Novembre 2012 – Mars 2013 : Michèle Torr - En concert avec vous.
C’est à Valréas que s’est achevé, le dimanche 24 mars
2013, le beau et fatigant pèlerinage qui
a amené Michèle Torr à faire halte dans
42 villes de France et de Belgique. Une tournée qui avait démarré
officiellement le 5 octobre 2012 à
Abbeville. Un spectacle qui se voulait différent de l’Olympia de 2011.
Un autre producteur, Michel Algay (celui d’Age
Tendre et Têtes de Bois), une nouvelle équipe menée par Richard
Gardet: nouveaux musiciens, nouveaux techniciens au son, aux éclairages,
nouvelles choristes. Une nouvelle troupe qui a offert aux spectateurs un
nouveau spectacle plus coloré et moins intimiste. Ce qui, dans le contexte de
l’époque, à l’heure où de nombreuses tournées ou de nombreux spectacles étaient
annulés, était remarquable. Si l’on en croit la presse locale, deux régions ont
remporté un vif succès sur le plan de la fréquentation: la Bretagne et le
Massif Central. Et la chanteuse a été tour à tour qualifiée de
« indémodable », « infatigable », «
inoxydable », « radieuse », « rayonnante »,
« chaleureuse », « intemporelle »… et bien sûr
« populaire », sa voix de « puissante »,
« chaude », « maîtrisée », « impeccable»… par
cette presse qui s’est fait largement l’écho du passage de l’artiste.
Une atmosphère certes spirituelle (Mon Dieu, Chanter c’est prier,
Quand vint la grâce, L’envie d’aimer, La prière sévillane…) mais très
colorée, avec les variations d’un grand rideau de lumière capable de transporter
les spectateurs dans les années 60, les années 70, en Provence, ainsi que dans
les églises.
L’aura, le charisme et la voix de la chanteuse sont intacts;
elle dégage, surtout dans les beaux théâtres provinciaux, une émotion très
forte, et affiche une simplicité très appréciée de tous, avec le souci
permanent d’être proche de son public
Toutes les villes prévues ou presque ont donc accueilli la
chanteuse, avec un public allant de 350 à 1200 personnes. Plusieurs dates ont
affiché « Complet », surtout
en octobre et en janvier : Abbeville, Vals-près-le-Puy, Saint Amand
Nontrond, Pontivy, Veauche… 30 000
spectateurs au bas mot ont vu ce tour de chant. Assurément une belle
performance.
Dans le même temps, le CD Chanter c’est prier sorti le 12 novembre se classait 48° du Top
albums physiques, où il est resté classé
7 semaines, soit près de deux mois de présence, alors que la promotion était demeurée
discrète.
A l’heure où la dernière saison d’Age tendre avait déjà commencé et où la chanteuse insatiable
s’envolait avec Herbert Léonard pour le Québec, où une tournée en avril promettait
déjà de s’y prolonger par d’autres dates en octobre, se terminait donc ce
périple en forme de procession au cours de laquelle, d’un calvaire à l’autre,
les fidèles attendus étaient bien venus, nombreux. Si cette tournée et ce
disque étaient un pari, il était bel et bien gagné…
Michèle Torr n’était pas revenue au Québec pendant de
longues années, jusqu’à 2012, avec la tournée Le retour de nos idoles,
inspirée d’Age tendre et têtes de bois,
puis 2013, après la sortie en France de Chanter c’est prier et la tournée En
concert avec vous.
« Mes chansons ont été reprises par des chanteurs d’ici et
je trouve ça très flatteur »dira-t-elle, évoquant Claudette Dion, Michèle
Richard…
Le spectacle Le retour de nos idoles (deuxième
saison, Michèle Torr n’ayant pas fait partie de la première saison, Olympia de
Paris oblige, les 6, 7 et 8 mai 2011) a lieu
au Colisée Pepsi de Québec les 4, 5 et 6 mai 2012.
Mais déjà à l’Olympia, du 6 au 8 mai 2011, dans le spectacle
Avant
d’être chanteuse, Michèle a repris la chanson de Félix Leclerc, Le
petit bonheur, après un clin d’œil à la tournée Le Retour de nos idoles
effectuée pendant ce temps au Québec et à laquelle, manifestement, elle aurait
aimé participer.
« Michèle Torr est venue nous faire entendre quelques-uns de
ses meilleurs succès. Ce qui a toutefois attiré l’attention de spectateurs est
sa prière d’amour qu’elle a fait façon a
capella dans un Colisée rempli à craquer. Celle-ci a par ailleurs eu droit
à toute une ovation à la fin de sa prestation » (Marie-Andrée Mercier)
« Les Québécois l’ont
adorée, tout comme ses chansons, romantiques à souhait » si bien que promesse
est faite de revenir en 2014.
Finalement, ce sera dès 2013, avec Herbert Léonard.
La promo commence au mois de février. Sur le site léonardettorr, mis en place pour
promouvoir la tournée, on peut lire ce qu’a écrit Géraldine Calbete en 2003 :
« Elle a le visage d’un ange et la voix du diable. Cette
voix si particulière, à, la fois langoureuse, caressante et puissante, aux
accents rauques et veloutés, à la tonalité amère qui émane des tréfonds de son
être. Michèle Torr possède une attraction presque animale qui vous prend au
ventre et vous donne le vertige dans une envolée quasi-mystique ».
On peut lire aussi « une chanteuse populaire, de la France
entière » (Michel Drucker), « une icône de la chanson pop française », et «
c’est la chanson française, la crème de la crème, la meilleure » (J.P.
Sylvain), pour annoncer 6 dates en avril et d’autres en octobre (ce sera
finalement 18).
Dans ce spectacle
spécialement conçu pour le Québec, Michèle Torr
avec ses « airs à la Dietrich », chante 12 chansons en première partie
(dans le désordre Une vague bleue, Emmène-moi danser ce soir, J’en appelle à la
tendresse, Je m’appelle Michèle, J’aime, A mon père, T’es l’homme qu’il me
faut, Discomotion, Et toute la ville en parle, Le pont de Courthézon, Chanter
c’est prier et surtout Mon Dieu). En octobre, il y aura Cette
fille c’était moi, Un enfant c’est comme ça et La ritournelle, à la
demande du public.
Un public « bien content de la retrouver ». « Un moment
fort, c’est lorsqu’elle a chanté a capella et sans micro […]. Le public était
attentif et respectueux, on aurait pu entendre une mouche voler. Elle a bien
mérité les applaudissements pour sa très grande performance » lira-t-on, mais aussi « beaucoup d’émotion dans l’air au
cours de ce doux rendez-vous qui a
produit une bonne dose de frissons chez
un public emballé » ( P.O. Nadeau), ou encore «de belles grandes
chansons, des airs indémodables qui continuent de toucher les cordes
sensibles». On parle aussi « de chaudes retrouvailles » et du « charisme
toujours exceptionnel de Michèle Torr et d’Herbert Léonard », du « public ravi
», « très ému qui en redemandait », d’un
« spectacle grandiose », « magistral
sans précédent », d’une « Michèle Torr resplendissante » qui a reçu «
une immense ovation fort émouvante » après une « incroyable première partie »
(F. Demarteau). Sandra Godin parle d’un « public emballé », d’un «spectacle
fort entraînant », d’une « côte d’amour extraordinaire pour une chanteuse qui «
ne manque pas d’énergie », à la « voix toujours intacte qui résonne comme si le
temps ne l’avait pas atteinte ».
Le CD Herbert Léonard et Michèle Torr chantent
pour le Québec, d’abord annoncé fin mars, sort finalement le 17 septembre 2013. Il comporte 14 titres.
D’abord 7 d’Herbert Léonard, puis 7 de Michèle Torr : Emmène-moi danser ce soir, Une
vague bleue, A mon père, J’en appelle à la tendresse, Je m’appelle Michèle,
J’aime et Chanter c’est prier. Une simple compilation donc, alors qu’on
aurait pu espérer autre chose. Pourquoi pas plutôt une captation live du
spectacle d’avril 2013 ? Ou au moins en final la version duo de Pour
le plaisir, en live ou en studio ? Et pourquoi ne pas, en bonus, faire
redécouvrir la chanson Bye bye l’amour, de 1971, par le
groupe Alliance, dont les deux
chanteurs faisaient partie ? Celle-ci n’a été disponible, après le 45 tours
original, que dans le coffret Une voix, un cœur (Sélection du
Reader Digest) de M. Torr, et sur son Long
Box de 1999, Une petite Française…
Et en octobre, la tournée reprend et les éloges continuent
de pleuvoir pour des « chanteurs talentueux [qui] ont offert au public un moment
de nostalgie et de pur bonheur » devant un public « tellement chaleureux et
enthousiaste » qui « donne tellement d’amour sur scène » (dit Michèle Torr,
dont Françoise Le Guen souligne « la grâce et l’émotion », dont la « voix n’a
rien perdu en puissance et en gratitude » selon Sandra Godin). P.O. Nadeau
parle encore d’un « public conquis » et d’une « émotion qui viendra surtout de
Michèle Torr, chargée d’ouvrir la soirée ».
« C’est [La ritournelle] qui produit
l’impression la plus forte » avec « un surcroît de solennité» de la part d’ «
un public manifestement captivé [qui] absorbait chaque mot, chaque syllabe,
comme s’ils émanaient d’un oracle » avant une « ovation debout » « on ne peut
plus méritée».
Et le spectacle (« un remarquable voyage dans le temps ») se
termine par le duo de ces deux artistes
dans « une forme remarquable »: Pour le plaisir !
2013, suite.
En France, dès le mois de mars, débute la huitième tournée Age Tendre, qui devait être selon la
production la « der des ders ». Présentée par Julien Lepers, avec
Hervé Vilard, François Valéry, Herbert Léonard, Le Grand Orchestre du Splendid,
Jean-Jacques Debout, Dave, Annie Cordy, Danyel Gérard, Monty et… Michèle
Torr : « … on est heureux, excités. On attendra le dernier jour pour
être tristes ! » (Aujourd’hui en France). Guy Mattéoni à la direction
de l’orchestre.
Quand Julien Lepers annonce Michèle Torr, les choristes
entonnent Une petite Française et Michèle sortant de sa maison aixoise,
au bord de la piscine dans le patio, signe de la main, arrivée sur scène
par le côté droit, le duo virtuel avec une toute jeune chanteuse de 16 ans dont
on voit le visage sur les écrans du fond, la moitié de Je m’appelle Michèle, de J’en
appelle à la tendresse, d’Emmène-moi danser ce soir, la
performance : La ritournelle, à
cappella et sans micro, l’ovation, Chanter c’est prier (beaux
arrangements de Guy Mattéoni), une prestation sobre mais originale, et c’est
déjà fini.
« Je donne aux gens ce qu’ils attendent. Comme nous avons
peu de temps chacun, on va à l’essentiel ! Et c’est comme ça qu’il faut voir
cette tournée. Son succès c’est justement le mélange des genres. Tous les
artistes qui se produisent sont dans la mémoire et le cœur des gens. Ils ne
viennent pas pour moi. Ils savent qu’ils vont être heureux, voir un beau
spectacle, et nous, on a juste à être bien sur scène, car tout est fait pour
qu’on le soit ».
« Puis ce fut la
voix chaude et puissante de Michèle Torr, avec un véritable instant de grâce
entre voix et piano » (Le Progrès).
« Michèle Torr a envoûté la salle en chantant a capella
sans micro, face à la salle Antarès ébahie ».
« … une Michèle Torr lumineuse », lira-t-on, entre
autres, dans la presse.
« L’effet dernière saison joue à plein et les
salles sont de nouveau remplies » (Michel Algay). Le succès est immense.
Le spectacle enregistré le vendredi 22 novembre à Rouen est diffusé sur France
3 le lundi 23 décembre. Passage par le Palais des Congrès de Paris du 16 au 19
janvier 2014. Fin de la tournée en juin 2014.
Avant un « show rajeuni » annoncé pour octobre
2014 : Rendez-vous avec les stars.
Le 21 juillet 2013 a également eu lieu à Pertuis dans le Vaucluse le premier concert au profit
de l’association créée par Romain Vidal, avec Michèle Torr pour marraine, Sep
Pays d’Aix, qui soutient les malades atteints de sclérose en plaque, avec Hervé
Vilard, Michel Leeb, Henri Giraud (sosie de Coluche), Guy et Stella Mattéoni…
et Michèle Torr.
Avant le retour au Québec et la poursuite de la huitième
tournée Age Tendre.
2014.
L’année de tous les rendez-vous.
Car c’est le 12 janvier 1964 qu’a effectivement commencé la carrière de Michèle Torr, avec la sortie de son premier 45 tours quatre titres…
Et nous en arrivons donc à 50 années de carrière révolues. Et il s’agit donc de fêter cela, du mieux qu’il sera possible de le faire. Si l’année commence en douceur avec une participation à la fin de celle qui devait être la dernière tournée Age tendre, c’est là aussi, sous l’œil attentif de Michel Algay qui en est le concepteur et le producteur depuis près de dix ans, que se prépare en coulisses la succession d’événements qui, dans l’esprit de celui-ci, viendront couronner cette longévité de plus en plus rare dans le monde éphémère du spectacle et surtout du « show bizz ». C’est pourquoi, afin de constituer le plus bel album possible, demande est faite aux auteurs compositeurs qui participent à la tournée ainsi qu’à ceux qui participent à une nouvelle croisière Age Tendre, du 27 février au 4 mars 2014, de proposer à Michèle Torr de nouvelles chansons… Et comme en parallèle avec la « dernière » tournée a vu le jour une autre tournée, le « petit Age Tendre », la liste des signatures potentielles ne cesse de s’allonger. Même Michèle Torr a fait partie de cette tournée, un soir d’avril 2014, à Périgueux… Elle en a partagé l’affiche avec Alice Dona, Georges Chelon, Charles Dumont qui seront sollicités, de même que François Valéry, Jean-Jacques Debout, Alain Turban, Jean-Jacques Lafon, Danyel Gérard et d’autres encore… Certains n’ont pas donné suite, d’autres n’ont pas vu leur proposition retenue, mais ils seront plusieurs à répondre favorablement et à jouer le jeu.
Avant la sortie de l’album annoncée pour l’automne, Michèle Torr va continuer à chercher pour elle-même d’autres chansons, et même en écrire, pour embellir encore ce séduisant projet, mais aussi à se produire de ci de là : notamment à Vaison-la-Romaine dans le cadre du festival Georges Brassens.
« L’espace culturel a fait salle comble ce dimanche, pour le dernier concert du festival Brassens. C’est un Georges Boulard ému qui a accueilli « l’enfant du pays » en la personne de Michèle Torr.
[…] De sa voix chaude et puissante Michèle Torr a, dès la première chanson, conquis le public. De La prière sévillane à Emmène-moi danser ce soir, avec L’envie d’aimer et aussi De Courthézon à Vaison (NB: Le pont de Courthézon) qu’elle a interprété en duo avec sa petite fille, c’est sous un tonnerre d’applaudissements que l’artiste a clôturé en beauté le Festival Brassens 2014 ». La Gazette locale.
A l’Olympia de Paris avec Le Condor en invitée d’honneur de Jean-François Gérold, le jeudi 8 mai pour interpréter avec un grand orchestre la Coupo Santo.
(On a eu droit aussi en mai à une belle émission de télévision, La parenthèse inattendue, de Frédéric Lopès. Avec aussi Dominique Besnéhard et Jérôme Ferrari).
A Pertuis le 8 juin pour le deuxième concert au profit de la SEP Pays d’Aix.
Aux Flâneries d’art contemporain d’Aix-en-Provence, organisées par Andréa Ferréol, le samedi 14 juin 2014, avec une séance de dédicaces et la lecture de lettres (échanges épistolaires entre mères et filles), occasion aussi de montrer encore une envie, une tentation de toucher le métier d’actrice en se faisant conteuse.
A Bandol, le dimanche 26 octobre, pour un concert avec Olivier Leroy et le Chœur Régional Gospel du Var au profit de l’association SEP Pays d’Aix.
Avant cela, pour octobre, a été donné un autre rendez-vous, avec le coup d’envoi et les premières dates de « Rendez-vous avec les stars » dont elle fera aussi partie.
Qu’est-ce qu’ils disent (en exclusivité), La quête de Jacques Brel (elle a débuté avec lui à 14 ans) a capella, Et toute la ville en parle, Emmène-moi danser ce soir, Discomotion et Une vague bleue seront les chansons interprétées par Michèle Torr dans ce nouveau spectacle dont plusieurs dates ont dû être reportées et dont le nom est vite devenu « Age Tendre - Rendez-vous avec les stars ».
Enfin a été annoncé un ambitieux projet de plusieurs scènes parisiennes, en 2015, appelé « Le Paris de Michèle Torr »… Olympia le 11 janvier, Casino de Paris (finalement annulé) le 14 juin, Trianon le 18 octobre…
Quand on découvre en décembre l’album Diva, on y trouve donc les chansons recueillies dans les coulisses d’Age Tendre. Elles ont pour titre Haute fidélité, signée Patrick Loiseau, le compagnon de Dave, avec Philippe Delépine et Philomène Kouadio, Route 66, signée Alain Turban, avec Mario Santangeli, Il se peut que je t’aime encore, signée Charles Dumont et Sophie Makhno, et Diva, signée Georges Chelon pour les paroles et Alice Dona pour la musique.
C’est Guy Mattéoni, le chef d’orchestre d’ Age Tendre, qui a déjà signé les arrangements des albums studio de Michèle Torr, de 1980 avec Lui, à 1988 avec Je t’avais rapporté, ainsi que de Argentina en 1989, de Victime de l’amour en 1990 et de quelques titres de l’album Vague à l’homme en 1991, Guy Mattéoni donc, qui signe les arrangements de l’album mais aussi la musique de Tout l’amour du monde et de Ils s’aiment et alors. C’est aussi lui qui a entièrement signé le titre phare, Je ne veux chanter que l’amour. Les paroles de Tout l’amour du monde sont de Michèle Torr, de même que celles de Qu’est-ce qu’ils disent (musique de Daniel Mecca), tandis que celles de Ils s’aiment et alors sont de David Lelait Helo, très présent sur Chanter c’est prier et à qui Michèle a tenu à faire une petite place. La dernière signature, la plus prestigieuse, n’est autre que celle de Charles Aznavour, qui a offert à Michèle Torr l’hymne à l’amour qu’elle espérait de lui depuis si longtemps, Je ne veux que toi. On en découvre aussi la version anglaise, All I want is you (Texte en anglais adapté par Dee Shipman). Et il lui offre enfin une version féminine et torride de sa propre chanson Quand tu m’aimes.
Dans Haute Fidélité aux accents de Stephan Eicher quant aux arrangements pop, la métaphore de l’amour comme musique file tout au long des paroles : l’amour, c’est la quête de « l’accord parfait » en « haute fidélité », quand bien même « l’harmonie paraît fragile au milieu du chaos et du bruit », c’est « un pari impossible… qui se joue des dissonances, des sorties de scène, des parasites et autres coups de larsen » ainsi que des « désaccords ».
«Enchaînée de plein gré à ma liberté…
Telle est ma liberté
Aimer
En haute fidélité
A tout jamais ».
Haute fidélité.
Dans Route 66, California dreamin’ à la française, il est aussi question de musique :
« Un coucher de soleil
Sur la route 66
C’est ta voix qui m’appelle
Comme une chanson d’Elvis
Un coucher de soleil
C’est la Californie
Je chanterai pour elle
Je chanterai pour lui
Un coucher de soleil
Sur la route 66
C’est partager encore
L’amour et mi amor »,
du rêve américain que nourrissent beaucoup de chanteurs et qui restera hélas un rêve…
On y trouve aussi un clin d’œil des auteurs et compositeurs à leur propre tube passé :
« Ce soir j’ai plus sommeil j’irai jusqu’à chez toi
Retrouver le soleil à Santa Monica »,
ainsi qu’une jolie réflexion sur le temps qui passe :
« Un coucher de soleil sur les années qui passent
Des monts et des merveilles et le temps qui s’efface
Des matins de printemps et des soirées d’automne
Les yeux de mes parents des lumières qui rayonnent
Des chemins de traverse
Et des sens interdits
Autant de maladresses
Et l'amour qui s’enfuit…
Un coucher de soleil sur un chemin de vie
C’est comme une étincelle dans mes états unis
Et sans semer de doutes
Ce soir dans nos esprits
Je sais combien ça coûte
De trop aimer la vie ».
Une chanteuse en paix avec elle-même.
Plus classiques, plus « grande chanson française » sont Il se peut que je t’aime encore que Charles Dumont offre à Michèle Torr après l’avoir lui-même « essayée » et Diva, sur une belle mélodie d’Alice Dona, les paroles sur mesure de Georges Chelon, aux accents de Barbara,
«C’est une histoire d’amour
Toi et moi
Un roman de toujours »,
où il est question d’une autre plus belle histoire d’amour… qui dure depuis 50 ans.
« On est venus de loin
Toi et moi
Qu’il fut long le chemin
Pour en arriver là
Vous m’avez pris la main
Bien des fois
On a dû faire des choix
Vous et moi
Vous avez cru en moi
Je vous dois
Pour noyer mes chagrins
Vos larmes de joie
Et si ce soir devant vous
Je suis là
Cela ne tient qu’à vous
Qui avez fait de moi
Diva
Votre diva
Avec mon habit noir entre fille et garçon
Un peu rock et guitare au milieu des violons
Pour vous livrer ma vie au fil de mes chansons
Diva
Votre diva
Grisée par vos bravos
Portée à bout de bras
Je suis votre flambeau votre cri votre voix
Vous m’avez fait grandir
Et jusqu’à devenir
Diva… ».
Georges Chelon, c’est le chantre de toutes les plus belles émotions de la vie, qui manie aussi avec brio l’humour et la dérision, et c’est cela que l’on retrouve dans cette chanson intimiste
(« Mais si demain par erreur je vous blessais
Mais si demain par erreur vous me quittiez
Je ne serais plus
Qu’un ange déchu »)
dans laquelle vient s’insérer un peu de Charles Gounod avec son Air des bijoux cher à la Castafiore.
« Diva
Votre diva
Je suis votre opéra
Vous êtes à mes genoux
Je ne m’appartiens pas
Vous m’acclamez debout
Je chante à pleine voix
Le grand air des bijoux
Ah ! je ris la la la la la
Ah ! je ris la la la la la ».
L’album Diva c’est celui des retrouvailles en studio entre Michèle Torr et Guy Mattéoni, également auteur-compositeur, qui signe avec Je ne veux chanter que l’amour une sorte de bilan avec la liste des thèmes chers à la chanteuse :
« J’ai chanté l’amitié
J’ai chanté la colère
J’ai parlé de la paix
Mais aussi de la guerre…
J’ai chanté les saisons
J’ai chanté la tendresse
J’ai parlé de la trahison
Mais aussi des faiblesses…
J’ai chanté ma famille
J’ai chanté ma Provence
J’ai parlé de moi jeune fille
Et de mes espérances… »,
Et oui, car cela fait donc cinquante ans que Michèle Torr chante… et qu’elle chante surtout l’amour :
« Je ne veux chanter que l’amour
Sans artifices et sans détours
L’amour volage déjà oublié
L’amour trop sage pour pouvoir durer
Je ne veux chanter que l’amour
Le cœur léger ou le cœur lourd
L’amour chamaille qui nous fait pleurer
L’amour canaille qui nous fait rêver…
Je ne veux chanter que l’amour
Sans artifices et sans détours
L’amour rebelle qui veut nous blesser
L’amour fidèle souvent désespéré
Je ne veux chanter que l’amour
Le cœur léger ou le cœur lourd
L’amour des autres le plus grand je crois
Celui qui donne celui qui reçoit
Je ne veux chanter que l’amour
Sans artifices et sans détours
L’amour mystère qui nous fait sourire
L’amour sincère qui nous fait plaisir
Je ne veux chanter que l’amour
Le cœur léger ou le cœur lourd
L’amour des autres le plus grand je crois
Celui qui donne… ».
Elle chante et aimerait encore chanter L’amour est éternel, l’amour universel…
« Dans les plus grandes salles
Même dans les cathédrales
Du bout du monde »,
comme elle l’a déjà fait du Canada au Japon, du Brésil au Liban… Et qu’elle va bientôt le faire dans les chapelles, les églises et les cathédrales.
Car :
« Tout l’amour du monde est dans cet instant
Le sourire d’un enfant aux bras d’une maman
Tout l’amour du monde dans un seul instant
Le regard d’un vieillard
Il n’est jamais trop tard
Tout l’amour du monde est dans cet instant
Le chagrin d’un inconnu qu’on rencontre au hasard
Tout l’amour du monde dans un seul instant
Donnons sans hésiter
Sans arrière-pensée
Donnons tout pour l’amour du monde
Il est là tout près tout près à portée de chacun
Donnons tout pour l’amour du monde
Il suffit de se regarder de se prendre par la main
Tout l’amour du monde est dans cet instant
Comme une communion une envie de partage
Tout l’amour du monde dans un seul instant
Comme un signe divin un cadeau un message
Donnons tout pour l’amour du monde
Il est là tout près tout près à portée de chacun
Donnons tout pour l’amour du monde
Il suffit de se regarder de se prendre par la main
Il est là tout près tout près à portée de chacun
Donnons tout pour l’amour du monde
Il suffit de se regarder de se prendre par la main »,
Tout l’amour du monde
(Michèle Torr/Guy Mattéoni).
Si Guy Mattéoni est là, il y a aussi sur le disque une place pour David Lelait-Helo et la défense de la cause des homosexuels, avec Ils s’aiment et alors ? car ces amours-là comme elle dit :
« Pour moi c’est de l’amour j’en suis sûre
Ce qui ne tue pas rend plus fort
Regardez comme ils s’aiment, et alors ? »,
Et une place pour Daniel Mecca avec qui Michèle Torr signe Qu’est-ce qu’ils disent ?
Coup de gueule contre les journalistes et surtout contre tous ceux qui ont critiqué une chanteuse jugée trop populaire, mot péjoratif devenu depuis élogieux dans les cours de récréation.
« Vous qui m’avez choisie vous savez ce que je suis
On sait que populaire ne s’apprend pas c’est mystère
Que tous nos rendez-vous sont la seule vérité
Merci pour tant d’amour je voulais juste chanter
Et dans le fond de mon cœur
Je ne garde que le meilleur
Laisse-les dire
Laisse-les dire
Et laissez-nous chanter ».
Et enfin, enfin ! Charles Aznavour.
Qui lui prête une version féminine de sa chanson Quand tu m’aimes. Version charnelle, très sensuelle, et même brûlante, côté femme.
« C’est le vent turbulent soulevant mes dessous
C’est la pluie de printemps qui vient lécher mes joues
Quand tu m’aimes
C’est le soleil brûlant qui caresse ma peau
Et l’air léger du temps au souffle doux et chaud
Quand tu m’aimes
C’est en plus de tout ça mille choses encore
Qui sont à toi et moi et perturbent mon corps
D’une infinie faiblesse
Quand tu m’aimes
C’est ta voix qui se perd dans un râle amoureux
Qui fait vibrer ma chair et qui mouille mes yeux
De larmes de tendresse
Quand tu m’aimes
C’est le Diable et l’Enfer mêlés à tous nos jeux
C’est le Ciel qui est offert à nous par tous les dieux
Quand tu m’aimes
C’est l’éclipse et l’éclair qui allume mes joies
C’est l’écume des mers qui se meurt sur tes doigts
Quand tu m’aimes
C’est pétrie par tes mains tous mes sens éveillés
C’est mon corps sur le tien nos souffles saccadés
Et nos gestes intimes
Quand tu m’aimes
Ce sont ces tendres cris et ces plaintes d’amour
Qui déchirent nos nuits et meurent au petit jour
Dans le plaisir ultime
Quand tu m’aimes
Quand tu m’aimes
Quand tu m’aimes
Mon amour ».
(Charles Aznavour)
Et rien que pour elle il a écrit Je ne veux que toi :
« Je ne veux que toi
Et pas autre chose
Pour semer l’espoir
Dans mon cœur meurtri
Pour que dans tes bras
Mes rêves se posent
Se métamorphosent
Au creux de ta vie
Je ne veux que toi
Et nul autre au monde
Dussé-je en mourir
Dussé-je en crever
Pour couvrir la voix
Etrange et profonde
Qui hurle et qui gronde
Dans mon cœur blessé
Je ne demande pas la lune
Je veux ensoleiller ma vie
Mais ça ni gloire ni fortune
Ne peuvent en payer le prix
Je ne veux que toi
Pour que tu enlèves
Le doute et la peur
Qui hantent mes jours
Et qu’enfin pour moi
Dans tes bras se lève
Une aube de rêve
Dans un cri d’amour
De concession en sacrifice
Je suis prête à n’importe quoi
Pour qu’enfin mon âme guérisse
Du mal de vivre loin de toi
Je n’attends qu’un mot
Tombé de tes lèvres
Pour fuir sans regret
Où tu le voudras
Par monts et par vaux
Que tu sois l’orfèvre
De mes nuits de fièvre
Blanchies dans tes bras
Sur mon âme en feu
Je jure crois-moi
Seule et devant Dieu
Je ne veux que toi ».
(Charles Aznavour)
Superbe texte adapté par Dee Shipman : All I want is you.
Un ton très grande chanson américaine, bande originale de film ou extrait de comédie musicale, qui nous met cinquante étoiles dans les oreilles…
Un bien bel album, que l’on aurait aimé un peu plus long, d’autant que l’on sait que certaines chansons ont été mises de côté. Et même enregistrées pour certaines.
2015. Une année en forme de conte de fées que nous avons vécue, effarés rimbaldiens qui ont eu le droit de regarder de loin, petits garçons, petites filles aux allumettes, attendant qu’une Cendrillon à la voix d’or se mette à chanter, qu’une étoile descende vers eux, avec ferveur…
Dimanche 11 janvier 2015. Une atmosphère étrange a envahi Paris. Nous sommes dans une ville blessée qu’un attentat vient de meurtrir, à l’Olympia où Amour, toujours, le premier spectacle du Paris de Michèle Torr, va commencer, Boulevard des Capucines, alors qu’une marée humaine se déplace entre la place de la République et celle de la Nation. La salle s’est tout de même bien remplie. La première partie a été assurée par Zize du Panier, dans un esprit « cabaret », « Music Hall», tel que l’aime Michèle Torr qui a à cœur de donner leur chance à des artistes moins connus. Nous voilà plongés par cette « blonde » qui ne s’appelle pas Michèle dans une ambiance provençale et amusante, sans prétention. La salle se laisse gagner par le rire…
En deuxième partie, Michèle Torr. D’abord vêtue de son habit noir puis en veste crème sur chemisier et pantalon de cuir noirs…
Après la première chanson, nouvel appel à la tendresse,
35 ans après l’attentat de la rue Copernic :
« Merci d’être venus en ce jour si particulier… », pour introduire Je ne veux chanter que l’amour…
« Devant les synagogues, les mosquées, les cathédrales », elle en appelle à la tendresse et elle chante, Je ne veux chanter que l’amour, Tout l’amour du monde, Ils s’aiment, et alors, Je ne veux que toi…
Dès le début du spectacle c’est l’émotion qui prévaut. Les applaudissements sont nourris après la plupart des titres, souvent les spectateurs se lèvent et frappent longtemps dans leurs mains, après les tubes de même qu’après les nouvelles chansons. Ovation plus marquée encore après La quête, a cappella. C’est une ambiance d’amour et de fraternité, d’ouverture et de tolérance qui a empli la salle : Michèle Torr a parlé d’amour, toujours bien sûr, de toutes les formes d’amour, y compris des amours homosexuelles, elle a parlé de foi, elle a évoqué ses « héros »: Piaf, Brel, son père… Ses chansons les plus connues étaient là, régulièrement réparties, de même que six (sur onze) du très beau nouvel album de la Diva que le public a portée « à bout de bras » (dommage cependant que la chanson n’ait pas été chantée en entier à la fin). Emotion prenante qui a fait parfois couler des larmes sur ses joues. Emotion vibrante en particulier au moment de J’en appelle à la tendresse, évidemment. On est repartis après un spectacle un peu plus court que de coutume avec le sourire aux lèvres, les notes de Laisse-les dire dans la tête et du baume au cœur…
Après, le 13 avril 2015, la sortie dans les bacs de
Diva , distribué par Sony, permettant enfin au CD, jusque là uniquement disponible sur le site de la chanteuse, d’être à portée de main pour tous, le 21 juin 2015, jour de la fête de la musique, Michel Drucker consacre enfin un
Vivement Dimanche ! à Michèle Torr.
Avec des invités de choix : Pierre Croux, un écrivain provençal qui a raconté le mariage des grands-parents de la chanteuse, Jean François Gérold (Le Condor), avec qui elle a chanté l’hymne de la Provence, le chef Edouard Loubet, restaurateur à Bonnieux, le professeur Pelletier pour évoquer la recherche concernant la sclérose en plaque, Vianney, Gilles Dreu, Mathilde Seigner, Dominique Besnehard, admirateurs de longue date, David Lelait Hélo, Didier Barbelivien qui ont écrit pour elle, et surtout Charles Aznavour.
Elle y a chanté J’en appelle à la tendresse ainsi que Je ne veux chanter que l’amour (et donc Coupo Santo, avec Le Condor).
On a pu aussi voir plusieurs extraits de l’Olympia 2015 : Diva, Chanter c’est prier et Je ne veux que toi.
Michèle Torr a également rendu hommage à Mistinguett, avec un medley, pour Charles Aznavour, que l’on a pu réentendre au Trianon.
Une jolie émission et un joli succès :
toutelatele.com : « Vivement dimanche : Michèle Torr plus performante que Julien Doré *».
1,28 million de spectateurs l’après-midi, et 2,11 millions le soir.
* Invité la semaine précédente.
Le 3 juillet 2015, à l’ENCLOS DE LA CHARITE à PERTUIS, organisé par Michèle Torr, Romain Vidal et la SEP Pays d’Aix, troisième gala au profit de la recherche contre la sclérose en plaque, avec Dave, Christian Delagrange, Henri Giraud, et Stella Mattéoni.
A partir du 13 juillet 2015, à Berre l’Etang, tournée d’été 50 ans de chanson :
et nous voici, au cœur de l’été, quelque part sur la place d’un petit village de Provence, entre Berre l’Etang et Sénas, pour fêter avec la chanteuse, accompagnée de l’orchestre de Richard Gardet, pas très loin de là où elle a appris à chanter, sous la musique de son professeur de chant, ses 50 ans de chansons. On y a bu, dans l’air brûlant du Sud, à la coupe sainte, voyagé de Courthézon jusqu’à Séville, et jusqu’au bout du monde. En cet été 2015, en Provence, elle s’est donc muée en dame de charité pour quelques dates éparses, du côté de Pertuis ou de Salon-de-Provence, pour la Sep Pays d’Aix ou pour le Blé de l’espérance, au profit des enfants malades de l’hôpital…
Le 18 octobre 2015, c’est au Trianon, Boulevard de Rochechouart, dans le 18ème arrondissement, que s’est prolongé… et terminé le Paris de Michèle Torr. Nous nous sommes retrouvés dans un théâtre idéal, d’or et de velours, un café-concert imaginaire, pour un spectacle intimiste où se sont succédé les gosses et les femmes de Paris, réincarnés par une chanteuse inspirée qui a été tour à tour une femme séparée de son homme par la guerre, ou bien trahie, abandonnée par lui, ou encore une star du music-hall, une diva, un ange rouge et noir, affublé de plumes multicolores, de strass et de paillettes, qui a chanté pour nous faire pleurer autant que pour nous faire rire.
Ce ne fut pas un spectacle intimiste tel que le laissait préfigurer son titre, avec un piano-voix-violon du début à la fin, mais assurément un spectacle personnel, imaginatif et riche. Et un vrai "cœur à cœur" a bien eu lieu.
Vêtue de mousseline rouge et de dentelle noire puis de satin noir tout brodé de strass elle a chanté un certain nombre de ses tubes : Midnight Blue en Irlande, Discomotion, J’en appelle à la tendresse, J’aime (extrait), Emmène-moi danser ce soir et Je m’appelle Michèle, alors que ses musiciens et choristes ont entonné, entre les deux parties du spectacle, un « medley » au cours duquel on a pu entendre, presque dans l’ordre chronologique, C’est dur d’avoir seize ans, Dans mes bras oublie ta peine, Ce soir je t’attendais, Cette fille c’était moi, Une vague bleue, Lui et Une petite Française. Peut-être y manquait-il Un enfant c’est comme ça, mais entendre ces extraits aura été bien agréable.
Alors que de Chanter c’est prier il n’est resté que Coupo Santo, de son dernier album Diva, Michèle Torr a chanté cinq chansons, Je ne veux chanter que l’amour, Tout l’amour du monde, Il se peut que je t’aime encore, Diva et Qu’est-ce qu’ils disent ?
Pour la partie « intimiste », on a pu écouter A mon père ainsi que, pour débuter la seconde partie, Chanson inédite (intimiste sur le plan des paroles, mais pas des arrangements !), le très théâtral Et toute la ville en parle et surtout, Diva...
Mais là où elle a le plus étonné, c’est en recréant, dans ce beau théâtre du Trianon, au pied de la butte Montmartre, l’ambiance des cafés-concerts d’antan, en donnant à son spectacle des couleurs de récital de chanteuse réaliste, auxquelles ont contribué la reprise de Je suis seule ce soir de Léo Marjane, mais aussi T’es l’homme qu’il me faut d’Edith Piaf, Il se peut que je t’aime encore, de Charles Dumont (et Sophie Makhno), Si je n’avais plus, d’Aznavour, ou encore Quand on n’a que l’amour, de Brel, interprété a cappella et sans micro…
Mais Michèle Torr aime le rire et le music-hall, c’est pourquoi elle a aussi choisi de proposer, affublée d’un grand « truc en plumes », un « medley » de chansons de Mistinguett tout empreint de gouaille bien parisienne, avant le primesautier Ils s’aiment et alors ? (sur les amours homosexuelles, qui rappelle par son thème le Comme ils disent d’Aznavour). Et puis elle a chanté Diva, qui a pris là toute sa dimension, à la fois intimiste, avec le ton de la confidence et des accents de Barbara pour s’adresser au public, mais aussi humoristique, avec l’insertion par Georges Chelon dans la mélodie d’Alice Dona, de l’extrait de L’Air des Bijoux de Charles Gounod, cher à La Castafiore, tout en restant dans l’ambiance café-concert qui teintait l’ensemble du spectacle.
Et c’est avec humour aussi qu’elle s’est tournée enfin tournée vers le public pour dire, en réponse à la question habituellement posée par les journalistes pour savoir si cela ne la gêne pas d’être une chanteuse populaire, avec un zeste d’Arletty dans le ton et dans le geste : « Pas du tout ! », annonçant ainsi sa dernière chanson, le festif Qu’est-ce qu’ils disent ? .
Elle a tenu la scène du Trianon sans filet avec vingt et une chansons devant un public de fidèles admirateurs venus moins nombreux qu'au premier rendez-vous à l’Olympia, mais plus large que celui d’ « Amour toujours ». En effet, le choix de cette salle, au pied de la butte Montmartre, a attiré un public sensiblement différent, composé de personnes de toutes tranches d'âge qui venaient découvrir pour certaines pour la première fois, sur scène, la chanteuse populaire.
Du Paris de Michèle Torr, il nous reste heureusement le double DVD De l’Olympia au Trianon que l’on peut se procurer sur le site www.micheletorr.com .
Décembre 2015 enfin : nous voilà sous les voûtes d’une cathédrale ou d’une église, où la chanteuse prie comme elle chante, à tire d’aile et en plein ciel, des chansons de Noël et des prières, pas forcément pieuses, pour faire sa profession de foi et d’amour, d’amour des enfants, tel celui qui demeure vif en chacun de nous, d’amour des autres, d’amour fraternel, d’amour universel, quand on n’a plus que ça…
Chanter c’est prier, à Aix-en-Provence, puis à Bergerac, c'était Noël avant Noël.
Pendant l’avant-spectacle, parmi les airs de musique classique interprétés par Mathieu Chocat, Sébastien Trognon (Pierre Schmidt est venu les rejoindre après à la guitare), on aura reconnu l’air de Schubert qui a donné naissance à Dis-moi mon Dieu, la chanson que Michèle Torr a enregistrée en 1977 sur l’album J’aime.
Ensuite, après la prestation de la chorale locale (Les Petits Chanteurs d’Aix à Aix et Chœur en B, dirigé par Eric Picot, à Bergerac), c’est Michel Monaco en Provence et Thomas Hernandez en Périgord qu’on a écoutés pour quelques chansons.
Puis Madame Michèle Torr, vêtue d’une belle et sobre robe noire sous un manteau de neige dont elle s’est défaite assez vite, dont le répertoire a été revisité et réorchestré par Mathieu Chocat, et c’est un superbe bouquet de chansons qui a formé ce nouveau tour de chant aux couleurs spirituelles.
Une promesse tenue donc,
« Ce n’est pas une messe
Rien de plus que ma promesse… »,
Chanter c’est prier.
Pour les « classiques » Michèle Torr a choisi de garder Midnight Blue en Irlande pour son atmosphère, J’en appelle à la tendresse, A mon père et Un enfant c’est comme ça, particulièrement prenant. Mais aussi, inévitablement, Emmène-moi danser ce soir…
Pour les reprises, elle a choisi Douce nuit, Le Noël de la rue (d’Edith Piaf), La prière (de Georges Brassens) et l’Allelujah (adapté de Léonard Cohen) en plus de l’Ave Maria de Gounod, de Mon ange de Bruno Coquatrix, de Quand vint la grâce (adapté de Amazing grace) et de Quand on n’a que l’amour.
Elle a aussi rendu hommage à Sœur Emmanuelle avec Son paradis c’est les autres, s’est adressée avec la voix de Claude Barzotti à Notre Père et a entonné l’hymne provençal, Coupo Santo.
De son dernier album elle a gardé Je ne veux chanter que l’amour et Tout l’amour du monde, dans un spectacle qui nous a emportés de la parfois triste, parfois belle réalité à la magie céleste, en passant par l’univers poétique des Effarés d’Arthur Rimbaud.
Avec une voix grave et incandescente, telle une braise enfouie, que l’on peut retrouver en se procurant Tout l’amour du monde…, le CD du spectacle. www.micheletorr.com .
Quelle belle façon de fêter cinquante ans de carrière ce fut que de nous offrir en un an à peine ces quatre spectacles différents!