mardi 25 février 2020

Michèle Torr chante le temps…(17)


« Je n’ai plus le temps
De perdre du temps
Je n’ai plus envie
De gâcher ma vie… »,
Je n’ai plus le temps, 2019.


En 1987, Michèle Torr fête ses quarante printemps… Alors, après l’Olympia de janvier, qui hélas ! ne sortira pas en disque - alors que l’Olympia 83 (82 en fait) avait été certifié disque de platine -  (mais il existe peut-être un enregistrement de celui de 87 dans les tiroirs de la maison de disques, qui n’attend qu’une occasion pour venir se lover au creux de nos oreilles),

où elle a repris Hymne à l’amour d’Edith Piaf :
«Nous aurons pour nous l'éternité
Dans le bleu de toute l'immensité
Dans le ciel, plus de problèmes
Mon amour, crois-tu qu'on s'aime?
Dans le ciel plus de problèmes
Mon amour puisque tu m'aimes »
ce n’est pas un mais ce sont deux albums qui vont sortir coup sur coup, à moins d’un mois d’intervalle. Le premier (et le dernier chez Az),
 c’est Chansons de toujours, second album de reprises de grandes chansons françaises après celui de 1976.
En ce mois de septembre 1987, on peut y entendre La mer de Charles Trenet :
«La mer
Qu'on voit danser le long des golfes clairs
A des reflets d'argent
La mer
Des reflets changeants
Sous la pluie
La mer
Au ciel d'été confond
Ses blancs moutons
Avec les anges si purs
La mer bergère d'azur
Infinie ».
Ou encore Que reste-t-il de nos amours ?
« Ce soir le vent qui frappe à ma porte
Me parle des amours mortes
Devant le feu qui s'éteint
Ce soir c'est une chanson d'automne
Dans la maison qui frissonne
Et je pense aux jours lointains
Que reste-t-il de nos amours
Que reste-t-il de ces beaux jours
Une photo, vieille photo
De ma jeunesse
Que reste-t-il des billets doux
Des mois d'avril, des rendez-vous
Un souvenir qui me poursuit
Sans cesse
Bonheur fané, cheveux au vent
Baisers volés, rêves mouvants
Que reste-t-il de tout cela
Dites-le-moi
Un petit village, un vieux clocher
Un paysage si bien caché
Et dans un nuage le cher visage
De mon passé
Les mots les mots tendres qu'on murmure
Les caresses les plus pures
Les serments au fond des bois
Les fleurs qu'on retrouve dans un livre
Dont le parfum vous enivre
Se sont envolées Pourquoi ?... ».
C’est joli la mer, que chanta Jacqueline Boyer:
« C'est joli la mer au sable fin des jours
Quand on a au cœur un peu d'amour
Dans tes yeux si clairs protège bien mon cœur
Car le temps est court nul n'y peut rien… ».
A bientôt nous deux, signée Robert Gall :
«  Tu t'en vas ce matin
Et le long de ton chemin
La clairière, la rivière
T'ont dit: «  A bientôt nous deux »
Tu t'en vas quelques jours
En attendant ton retour
Chaque rose, chaque chose
T'ont dit: « A bientôt nous deux »
Mais moi, mais moi
Moi seule qui n'ai rien dit
Crois-moi, crois-moi
Je le pensais aussi
Mon cœur  tout bas chantait
Comme eux : «  A bientôt nous deux »
Bien longtemps mon refrain
T'a suivi sur le chemin
Sa musique nostalgique disait:
« A bientôt nous deux… ».
J’attendrai, dont on se rappelle surtout la reprise de Dalida :
« Le temps passe et court
En battant
Tristement
Dans mon cœur si lourd
Et pourtant j'attendrai
Ton retour… ».



Probablement Michèle Torr devait-elle un dernier 33 tours à Az avant de pouvoir signer dans une nouvelle maison de disques et a-t-elle dû enregistrer cet album avant d’enchainer avec I remember You cher Zone Music. C’est celui-ci qui marque, en octobre 87, son vrai retour.

 « Dis, j'aimerais te parler du passé
Des chemins que l'on a suivis
Je ne pourrai jamais t'oublier
Toi le premier de ma vie
Dis, je t'attends un peu comme autrefois
Quand tu rentrais tard dans la nuit
Mais il y a longtemps déjà
Que mes petits matins sont gris ».
La nostalgie, ce n’est pourtant pas un thème bien nouveau dans le répertoire de la chanteuse…
« À la Noël
Maman était très belle
Comme la poupée, au pied du sapin vert
Dis-moi pourquoi,
Je n'aime plus les Noëls
Ni les fêtes,
Ni les anniversaires
Quand j'ai grandi
Mes poupées ont vieilli
Dans un grenier
Ou dans l'oubli
Quand j'ai grandi
J'ai laissé sous la pluie
Tout un bouquet
De fleurs de mai
Drôle de printemps
Où le soleil m'attend
Avec la peur d'aimer
La peur de vivre
Et de temps en temps
Tous mes chagrins d'enfant
Sont comme des pages
Arrachées dans un livre
Quand j'ai grandi
Mes poupées ont vieilli
Dans un grenier
Ou dans l'oubli
Quand j'ai grandi
J'ai laissé sous la pluie
Tout un bouquet
De fleurs de mai
À la Noël
Maman était très belle...
Dis-moi pourquoi
Je n'aime plus les noëls
La vie passe
Et rien n'est plus pareil… ».
« Aimer passionnément
Sans plus jamais compter les heures »,
Les choses de la vie.
« Un filet de Bango
Bien secoué dans le tempo »,
Carnaval à gogo.


Ce qui était nouveau dans cet album, c’était  - les lèvres rouges – le ton humoristique, voire burlesque, avec lequel le thème rebattu de la rupture amoureuse était traité.
La bonne épouse d’Emmène-moi danser ce soir se métamorphosant en harpie vindicative et vengeresse. Ce qui ne la dispense pas de faire preuve d’une ironie acerbe.
« J’ai été amoureuse avant toi
Et si j’ai oublié ce temps-là
Quelquefois quand j’y pense
Ça me rappelle mes premières vacances »,
Sixtees.
 « Il parait que tu la couvres de fleurs
Au premier vent d'automne
Il parait qu'à en croire la rumeur
Tu ne crois plus personne
Il parait qu'elle t'attend chaque jour
Chaque heure, chaque minute
Mais l'amour qu'elle te porte
Ressemble à une insulte… »,
Et toute la ville en parle.
« Qu’est-ce qui t’amène ici
A deux heures du matin
On fait comme on a dit
Si tu veux tu dis rien
Mais ton délire d’amour
C’est pas un Happy end
Ça va faire dix-huit jours
Sans compter les week-ends »,
Toi émoi.
« Ça fait trop longtemps que je ne suis pas allée au cinéma avec toi
Je me souviens d’un certain film de Pagnol la dernière fois
Mais ce soir les rôles sont à l’envers
Et c’est toi qui pars alors j’ai froid comme en hiver
Mais je lui souhaite tous les bonheurs
Que tu as su me donner
Tu rentreras aux mêmes heures
Tu ne pourras jamais changer… »,
Tu ne vaux pas une larme.
(Il paraît… que) les paroles de celle-ci étaient signées – la vraie ?- Michèle Torr !

A suivre.




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