: il y a bien là l’expression du désarroi d’une femme prise en otage par ses sentiments, prise au filet d’une histoire, d’un regard beau comme un diamant noir, qui vient de se séparer de celui qu’elle aimait et, même si c’est elle qui laisse, elle souffre, et regrette, et revit en rêve les instants passés, précieux, perdus…On ne saura pas quelle est la part de vécu là-dedans, mais elle n’est certainement pas des moindres. La liberté comme un mirage, la rupture comme un naufrage. Michèle Torr aurait pu l’écrire, et c’est sans doute bien elle qui l’a inspirée, de même que
Composée par Manuel Pareja Obregón, les paroles en sont signées Rafael de León.
Olé Olé...
Olé Olé...
Olé Olé...
Olé Olé...
Je n'aurais plus qu'à te rejoindre... si tu mourais
Elle ne vous entendrait pas ».
Michèle Torr osera reprendre la plume et s’investira plus encore dans l’écriture de son album Seule, en 1997. « Aujourd’hui, j’ose prendre la plume » sera le titre d’un article d’Isabelle Morand dans Télé Star. Elle en cosigne six chansons sur douze. Seule aussi car c’est le premier album de chansons originales qu’elle autoproduit, seule, comme une grande…
« Je me suis enfin laissée aller à dire ce que je ressentais, ce que j’avais sur le cœur, mes émotions, mes états d’âme aussi, souvent des choses que je vis, ou que j’ai vécues… »confiera-t-elle à Platine dans un article intitulé « La solitude des hautes altitudes », dont le titre est inspiré de Goldman.
Pour Seule, elle retrouve Christian Accardi qui avait cosigné avec Claude Perraudin le très beau Ne m’oublie pas en 1991.
« Avec Christian Accardi, j’avais quatre textes que l’on a retouchés ensemble et sur lesquels il a écrit ses musiques », précisera-t-elle.
Seule est une très belle chanson sur la place des femmes dans le monde, poupées de chiffon blessées, voilées, prisonnières de la folie des hommes, et sur celle de l’une d’entre elles en particulier : la chanteuse, chanteuse d’un soir, qui trouve auprès du public un refuge, une forme d’amitié, mais au prix de son intimité, car il lui vole son histoire, entre mensonge et vérité. Une chanson qui pose des questions plus qu’elle ne donne de réponses. Qui parle aussi de l’amour, de mariages, des deuils qui la déchirent, de la solitude…
« J'ai pris tous les avions du monde
Et je ne sais toujours pas
Si de l'autre côté la Terre est ronde
Où est l'envers, où est l'endroit
Folies des hommes, j'ai eu si mal
Je suis morte cent mille fois
Les gens se font la malle
Les blessures restent là
Amie des plus grands de ce monde
Des rois, des chefs d'État
Poupée de chiffon dans une ronde
Une reine ne danse pas
Femme promise, qu'on me réponde
Pour quel prince, pour quel roi
N'ai-je pas été blonde
N’ai-je n'aimé que toi ?
Je suis une femme seule
Entourée mais si seule
Je n'ai que des amis
Mille dans chaque pays
Je suis une femme seule
Et dans ma tour d'ivoire
Entre mariage et deuil
Toujours un peu plus seule
Quand tu t'en vas
J'ai vu à travers vous le monde
Comme dans un cinéma
Les guerres, les gosses qu'on tue, les bombes
Dieu cloué sur sa croix
Folies des hommes, les femmes ont mal
Vos mensonges nous déchirent
Celles qui portent le voile
Ne savent plus sourire
Certains soirs sous les projecteurs
J'ai envie de pleurer
En écoutant battre vos cœurs
Le mien est à vos pieds
C'est trois fois rien ces quelques fleurs
Mais c'est votre amitié
Vous savez, j'ai si peur
Le soir quand vous partez
Je suis une femme seule
Tant aimée mais si seule
Rien de ce qu'on écrit
Ne ressemble à ma vie
Je suis une femme seule
Cette chanteuse d'un soir
Que les gens viennent voir
Rendez-moi mon histoire
D'une femme seule
Alors c'est donc ça votre monde
Mille et seule à la fois
Moi, je ne veux plus tourner dans cette ronde
Me déchirer pour lui, pour toi
Parfums d'amour et de scandale
Je suis si fatiguée
De sourire quand j'ai mal
Mensonge ou vérité
Je suis une femme seule
Entourée mais si seule
Je n'ai que des amis
Mille dans chaque pays
Je suis une femme seule
Et dans ma tour d'ivoire
Entre mariage et deuil
Toujours un peu plus seule
Et tu reviens pas ».
Deuxième chanson : Tes silences. Avec aussi Christian Accardi. Beaucoup de rimes en –ence pour une chanson-confidence (mais ce mot-là, on ne l’y trouve pas !) dans laquelle la chanteuse évoque l’histoire d’amour qu’elle est en train de vivre, et qui tourne mal. Silences, indifférence, absences, vengeance, comme autant de tue-l’amour. On y entend l’impossibilité de dissocier vie privée et vie publique, inextricablement enchevêtrées et l’artiste se débat dans ses contradictions. Un peu de chance, et tout recommence… dans la vie comme dans la chanson.
« Et ce putain de portable qui marche pas
Pas moyen de t'appeler, te dire que ça va pas
Embarquement immédiat,
J' suis bloquée à Roissy
Si loin de tout ici
Je pense à toi
Un mouchoir
J' trouve plus mes lunettes noires
Pour cacher les blessures de tes armes
Et j' me fous que les gens voient mes larmes
Ne suis-je pas faite comme toutes les femmes ?
Arrête tes silences
Joue plus l'indifférence
Laissons-nous une chance
Tout est gagné d'avance
Si tu fais le premier pas
Et ce putain de passé qui me revient
Je me souviens de nos étés, une bastide, un jardin
Quelques roses trop blanches
Qu'on appelait "Michèle"
Il pleut sur la Provence
Je pense à toi
Des couloirs bien trop longs, égarée
J'ai pas le trac, je cherche le plateau B
Notre histoire en direct, une télé
Seras-tu là pour me regarder ?
Arrête tes silences
Joue plus l'amour vengeance
Laisse-moi une chance
De regagner ta confiance
J' vais casser ce silence
Car de toute évidence
J' veux plus de cette absence
J' veux que tout recommence
Arrête tes silences
Joue plus l'indifférence
Laissons-nous une chance
Tout est gagné d'avance
J' vais casser ce silence
Car de toute évidence
J' veux plus de cette absence
J' veux que tout recommence
Si tu fais le premier pas
Allez, viens ! »
Troisième chanson : Regarde-les. Avec encore Christian Accardi. Sur les « Chaplins des temps nouveaux », les SDF. La mélodie évoque en effet les films de Charlot par son rythme et les arrangements (petites notes de piano comme au temps du cinéma muet), de même que par son sujet. On peut être agacé par certains termes en décalage avec le propos (flingués, fan-club Abbé Pierre, looker les vitrines, se payer la une… des super géants de l’info…), gêné par certaines images un peu maladroites (tout humiliés de vieux cartons, ces vieux jouets de peluche, ces chiens sans laisse, -ce sont les SDF eux-mêmes, non ?- ces presque rien…) On préfère les troubadours sans limonaire, les sultans (mais c’est pas vrai)…Il n’empêche, cela se termine Rue de la Pitié comme cela commence parfois chez Maupassant Rue des Martyrs. Et ce mélange de maladresse et d’intentions louables, de poésie et de clinquant, fonctionne plutôt bien quand la révolte se lève dans la voix, sourde comme début d’orage, mais impuissante, avant de s’apaiser… car il est des révoltes qui mènent à l’action, comme celle de Coluche dont le nom vient clore la chanson. Un bel hommage donc, à ceux qui, en dépit de l’indifférence des gens, des hommes politiques en particulier, œuvrent pour combattre la misère.
« Regarde-les rue des Flingués
Tout chiffonnés de vieux chiffons
Tout humiliés de vieux cartons
Pour se protéger du froid, c'est con
Regarde-les clopin-clopant
Comme de vieux jouets de peluche
Qu'on a jetés sur le coin d'un banc
À deux pas des Restos de Coluche
Regarde-les avec leurs airs
De troubadours sans limonaire
De sans-amour, de sans-affaire
Partis du fan-club abbé Pierre
Regarde-les rue de l'Élysée
Looker les vitrines à casse-croûtes
Moi qui connais, toi qui connais
Le prix d'une gare, d'une autoroute
Regarde-les tous ces flingués
Ces oubliés du bout de l'an
Qui te racontent, mais c'est pas vrai
Qu'ils ont un jour été sultans
Regarde-les ces chiens sans laisse
Ces sans-domicile, sans-famille
Ces presque-rien et leur détresse
Ces décousus du bout de la nuit
Regarde-les version française
Tous ces Chaplin des temps nouveaux
S' payer la une sans parenthèses
Des super géants de l'info
Regarde-les tous ces flingués
S' traîner jusqu'à rue de la Pitié
Presque à genoux, presque à tomber
Et les gens passent sans s' retourner
Mais regarde-les dans leurs palais
Ils pensent à eux souvent pourtant
Cette nuit un homme vient de crever
Sous les fenêtres d'un Président
Regarde-les rue des Flingués
Tout chiffonnés de vieux chiffons
Tout humiliés de vieux cartons
Pour se protéger du froid, c'est con
Regarde-les clopin-clopant
Comme de vieux jouets de peluche
Qu'on a jetés sur le coin d'un banc
À deux pas des Restos de Coluche ».
Dernière chanson de l’album. Et dernière chanson cosignée par Christian Accardi. Tant je t’aime. Une femme de marin attend dans un port l’homme que tant elle aime, et qui n’est pas là. Reviendra-t-il ? L’océan est-il si bête qu’il le ramènera ? Une lampe-tempête est clouée sur la porte, les souvenirs sont « dockés » sur les quais méthaniers, mais si le cœur de la dame se prend pour un poète, le port demeure triste et il pleut sur Le Havre, trop paisible. Serait-ce parce que les rêves, comme les bateaux et les pays où ils mènent, ne sont pas les mêmes pour lui que pour elle? L’attente sera vaine et la dame demeurera seule dans sa tour, dans son phare. Une jolie chanson douce-amère sur les doutes, l’incertitude, la désillusion et, finalement, la solitude.
« J'ai cloué sur la porte une lampe tempête,
L'océan est si bête qu'il te ramènera
Quand mon cœur certains soirs se prend pour un poète,
J'ai l'roulis, c'est pas grave, puisqu'il pleut sur le Havre.
Un port c'est toujours triste quand se lève le jour,
Y'a plus d' femme, plus d'artiste, où vont les mots d'amour ?
Sur les quais méthaniers où se dockent les souvenirs,
Les marins fatigués n'osent plus repartir ...
Tant je t'aime, tant je t'aime,
Je te donne mon cœur, mon corps, ma solitude ...
Tu parlais de cargos aux prénoms norvégiens,
Moi, de pays chauds, où chantent les matins,
Nous rêvions d'Amérique, d'îles au trésor,
Que c'est beau la Baltique qu'épouse la mer du Nord ...
Tant je t'aime, tant je t'aime,
Je te donne mon cœur, mon corps, ma solitude,
Tant je t'aime, tant je t'aime,
J te donne les jours qui meurent, l'incertitude ...
J'ai refermé la porte de ma tour, de mon phare,
Je rêve que le vent me porte, mais ce n'est qu'illusoire,
Des illusions perdues, nos amours ne sont plus,
Que ce mal qui m'entrave,
Puisqu'il pleut sur le Havre...
Mais qu'importe, c'est pas grave
Puisqu'il pleut sur le Havre ... ».
Seule, 1997.
S’ajoutent à ces quatre chansons cosignées Michèle Torr et Christian Accardi deux titres signés Michèle Torr et Daniel Mecca. Le premier, loin de la Baltique et de la Mer du Nord évoqués dans Tant je t’aime, c’est La fille du soleil, dont il existe aussi deux versions en public sur les Olympia 2002 et 2005. « Passer à l’orange dans un monde étrange où l’amour se change en argent », un monde de caresses, de toujours, de promesses, et d’amour blessé…C’est là que nous emmène la fille du soleil, capable pour quelques sous de nous changer le ciel, de soigner nos cœurs rebelles, de nous faire oublier les amours déçues et le désespoir, d’illuminer nos nuits, de peindre des arcs-en-ciel sur nos murs bien trop gris. Elle s’adresse à chacun mais on n’est pas tout seul dans le monde de cette « mauvaise » fille-là. Evocation du métier d’artiste, entre fille de lumière et fille de joie. Une chanson qui n’a l’air de rien, mais simplement lucide, acide et lumineuse.
« Passer à l'orange
Dans un monde étrange
Où l'amour se change en argent
Acheter des caresses
Des "toujours", des promesses
Où l'amour se blesse en passant
Alors suis-moi, suis-moi, suis-moi
Je suis la fille du soleil
Capable de changer ton ciel
Pour te faire oublier
Oublier qu'il n'y a pas qu'elle
Pour soigner ton cœur rebelle
Laisse-moi essayer
Tu te noies, tu te perds
Tu désespères
Il te faudra longtemps pour oublier
Regarde autour de toi
Ils sont pas plus heureux
Pourtant ils ont l'espoir gravé
Au fond des yeux
Je suis la fille du soleil
Je vais marcher dans tes rêves
Illuminer tes nuits
Plein de milliers d'étincelles
Pour peindre un arc-en-ciel
Sur tes murs bien trop gris
Regarde autour de toi
Ils sont pas plus heureux
Pourtant ils ont l'espoir gravé
Au fond des yeux
Je suis la fille du soleil
Capable de changer ton ciel
Pour te faire oublier
Oublier qu'il n'y a pas qu'elle
Pour soigner ton cœur rebelle
Laisse-moi essayer…
Je suis la fille du soleil (La fille du soleil)…
Je suis la fille du soleil
La fille du soleil ».
Et on reconnaît en Dans le blues de l’amour la métamorphose de Tu ne vaux pas une larme. La chanson est devenue un duo entre le mari à qui Daniel Mecca prête sa voix : c’est lui qui, hypocrite, alors qu’il s’apprête à partir, regrette les soirées au cinéma, et c’est cette remarque qui semble déclencher la série de reproches précédemment évoquée. La voix est plus sourde, les guitares plus agressives, la rancœur plus profonde. Les chœurs plus présents semblent faire vrombir la colère. Plus question d’une bourse de l’amour, mais de vrai blues, ni de La femme du boulanger : la dame a perdu ses envies, son sourire trop longtemps effacés. Si la teinte nettement humoristique de la chanson s’en trouve affadie, elle y gagne en force et devient une chanson de scène diablement efficace.
« {Lui, parlé) Ça fait trop longtemps que je ne suis pas allé au cinéma avec toi
Je me souviens d'un certain film de Pagnol la dernière fois
- (Elle) Mais ce soir les rôles sont à l'envers
Et c'est toi qui pars, alors j'ai froid comme en hiver
Mais je lui souhaite
Tous les bonheurs
Que tu as su me donner
Tu rentreras (« Tu rentreras »)
Aux mêmes heures (« aux mêmes heures »)
Tu ne pourras
Jamais changer
Dans le blues de l'amour
Tu ne vaux pas une larme
J'appelle "Au secours"
Pour être sûre qu' tu t'en ailles
Tu ne vaux pas la peine
Que je pleure pour toi
Que je m'ouvre les veines
Et pourtant tu le crois
Même ton chien est content
Que tu quittes la maison
Même pas tes amis
Ne te réclameront
Je veux te voir partir
Je n'ai pas de regret
Tu peux plus me mentir
J'ai mal, mais je sais
Qu'un jour avec lui
Je pourrai retrouver
Mes envies, mon sourire
Trop longtemps effacés
Et nos mains se serreront
Encore plus fort qu'hier
Ensemble nous revivrons
Paradis et enfer
Paradis et enfer
(« Dans le blues de l'amour
On ne vend plus de drames
Toutes ces filles d'un jour
Ne remplacent pas ta femme
Dans le blues de l'amour
On ne vend plus de drames
Toutes ces filles d'un jour
Ne remplacent pas ta femme… »).
Elle sera pourtant écartée du spectacle créé à l’Olympia en janvier 1998, mais les cinq autres chansons en feront partie ; Regarde-les disparaîtra assez rapidement du tour de chant, de même que Seule, remplacée par Je ne suis qu’une femme dont le sujet est très proche ; Tes silences et Tant je t’aime, de même que La fille du soleil, feront partie du spectacle Acoustique de 2001 et seront réenregistrées sur l’album Acoustique – Mes plus belles chansons qui sortira la même année, en octobre. En attendant Donner, en 2002.
Mais avant Donner, il y a eu deux chansons inédites enregistrées en public en 1999, sorties sur le double CD Portrait de scène. Toutes deux sont signées Michèle Torr et Daniel Mecca. La première c’est Sur les routes (CD 1). Musique de Claude Hazan. Il y est question de la vie de saltimbanque que mènent chanteurs et musiciens, artistes de tout poil qui passent beaucoup de temps en déplacements, entre une ville, un village et le suivant, lors des tournées. Arbres qui défilent, hôtels, loges, rideaux, scènes, voix qui appellent, des sourires, des visages…Le vrai voyage, c’est lors du spectacle qu’il s’effectue, avec le public…Chanson tranche-de-vie, où sommeil rime avec soleil, que Michèle Torr et Daniel Mecca partageaint, sans vouloir les offenser, depuis des lustres et même des décennies. Ils savaient de quoi ils parlaient.
« Je vois le soleil
Les arbres qui défilent
J’ai un peu sommeil
En arrivant dans la ville
Direction l’hôtel
Pour deux ou trois heures à peine
Et puis me voilà
A nouveau sur la scène
Quand le rideau s’ouvre
Commence le voyage
Assis dans le noir
Vous êtes là fidèles
Au fond de ma loge
J’entends vos voix qui m’appellent
C’est à cet instant
Que ce métier je l’aime tant
Sur les routes
Je suis toujours sur les routes
Quand je viens chanter pour vous
C’est vraiment la vie que j’aime
Sur les routes
Je suis toujours sur les routes
Je suis heureuse quand je vous vois
Réunis là devant moi
Des grandes villes
Aux tout petits villages
Je garde en mon cœur
Vos sourires vos visages
Et quand je pars
Dans le petit matin blême
Si j’ai le cafard
Je me sens bien quand même
Sur les routes
Je suis toujours sur les routes
Quand je viens chanter pour vous
C’est vraiment la vie que j’aime
Sur les routes
Je suis toujours sur les routes
Je suis heureuse quand je vous vois
Réunis là devant moi… ».
La seconde, c’est Charlotte (CD 2), qui sera aussi présente sur le CD single Je te dis oui qui sortira en septembre 1999. Michèle Torr s’adresse à sa petite-fille Charlotte, la première de ses petits-enfants. Elle est tout à la fois petite, douce, fragile, ange, soleil, île, paradis, chanson, poème et source, « un peu de moi que je retrouve en toi… », la « petite Charlotte que j’aime » C’est une jeune grand-mère qui s’émeut et s’émerveille d’un « bout de vie qui babille » comme elle le prévoyait dans Je serai ton amie en 1993, mais c’est finalement son fils qui lui aura le premier donné cette joie. Charlotte (la chanson) sera présente sur scène au Casino de Paris.
« Tu es si petite
Plus douce qu’un bouton de rose
Mais quand ton regard bleu se pose
Sur moi c’est toute ma vie qui change
Tu es comme un ange
Dans ces moments où rien ne va
Quand tu viens te blottir contre moi
J’en oublie toutes mes peines
Tu es le soleil de ma vie
Tu es une île un paradis
Quand je te regarde
Plus besoin de mots
Tu es chanson tu es poème
Tu es le soleil de ma vie
Et chaque fois que tu souris
C’est un peu de moi
Que je retrouve en toi
Petite fille que j’aime
Tu es si fragile
Dans ton petit monde innocent
Rien à voir avec celui des grands
Qui se font bien des guerres inutiles
Tu es comme une source
Où je puise un peu chaque jour
Toute la tendresse et l’amour
Qu’il me faut pour monter sur scène
Tu es le soleil de ma vie
Tu es une île un paradis
Quand je te regarde
Plus besoin de mots
Tu es chanson tu es poème
Tu es le soleil de ma vie
Et chaque fois que tu souris
C’est un peu de moi
Que je retrouve en toi
Petite fille que j’aime
La la la…
Petite Charlotte que j’aime ».
Michèle Torr et Daniel Mecca sont aussi les auteurs de L’an 2000, créé à l’occasion du Casino de Paris en septembre 1999, inédit à ce jour. Le compositeur en est aussi Claude Hazan. En voici les paroles :
L’an 2000
« Les années filent on court on court jamais le temps
C’est pas facile de s’arrêter juste un instant
Pour vivre simplement au présent
Mais aujourd’hui je voudrais prendre cet instant
Pour qu’il me reste à tout jamais au fond du cœur
Chanter avec vous ce refrain
Juste comme ça pour se faire du bien
Pour ne pas oublier que demain
Ce sera l’an 2000
On fera tout c’qu’on peut
Pour s’aimer encore
L’an 2000
Nouveau monde et nouveaux jours
Pour que l’amour soit toujours plus fort
L’an 2000
Je veux chanter pour qu’on soit toujours ensemble.
Je voudrais dire à tous ces hommes qui se déchirent
Combien de temps combien de jours faut-il encore
Pour voir enfin nos enfants sourire
Car si le monde ne vit plus que par des chansons
Tout changera
C’est l’amour qui aura raison
Nous chanterons encore ce refrain
Juste comme ça pour se faire du bien
Pour ne pas oublier que demain ce sera
Ce sera l’an 2000
On fera tout c’qu’on peut
Pour s’aimer encore
L’an 2000
Nouveau monde et nouveaux jours
Pour que l’amour soit toujours plus fort
L’an 2000
Je veux chanter pour qu’on soit toujours ensemble.
Ce sera l’an 2000
On fera tout c’qu’on peut
Pour s’aimer encore
L’an 2000
Nouveau monde et nouveaux jours
Pour que l’amour soit toujours plus fort
L’an 2000
Je veux chanter pour qu’on soit toujours ensemble.
L’an 2000 ».
(Merci à Jean-Raymond Peyronnet, pour sa transcription des paroles de cette chanson).
« Je trouve que j’écris des choses qui ne sont pas des chansons. Et il y a des gens qui écrivent beaucoup mieux que moi. Alors je donne quelques textes, comme ça, aux compositeurs… » (Platine, mai 2002).
Donner sort en avril 2002. Il comporte encore trois chansons cosignées par Michèle Torr. Trois chansons imprégnées de tristesse.
D’abord Comme ces pianos, avec Santo Barracato, le frère de Frédéric François. Une chanson dans laquelle on retrouve des bribes d’autres titres, comme autant de réminiscences qui ressurgissent du passé, de façon assez décousue, comme du casson ; on reconnaît en particulier des citations de Le Temps, sorti en 1984 sur Donne-moi la main, donne-moi l’amour, dont les paroles étaient signées Rodolphe Hassold :
« Etrange déchirement…Etrange mélange », « Etrange après-midi d’automne… »,
« Je n’ai pas vu (On ne voit pas) passer le temps »,
« Mon cœur se serre (appelle) et se déchire »,
« J’ai trop souvent fait mes valises »,
Ou « J’irai chanter jusqu’au bout de ma vie », emprunté à Minuit heure locale, sur le même album.
Ou bien encore « les (vos) enfants ont grandi », déjà entendu dans 20 ans d’amour en 1985. Et :
« Et moi je suis
Comme ces pianos
Qui pleurent de nostalgie
Sans dire un mot » a aussi été chanté dans Romantique féminine, en 1984.
Une chanson sur le déchirement de l’artiste qui a sacrifié sa vie familiale au profit de sa passion de chanter. Une chanson façon madeleine de Proust qui nous rappelle d’autres chansons, et des souvenirs, qui fera partie du tour de chant de l’Olympia 2002…
« Étrange déchirement
Je n'ai pas vu passer le temps
Mon cœur appelle et se déchire
J'ai trop souvent fait mes valises
Prisonnière consentante du tourbillon de ma vie
Aujourd'hui les enfants ont grandi
Mais pas leur maman
Mon cœur appelle et se déchire
J'ai trop souvent fait mes valises
Je suis comme ces pianos qui pleurent
De nostalgie, qui pleurent
Sans dire un mot, qui pleurent
Je suis comme ces pianos qui pleurent
De nostalgie, qui pleurent
Sans dire un mot, qui pleurent
Étrange mélange
Cette envie de ne pas vous quitter
Et toujours ce besoin de partir
Mon cœur appelle et se déchire
Mon cœur appelle et se déchire
J'ai trop souvent fait mes valises
Je suis comme ces pianos qui pleurent
De nostalgie, qui pleurent
Sans dire un mot, qui pleurent
Je suis comme ces pianos qui pleurent
De nostalgie, qui pleurent
Sans dire un mot, qui pleurent
Même si je dois brûler mes nuits
J'irai chanter jusqu'au bout de ma vie
Je suis comme ces pianos qui pleurent
De nostalgie, qui pleurent
Sans dire un mot, qui pleurent
Je suis comme ces pianos qui pleurent
De nostalgie, qui pleurent
Sans dire un mot, qui pleurent… ».
Ensuite Tu veux chanter, en duo avec David Lazaro. Les paroles sont d’elle, de lui la musique. Au sujet de la transmission de la passion de la chanson, du partage du goût de chanter. Chanter, pour « libérer toutes ces choses qui dorment en » soi, une façon pour l’artiste d’appréhender, d’apprivoiser le monde qui l’entoure (« pour bien comprendre ce qu’il se passe autour de » soi, pour « libérer ce poids qu’on ne supporte plus », « pour oublier » ce qui échappe, ce qui s’écroule, pour retrouver la force et la victoire tout en s’appuyant sur le passé (« des mots que l’on entendait plus …»). Le chant, conçu comme une sorte de thérapie. L’essentiel, lui dit-elle, est de ne pas mentir au public : « ne leur mens pas », la sincérité avant tout…
La chanson sera reprise encore en duo avec Eric Payan, pianiste et arrangeur, sur la scène de l’Olympia en novembre et janvier 2003, et sortira aussi sur le double CD Olympia 2002 en avril 2003. Un moment fort de la deuxième partie de ce spectacle. Un beau duo-duel de voix à l’accent du sud qui a fait vibrer le music-hall du boulevard des Capucines.
« (Lui) Dis-moi Michèle
Toi qui as reçu tant de roses
Je prie le ciel
Pour qu’une pluie douce se pose
Sur mon histoire
Et libérer toutes ces choses
Qui dorment en moi
Au fond de moi
- (Elle) Tu veux chanter pour bien comprendre
Ce qu’il se passe autour de toi
Tous ces refrains qui te parviennent
Tous ces moments qui ne vont pas
Tu veux chanter à pleine voix
- (Lui) Ces mots que l’on n’entendait plus
- (Elle) Et libérer enfin je crois
- (Lui) Ce poids qu’on ne supporte plus
- (Elle) Pour oublier…
- (Lui) Pour oublier.
- (Elle) Y a des jours comme ça
Où tout t’échappe
Où tout s’écroule autour de toi
La force sera ton plus beau rôle
Et ta victoire te mènera au bout du monde
Et souviens-toi
Ne leur mens pas.
- (Lui) Je veux chanter pour bien comprendre
Ce qu’il se passe autour de moi
Tous ces refrains qui me parviennent
Tous ces moments qui ne vont pas
Je veux chanter à pleine voix
- (Elle) Ces mots que l’on n’entendait plus
- (Lui) Et libérer enfin je crois
- (Elle) Ce poids qu’on ne supporte plus
Pour oublier…
- (Lui) Pour oublier.
- (Ensemble) Je veux chanter à pleine voix
Ces mots que l’on n’entendait plus
Et libérer enfin je crois
Ce poids qu’on ne supporte plus
- (Elle) Pour oublier…
- (Lui) Pour oublier... ».
La troisième, et seconde chanson cosignée avec David Lazaro s’intitule Emmène-la. Le titre rappelle inévitablement Emmène-moi danser ce soir, mais la rupture est consommée. Supplique au mari qui s’en va de ne pas abandonner celle qu’il a aimée, livrée aux démons de l’après-bonheur : ivresse, cris, SOS, volets fermés…Dépression au-dessus du jardin, dirait Gainsbourg…
« Elle a laissé ses souvenirs
Et remis des fleurs sans rien dire
Depuis que son homme est parti
Depuis que l’amour s’est enfui
Elle reste seule dans son ivresse
Avec ses cris ses S.O.S.
L’appel qu’elle lance n’aboutit pas
Elle avait fermé les volets
Fermé la porte jeté les clés
Elle s’est assise dans un fauteuil
Avec une grande innocence
Pour celui qu’elle aime tant encore
Elle priera jusqu’à l’aurore
Jusqu’au petit matin
Emmène-la
Il n’y a plus rien à faire
Console-la
T’as pas le droit de te taire
Qu’est-ce qu’elle va devenir
Sans toi
Elle n’a plus d’avenir
Oh ! sans toi
Le cœur rempli de solitude
ce ne sera plus comme d’habitude
La maison est bien vide sans toi
Y a trop d’absence trop de silence
Elle a envie de tout casser
Elle reste seule sans trop y croire
Je t’en supplie
Emmène-la
Il n’y a plus rien à faire
Console-la
T’as pas le droit de te taire
Qu’est-ce qu’elle va devenir
Sans toi
Elle n’a plus d’avenir
Sans toi
Elle n’a plus d’avenir
Sans toi
Elle n’a plus d’avenir ».
Le 14 novembre 2002, Michèle Torr crée, en ouverture de son nouveau spectacle, à l’Olympia, C’est ma première, cosignée avec Eric Payan, qui est aussi l’auteur de l’instrumental Naïs qui a constitué la charmante transition entre les première et seconde parties du spectacle Avant d’être chanteuse, à l’Olympia également, en mai 2011. C’est ma première est une variation sur le thème de Rentrer sur scène, avec l’évocation du trac avant l’entrée en piste ( cœur au bord des lèvres dans la caresse des notes et des mots) , mélange de peur et de plaisir, et un hommage appuyé à ses parents, par la citation de A mon père : « ce facteur du courrier du cœur qui a toujours fait mon bonheur » et « au moment où tapent les trois coups, je caresse une alliance à mon cou », dont on sait bien qu’elle appartenait à sa mère. « C’est le théâtre de ma vie, mes parents me sourient… » tous deux réunis très haut dans le ciel, jusqu’où les notes sont montées. La chanteuse n’est apparue sur scène qu’au milieu de la chanson. Par ailleurs, sur le piano d’Eric Payan, on verra un peu plus tard l’ours en peluche que lui a offert sa mère à l’occasion de son premier Olympia.
« C’est ma première
Tout habillée de mots
Le cœur au bord des lèvres
Je viens vers dans ce halo
C’est ma première
Les notes caressent les mots
La peur et le désir se mêlent
Le cœur tendu vers vos bravos
Il y a dans ce rendez-vous
Quelque chose de divin
Au moment où tapent les trois coups
Je caresse une alliance à mon cou
C’est ma première
Tout habillée de mots
Le cœur au bord des lèvres
Je viens vers dans ce halo
C’est ma première
Les notes caressent les mots
La peur et le désir se mêlent
Le cœur tendu vers vos bravos
C’est le théâtre de ma vie
Mes parents me sourient
Le facteur du courrier du cœur
Qui a toujours fait mon bonheur
C’est ma première
Tout habillée de mots
Le cœur au bord des lèvres
Je viens vers dans ce halo
C’est ma première
Les notes caressent les mots
La peur et le désir se mêlent
Le cœur tendu vers vos bravos
C’est ma première ».
En 2005 Côté soleil (La couleur des mots) est un titre pour faire la fête, après les rappels et avant le final (C’est l’amour), sur la scène de l’Olympia, les 11, 12 et 13 mars, fête pour couronner 40 ans largement révolus d’une carrière diversement rythmée, mais lumineuse et colorée. Signée Michèle Torr et Daniel Mecca. On la retrouvera, autrement orchestrée, sur un rythme hispanisant, sur La Louve, l’année suivante.
« J’en ai chanté des mots
Trop souvent noirs ou blancs
Déchiré des photos
Pour oublier le temps
Les couplets les refrains
Autour de mes chansons
N’ont jamais une seule fois
Su effacer ton nom
Je n’ai jamais douté de ta couleur tendresse
Ne reste pas tout seul sur le quai des promesses.
Côté soleil
Je connais un arc-en-ciel
Je suis la seule à le voir
Gravé dans ma mémoire
Jamais d’obscurité
Mais du bleu indigo
Ma couleur préférée
C’est la couleur des mots
Je t’ai apprivoisé
J’ai allumé un feu
Il y avait moins de braises
Que dans le fond de tes yeux
Je n’ai jamais douté de ta couleur tendresse
Ne reste pas tout seul sur le quai des promesses.
Côté soleil
Je connais un arc-en-ciel
Je suis la seule à le voir
Gravé dans ma mémoire
Jamais d’obscurité
Mais du bleu indigo
Ma couleur préférée
C’est la couleur des mots
Côté soleil
Rien ne sera plus pareil
Quand on bat la musique
Couleur du Pacifique
Une nuit argentée
Sur le sable encore chaud
C’est là tout le secret
De la couleur des mots
Jamais d’obscurité
Mais du bleu indigo
Ma couleur préférée
C’est la couleur des mots
Jamais d’obscurité
C’est la couleur des mots »
En 2006, La louve est distribuée uniquement en Maisons de la Presse. Après le projet d’un single, avec juste Côté soleil, c’est finalement un album de 16 chansons qui sort. On y trouve une nouvelle version acoustique de La louve, qui date de 1974 (face B de Une vague bleue, aussi sur l’album Un disque d’amour…) chantée pour la première fois en public à l’Olympia en 2005 dans une ambiance cabaret. Pas signée Michèle Torr ? Elle a donc dit cependant en être à l’origine, et avoir pour le moins directement inspiré les auteurs…
« J’ai composé la musique de cette chanson et c’est mon ex-mari, Jean Vidal, qui l’a signée » (Platine, décembre 1997).
Une nouvelle version, plutôt flamenco, de Côté soleil. Une autre version d’Emmène-moi danser ce soir. Une autre de Juillet-août à Tahiti, cosignée par Romain Vidal. Un inédit : Monsieur Cézanne, à l’occasion du centenaire de la mort du peintre, aixois d’adoption comme la chanteuse, avec la chorale des Petits Chanteurs d’Aix-en-Provence. Je te dis oui, seulement sorti en single en 99.
Et surtout bon nombre des titres que Michèle Torr a cosignés dans les années 80 et 90 :
Les mots pour te dire, Rentrer sur scène, Vivre dans l’instant, Seule, Tes silences, Regarde-les, La fille du soleil, Dans le blues de l’amour, Tant je t’aime et
Charlotte. Il n’y manque que les chansons des années 60 et de 2002, question de droits peut-être, et
L’an 2000 (qui aurait été un bonus alléchant). Une bonne occasion de trouver réunies ces chansons éparpillées dans sa discographie. Le Cd est encore en vente sur le site
www.micheletorr.com.
En 2008, le CD Ces années-là, prélude à un Olympia du 10 au 13 avril, sort le 3 mars. Deux nouvelles chansons, sur les sept inédites que compte le disque, qui contient par ailleurs sept reprises ou adaptations, sont cosignées par Michèle Torr (pardon, Michelle Torr, car pour l’occasion et pour quatre ans, la chanteuse perd l’accent de son prénom mais retrouve ses deux L ; mais elle ne s’y fera pas ; nous non plus, car Michèle Torr reste et restera Michèle Torr).
D’abord Toutes ces nuits, avec Daniel Mecca pour les paroles, et Philippe-Sylvain Sagnier pour la musique. Déclaration d’amour au son de guitares et de chœurs rock’n’roll.
« Si tu pouvais lire dans mes yeux
Tous mes désirs et tous mes doutes
Tu comprendrais ce que je veux
Sans doute
Si tu pouvais lire sur mes lèvres
Toutes mes envies tous mes « je t’aime »
Ce goût des rêves qu’on fait à deux
Juste quand on s’aime
J’ai besoin de toi
Besoin de ta voix
Besoin de ton corps encore
Toutes ces nuits à ne penser qu’à toi
Même loin de moi tu es là
Toutes ces nuits à ne penser qu’à toi
Même loin de moi tu es là
Si tu pouvais lire dans mes mains
Tous mes souvenirs toutes mes détresses
Tu comprendrais peut-être mieux
Mes faiblesses
J’ai besoin de toi
Besoin de ta voix
Besoin de ton corps encore
Toutes ces nuits à ne penser qu’à toi
Même loin de moi tu es là
Toutes ces nuits à ne penser qu’à toi
Toutes ces nuits tu es là
Toutes ces nuits à ne penser qu’à toi
Même loin de moi tu es là
Toutes ces nuits à ne penser qu’à toi
Toutes ces nuits (3 fois)
Tu es là ».
Ensuite On se reverra, avec Iren Bo. Evidemment une chanson de scène. Cette fois, c’est au public que s’adresse la chanteuse et qu’elle lui déclare son amour et surtout qu’elle le remercie pour celui qu’il lui porte. Sur des nappes de piano et des chœurs essentiellement masculins, qui répondent pour nous. Les yeux qui brillent, les larmes et les sourires de fin de concert…Une histoire d’amour qui a tant duré qu’elle semble éternelle.
« Tout doucement
Je viens vous dire maintenant
Tout doucement
Bonsoir, merci
Pour tout cet amour
Hier et toujours
Je vous dis merci
On se reverra
Ces perles dans nos yeux sont des larmes de joie
Des souvenirs
On se reverra
Je reviendrai vous voir
Vous serez toujours là
Comme un sourire
Tout doucement
Il faut que je vous quitte
Maintenant
Tout va si vite
Nous avons chanté
Nos cœurs enlacés
On s’est tout donné
On se reverra
Ces perles dans nos yeux sont des larmes de joie
Des souvenirs
On se reverra
Je reviendrai vous voir
Vous serez toujours là
Comme un sourire
Comme un sourire
(Michelle c’est toi, toi qui nous as donné ces joies
Toutes ces années-là)
On se reverra
Ces perles dans nos yeux sont des larmes de joie
Des souvenirs
On se reverra
Je reviendrai vous voir
Vous serez toujours là
Comme un sourire
On se reverra ».
Ces deux chansons seront en bonne place dans le spectacle Ces années-là à l’Olympia puisque Michèle Torr chantera On se reverra en dernier rappel (le titre du spectacle y est répété : « …Michèle c’est toi, toi qui nous as donné ces joies toutes ces années-là… » chante le chœur des musiciens, et Toutes ces nuits constituera le final. Est-ce au public qu’elle parle, et qui est là toutes ces nuits qu’elle passe avec l’homme de sa vie quand c’est vers la salle qu’elle pointe le doigt, ou à celui-ci qui est là malgré tout, toutes ces nuits passées avec le public, qu’il soit dans la loge, dans la salle ou ailleurs ? Souvent les auteurs aiment jouer sur cette ambiguïté, quand l’amour d’un homme et l’amour du public deviennent la métaphore l’un de l’autre…
On en trouve donc une version live sur les Doubles CD et DVD de l’Olympia 2008 uniquement disponibles sur le site de la chanteuse :
www.micheletorr.com.
C’est aussi Toutes ces nuits qui clôt le spectacle Avant d’être chanteuse, en 2011. (Double CD et DVD Olympia 2011 parus en février 2013).
Avant d’interpréter le Notre Père, juste après J’en appelle à la tendresse, au cours du spectacle Avant d’être chanteuse, les 6, 7 et 8 mai 2011, sur la scène du boulevard des Capucines, Michèle Torr a déclaré : « Pour moi chanter c’est donner, bien sûr c’est aimer, mais c’est aussi prier ».
En quelques mois ces mots sont devenus le refrain d’une chanson et le titre d’un nouveau CD sorti le 12 novembre 2012 : Chanter c’est prier. La chanson portant le même titre est cosignée avec David Lelait-Helo.
« Chanter c’est donner
Chanter c’est aimer
(Chanter c’est prier)
Mais c’est surtout surtout prier
Chanter sans s’arrêter
Donner sans compter
(Chanter c’est donner)
Aimer sans se lasser
Prier pour l’éternité, » entend-on dans le refrain. On y retrouve les mots prononcés à l’Olympia, et on reconnaît dans les couplets une autre patte, tandis que la musique est signée Patrick Liotard, arrangeur de l’ensemble du CD. Un prélude à 10 reprises et adaptations de chansons « spirituelles » mais de variété, qui s’ajoutent au Notre père créé en 2011, par lesquelles la chanteuse exprime sa foi. Seule chanson entièrement originale de l’album, elle a dû être écrite au moment de l’enregistrement de ces titres en studio, au cours de l’été 2012. Une drôle de liturgie : de la batterie, d’énergiques guitares, des claviers alertes, des chœurs façon Pretenders… un rythme résolument rock pour une profession de foi atypique.
« Ce n’est pas une messe
Rien de plus que ma promesse
Mais comme on prie
Je chante en plein ciel
Je rêve m’envole à tire d’aile
Ce n’est pas un amen
Encore moins un baptême
Pas un alléluia
Juste un je t’aime
Chanter c’est donner
Chanter c’est aimer
Mais c’est surtout surtout prier
Chanter sans s’arrêter
Donner sans compter
Aimer sans se lasser
Prier pour l’éternité.
Dans cette église
Vous comme maître
Seulement vous mon paradis
C’est à genoux
Que je chante cette lettre
Avec vous tous mes amis
Ce n’est pas un parjure
Pas un blasphème je le jure
Pas un Ave Maria
Juste un je t’aime
Chanter c’est donner
Chanter c’est aimer
Mais c’est surtout surtout prier
Chanter sans s’arrêter
Donner sans compter
Aimer sans se lasser
Prier pour l’éternité.
Sans voûte ni vitraux
Ce n’est pas une cathédrale
Mais des ors et velours
En mon théâtre idéal
Un signe de croix
Et des signes d’amour
Moi vers vous
De vous à moi pour toujours
Oh mais c’est surtout surtout prier
Chanter c’est donner
Chanter c’est aimer
Mais c’est surtout surtout prier
Chanter sans s’arrêter
Donner sans compter
Aimer sans se lasser
Prier pour l’éternité.
Et chanter c’est prier ».
En plus d’être l’arrangeur de l’album Diva, en 2014, Guy Mattéoni cosigne aussi, avec la chanteuse elle-même, Tout l’amour du monde. Un hymne à l’amour, à la paix et à la fraternité.
« Tout l’amour du monde est dans cet instant
Le sourire d’un enfant aux bras d’une maman
Tout l’amour du monde dans un seul instant
Le regard d’un vieillard
Il n’est jamais trop tard
Tout l’amour du monde est dans cet instant
Le chagrin d’un inconnu qu’on rencontre au hasard
Tout l’amour du monde dans un seul instant
Donnons sans hésiter
Sans arrière-pensée
Donnons tout pour l’amour du monde
Il est là tout près tout près à portée de chacun
Donnons tout pour l’amour du monde
Il suffit de se regarder de se prendre par la main
Tout l’amour du monde est dans cet instant
Comme une communion une envie de partage
Tout l’amour du monde dans un seul instant
Comme un signe divin un cadeau un message
Donnons tout pour l’amour du monde
Il est là tout près tout près à portée de chacun
Donnons tout pour l’amour du monde
Il suffit de se regarder de se prendre par la main
Il est là tout près tout près à portée de chacun
Donnons tout pour l’amour du monde
Il suffit de se regarder de se prendre par la main ».
On entendra la chanson à l’Olympia le 11 janvier 2015 et au Trianon le 18 octobre de la même année (Double DVD
De l’Olympia au Trianon disponible sur
www.micheletorr.com).
Ce sera le titre phare de l’album-souvenir de la tournée des églises et des cathédrales entreprise par l’artiste en décembre 2015, paru en janvier 2016, et que l’on peut trouver sur aussi sur le site de la chanteuse.
Sur l’album Diva, Michèle Torr signe également les paroles de Qu’est-ce qu’ils disent ? composée par Daniel Mecca. Quelques accords de blues, quelques notes un peu « années folles », pour revendiquer le fait d’être une chanteuse populaire, en dépit du mépris plus ou moins affiché de certains médias. Efficace, surtout sur scène.
« Mais qu’est-ce qu’ils disent
Mais qu’est-ce qu’ils disent
Mais qu’est-ce qu’ils disent
De moi ?
Mais qu’est-ce qu’ils disent
Mais qu’est-ce qu’ils disent
Mais qu’est-ce qu’ils disent
De moi ?
Ils disent connaître ma vie mes pensées mon enfance
Ils connaissent mes secrets comprennent mes silences
Parlent de mes souvenirs de retour après l’absence
Ils partent dans des délires c’est plutôt drôle quand j’y pense
Et dans le fond de mon cœur
Je ne garde que le meilleur
Laisse-les dire
Laisse-les dire
Et laissez-nous chanter
Ne regarde pas en arrière
Va vers la lumière
Car si je voulais tricher
Aussitôt vous le sauriez
Laisse-les dire
Laisse-les dire
Et laissez-nous chanter
Mais qu’est-ce qu’ils disent
Mais qu’est-ce qu’ils disent
Mais qu’est-ce qu’ils disent
De moi ?
Mais qu’est-ce qu’ils disent
Mais qu’est-ce qu’ils disent
Mais qu’est-ce qu’ils disent
De moi ?
Vous qui m’avez choisie vous savez ce que je suis
On sait que populaire ne s’apprend pas c’est mystère
Que tous nos rendez-vous sont la seule vérité
Merci pour tant d’amour je voulais juste chanter
Et dans le fond de mon cœur
Je ne garde que le meilleur
Laisse-les dire
Laisse-les dire
Et laissez-nous chanter
Ne regarde pas en arrière
Va vers la lumière
Car si je voulais tricher
Aussitôt vous le sauriez
Laisse-les dire
Laisse-les dire
Et laissez-nous chanter
Mais qu’est-ce qu’ils disent
Mais qu’est-ce qu’ils disent
De moi ?
Mais qu’est-ce qu’ils disent
Mais qu’est-ce qu’ils disent
Mais qu’est-ce qu’ils disent
De moi ?
Et dans le fond de mon cœur
Je ne garde que le meilleur
Laisse-les dire
Laisse-les dire
Et laissez-nous chanter
Laisse-les dire
Laisse-les dire
Et laissez-nous chanter
Laisse-les dire
Laisse-les dire
Et laissez-nous chanter
Laisse-les dire
Laisse-les dire
Et laissez-nous chanter ».
On retrouve ces deux chansons, en public, sur le double DVD De l’Olympia au Trianon sorti en juillet 2017. A se procurer par le biais de la boutique www.micheletorr.com
Et voici venu le moment de découvrir, sur le nouvel album de Michèle Torr à commander sur
www.micheletorr.com et distribué dans vos boîtes aux lettres depuis le 10 mai,
Je vais bien, les trois chansons dont, en plus de
Rentrer sur scène qui figure parmi les reprises, elle est l’auteur.
Des chansons très personnelles inspirées par des moments forts de sa vie : ses premières apparitions en public, son premier disque, le décès de sa mère, un amour de jeunesse, une récente rupture…
La première chanson
« La première chanson qui nous a réunis
C’était autour de mes quinze ans
J’avais trouvé les clés du paradis
Elle était si fière ma maman
Nous prenions toutes deux
Comme une joie intense
Vos bravos chaleureux
Dans toute votre indulgence
Dans ce maudit soir de décembre
Je suis restée seule avec mes rêves
Mon Dieu que j’avais besoin de vous
Je me disais sans bien comprendre
C’est mon enfance qui s’achève
Mon Dieu il ne me reste plus que vous
Il ne me reste plus que vous
La première chanson que l’on a partagée
Disait C’est dur d’avoir seize ans
Et d’un coup c’était tellement vrai
Elle était si loin ma maman
J’ai versé toutes mes larmes
Puis j’ai chassé mes doutes
J’ai rechargé mes armes
Et j’ai repris ma route
Er quand les lumières m’habillent
Et que j’oublie tous mes chagrins
Je suis si bien là devant vous
Je revois la petite fille
Chanter la vie dans son jardin
Si fort que c’est monté jusqu’à vous
Que c’est monté jusqu’à vous
La première chanson qui nous a réunies
C’était autour de mes quinze ans ».
Je n’ai plus le temps
« Ce soir il ne reste qu’un désert
Un désert qui nous ressemble
Ce soir les rôles sont à l’envers
Je déclare la guerre et toi tu trembles
Changer de rêve changer de vie
Tout effacer te mettre en marge
La saison des pluies est finie
C’est décidé je prends le large
Je n’ai plus le temps
De perdre du temps
Je n’ai plus envie
De gâcher ma vie
J’étais aveuglée envoûtée
Tu as bien su en profiter
Je n’ai plus le temps
De perdre du temps
Je n’ai plus envie
De gâcher ma vie
J’étais esclave et maltraitée
Il n’y a pas d’amour sans respect
Ce soir avec tes faux airs d’hidalgo
Tu voudrais donner le change
Ce soir je remets les compteurs à zéro
Même si ça te semble étrange
L’arrache-cœur n’arrache plus
Les mots s’envolent le rêve passe
L’étoile d’or a disparue
Ne vois-tu pas que tout se casse
Je n’ai plus le temps
De perdre du temps
Je n’ai plus envie
De gâcher ma vie
J’étais aveuglée envoûtée
Tu as bien su en profiter
Je n’ai plus le temps
De perdre du temps
Je n’ai plus envie
De gâcher ma vie
J’étais esclave et maltraitée
Il n’y a pas d’amour sans respect
J’étais esclave et maltraitée
Il n’y a pas d’amour sans respect »
On aurait pu on aurait dû
« Je me retourne
Tu es toujours là
Le temps ne change rien
Tu fais ton chemin
Moi je fais le mien
Ma main dans ta main
J’étais comme un oiseau
Qui découvrait le monde et l’insouciance
Tu étais mon cadeau
Je n’ai pas tout compris c’était trop tôt
On aurait pu on aurait dû
Mais je n’ai pas voulu
Non je n’ai pas voulu
C’était le temps des rêves
Avant celui des regrets
Comme un cri qui s’élève
Et s’efface dans le passé
On aurait pu on aurait dû
Mais je n’ai pas voulu
Non je n’ai pas voulu
J’ai caché mes colères
Dans les tiroirs de l’oubli
J’ai rangé mes prières
Dans le grand livre de ma vie
Et les larmes n’y pourront rien changer
Je me retourne
Tu es toujours là
Puisque tu vis en moi
Le Temps fait son chemin
Adoucit nos chagrins
Et… et je n’y peux plus rien
Des milliers de questions
Ne trouveront jamais une réponse
Des torrents d’émotions
Qui s’envolent dans les nuages du temps
On aurait pu on aurait dû
Mais je n’ai pas voulu
Non je n’ai pas voulu
C’était le temps des rêves
Avant celui des regrets
Comme un cri qui s’élève
Et s’efface dans le passé
On aurait pu on aurait dû
Je n’ai pas voulu
Non je n’ai pas voulu
J’ai caché mes colères
Dans les tiroirs de l’oubli
J’ai rangé mes prières
Dans le grand livre de ma vie
Et les larmes n’y pourront rien changer ».
De l’émotion pure…
On peut ajouter à cela les reprises qui figurent sur l’album puisque Michèle Torr reprenant d’anciennes chansons de son propre répertoire, c’est encore Michèle Torr qui chante…Michèle Torr.
Plutôt que les faces B de ses quarante-cinq tours des années soixante, soixante-dix et quatre-vingts, son choix s’est porté sur une face A des années soixante, La grande chanson, jolie chanson légère et toute simple qui figure parmi les toutes premières qu’elle a vraiment aimé chanter à l’époque, un « air de rien du tout » qu’on a cependant le plus grand plaisir à réentendre aujourd’hui…
Ensuite, la chanson de son retour sur le chemin du succès au début des années soixante-dix puisque le quarante-cinq tours s’est vendu à plus de 70 000 exemplaires. Une chanson dédiée à son fils Romain, né en 1967 alors que venait de naître son deuxième enfant, sa fille Emilie. Un retour orchestré par son mari et impresario, Jean (-Sauveur de son deuxième prénom!) Vidal, qui lui a ouvert les portes d’une nouvelle maison de disques : Az, et de la gloire. Un enfant c’est comme ça. Une chanson qui figure de nouveau dans son tour de chant depuis sa tournée des églises débutée en décembre 2015.
Puis une autre chanson des années 70, parue en 45 tours en janvier 1980 au moment de l’Olympia où l’artiste est venue, auréolée d’un succès croissant en province et précédée d’une multitude de tubes, triompher sur la plus prestigieuse des scènes parisiennes. Une grande chanson de scène, « une drôle de Chanson inédite » qu’on retrouvera à l’Olympia en 2002 ou au Trianon en 2015. C’est elle qui avait donné son titre à l’album de juin 1979 qui a suivi le beau succès de Discomotion.
Pour les années quatre-vingts, trois chansons magnifiques, qui auraient fait merveille dans un spectacle symphonique, d’abord Romantique féminine, qui date de 1983 et de l’album A mon père – Adieu, déjà chantée à l’Olympia en 1987 (mais aussi sur le plateau de Michel Drucker lors du mémorable Champs-Elysées du 31 décembre 1983).
« Le romantisme au féminin
C’était un baiser sur la main
Quand George Sand aimait Chopin
En prose ou en alexandrins… »,
une chanson de diva, divine…
Ensuite Les choses de la vie, sur une musique de Romain Vidal, son fils, parue, après Juillet-Août à Tahiti en 1980 et Dans ma vie en 1986, en 1987, sur l’album I remember You.
« Jouer sur un piano
Un adagio
D’Albinoni
Toucher
Du bout des doigts
Une fleur qui vient à la vie…
Les choses de la vie
Sont une symphonie… ».
Enfin Sentiments, qui date de 1988 et de l’album Je t’avais rapporté. Avec quelques retouches.
« Et quand tu me dis Viens
Ce soir la vie nous appartient
Je redeviens cette femme fragile
Qui rêvait de ton île
Et tous les Mozart de la Terre entière
Jouent un concerto solidaire super
Sur notre histoire d’amour vécue sans heurts
Comme au premier quart d’heure…
Et quand tu me dis Viens
Ce soir la vie nous appartient
Je redeviens cette femme fragile
Qui rêvait de ton île
Et tous les violons de la Terre entière
Jouent un adagio solidaire super
Sur notre histoire d’amour vécue sans faille
Sans violence ni bataille… ».
Toutes les chansons d’amour ne racontent pas la même histoire.
On les avait rêvées somptueusement arrangées, en grande pompe sur une immense scène parisienne, et on les trouve là, murmurées, tout en retenue et en simplicité, comme à peine sorties du fond de l’âme. Et si elles sont différentes, elles n’en sont pas moins belles que celles que l’on a rêvées… Et si elles sont différentes de celles qu’on a tant aimées, ne nous bouchons pas les oreilles, prenons le temps de les écouter telles qu’elles nous sont offertes aujourd’hui, et de nous laisser enchanter à nouveau par la voix de celle qui les avait créées et s’offre là une sorte de récréation.