A propos de Potiche, de François Ozon, diffusé ce dimanche 19 février sur France 2.
Il paraît que François Ozon, le réalisateur de Potiche, a vu
Sylvie Vartan au Palais des congrès en mars 2008.
Il paraît qu’il était à l’Olympia le 11 avril 2008. Pour y
voir Michèle Torr.
Ce brillant cinéaste préparait son film Potiche.
S’il commence par un anachronisme pour les puristes qui
admirent Michèle Torr (le personnage de Suzanne incarné par Catherine Deneuve
n’a pu s’affairer autour de son lave-vaisselle en écoutant Emmène-moi danser ce soir, sorti en 1978, en 1977 !) le film
n’en constitue pas moins un bel hommage, peut-être en partie involontaire, à la
chanteuse, car il ne comporte pas que sa chanson fétiche dans la bande
originale.
Voyez le personnage de Joëlle, interprété par Judith
Godrèche : ses coiffures, ses tenues, son jeu… rappellent inévitablement
les photos, les passages télé, les reportages où l’on voyait Michèle Torr dans
le parc de sa Maison Blanche, à Seine-Port, ou tenant une rose au moment de la
création de celle qui porte son nom…Pour ceux qui ont dans un coin des coupures
de presse de la fin des années 70 et du début des années 80, la ressemblance
est flagrante.
L’image qui a été véhiculée de Michèle Torr à l’époque est
bien la même : une jeune femme sage en apparence, d’abord un peu effacée,
un peu trop soumise à un mari invisible, très conservatrice…
Et c’est cette même jeune femme qui un jour dans l’adversité
prend sa vie en main avant de s’affirmer et de devenir elle-même. De même
Michèle Torr, après le virage en lacet de l’année 90, qui se met à écrire des
chansons (ce sont les CD Vague à l’homme,
Seule et La Louve qui en
contiennent le plus) et se produit, à partir de 1996, ce qui lui permet d’être
là encore aujourd’hui…
Alors un hommage, inconscient peut-être, ou involontaire,
mais un hommage quand même, autant qu’à la Catherine Deneuve des Parapluies de Cherbourg, avec aussi
Jérémie Rénier qui un peu plus tard a incarné Cloclo dans un autre film, à une
chanteuse (M. Torr), plus qu’à l’autre (S. Vartan), et à toutes les femmes qui
ont lutté pour exister, quelle que soit l’image qu’elles ont pu donner ou que
l’on a donnée d’elles.
« Avant d’être chanteuse on essuyait les plats
Ou on était ouvreuse dans un vieux cinéma »,
Avant d’être chanteuse, 2011.
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