Mon premier job dans un camping sur la côte
atlantique, une journée de repos bien méritée et une balade qui m’a conduit en
bord de route à me retrouver devant une très grande affiche au fond rose
faisant apparaitre à mes yeux une illustre inconnue assise sur un
tabouret blanc, tenant délicatement une
rose blanche… Cette dame blonde nommée Michèle Torr se produisait en gala dans
les arènes de Soustons. Ma curiosité
naturelle attirée par ce regard qui ne me laissait pas indifférent m’a poussé à
venir écouter et voir la chanteuse française.
Dans des arènes bondées, je me retrouvai par
terre, assis sur le sable, tout près des talanquères, respirant encore le
dernier souffle du toro. Ce spectacle fut pour moi la première rencontre, cette première chanson le départ d’une longue
histoire de plus de 30 ans. Que s’est-il passé ce soir-là, pendant l’été, dans
ma vie ? Comment cette blonde inconnue a-t-elle pu à ce point me
toucher ? Pourquoi cette voix n’allait-elle plus jamais me quitter et me transporter dans
un voyage virtuel, et même spirituel ?
Il m’a
fallu une grande partie de mon existence pour comprendre tout cela.
Tous ces milliers d’heures à l’écouter dans le plus grand des secrets,
tous ces galas à la suivre, ne sachant quoi y trouver, toutes ces rencontres
superficielles dans lesquelles
« paillettes » et « marchands de rêves » se
mélangeaient.
Je ne suis pas un fan, ce n’est pas une icône…
alors pourquoi ?
La chanteuse a été pour moi le fil conducteur de
ma vie, elle en a accompagné toutes les étapes importantes :
l’adolescence, la vie professionnelle, les déceptions, la maladie, la
naissance, les évènements heureux ou
malheureux, elle a été pendant toutes ces années mon refuge.
Dans les périodes de doute, je l’ai mise de côté,
c’est vrai, quand la vie devenait trop compliquée. Le regard quelquefois malveillant des proches, l’incompréhension,
la culpabilité et aussi ce besoin
physique et moral de la voir et de l’entendre ont fait naître des émotions
qu’il a fallu au quotidien accepter et assumer.
J’ai commencé à comprendre cette relation quand
moi-même j’ai accepté de me poser cette simple question : et moi, qui
suis-je ? J’ai peut-être compris alors, avec le temps, que le personnage
Michèle Torr était peut-être un peu chacun de nous, que cette rose blanche
qu’elle a tenue pendant toutes ces années sur son tabouret blanc, c’était notre
vie qu’elle portait, chaque pétale symbolisait peut-être un manque de
confiance, un mal de vivre, une peur de l’autre, mais aussi les rêves d’un
enfant, l’envie d’aimer et d’être aimé, le besoin viscéral de chanter et de s’imaginer
à sa place, assis à son tour sur ce tabouret….et chaque fois que je me
retrouvais face à elle, face à un 33 tours
un peu rayé, toutes mes angoisses
s’apaisaient et mon voyage pouvait alors
continuer !
J’ai croisé l’artiste plusieurs fois dans ma vie et je n’ai jamais pu lui
décrocher un mot, tellement tétanisé par l’image qu’elle me renvoyait. Il a
fallu attendre 2012 pour que je puisse tourner cette page, comme si la boucle
allait enfin se boucler. Il a fallu « chanter c’est prier » pour voir
en elle la femme artiste, égale à moi-même, avec qui j’avais envie de concrétiser cette si
curieuse aventure. C’est de là que
l’admirateur est né, il est le symbole du présent par la rencontre avec mon ami Gérard. Il est
le symbole du passé, de la nostalgie de ces belles rencontres de tournée, Il
est le symbole de l’avenir et de cet engagement personnel, même si je ne suis
qu’un « admirateur », que je prendrais auprès de l’artiste…
Pour que soient fêtés dignement tous ces
témoignages de vie…au nom de toutes ces histoires et toutes ces chansons
inédites. Au nom de cet Amour qui
entoure Michèle… femme, chanteuse, artiste charismatique, au nom de chacun
d’entre vous qui lirait ce message et qui laisserait à votre tour une trace de
votre rencontre… Ce sera un peu votre lettre ouverte, alors parlons-en si vous
le voulez bien.
Eric D.
© G.D. & E.D.
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