(Cela, on se doute un peu que ce n’est peut-être pas tout à
fait vrai…).
rendez-vous à Pertuis, le 15 juillet, avec aussi Nicoletta,
Stella Mattéoni, Henri Giraud et Les Chevaliers du Fiel (au profit de la SEP Pays d’Aix, pour soutenir la
recherche sur la sclérose en plaques);
Et elle nous donne aussi l’occasion de revenir sur ses
« chansons d’été »…
On se rappelle celles qui parlent du soleil (Soleil, Du côté du soleil, La fille du soleil, Le vagabond du soleil, D’autres soleils…), on se rappelle celles qui parlent des vacances (Juillet août à Tahiti, ou à Courthézon « C’est comme les grandes vacances tu te rappelles »…), celles qui parlent de la mer (Une vague bleue…) et celles qui parlent simplement… de l’été !
« Côté soleil
Rien ne sera plus pareil… »,
Côté soleil (La couleur des mots), 2005,
on rêve de vacances :
« Tu rêves tout éveillé
A des îles ensoleillées
Tu vois la mer qui scintille… »
Tous les oiseaux reviennent, 1970,
« Je rêve d’une plage (non pas « vide aujourd’hui » mais « remplie de joie »)
D’un soleil qui m’aiderait à […] oublier » tout ce qui ne mérite que de l’être !
Moi je rêve d’une plage, 1965.
Où « …le soleil brille… »,
Dom dom, 1966.
On en rêve autant qu’on en a besoin, jusqu’à ce qu’enfin arrive le jour du grand départ, entre orange, rouge et noir.
« Ce matin n’est pas comme les autres
On a préparé l’auto
Un tee-shirt un jean et puis je saute
Vers des horizons nouveaux
Sais-tu petit où je t’emmène
C’est vrai là-bas il fait beau
Tu feras des châteaux de sable
A quelques mètres de l’eau
Trente jours trente nuits formidables
J’ai oublié mon chapeau
Dis-moi petit où je t’emmène
Dis-moi dis
Au soleil
C’est le soleil qui fait craquer la terre
C’est le soleil qui fait briller la mer
C’est le soleil …»,
Soleil, 1976.
« Le soleil c’est gratuit c’est pratique »,
Rue de la Jamaïque, 1983.
Mais attention, sans chapeau, sans lunettes sombres, sans crème solaire :
« Ce serait sur le Pacifique
Le soleil viendrait nous brûler… »
Comme un voilier, 1977.
« Tu attrapes un coup de soleil
Un coup de blues c’est pareil »
Le ghetto, 1983.
« Comme un coup de soleil
Pour les longues soirées d’hiver… »
La vie tango, 1997.
Que ce soit sous « un soleil d’île lointaine… »
C’est joli la mer, 1987,
ou bien « Sous des lunettes de soleil…
La vie n’est jamais pareille […]
Sur une plage de Tahiti
[ou d’ailleurs]
Au soleil seulement… »
Juillet août à Tahiti, 1980.
Et comme « C’est joli la mer
Au sable fin des jours… » !
C’est joli la mer, 1987.
Et là, une fois « mis mon paréo »,
Juillet août à Tahiti, 1980,
mon maillot ou… rien du tout, à nous les plaisirs aquatiques !
Dans « …un coin de Méditerranée », Chanson napolitaine, 1985,
ou bien au bord de l’Atlantique ou du Pacifique,
« On a couru tous deux
Et l’on s’est baignés
Il m’a jeté de l’eau
Riant aux éclats
Et se moquant de moi
Qui n’aimais pas ça…. »
Doucement simplement tendrement, 1966.
A moins que ce ne soit … aux Seychelles qui existent ailleurs que sur les prospectus retrouvés dans Mon sac, 1997.
Ici, là-bas ou bien ailleurs,
«Une vague bleue qui veut m’emporter
C’est comme un amour qui aurait existé
C’est comme un soleil là-haut dans le ciel…
C’est comme une histoire que j’aurais inventée
C’est comme le vent un soir de printemps…
C’est comme un secret que j’aurais bien gardé
C’est comme une fleur posée sur mon cœur …
C’est comme un espoir que j’aurais effleuré
C’est comme un bateau voguant sur les flots…
Ce n’est rien que moi
Tombant dans tes bras…dansant avec toi…
Dormant contre toi… rêvant près de toi… »,
Une vague bleue, 1974.
« Bleu comme la mer qui se confond avec nos yeux »,
Bleu, 1975,
la mer, c’est le rêve de tous les enfants qui ne l’ont pas encore vue :
« Ah ! mon Dieu qu’il était grand
Mon ami l’océan
Dans tes rêves d’enfant
Mets ton cœur au fil de l’eau
Danse encore sur les flots
Du voyage en bateau »,
Le voyage en bateau, 1984,
Le dernier soir, c’est la corvée des cartes postales :
« Je t’avais rapporté
Des couchers de soleil sur fond de Méditerranée
Des voiliers dans le vent
S’éloignant du rivage
Des sourires d’enfants
Courant sur la plage »,
Je t’avais rapporté, 1988.
Après, ce que l’on souhaitera c’est :
« Revivre […]
Les vacances au bord de la mer»
Le temps, 1984,
Et se rappeler les « …délectables
Souvenirs de sable»,
Un chant de sirènes, 1995.
L’été, c’est le sud, c’est le soleil, les grands chapeaux noirs, c’est l’ombre et la lumière, c’est l’envol des tournesols et les allées de platanes, c’est les grands espaces et les chevaux sauvages, les oiseaux du voyage et de la Méditerranée les rivages…
« La mer au ciel d’été
Confond ses blancs moutons
Avec les anges si purs
La mer bergère d’azur… »,
La mer, 1987.
Mais aussi parfois le mistral, et les taureaux lourds et lents, et les ocres et la violence…
L’été, c’est la saison à laquelle on associe volontiers la Provence chère au cœur de la chanteuse :
« Mon sud a le cœur qui bouge
Aux chaudes nuits d’été… »
Mon sud, 1993,
« Mon sud a des robes rouges
Et le goût de chanter… »
Et elle, donc, de se faire cigale. A moins que pour elle aussi ce soit parfois le moment du repos. Le farniente. Les vacances. Le temps de se ressourcer:
« Les cigales m’attendent et mon chat
Comme à chaque fois
Se languit de moi… »,
Diva, 2014.
L’été, ce sont, les corps dénudés et les cœurs disponibles, des moments propices aux rencontres :
« La chanson que tu m’avais chantée
Quand on s’est rencontrés un soir d’été
Ce n’est rien
Qu’un tout petit refrain
Mais pour moi il devient… »
La grande chanson, 1965.
« Elle se souvient toujours
Qu’ils s’étaient embrassés
Pour la première fois
Par une nuit d’été … »,
Cette fille c’était moi, 1975.
Un été qu’on espère éternel :
« Quand viendra cet homme dans ma vie
Nous ferons renaître l’été chaque jour
Et l’amour
Ensemble »,
Un homme dans ma vie, 1969
.
Amour estival, amour matinal, amour vespéral, amour… toujours.
« Les matins d’été les soirs lilas
Je ne connais de saison
Que dans l’amour passion… »,
Le temps qu’il faudra, 1989.
« Les slows serrés des nuits d’été
Des petits riens qui font chanter »,
Encore, 2008.
« Chanter », n’est-ce pas un euphémisme ? N’est-ce pas « râler » qu’il eût fallu dire, à la manière d’Aznavour dans Quand tu m’aimes?
« Et l’amour d’un été d’une danse
N’a toujours aimé que la nuit »,
Et l’amour, 1979.
Amour horizontal, alors…
« Et tous les deux nous dormirons tranquilles
Sous un ciel d’été
Pur nous aimer
Sans nous cacher »,
Comme un voilier, 1977.
«Trouvez-moi l’homme en or…
Celui pour qui je passerais l’été au lit »,
L’homme en or, 1993.
Pas seulement pour dormir.
Mais l’amour
« Love is love
[Si]c’est un peu facile en été…»,
est toujours menacé, et risque fort de mal se terminer :
Love is love is love…
C’est un orage en été… »,
Love, 1980.
Comme le lait de tourner…
Car s’il faut parfois tourner la page :
« Paris aujourd’hui s’est vidé
On est dimanche et c’est l’été
Drôle de saison pour se quitter »,
Les clés de ma nouvelle vie, 2002.
ne peut-il pas tourner à la rage ?
« Je me souviens de nos étés
Une bastide un jardin… »,
Tes silences, 1997.
Car l’été, la saison des orages, contient déjà « la blessure de la fin » et les mélodies s’imprègnent de mélancolie:
« Je n’oublierai jamais
Les moments passés
Quand chantaient les cigales
Tout au long de l’été »,
Je n’oublierai jamais, 1977.
« Pas d’orage
Et pas le moindre nuage
On écoutait les cigales
Chanter au mois d’août
Un soleil
Au milieu d’un ciel tout bleu
Du sable et des cheveux blonds
Peut-être une chanson
Ce sera le souvenir que j’aurai
D’un amour inachevé
Juste après l’été… »,
avec «… quelques gouttes de pluie
Pour un adieu dans la nuit
Et tout est fini ».
Juste après l’été, 1979.
L’homme aimé le temps d’un été n’aura finalement été
qu’« …un vagabond du soleil
Couché dans ton sommeil
Les nuits où tu ne dors pas
Un vagabond du soleil
Couché dans ton sommeil
Comme l’été qui s’en va …»,
Le vagabond du soleil, 1982.
« Ces grains de sable dans mon sac
Tout ce qui reste d’un été
Après demain l’hiver viendra
J’aurai besoin de t’oublier… »,
D’autres soleils, 1978.
A moins que la rupture ne se fasse dans la douleur :
“Même l’été ressemble à l’hiver
Notre silence à une guerre…”,
L’Italie, 1978.
« Pour une mélancolie femme
C’est le vague à l’âme
Qui fait passer des jours d’été
Aux jours de pluie
Pour une mélancolie femme
C’est du rire aux larmes
Qui fait passer des jours d’été
Aux jours de pluie »,
Mélancolie femme, 1981.
« L’été n’a duré qu’un soleil
Le temps de vivre un peu ensemble… »
Dans un coin de Sologne, 1979.
Mais l’été, occasion d’un hommage à une star de cinéma solaire : Grâce Kelly, devenue Grâce de Monaco :
« C’est dans l’éternité
Que brille ta lumière
Etoile de l’été »,
Grâce, 1986,
n’est peut-être pas que le temps de souvenirs heureux, condamnés à alimenter la nostalgie, ce peut être aussi le temps des retrouvailles :
« Si malgré tout il venait à passer
Dis-lui donc qu’il paie ses dettes
Il me doit un été
Mais fini de rêver
Y a la vie qui rouspète…
Ma petite maman le facteur est passé
Il t’a laissé un mot
Maquille-toi mets ta robe d’été
Il reviendra bientôt… »,
Maman, 1983.
Pour la fin, on se rappellera peut-être la plus jolie, une chanson que C. Jérôme a offerte à son amie Michèle Torr, avec qui justement il avait effectué quelques… tournées d’été. Après Je n’oublierai jamais en 1977, Au nord de la ville en 1978, et Discomotion en 1979, avant Le blues de Paris en 1981, Ma ville d’enfance en 1983, Papiers à fleurs en 1984, Je t’aime encore et Petit Jean en 1985, il a en effet écrit et composé pour elle, avec Jean Albertini et Didier Barbelivien, en 1980, Pendant l’été.
Histoire d’un amour qui semble clandestin…
«Tu seras chez moi vers deux heures
Je t’attendrai en bas
Avec ta voiture tout à l’heure
On s’en iras crois-moi
Où tu voudras… »,
donnant lieu à une simple balade, bucolique et non pas romantique :
« On n’ira pas sur l’autoroute
On trouvera bien un chemin
Si je suis fatiguée sans doute
Tu m’endormiras en douceur
Dans un champ de fleurs
Sur une bicyclette
On verra passer peut-être
Un enfant
Il nous surprendra
Et s’éloignera de nous
Gentiment
Tu m’embrasseras et je te dirai « je t’aime »
Simplement
Dans l’intimité
C’est l’amour en liberté
Pendant l’été
On ira dîner quelque part
Dans une auberge sympa
On se racontera nos histoires
Et puis voilà comment on s’aimera
Quand le soleil se couchera
On rentrera
Heureux
On se regardera sans parler
Il y a des jours comme ça
Quelquefois
Pendant l’été
Pendant l’été »,
Pendant l’été, 1980.
Et la chanson de se terminer au son cuivré, comme une peau dorée par le soleil, du saxophone, si langoureux…
Mais à cette jolie chanson, la chanteuse et le public ont préféré une autre chanson estivale, qui constituait la face B de celle-ci, et c’est celle-là qu’encore aujourd’hui on retrouve fréquemment dans les tours de chant de l’artiste.
« Une place au soleil
Pas très loin de Marseille
Un petit village perdu
Dans la Provence
Une région de France
Où même à la Noël
C’est comme les grandes vacances
Tu te rappelles
Il y a dans ma région
Le parfum des melons
La chanson des cigales
Et le mistral… ».
Ainsi, à l’Olympia, en 2015… Le Pont de Courthézon a en effet dès l’été 1980 remplacé Pendant l’été dans la liste des autres titres qui, pour la plupart, avaient constitué le spectacle triomphal de l’Olympia 80. A réécouter en regardant le double DVD De l’Olympia au Trianon sorti… au début de l’été 2017. Et à retrouver, peut-être, sur un prochain disque de Michèle Torr, qui a dit avoir pour projet pour cet automne, inspirée par les chroniques de l'Admirateur, de réenregistrer des chansons méconnues de son répertoire, et en particulier des faces B...
A suivre, donc.