La Fille du boulanger :
tel est le titre que nous pourrions donner au touchant témoignage de cette admiratrice. Tout le monde connait La femme du Boulanger, le film français réalisé par Marcel Pagnol, sorti sur les écrans en 1938. Dans un village de Haute-Provence, un boulanger récemment installé découvre un matin que sa jeune femme est partie avec un berger. Il décide de faire la grève du pain tant que sa femme n'est pas revenue. Le village se mobilise pour pouvoir retrouver sa boulangerie… Ici vous lirez l’histoire d’une admiratrice qui a beaucoup donné pour une chanteuse afin d’être à ses côtés, et qui décida un jour de tout quitter pour être au service de la femme plutôt que de l'artiste
...Entre rires et pleurs, entre retrouvailles et séparations, entre naissances et deuils, entre jalousies et solitude…découvrons cette « fille du boulanger » qui nous livre l’histoire de sa rencontre avec Madame Michèle Torr…
La vie d’avant.
Au début, avant que je ne connaisse Michèle, mes chanteurs préférés c’était Sheila et Cloclo. Mes parents étaient boulangers et moi, je travaillais comme aide-cuisinière dans une clinique, en Provence. Un jour, après la mort de Claude François, je me suis inscrite à son fan-club. J’avais vingt ans. J’ai reçu un courrier proposant d’assister à une journée en son hommage, à Paris, pour aller se recueillir à l’église et sur sa tombe, avant un repas et, avec ma mère, je m’y suis rendue. C’est là que j’ai rencontré un jeune homme qui voulait créer un club pour Michèle Torr. C’était Roger Troncy.
L’admiration.
Puis, avec un ami, pendant mes vacances, en août, on a suivi Michèle de gala en gala. On dormait même dans la voiture, parfois. Et en 1980, je suis montée la voir à l’Olympia avec des amis. Ensuite, la même année, je suis partie travailler à Paris, et, sur mon temps libre, j’allais la voir dans les émissions de radio ou de télé, comme Stop ou encore, ou Midi Première, de Danièle Gilbert.
Un jour j’ai reçu une carte postale de Seine-Port : c’était Roger, qui m’a bientôt téléphoné et donné rendez-vous pour m’annoncer qu’il avait vu Jean Vidal (le mari de Michèle) et que celui-ci était d’accord pour le fan-club, où je me suis inscrite dès sa création. J’étais l’adhérente numéro deux.
En 1981, j’ai recommencé les galas, je vendais les programmes avec Roger.
Et j’ai aussi assisté aux anniversaires de Michèle organisés par le fan-club.
La rencontre.
tomber… Michèle lui dit :
« J’espère que je ne vais pas lui faire un tour de chant ! »
C’est alors que Roger dit qu’il me connaît, et grâce à lui, Michèle décide de me prendre à l’essai pour une semaine, en décembre, avant les fêtes de Noël.
Alors j’ai pris une semaine de vacances à la clinique, et je suis montée dans un train. Vidal est venu me chercher à la gare. Il faisait nuit, il faisait froid. J’ai été impressionnée quand je suis arrivée à la Maison Blanche. Je n’étais pas rassurée à cause des bergers allemands, Vidal m’a dit qu’ils n’étaient pas méchants. On est entrés par la cuisine, il y avait Michèle et sa fille, elle a fait les présentations, après il y a eu le repas, elle m’a montré ma chambre… Le lendemain à 7 heures, au petit-déjeuner elle m’a indiqué ce qu’il fallait faire, le rangement de la maison ; dans cette région que je ne connaissais pas, elle m’a conduite à l’école de sa fille, m’a montré les magasins pour les courses.
A la fin de la semaine elle m’a demandé :
« Est-ce que ça t’a plu ?
- Et toi ?
- Oui, lui ai-je dit ; et toi ?
- Oui. Tu veux revenir ?
- Oui ».
Et c’est comme cela que je suis entrée au service de Michèle. Après, je suis rentrée chez moi, il fallait que je démissionne de la clinique. Après le mois de préavis, le 2 février 1982, je reviens à Seine-Port avec le permis de conduire en poche. Le lendemain je reprends le travail, comme la première semaine, et pour de nombreuses années…
Dans son livre La couleur des mots, Michèle a écrit :
« Je ne pense pas que les enfants aient trop souffert de cette époque vertigineuse, ils me suivaient le temps des vacances, la nounou toujours près d’eux… »
J’ai dit à Michèle que je ne savais pas de qui elle parlait. Alors elle m’a dit :
« Tu ne devines pas ? »
Et elle m’a dit que c’était moi alors ça m’a fait plaisir…
Quand j'étais à Paris en 1985 /86, je l’accompagnais aussi aux émissions de télé, à Champs-Elysées… J’étais parfois invitée au restaurant, à l’Olympia… En 1987 je suis partie chez moi parce qu’il pleuvait toujours à Paris. J’en avais marre de la région parisienne.
Et quand Michèle est venue habiter à Mérindol en 1988, je suis revenue à son service.
Et là, comme à Seine-Port, j’arrosais les fleurs, je faisais les courses avec elle, je l’amenais au supermarché, parfois je l'accompagnais à l’aéroport ou à la gare TGV. Je me suis occupée de la maison, des chiens, des repas, des courses, et toujours de sa fille. Je l’accompagnais quelquefois à l’école à Aix le lundi, quand ce n’était pas Vidal ou Michèle. Je l’amenais voir ses parents, ou dans des galas. Un jour il y a eu un gala à Nîmes dans les arènes, c’était pour une émission de télé, avec Michel Drucker.
Je me suis occupée d’elle jusqu’à ses 17 ans ; après elle a passé son permis. Parfois quand Michèle partait en gala je lui demandais si je pouvais dormir chez elle ; elle me disait oui.
Il y a eu le bel article que Jean-Raymond a fait sur moi, le « tableau d’honneur », pour un journal du Club…
Les maisons de Michèle (de maison en maison).
J’ai donc connu toutes les maisons de Michèle. La Maison Blanche à Seine-Port…A un moment je ne voulais plus y dormir et comme il y avait la maison de gardien, elle me l’a prêtée mais il y avait des souris, alors ça me plaisait pas et je n’ai pas voulu y rester. J’ai préféré retourner dans la Maison Blanche. Michèle m’a aussi emmenée à Courthézon pendant les vacances en 1983 ou 84, on mangeait des sardines au bord de la piscine…
Dans le Luberon, à Mérindol, c’était un relais de facteur qu’ils avaient acheté parce que Vidal adorait chasser avec Jean Albertini, le parolier de Michèle avec qui il était très ami. Elle me plaisait beaucoup, cette maison en pierres entourée de plein d’oliviers, d’où on voyait la Durance. Ils ont tout refait et je les ai aidés à déménager de Seine-Port à Mérindol. Un jour j’ai transporté leurs deux labradors…Dans la voiture, ils n’ont pas bougé et c’est moi qui les ai amenés à Mérindol. En 1989 quand j’ai entendu dire qu’ils venaient habiter Mérindol, j'ai écrit une lettre à Michèle comme quoi je voulais revenir à leur service et j’ai loué un petit studio, que je suis allée visiter avec Romain, pas très loin de chez eux. Le propriétaire était un ami de Vidal, ils jouaient aux boules ensemble.
En 1990, Michèle et Vidal ont pris une maison à Saint-Rémy-de- Provence. Je m’en suis occupée dans les années 90/92. C’était une grande maison, qui avait besoin de travaux. Michèle rêvait d’y voir les enfants, les petits-enfants… Jamais je ne dormais chez moi, parfois à Mérindol, parfois à Saint-Rémy… Michèle un jour m'a demandé de garder sa maison de Mérindol mais, comme je ne pouvais pas le faire seule, ma mère est venue la garder avec moi pendant un an; ensuite elle est repartie chez elle. Après quand elle a épousé Jean-Pierre, Michèle est revenue vivre à Mérindol dans la maison en pierres, en haut, puis dans la nouvelle, en bas, à partir de 1999…
J’ai aussi travaillé pour Jean-Pierre, à Saint-Tropez.
Après que son père est décédé, Michèle m’a demandé d’aller passer une semaine à Courthézon pour nettoyer sa maison ; j’étais avec Roger qui était venu avec moi. Juste quatre jours après il est parti et moi je suis restée pour travailler…Ensuite, Michèle l’a vendue.
Après, elle et Jean-Pierre se sont installés à Aix. Dans la grande maison puis dans la nouvelle…
Les rencontres (artistes, journalistes, Sœur Emmanuelle, famille et amis).
Dans ces différentes maisons sont venus beaucoup de journalistes, des caméras...
Un jour un journaliste est venu, et tandis que je faisais la vaisselle, il essayait de me troubler. Michèle m’a dit :
« Regarde, le journaliste te fait signe», et après il est entré dans la cuisine et il a dit :
« Elle est bien concentrée dans son travail » …
Moi quand je travaillais, je travaillais, je me moquais des vedettes. Je faisais ce que Michèle me disait de faire, je ne faisais pas la groupie, la fan, je ne voulais pas être une fan, quand il y avait du monde c’était « travail travail », et je faisais ce que Michèle me disait de faire, c’est tout.
Une autre fois il y a des journalistes qui sont venus filmer, Charlotte et Michèle faisaient un gâteau au chocolat, ou plutôt elles faisaient croire qu’elles faisaient un gâteau au chocolat, pour des journaux…
J’ai souvent été là quand Michèle accueillait sa famille, ses amis, aussi bien à Seine-Port qu’à Mérindol ou même à Aix.
Une fois pour Noël à Seine-Port ils avaient reçu la famille de Vidal, fait un repas. Vidal avait préparé un couscous, j’avais mis les enfants d’un côté et de l’autre les adultes dans le salon salle à manger, et chaque fois qu’elle me faisait un signe avec les yeux, ça voulait dire « Tu peux débarrasser ».
Des artistes, j’en ai connu, mais finalement, elle n’en recevait pas beaucoup quand j’étais là.
Jean Albertini, son parolier, qui était très ami avec Vidal, venait donc aussi, de temps en temps.
Un jour elle a reçu Sœur Emmanuelle, elle m’a présentée, elle a dit :
«Voilà, je vous présente Chantal »
J’avais un petit tablier en dentelle, une coiffe à mettre sur la tête, il fallait toujours que je sois bien habillée pour recevoir du monde.
Après il y a eu Herbert Léonard, elle lui a dit simplement : « je te présente Chantal ». D’autres fois, à Seine-Port puis à Mérindol, j’ai vu C. Jérôme, lui, il était sympa, très souriant, gentil comme tout…
Ses petits-enfants Charlotte et Samuel, je les ai connus tout bébés quand Michèle les recevait pendant les vacances. Quand ils venaient, ils goûtaient, ils faisaient du vélo, ils jouaient… Raphaëlle, quand je l’ai connue, c’était un bébé, maintenant c’est fini, je ne la connais pas, je ne l’ai plus revue...
Ses petits-enfants sont proches de leur mamie, Samuel l’adore, Charlotte et les autres aussi.
Moments privilégiés.
Michèle n’aime pas beaucoup parler dans la vie de tous les jours mais parfois je l’entendais chanter, à Seine-Port, à Mérindol…Si elle aime recevoir du monde, en particulier sa famille, elle aime bien aussi s’isoler pour lire par exemple…
Michèle, ce qu’elle aimait c’est quand le soir je lui apportais sa tisane au miel au lit, à Seine Port, puis à Mérindol.
Je garde en souvenir plein de bons moments où elle était gentille avec moi… Il lui arrivait de m’inviter au restaurant ou simplement, on passait des moments paisibles ensemble quand je gardais la maison avec elle. Par exemple, un jour, alors que Charlotte était petite, elle m’a invitée à manger avec Jean-Pierre à la pizzéria de Mérindol.
Et à Noël, au jour de l’an ou bien pour mon anniversaire, elle me faisait des cadeaux et je lui en offrais à mon tour, pour le sien ou pour Noël, ce qui lui faisait plaisir.
A Paris, j’allais à ses anniversaires organisés par le fan-club, du temps de Roger; elle faisait le tour des tables et quand elle me voyait, elle avait toujours un sourire chaleureux pour moi.
Encore aujourd’hui, quand elle m’envoie des invitations, je monte à Paris, comme pour l’Olympia, en 2011 : il y avait beaucoup de monde mais elle a été gentille, m’a fait la bise et a pris le temps de me montrer qu’elle était contente que je sois là.
L’anniversaire.
Un jour elle m’a fait une surprise ; alors que l’on mettait la table, et je lui ai demandé s’il y avait quelqu’un qui venait manger. D’abord elle ne m’a pas répondu puis elle m’a dit oui. Ensuite, elle a cuisiné elle-même puis elle a ouvert une bouteille de Champagne et elle m’a dit :
« Bon anniversaire ! »
Il y avait sa secrétaire et Jean-Pierre et quand elle m’a demandé :
« Tu veux finir le repas au Champagne ? »
j’ai dit oui.
Après le repas j’ai continué de travailler mais il ne faut pas croire que j’étais saoule, non, je n’étais pas saoule…
C’était à Mérindol, on était dans l’autre maison, pas celle en pierres.
Il y en a qui m’ont dit que je mélangeais tout, l’amitié, la patronne…pour moi, Michèle, c’est une amie et pour elle, je ne serais qu’une femme de ménage…
Mais un jour elle m’a dit :
« Il n’y a pas de honte à être une femme de ménage », et une autre fois :
« Tu es mon amie et tu resteras toujours mon amie ».
Maintenant je ne la suis plus mais je suis toujours en contact avec elle et je sais que je garderai un bon souvenir de ces 35 années passées à son service.
Vous l’aurez compris, Chantal aura été pendant 35 ans un témoin privilégié de la vie de Michèle Torr. Nous espérons avoir trouvé avec elle le « juste milieu » pour parler de la femme et de l’artiste en les respectant, elle et sa famille. Pour Chantal, la peur de trahir aura été présente tout le long de nos entretiens. Ayant recueilli l’intégralité de son témoignage, nous regrettons qu’elle préfère ne pas le livrer en entier, car il était beau et émouvant, mais comprenons et respectons son choix.
L'admirateur
UNE SACRÉE PETITE BONNE FEMME CETTE CHANTAL
RépondreSupprimerUNE VIE REMPLIE DE BONS SOUVENIRS INOUBLIABLES
merci de votre caumantaire
SupprimerBonjour Chantal je viens de lire le contenu de ce beau moment que tu à eût avec Michèle, qui est vraiment adorable et GÉNIALE tu à du passé vraiment des moments merveilleux avec Michèle pour moi qui à 40 ans de club, j'ai découvert pendant toutes ces années, la chanteuse Michèle, et il est vrai que Michèle est une femme respectueuses et merveilleuse. Pour moi Michèle est une Amie une grande soeur.
RépondreSupprimerC'EST SUPER DES MOMENTS AVEC MICHÈLE ONT BE SENT LASSE VRAIMENT PAS.
ANNIE-MICHELE
merci de ton caumentaire ANNIE MICHELE OUI JAI EU DES BON MOMENT MES JE TRAVAILLER BEAUCOUP TOUTE LA JOURNEE
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