vendredi 10 mai 2019

Michèle Torr, ses combats et son nouvel album

 LA-SEYNE VIE LOCALE

PAR PEGGY POLETTO Mis à jour le 08/05/2019 à 05:26 Publié le 08/05/2019 à 05:26



Michèle Torr et son fils Romain Vidal, hier, au centre de rééducation Pomponiana. Valérie Le Parc

Hyères Présente hier au centre de rééducation Pomponiana auprès de son fils Romain atteint de sclérose en plaques, la chanteuse s’active pour récupérer des dons pour la recherche. Rencontre
Mais vous êtes bien Michèle Torr ? ». Étonnée de rencontrer la chanteuse dans le jardin du centre de rééducation Pomponiana-Olbia à L’Almanarre, cette pensionnaire n’en revenait toujours pas. « Oui c’est bien moi. Je suis venue voir mon fils Romain qui vient de passer un mois ici. Il a la sclérose en plaques ». Rencontre avec l’interprète de Emmène-moi danser ce soir, Je m’appelle Michèle ou J’en appelle à la tendresse.

Vous rencontrer à Pomponiana n’est pas un hasard. La sclérose en plaques a débarqué dans la vie de votre fils Romain alors qu’il venait d’avoir 40 ans…
Le diagnostic est tombé en 2007 grâce à l’IRM. C’est la seule façon de savoir s’il s’agit de la sclérose en plaques, une maladie auto-immune qui attaque le système nerveux. Une maladie que l’on freine mais que l’on n’arrête pas. Auparavant il y avait des signes: la fatigue, le stress, un mal à la jambe… Des choses qui paraissent anodines et qui revenaient. Ensuite, il faut savoir qu’il y a plusieurs formes de sclérose en plaques. Certains travaillent, d’autres comme Romain sont cloués sur un fauteuil roulant. Cette maladie touche 75% de femmes, entre 25 et 40 ans.
Vous menez tous les deux un combat pour la recherche.
Avant d’être confronté à la maladie, Romain [qui a désormais 52 ans] était un homme très actif. Il était producteur de spectacles. Aujourd’hui, il s’active à mes côtés pour faire avancer la recherche contre la sclérose en plaques grâce à l’association SEP du Pays d’Aix (1) que nous avons créée. Il garde une force extraordinaire. Les gens atteints par cette maladie vous donne une leçon de vie incroyable et ne se plaignent jamais.
Le 7 juillet un concert exceptionnel est organisé à Pertuis (Vaucluse) en faveur de l’association. Quels invités attendez-vous?
Nous allons réunir dans mon village natal, comme nous le faisons depuis 7 ans, des artistes et amis pour récolter des dons. Cette année, je peux compter sur la participation de Michel Drucker qui viendra présenter en avant-première son one-man-show, mais aussi Frédéric Zeitoun [le parolier a collaboré avec Michèle Torr, Charles Aznavour, Enrico Macias…] et le groupe Le Condor. À notre petit niveau - car nous n’avons pas la puissance médiatique d’un Téléthon -, nous avons récolté 150.000 euros qui ont été versés pour la recherche. Il est primordial de le faire pour aider l’association PACASEP présidée par le professeur Jean Pelletier, chef du service neurologie de la Timone à Marseille.



 Michèle Torr et son fils Romain présentent le chèque de la SEP du Pays d'Aix de 20.000 euros qu'il vont remettre au Professeur Pelletier chercheur à la Timone à Marseille afin de lutter contre la sclérose en plaque. Dominique Leriche

Après une longue période d’absence en studio d’enregistrement, vous sortez Je vais bien, votre nouvel album. Quel a été le déclic?
Pour tout dire, je faisais tranquillement mes tournées - dont Âge tendre et tête de bois - avec les chansons que le public voulait entendre. Et parfois, dans la vie, des choses vous bousculent, vous secouent. J’ai vécu une séparation et rapidement l’envie d’écrire est venue. Ainsi est née le titre "La première chanson" qui fait référence au public et à ma mère qui est décédée alors que j’avais 18 ans. Il y a douze chansons dans cet album dont quelques reprises réorchestrées (comme La Grande chanson), des nouvelles écrites avec Stella et Guy Mattéoni (2) et avec une musique composée par mon fils Romain.
Il est abordé un thème fort, celui des femmes victimes de pervers narcissiques. Est-ce votre part de vécu personnel?
Ces nouvelles chansons sont effectivement proches de mon ressenti. J’ai été bouleversée par un reportage que j’ai vu tard dans la nuit sur les pervers narcissiques et sur le parcours de ces femmes qui témoignaient. Je me suis sentie proche d’elles.
Samedi prochain, Bilal Hassani représentera la France au concours de l’Eurovision. Cette expérience vous l’avez tentée?
À deux reprises. En 1966, pour le Luxembourg avec Ce soir je t’attendrais [elle termine 11e] et en 1977, l’année de la victoire de Marie Myriam j’ai chanté Une Petite française pour Monaco. Je n’ai pas gagné [Michèle Torr termine toutefois à la 4e place]. À cette époque, l’Eurovision c’était la chance de chanter nos chansons à l’étranger.


(1) Pour faire un don : SEP, 280 route de Valcros 13090 Aix-en-Provence. www.sep-paysdaix.fr
(2) Guy Matteoni est notamment à l’origine des tubes : L’été s’ra chaud (éric Charden), La vie la nuit et Jardin d’enfants (Début de soirée), des thèmes d’Albator...


Le lecteurs de Nice-Matin ont pu trouver le même article dans l'édition du 10 mai 2019.

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