dimanche 20 mars 2016

Michèle Torr, Olympia février 80 et décembre 82.

« La plus célèbre des salles de spectacle parisienne est mise à l’honneur avec une toute nouvelle collection intitulée Olympia 2CD.
L’occasion de retrouver ou de découvrir des concerts mythiques, tous les grands noms qui ont foulé la scène de l’Olympia ».


Universal, sous le label Mercury, sort ce vendredi 25 mars 2016 22 doubles CD dans une collection intitulée Olympia 2 CD
Pour Michèle Torr, ce sont ceux de février 1980 et de décembre 1982 qui ont été retenus.
Si l’enregistrement partiel du premier, sorti en 33 tours  quelques jours à peine après avoir été capté, a été réédité en CD en 2000, celui de 1982, sorti quant à lui dès les premiers jours de décembre 1982 sous le titre Olympia 83 - probablement par crainte que le public ne l’achète pas en 1983 sous le titre Olympia 82! - ne l’a jamais été. Ce sont pourtant deux des plus gros succès discographiques de la chanteuse et si le premier a été certifié double disque d’or, le second lui a valu un disque de platine.
Alors, bien sûr, on est ravis de cette première réédition en CD de l’Olympia 82, même si cela aurait pu être l’occasion d’offrir enfin une version intégrale de ces deux spectacles, puisque chacun des deux disques originaux ne comportait que douze chansons (avec en plus une « introduction » pour le premier) alors que le tour de chant de 1980 était constitué d’une quinzaine de chansons, et celui de 1982 également.


Michèle Torr a vraisemblablement chanté Une vague bleue, Une petite Française ou même Cette fille c’était moi, en février et mars 80, et Chanson inédite alors que, en janvier, le 45 tours portant ce titre était sorti en France, au moment où AZ préférait éditer en Belgique une version studio de Les roses blanches, avec en face B L’homme à la moto, d’Edith Piaf. De plus, afin que les deux albums se distinguent bien l’un de l’autre, on ne retrouve sur celui de 1982 que deux tubes présents sur celui de 1980, à savoir Emmène-moi danser ce soir et Discomotion, tandis que Un enfant c’est comme ça, Je m’appelle Michèle,  J’aime ou Quand un homme a du charme, que Michèle a écarté assez vite de son tour de chant, ne réapparaissent pas. La ritournelle, l’Ave Maria de Gounod, Jezebel et Boulevard du rock non plus.


Car entre temps son répertoire s’est enrichi de deux tubes, et non des moindres, à savoir Lui en 1980 et surtout J’en appelle à la tendresse en 1981. Il y a eu aussi le « petit dernier », A faire pleurer les femmes, qui continuait de se promener dans les hit-parades. Et Michèle souhaitait visiblement se démarquer de l’image de chanteuse aux « chansons rose bonbon » qui lui collait à la peau, avec un peu de jazz (Stormy weather), le festif Juillet-Août à Tahiti que son fils Romain Vidal lui avait composé et des titres comme Lettre ouverte, Le ghetto ou La Pologne (où la situation politique, quelque 37 ans après la fin de la deuxième guerre mondiale, se révélait particulièrement douloureuse) avant un final tout en douceur, l’inédit Chanter. Jean Albertini et Didier Barbelivien lui avaient aussi concocté un hommage à Bruno Coquatrix pour le début de spectacle: Entrée des artistes. Peut-être vers la fin du mois de décembre (elle a chanté sur la scène du Boulevard des Capucines du 30 novembre au 26 décembre, soit quatre semaines complètes, cet hiver-là) a-t-elle testé sa somptueuse reprise du Midnight Blue de Louise Tucker qui avait envahi les ondes, et dont, après sa sortie dès la première quinzaine de janvier 83, elle allait à son tour faire un tube (300 000 exemplaires du 45 tours Midnight blue en Irlande ont été vendus, et le 33 tours sorti dans la foulée a été certifié Or).
Les bandes complètes de ces spectacles vont donc continuer de dormir dans les archives d’Universal…L’autre motif de déception – mais il s’agit là d’une collection à petit prix !- c’est l’absence de livret avec la reproduction du visuel des deux 33 tours originaux.
Cependant, ces deux réserves ne doivent pas faire oublier que la réédition en CD de l’Olympia 82 est une très bonne nouvelle.


Et l’occasion aussi de feuilleter à nouveau les programmes de ces deux Olympia, dont le premier fut celui de la consécration. Les titres des articles de presse qu’on a pu lire s’en sont fait l’écho : Michèle Torr, cette fois, c’est parti, « Il ne me restait plus qu’à conquérir Paris », Le triomphe de Michèle Torr, etc. Un tel succès que l’après Olympia a été difficile à gérer émotionnellement, comme elle l’a confié sur Bergerac 95 en novembre dernier, au regretté Philippe Bastide qui lui demandait :
« Parmi toutes, ces années, tous ces succès, est-ce qu’il y a des moments qui vous reviennent, des moments plus forts que les autres peut-être, des rencontres ?
- Des moments, je pourrais vous dire l’Olympia 80. C’était mon premier Olympia toute seule, en vedette. J’avais déjà fait l’Olympia mais en première partie, de Claude François, d’Enrico Macias. Je faisais beaucoup de tournées, je vendais beaucoup de disques, mais je ne faisais pas l’Olympia toute seule. Ma production avait peur que le public parisien ne me suive pas. Et puis un jour je me suis dit : « Vraiment je veux savoir… »  Donc je me suis lancée, j’ai dit, toute seule, « Je fais l’Olympia » et tout le monde m’a suivie. Et un mois, un mois à guichets fermés, ça a été un moment extraordinaire, vous vous en doutez… Et puis, lorsqu’on a terminé, j’étais dépressive même, parce que c’était tellement fort, tout ce que j’avais vécu, pendant un mois… Quand ça s’arrête, comme ça, on est mal, on est en manque, et c’est ce qui s’est passé. Voilà, je peux vous parler de ce moment-là, parmi plein d’autres moments… 
(Interview en direct, le samedi 21 novembre 2015, sur Bergerac 95).
On se la rappelle pourtant, apparemment radieuse, entonnant quelques jours après, toute de rose vêtue, Sous le ciel de Paris dans un Cadence 3 de Guy Lux sur FR3. Car elle, qui se défiait de Paris et du parisianisme, a bien conquis la capitale en cette fin février et ce début mars 1980.


Cet Olympia lui a aussi ouvert les portes des plus grandes émissions de variétés. Les Carpentier, qui ne l’avaient jamais encore invitée dans un Numéro Un, concurrence entre chanteuses orchestrées par leurs producteurs oblige, auraient envisagé de le faire enfin. La promesse ne sera pas tenue : ils sont remerciés en Mai 1981. Par contre, la voici dans Stars de Michel Drucker dès novembre 80, et on la verra de plus en plus régulièrement chez Guy Lux, Jacques Martin, puis Patrick Sabatier ou Patrick Sébastien, aux grandes heures des variétés à la télévision. 


Et quoi qu’elle en dise,
« Pour me sophistiquer laissez tomber
Peine perdue…
Pas facile d’être une star j’ai toujours envie de chanter
Pour moi c’est un plaisir pas un métier »
Lettre ouverte, 1981,
c’est bien une star qui s’est installée, pour un mois entier, à l’Olympia, le 30 novembre 1982.
Alors ne boudons pas notre plaisir de voir enfin ce disque réédité en CD !

Double CD disponible le 25 mars 2016.

Disque : 1
  1. Introduction
  2. Ma première chanson
  3. Quand un homme a du charme
  4. Un enfant, c'est comme ça
  5. Discomotion
  6. J'aime
  7. La ritournelle
  8. Je m'appelle Michèle
  9. Emmène-moi danser ce soir
  10. Jezebel
  11. Les roses blanches
  12. Ave maria
  13. Boulevard du rock

Disque : 2
  1. Entrée des artistes
  2. Discomotion
  3. Emmène-moi danser ce soir
  4. Stormy weather
  5. Juillet-août à Tahiti
  6. À faire pleurer les femmes
  7. Le ghetto
  8. Lettre ouverte
  9. La Pologne
  10. J'en appelle à la tendresse
  11. Lui
  12. Chanter

©ED & GD. 


1 commentaire:

  1. Merci pour ce billet précisant avec détails la sortie de ces deux albums enregistrés en public à l'Olympia . le disque de novembre 1982 ou l'on retrouve le récital de Michèle Torr à l'Olympia m'a marqué car mon père le possédait en disque et l'écoutait souvent à la maison .j'aimais bien "Boulevard du rock" et son intro "vous me voyez chanter du rock and roll ?" et j'ai chialé en écoutant "Les roses blanches" bien avant de connaitre la version original de Berthe Sylva . Quelques mois plus tard , j'écoutais le double album de Renaud à l'Olympia en janvier 1982 , on peut aimer les deux, c'est çà la variété !

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