samedi 18 février 2017

L’Admirateur raconte : Mon festival de star : Michèle Torr fait son cinéma.

(Extrait d'une chronique antérieure).



A propos de Potiche, de François Ozon, diffusé ce dimanche 19 février sur France 2.
Il paraît que François Ozon, le réalisateur de Potiche, a vu Sylvie Vartan au Palais des congrès en mars 2008.
Il paraît qu’il était à l’Olympia le 11 avril 2008. Pour y voir Michèle Torr.
Ce brillant cinéaste préparait son film Potiche.
S’il commence par un anachronisme pour les puristes qui admirent Michèle Torr (le personnage de Suzanne incarné par Catherine Deneuve n’a pu s’affairer autour de son lave-vaisselle en écoutant Emmène-moi danser ce soir, sorti en 1978, en 1977 !) le film n’en constitue pas moins un bel hommage, peut-être en partie involontaire, à la chanteuse, car il ne comporte pas que sa chanson fétiche dans la bande originale.
Voyez le personnage de Joëlle, interprété par Judith Godrèche : ses coiffures, ses tenues, son jeu… rappellent inévitablement les photos, les passages télé, les reportages où l’on voyait Michèle Torr dans le parc de sa Maison Blanche, à Seine-Port, ou tenant une rose au moment de la création de celle qui porte son nom…Pour ceux qui ont dans un coin des coupures de presse de la fin des années 70 et du début des années 80, la ressemblance est flagrante.
L’image qui a été véhiculée de Michèle Torr à l’époque est bien la même : une jeune femme sage en apparence, d’abord un peu effacée, un peu trop soumise à un mari invisible, très conservatrice…
Et c’est cette même jeune femme qui un jour dans l’adversité prend sa vie en main avant de s’affirmer et de devenir elle-même. De même Michèle Torr, après le virage en lacet de l’année 90, qui se met à écrire des chansons (ce sont les CD Vague à l’homme, Seule et La Louve qui en contiennent le plus) et se produit, à partir de 1996, ce qui lui permet d’être là encore aujourd’hui…
Alors un hommage, inconscient peut-être, ou involontaire, mais un hommage quand même, autant qu’à la Catherine Deneuve des Parapluies de Cherbourg, avec aussi Jérémie Rénier qui un peu plus tard a incarné Cloclo dans un autre film, à une chanteuse (M. Torr), plus qu’à l’autre (S. Vartan), et à toutes les femmes qui ont lutté pour exister, quelle que soit l’image qu’elles ont pu donner ou que l’on a donnée d’elles.

« Avant d’être chanteuse on essuyait les plats
Ou on était ouvreuse dans un vieux cinéma »,
Avant d’être chanteuse, 2011.


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