Rencontre
L’idole des années 60, qui a vendu près de 30 millions
d’albums dans le monde, se produira dimanche à Luzy. Michèle Torr a répondu à
nos questions sur son agenda bien
rempli jusqu’en 2018.
Lison Lagroy
AGE TENDRE. A 70 ans, l’inoxydable Michèle Torr va
prochainement sortir un nouvel album. PHOTO APS-MEDIAS
A l’autre bout du
téléphone, elle commande une orange pressée et un café-crème d’une voix
incroyablement douce. Installée dans un bistrot d’Aix-en-Provence, où elle
habite désormais, l’interprète d’Emmène-moi
danser ce soir aime se raconter.
Après plus de
cinquante ans de carrière, votre concert de dimanche à Luzy n’est certainement
pas le premier dans la Nièvre ? Non, c’est certain ! Le public y
est chaleureux et enthousiaste. Il m’a toujours soutenue. La Nièvre semble très
jolie mais je vous avoue qu’en tournée, on voit surtout les hôtels, on n’a pas
vraiment le temps de visiter.
A quoi va ressembler
votre « tour de chant » comme vous l’appelez ? Je vais
évidemment chanter les chansons que le public connaît et attend, mais pas
seulement. Je vais reprendre Le petit
bonheur du Canadien Félix Leclerc mais
aussi une chanson peu connue d’Edith Piaf,
T’es l’homme qu’il me faut. Elle a souvent une place dans mes spectacles,
puisque c’est elle qui m’a donné envie de chanter. Le hasard a fait qu’elle
meure le jour même où j’ai signé mon premier contrat dans une maison de
disques, à seize ans. Ma maman aussi chantait très bien. Elle n’a pas eu le
temps de beaucoup me voir sur scène, mais elle était là lors de mon premier
Olympia avec Claude François.
Vous raconterez tout
ça à votre public ? Je parle beaucoup entre les morceaux, je trouve
intéressant de raconter les histoires qui ont fait les chansons.
Vous ne vous lassez
jamais ? De chanter la même chose, comme Emmène-moi danser ce soir ? Oh que non ! Le public,
différent à chaque fois, fait vivre la chanson. C’est lui qui fait le moment
chaque soir. D’être souvent en tournée, non plus, même si ça a pu être
compliqué quand mes enfants étaient petits…J’avoue que je râle un peu quand il
faut faire les bagages, mais j’aime tellement quand on répète et qu’on est sur scène. C’est
la partage, le bonheur.
Vous vous voyez
encore faire ça pendant des années ? Ce sera Dieu qui décidera encore
combien de temps je le ferai. Quand le public se sera lassé, ou même moi,
j’arrêterai. Il faut dire que j’ai eu la chance de passer six fois par jour à
la radio quand j’avais 20 ans, maintenant, place aux autres !
Vous la connaissez
bien, cette nouvelle génération de chanteurs dont vous parlez ? Vianney
et Christophe Maé, j’en suis folle.
La petite Louane, je trouve qu’elle a quelque chose en plus. Que ce soit en
tant que chanteuse ou actrice, d’ailleurs. Ils sont tous très talentueux et je
suis amoureuse du talent, quel qu’il soit. Et je vais bientôt aller applaudir
la fabuleuse Isabelle Boulay à l’Olympia.
Et vous, comment vous sentez-vous sur scène ? Je m’y sens vraiment bien. Par rapport à mes débuts, je prends les choses différemment, je dédramatise les situations. A l’époque, je faisais des colères ridicules quand je me trompais ou que les musiciens se trompaient. J’en rigole aujourd’hui : le public du premier rang rit et m’aide à me souvenir ! Le plus drôle, c’est que je me trompe surtout sur les chansons que je connais le mieux. Mais ce qui me plaît au-delà de la scène où je suis véritablement heureuse, c’est le contact avec le public. Il est comme une deuxième famille.
Et vous, comment vous sentez-vous sur scène ? Je m’y sens vraiment bien. Par rapport à mes débuts, je prends les choses différemment, je dédramatise les situations. A l’époque, je faisais des colères ridicules quand je me trompais ou que les musiciens se trompaient. J’en rigole aujourd’hui : le public du premier rang rit et m’aide à me souvenir ! Le plus drôle, c’est que je me trompe surtout sur les chansons que je connais le mieux. Mais ce qui me plaît au-delà de la scène où je suis véritablement heureuse, c’est le contact avec le public. Il est comme une deuxième famille.
Que peut-on vous
souhaiter pour la suite ? Que l’album
que je suis en train d’enregistrer sorte avant les fêtes de fin d’année. Et que
cela continue encore.
SON ACTUALITE
Concert à Luzy. Concert
dimanche, à 16 h, à la Grande Halle de Luzy, avec sept musiciens et deux
choristes. Carré Or, 41 euros, première série, 31 euros.
Croisière Age tendre.
Après trois ans d’absence, les artistes des années 60 et 70 retrouveront
une nouvelle fois le MSC Splendida, à l’occasion d’une croisière au départ de Gênes,
qui se déroulera du 4 au 11 novembre. Des passages en Italie, à Malte et en
Corse sont prévus. Linda De Suza, Dave, Hugues Auffray, Marcel Amont, Pascal
Danel, Christian Delagrange, Les Rubettes et Les Forbans seront aux côtés de
Michèle Torr sur le paquebot.
Nouvel album. Michèle
Torr sortira un nouvel album, actuellement en préparation, très certainement
avant les fêtes de fin d’année.
Concert
Un public conquis devant la voix de Michèle Torr à Luzy
Publié le 15/10/2017 à 19h50
Michèle Torr est entrée en scène en chantant "Sur les
routes". © Christophe MASSON
Une voix féminine chante et résonne dans la halle. Une
petite dame dynamique monte les escaliers, sautillant en basket et veste rayée
pour rejoindre le centre de la scène. Sourires sur les visages du public.
Applaudissements de la salle. Michèle Torr, reconnaissable à son carré platine
et sa voix puissante, était à Luzy, dimanche 15 octobre.
Accompagnée de ses musiciens, qui ont assuré la première
partie de la chanteuse, Michèle Torr emmène le public dans son univers, avec
Mon Père, Le Pont de Courthezon, Je ne veux chanter que l’amour, J’en appelle à
la tendresse ou encore J’aime. Elle reprend Edith Piaf, C Jérôme, mais aussi
Félix Leclerc.
Entre les morceaux, elle
se raconte. Elle revient sur l’épisode qui l’a fait connaître. « A 14
ans, je gagnais un grand concours de chant, qui m’a permis d’enregistrer mon
premier disque. Ce soir-là, il y avait Jacques Brel. Il m’a invitée à chanter
en première partie de son spectacle. Il a été extraordinaire ». Sans micro,
Michèle Torr se lance alors dans une interprétation a cappella d’une chanson de
Jacques Brel. Le public retient son souffle. La voix de la chanteuse résonne
jusqu’au fond de la halle. Toute la salle applaudit la performance. Une partie
du public se lève.
Les organisateurs, le comité des fêtes de Luzy, sont ravis.
« Des gens sont venus de Nevers, de l’Allier, de Saône-et-Loire, de région
parisienne... », détaille la présidente, Michèle Andriot. Dans la salle, 1.100
personnes « et quelques invités » avaient réservé leur place pour le concert.
Texte : Jenny Pierre
Photos : Christophe Masson