Il aura fallu cinq ans avant de trouver Donner dans les bacs, en
avril 2002.
Un disque beau, mais profondément triste et mélancolique.
« Quand on est seul avec la nuit
Entre tendresse et nostalgie
On se regarde et on se dit
Qu’est-ce que j’ai fait avec ma vie ?
Comme l’eau de la rivière
S’en va toujours vers la mer
Vers l’océan de l’amour
Se sont égarés mes jours… »
J’ai donné.
« Etrange déchirement
Je n’ai pas vu passer le temps
Mon cœur appelle et se déchire
J’ai trop souvent fait mes valises…
Je suis comme ces pianos qui pleurent
De nostalgie qui pleurent…
Même si je dois brûler mes nuits
J’irai chanter jusqu’au bout de ma vie…»,
Comme ces pianos.
« J’aurai mis longtemps à partir
Mais cette fois je dois te dire
J’ai plus la force de revenir »,
Les clés de ma nouvelle vie.
« L’après bonheur
C’est n’exister qu’au temps passé
Pour ainsi dire c’est ne jamais
Regarder l’heure…
C’est la douleur
Envahissante à chaque instant
Quand l’amour tire à bout portant
Sur notre cœur… »,
L’après bonheur.
« Je compte des instants plus fragiles
Qu’un pétale de larmes et de cris
Sans ma maman je donne docile
La main à la mélancolie »,
Apprivoise-moi.
« Sans toi
Elle n’a plus d’avenir »,
Emmène-la.
« Je veux chanter à pleine voix
Ces mots que l’on n’entendait plus
Et libérer enfin je crois
Ce poids qu’on ne supporte plus
Pour oublier
Pour oublier… »,
Tu veux chanter.
« Je n’ai pas
fini de t’aimer
Je n’ai pas fini de t’aimer
De croire en toi de croire en nous
De m’accrocher à cet amour fou
Je n’ai pas fini de t’aimer
Je n’ai pas fini de t’aimer
De t’espérer et de rêver
Que tout pourrait recommencer… »,
Je n’ai pas fini de t’aimer.
Une lueur d’espoir cependant, dans la contemplation de la
nature :
« Un soleil m’appelle
Sous la Croix du Sud
Tout semble immortel
Comme un prélude »,
S’en aller.
Et des chansons, pour nous accompagner.
« Elle sont comme ces miroirs qui reflètent le temps
De nos premiers baisers au tout dernier printemps
Elles rythment la cadence des secondes et des heures
Et comme on les connaît on les reprend en chœur… »,
Toutes les chansons ont une histoire.
Après cet album et un Best
of, Michèle Torr remonte en novembre 2002 sur la scène de l’Olympia où, le
temps du spectacle, le temps semble aboli :
« C’est le théâtre de ma vie
Mes parents me sourient… »,
C’est ma première.
Et du temps, temps de l’attente, juste avant la rencontre,
il en est question dans Les mots bleus :
« Il est six heures au clocher de l'église
Dans le square les fleurs poétisent
Il va sortir de la mairie
Comme chaque soir je l'attends
Il me sourit
Il faudrait que je lui parle
A tout prix
Je lui dirai les mots bleus
Les mots qu'on dit avec les yeux
Parler me semble ridicule
Je m'élance et puis je recule
Devant une phrase inutile
Qui briserait l'instant fragile
D'une rencontre
D'une rencontre…
Il n'y a plus d'horloge, plus de clocher
Dans le square les arbres sont couchés
Je reviens par le train de nuit
Sur le quai je le vois
Qui me sourit
Il faudra bien qu'il comprenne
A tout prix
Je lui dirai les mots bleus
Les mots qu'on dit avec les yeux
Toutes les excuses que l'on donne
Sont comme les baisers que l'on vole
Il reste une rancœur subtile
Qui gâcherait l'instant fragile
De nos retrouvailles
De nos retrouvailles… »,
Les mots bleus.
A suivre.
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