Par Vincent KHENG -
26 janvier 2023
Michèle Torr vient de sortir un coffret
pour ses 60 ans de carrière ! Elle a répondu à nos questions lors d’une grande
journée de promotion à l’Hôtel Vernet.
Michèle Torr : Non ce n’est pas moi (sourire). J’avais
choisi les chansons il y a longtemps déjà, mais le coffret est l’idée de mon
ami David Lelait et de Franck Diguet de chez Universal. Je n’y aurais pas
forcément pensé, mais aujourd’hui je suis très émue devant ce coffret
(sourire). J’ai redécouvert des choses et c’était des moments forts en studio
avec Jean Albertini. C’est également une espèce de boucle de chanter aux Folies
Bergères au mois d’octobre, et c’est la sortie de ce coffret qui m’a donné
envie de produire ce spectacle. Quand je suis arrivée à Paris à 16 ans pour mon
premier disque, j’habitais au 33 rue Bergère. C’était une petite chambre de
bonne qu’on occupait avec maman et ma petite sœur. Tous les soirs je passais à
l’Olympia et je finissais aux Folies Bergères, en rêvant de pouvoir y être à
l’affiche (sourire). C’est émouvant car ce coffret représente 60 ans de ma vie.
JustMusic.fr : A vos débuts, est-ce que
vous pensiez avoir 60 ans de carrière ?
Michèle Torr : Oui, car j’avais 16 ans et j’étais sûre
de moi (rires). Les doutes viennent plus tard (sourire). Je rêvais tellement de
faire ce métier que j’y croyais. Dans ma tête j’étais une chanteuse (rires).
JustMusic.fr : Vous avez gagné un
télé-crochet à 16 ans…
Michèle Torr : Et même à 6 ans (sourire).
JustMusic.fr : Que pensez-vous de ceux
d’aujourd’hui comme la « Star Ac’ », « Nouvelle Star »ou encore « The Voice »?
Michèle Torr : Je pense que c’est plus difficile
maintenant de débuter pour un jeune. Si j’avais 16 ans aujourd’hui, je l’aurais
sans doute fait. Le problème c’est qu’ils sont souvent très connus avant
d’avoir fait de la scène par exemple. C’était une chance de commencer doucement
et de pouvoir faire des concerts avant d’être connu. Mais les choses changent,
c’est la vie (sourire).
JustMusic.fr : Ils viennent d’annoncer
que La Zarra allait représenter la France à l’Eurovision cette année. Vous qui
l’avez fait deux fois, la première en 1966 pour le Luxembourg et 11 ans plus
tard pour Monaco, quels souvenirs en gardez-vous ?
Michèle Torr : La toute première fois j’avais un trac monstrueux
! Je pensais jouer ma carrière et que ça allait marcher très fort ou pas. Je
n’ai pas gagné, j’étais honteuse et déçue alors je me suis dit que je ne le
referais plus jamais. J’ai continué ma carrière, ça marchait mieux et j’ai
enregistré la chanson « Une petite française ». On m’a alors proposé de
représenter Monaco avec ce titre qui n’était pas encore sorti. Comme je
trouvais que la chanson était bonne, je me suis dit que je ne perdais rien à y
aller (rires). Je n’ai encore pas gagné car cette année-là, c’est Marie Myriam
avec « L’oiseau et l’enfant » qui est arrivée première. J’étais plus détendue
la deuxième fois et la chanson a bien marché par la suite (sourire).
JustMusic.fr : Quels conseils
donneriez-vous à La Zarra ?
Michèle Torr : Qu’elle fasse du yoga pour se détendre
(rires). Elle doit avoir une bonne chanson, alors qu’elle la chante le mieux
possible. Si elle gagne ce sera formidable, mais peu importe le résultat ça ne
changera rien à sa carrière. Ne pas gagner l’Eurovision n’est pas un frein à
avoir une grande carrière par la suite.
Michèle Torr : C’était à l’Alhambra pour un spectacle
privé, mais sinon à 10 ans j’avais participé à un radio-crochet. C’était à Place
d’Italie où j’habitais avec mes parents, dans un endroit qui n’existe plus et
qui s’appelait « Au clair de Lune ». C’était une brasserie qui organisait
régulièrement des concours de chant. Je rentrais de vacances du midi, j’étais
en short et je suis rentrée pour leur dire que je voulais chanter (rires). Un
pianiste m’a demandé quelle chansons j’allais interpréter et dans quelle
tonalité. Je lui ai répondu que j’allais chanter « Le chien dans la vitrine »
de Line Renaud et que je n’avais pas besoin de lui (rires). J’ai commencé, il
m’a rattrapé et j’ai gagné le premier prix (rires) !
JustMusic.fr : Sur votre album « Chanter
c’est prier », vous avez enregistré le titre « Il faudra leur dire » en duo
avec votre petite-fille Nina. Est-ce qu’elle souhaite suivre vos pas ?
Michèle Torr : Non, c’était juste pour le plaisir
(sourire). Tous les ans on fait un spectacle au profit de la sclérose en
plaques. Mon fils a monté l’association SEP du Pays d’Aix, et on donne la
recette du concert pour la recherche au professeur Pelletier qui est chercheur
à la Timone à Marseille.
JustMusic.fr : En 60 ans de carrière,
avez-vous des regrets ?
Michèle Torr : Non, car dans la vie on fait des choses
biens et parfois on peut se planter (sourire). C’est comme ça qu’on avance donc
je ne regrette rien.
JustMusic.fr : De quoi êtes-vous la plus
fière ?
Michèle Torr : De ma famille, mes enfants et mes
petits-enfants. En dehors de la famille, c’est d’avoir réussi à avoir des gens
qui me suivent, qui me soutiennent… C’est avec le public que je partage de
belles choses et de beaux moments. Faire plaisir aux gens c’est une fierté
(sourire).
JustMusic.fr : Dans les artistes
d’aujourd’hui, qui aimez-vous et qui selon vous auront une aussi longue
carrière que vous ?
Michèle Torr : J’adore Christophe Maé, Louane qui fera
également une grande carrière en tant que comédienne, elle me touche beaucoup !
Je dirais aussi Zaz (sourire).
JustMusic.fr : Comme on peut le voir
dans le coffret, vous avez de nombreux tubes. Mais s’il ne fallait en garder
qu’un ?
Michèle Torr : J’adore « J’en appelle à la tendresse »
qui est intemporelle. C’est une chanson de Didier Barbelivien que je chante
toujours sur scène et qui est encore d’actualité.
JustMusic.fr : Quand on pense à vous, on
pense à votre tube « Emmène-moi danser ce soir ». Quelle est l’histoire de
cette chanson incontournable de votre répertoire ?
Michèle Torr : C’est François Valéry qui a écrit cette
chanson et il m’a dit comment ça lui était venu. Il vivait avec une jeune femme
qui lui faisait des reproches car il était très occupé par sa carrière. Il en a
carrément fait une chanson (rires).
JustMusic.fr : Après 60 ans de carrière,
que diriez-vous à la petite Michèle Torr ?
Michèle Torr : Je lui dirais de s’accrocher à ses
rêves… Quand j’écoute mes premiers enregistrements j’ai du mal à me
reconnaître, je suis très jeune et ma voix était plus aiguë. C’est
attendrissant de repenser à cette jeune débutante que j’étais (sourire). Je lui
dirais de continuer à chanter sur scène pour bien apprendre son métier
(sourire).
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