50 ans de passion et toujours sous le charme ! Et la même
question qui me suit depuis tant d’années : « Pourquoi » ? Quel
est l'élément déclencheur ?
J'hésite entre 1964 et 1965 pour situer l'origine de ce qui
va devenir une très longue fidélité. Europe 1, Salut les copains ... (Dans
mes bras oublie ta peine...) l'écoute d'un Musicorama en direct dans ma
petite chambre sur le transistor, c'est ma première émotion, je vibrais à
l'écoute de cette voix si particulière, chaude, émouvante, rocailleuse ...
puis, bien sûr, l'Eurovision 1966 chez des voisins qui, eux, avaient LA TÉLÉ
... et après, tout s'enchaîne très vite. Originaire de Picardie, je pars cette
même année 1966 en vacances après le Brevet chez des cousins à Toulon (j'avais
l'impression de me rapprocher de l'artiste..); la télévision, ( Dom
Dom, La Grande Chanson...), le parfum du sud que je découvrais, les
radios crochets en plein air.
J'achète des vinyles (alors
que je n'ai pas de "tourne-disque"
!) .Puis très vite, la recherche des infos sur l'artiste…Les médias tels qu'on
les connaît maintenant n'existaient pas. Malgré tout j'apprends que la
chanteuse vit des choses douloureuses et difficiles et j’éprouve déjà ce
sentiment de tristesse partagée.
Je démarre très vite dans la vie active et l'obsession
commence : obtenir les infos sur l'actualité professionnelle de l'artiste,
me procurer les productions discographiques (un défi dans ma province). J'ai
encore en mémoire (le lieu, un jour de grande braderie, le temps ensoleillé..)
l'achat du 33 tours Tous les oiseaux reviennent en 1970; je me revois devant la
vitrine de ce grand disquaire et l'émotion en découvrant la superbe photo de la
pochette. Un album avec des chansons de grande qualité, une belle orchestration
et cette voix ....! Je suis à l'affût, je fais les déplacements pour aller voir
la chanteuse qui se produisait à minuit dans les bals. Et dès ce moment,
Michèle fait partie de ma vie et m'apporte beaucoup de bonheur.
Mes premières vacances au ski en 1971, je passe par Paris
et je découvre qu'elle se produit en
première partie d'Enrico Macias; le jour J, je prends le bus pour rejoindre
Amiens puis 2 heures de train pour me
rendre à l'Olympia... Et là, le bonheur
de découvrir la chanteuse sur une vraie scène, et quelle scène! Je n'ai vu
qu'elle, fi de Sardou qui démarrait et d'Enrico Macias; comme elle était belle,
dans sa robe noire échancrée à lanière !…Sa présence, son charme naturel,
sa voix, cette chaleur, j'étais définitivement conquis.
J'ai beaucoup aimé ensuite le groupe Alliance (avec Herbert Léonard, Serge Prisset, Michèle et Bélinda),
je me souviens encore d'un passage télé un après-midi où Michèle nous
présentait un gonfle-pneus de dépannage et de son accent pour prononcer
"la valve du peneu".
Ensuite, il y a eu de nombreuses coïncidences, des rencontres faites, des lieux traversés, liés
à l’artiste.
Un cousin qui déménage, dans le sud, à Sarrians, où je me
rends plusieurs fois. Sarrians se trouve à côté de… Courthézon, que je visite,
bien sûr.
Il y a eu aussi des vacances passées à Ménerbes et Lacoste,
dans le Petit Luberon. Sur le versant sud de celui-ci s’étage…Mérindol. Avec toujours le sentiment qu’être en
Provence, c’était se rapprocher de l’artiste.
Michèle dans la même file d'attente à l'aéroport d'Orly, à
qui je n’ai pas osé parler, pour ne pas la déranger, et prise en photo en Seine
et Marne dans le journal d'entreprise de la banque où je travaillais avec l'un
de mes anciens directeurs.
Et des « rencontres » artistiques : Mouron, que j’apprécie
beaucoup, et dont Michèle a repris Et si
plaisir d’amour en 1986, la
rencontre littéraire avec David Lelait Helo, avant qu’il ne préface l'album
Piaf et n’écrive pour Michèle, par la lecture de « Poussière d’homme » et les
échanges de courriels qui ont suivi…
Plus récemment « l’Admirateur », qui vit comme moi
maintenant dans le Sud Ouest, rencontré lors d’un concert à Toulouse, notre
passage à Issigeac en Dordogne, Village du disque dont Michèle a été la
marraine de la première édition en 1996 : des vendeurs de vinyls se rappellent
son concert sur la place du village…
Je me souviens en particulier de la prestation
extraordinaire avec sa voix sur Etienne de Guesh Patti, un grand
moment, une grande surprise, mettant en exergue d'autres qualités vocales et
scéniques de la chanteuse. Malheureusement, aucun enregistrement télé de cet
événement ...
Je me rappelle aussi un rendez-vous incontournable lors des
dimanches après-midi de Jacques Martin qui durant de nombreuses années a
accueilli régulièrement Michèle, qui a fait la promo en direct et souvent avec
orchestre, de ses nouveautés et a, ô
combien ! insisté sur ses talents de chanteuse. C'est le seul à lui avoir
été fidèle, à l’avoir mise en valeur, même à des périodes moins propices et je
pense en particulier à son retour sur le devant de la scène avec l'album Vague
à l'Homme et à son interprétation de Les Femmes dansent que je
n'ai jamais eu le plaisir d'écouter sur scène ....! Merci à lui et hommage lui
soit rendu.
Et puis des albums récents m’ont séduit. Je pense
particulièrement à Donner avec des textes et des orchestrations à la hauteur du
talent de la chanteuse.
Comment ne pas parler de l'album Piaf, superbement
interprété , d'une grande qualité musicale, avec des arrangements originaux qui
ne dénaturent pas l'âme de Piaf grâce à une équipe de grands musiciens, Jean
Michel BERNARD et Jean Jacques MILTEAU entre autres ..., une jolie pochette
avec une originale et superbe coupe de cheveux ... c'est un magnifique album
qui n'a pas bénéficié de la promotion qu'il méritait et qui fait partie de mes coups de cœur.
J'ai vu tous les Olympia bien entendu (sauf le dernier, et
c'est un grand regret ... même si mon fils m'a offert le DVD). Je garde des
souvenirs émus des premiers, et de cette intensité et cette émotion quand
l'orchestre démarre l'introduction et que l'artiste va entrer sur scène. Et
tout à coup, ce bonheur immense de la voir apparaître en chantant ... Ma
première chanson .... Rentrer sur scène ... C'est ma première ... J'aime
ces moments de "recueillement" !
Et le concert sous chapiteau Porte de Champerret, au
bénéfice des Petits Chiffonniers du Caire, en présence de Sœur Emmanuelle qui, avec toute la fougue qu'on
lui connaissait, est montée sur scène pour nous "interpeller" et a
chanté J'en Appelle à la Tendresse avec l'artiste ... un grand
souvenir d'émotion, de joie et de respect !
La dernière rencontre, c'est le concert de Michèle à
Biarritz en février 2013, j'avais fait le déplacement 3 mois plus tôt à
Toulouse; le tour de chant a un peu évolué et j’ai le plaisir d'écouter La
Prière Sévillane qui a toute sa place dans cette région ! Et le bonheur
après le spectacle de côtoyer lors des dédicaces une femme simple, souriante, à
la fois réservée et chaleureuse à qui, bien qu’intimidé, je réussirai à
formuler toute l'admiration que je lui porte, mes remerciements et les vœux
d'un papa pour sa famille.
Jardinier, amateur de fleurs, j'ai bien entendu le rosier
Michèle Torr (que je suis allé admirer au Jardin de Bagatelle) fragile comme un
organe vocal de chanteuse et auquel j'apporte tous mes soins, il a été superbe
cette année mais ses roses sont éphémères ...!
Jardinier, amateur de fleurs, j'ai bien entendu le rosier
Michèle Torr (que je suis allé admirer au Jardin de Bagatelle) fragile comme un
organe vocal de chanteuse et auquel j'apporte tous mes soins, il a été superbe
cette année mais ses roses sont éphémères ...!
Et toujours la question pourquoi ? Au final je pense que je
ne peux taire cette admiration que je
partageais avec ma maman. Nous
échangions lors des passages télé et je
l'ai emmenée à plusieurs concerts; je crois que le dernier, c'était à Amiens,
après que je lui avais fait découvrir l'Olympia, pour son grand bonheur et le
mien. Et puis l'Ave Maria de Gounod, cher à maman, qu'elle a souhaité faire
partager à la famille et aux amis présents lors de ses obsèques…
Bref la fidélité d'un
admirateur issu lui aussi d'un milieu modeste, et touché par la voix et la
personnalité de la chanteuse…
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