Du haut de
ces pyramides plus de soixante ans nous contemplent ! L’image laisse bouche
bée, tant cette grande dame de la chanson française qu’est Michèle Torr a
traversé les modes pour émarger présentement aux abonnés présents.
Elle le
prouvera d’ailleurs superbement pas plus tard que le samedi 6 avril à 20h
(notez bien que ce sera la veille de son anniversaire…), en la salle
Marcel-Sembat de Chalon-sur-Saône.
Admirateurs(trices) de toujours,
curieux de nature, sachez que les places restantes ne courent pas les
rues... Interview.
Que vous
inspire le fait d’avoir fêté soixante ans de carrière à Paris, aux Folies
Bergère, en octobre 2023 ?
« C’était
génial, c’était que du bonheur ! Je voulais les Folies Bergère parce que c’est
très personnel. Lorsque je suis venue à Paris j’habitais au n°33 de la rue
Bergère dans une chambre de bonne, et je n’avais jamais fait Les Folies
Bergère. J’avais fait une quinzaine de fois l’Olympia, et j’avais envie de
chanter dans cette salle qui m’a fait rêver évidemment quand j’étais très jeune
à mon arrivée à Paris, puisque j’habitais à côté. D’ailleurs j’ai demandé à
Didier Barbelivien de m’écrire une chanson particulière pour cette entrée en
scène aux Folies Bergère. C’était magnifique, c’était très beau. »
Comment
expliquer une telle longévité, et un souvenir a-t-il plus de poids qu’un autre
?
«Je ne
l’explique pas, je remercie surtout infiniment les gens. J’aime la scène
par-dessus tout, le contact avec le public, et il me le rend bien. On a partagé
ensemble des chansons, des moments, c’est un peu comme ma deuxième famille. Je
trouve que j’ai de la chance. »
Rares seront
les artistes à l’avenir à pouvoir se prévaloir d’une telle solidité. Vous
sentez-vous privilégiée ?
« Tout à
fait, je me sens privilégiée. Je remercie d’être là soixante ans après, d’avoir
des fidèles, d’avoir partagé ces moments d’amour, ces chansons. »
Eprouvez-vous
toujours le même plaisir à interpréter des chansons depuis des décennies ?
«
Absolument, ça peut même étonner vu de l’extérieur, parce que c’est une
question que les journalistes posent souvent. Chanter « Emmène-moi danser ce
soir », et puis d’autres…Est-ce qu’il n’y a pas une lassitude ? Heureusement
que non, car ce serait terrible ! Non, non, non, vous savez, tous les soirs
c’est un peu comme si c’était la première ou la dernière fois. Je ne sais pas,
mais ce n’est jamais pareil. Sur scène, il y a quelque chose de magique qui
fait qu’on y va avec le trac, et puis il y a la joie, le bonheur d’y être
après. »
Avez-vous
quelques titres que vous placez au-dessus du lot ?
« Oui, «
J’en appelle à la tendresse », que j’affectionne tout particulièrement, et qui
est malheureusement encore complètement d’actualité. »
Et le
public, il plébiscite lesquels ?
« Emmène-moi danser ce soir » évidemment en premier. Au bout d’un moment, lors du tour de
chant, il y a toujours quelqu’un qui la réclame en criant dans la salle. « J’en
appelle à la tendresse » est apprécié, « Un enfant c’est comme ça », « Je
m’appelle Michèle », «Une vague bleue »…Mais c’est sûr que je ne me vois pas
faire un tour de chant sans interpréter « Emmène-moi danser ce soir ». »
Votre timbre
de voix est inconfondable. L’avez-vous particulièrement travaillé ?
« Je l’ai
travaillé en montant sur scène, naturellement, devant et avec le public, en
chantant régulièrement. »
Quelle tournure prendra votre concert du 6 avril à
Chalon-sur-Saône, et auriez-vous un message à délivrer aux Chalonnais et aux
Chalonnaises ?
« De venir
nombreux, déjà ! Il y aura bien sûr les chansons que le public attend dont on
vient de parler. Il y aura aussi quelques surprises, j’emprunte toujours
deux-trois chansons à d’autres interprètes, que j’aime bien. Ce sont des
chansons que j’aurais aimé interpréter, et je le fais. »
Y a-t-il un
aspect artistique qu’il vous aurait plu de toucher, ou développer, et qui ne
l’a pas été ?
«Non, j’ai
toujours rêvé d’être chanteuse, mon envie c’était de monter sur une scène. J’ai eu la chance,
grâce au public, de pouvoir vivre de ce rêve. »
Les femmes
ont-elles plus d’aptitudes à la réceptivité que les hommes ?
«Je pense
que les femmes ont fait le succès de, par exemple, « Emmène-moi danser ce soir
» en grande partie, parce que je crois que ce sont surtout les femmes qui ont
acheté cette chanson pour leur mari, afin de leur dire : « Bon, c’est bien beau
ton fauteuil, ta télé, le football, mais emmène-moi danser quand même !». C’est
un public familial, et c’est très amical. Les femmes me disent : « Mon mari est
amoureux de vous » (rires). C’est très mignon ! Je le prends très gentiment et
comme elles le disent, c’est-à-dire sans qu’elles en soient gênées.
Michel
Poiriault.
poiriault.michel@wanadoo.fr
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