Octobre 2013.
Michèle s’en va…
Il était une
voix, et si pour une fois on ne parlait pas de celle d’une grande dame blonde,
mais de celle de la longue dame brune, qui aussi était magnifique à l’aube des
années 70… Et puis cette voix s’est altérée, s’est brisée, a volé en éclats au
fil de la décennie qui a suivi. Au point que certains l’ont considérée comme
perdue. Pourtant c’est cette même voix explosée qui a séduit bien plus de gens
qu’elle n’en a déçus, jusqu’à la fin du voyage de la dame brune, en 1997. Juste
avant la sortie de Seule.
Hasard,
involontaire hommage, à l’aube de la cinquantaine, c’est le même titre qu’ont
choisi la dame blonde et la dame brune pour un nouvel album, et justement,
celui de la dame blonde était en partie arrangé par Jean Musy, qui avait aussi
arrangé un album de la dame brune, au début des années 70. Puis elle a
enregistré Ma plus belle histoire d’amour, c’est vous , paraît-il
pensé la chanter à l’Olympia en 2002,
a renoncé…
Si elle s’en va, ce
n’est pas à cause de sa voix, non; ce n’est pas non plus que sa voix ne change
pas, elle a de la chance, elle se bonifie plutôt avec le temps. Car la voix,
c’est comme la vie, c’est comme le vin…Selon son âge, selon la température de
l’air ce ne sont pas les mêmes saveurs qu’il déploiera dans notre bouche. Et
quand il s’agit d’une voix, ce ne sont pas les mêmes sons qui viendront se
lover dans la conque de notre oreille, selon le jour et l’heure, selon la vie.
Et c’est parce qu’une voix est vivante qu’il est heureux qu’elle n’ait pas
invariablement les mêmes inflexions, la même tessiture. Les mêmes couleurs.
C’est cela aussi qui contribue à enrichir la palette sonore de l’artiste. Avec
le temps la voix de la dame blonde, comme elle,
se fait plus grave, et c’est bien, car ainsi toutes ces chansons maintes
fois entendues sont chaque fois différentes…
Il y a la voix, et
il y a les robes. La robe noire, très sobre et élégante en haut, à la longue
jupe transparente, a été très appréciée. A juste titre. Et oui, alors qu’elle
se sent mieux en pantalon, surtout sur scène, nous, on l’aime en robe. Il
n’empêche, régulièrement elle s’incline et veille à faire plaisir en même temps
qu’à plaire, et pour cela elle abandonne le sobre tailleur pantalon pour la
robe longue. Drapé bleu très sombre à l’antique à l’Olympia en 2011, cuir noir
incrusté de dentelle signé Jitrois en 2005, velours bleu profond pour
« Hymne à l’amour » en 1996, la plus belle de toutes, dentelle noire
signée Jean-Louis Scherrer en 1987, mousseline blanche et paillettes en 1982,
lacet noir en 1970…Il y en a eu sûrement bien d’autres encore, certaines
aperçues exposées à Agnac en 2004 pour l’anniversaire de la chanteuse, à
l’initiative de Jean-Raymond, robes quelques fois portées et puis bien vite
reléguées à l’oubli au profit… d’un pantalon.
Il y a même eu
dans les années 80 une lettre publiée dans le courrier des lecteurs de Télé 7
jours intitulée Les robes de Michèle; quelqu’un qui saluait l’effort
vestimentaire (pour la promotion de Chanson napolitaine, je crois :
la robe bleu roi, la robe rose indien…) et déplorait qu’on ne la voie
habituellement… qu’en pantalon. Le débat n’est donc pas nouveau, ni très
important, mais…
Michèle s’en va.
Dans ma poitrine ça frappe ça cogne
C’est pas le cœur, non, c’est pas le cœur
Dans ma poitrine ça frappe ça cogne
C’est pas le cœur, c’est… le Québec.
© G.D. & E.D.
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