de Diva , distribué par Sony, permettant enfin au CD, jusque là uniquement disponible sur le site de la chanteuse, d’être à portée de main pour tous, le 21 juin 2015, jour de la fête de la musique, Michel Drucker consacre enfin un Vivement Dimanche ! à Michèle Torr.
Avec des invités de choix : Pierre Croux, un écrivain provençal qui a raconté le mariage des grands-parents de la chanteuse, Jean François Gérold (Le Condor), avec qui elle a chanté l’hymne de la Provence, le chef Edouard Loubet, restaurateur à Bonnieux, le professeur Pelletier pour évoquer la recherche concernant la sclérose en plaque, Vianney, Gilles Dreu, Mathilde Seigner, Dominique Besnehard, admirateurs de longue date, David Lelait Hélo, Didier Barbelivien qui ont écrit pour elle, et surtout Charles Aznavour.
Elle y a chanté J’en appelle à la tendresse ainsi que Je ne veux chanter que l’amour (et donc Coupo Santo, avec Le Condor).
On a pu aussi voir plusieurs extraits de l’Olympia 2015 : Diva, Chanter c’est prier et Je ne veux que toi.
Michèle Torr a également rendu hommage à Mistinguett, avec un medley, pour Charles Aznavour, que l’on a pu réentendre au Trianon.
Une jolie émission et un joli succès :
toutelatele.com : « Vivement dimanche : Michèle Torr plus performante que Julien Doré *».
1,28 million de spectateurs l’après-midi, et 2,11 millions le soir.
* Invité la semaine précédente.
A partir du 13 juillet 2015, à Berre l’Etang, tournée d’été 50 ans de chanson :
et nous voici, au cœur de l’été, quelque part sur la place d’un petit village de Provence, entre Berre l’Etang et Sénas, pour fêter avec la chanteuse, accompagnée de l’orchestre de Richard Gardet, pas très loin de là où elle a appris à chanter, sous la musique de son professeur de chant, ses 50 ans de chansons. On y a bu, dans l’air brûlant du Sud, à la coupe sainte, voyagé de Courthézon jusqu’à Séville, et jusqu’au bout du monde. En cet été 2015, en Provence, elle s’est donc muée en dame de charité pour quelques dates éparses, du côté de Pertuis ou de Salon-de-Provence, pour la Sep Pays d’Aix ou pour le Blé de l’espérance, au profit des enfants malades de l’hôpital…
Le 18 octobre 2015, c’est au Trianon, Boulevard de Rochechouart, dans le 18ème arrondissement, que s’est prolongé… et terminé le Paris de Michèle Torr. Nous nous sommes retrouvés dans un théâtre idéal, d’or et de velours, un café-concert imaginaire, pour un spectacle intimiste où se sont succédé les gosses et les femmes de Paris, réincarnés par une chanteuse inspirée qui a été tour à tour une femme séparée de son homme par la guerre, ou bien trahie, abandonnée par lui, ou encore une star du music-hall, une diva, un ange rouge et noir, affublé de plumes multicolores, de strass et de paillettes, qui a chanté pour nous faire pleurer autant que pour nous faire rire.
Ce ne fut pas un spectacle intimiste tel que le laissait préfigurer son titre, avec un piano-voix-violon du début à la fin, mais assurément un spectacle personnel, imaginatif et riche. Et un vrai "cœur à cœur" a bien eu lieu.
Vêtue de mousseline rouge et de dentelle noire puis de satin noir tout brodé de strass elle a chanté un certain nombre de ses tubes : Midnight Blue en Irlande, Discomotion, J’en appelle à la tendresse, J’aime (extrait), Emmène-moi danser ce soir et Je m’appelle Michèle, alors que ses musiciens et choristes ont entonné, entre les deux parties du spectacle, un « medley » au cours duquel on a pu entendre, presque dans l’ordre chronologique, C’est dur d’avoir seize ans, Dans mes bras oublie ta peine, Ce soir je t’attendais, Cette fille c’était moi, Une vague bleue, Lui et Une petite Française. Peut-être y manquait-il Un enfant c’est comme ça, mais entendre ces extraits aura été bien agréable.
Alors que de Chanter c’est prier il n’est resté que Coupo Santo, de son dernier album Diva, Michèle Torr a chanté cinq chansons, Je ne veux chanter que l’amour, Tout l’amour du monde, Il se peut que je t’aime encore, Diva et Qu’est-ce qu’ils disent ?
Pour la partie « intimiste », on a pu écouter A mon père ainsi que, pour débuter la seconde partie, Chanson inédite (intimiste sur le plan des paroles, mais pas des arrangements !), le très théâtral Et toute la ville en parle et surtout, Diva...
Mais Michèle Torr aime le rire et le music-hall, c’est pourquoi elle a aussi choisi de proposer, affublée d’un grand « truc en plumes », un « medley » de chansons de Mistinguett tout empreint de gouaille bien parisienne, avant le primesautier Ils s’aiment et alors ? (sur les amours homosexuelles, qui rappelle par son thème le Comme ils disent d’Aznavour). Et puis elle a chanté Diva, qui a pris là toute sa dimension, à la fois intimiste, avec le ton de la confidence et des accents de Barbara pour s’adresser au public, mais aussi humoristique, avec l’insertion par Georges Chelon dans la mélodie d’Alice Dona, de l’extrait de L’Air des Bijoux de Charles Gounod, cher à La Castafiore, tout en restant dans l’ambiance café-concert qui teintait l’ensemble du spectacle.
Et c’est avec humour aussi qu’elle s’est tournée enfin tournée vers le public pour dire, en réponse à la question habituellement posée par les journalistes pour savoir si cela ne la gêne pas d’être une chanteuse populaire, avec un zeste d’Arletty dans le ton et dans le geste : « Pas du tout ! », annonçant ainsi sa dernière chanson, le festif Qu’est-ce qu’ils disent ? .
Elle a tenu la scène du Trianon sans filet avec vingt et une chansons devant un public de fidèles admirateurs venus moins nombreux qu'au premier rendez-vous à l’Olympia, mais plus large que celui d’ « Amour toujours ». En effet, le choix de cette salle, au pied de la butte Montmartre, a attiré un public sensiblement différent, composé de personnes de toutes tranches d'âge qui venaient découvrir pour certaines pour la première fois, sur scène, la chanteuse populaire.
Du Paris de Michèle Torr, il nous reste heureusement le double DVD De l’Olympia au Trianon que l’on peut se procurer sur le site www.micheletorr.com .
Décembre 2015 enfin : nous voilà sous les voûtes d’une cathédrale ou d’une église, où la chanteuse prie comme elle chante, à tire d’aile et en plein ciel, des chansons de Noël et des prières, pas forcément pieuses, pour faire sa profession de foi et d’amour, d’amour des enfants, tel celui qui demeure vif en chacun de nous, d’amour des autres, d’amour fraternel, d’amour universel, quand on n’a plus que ça…
Chanter c’est prier, à Aix-en-Provence, puis à Bergerac, c'était Noël avant Noël.
Pendant l’avant-spectacle, parmi les airs de musique classique interprétés par Mathieu Chocat, Sébastien Trognon (Pierre Schmidt est venu les rejoindre après à la guitare), on aura reconnu l’air de Schubert qui a donné naissance à Dis-moi mon Dieu, la chanson que Michèle Torr a enregistrée en 1977 sur l’album J’aime.
Ensuite, après la prestation de la chorale locale (Les Petits Chanteurs d’Aix à Aix et Chœur en B, dirigé par Eric Picot, à Bergerac), c’est Michel Monaco en Provence et Thomas Hernandez en Périgord qu’on a écoutés pour quelques chansons.
Puis Madame Michèle Torr, vêtue d’une belle et sobre robe noire sous un manteau de neige dont elle s’est défaite assez vite, dont le répertoire a été revisité et réorchestré par Mathieu Chocat, et c’est un superbe bouquet de chansons qui a formé ce nouveau tour de chant aux couleurs spirituelles.
Une promesse tenue donc,
« Ce n’est pas une messe
Rien de plus que ma promesse… »,
Chanter c’est prier.
Pour les « classiques » Michèle Torr a choisi de garder Midnight Blue en Irlande pour son atmosphère, J’en appelle à la tendresse, A mon père et Un enfant c’est comme ça, particulièrement prenant. Mais aussi, inévitablement, Emmène-moi danser ce soir…
Pour les reprises, elle a choisi Douce nuit, Le Noël de la rue (d’Edith Piaf), La prière (de Georges Brassens) et l’Allelujah (adapté de Léonard Cohen) en plus de l’Ave Maria de Gounod, de Mon ange de Bruno Coquatrix, de Quand vint la grâce (adapté de Amazing grace) et de Quand on n’a que l’amour.
Elle a aussi rendu hommage à Sœur Emmanuelle avec Son paradis c’est les autres, s’est adressée avec la voix de Claude Barzotti à Notre Père et a entonné l’hymne provençal, Coupo Santo.
De son dernier album elle a gardé Je ne veux chanter que l’amour et Tout l’amour du monde, dans un spectacle qui nous a emportés de la parfois triste, parfois belle réalité à la magie céleste, en passant par l’univers poétique des Effarés d’Arthur Rimbaud.
Avec une voix grave et incandescente, telle une braise enfouie, que l’on peut retrouver en se procurant Tout l’amour du monde…, le CD du spectacle. www.micheletorr.com .
Quelle belle façon de fêter cinquante ans de carrière ce fut que de nous offrir en un an à peine ces quatre spectacles différents!
En janvier 2016, Michèle Torr a été promue au grade de Commandeur des Arts et des Lettres, en reconnaissance de ses cinquante ans de carrière.
Puis une nouvelle tournée a démarré en mai 2016, qui s’est prolongée jusqu’en avril 2017, avec une étape le 4 juin 2016 à Pertuis au profit de la Sep pays d’Aix avec cette fois Herbert Léonard, Bernard Sauvat et Stella Mattéoni.
Le 5 août, Michèle Torr, de même que son ami Hervé Vilard, s’est produite à Beyrouth au Liban pour le festival Ehdeniyat.
Dès novembre 2016 dans Le Progrès, elle annonçait un nouveau projet discographique :
« Je ne vais pas beaucoup sur les réseaux sociaux mais je regarde quand même un peu ce qui se dit de moi… Il y a quelque temps, je suis tombée sur un site internet qui m’est dédié, qui s’appelle L’Admirateur , qui est tenu par deux messieurs. Grâce à ce site, j’ai redécouvert des chansons que j’avais un peu oubliées. Il y a eu les tubes et puis, à côté, il y a eu de formidables autres chansons, très belles mais que l’on a moins entendues et qui sont un peu tombées dans l’oubli.
Tout cela m’a en effet donné envie de réenregistrer ces chansons qui étaient un peu passées à la trappe. Un coffret spécial est donc en projet, un coffret qui contiendra, entre autres, toutes les chansons que l’on trouvait à l’époque sur les Face B des 45 tours. »
En attendant la réalisation de ce projet, un DVD est sorti en 2017, Je m’appelle Michèle, regroupant des extraits d’émissions de télévision auxquelles Michèle a participé.
De l’Olympia au Trianon est un double DVD sorti quant à lui en juillet 2017, avec l’enregistrement des spectacles du 11 janvier 2015 à l’Olympia et du 18 octobre 2015 au Trianon. L’occasion de revoir ces deux beaux spectacles et de pouvoir réécouter les inédits du Trianon : Je suis seule ce soir de Léo Marjane, Si je n’avais plus de Charles Aznavour et un medley savoureux de chansons de Mistinguett.
Michèle a en outre participé au festival Enfant Star et Match à Juan Les Pins au profit des enfants avant de revenir à Pertuis 15 juillet 2017 avec Nicoletta, Henri Giraud, Stella Mattéoni et Les Chevaliers du Fiel.
Du 4 au 11 novembre 2017 la voici en croisière, avec Age Tendre. Puis en piano-voix avec Guy Mattéoni au Cabaret Saint Martin, une envie qui ne datait pas de la veille…2018 marque le retour de Michèle Torr sur la tournée Age Tendre, ressuscitée par Christophe Dechavanne la saison précédente. Voici ce que l’on a pu lire de ci-de là :
« Et surtout, ces deux mille cinq cents personnes qui, lors des deux séances, se lèvent, toutes ensemble, et applaudissent à tout rompre Michèle Torr, interprétant a cappella le Mon Dieu créé et chanté pour Edith Piaf en 1960 ».
« …Après Michèle Torr. Je m’appelle Michèle, Emmène-moi danser ce soir, J’en appelle à la tendresse, ses tubes des années 70 mais aussi une reprise de Piaf a capella à tomber. Une grande Professionnelle que cette Michèle Torr. Elle aura passé sa vie sur scène avec une exigence dans sa présentation, son travail très précis, professionnel. Pareil pour Isabelle Aubret qui suit ».
« …il y a quelques moments de grâce même, comme cette reprise de Mon Dieu d’Edith Piaf, a cappella par Michèle Torr, sans même un micro. Puissant ».
"...Michèle Torr, 70 ans, qui dans un défi à l'altération des cordes vocales qui affecte tout chanteur grisonnant, se prend à interpréter a cappella Mon Dieu d'Edith Piaf - sans musicien ni choriste, ni même de micro".
« ...Elle s'appelle Michèle: Michèle Torr a ravi le public en interprétant Mon Dieu d'Edith Piaf a cappella... »
« ...Une salle… conquise par la version a cappella de Mon Dieu par Michèle Torr ».
« Elle a beau avoir 70 ans, chanter depuis des lustres, elle continue de se présenter quand elle entre dans la lumière. Je m'appelle Michèle. Et quarante ans après la sortie de son tube, Michèle Torr attend encore qu'il l'emmène danser ce soir. Puis, pour démontrer que le poids des ans n'a en rien altéré ses cordes vocales, elle se lance un défi : interpréter Mon Dieu, d'Edith Piaf, a cappella. Avant de s'éclipser... »
« Dick Rivers, Michèle Torr, Isabelle Aubret et Dave ont livré des performances de haut vol… »
« ... Michèle Torr a poursuivi avec notamment une chanson a cappella et a brillamment prouvé qu'elle a conservé une voix superbe… »
« Je les aime tous ! Mais Michèle Torr, c’est ma préférée… »
« …c’est au tour de Michèle Torr d’entrer en scène. Vêtue d’une longue veste noire, elle fait chanter le public sur J’en appelle à la tendresse et Emmène-moi danser ce soir. Mais surtout, elle se livre à une performance a cappella en reprenant une chanson d’Édith Piaf, Mon Dieu. »
A signaler aussi en février la sortie d’un double CD Best Of 70 avec des chansons sorties entre 1968 et 1981, dont certaines inédites en CD.
On retrouve en autres dates Michèle le 9 août 2018 aux Arènes d’Arles puis le 7 octobre en la Cathédrale Saint Siffren de Carpentras avec Le Condor puis à l’Alhambra, à Paris, le 2 avril 2019, pour fêter avec Marcel Amont ses 90 ans… Elle y croise Christophe, avec qui elle renoue pour un moment dont on trouvera des photos partout dans la presse, tout juste un an avant les décès de celui qui était le père biologique de son fils Romain.
Réédition en double CD dans la collection Olympia de ceux de février 80 et décembre 82 (concernant le second, pour la première fois en CD).
En mai 2019 paraît enfin Je vais bien, fruit du projet discographique annoncé en 2016. Un disque très différent de ce qui avait été annoncé puis qu’il ne contient aucune face B ! Il paraît que Michèle Torr a longtemps hésité sur le choix des chansons, au point qu’on a cru le projet abandonné. Il paraît qu’elle a pensé réenregistrer des titres comme Chanson napolitaine de 1985, L’après-bonheur de 2002, ou des reprises déjà à son répertoire : C’est l’amour d’Edith Piaf (2003), Aimer est plus fort que d’être aimé de Daniel Balavoine (2002) ou encore Emmenez-moi de Charles Aznavour, qu’elle n’avait jamais chantée. Elle en a finalement choisi seulement 7 : La grande chanson, Un enfant c’est comme ça, Chanson inédite, Romantique féminine, Les choses de la vie, Sentiments et Rentrer sur scène. Des chansons connues de son public puisqu’elle les a chantées sur scène à certaines périodes, à l’exception de Sentiments et de Les choses de la vie. Ayant renoué avec l’inspiration grâce à ce retour en studio, elle a préféré faire une place à 5 chansons nouvelles, dont elle a écrit les paroles pour 3 d’entres elles : La première chanson, On aurait pu, on aurait dû et Je n’ai plus le temps, avec deux titres signés Guy et Stella Mattéoni : Je vais bien et Les jours heureux.
A nouveau sur les routes en tournée, elle est à Pertuis le 7 juillet 2019 avec Le Condor, Michel Drucker, Frédéric Zeitoun et Stella Mattéoni.
Dans son nouveau tour de chant, elle interprète quelques-uns de ses tubes les plus marquants : Un enfant c’est comme ça, Emmène-moi danser ce soir, J’en appelle à la tendresse, A mon père, Je m’appelle Michèle ou Discomotion, de même que des chansons de quelques-unes de ses « étoiles », à savoir des chanteurs qu’elle admire le plus, comme Edith Piaf : T’es l’homme qu’il me faut, Félix Leclerc : Le petit bonheur ou Léonard Cohen. Elle fait aussi découvrir quatre des chansons de son nouvel album : Je vais bien, La première chanson, dédiée à sa maman et à ceux qui l’ont portée pendant tant d’années à savoir son public, ainsi que Je n’ai plus le temps, où il est question des femmes maltraitées en lesquelles elle a pu se reconnaître parfois… Les jours heureux est un twist qui apporte un peu de légèreté et donne un air de fête à la fin du spectacle, avant l’Hallelujah de Léonard Cohen.
La décennie 2010 s’est terminée paisiblement pour Michèle Torr avec un concert en piano-voix à la chapelle Saint Joseph à Marseille en décembre.
Et après ?
Après quelques dates d’une nouvelle tournée Age Tendre que l’épidémie de Covid 19 a prématurément interrompue, les années 2020 ont fort mal commencé pour le monde du spectacle vivant et de la musique qui devait en plus faire face à une profonde mutation de ses modes de diffusion.
Les perspectives ne sont guère réjouissantes et on a hâte de pouvoir revenir applaudir les artistes qu’on aime dans les salles de concert et les théâtres.
En attendant on peut se consoler en revoyant les enregistrements des beaux spectacles que Michèle Torr nous a laissés, avec les DVD du meilleur de Michèle Torr en public, qui date de 1995, des Olympias de 2002, 2005, 2008, 2011 et 2015, ainsi que du Trianon de 2015.
Et après…
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