Michèle Torr chante ses parents.
« Ô mon pays
J’ai retrouvé l’accent
Le ciel d’azur
J’ai retrouvé mes parents… »
Paris laisse-moi vivre ma vie, 1976.
Ses parents séparés par la mort, Michèle Torr les a réunis
dans les hommages qu’elle leur a rendus en leur dédiant certains de ses
spectacles. Elle a notamment enchaîné pour ce faire A mon père et Je n’ai pas les
mots lors de sa tournée Acoustique en 2001.
Charles Tort est décédé en janvier 2002, avant d’avoir
habité La maison de mon père que sa
fille lui avait offerte à Couthézon. Et en novembre 2002, c’est avec :
«Au moment où tapent
les trois coups
Je caresse une alliance à mon cou…
C’est le théâtre de ma vie
Mes parents me sourient
Le facteur du courrier du cœur
Qui a toujours fait mon bonheur… »,
C’est ma première, qu’elle a commencé son spectacle à
l’Olympia. Le nounours que sa mère lui avait offert pour son premier Olympia
était là, sur le piano, ainsi que l’alliance, à son cou…
«Les yeux de mes
parents des lumières qui rayonnent », dit-elle aussi dans Route
66, en 2014. Car nos parents, ce sont eux qui nous ouvrent la route…
Michèle Torr chante la Fraternité
Michèle Torr a une sœur, Brigitte, de neuf ans sa cadette,
mais, si elle a parlé d’elle dans son livre autobiographique La couleur des mots, elle ne l’a jamais évoquée dans ses chansons.
On les a toutefois fréquemment vues ensemble sur des photos, dès 1964, alors qu’elle
n’était encore qu’une enfant.
Par contre, ses paroliers lui ont inventé un frère, un
certain Paul:
« Ma lettre mettra six jours pour ta maison
A pieds tes enfants te l’apporteront…
Mon frère tu vis heureux près des ruisseaux
Et les étoiles touchent parfois ton chapeau… »,
Paul, 1973.
Eloge de la vie à la campagne où l’on prend le temps de
vivre.
Dans l’album Chanter
c’est prier c’est l’amour fraternel qu’elle dit avoir voulu chanter, amour
fraternel auquel en appelèrent ceux qui se trouvaient sur un bateau tristement
célèbre, nommé Exodus.
« Délivrez-nous nos frères
Délivrez nous »,
Exodus, 1976, 2003.
Michèle Torr chante ses souvenirs d’enfance
« Une petite Française née en Provence
Quand elle avait quinze ans vint à Paris
Epousa la chanson
Ne changea pas son nom
Et la voilà devant vous aujourd’hui »,
Une petite Française, 1977.
« Je m’appelle Michèle
J’ai le cœur en Provence
Où j’ai laissé mes souvenirs
Tous mes souvenirs »,
Je m’appelle Michèle, 1976.
Parler de
famille fait souvent sourdre dans la mémoire les souvenirs d’enfance. Ses
souvenirs d’enfance, Michèle Torr a pu les emprunter à d’autres, à quoi les
siens ressemblent sans doute, plus ou moins ; à Charles Trenet :
« Il
revient à ma mémoire
Des souvenirs
familiers
Je revois ma
blouse noire
Lorsque
j’étais écolière
Sue le chemin
de l’école
Je chantais à
pleine voix…
Douce France
Cher pays de
mon enfance…
Je t’ai gardé
dans mon cœur
Mon village
Au clocher aux
maisons sages
Où les enfants
de mon âge
Ont partagé
mon bonheur
Oui je t’aime…»,
Douce
France, 1986.
Ou à Marie
Laforêt:
« Lorsque
j’étais enfant
Tout en
écoutant le vent
Je partais en
rêvant… »,
Katy
cruelle, 1986.
Ou encore à
Barbara :
« Que ce
fût j’étais précoce
De tendres
amours de gosse
Ou les
blessures d’un amour fou
Du plus loin
qu’il m’en souvienne
Si depuis j’ai
dit je t’aime… »
Ma
plus belle histoire d’amour c’est vous, 1998.
Ou à Esther
Ofarim, évoquant Gérard Philippe :
« … Il était un
prince
Et l'enfant que j'étais
Cueillait pour lui bien des roses
En ce temps le bonheur était peu de choses… »,
Un prince en Avignon, 2005.
Elle a aussi
évoqués de façon plus personnelle, ses…
« Souvenirs
d’enfance… »,
dans Le
chemin de bohème, 1988.
Dans La maison de mon enfance, 1978, avec
ses « murs comme un château fort »,
« Moi j’étais la princesse aux cheveux d’or…
On se promenait en famille
Je me revois petite fille».
Je
reviendrai dans mon pays et Petit Jean, en 1985, ont aussi une
ambiance très provençale, à l’image de celle de l’enfance de la chanteuse. Mais
Julie, Sébastien ou Petit Jean existent-ils vraiment ? On peut en douter.
De même elle
parle du « …premier des santons
Son père est
vigneron
Je me rappelle
On ne s’est
pas quittés depuis la maternelle
Et pour lui je
m’appelle
Toujours
Michèle »,
dans Le
Pont de Courthézon (qui n’existe pas) en 1980.
« …j’entends les cris les rires
Des enfants
qui jouent …
Finies les
taches sur le tablier usé
Le verre de
lait à l’heure du goûter passé… »,
Ma
ville d’enfance, 1983.
Elle nous a
parlé aussi de ses amitiés adolescentes, et de ses goûts musicaux de l’époque:
« Elle ne chante plus la petite fille des Shadows …
Où sont-ils mes copains d’autrefois
Ils sont tous mariés sans problème»,
Discomotion, 1979.
Mais la seule chanson sur l’enfance dont le ton soit
vraiment intimiste, c’est celle-ci :
« Et le piano du
professeur remplaçait à lui seul mes jouets d’enfant …»,
Le cours de chant, 1978, qui lui fut offerte par son propre
professeur de chant, Madame Paule Viaud. Elle y raconte ses jeudis après-midis,
au cours desquels elle se rendait chez ce professeur de chant, en vue de
réaliser son rêve, devenir chanteuse. Elle y confie aussi :
« De Courthézon à l’Olympia
Il n’y a qu’un pas
Mais qu’il est long
Ce chemin-là
Il y a des soirs de désespoir
Et puis des jours de gloire… ».
C’est enfin deux ans plus tard qu’elle sera pour la première
(et pas la dernière !) fois au bout de « ce chemin-là », en
montant en vedette sur la scène de l’Olympia…
© GD et ED.
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