mardi 17 mars 2015

Michèle Torr chante les saisons.


« On en parlait souvent de cette rivière qui coulait, surtout l’hiver, mais je ne l’avais jamais vue. Elle jouait un grand rôle dans la famille à cause du bien et du mal qu’elle faisait à nos cultures. Tantôt elle fertilisait la terre, tantôt elle la pourrissait. Car c’était, paraît-il, une grande et puissante rivière. En automne, au moment des pluies, ses eaux montaient. On les entendait qui grondaient au loin. Parfois elles passaient par-dessus  les digues de terre et inondaient nos champs. Puis elles repartaient, en laissant de la vase. Au printemps, quand les neiges fondaient dans les Alpes, d’autres eaux apparaissaient.  Les digues craquaient sous leur poids et de nouveau les prairies à perte de vue ne formaient qu’un seul étang. Mais, en été, sous la chaleur torride, la rivière s’évaporait. Alors des îlots de cailloux et de sable coupaient le courant et fumaient au soleil. »
Henri BOSCO, L’enfant et la rivière.
Rivière torrent ou fil d’eau, rivière  qui coule au nord du Pays d’Aix, au pied du Luberon. Symbole d’une voix.
«J’ai chanté les saisons … »,
Je ne veux chanter que l’amour.
Il y a un temps pour tout: un temps pour labourer, un temps pour planter, un temps pour récolter comme il y a un temps pour naître, un temps pour vivre, un temps pour mourir…
Quatre saisons. La saison des  projets, des rencontres, des initiatives… La saison de l’épanouissement, de la réalisation de ce qui a été entrepris. De l’assurance, de l’aisance. De la confiance et de la chance. La saison de l’abandon des certitudes, des  doutes, de l'inquiétude. La saison des échecs, de la détresse morale, de la solitude…La chanteuse, qui les a bel et bien chantées, dit aujourd’hui qu’elle ne veut plus chanter que l’amour. Mais,  en chantant les saisons, n’est-ce pas l’amour qu’elle a aussi chanté ?
« De saison en saison
De dimanche en semaine
Il faudrait leur donner le temps
Pour bien s’aimer »,
Mais la vie c’est la vie.
«  Sur ce disque d’amour
Pendant une saison
Nous nous sommes aimés
A perdre la raison »,
Un disque d’amour.
Quelle est la saison dont elle a parlé là? La chanson ne le dit pas. Et cela peut être n’importe laquelle…Car chaque saison peut être la saison de l’amour !

PRINTEMPS


Mais c’est au printemps que l’on pense en premier.
Saison des prémices.
Saison des promesses.

« Pense au printemps qui s’éveille
Au soleil qui ensoleille
Aux merveilles des merveilles
Qui sont là pour toi »,
Petit si petit.

«Une vague bleue…
C’est comme le vent
Un soir de printemps »,
Une vague bleue.

 « Ecoute tous les oiseaux reviennent
Et le printemps est de retour »,
Tous les oiseaux reviennent.

… quand il prend aux chanteurs, comme à tous les oiseaux, des envies de chanter…
« Je chante quand vient le printemps
Que les blés poussent dans les champs
Quand les cigognes sont de retour
Je ne sais pas pourquoi… »,
Je ne sais pas pourquoi.

C’est d’ailleurs au printemps, dans une chanson créée pour le Casino de Paris en 1999, à ce jour jamais enregistrée, signée Jean-Jacques Debout,  que la chanteuse fait naître sa carrière…
« Mes amis vous êtes venus un soir de printemps 
Ensoleiller tous mes instants
Pour vous j’ai chanté au beau pays des cigales
 Sous un ciel parsemé d’étoiles»,
Ma star à moi.

Le printemps, c’est la saison de la naissance de l’amour…
 « Elle avait dix-sept ans
Ce n’était qu’une enfant
Elle aimait un garçon
Elle aimait le printemps… »,
Cette fille c’était moi.

Une saison fleurie…
« Lilas blanc au printemps… »,
Couleurs.

 « C’est une femme très bien dans son temps
Dans les lilas bleus du printemps
Qui pique un fard en écoutant
Des mots tout neufs si vieux pourtant »,
Belles du temps présent.

« Dès que l’hiver s’est enfui
Et que se montre le printemps
Dans la campagne on s’en va
Faire un bouquet de fleurs des champs
Sur le chemin du retour
L’herbe verte nous fait un lit
Et dans les bras l’un de l’autre
Nous restons jusqu’à la nuit »,
Et piano va l’amour.


C’est aussi le temps de l’insouciance, quand on peut vivre d’amour et d’eau fraîche…
« Alors ne parle pas
De ce que l’on n’a pas
Qu’importe qu’un printemps
Nous vivions au jour le jour
On peut vivre longtemps
D’amour »,
Pour toi.

C’est encore le temps des premiers serments, fiançailles et envies de mariage, chez les loups…
 « Quand la louve frissonne
A son premier printemps
Quand elle tourbillonne
De joie et d’émotion
Ce sera mariage
Avec un jeune loup
Un vrai loup de son âge… »,
La louve.

…et chez les humains, selon une chanson inédite de 1970, signée Pascal Sevran, dans une ambiance de guinguette des bords de Marne:
 « Est-ce mon cœur ou le printemps je ne sais pas
Mais aujourd’hui c’est autrement que je te vois
Tu me souris et brusquement ma tête tourne tourne
Et je crois bien que le soleil n’y est pour rien
Au bord de l’eau un petit bal s’ouvre en plein vent
Comme autrefois les petits bals de nos parents
Cet air  vieillot ce vieux piano tout nous fait rire rire
Et malgré ça tout en dansant entre tes bras
Je me vois un beau dimanche
Tourner en robe blanche
Ainsi qu’un tableau du passé
Une rose printanière fleurit ta boutonnière
Les gens crient vivent les mariés
Est-ce mon cœur ou le printemps je ne sais pas
Mais j’attendais depuis longtemps ce moment-là
Et quand tout bas en m’embrassant tu dis je t’aime je t’aime
Alors je sais tout ça c’est de l’amour
Alors je sais tout ça c’est de l’amour »,
Est-ce mon cœur ou le printemps ?

C’est donc aussi la saison des projets, des naissances, de l’enfance…
« Je vous aime
Perce-neiges,
Tournent les saisons sur son manège
Et s’en va le bonhomme de neige
Un enfant viendra
…et quand il viendra
Cet enfant sera
Le printemps du monde
Notre enfant à toi et moi »,
Un enfant viendra.

« Pour la première fois
Pour ton premier printemps
D’une petite voix
Tu m’appelles Maman »,
Un enfant c’est comme ça.

« Parce qu’ils chantent des chansons
Qui ramènent le printemps… »,
Merci pour les mamans.


Le printemps, une bien jolie saison, celle aussi qui vit naître la chanteuse, un lundi de Pâques du mois d’avril…
« Et c’est bien pour ça
Que de temps en temps
Je m’en vais cueillir dans les champs
Quelques fleurs de printemps
Comme le faisaient nos grands-parents… 
Mais parfois le progrès a suscité des craintes, et en particulier celle d’un dérèglement du climat:
…Un hiver à la place de l’été
Des Noëls par un temps printanier… »
Nos arrière-grands-parents.

« Le ciel d’hiver est noir
Mais au printemps le ciel redevient gris
Gris rose le soir
Et puis gris bleu en été à midi »,
L’an 2000.

 Cependant, si le printemps est l’âge de l’insouciance, il n’en est pas moins empreint de la crainte de l’avenir :
« Rien ne sera plus comme avant
Car je sais maintenant
Qu’un jour ou l’autre au bout du printemps
C’est la vie qui nous attend »,
Rien ne sera plus comme avant.

Et il existe aussi des printemps pluvieux :
« Et pourtant on s’était promis
Des printemps sous un parapluie
En s’aimant jusqu’à l’infini
A Amsterdam… »,
Amsterdam.

…des printemps atypiques, inattendus…
« Vous c’est un chemin à l’envers du printemps… »,
Je pense à vous.

…des printemps après des moments particulièrement douloureux, où la vie après le deuil reprend ses droits…
« Drôle de printemps
Où le soleil m’attend
Avec la peur d’aimer
La peur de vivre… »,
Fleur de mai.

Mais le printemps meurt aussi :
« Pour ne pas vivre seul
On vit pour le printemps
Et quand le printemps meurt
Pour le prochain printemps »,
Pour ne pas vivre seul.

 Et pour chacun arrive un jour le dernier printemps, accompagné aussi par des chansons.
« Elles sont comme ces miroirs qui reflètent le temps
De nos premiers baisers
Au tout dernier printemps »,
Toutes les chansons ont une histoire.

 « Au dernier printemps le destin brutal
Vint frapper la blonde ouvrière
Elle tomba malade et pour l’hôpital
Le gamin vit partir sa mère »,
Les roses blanches.


ETE



L’été, c’est la saison à laquelle on associe volontiers la Provence chère au cœur de la chanteuse :
« Mon sud a le cœur qui bouge
Aux chaudes nuits d’été… »
Mon sud.

…et la mer (pour Trenet et pour Michèle Torr c’est la même : la Méditerranée) :
 « La mer au ciel d’été
Confond ses blancs moutons
Avec les anges si purs
La mer bergère d’azur… »,
La mer.

C’est donc les vacances et le moment des rencontres :
 « La chanson que tu m’avais chantée
Quand on s’est rencontrés un soir d’été
Ce n’est rien
Qu’un tout petit refrain
Mais pour moi il devient… »
La grande chanson.

« Elle se souvient toujours
Qu’ils s’étaient embrassés
Pour la première fois
Par une nuit d’été … »,
Cette fille c’était moi.

Un été qu’on espère éternel :
 « Quand viendra cet homme dans ma vie
Nous ferons renaître l’été chaque jour
Et l’amour ensemble »,
Un homme dans ma vie.

Amour estival, amour matinal…
« Les matins d’été les soirs lilas
Je ne connais de saison
Que dans l’amour passion… »,
Le temps qu’il faudra.


 Amour le jour :
«  Dans l’intimité
C’est l’amour en liberté
Pendant l’été…
Il y a des jours comme ça
Quelquefois
Pendant l’été »,
Pendant l’été.

Amour la nuit :
 « Et l’amour d’un été d’une danse
N’a toujours aimé que la nuit »,
Et l’amour.

« Les slows serrés des nuits d’été
Des petits riens qui font chanter »,
Encore.

Amour horizontal…
« Et tous les deux nous dormirons tranquilles
Sous un ciel d’été
Pur nous aimer
Sans nous cacher »,
Comme un voilier.

«Trouvez-moi l’homme en or…
Celui pour qui je passerais l’été au lit »,
L’homme en or.

Eté, pour les chanteurs, saison des galas des tournées:
 « Je n’aime chanter que sous un ciel d’été »,
Je ne sais pas pourquoi.

« Quand vient l’été j’aime chanter
Le soir dans une ville de province…
Quand vient l’automne j’aime danser
En pensant à l’amour en plein été…
Il faut savoir profiter de chaque instant
De l’été au printemps
Quand vient l’hiver j’aime jouer
Les enfants ne s’en plaindront pas je crois…
Quand le printemps me dit bonjour
S’éveillent en moi des sentiments d’amour… »
Quatre saisons.

 Eté, occasion d’un hommage à une star de cinéma solaire : Grâce Kelly, devenue Grâce de Monaco :
« C’est dans l’éternité
Que brille ta lumière
Etoile de l’été »,
Grâce.

Mais amour menacé, qui risque de mal se terminer :
« Love is love
C’est un peu facile en été
Love is love is love…
C’est un orage en été… »,
Love.


Car, comme le printemps, l’été, saison des orages, contient déjà « la blessure de la fin » et les mélodies s’imprègnent de mélancolie:
« Je n’oublierai jamais
Les moments passés
Quand chantaient les cigales
Tout au long de l’été »,
Je n’oublierai jamais.

« Je me souviens de nos étés
Une bastide un jardin… »,
Tes silences.

 « Ce sera le souvenir que j’aurai
D’un amour inachevé
Juste après l’été »,
Juste après l’été.

 « Un vagabond du soleil
Couché dans ton sommeil
Comme l’été qui s’en va …»,
Le vagabond du soleil.

 « Ces grains de sable dans mon sac
Tout ce qui reste d’un été
Après demain l’hiver viendra
J’aurai besoin de t’oublier… »,
D’autres soleils.

“Même l’été ressemble à l’hiver
Notre silence à une guerre…”,
L’Italie.

« Paris aujourd’hui s’est vidé
On est dimanche et c’est l’été
Drôle de saison pour se quitter »,
Les clés de ma nouvelle vie.

« Pour une mélancolie femme
C’est le vague à l’âme
Qui fait passer des jours d’été
Aux jours de pluie
 Pour une mélancolie femme
C’est du rire aux larmes
Qui fait passer des jours d’été
Aux jours de pluie »,
Mélancolie femme.

Il n’empêche, comme il y a toujours un prochain printemps, il y a aussi, avec un peu de chance, un été prochain, annoncé par le facteur:
« Si malgré tout il venait à passer
Dis-lui donc qu’il paie ses dettes
Il me doit un été
Mais fini de rêver
Il y a la vie qui rouspète…
Ma petite maman le facteur est passé…
Maquille-toi mets ta robe d’été
Il reviendra bientôt… »,
Maman


AUTOMNE


L’automne, saison de la rentrée des classes, et du déchirement éprouvé par la mère et l’enfant, pour la première fois séparés…
« ..J’aurai bien du chagrin
Pourtant je te pardonne
Tu quitteras ma main
Par un matin d’automne » »,
Un enfant c’est comme ça.

Mais c’est peut-être à l’école que l’enfant, à un âge ou à un autre,  éprouvera pour la première fois à son tour l’amour :
« C’était en sortant de l’école
J’avais à peine quinze ans je crois
Un soir au milieu de l’automne
Il m’attendait il était là…
Notre amour dura trois saisons
Automne hiver et puis printemps
Parce que l’été vint sans raison
Nous séparer pour trop longtemps »,
Premier amour.

Amour qui risque bien de ne pas durer toujours, en effet :
« Les feuilles mortes se ramassent à la pelle
Tu vois je n’ai pas oublié… »
Les feuilles mortes.


 «  Je me sens comme une mélodie d’automne
Que les violons font pleurer…
Tu m’oublies tu m’abandonnes
Au milieu de l’été »,
Comme une mélodie d’automne.

« Je me souviens de ce printemps
Et puis tu m’abandonnes
Au premier jour d’automne
Dans un coin de Sologne
Où il ne vient personne …
L’été n’a duré qu’un soleil…»,
Dans un coin de Sologne.

« Ce soir c’est une chanson d’automne
Dans ma maison qui frissonne… »,
Que reste-t-il de nos amours ?



 « Etrange après-midi d’automne
Il pleut dehors les feuilles frissonnent… »,
Le temps.

« Il paraît que tu la couvres de fleurs
Au premier vent d’automne… »,
Et toute la ville en parle.


Mais pour faire face aux premiers frimas, il y a la musique :
« Si la musique n’existait pas
La vie deviendrait je le crois
Quatre saisons où il fait froid …
Les feuilles d’automne ne danseraient pas…»,
Si la musique.

 Et l’automne est tout de même une saison joliment colorée :
« Quand l’automne prend ses couleurs…
Je suis love… »,
Love.

HIVER


L’hiver a aussi ses couleurs :
« …et le gris pour l’hiver… »,
Couleurs.

« Quand par l’hiver bois et guérets
Sont dépouillés de leurs attraits
Mon beau sapin roi des forêts
Tu gardes ta parure »,
Mon beau sapin.

Mais c’est surtout la saison des intempéries, de la détresse, voire du désespoir, après la rupture:
« C’est l’hiver et le vent
Que je dois traverser
C’est pour toi maintenant
L’été…
Déjà quatre saisons
Sont passées sur nous deux
Et sur notre maison
Il pleut »,
Il doit faire beau là-bas.

« Un mois de soleil onze mois d’hiver
Nous deux c’est l’amour à l’envers »,
Si on m’avait dit qu’un jour…

 « Et c’est toi qui pars
Alors j’ai froid comme en hiver… »,
Tu ne vaux pas une larme.


« Enfermée dans mes pull-over
Je ne sentais même plus l'hiver
J'avais perdu le goût des mots
Et des promenades en duo »,
Je te dis oui.

 Mais le désespoir n’est pas toujours le fruit des amours perdues, il peut être aussi celui de la détresse sociale ou morale:
« Ce vieil homme épuisé qui tremble dans l’hiver… »,
La déchirance.
On pense aussi aux SDF évoqués dans Regarde-les :
« Cette nuit un homme vient de crever
Sous les fenêtres d’un Président ».

… ou à la situation historique :
« Ils sont partis dans un soleil d’hiver
Ils sont partis courir la mer »,
Exodus.

« Si les maisons de mille étages
Gratte-ciel cachant le soleil
Jettent sur la ville un nuage
D’éternel hiver
Dites-moi comment pourrez-vous grandir… »,
Enfants d’aujourd’hui, homme de demain.
Cette chanson déjà lourde d’inquiétudes concernant l’écologie, signée Michèle Rossi et Paul Mauriat, a permis à Michèle Torr de briller au festival de la chanson de Tokyo en 1971. La version japonaise est sortie au pays du Soleil levant en 45 tours, la version française en 33 tours et en public, avec les prestations des autres chanteurs.


http://www.youtube.com/watch?v=7MnQTYTuScI

Saison des doutes, quand le succès de la chanteuse n’est pas au rendez-vous :
« Mais tant d’hivers et d’automnes
De nuits, de jours et personne
Vous n’étiez jamais au rendez-vous… »
Ma plus belle histoire d’amour c’est vous.

 Morte saison :
« J’irai revoir les fleurs et chanter des chansons
Assise au bord d’un lac à la morte saison
En province en province… »,
La province.

Et saison de la mort :
« C’était un petit homme
Tout habillé de fleurs
Il a quitté ce monde
Sans bruit un soir d’hiver
Son nom qui s’en souvient ?
Moi je l’appelais Père… »
C’était un petit homme.

Et de même que la vieillesse, dernière étape de la vie, on ne le voit pas venir sans appréhension, quand bien même on tente d’apprivoiser ses inquiétudes :
 « Je m’en fous de l’hiver
Je m’en fous de mourir
Je m’en fous de perdre
Je m’en fous de vieillir… »,
Et si plaisir d’amour.


Mais cette saison offre encore à ceux qui savent les cueillir de beaux moments.
 « Dans ma vie
J’ai vu des fleurs pousser en hiver… »,
Dans ma vie.

Grâce encore à la musique :
« Comme un coup de soleil
Pour les longues soirées d’hiver… »,
La vie tango.

Et l’on attend patiemment les premiers beaux jours:
« En hiver
L’amour est en sommeil
Au soleil
C’est alors qu’il se réveille… »,
T’es l’homme que j’aime.

« Le vent d'hiver souffle en avril
J'aime le silence immobile
D'une rencontre
D'une rencontre »,
Les mots bleus.

Car c’est l’amour encore qui permet de traverser les hivers :
 « Juste un peu plus d'amour encore
Pour moins de larmes
Pour moins de vide
Pour moins d'hiver »
Il faudra leur dire.

Ou bien la Foi, la rencontre avec Dieu :
« Et je T’ai vu devant moi dans la lumière
Eloignant à jamais mes hivers »
Quand vint la grâce.


BROWN,Friday, Ellen DELMAR, Tony CHRISTIE, YOUSSON, Yoko SERI, Michèle TORR etc. -Golden Orpheus Stars (item w09630)
2LP RUSSIA MELODIA Original early 1970s double album. Also: Ben KRAMER, Omara PORTUONDO, Mary ROSS, David ALEXANDER, Anita HEGERLAND, Betty DORSEY, Jaime MOREY, DAGMAR and SIEGFRIED, Zdislava SOSCHNICKA, Eva MAZIKOVA etc

Pour le festival Orphée d’Or en 1972, Michèle Torr a chanté une chanson demeurée inédite en France, sortie seulement en version en public sur un double album paru uniquement en Bulgarie, de même qu’un 33 tours simple destiné à la promotion. C’est la version française d’un  titre intitulé Stop by time, signé B. Eliezar, dont l’adaptation serait de Jean Vidal (mais celui-ci n’est pas crédité sur la pochette). Il y est question d’arrêter le temps, pour profiter de chaque saison, car chacune a ses charmes, ses sortilèges qui ne sont pas, hélas, évoqués dans une chanson qui se révèle très répétitive. 

« J’ai arrêté le temps
Pour mes printemps
Pour mes printemps
Et j’ai pris tout le temps
Pour mes printemps
Pour mes printemps…
J’ai arrêté le temps
Pour mes étés ensoleillés
Et j’ai pris tout le temps
Pour mes étés, pour mes étés…
J’ai arrêté le temps
Pour mes hivers
Pour mes hivers
Et j’ai pris tout le temps
Pour mes hivers, mes hivers…
Passe le temps qui passe… »
J’ai arrêté le temps.


A propos du festival Orphée d’Or.
En 1965, à Slantchev Briag, une des plus importantes stations balnéaires bulgares, se déroule la première édition du festival “Chansons pour la côte bulgare de la mer Noire”, nommé deux ans plus tard L’Orphée d’Or. Dans le cadre du festival il y a deux concours - l’un pour les chansons pop bulgares et l’autre est un concours international de chanteurs interprètes. L’événement trouve vite sa place parmi les concours européens les plus populaires et renommés. Il devient membre de la Fédération Internationale des Organisations de Festivals (FIDOF) et a un rôle important pour la promotion de la chanson bulgare à l’étranger.
Nombre de voix ayant laissé une trace dans l’histoire mondiale du genre ont chanté sur sa scène au cours de quelques décennies. La plupart des légendes bulgares aujourd’hui, dont Bogdana Karadotchéva, Lili Ivanova, Camélia Todorova, Néli Ranguélova et beaucoup d’autres, ont remporté le Grand Prix de L’Orphée d’Or.
Source : Radio Bulgaria.

SAISON DES PLUIES


Plus exotique la
 « Saison des pluies
La saison est infinie
Je recolle les morceaux
Ces mots qui restent dans la peau… »,
Vague à l’homme.
Titre phare d’un album triste et mélancolique, qui marque un retour après un divorce douloureux, tant sur le plan personnel et amoureux que sur le plan artistique. Un disque méconnu qui figure parmi les préférés des admirateurs un peu plus exigeants de la chanteuse. Ceux qui espéraient l’entendre enfin chanter des textes un peu surprenants par leur originalité.

LES SAISONS DE  LA DIVA


«J’ai chanté les saisons … »,
Je ne veux chanter que l’amour.

Malgré ce qu’elle affirme dans le blues lent qui constitue le premier titre de l’album, les saisons, la chanteuse les évoque encore dans Diva, dans trois chansons où l’on retrouve les thèmes et les climats jusqu’ici éprouvés.

Une chanson de Charles Aznavour, déjà chantée par l’auteur -compositeur lui-même, cette fois adaptée pour une femme.
« C’est le vent turbulent soulevant mes dessous
C’est la pluie de printemps qui vient lécher mes joues
Quand tu m’aimes
C’est le soleil brûlant qui caresse ma peau
Et l’air léger du temps au souffle doux et chaud
Quand tu m’aimes »,
Quand tu m’aimes,
Une chanson sensuelle et brûlante dans laquelle l’amour physique est dépeint de façon expressive. Poétique et impudique. Osé !

Après les amours crues du printemps, brûlantes de l’été, Charles Dumont, sur une musique de Sophie Makhno, suggère que l’amour peut survivre à ses premières saisons, traverser l’automne et exister encore au cœur de l’hiver, chaud comme une voix dans des giboulées de piano et des averses de violons. L’amour, le vrai. L’amour qui dure.
« Mais mon amour est bien plus fort
Que la foudre et le vent du Nord
Et même après après l’automne
Il se peut que je t’aime encore »,
Il se peut que je t’aime encore.

 « Des matins de printemps et des soirées d’automne
Les yeux de mes parents des lumières qui rayonnent… »,
Route 66.
Des saisons, il en est donc enfin question dans Route 66.
Chanson crépusculaire, automnale plutôt que printanière ou matinale, chanson en forme de bilan.
Les années qui passent, le temps qui s’efface…
La route 66 comme métaphore d’un chemin de vie, qui peut sembler linéaire mais n’a pas exclu les chemins de traverse et les sens interdits.
L’envie de retrouver les lumières qui rayonnent, un coucher de soleil, ou juste une étincelle dans ses états unis…
D’être enfin entièrement soi-même et de réaliser un dernier rêve : chanter, pour elle, pour lui, pour soi, au bout de la route, au bout du monde, l’amour encore, qui parfois s’est enfui, jusqu’à la mort.
L’avenir nous dira si ce rêve un jour se réalisera, ou s’il demeurera à jamais un rêve.
Un beau rêve dont il restera toujours une belle chanson.
Mais la vie offre d’autres perspectives, d’autres routes, d’autres rêves, et d’autres bouts du monde où…
« J’irai chanter jusqu’au bout de ma vie »…
(Minuit heure locale, 1984).

Qui ne sème pas au printemps ne récolte rien en automne. Proverbe danois.


©G.D et E.D

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